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Essai d'évaluation de la culture politique de la population du Maniema: Cas des Habitants de la Commune de KASUKU de 2003 à 2005

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par Happy MOLOWAY LUKUNGA
Université de Lubumbashi - Graduat 2004
  

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Chapitre premier : Considération générales

Ce chapitre est subdivisé en trois sections. La première porte sur la définition des concepts, la deuxième explicite les notions de la culture politique et la troisième présente la commune de KASUKU.

Section 1. Définition des concepts

I.1.1. Démocratie

Ce sont les grecs de l'antiquité qui sont les premiers à développer un système de gouvernement démocratique.

Du grec democratia ou demos qui signifie le « peuple » et crate ou cratos signifie «  la force ou la puissance ».

Selon Didier JULIA, la démocratie est le gouvernement du peuple, pour le peuple et par le peuple, régime ou le suffrage universel est librement exercé sans aucune contrainte morale ou physique7(*).

Elle est un système politique, une forme de gouvernement dans lequel la souveraineté émane du peuple ou encore un système de rapports institués à l'intérieur d'une institution, d'un groupe, ... ou il est tenu compte, aux divers niveaux hiérarchiques, des avis de ceux qui ont à exécuter les tâches commandées8(*).

Elle suppose par ce fait la liberté politique, donc le pluralisme qui implique la facilité laissée à tous les groupements politiques de concevoir le pouvoir9(*).

Ainsi tout les citoyens participent réellement à l'exercice du pouvoir politique en élisant librement ceux qui les gouvernent, poursuivent librement leurs activités culturelles, professionnelles, religieuses ou autres dans les limites du bien commun et jouissent librement de leur droit.

Démocratie égale gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. Telle est la formule du Président Américain Abraham LINCOLN.

Nous pensons, comme le dit si bien Philippe MOTTU, qu'en réalité la démocratie est un état d'esprit, une façon d'être et de se comporter sur le plan moral, la démocratie et la liberté ne seront sauvées que par la qualité des hommes qui parlent en leur nom.

I.1.2. Politique

En science Politique, ce concept a deux genres : masculin et féminin. Il s'entend selon que l'un au l'autre est utilisée. «le Politique » représente l'homme de gouvernement à l'occurrence un politicien. « la Politique » est un art de gouverner un Etat, une science et une politique des affaires intéressant l'Etat.

Selon le grand LAROUSSE, Politique comme adjectif correspond à tout ce qui est relatif à l'organisation et au gouvernement des affaires publiques10(*).

La politique c'est le peuple et ses besoins qui sont d'une importance plus durable que tout ce que les administrations peuvent faire11(*).

NGOIE MPANYA estime que la politique est tout fait, acte ou situation impliquant l'existence dans un groupe humain des rapports de conflits et coopération de commandement et d'obéissance établis en vue d'une fin commune ou de l'exercice du pouvoir dans la prise de décision intéressant le groupe12(*).

Elle est tout ce qui s'exprime quotidiennement dans la rue, dans les conversations, les mouvements de masse. Elle ne saurait à cet effet se réduire à une analyse institutionnelle, juridique, officielle et fonctionnelle13(*).

Ainsi, la politique sera appréhendée dans cette étude comme étant relative à l'organisation et à la gestion de la chose publique, gestion à la quelle le peuple doit être implique pour son bien être total. « l'on est bien servi que si l'on s'est soi-même servi » dit-on.

I.1.3. Pouvoir

Selon LAPIERRE, le pouvoir est l'ensemble de processus et des rôles sociaux par lesquels sont effectivement prises et exécutées des décisions qui engagent et obligent tout le groupe.

Il est également la capacité dans les rapports sociaux de s'imposer au d'imposer sa volonté en dépit d'une résistance éventuelle. Il peut se transformer en autorité s'il est pleinement accepté14(*).

