8.1.2.9.
Apiculture
Elle n'est pas bien développée
dans le massif qui offre d'importantes potentialités dans la galerie
forestière. Elle est pratiquée de façon artisanale avec
des techniques de récolte basées sur l'utilisation du feu, ce qui
a tendance à compromettre les écosystèmes
végétaux. Les expériences du PAGERNA dans ce domaine
pourraient être mieux valorisées d'autant plus que des
résultats intéressants ont été obtenus.
Les paysans qui s'adonnent à cette
activité tirent des revenus non négligeables. C'est une
activité importante génératrice de revenus pour la
population. Cette activité gagnerait à être mieux
organisée avec l'installation de ruches. En effet la proximité de
la ville de Kaolack offre beaucoup d'opportunités de
débouchés pour la production.
8.2. Intercommunalité dans l'Arrondissement de
Koumbal.
Le décret N° 96 - 1134 du 27
décembre 1996 portant application de la Loi 96/07 du
22 Mars 1996 a permis de doter les CR d'instruments
pouvant leur permettre de promouvoir des politiques de développement
durable à partir notamment d'une gestion et d'une exploitation
rationnelle des ressources naturelles et de l'environnement.
C'est dans ce cadre que l'Arrondissement de Koumbal a
bénéficié de l'appui de partenaires extérieurs tels
le PAGERNA qui a pour mandat d'appuyer les collectivités locales et les
populations de ces localités dans la lutte contre la pauvreté en
milieu rural.
Il s'agit d'appuyer les populations à travers
les conseils ruraux dans l'élaboration et la mise en oeuvre d'un
ensemble de règles consensuelles ou convention locale, le plan simple de
gestion et le plan d'aménagement qui constituent des outils de GRN.
Après plusieurs années d'interventions du
PAGERNA, une analyse critique des expériences passées permettra
à ces CR de gérer d'une manière commune leurs ressources
naturelles à travers des règles effectives qui contrôlent
l'accès et l'exploitation.
8.2.1. Potentialités et Acquis.
8.2.1.1. Les ressources
végétales.
On rencontre trois (03) types de formations ligneuses
dans l'Arrondissement de Koumbal :
- les arbres dispersés dans les parcelles de culture et
qui constituent les Parcs agro forestiers ;
- Les mises en défens ;
- Les formations forestières naturelles.
l Les Parcs agro forestiers.
Il s'agit principalement du Parc à Cordyla
pinnata (Dimb) associé a Piliostigma reticulatum
(Nguiguis), Anogeissus leiocarpus, Guiera Senegalensis (Nguer),
sclerocarya birrea (Beer), Parkia biglobosa
(Nété) et de plusieurs espèces du genre Ficus.
Ces espèces du parc ont été
délibérément sélectionnées et
protégées par les producteurs pour leurs rôles de
production (fruits, feuilles ; gomme ; bois d'oeuvre et de
service ; fertilisation ; protection du sol et
pharmacopée).
La prédominance de Cordyla pinnata
s'explique par son rôle alimentaire (consommation directe des fruits
mûrs et préparation de sauce avec les fruits verts). Il joue
également à côté de Guiera
Senegalensis, Piliostigma reticulatum et Sclerocarya
birrea un rôle très important dans la fertilisation des sols.
(Schéma d'aménagement et de gestion du terroir)
(SAGT).
L'écosystème parc est très
dégradé dans la zone avec une faible densité des arbres
à l'ha (inférieur à 1 arbre / ha dans certains endroit)
et une faible diversité des espèces ligneuses. Les principales
causes de cette dégradation sont la sécheresse, la
mécanisation, les feux de brousse, les coupes illicites, la cueillette
précoce de certains fruits forestiers, Le passage régulier des
feux de brousse en début des saisons de pluies élimine les jeunes
pousses, les arbres vieillissants et malades.
L'exploitation abusive de certaines espèces
telles que Cordyla pinnata, sclerocarya birrea pour le bois
d'oeuvre, Balanites aegyptiaca pour son bois artisanal, etc....a fini
par réduire considérablement la diversité des
espèces ligneuses.
l Les Aires mises en défens.
Les aires mises en défens ont
été créées depuis 1990 ; leurs principaux
objectifs sont :
§ Restaurer la végétation naturelle
herbacée et arborée ;
§ Favoriser la reconstitution des zones
dégradées par la régénération
naturelle ;
§ Fournir à long terme aux populations des produits
forestiers (ligneux et non ligneux).
