Royaume du Maroc
ÇáããáßÉ
ÇáãÛÑÈíÉ
Ministère de la sante
æÒÇÑÉ
ÇáÕÍÉ
Direction du ministère de la
äíÇÈÉ æÒÇÑÉ
ÇáÕÍÉ
Santé a la wilaya de Casablanca
æáÇíÉ ÇáÏÇÑ
ÇáÈíÖÇÁ
Institut de formation aux carrières
ãÚåÏ
Êåíá ÇáØÑ í
ÇáãíÏÇä
De santé
ÇáÕÍí
MEMOIRE DE FIN D'ETUDES
DU PREMIER CYCLE DES ETUDES POUR L'OBTENTION DU DIPLOME
D'ETAT
Section : sage-femme
Le délai de prise de
décision
Devant une
Urgence obstétricale
Encadré par :
Elaboré par :
Dr ABDELKHALEK JALIL
Hassani Fatima
ez_zahra
Médecin Gynéco-obstétricien
Metrane Safia-habiba
A la maternité MED V
Tarrhi Nezha
Promotion : 2005/2008
Année universitaire :
2007/2008
Toutes les lettres ne sauraient trouver les mots
qu'il faut...?.
Tous les mots ne sauraient exprimer la gratitude,
l'amour,
Le respect, la
reconnaissance...?.
Aussi, c'est tout simplement que
A nos parents
Aucun mot ne pourra exprimer l'affection et l'amour que nous
prouvant envers vous.
Personne ne pourra vous rendre les sacrifices que vous avez
déployés à notre égard.
Veuillez trouver ici, le témoignage de notre amour
éternel.
Que dieu vous procure santé, prospérité et
bonheur...?.
A nos soeurs et frères
Pour l'affection qui nous lie, pour l'intérêt que
vous portez à notre vie, pour votre soutien, votre compréhension
et vos encouragements...?.
Veuillez trouver dans ce travail le témoignage de nos
sentiments les plus sincères et plus affectueux.
Que dieu vous protège et vous procure santé et
bonheur...?.
A toute la famille
Veuillez trouver ici, le témoignage de nos sentiments
respectueux et l'expression de notre sincère reconnaissance.
Que ce travail vous apporte l'estime et le respect que nous
portons à votre égard, et soit la preuve du désir que nous
ayons de vous honorer...?.
A nos amis (es) et nos proches
Nous vous dédions ce modeste travail, avec tous nos
souhaits de bonheur, réussite et bonne santé.
A tous ceux qui nous sont chers et que nous avons omis
involontairement de citer...?.
A notre cher promoteur
Docteur Abdelkhalek JALIL
Vous nous avez toujours accueillis avec une grande sympathie et
bienveillance tout au long de ce travail.
Votre disponibilité et votre modestie font de vous un
encadrant de grande qualité.
Veuillez trouver ici, le témoignage de notre profonde
reconnaissanceÉ?
Aux membres de jury
Nous sommes très honorées que vous acceptiez de
juger notre travail, nous saisissons cette occasion pour vous exprimer nos
sentiments de respect et de gratitude...?.
A monsieur le directeur de l'IFCS Casablanca
En témoignage de notre profonde reconnaissance pour les
efforts que vous avez déployé durant notre formation, veuillez
agréer l'expression de nos sentiments les plus
distingués...?..
A tous les enseignantes de l'IFCS Casablanca
Nous exprimons notre reconnaissance pour les efforts
déployés au cours de notre formation...?.
Notre étude a pour but d'évaluer le
délai de la prise de décision devant une urgence
obstétricale dans la maternité MED V Casablanca
« Maroc » afin d'améliorer la pratique
obstétricale en réduisant le délai de prise en charge.
Une étude rétrospective descriptive
analytique a été menée durant année 2007 qui a
portée sur 6 urgences obstétricales : hémorragie de
post partum; hématome retro placentaire ; pré
éclampsie ; procidence du cordon ; souffrance foetale aigue et
placenta prævia.
Des fiches d'exploitation ont été
établies concernant chaque pathologie pour la collecte des
données à partir des dossiers accouchement
La collecte des données a été
assurée par les membres du groupes à partir des dossiers
accouchement en se basant sur : l'heure et les conditions d'admission la
survenue de la gravité (les dates et les heures des gestes d'urgence,
les dates, et les heures de la prise de décision et l'exécution
des soins médicaux et chirurgicaux)
PLACENTA PRAEVIA
On a récolté 6 cas de placenta bas
incéré. Le délai d'intervention était :
<1h pour 2 parturientes soit 34%
· PP marginal sans échographie. Venue à
dilatation complète ACCT/ VB
· PP recouvrant reconnu par échographie.
Hospitalisée pour MAP
1H-2H pour 01 parturiente soit 16%
· PP saignant reconnu par le TV (signe de matelas) :
césarienne d'urgence
4H-5H 02 parturientes soit 34%
· 2 : Césarienne programmée
14H 01 parturiente soit 16%
· PP marginal : ACCT par VB
HEMATTOME RETRO PLACENTAIRE
03 cas de l'hématome rétro_placentaire qui ont
été enregistrés dans la maternité MED V durant
l'année 2007 le délai de prise de décision était
de :
1H chez une patiente soit de 33.3%
2H chez une patiente soit de 33.3%
3h chez une patiente soit de 33.3%
HEMORRAGIE DU POST PARTUM
07cas d'hémorragie du post-partum qui ont
étaient enregistrés a la maternité de l'hpital Med V
durant l'année 2007, dont le délai de prise en charge
était :
<1h chez 3 parturientes soit 42.9%.
[1-2h [chez 03 parturientes soit 48.8%.
[2-4h [chez01parturientesoit14.3%
SOUFFRANCE FÎTALE AIGUE
La durée du travail était :
<1H chez 6 nouveaux nés soit 15.4%
[1H_2H [chez 5 nouveaux nés soit 13%
[2H_4H [chez 10 nouveaux nés soit 25.6%
[4H_8H [chez 7 nouveaux nés soit 18%
[8H_19H [chez 9 nouveaux nés soit 23%
Les fiches inexploitables sont au nombre de 2
PROCIDENCE DU CORDON
07 cas de la procidence du cordon qui ont été
enregistrés a la maternité de l'hpital MED V durant
l'année 2007,le délai de prise de décision était
de :
30min chez 02 parturientes soit 28.6%.
02h00 chez02 parturientes soit 28.6%.