X a du pouvoir sur Y dans le mesure ou Y opère une action Z qu'il n'aurait pas effectuée sans la relation avec X et qui revêt la modalité d'une injonction lorsqu'une menace de punition, de sanction est assortie au refus d'octamperer : privation d'un bien, d'une liberté, d'un avantage acquis. Le pouvoir est compris ici dans le sens sociologique du terme, c'est-à-dire, ensemble des relations entre commandement et obéissance.

I.1.4. Pouvoir Politique

Beaucoup d'auteurs l'ont défini différemment selon la variété des contextes.

En rapport avec notre étude, nous en avons retenus quelques uns.

Il s'agit de la définition :

Selon DEBBACH, C. et DAUDET, Y15(*) le pouvoir politique comme étant une force d'impulsion suprême et finalisée d'une société. Etat, politique, c'est celui qui est appliqué dans un Etat.

Pour LAPIERRE, J.W, c'est la combinaison variable d'autorité légitime (recours à la coercition) qui rend certaines personnes ou certains groupes capables de décider pour et au nom de la société entière et de commander celle-ci afin de faire exécuter les décisions prises16(*).

Quant à PERSONS, T. Le pouvoir politique est la mise en oeuvre d'une capacité généralisée consistant à obtenir des membres de la collectivité, l'accomplissement des obligations légitimes au nom des fins collectives et permettant éventuellement de contraindre le récalcitrant par l'application des sanctions négatives (17(*)).

L'expression pouvoir politique est utilisé à la fois dans le langage scientifique et dans le langage courant. Une clarification scientifique de ces multiples dimensions thématiques s'impose. Trois approches des comportements sont possibles. Institutionnaliste, substantialiste ou instrumentaliste et interactioniste.

Dans la perspective institutionnaliste, il se définit par rapport au type des collectivités ou des groupes dans lesquels il s'exerce. Dans ce cas, est pouvoir politique le pouvoir qui s'exerce dans la société globale par opposition à celui qui s'exerce dans les collectivités et groupes particuliers.

Ensuite, le pouvoir politique est un pouvoir souverain, c'est-à-dire il n'est pas limité par un pouvoir supérieur, il décide en dernier ressort. La seule limitation peut venir des accords et compromis qu'il passe avec d'autres pouvoirs pour régler leurs différents, résoudre certains problèmes communs. Pour cela, ils acceptent de limiter leurs compétences respectives. Vu sous l'angle institutionnaliste, le pouvoir politique, correspond au pouvoir d'exercer par les autorités d'une société globale qui disposent seules du caractère souverain ; toutes les autres collectivités et organisations ainsi que leurs pouvoirs leur étant subordonnés.

Dans la perspective substantialiste ou instrumentaliste, le pouvoir politique est considéré comme chose, comme une sorte de capital détenu par un individu ou une classe sociale. Dans la perspective interactionniste, le pouvoir politique est une relation entre deux ou plusieurs acteurs individuels ou collectifs. La combinaison de ces trois approches permet de rendre compte des phénomènes effectifs et de la spécificité du pouvoir politique. Celui-ci implique en définitive :

- l'existence d'une société globale souveraine ouverte à d'autres comme cadre d'expression.

- L'existence dichotomique des acteurs sociaux appelés « opérateurs politiques » d'un coté des gouvernants a défaut des personnes influentes en raison de leur capacité (sexe) ou de leur position (age) qui disposent du monopole tentatiel de la coercition et par conséquent utilisent la force physique légale et procèdent à la location autoritaire des ressources. D'un autre coté, des gouvernés dont les uns des fidèles, des clients, des sympathisants qui obéissent parce qu'ils trouvent cela légitime tandis que les autres refusent d'obéir pour des raisons évidentes d'intérêt politique.

Ainsi, la finalité des relations du pouvoir politique est double elle consiste soit à maintenir et à faire évoluer un ordre social, soit à combattre l'ordre existant pour le reformer ou le remplacer par un autre.