L'Arrondissement de Koumbal est une zone
constituée de plusieurs aires mises en défens et des mares. Ces
aires mises en défens sont situées au niveau de trois (03) CR
(Keur Baka ; Latmingué ; Thiaré) dans plus de trente
(30) CAC. Elles polarisent 49 villages et couvrent une superficie totale de
1750,611 ha qui reparti comme suit : 1445 ha à
Thiaré ; 301 ha à K Baka ; 4,611 ha à
Latmingué. La flore ligneuse est constituée essentiellement de
Combretum glutinosum (Ratt) ; Guiera Senegalensis
(Nguer) ; Piliostigma reticulatum ( Nguiguis ) ;
Diospyros mespiliformis ( Alom ) ; Anogeissus
leiocarpus ( Nguediane ) ; Mitragyna inermis ( Khoss
) ; Zizyphus mauritiana (Sidem) ; Acacia seyal
(sourour) ; Tamarindus indica ( Dakhar) ; Balanites
aegyptiaca (Soump) ; Cordyla pinnata ( Dimb ) . Les
espèces dominantes sont : Combretum glutinosum ;
Guiera Senegalensis (Nguer) et Acacia seyal (sourour).La
faune sauvage comprend l'hyène; le python
et des antilopes etc.... L'avifaune est essentiellement
constituée de Pintades et de
Francolin.
l Les formations forestières
naturelles.
Pour limiter l'avancée du front de
salinisation le long du littoral, des formations forestières jouant le
rôle de zone tampon ont été protégées. De
même, il existe des reliquats de formations forestières naturelles
le long de la route nationale N° 1 (Dakar - Ziguinchor). Acacia seyal
(sourour) est la principale espèce de cet écosystème.
Elle est accompagnée de quelques combrétacées et
de Balanites aegyptiaca ; Anogeissus leiocarpus ;
Piliostigma reticulatum. Cette zone tampon fait actuellement l'objet
de coupes illicites pour le bois de feu. De plus la disparition des ligneux
entre les tannes et les terres arables menace dangereusement ces formations.
Cette réserve est la principale zone de parcours du bétail de
l'Arrondissement de Koumbal et de la CR de Koutal. Elle est
fréquentée en saison des pluies par les transhumants. Comme
toutes les formations ligneuses de la zone, elle fait l'objet de coupes
illicites pour le combustible (bois de chauffe, service, carbonisation etc.
...). Le tapis herbacé de ces milieux est constitué
d'espèces des Genres Panicum Bracharia, Eragrostis, et
Cenchrus.
8.2.1.2. Les ressources en
eau.
Les principales ressources de la zone sont :
- L'eau de Pluie : Elle constitue la
principale source d'apport d'eau pour les cultures. Les quantités d'eau
enregistrées ces dernières années sont assez importantes
et ont permis aux cultures de boucler leurs cycles. Il faut cependant noter que
l'intensité des pluies est souvent très forte amenant une bonne
partie de l'eau à se perdre par ruissellement, celui-ci étant
accentué par le sol dénudé et Non
protégé.
- L'eau de surface : Elle est
constituée par les mares et le bras de mer.
- Les mares : elles sont
alimentées par les eaux de pluies et sont essentiellement
utilisées pour l'abreuvement des animaux, ou pour la culture du riz dans
certains cas. On recense plus de 83 mares à l'intérieur du
périmètre des aires mises en défens dans l'Arrondissement,
mais toutes tarissent au plus tard en Janvier et Février.
- Le bras de mer : il constitue un
prolongement du fleuve Saloum et s'étend sur toute la partie Nord de
l'Arrondissement. Sa teneur en sel est de 35g/l (PLD de
Latmingué). En hivernage, il reçoit une bonne partie de
l'eau de ruissellement, ce qui diminue le taux de salinité et permet le
développement des poissons.
8.3. Effets de l'évolution des Ressources
Naturelles sur les systèmes de production.
8.3.1.
L'Agriculture
Les objectifs de développement agricole sont
sous-tendus par la prise en compte de l'impact des facteurs naturels
défavorables (disponibilité en eau insuffisante ; baisse de
fertilité des sols ; érosions ; passage des feux de
brousse ; coupe illicite ; carbonisation etc. ...) sur les
activités productives. Des progrès notables ont été
enregistrés (utilisation de variétés
adaptées ; libéralisation des circuits de
commercialisation ; mise en place de filières parfois efficaces,
etc. ...). Toutefois, les faiblesses demeurent nombreuses et toutes les
contraintes n'ont pas été levées. Elles se
présentent notamment sous la forme de perte de terres agricoles et de
recours à des pratiques extensives renforcées par le
désengagement de l'Etat dont l'une des conséquences est la baisse
de l'utilisation de certains facteurs de production essentiels (engrais ;
semences sélectionnées ; machines agricoles ; etc.
...). Pour l'essentiel, l'organisation du potentiel de production obéit
à des considérations d'ordre économique et
stratégique qui visent à promouvoir la diversification des
cultures et la réduction de la dépendance alimentaire. Toutefois,
la réalisation des objectifs peut être entravée par la non
maîtrise des situations existantes ou à venir en rapport avec les
mutations en cours, latentes dans l'espace agraire, particulièrement au
niveau des sociétés rurales qui sont confrontées aux
problèmes surtout fonciers et aux nécessités de
rentabilisation des équipements communautaires. Dans ces conditions, la
GRN (notamment la terre, l'eau et les forêts) aux niveaux individuels et
collectifs se présente pour l'ensemble des acteurs comme des espaces de
compétition dont l'incidence sur l'environnement sera décisive.
Ces enjeux soulignent la nécessité de l'urgence de la mise en
place de cadres de concertation décentralisés comme outil
principal d'aide à la décision et à l'action pour les
Collectivités locales (CONSERE).
Les problèmes du milieu lié aux
activités du secteur agricole sont complexes. Les contraintes majeures
à résoudre sont les suivantes :
- La pression démographique qui entraîne une
augmentation de la demande foncière ainsi que la réduction des
réserves de terres agricoles et des parcours pastoraux disponibles. Les
projections de tendances indiquent l'impossibilité d'inverser le
processus de croissance démographique dans des perspectives à
court terme ;
- Le recours aux défrichements agricoles dont les
manifestations les plus fortes sont relevées dans la progression des
fronts Pionniers et le raccourcissement des temps de jachère. Ils
correspondent à des modes inappropriés d'utilisation des terres
agricoles ;
- La dégradation des sols par suite de processus
d'épuisement, d'érosion, de salinisation et d'acidification.
8.3.2. L'Elevage
L'activité pastorale s'exerce dans l'ensemble
de l'Arrondissement de Koumbal ; ses formes varient en fonction de
plusieurs paramètres : spéculation plus ou moins
marquée des producteurs, caractère plus domestique de la gestion
des petits troupeaux familiaux dans tout le reste de l'Arrondissement. Il
convient toutefois de signaler que l'élevage connaît un certain
nombre de difficultés qui entraînent des répercussions
négatives sur les milieux ruraux et naturels. On constate aussi qu'au
plan écologique, la gestion rationnelle des parcours est encore loin
d'être assurée. L'affectation des terres du domaine national (zone
de terroir) en faveur d'un membre de la communauté rurale ou de
plusieurs membres groupés en association ou en coopérative est du
ressort du conseil rural. Ainsi les enquêtes effectuées ont
confirmé que les terres affectées étaient au profit de
l'agriculture réduisant de plus en plus les espaces pastoraux. Cette
carence d'aires de pâturage pousse les éleveurs à
s'approcher des zones de culture pour l'exploitation des pâturages
post-culturaux. La proximité des deux activités ajoutée
à l'impatience des éleveurs entraînent des incursions
d'animaux dans les champs ce qui crée le plus souvent des conflits.
Sur le plan réglementaire le décret
80-268 du 10 Mars 1980 après avoir rétabli la justice
dans le partage des terres n'a pas pour autant réussi la domiciliation
et la valorisation spatiale de chaque activité.
Du point de vue socio-économique, la valorisation des
produits d'élevage demeure encore des objectifs lointains. Les
contraintes de l'élevage sont multiples et complexes. Certaines sont de
nature structurelle (filière de production ou d'approvisionnement en
intrants alimentaires), d'autres sont conjoncturelles et renvoient aux
conditions du milieu. Parmi les contraintes qui entravent le
développement de l'élevage, les plus importantes
concernent :
- La forte croissance démographique qui
conduit à une pression continue sur l'espace pastoral (cas de CR de
Thiaré et Latmingué). Elle se traduit par des modes de gestion
inappropriés des terres pastorales, l'installation des éleveurs
transhumants, des charges animales excessives au regard des ressources
alimentaires disponibles, la divagation des animaux dans les champs en
période de culture (cas des villages de Koupethie thiamène,
Pacathiar ndawène, Coupedji ndiangène, Koupethie
sérère), la surexploitation des pâturages et la
dégradation des parcours pastoraux ;
- L'expansion des défrichements agricoles dans
la zone de Thiaré conduit au déclassement de superficies
importantes de réserves Sylvo - Pastorales au profit des exploitants
agricoles ; il s'ensuit une marginalisation progressive de
l'activité pastorale dans de nombreux terroirs agricoles.
La modification rapide des modes de mise en valeur du milieu
provoque le rétrécissement de l'espace pastoral et une limitation
du rôle et de la place du bétail dans les systèmes
Agro-pastoraux.
Sur le plan traditionnel, le village utilise des zones
d'élevage et des zones de culture alternativement. Cette politique de
gestion est basée sur la séparation des deux activités par
des zones distinctes. Alors que sur le plan réglementaire
(Décret 80/ 268) au niveau du Conseil rural, l'espace
pastoral a pour support essentiel les zones des terroirs dont la gestion
relève du Conseil rural qui en plus est chargé d'aider à
la promotion de toutes ces activités socio-économiques :
- Le système extensif non rationalisé, vorace
en espace, ne s'accommode pas du cantonnement par l'acquisition d'espace
propre ;
- La disparition totale de la pratique ancestrale de
zonage pour les activités agricoles et pastorales à la veille de
l'hivernage dans les villages est fortement déplorée.
8.3.3. La
Foresterie
Les formations forestières sont relativement
importantes dans l'Arrondissement de Koumbal puisqu'elles couvrent un peu plus
de la moitié de la superficie de la zone. Elles constituent la
principale source pour la satisfaction des besoins en énergie des
populations de la zone. Les estimations de la superficie couverte par les
formations ligneuses sont variables. L'évaluation du potentiel forestier
indique que les mises en défens occupent environ 10300,611 ha.
Ce potentiel est largement exploité pour la
satisfaction des besoins en énergie (ramassage des bois morts).
L'essentiel de l'énergie utilisée dans l'Arrondissement est
à partir de l'exploitation ligneuse. La consommation annuelle de
combustible ligneux a été estimée à (1506537,5
m3/an/pers). Le potentiel ligneux accessible étant de (10300,611 m3/an),
il en résulte un déficit plus ou moins important. Si cette
tendance se poursuit dans un contexte de croissance démographique forte
de l'ordre de 3%, l'écart entre le potentiel accessible et la demande
sera supérieure vers 2015. Le rythme de déboisement des
espèces comme Piliostigma reticulatum pour l'exploitation des
lianes est deux fois plus élevé que celui de la reforestation.
Malgré la mise en place des aires mises en défens, le contexte
écologique ne change pas de façon sensible, et on assiste
globalement à un niveau stagnant des formations forestières. La
gestion des ressources forestières dans l'Arrondissement se fait par le
biais de mesures réglementaires (Convention locales) ;
l'instauration d'une taxe pour l'exploitation des produits ligneux, y compris
les arbres plantés par les populations, semble avoir
découragé les acteurs de cette activité et
entraîné des changements négatifs dans le comportement des
populations riveraines par rapport à l'arbre et aux efforts de
protection de la forêt.
Mais malgré ces mesures, les populations en
provenance de la Commune de Ndoffane, Kaolack et des autres CR environnantes
continuent à exploiter d'une manière clandestine ces ressources
forestières. Ce qui montre les faiblesses du système de gestion
et de conservation des RN.
L'Arrondissement de Koumbal bénéficie
de la proximité des marchés hebdomadaires de Ndoffane et de celui
de Kaolack dont leurs influences dépassent les frontières
Communautaires. Face à la difficulté des productions
traditionnelles à générer suffisamment de revenus, les
populations se tournent vers les produits d'espèces
telles Cordyla pinnata, Piliostigma
reticulatum, Diospyros mespiliformis, Tamarindus indica, Zizyphus,
Adansonia digitata , qui se vendent bien dans ces
différents marchés. Le bitumage de la route a favorisé
l'arrivée massive des commerçants venus d'autres horizons
(Kaolack et Dakar) pour l'achat de ces produits, ce qui favorise fortement
l'entrée de l'ensemble des ressources naturelles dans un processus de
monétarisation avancée. Cette situation contextuelle, a mis les
ressources naturelles dans une dynamique de forte pression avec comme
conséquence « la loi du premier
venu, premier servi ».
Le reboisement constitue l'une des stratégies
dominantes de lutte contre la désertification. Malgré tout, la
pratique est rare dans les trois CR. Les problèmes à
caractère stratégique peuvent être ramenés par ordre
d'importance aux suivants :
- La recherche de nouvelles terres de culture qui conduit
à des défrichements d'une partie des aires mises en défens
ou de la forêt ;
- La production du charbon dans certaines aires mises en
défens ;
- La production de bois d'énergie, notamment pour
la cuisson des aliments ;
- La production de bois d'oeuvre et service qui menace les
espèces nobles exploitées (ligneux à bois dur et à
croissance lente) ;
- La production de bois d'oeuvre qui se fait actuellement
par écrémage des essences de valeur de plus en plus
menacées d'extinction ;
- L'extraction de produits de cueillette qui menace
certaines espèces qui ont une mauvaise régénération
à cause de l'exploitation de leurs fruits.
8.4. Acquis Organisationnels
8.4.1. Structuration de Conseil
rural
Dans la conception du manuel, on perçoit le
caractère implicatif de tous les types d'acteurs à la base dans
la gestion des affaires locales. Le CR à travers sa Commission E / GRN
composée de 9 membres par délibération N°
002 / CRD en date du 27 / 06 / 2002 est
habilitée à :
- Créer et faire fonctionner des structures pour la
gestion des RN ;
- Créer des aires protégées ;
- Elaborer et mettre en oeuvre des plans et des
schémas pour l'environnement et la gestion rationnelle des RN ;
- Gérer les forêts sises en zone de terroir sur
la base d'un plan d'aménagement approuvé par l'autorité
compétente de l'Etat ;
- Gérer les sites naturels d'intérêt
local ;
- Organiser l'exploitation des tous les produits
végétaux de cueillette et de coupe des bois ;
- Prendre des mesures réglementaires pour
l'exploitation des produits forestiers sur avis du service des Eaux et
Forêts ;
- Délivrer l'autorisation préalable de toute
coupe à l'intérieur du périmètre de la
Communauté rurale ;
- Percevoir la quote-part d'amendes prévues
par le Code forestier ;
- Donner son avis avant toute autorisation de
défrichement dans le terroir Communautaire par le Conseil
régional ;
- Protéger la faune et donner son avis sur
l'ouverture d'un établissement de première classe ;
- Créer et entretenir des mares artificielles
et des retenues collinaires à des fins agricoles et autres ;
- Gèrer les déchets et lutter contre
l'insalubrité ;
- Proposer au représentant de l'Etat la
fermeture des zones de baignade ;
- Délibérer sur le régime et
les modalités d'accès et d'utilisation des points d'eau de toute
nature ;
- Contribuer à l'amélioration des
productions agricoles et pastorales par l'appui à l'élaboration
et à la mise en oeuvre de mesures de conservation des eaux et sols,
défense et restauration des sols, la diversification des cultures,
l'introduction des cultures fourragères, la restauration et
l'exploitation des pâturages et parcours de bétail.
8.4.2. Les Cellules d'Animation et de
Concertation
Les CAC sont des organisations appropriées
aptes à assurer la gestion des RN. La CAC est une structure qui regroupe
les différents utilisateurs des RN des terroirs de deux à
plusieurs villages appartenant à une même unité
d'aménagement, qui partagent les mêmes contraintes et les
mêmes potentialités et qui décident de travailler ensemble
en vue du développement de leur terroir. Aux termes de la Loi
N° 96 / 07, les CAC sont des organisations légales car
l'Art 30 stipule que « la CR peut mettre en
place un cadre de concertation sur la GRN et la protection de
l'Environnement. L'organisation, la composition et le mode de fonctionnement de
ce cadre de concertation sont définis par une délibération
du Conseil rural ». De plus, elles sont
sous tutelle de la commission de l'Environnement du Conseil rural qui
intervient ainsi dans toutes les zones à l'intérieur de la CR.
Cette position de tutelle de la CR sur les CAC confère à ses
organes statutaires (notamment le CR), le droit de contrôle et le devoir
d'appui dans leur fonctionnement.
8.4.3. Relation entre Collectivité Locale -
Population - Service des Eaux et Forêts
Le Plan Simple de Gestion est élaboré par
les populations, et le Conseil rural avec l'appui technique du service
forestier en collaboration avec le Pba. C'est un ensemble de mesures et actions
programmées dans le temps et dans l'espace. L'objectif visé
à travers le PSG est d'exploiter de manière rationnelle les aires
mises en défens dont les produits forestiers peuvent être
utilisés par les populations pour satisfaire leurs besoins.
Plus spécifiquement, il s'agit de
procéder à la coupe des arbres pour obtenir du bois de chauffe et
du bois d'oeuvre, d'organiser la cueillette et la commercialisation des fruits
sauvages, de mener des opérations de régénération
et d'autres activités génératrices de revenus telles que
l'apiculture.
Le programme des coupes correspond au découpage du bloc
ou aire mise en défens en parcelles à couper ou exploiter. C'est
un tableau synthétique qui comprend :
- La nature de la coupe sélective
ou sanitaire ;
- Les espèces à couper ;
- L'assiette : surface à couper et
surface qui reste ;
- La périodicité (rotation :
la durée nécessaire à la reconstitution de l'aire mise en
défens après la coupe ;
- La quantité des bois en volume
(stère) ;
- Le nombre de parcelles ;
- La surface à
régénérer ;
- La date de coupe.
Le programme de cueillette consiste à
organiser la récolte et la commercialisation des produits non ligneux
qui se trouvent (fruit surtout) dans l'aire mise en défens. Il
s'agit par exemple de fixer la date de cueillette des fruits (Pain de
singe ; Zizyphus ; Tamarindus ; etc. ...).
Les travaux d'amélioration sylvicole
comprennent :
- La nature : sélection de
rejets ; enrichissement ; regarnissage ;
- L'importance du travail
d'amélioration ;
- L'estimation : le nombre de pied
à l'ha ou le nombre de rejet par souche
à l'ha ;
Ces étapes se font avec l'appui technique de
l'agent du service forestier au niveau de l'aire mise en défens. Un
programme de renforcement des capacités sera élaboré et
mis en oeuvre pour appuyer les structures locales de gestion.
Le PSG est mis en oeuvre par les structures locales de gestion
en collaboration avec le CR sous la supervision du service forestier.
Le suivi est assuré par le service forestier et
la commission d'Environnement du Conseil rural qui travaillent en
étroite Collaboration avec la structure locale en charge du PSG. Chaque
année, la structure de gestion produira un rapport d'activités
qui sera partagé avec les populations du terroir concerné et
transmis au conseil rural, au service forestier et au CADL.
8.5. Intercommunalité et la Gestion des
Ressources Naturelles
8.5.1. Le Schéma d'Aménagement
et de Gestion du Terroir Communautaire
Un atelier a été organisé au
niveau de la communauté rurale qui regroupe tous les acteurs potentiels
concernés par une éventuelle réglementation de la GRN. La
rencontre avait quatre objectifs :
- Faire la restitution de la visite
d'échange ;
- Faire l'état des lieux de l'évolution des
RN ;
- Clarifier un certain nombre d'articles des textes et lois
sur la décentralisation liés à l'Environnement et aux RN,
aux domaines et aux ressources pastorales etc....
- Choisir les ressources qui peuvent faire l'objet d'une
convention.
A la fin de l'atelier, les participants ont à partir
d'une animation avec le « Pagne
imagé », fait le diagnostic de leurs terroirs,
déterminé les causes de dégradation des ressources,
défini les pistes de solution et amélioré leur perception
des dispositions des textes et lois.
8.5.1.1. Planification Spatiale
- Les Ressources
Partagées
Comme partout ailleurs dans la région, on
rencontre plusieurs types de ressources dans l'Arrondissement de Koumbal ;
ces ressources sont des champs ; aires mises en défens ;
parcours de bétail, mares, faune, etc....A cela s'ajoutent
les produits forestiers tels que bois de chauffe et de
service, champignons, miels, graines, noix et pailles. Quant
aux produits de cueillette nous avons les fruits de Cordyla pinnata,
Zizyphus mauritiana, Balanites aegyptiaca, Tamarindus
indica, Adansonia digitata, Parkia biglobosa. Les
produits utilisés en pharmacopée concernent les graines,
les gousses, les racines, écorces, feuilles. Ces produits sont
utilisés dans les traitements des différentes maladies.
En matière de faune on a les francolins,
lièvres, varans, rats, écureuils, phacochères ;
céphalophes à flanc roux.
- Vocation des Zones (Terroirs)
Au niveau de chaque terroir les populations pratiquent
l'agriculture et l'élevage. En ce qui concerne l'élevage ses
formes varient en fonction de plusieurs paramètres :
spécialisation plus ou moins marquée des producteurs,
caractère plus domestique de la gestion de petits troupeaux familiaux
dans tout le reste de l'arrondissement.
Quant à l'agriculture, les populations
cultivent mil, arachide, maïs, sésame, sorgho et
niébé. La pratique de la rotation culturale est fréquente
avec le passage de la culture de mil à celle d'arachide ou du
niébé ; la moyenne des superficies cultivées tourne
autour de 7 ha. La pratique de la jachère est abandonnée dans
toutes les zones puisqu'il y a un manque de terre ; les principaux
détenteurs des terres sont les chefs de villages et les chefs de
carré. Ces personnages bénéficient des terres par
héritage à la place de leurs parents décédés
et ils ont les possibilités d'emprunter aux autres qui ont besoin
d'exploiter ou par mise en location. Ce mode d'acquisition des terres
crée souvent des conflits dans les zones rurales et a des
conséquences désastreuses.
- Organisation de
l'espace
L'Arrondissement de Koumbal possède trois
(03) CR réparties sur une superficie de 773 km2 ; cependant, avec
un disponible en ressources végétales important, les contours des
villages dans ces trois CR contrastent fortement avec les autres espaces
existants. Ils sont dans leur grande majorité, entourés par des
zones assez sévèrement déboisées. La
végétation est constituée d'une savane arborée
comprenant en majorité Cordyla pinnata ; Diospyros
mespiliformis et Tamarindus indica, auxquels s'ajoutent
Balanites aegyptiaca ; Zizyphus
mauritiana ; Parkia biglobosa et Faidherbia albida
clairsemés ou parfois concentrés dans certains endroits. Cette
végétation est sujette à moult agressions pour des besoins
domestiques et d'alimentation du bétail. On observe une forte
concentration des habitants au niveau des villages et une tendance à
l'habitat groupé. La taille du village est plus grande dans les zones ou
les RN, précisément forestières, sont encore plus
présentes.
8.5.1.2 Exploitation des RN et leurs
retombées
a/ Au niveau des
Communautés Rurales
Les principaux usagers de ces ressources naturelles
sont les agriculteurs, les éleveurs et les touristes. Ces exploitants ou
usagers des RN appartiennent aux trois Communautés rurales qui
constituent l'Arrondissement de Koumbal ; d'autres commerçants
proviennent de la Commune de Ndoffane et de Kaolack de même que des
autres CR environnantes. Les ressources fauniques sont exploitées par
les touristes en provenance de la zone amodiée de Latmingué. Au
niveau de ces trois Communautés rurales la majeure partie des CAC n'ont
pas encore commencé l'exploitation de leurs ressources (Aires mises en
défens) à part les produits de cueillette qui sont
exploités en période de maturation. Une partie des revenus
tirés de l'exploitation de ces ressources (10%) est versée dans
la caisse de la Communauté rurale.
b/ Au niveau
des Populations
Dans chaque village où se trouvent ces
ressources ce sont les populations riveraines qui les exploitent ; la
majeure partie de ces ressources exploitées sont des produits de
cueillette (Zizyphus ; Tamarindus ; Pain de singe ; etc.
...) et de chasse. Les revenus tirés de la vente de ces produits
sont destinés à l'alimentation ; la santé ; la
fourniture scolaire des enfants ; l'habillement ; etc.... La chasse
est organisée de manière groupée dans chaque village aux
mois de Mars et Avril ; cette chasse est pratiquée par les enfants
et les hommes du village à la recherche des petits animaux tels
que : francolins ; varans ; écureuil ; rat ;
pintade ; lièvre.
8.5.1.3. Elaboration de la convention
Intercommunautaire
Elle comprend l'identification des ressources
concernées, des sites à protéger et les mesures de
protection et de gestion à prendre. L'identification des ressources
concernées permet à la population de citer avec l'aide du
facilitateur les principales ressources rencontrées dans les terroirs,
particulièrement les plus menacées ainsi que les principaux
usagers. On peut citer par exemple les ressources agricoles ;
forestières ; pastorales ; halieutiques ;
cynégétiques ; hydrauliques ; etc. La présence
de l'une ou l'autre de ces ressources varie en fonction de la localisation de
la zone d'étude. Les sites pouvant faire l'objet d'une protection
grâce à une réglementation sont identifiés par les
populations avec l'aide du facilitateur. Il s'agit, de mares, de parcours de
bétail, de zones de pâturages, de vallées, de bas-fonds, de
zones de pêches ; de zones de chasse etc.
Les mesures de protection et de gestion sont des
conseils pratiques et des règles qui sont prises consentuellement pour
chaque ressource par la population et après de larges discussions. Ces
mesures réglementaires tiennent compte des modes de gestion
traditionnels et sont conformes aux textes et lois en vigueur grâce
à l'éclairage du facilitateur. Pour cela les codes et
décrets d'application cités servent de base de travail. Les
ressources pour lesquelles la loi ne prévoit pas de
pénalités, c'est la population elle-même qui fixe la peine
encourue en cas de manquement de la règle.
Une bonne application de la convention
Intercommunautaire passe par une large diffusion/ vulgarisation des mesures
réglementaires qui ont été définies. Cela est
possible grâce à la mise en place de structure de gestion
fonctionnelle. La première structure de gestion est le Conseil rural
à travers les commissions Environnement et Domaine. Les autres
structures qui peuvent appuyer le Conseil rural dans la mise en oeuvre de la
convention Intercommunautaire sont : Le Comité de Pilotage et de
Développement (CPD), le Cadre Local des Organisations de Producteurs
(CLOP), le Comité Zonal de Développement (CZD), le Comité
Villageois de GRN (CVGRN) etc. Pour chaque structure citée le
facilitateur et la population définissent la composition, le mode de
fonctionnement et les principales tâches.
Le facilitateur cite des conventions /
conférences internationales, les textes et lois en vigueur et les
programmes nationaux relatifs à l'Environnement et aux RN, qui offrent
un cadre juridique favorable à l'élaboration de la convention
Intercommunautaire de GRN. Cela dans l'objectif de faire comprendre aux
participants la dimension internationale de la GRN. Ce cadre juridique a
été renforcé par les innovations apportées par la
loi 98 / 03 du 04 Fév. 1998 qui portent sur :
- La reconnaissance d'un droit de
propriété des personnes privées sur les formations
forestières qu'elles auraient régulièrement
implantées ;
- La faculté pour l'Etat de concéder la
gestion d'une partie de son domaine forestier (forêt classée)
à des Collectivités locales, sur la base d'un plan
d'aménagement approuvé et d'un protocole d'accord ;
- L'obligation pour tout propriétaire ou
usufruitier de gérer sa formation forestière de façon
rationnelle sur la base de techniques sylvicoles rendant obligatoire le
reboisement (régénération) ;
- La ristourne aux Collectivités locales d'une
partie du produit des redevances et adjudication versées au fonds
forestier national selon des modalités fixées par
décret ;
- Les 7/10 des recettes contentieuses sont
versées à la Communauté rurale / Commune
concernée. Parmi les textes et lois on peut notamment citer les codes et
leurs décrets d'application.
8.5.2. Le Plan de Développement Local
et la Convention Locale
Pour bénéficier de l'appui à
l'élaboration de la convention locale de GRN la communauté rurale
a deux possibilités :
- l'élaboration d'une convention locale de GRN
est une activité inscrite dans le PLD et le CR fait la programmation
dans le Plan d'Action Annuel (PAA) de la CR ;
- Au cas où l'activité n'est pas
inscrite dans le PLD, le CR délibère sur l'élaboration
d'une convention locale de GRN et dépose un extrait de
délibération au de secrétariat du PRODDEL.
Lorsque la demande est déposée au
secrétariat, elle est imputée à la composante AG / GRN du
Pba et au conseiller technique en développement et gestion de
terroir. Elle est ensuite examinée en réunion de coordination
par l ' unité de gestion qui l'inscrit au plan de travail annuel
si elle est acceptée. Le conseiller technique en charge d'
élaborer les conventions locales et le consultant descendent sur
le terrain pour tenir une séance de travail avec : le CR (
commission Environnement et domaines en particulier ),les chefs de villages
centre, les responsables de zone, les représentants des
organisations paysannes, des groupements féminins et des
éleveurs ; le conseiller technique explique la démarche
d'élaboration de la convention locale jusqu' à la mise en
oeuvre, ainsi que les objectifs visés par le PRODDEL. Le consultant
élabore un programme de travail avec l'ensemble des acteurs.
Conclusion
Comme la plupart des pays sahéliens, le
Sénégal a subi une dégradation sévère des
ressources naturelles due à la combinaison de facteurs physiques
et anthropiques. Ainsi, la réponse institutionnelle mise en oeuvre
par l' Etat pour faire face à ces contraintes est la
décentralisation et le transfert de compétences avec comme
caractéristique la gestion des affaires locales par les
populations. Les communautés à la base ont toujours
développé traditionnellement des stratégies de gestion
des ressources naturelles pour garantir un accès durable.
L ' étude révèle que l '
Intercommunalité permet aux Collectivités locales qui le
désirent de gérer en commun des activités ou des
ressources naturelles ou de se grouper autour d' un projet permettant de
favoriser le développement local et de contribuer à la
politique d' un aménagement plus rationnel. Cependant, force est de
reconnaître qu'il y a des conflits d'intérêt qui se
manifestent entre les usagers de ces ressources.
De ce fait, les conventions locales
caractérisées par une approche intégrée dans les
modes d'intervention et une légitimité dans les procédures
d'accès et de contrôle des ressources naturelles traduisent
très bien le principe de la volonté institutionnelle à
savoir : la décentralisation et le transfert de compétences.
L'étude a révélé des
difficultés multidimensionnelles de la gestion des ressources naturelles
dans l'Arrondissement de Koumbal. Ces difficultés sont liées
à la dégradation de l'environnement, à la faiblesse dans
la valorisation des ressources naturelles, au manque de diversification des
revenus des paysans et à une absence d'implication des populations dans
la gestion des affaires locales.
Les actions initiées par le programme agriculture et
gestion des ressources naturelles et qui s'appuient sur un certain nombre de
règles, ont enregistré une adhésion populaire surtout dans
l'élaboration. L'engagement réciproque des populations à
respecter les règles est le fondement de toute convention locale
matérialisée par les réalisations déjà
enregistrées. En outre, l'inclusion, l'équité et la
durabilité des règles matérialisées par la
conformité des conventions avec les valeurs traditionnelles
(THON) et les règles de droits modernes font partie des
principales caractéristiques des bonnes conventions locales. Dans le
contexte de la décentralisation, où la gestion des ressources
naturelles est une compétence transférée, cet outil de
gestion offre à l'Etat et aux Collectivités de base des
opportunités pour renforcer la participation des populations dans la
gouvernance des ressources naturelles.
Cependant si les forces de la convention sont
vérifiées à travers son efficacité dans la gestion
des affaires locales, il n'en demeure pas moins que les conventions ont des
faiblesses réelles à savoir l'incapacité à prendre
en charge les ressources non couvertes par les chartes de contrôle et
d'accès, à pouvoir régler les conflits fonciers au niveau
des Communautés rurales et à lever les contraintes de nature
juridique que le programme doit inclure.
L'Intercommunalité est au coeur de l'action
publique locale et modifie virtuellement l'organisation administrative
traditionnellement parfois contraignante pour la gestion de certains secteurs.
La gestion des ressources naturelles, l'aménagement de l'espace, le
développement économique local harmonieux sont autant d'enjeux au
centre de la coopération Intercommunautaire.
L'approche développée par le PRODDEL
intègre les populations au diagnostic visant une meilleure
compréhension du milieu d'une part et d'autre part, une
définition cohérente et participative des actions à mener.
Cette approche tient aussi compte des pratiques paysannes de gestion et
d'exploitation des ressources tant au niveau individuel que collectif ou
communautaire avec l'objectif de les améliorer. Une telle attitude ne
pourra exister que si les populations sont réellement impliquées,
si elles sont sensibilisées aux impacts de ces problèmes sur la
production et sur l'Environnement, si elles renouent avec un sentiment
d'appropriation réelle de leur terroir. Elle est porteuse d'espoirs car
elle conduit à l'application de stratégies de
développement axées sur les associations locales et
Communautaires et à la gestion préventive des conflits de GRN.
Recommandations
Pour mieux appréhender les enjeux futurs de
l' intercommunalité, les recommandations suivantes seront
formulée à l'endroit de tous les acteurs:
- La définition des politiques et
stratégies en matière de lutte contre la désertification
et de GRN et l'élaboration des outils de planification
(Inventaires des RN, schémas directeurs d'aménagements et
d'exploitation...) ;
- La mise en oeuvre des projets à caractères
institutionnels ;
- La définition et le contrôle de
l'application du cadre législatif et réglementaire au niveau
national (Code forestier, Code rural, Code de chasse) et suivi
des conventions locales ;
- La réalisation des grands travaux pour la
réhabilitation des écosystèmes ;
- La création et l'aménagement des zones
protégées locales ;
- La gestion rationnelle des zones de chasse ;
- La sécurisation foncière ;
- La production de bois énergie, production
piscicoles et apicoles ;
- La participation à la mise en place et au
fonctionnement des systèmes de mobilisation des ressources humaines et
financières pour des travaux d'intérêts
Communautaires ;
- La formation et la sensibilisation sur la lutte contre la
désertification et la GRN ;
- La coopération
(Partenariat) ;
- La participation aux études dans les domaines de
lutte contre la désertification et la GRN et valorisation des
résultats obtenus ;
- La contribution à l'organisation des populations
à la base.
En outre l'Etat devra se consacrer aux rôles
que lui seul peut et doit jouer et concéder tout le reste à la
communauté rurale et aux autres acteurs. Bien entendu, il
continuera à jouer le rôle non moins moteur de catalyseur et
d'arbitre au besoin. Ainsi, les changements politiques et institutionnels
requis doivent consister à montrer des ancrages politiques et
institutionnels qui permettront de dynamiser la Communauté rurale, ce
qui lui permettra de s'exprimer plus efficacement et de se
développer.
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