02h30 cher 3 parturientes soit 42.8%
PRE ECLAMPSIE
On a récolté 09 cas de pré
éclampsie à l'hpital Med v pendant l'année 2007, le
délai de prise en charge était :
<1H pour 4 patientes soit 44.4%
[1H-2H [pour 03 autres soit 33.3%
[2H_4H [pour une parturiente soit 11.1%
16 H pour une parturiente
L'intérêt de ce type d'étude
réside dans les recommandations possibles et de plus dans
l'émergence des critères d'autoévaluation de
l'organisation des services une réflexion avec l'ensemble des acteurs
des maternités de vrai aboutir à une meilleure perception de
l'urgence obstétricale et à une amélioration de sa prise
en charge.
Liste des
abréviations ..............................................04.
Introduction..................................................................06
Approche
théorique :
I/ Placenta
prævia :
Définition........................................................................09
Facteurs de
risques............................................................09.
Calcifications échographiques du
placenta.......................... 09.
Clinique............................................................................11
Pronostic..........................................................................13
Conduite à
tenir.................................................................13.
II/ Hématome
retro-placentaire :
Définition............................................................................15
Facteurs de
risques..............................................................15
Examens
complémentaires.....................................................15
Diagnostic
différentiel...........................................................16
Complications......................................................................16
Conduite à
tenir..................................................................17.
III/Hémorragie Du post
partum :
Définition...........................................................................21
Facteurs de
risques.............................................................21.
Principes de base applicables a toute femme enceinte en
période anténatale
.........................................................................21
Prévention clinique et pharmacologique de
l'hémorragie du post-partum au moment de
l'accouchement....................................22
Prise en charge initiale de l'hémorragie du
post-partum.............23
Prise en charge de l'hémorragie du post-partum qui
s'aggrave...26
Décision et organisation d'un transfert
...................................29
Stratégie de prise en charge par les
méthodes invasives.............29.
Cas particulier du placenta
accreta.........................................31
IV/ Souffrance foetale
aigue :
Définition...........................................................................32
Rythme cardiaque foetal pendant le travail :
Analyse et
interprétation.......................................32.
Evaluation du foetus à
l'admission...........................................38
Les modalités d'utilisations des techniques
d'étude du rythme cardiaque
foetal..................................................................................39
Techniques de deuxième ligne
.............................. .............39.
Surveillance du foetus dans les situations a
risque......................41
Pratiques obstétricales et anesthésiques
associe aux anomalies du rythme cardiaque foetal pendant le
travail..................... ........41.
Surveillance foetale pendant
l'expulsion..................................43.
V/ Procidence du
cordon :
Définition...........................................................................47
Epidémiologie.....................................................................47
Etiologies..........................................................
................48
Situation
clinique................................................................48.
Conduite à
tenir..................................................................49.
Complications.....................................................................51
VI/
Pré-éclampsie :
Définition.....................................................................
....52
Physiopathologie....................................................
.........52
Complications
maternelles........................................ .......52
Complications foetales........................
........................ ......52
Diagnostic :
*Facteurs de risque.......................................
.......... .52
*Diagnostic clinique....................................
... .........53
*Diagnostic
paraclinique.................................... ......53
Au cours de l'hospitalisation :
Traitement.................................................................
......54
Surveillance
foetale.........................................................
.....55
Recherche des signes cliniques et biologiques de
gravité..........55
Discussion de l'interruption de la
grossesse.................. ......55.
Matériel et
méthodes.............................................
.......57.
Contexte géographique et
démographique............... ....59.
Résultats :
_Activités Obstétricales pendant
l'Année 2007................. ......63
I/ Placenta
prævia.....................................................
.........64
II/ Hématome
rétro-placentaire.................................... .......66
III/ Hémorragie du post
partum..............................................68
IV/ Souffrance foetale
aigue...................................... ............70
V/ Procidence du
cordon.......................................... . ..........74
VI/
Pré-eclampsie................................................................77
_Résultat
général ................................................................80
Discussion....................................................................81
Recommandations.........................................................85
Rôle et limites de la sage femme
..................................88
Conclusion....................................................................90
Annexes
Bibliographie
ACCT: accouchement
ALAT: alanine amino transférase
ANAES: agence nationale d'accréditation et
d'évaluation en santé
ASAT: asparate amino transférase
BH: bilan hépatique
BH: bilan hémostase
BPM: battement par minute
CIVD: coagulation intravasculaire disséminée
CPN: consultation prénatale
DFP: disproportion Foeto pelvienne
ECG: électro cardiographe
ERCF : enregistrement du rythme cardiaque fÏtal
FDR : facteur de risque
GYNECO : gynécologue
HELLP : (hémolyse, cytolyse, thrombopénie)
HMAS: HAY MOHAMMADI AIN SEBAA
HTA : hypertension artérielle
HUPO : humain proteomics organisation in Amsterdam
LA : liquide amniotique
MAP : menace d'accouchement prématuré
MFIU : mort fÏtal in utero
NFS : numération formule sanguine
NN : nouveau né
PEC : prise en charge
RAI : recherche de l'agglutinine irrégulière
RCF : rythme cardiaque fÏtal
RH : rhésus / ressource humain
RPC : Chaine réactive protéine
SA : semaine d'aménorrhée
SFA : souffrance fÏtale aigue
TA : tension artérielle
TCA : temps de céphaline active
TCK : temps de céphaline kaoline
TP : taux de plaquette / prothrombine
TV : toucher vaginal
TQ : taux de quick
UI : unité internationale
VB : voie basse
VS : vitesse de sédimentation
Les urgences obstétricales sont les situations cliniques
qui mettent en jeu le pronostic vital ou fonctionnel maternel et /ou
fÏtal ou néonatal.
Souvent ces situations sont évitables, ne
nécessitant que l'intervention des obstétriciens,
pédiatres, anesthésistes et réanimateurs dans le moment
opportun.
D'une manière générale, la prise en charge
précoce des urgences obstétricales, utilise souvent des moyens
simples et aboutit à des résultats meilleurs par rapport
à la prise en charge des urgences obstétricales à un stade
avancé.
La plupart des études ont mis l'accent sur la
qualité des soins mais tés peu ont défini le délai
optimal ou acceptable nécessaire pour exécuter ces soins.
Notre étude a pour but d'évaluer le délai
de prise de décision devant une urgence obstétricale dans la
maternité de l'hpital Mohammed v à Casablanca, pendant
l'année 2007 et qui a porté sur 6 urgences: l'hémorragie
de délivrance, l'hématome rétro placentaire, la
pré-éclampsie, la procidence du cordon, la souffrance fÏtale
aigue et le placenta pr¾via.
placenta praevia_I
Définition
On dit que le placenta est pr¾via lorsqu'il
s'insère en totalité ou en partie sur le segment inférieur
de l'utérus:
· anatomiquement, le petit cté des membranes
est inférieur à 10 cm.
· cliniquement, cette insertion basse se manifeste par
des hémorragies souvent très graves.
La fréquence du placenta pr¾via est relativement
grande: entre 0,5 et
1 % des grossesses.
-Facteurs de risque
On ne conna»t pas les causes réelles des
insertions basses du placenta. On constate simplement qu'il existe un certain
nombre de facteurs favorisants:
a. la multiparité
b. les antécédents
d'avortements et de curetages,
c. les utérus cicatriciels
(césarienne antérieure, myomectomie),
d. la grossesse gémellaire, les
malformations utérines, les fibromes sous muqueux.
Les classifications échographiques du
placenta
Les placentas de type 1 et 2 correspondent aux placentas
pr¾via latéraux.
Les placentas de type 3 correspondent aux placentas
pr¾via marginaux qui affleurent le col de l'utérus mais qui ne le
recouvre pas totalement.
Les placentas de type 4 correspondant aux placentas
pr¾via totalement recouvrants.
Figure n1
Différent type d'insertion du placenta
pr¾via
du placenta
Au cours du travail, on distinguera les variétés
non recouvrantes, c'est-à-dire qui n'empiètent jamais sur la
surface de dilatation, des variétés recouvrantes dont il
faut souligner d'emblée la gravité (schéma).
Figure n 2
Les variétés du placenta pr¾via
au cours du travail
Mécanismes des hémorragies
Les hémorragies sont dues au décollement du
placenta. Deux mécanismes sont à l'origine de ce
décollement:
a. le placenta est tiraillé par les
membranes,
b. le développement du segment
inférieur provoque un clivage entre la paroi utérine et le
placenta. L'hémorragie est donc essentiellement maternelle, mais
elle peut être aussi d'origine foetale. Cette hémorragie,
imprévisible, peut être d'une abondance extrême et survenir
très brutalement. Elle met en danger la vie de la mère.
-Clinique
Au cours du 3 derniers mois de grossesse
o Un signe majeur: l'hémorragie
Spontanée,
o de sang rouge,
o indolore,
o d'abondance variable,
o d'évolution capricieuse,
o elle a tendance à se répéter.
De telles hémorragies survenant dans les derniers mois
de la grossesse imposent l'hospitalisation immédiate
dans un lieu où il sera possible de pratiquer une
césarienne si celle-ci doit être faite. De toutes manières,
l'examen ne sera pratiqué qu'en milieu hospitalier et par quelqu'un
d'expérimenté.
o Les signes généraux sont fonction de
l'importance de l'hémorragie:
o parfois existe déjà un choc imposant à
l'évidence une transfusion iso-groupe, iso-rhésus,
o parfois l'anémie est modérée, mais chez
cette femme souvent déjà anémique du fait de sa grossesse,
il faudra craindre un choc hémorragique brutal et toujours
imprévisible.
o Le diagnostic repose sur:
a. L'interrogatoire qui recherchera des
facteurs favorisants ainsi qu'une notion de métrorragies
précoces.
b. L'examen obstétrical qui montre:
o un utérus souple,
o une présentation mal accommodée,
o mobile, excentrée,
o parfois transversale, oblique ou par le siège.
c. Les bruits du cÏur fÏtal sont
présents.
d. Le toucher vaginal pratiqué avec la
plus grande prudence en milieu hospitalier, se contente de repérer le
col sans jamais chercher à pratiquer un toucher intra cervical qui
risque de déclencher une hémorragie dramatique.
e. Lorsqu'elle est possible,
l'échographie montre avec exactitude la localisation du
placenta, et est donc l'examen de choix pour le diagnostic de placenta
pr¾via.
o Dans tous les cas, le fait d'évoquer une insertion
basse du placenta impose la détermination du groupe sanguin et
l'appréciation du degré de l'anémie: pouls, tension
artérielle et hématocrite.
o L'évolution est en effet
imprévisible:
a. tantt sous l'influence du repos, des
antispasmodiques et de la correction de l'anémie, la grossesse atteint
le voisinage du terme,
b. tantt survient une rupture
spontanée des membranes et un accouchement prématuré;
attention alors à la procidence du cordon,
c. tantt la gravité des
hémorragies ne laisse d'autre solution que la césarienne.
I-4-2Au cours du travail
· Les hémorragies apparaissent dès les
premières contractions:
- elles sont provoquées par les contractions,
- et n'ont aucune tendance à s'arrêter
spontanément.
· Le toucher vaginal est très
dangereux et doit donc être fait avec prudence. Il met en
évidence:
- parfois un placenta recouvrant qui est une
indication formelle à la césarienne,
- plus souvent des membranes rugueuses qu'il faut
alors rompre largement.
Au cours de la délivrance
L'hémorragie est toujours dramatique
car elle survient chez une femme qui a déjà saigné.
Le diagnostic différentiel
Au cours des trois derniers mois de la grossesse, il faut
distinguer le placenta pr¾via du décollement
prématuré du placenta normalement inséré ou
hématome rétro placentaire.
Celui-ci se traduit dans sa forme typique par:
o une hémorragie minime de sang noir,
o une douleur brutale,
o un état de choc d'emblée,
o l'utérus est dur, de bois,
o le fÏtus est le plus souvent mort.
En fait, le tableau n'est pas toujours aussi simple et, de
plus, l'association des deux est parfaitement possible. Enfin, il ne faut pas
oublier la possibilité d'une rupture utérine.
Le pronostic
Il est sévère.
· Pour la mère, lié à:
o l'anémie aigu et le choc,
o l'infection,
o la maladie thrombÏmbolique.
· Pour l'enfant, lié à:
o la prématurité,
o L'anoxie foetale,
o le traumatisme obstétrical éventuel,
o l'hypotrophie si elle vient s'ajouter.
o La mortalité est élevée: de 10 à
30%.
Conduite à tenir
· Au cours de la grossesse, toute
hémorragie doit entra»ner une hospitalisation avec:
a. le repos, si possible allongé
jusqu'au terme,
b. la surveillance de la mère: pouls,
tension artérielle, hématocrite,
c. les antispasmodiques,
d. les transfusions pour compenser les pertes de
sang,
e. la surveillance du foetus: bruits du coeur,
hauteur utérine, présentation.
· Au cours du travail:
La conduite à tenir se résume à la
rupture large et précoce des membranes qui aboutit à une
évolution favorable deux fois sur trois. Dans les autres cas et si le
placenta est recouvrant, la césarienne s'impose. Dans tous les cas, des
mesures appropriées doivent permettre de prévenir la survenue
d'un choc qui serait dramatique pour la mère comme pour l'enfant.
Un signe : l'hémorragie au
cours des derniers mois de la grossesse et au cours du travail.
Un réflexe: diriger la femme
après avoir corrigé l'anémie vers un centre hospitalier.
Un geste à ne pas
faire : un toucher vaginal intra-cervical chez une femme enceinte
qui saigne au cours des derniers mois.
II_Hématome rétro_placentaire
-Définition
L'hématome rétro placentaire
(HRP) une entité anatomopathologique : l'hématome décidual
basal, répondant au terme clinique de décollement
prématuré du placenta normalement inséré. Il est
caractérisé anatomiquement par un état hémorragique
allant du petit hématome centimétrique localisé sur la
plaque basale du placenta jusqu'au raptus hémorragique atteignant toute
la sphère génitale et pouvant même la dépasser. Par
sa brutalité, son imprévisibilité et par la
sévérité potentielle de ses complications
materno-foetales, il représente l'urgence
obstétrico-médicale par excellence.
-Facteurs de risque
Les facteurs de risque (FDR) classiques sont les suivants :
· Antécédent d'HRP, de MFIU, de
pré-éclampsie, de RCIU d'origine vasculaire
· HTA chronique et Néphropathie chronique.
· Pathologie gravidique vasculaire : RCIU, toxémie
gravidique, toxémie surajoutée (mais probablement pas l'HTA
gravidique isolée), ou non vasculaire : métrorragies (surtout du
3ème trimestre) et peut être la rupture prématurée
des membranes et la menace d'accouchement prématurée.
· Thrombophilie (notamment le syndrome des
anti-phospholipides mais aussi les autres états thrombophiliques
congénitaux ou acquis).
· tabagisme ou cocaïnomanie.
· Autres : HRP traumatiquesÉ
-Examen complémentaires
Ils se conçoivent seulement dans les formes
modérées, atypiques ou chroniques. Lorsque le diagnostic est
évoqué il est urgent d'entamer sans retard la prise en charge.
Biologie
Aucun examen biologique n'a de sensibilité ni de
spécificité suffisamment fiable pour que l'on recommande son
utilisation.
· Echographie
L'échographie ne se conçoit que pour
vérifier les BCF et dédouaner un placenta pr¾via, à
condition de pouvoir la réaliser sur place, sans perte de temps
Figure n3
Image échographique qui montre un
HRP
· L'absence de visualisation d'un hématome ne doit
pas faire rejeter le diagnostic d'HRP.
· L'échographie ne doit, en aucun cas, retarder la
prise en charge
-Diagnostic différentiel
Nous ne ferons que les citer :
· Le placenta pr¾via ;
· La rupture utérine ;
· L'hémorragie de Benkiser ;
· L'hématome décidual marginal ;
· L'hémorragie d'origine cervicale ;
· Les métrorragies inexpliquées ;
· Les douleurs abdominales (appendicite, colique
néphrétique...).
-complication
Etat de choc
L'hypovolémie est constante. L'état de choc
est longtemps compensé et ne se complète souvent qu'au
décours de la délivrance. Le risque est majoré par les
troubles de la coagulation, l'inertie utérine et les lésions des
parties molles.
Troubles de la CRASE
L'HRP est la principale cause des coagulopathies de consommation
obstétricale. La CIVD associe un fibrinogène< 1 gr /l, des
plaquettes<100000 et un TP < 70%. L'HRP se complique de CIVD dans 10% des
cas, le plus souvent dans un contexte de MFIU (80 %).
Hémorragie de la délivrance
Elle est secondaire à une inertie et complique 20 % des
HRP environ. Elle survient surtout dans un contexte de CIVD.
L'utérus de Couvelaire
Dans les formes graves l'hématome s'étend au
myomètre disséquant les fibres musculaires. L'utérus
conserve, pour un temps au moins, sa contractilité. Une extraction
à ce stade permet d'éviter les séquelles, sans
nécessité d'hystérectomie d'hémostase. Par contre,
si le phénomène se poursuit, la séreuse puis les
paramètres et l'ensemble du pelvis peut se disséquer posant alors
de réelles difficultés d'hémostase. Ce tableau peut
conduire à la rupture utérine.
Autres complications
Ce sont des complications à distance secondaires
à l'état de choc et à la CIVD. Elles sont dominées
par l'oligoanurie. Elles sont le plus souvent transitoires, mais peuvent
aboutir à une défaillance anoxique polyviscerale fatale.
Conduite à tenir et traitement
Trois objectifs doivent être atteints.
· Traiter le choc et lutter contre l'hypovolémie ;
· Evacuer l'utérus ;
· Corriger les éventuels troubles de la coagulation.
Dés l'admission il faut :
· apprécier le retentissement fÏtal avec la
recherche des BCF.
· apprécier le retentissement maternel : tension
artérielle et pouls (monitorage), état de conscience (agitation
ou au contraire torpeur), p%oleur cutanéo-muqueuse, évaluation de
l'importance de l'hémorragieÉ
· prévenir et réunir l'équipe de
garde au complet (obstétricien, anesthésiste, pédiatre)
· conditionner la patiente :
· pose de deux voies veineuses de bon calibre ;
· pose d'une sonde urinaire (en vue d'une extraction ou
pour surveiller la diurèse horaire) ;
· Prélever un bilan sanguin de départ
(groupe sanguin phénotypé, RAI, NFS plaquettes, TP,
Fibrinogène, Bilan Hépatique,) ;
· Mettre en réserve des culots globulaires.
Le traitement médical
· Lutte contre l'hypovolémie
C'est un élément essentiel, elle doit
débuter sans retard. Elle débute par l'injection de
macromolécules puis en fonction des besoins d'albumine, de plasma frais,
de culots globulaires.
· Lutte contre les troubles de la CRASE
Guidée par le 1er bilan : Clottagen®,
concentrés plaquettaires.
· Modalités d'analgésie ou
d'anesthésie
L'anesthésie loco-régionale est de principe
contre-indiquée, en raison des troubles de la crase prévisibles.
En cas de césarienne, l'anesthésie générale est
recommandée. En cas de MFIU et de tentative d'expulsion par voie basse,
l'analgésie est assurée par des morphiniques.
Le traitement obstétrical
Le traitement obstétrical dépend de l'âge
gestationnel, de l'état du foetus et de celui de la mère.