I.1.5. Système Politique.

Un système politique est l'ensemble de processus de décisions qui concerne la totalité d'une société globale. Parmi ces décisions, on peut distinguer deux catégories celles qui sont relatives à la régulation ou à la coordination de rapport entre les groupements particuliers et celles qui sont relatives aux actions collectivités qui engagent ou immobilisent la totalité de la société globale (18(*)).

Il est l'extension des institutions juridique aux institutions extra juridiques. Autrement dit, le système politique relève du cadre juridique et extra juridique (19(*)).

«  Les éléments d'un système politique sont des processus et des relations du pouvoir. Parmi celles-ci, il y a lieu de distinguer les relations de commandement et d'obéissance qui implique un consensus sur la légitimité et les relations de domination et de soumission qui impliquent puissance et coercition. D'une manière détaillée, le système politique comprend la société politique et la société civile »20(*).

I.1.6. Régime Politique

Maurice DUVERGER définit le régime politique comme étant un ensemble complet d'institutions coordonnées et articulées qui se référent à la fois au fondement du pouvoir, au choix des gouvernants, à leur structure et à leur limitation21(*).

D'après George BURDEAU, il est l'ensemble d'institutions à l'intérieur desquelles se repartissent l'ensemble des mécanismes de décisions politiques22(*). Il implique le mode d'organisation et de l'exercice du pouvoir politique dont le contenu comprend essentiellement les règles de droit constitutionnel.

Le régime politique relève du cadre juridique, il est restreint. Il comporte les institutions juridiques, c'est-à-dire tout ce que l'homme crée sur le plan politique. Ainsi, les cours et Tribunaux restent indépendants dans la mesure où ils interprètent les lois lorsque l'ordre public est menacé.

* 7 JULIA. D., Dictionnaire de la philosophie, Paris, 2e éd., Librairie Larousse, 1976, p.59.

* 8 JEFFERSON, T., La Liberté de l»Etat, New York, éd. Nouveaux Horizons, 1974, p.71.

* 9 AVRIL, P. et GICQUEL,J. Droit Constitutionnel, Paris, éd.P.U.F, 1986, p.29

* 10 Grand Larousse de la langue française, Vol.5, Tome 3, Paris, Ed.Larousse, 1973, p.4430

* 11 DIMOCK, M. La Gestion des Affaires Publiques, Tome II, 4e Ed. Internationales, 1971, p.349

* 12 NGOIE MPANYA, Quelques réflexions sur le pouvoir traditionnel de BAA MILEMBWE et son

Insertion au sein de l'administration Publique, Mémoire en L2 SPA, FSSAP,

UNIKIS, 1983

* 13 MARCHAND, P. « L'engagement Politique entre Leader et Valeur» in Connexions, n061, 1993, p.117

* 14 WEBER.M. cite par YUMA MADJALIWA, Cours des Théories des Organisations, en G3 SPA,

C.U.E.K, 2004 -2005, inédit.

* 15 DEB LAPIERRE, J.W. Op.cit, p.35. BACH, C. et DAUDET, Y. Lexique de Terme Politique, Paris, éd.Dalloz, 1974, p.139

* 16 LAPIERRE, J.W. op.cit, p.35.

* (17) PERSONS, T. « on the Concept of Power» in Polities and Social Structure, New-York, Free Press,

1969, p.361

* (18) LAPIERRE, J.W. Op.cit., p.39

* (19) EMILE BONGELI, Sociologie Politique, cours inédit en L2 SPA, FSSAP, UNIKIS, 2003-2004

* 20 DUVERGER, M. Ouvrages Classiques cité par NGUMBI CASIMIR, cours de Régime Politiques

Comparés, en L1 Droit Public, C.U.E.K., Kindu, 2004-2005

* 21 Idem, Op.cit,.

* 22 BURDEAU, G. Droit Constitutionnel et Institution Politique, cité par Ngumbi, op.cit.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon