1.2.2.3. Potassium (K)
Généralement en Afrique de l'Ouest, les
quantités de potassium disponible dans les sols sont suffisantes pour
plusieurs années (Bertrand et Gigou, 2000). Mais cependant quelques sols
par exemple les terres de barre au sud Togo en sont dépourvues car le
potassium constituant l'élément nutritif qui limite les
rendements des cultures (Ankou, 2003).
· Importance du potassium dans la nutrition des
plantes
Le potassium est l'élément nutritif
absorbé en plus grandes quantités que tous les autres
éléments minéraux. Il y a dans les sols, une
quantité abondante de K. Malheureusement, la portion assimilable par la
plante est minime. A l'intérieur du sol, le K est disponible sous formes
qu'on peut repartir en trois catégories : relativement
indisponible, lentement disponible et facilement disponible.
Selon Achille (2006), 90% a`98% de tout le K qui se trouve
dans le sol est relativement indisponible. Cette forme de K est
emprisonnée dans les matières primaires insolubles, comme le
feldspath et le mica, qui sont passablement résistantes à
l'effritement et qui, par conséquent, fournissent très peu de K.
La proportion du K dans le sol qui est disponible sous une forme lentement
assimilable se situe entre 1% et 10%. Cette forme de K est retenue entre des
couches d'argile siliceuse et alumineuse. Le reste du K dans le sol,
c'est-à-dire 0,2% et 2%, est facilement assimilable et ce K demeure dans
le sol en solution ou dans un état échangeable qui lui permet
d'être absorbé par les racines des plantes.
Les consommations de luxe sont fréquentes pour le K et
rares pour le P, n'entraînant jamais de toxicité mesurable (Bosc,
1988 ; Boniface et Trocmé, 1988). Cette consommation s'explique par
le fait que le coefficient réel d'utilisation des engrais potassiques
est généralement supérieur à celui des engrais
phosphatés (Fardeau et al, 1984).
Dans les terres, il est présent à 99% sous forme
minérale (Fardeau et Bruno, 2002). Le K des résidus
végétaux quitte les cellules végétales à
leur mort, et rejoint le sol. Ce qui justifie de prendre le K des
résidus végétaux comme le premier des engrais potassiques
appliqués à la culture à venir (Lefêvre et Hiroux,
1976).
Selon Bertrand et Gigou (2000), il existe plusieurs formes de
K dans le sol :
- Le potassium de la solution du sol : 5 à 10
kg/ha de k2O sont dissous dans l'eau du sol.
La plante les absorbe rapidement, mais la solution est
renouvelée par mise en solution de K échangeable ;
- Le potassium fixé sur le complexe absorbant dit
potassium échangeable : 200 à 500 kg dans l'horizon 0 - 20
cm. C'est la partie la plus importante pour l'alimentation des plantes, mais
celles-ci peuvent aussi utiliser d'autres formes ;
- Le potassium dans les réseaux des argiles : ce
potassium put provenir de la rétrogradation du K échangeable. Il
se transforme lentement en K échangeable et peut, alors, être
facilement utilisé ;
- Le potassium des minéraux primaires : les
feldspaths, les micas etc. provenant de la roche mère, contiennent
beaucoup de K, qui n'est libéré que très lentement par la
décomposition des minéraux. Les plantes à enracinement
profond prélèvent une partie importante de leur K en profondeur
et restituent en surface dans les résidus de récolte ou dans la
jachère.
Le potassium est absorbé par la plante sous forme de
K+ qui joue ses rôles dans la plante sous cette même
forme.
Le K+ est le cation le plus abondant dans le
cytoplasme. Son absence affecte la photosynthèse étant
donné son rôle dans l'ouverture et la fermeture des stomates. Il
joue également un rôle d'équilibre cationique-anionique de
la plante ; sa prédominance fait qu'il peut contrebalancer les
anions présents dans le cytoplasme, les vacuoles, le xylème et le
phloème. Il contribue de façon majeure au potentiel osmotique et
a un rôle pour stabiliser le pH (Whiterhead, 2000). Le K+ est
très mobile dans la plante ; il intervient dans le transport des
photosynthétats jusqu'aux feuilles et est impliqué dans le
chargement du phloème (Marschner, 1995). Très échangeable,
le K+ joue un rôle majeur dans le transport membranaire. Il
est aussi impliqué dans l'activation de plusieurs réactions
enzymatiques dont celles intervenant dans la synthèse
protéique.
Une alimentation déficiente en K est traduite par des
signes de carences. Ces signes sont le jaunissement des feuilles puis leur
brunissement suivi de lésions nécrotiques (taches de tissus
morts) sur le bord des feuilles âgées. Sur les
céréales il y a jaunissement de la pointe et du bord des
feuilles. Des phénomènes de verse, notamment sur le maïs,
accompagnent souvent une carence en K.
Le K est nécessaire pour obtenir des fruits de
qualité. Enfin, la culture épuise le K du sol et, si l'on ne
compense pas les pertes, les rendements diminuent inexorablement (Bertrand et
Gigou, 2000). Quand on a fortement épuisé le sol en K, il faut
souvent en apporter pendant plusieurs années avant de retrouver les
rendements élevés : on parle d'effet "vieille graisse"
(UNIFA, 1997 ; Morel et al, 1994 ; Boniface et Trocmé,
1988 ; Bosc, 1988).
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