*Dans les formes complètes
avec MFIU
Le risque de CIVD et d'hémorragie de la
délivrance est majeur. S'il reste vrai que l'évacuation de l'oeuf
doit être la plus rapide possible, les avis divergent quant au
délai acceptable pour une expulsion par voie basse. Dans 80 % des cas,
le travail est rapide, autorisant une expulsion « à moindre risque
». Dans la littérature le délai d'attente « raisonnable
»
varie entre 4 et 18 heures selon les auteurs en fonction de
l'état maternel, du bilan d'hémostase et de l'imminence
prévisible de l'accouchement. En cas de voie basse : En pratique
il convient de rompre la poche des eaux dés que possible. Le travail
sera au besoin dirigé par une perfusion très prudente
d'ocytociques. L'accouchement doit être le moins traumatique possible. Si
l'épisiotomie est nécessaire sa suture doit être rapide. La
DARU est systématique de même qu'une vérification des
parties molles (col vagin) sous valve, car toute spoliation sanguine
supplémentaire peut faire basculer la situation chez ces femmes jeunes
qui compensent longtemps. Dans le cas d'un utérus cicatriciel, les
moyens de surveillance actuels (tocographie interne) permettent de limiter les
risques de rupture utérine. C'est l'évolution du travail
après la RPDE et les bilans biologiques horaires qui doivent orienter la
conduite à tenir.
· En cas de césarienne : Il faut éviter
les plans de décollement et faire une hémostase soigneuse.
Dans les formes avec enfant vivant
Figure n°4
Drame obstétrical
Dés que l'on se trouve devant au moins deux des signes
de W.Hurd, il faut extraire le foetus dans les plus brefs délais. En cas
de prématurité, c'est une contre-indication au transfert de la
patiente.
· Le plus souvent par césarienne.
· Parfois par voie basse, si l'accouchement est imminent
(HRP en fin de travail).
Lorsque la viabilité du foetus n'est pas atteinte ou
que le poids de celui ci est < 750 g et si l'état maternel est
satisfaisant, on pourra éventuellement envisager (sous haute
surveillance) un traitement conservateur. Parfois, dans certaines formes
chroniques, cela permet d'atteindre un délai où l'on pourra
reconsidérer une extraction après maturation pulmonaire foetale
par corticothérapie. Il est bien entendu que si la viabilité ne
peut être « raisonnablement » atteinte ou si l'état
maternel se dégrade, il faudra décider
d'interrompre la grossesse.
conclusion
Si la fréquence des HRP reste stable, sa
présentation clinique s'est modifiée au profit des formes
frustrent. La forme complète avec MFIU ne correspond plus qu'à
moins de 15% des HRP, alors qu'elle représentait entre 30 et 50% il y
à 20 à 30 ans ; Cette évolution est sans doute en rapport
avec une meilleure prise en charge des grossesses et à des
décisions d'extraction précoce avant même que ne survienne
l'HRP (pré-éclampsies sévères avec extraction
programmée à 34 SA, déclenchement ou césarienne
programmés parfois - quand cela est raisonnable- avant la date
anniversaire du précédent HRP...).Les complications sont
dominées par la CIVD (10 %) et l'inertie utérine (20
%)responsables d'hémorragies de la délivrance. Elles surviennent
surtout dans les HRP de grade 3. L'HRP reste cependant l'une des
premières causes de mortalité périnatale. Le taux de
« pertes foetales » varie entre 20 et 30%. Réduire encore
l'incidence et les complications de l'HRP impliquent :
· Un meilleur dépistage des populations à
risques.
· Une surveillance intensive de ces patientes, volontiers
en hospitalisation pour les patientes ayant des antécédents d
`HRP et de MFIU. Le devenir périnatal est intimement lié au lieu
de l'accident.
· Une sensibilisation des équipes aux formes
atypiques ou débutantes. Dés l'apparition de deux signes de
W.Hurd la patiente doit être prise en charge comme un HRP
débutant. Dans notre étude rétrospective les patientes
transférées ont eu la plus forte mortalité
périnatale (67 %).
· La mise en route de nouvelles études dans le
domaine de la prévention (traitement préventif par l'aspirine
à 160 mg plutt qu'à 100 mg ?)
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III_ Hémorragie du post partum
Définition
L'HPP se définit par une perte
sanguine de plus de 500 ml dans les 24 heures qui suivent la naissance. Bien
que l'HPP concerne environ 5 % des naissances et que la plupart de ces
hémorragies soient bien tolérées, le volume de 500 ml doit
rester le seuil à partir duquel une prise en charge active doit
être déclenchée.
_Facteurs de risque :
Les principaux facteurs de risque connus
d'hémorragie -- avant ou pendant le travail -- ne permettent pas de
sélectionner avec une sensibilité et une
spécificité suffisante les patientes devant faire l'objet de
mesures préventives spécifiques avant la naissance. Ainsi, la
majorité des HPP surviennent sans qu'aucun facteur de risque ne soit
clairement retrouvé. Par conséquent, il n'est pas possible en
l'état actuel des connaissances de recommander une stratégie de
prévention de l'HPP qui reposerait sur l'identification de facteurs de
risque.
_Principes de base applicables à toute femme
enceinte en période anténatale :
En plus des consultations prénatales, chaque femme
enceinte sera adressée en consultation d'anesthésie.
La collaboration avec l'équipe d'anesthésie a
pour objet de mettre en place les mesures minimales nécessaires à
la prise en charge de l'ensemble des patientes en cas de survenue d'une HPP Il
est rappelé que dans le cadre de l'HPP, comme pour l'ensemble de la
prise en charge de la grossesse, les professionnels sont tenus d'informer les
patientes au cours de la grossesse et au moment de l'accouchement des
bénéfices et inconvénients des interventions
proposées en vue d'une prise de décision éclairée
.
Il est recommandé que tout établissement
prenant en charge des accouchements organise les modalités
d'approvisionnement et d'acheminement des produits sanguins labiles (PSL) de
telle sorte que leur délai d'obtention soit inférieur à 30
minutes. Une procédure décrivant cette organisation sera
établie entre la maternité et le site transfusionnel dont elle
dépend dans chaque maternité, il est recommandé de
décrire les modalités de prise en charge des HPP dans un
protocole adapté aux conditions locales d'exercice et
régulièrement réactualisé, ainsi que d'y faire
figurer la liste téléphonique de tous les acteurs potentiellement
impliqués par ailleurs, il est recommandé de vérifier
régulièrement la disponibilité des drogues susceptibles
d'être utilisées en cas d'HPP. Enfin, il est recommandé que
chaque maternité réalise un audit de ses cas d'HPP afin de
vérifier le respect des procédures.
Il est recommandé que chaque maternité dispose
d'un praticien dont les compétences chirurgicales sont suffisantes pour
l'exécution des gestes d'hémostase en cas d'HPP
sévère.
Pour toute femme enceinte, il est recommandé de disposer,
à l'entrée en salle de naissance, des documents transfusionnels
comportant : les deux déterminations du groupe sanguin ABO RH1 (D) et du
phénotype RH et KEL 1 valides, ainsi que le résultat d'une
recherche d'agglutinines irrégulières (RAI) datant de moins d'un
mois en leur absence, ces examens doivent être prélevés et
acheminés vers le laboratoire dans les plus brefs délais. En cas
de situation à très haut risque hémorragique
dépistée avant la naissance ou en cas de césarienne
programmée, il est recommandé de disposer d'une RAI datant de
moins de 3 jours. Les consultations prénatales et d'anesthésie
permettent en outre d'identifier le plus précocement possible les
patientes à risque très élevé d'HPP et de planifier
leur prise en charge. Il s'agit essentiellement des patientes présentant
un placenta recouvrant, une suspicion de placenta accreta ou des troubles
sévères de l'hémostase. Lorsque le diagnostic est
posé, il est recommandé :
d'orienter la patiente vers un centre comportant un plateau
médico-technique adapté (soins intensifs maternels, produits
sanguins disponibles sur place, gynécologues-obstétriciens et
anesthésistes- réanimateurs présents 24 h/24)
-- de réaliser une numération formule sanguine
(NFS) afin de dépister une anémie et de prescrire, dans ce cas,
une supplémentation en fer et en folates. Ce traitement améliore
les paramètres biologiques (grade A) et pourrait permettre de diminuer
la nécessité de transfusion en cas d'hémorragie (grade
C).
La transfusion autologue programmée n'a pas
d'indication dans les situations à risque élevé d'HPP.
Elle peut être envisagée en cas de phénotype
érythrocytaire rare ou d'allo immunisation complexe.
Prévention clinique et pharmacologique de l'HPP
au moment de l'accouchement :
Il est recommandé de réaliser
systématiquement :
-- une surveillance régulière en salle de
naissance pendant les deux heures qui suivent un accouchement. Cette
surveillance porte sur l'importance des pertes sanguines, la qualité du
globe utérin, la fréquence cardiaque et la mesure de la pression
artérielle. Ces données seront consignées dans le dossier
de la patiente.
-- une prise en charge active de la délivrance qui
doit comporter au minimum des gestes cliniques : au moment du
décollement placentaire, traction contrlée du cordon
associée à une contre pression suspubienne à l'aide de la
main abdominale. De plus, un massage de l'utérus sera effectué
après l'expulsion du placenta si l'utérus est hypotonique (grade
A) ;
-- un examen du placenta afin de vérifier s'il est
complet. La rétention de cotylédons ou de membranes indique une
révision utérine.
-- une injection prophylactique d'ocytocine (grade B) ;
cette administration peut être faite soit au moment du dégagement
de l'épaule antérieure de l'enfant (délivrance
dirigée) soit après l'expulsion du placenta (grade B). Elle
consiste en l'injection par voie intraveineuse directe lente (ou
intramusculaire) de 5 à 10 UI d'ocytocine ;
-- une délivrance artificielle lorsque le
placenta n'est pas expulsé dans un délai de 30 minutes (grade
C).
La précocité du diagnostic est un
élément essentiel du pronostic de toute HPP. La quantification
peut être facilitée par la mise en place d'un sac de recueil
placé sous la patiente dès la fin de l'expulsion foetale (grade
C). Son efficacité à réduire le risque ou la
gravité des HPP reste cependant à
établir.
Dans le cas de la césarienne, les pertes sanguines sont
plus importantes que dans un accouchement par voie basse et l'estimation de ces
pertes est particulièrement difficile. Il est recommandé de
réaliser une délivrance dirigée plutt que
d'effectuer une délivrance manuelle immédiate (grade B).
Le misoprostol n'est pas recommandé en prophylaxie de
l'HPP ; en effet, il est moins efficace que l'ocytocine dans cette indication
et ses effets secondaires sont plus nombreux (grade A).
_Prise en charge initiale de
l'HPP :
La notion d'hémorragie du post-partum doit être
immédiatement communiquée à tous les intervenants
potentiels (obstétriciens, sages-femmes, anesthésistes
réanimateurs, infirmières), la prise en charge optimale
étant multidisciplinaire et réalisée de manière
conjointe et simultanée ;Le facteur temps étant primordial,
il est important de noter l'heure initiale du diagnostic de
l'hémorragie, d'évaluer quantitativement les pertes sanguines, et
de débuter un relevé chronologique des éléments de
surveillance et de prise en charge sur une feuille spécifique La cause
du saignement doit être recherchée sans délai, les plus
fréquentes étant l'atonie utérine, la rétention
placentaire et les plaies cervico-vaginales .
La mise en condition minimale comporte :
-- la vérification qu'une voie veineuse
fonctionnelle est en place ;
-- la mise en place d'une surveillance : scope,
pression artérielle non invasive, oxymètre de pouls.
-- la réalisation d'une expansion
volémique initialement avec des cristalloïdes.
Une anesthésie adaptée à la pratique des
gestes obstétricaux est réalisée dans les conditions de
sécurité optimale et dans de brefs délais ; si la
femme ne dispose pas d'une RAI datant de moins de 3 jours, il est
recommandé de faire une nouvelle RAI et de prévenir la structure
transfusionnelle de la situation.
Si la délivrance n'a pas eu lieu, une délivrance
artificielle effectuée sous anesthésie est impérative pour
permettre d'obtenir la vacuité utérine, si elle a
déjà eu lieu, la révision utérine s'impose,
même si la délivrance semble complète.
La vessie doit être vide et l'utérus massé
s'il est hypotonique.
Un examen de la filière génitale sous valves est
recommandé en cas de suspicion de lésion cervico-vaginale, ou
systématiquement si une anesthésie générale est
réalisée pour les gestes endoutérins.
Parallèlement, il est recommandé d'administrer
des utérotoniques de façon systématique (grade C).
L'ocytocine est préconisée en première intention à
la posologie de 5 à 10 UI par injection intraveineuse lente (grade C).
Un traitement d'entretien est ensuite instauré à l'aide d'une
perfusion au débit de 5 à 10 UI par heure pendant deux heures.
Les prostaglandines ne sont pas recommandées en
première intention dans le traitement de l'HPP.
La réalisation de gestes endo-utérins est
associée à la pratique d'une antibioprophylaxie à large
Spectre (grade C).
Il est nécessaire de recourir aux phases suivantes du
traitement si l'hémorragie persiste au-delà de 15 à 30
minutes. Ce délai sera modulé en fonction de l'abondance de
l'hémorragie, de son retentissement hémodynamique et des moyens
thérapeutiques mis en Ïuvre pour maintenir l'état
hémodynamique.
Diagnostic de l'hémorragie
Prévenir tous les intervenants potentiels sans
délai
(Annuaire téléphonique spécifique
disponible)
Prise en charge conjointe et simultanée
Délivrance non effectuée
Délivrance effectuée
Mise en place du monitorage (pouls, PA,
SpO2
Bonne voie d'abord veineuse
Remplissage (cristalloïdes)
Vérifier carte de groupe (et RAI < 3
jours
Délivrance artificielle
Sous anesthésie
Révision utérine
Sous anesthésie
Ocytocine 5 à 10 UI IV lente
Puis 20 UI en perfusion pendant 2 heures
Sondage vésical, massage utérin
Examen col et vagin si doute Antibioprophylaxie
Prise en charge de l'HPP qui
s'aggrave :
Comme dans l'étape précédente, la prise
en charge optimale est multidisciplinaire, réalisée de
manière conjointe et simultanée ; le facteur temps est, là
encore, un facteur pronostique majeur.
L'équipe obstétricale doit se reposer la
question de l'étiologie obstétricale de l'hémorragie :
inspection du col et du vagin systématiquement si elle n'a pas
déjà été réalisée et révision
de la cavité utérine, si nécessaire ; mais ces deux gestes
ne doivent pas retarder la suite de la prise en charge.
Il est recommandé d'administrer dans le délai de
15 à 30 min après le début de l'hémorragie un
traitement par sulprostone en perfusion intraveineuse à la seringue
électrique (grade C). Les voies intramusculaires et
intramyométriale sont contre-indiquées (grade C). On
débute à une posologie comprise entre 100 et 500 microgrammes par
heure. Cette posologie est adaptée en fonction de la réponse au
traitement jugée sur la persistance de l'hémorragie et la
tonicité utérine ; la posologie maximale de perfusion est de 500
microgramme par heure (accord professionnel).
Il n'est pas recommandé d'utiliser le misoprostol en
intra-rectal dans cette indication.
_Prise en charge par l'équipe
d'anesthésie réanimation :
Le monitorage installé initialement
(électrocardioscope, mesure régulière non invasive de la
pression artérielle, oxymétrie de pouls) est
complété par un sondage vésical à demeure
permettant a surveillance de la diurèse horaire.
La mise en condition est complétée par la pose
d'une deuxième voie d'abord veineuse et d'un prélèvement
sanguin pour établir un bilan biologique standard (NFS-plaquettes, TP,
TCA, fibrinogène).
Il pourra être associé une mesure
immédiate du taux d'hémoglobine par un appareil, portable
(typeHemocue·). Les bilans seront répétés en
fonction de l'évolution de la situation clinique.
Cette mise en condition minimale peut être
complétée, en cas d'hémorragie abondante ou qui se
prolonge, par :
-- un remplissage vasculaire et une transfusion
idéalement réalisés gr%oce à un
accélérateurréchauffeur de perfusion (accord
professionnel) ;
-- la mise en place d'un abord veineux fémoral
gauche et d'un cathéter artériel (utile pour la surveillance
hémodynamique et les prélèvements
répétés).
En cas d'hémorragie abondante, il faut d'emblée
prévenir le site transfusionnel afin qu'il puisse gérer
l'approvisionnement des divers produits sanguins labiles.
Si la RAI date de plus de 3 jours, l'attente du
résultat ne doit pas faire retarder la transfusion en cas d'urgence
vitale potentielle.
La transfusion de culots globulaires est recommandée
pour maintenir un taux d'hémoglobine entre 7 et 10 g/dl tant que
l'hémorragie persiste. En cas de troubles de l'hémostase
associés à une hémorragie, le plasma frais congelé
(PFC) (10 à 15 ml/kg) peut être utilisé en première
intention.
Une transfusion de concentrés plaquettaires est
recommandée en cas de thrombopénie inférieure à 50
G.L associée à une hémorragie active au cours d'une
césarienne, et pour une thrombopénie inférieure à
30 G.L au cours d'un accouchement par voie basse.
En présence de troubles de la conscience et d'un
état hémodynamique instable, l'intubation orotrachéale
avec ventilation mécanique est nécessaire pour optimiser la
ventilation et l'oxygénation, ainsi que pour assurer la protection des
voies aériennes de l'inhalation du contenu gastrique.
En cas de troubles de la coagulation, le cathéter
péridural est laissé en place.
Son retrait ne sera effectué qu'après
normalisation du bilan biologique
Prévenir tous les intervenants sans
délai
Prise en charge conjointe et
simultanée
Pose d'une 2e voie veineuse
Prélèvement sanguin : NFS plaquettes, TP,
TCA, fibrinogène
Surveillance : scope, TA régulière,
oxymétrie de pouls, sondage
Vésical à demeure
Remplissage (colloïdes),
oxygénation
Prévenir le site transfusionnel et commander des
Culots
Globulaires et du Plasma Frais Congelé
Si hémodynamique instable, traitement du choc
hémorragique
Examen col/vagin si voie basse et si non
réalisée auparavant
Sulprostone : 100 à 500 g/h par voie IV
en seringue électrique
Relais par ocytocine 10 à 20 UI en perfusion
pendant 2 heures
Persistance de l'hémorragie plus de 30 min sous
Sulpostrone
Radiologie interventionnelle accessible
État hémodynamique stable
Transport médicalisé rapidement
possible
Non
Échec
CHIRURGIE
Ligatures vasculaires
Indication préférentielle: HPP au cours
d'une césarienne
Si échec, ou parfois d'emblée,
hystérectomie
EMBOLISATION ARTÉRIELLE
Indications préférentielles :
Accouchement voie basse
Lésion cervico-vaginale
_Méthodes invasives :
Si après 30 min de perfusion de sulprostone il n'est
pas noté d'amélioration ou si la situation s'aggrave, il faut
choisir d'autres stratégies thérapeutiques (embolisation,
chirurgie)
Si la stratégie appropriée n'est pas possible
sur place, il faut envisager un transfert
Pour effectuer le geste d'hémostase.
_Décision et organisation d'un
transfert :
La décision et l'organisation du transport
médicalisé sont consensuelles entre les différents
praticiens (service demandeur, SAMU-SMUR, service d'accueil). Le choix de la
structure d'accueil tient compte du plateau technique, des possibilités
d'hospitalisation sur place et du facteur temps.
Un état hémodynamique instable contre-indique le
transport vers une autre structure et conduit à une chirurgie
d'hémostase sur place.
Pendant le transport, seules des techniques de
réanimation peuvent être envisagées, les gestes
endo-utérins ne sont pas réalisables.
La surveillance et l'anesthésie-réanimation de
la patiente lors de l'embolisation ne relèvent pas de l'équipe du
SMUR mais des médecins de la structure d'accueil.
Dès la décision de transfert de la patiente, et
afin d'anticiper l'obtention des produits sanguins, les documents
immuno-hématologiques et les informations nécessaires sont
communiqués au service d'accueil. La malade doit être
transférée avec ses documents originaux ou des copies de
ceux-ci.
Dans le cas particulier d'une hémorragie compliquant un
accouchement survenu hors maternité et devant l'inefficacité du
traitement initial (vacuité vésicale, massage utérin,
ocytociques puis éventuellement révision utérine et
sulprostone), il faut privilégier le transport médicalisé
rapide vers une structure hospitalière adaptée et
préalablement informée plutt que de s'attarder sur
place.
_Stratégie de prise en charge par les
méthodes invasives
A/L'embolisation
artérielle :
L'indication de recourir à l'embolisation doit
être posée de façon pluridisciplinaire entre les
équipes de gynécologie-obstétrique,
d'anesthésie-réanimation et de radiologie interventionnelle.
L'embolisation artérielle est réalisée
dans une salle d'angiographie disposant d'un matériel de
réanimation, sous la surveillance constante d'une équipe
d'anesthésie-réanimation et d'obstétrique.
La présence d'un gynécologue-obstétricien
est recommandée afin de pouvoir effectuer dans les meilleurs
délais un geste chirurgical d'hémostase en cas d'échec de
la procédure ou d'apparition d'un état de choc
hémorragique.
Une situation hémodynamique instable peut conduire
à renoncer à une embolisation qui paraissait initialement
indiquée, notamment si son délai de réalisation et/ou les
moyens de réanimation sur place apparaissent moins favorables qu'un
passage immédiat au bloc opératoire.
Si les conditions requises sont réunies
(hémodynamique stable, proximité du plateau technique,
possibilité de transfert rapide), l'embolisation artérielle est
recommandée en cas :
-- d'atonie utérine résistant aux
utérotoniques, en particulier après un accouchement par voie
basse.
-- d'hémorragie d'origine cervico-utérine
(placenta recouvrant) ;
-- de thrombus vaginal ;
-- de déchirure cervico-vaginale déjà
suturée ou non accessible (grade C).
L'embolisation artérielle n'est pas
contre-indiquée par l'existence d'une coagulopathie.
L'embolisation peut également être
discutée en cas d'hémorragie persistant après des
ligatures artérielles (sélectives ou proximales) ou une
hystérectomie (grade C).
B /La chirurgie :
Dans les circonstances où l'hémorragie
s'aggrave ou échappe au traitement médical, le recours à
l'anesthésie générale est recommandé pour la
chirurgie, même si une analgésie péridurale était
déjà en place.
Si l'accouchement a eu lieu par césarienne ou si les
conditions optimales de réalisation de l'embolisation ne sont pas
réunies, les ligatures vasculaires, associées pour certains
à un capitonnage des parois utérines, constituent le geste
chirurgical le plus approprié en première intention (grade C).
Ces ligatures peuvent être celles des artères utérines
éventuellement associées à celles des ligaments ronds et
des utéro-ovariens ou une ligature bilatérale des artères
hypogastriques.
Les ligatures des artères utérines sont plus
simples à réaliser et ont une morbidité moindre. Il
n'existe cependant pas de données permettant de privilégier l'une
de ces techniques ; le choix repose essentiellement sur l'expérience du
chirurgien.
L'hystérectomie d'hémostase est en
général décidée après l'échec de
l'embolisation ou des ligatures vasculaires ; elle peut cependant être
réalisée d'emblée si la situation l'impose.
Elle sera préférentiellement subtotale, cette
technique étant plus simple, plus rapide et aussi efficace que
l'hystérectomie totale en dehors de situations particulières
(placenta praevia accreta, rupture complexe du segment inférieur ou
déchirure cervicale grave associée) Après embolisation ou
chirurgie, la surveillance de la patiente dans une structure adaptée de
type réanimation, soins intensifs ou salle de surveillance
post-interventionnelle est une mesure indispensable.
Cas particulier du placenta
accreta
Deux situations principales peuvent être
envisagées :
-- en l'absence d'hémorragie, le placenta peut
être laissé en place en partie ou en totalité car cela
limite les risques d'hémorragie à court terme (grade C). Il
n'existe actuellement pas de preuve suffisante pour affirmer l'utilité
d'un traitement complémentaire systématique associé
(ligatures artérielles, embolisation ou méthotrexate) ;
-- en cas d'hémorragie modérée, une
ligature artérielle éventuellement associée à un
capitonnage utérin (en cas de césarienne) ou une embolisation
artérielle (en cas de voie basse) peuvent être
réalisées. Une hystérectomie s'impose en cas
d'échec ou d'hémorragie grave d'emblée.
IV_Souffrance fÏtale aigue
Définition
L'asphyxie foetale correspond à une altération
sévère des échanges gazeux utéro-placentaires
conduisant à une acidose métabolique et à une
hyperlactacidémie témoignant d'une altération du
métabolisme cellulaire. Les marqueurs biologiques d'asphyxie ont une
faible valeur pronostique au niveau individuel, tout comme les marqueurs
cliniques (score d'Apgar bas, liquide amniotique méconial). Toutefois,
ils sont indispensables à recueillir pour argumenter une relation de
cause à effet entre l'asphyxie périnatale et la ou les
pathologies néonatales retrouvées.
Il revient au pédiatre d'examiner et de consigner dans
le dossier l'état clinique de l'enfant dans les deux premiers jours de
vie. En effet, l'absence d'encéphalopathie néonatale
écarte l'hypothèse de séquelles neurologiques attribuables
à une asphyxie per-partum
Les critères permettant d'attribuer une
encéphalopathie néonatale ou une paralysie
cérébrale à une asphyxie per-partum ont fait l'objet d'un
consensus sur la base d'une analyse exhaustive de la littérature
|