L'apport de capitaux fournis par les pays
industrialisés complète les ressources financières de
l'Etat dans la mesure où ces capitaux s'ajoutent aux recettes
budgétaires.
L'aide financière de l'étranger, dont peut
bénéficier, directement ou indirectement le budget national, est
mise à la disposition du gouvernement sous diverses formes, dont les
prêts de développements et les fonds de contre parties sont les
principales. Deux éléments importants affectent la valeur de
cette source de financement extérieur : d'abord, les incertitudes au
sujet de son volume et de ses conditions génèrent les
prévisions budgétaires ; ensuite, et surtout le service de la
dette extérieure impose de lourdes charges financières au budget
et à la dette extérieures des pays en voie de
développement risque en effet d'absorber l'afflux net des capitaux frais
et son allègement suppose que l'aide étrangère soit
accordée dans des conditions plus avantageuses de taux
d'intérêt et de délai.
Lorsque les ressources régulières de l'Etat ne
suffisent pas à couvrir les dépenses, le déficit sera
financé par la création de monnaie.
Tout pays, qui dispose d'une banque centrale placée
sous le contrôle du gouvernement pourra toujours trouver chez elle ou par
son entremise les ressources qui lui permettront d'accroître sa demande
de biens et de services, ou de combler le déficit de son budget. Cet
attribut de la souveraineté, dans les pays économiquement
indépendants, les rend aussi beaucoup plus vulnérables à
l'inflation. Le financement du budget par émission monétaire,
à partir du moment où le volume de la circulation
monétaire dépasse le volume de la circulation des biens, provoque
en effet une hausse de prix et une dégradation de la monnaie.
Le déclenchement ou l'accentuation d'une inflation
née du financement d'un déficit budgétaire par la banque
d'émission ont des conséquences extrêmement nuisible
à l'économie.
D'abord, la création de monnaie tend à faire
monter les prix et à augmenter le coût de la vie hors de
proportion avec les revenus nominaux. Elle se traduit donc par une
détérioration du pouvoir d'achat réel et constitue en fait
une méthode arbitraire d'imposition dissimulé derrière des
prix plus élevés. L'inflation frappe surtout les revenus fixe, en
particulier les salaires et les ajustements des salaires aux mouvements des
prix ne font qu'en accélérer les rythmes. Vouloir retarder cet
ajustement et diminuer les prix à la consommation est toujours une
opération aléatoire et explosive.
Le trésor peut recourir aux avances de la Banque
Centrale. Les avances de trésorerie qui financent le déficit
courant de l'Etat sont une composante de sa dette flottante, lorsque celle-ci
s'est accrue pendant plusieurs exercices et que son remboursement est
ajourné, elle se transforme en une dette consolidée ou
perpétuelle.
Le recours du trésor à la banque centrale sous
forme d'avance en compte courant ou exceptionnellement d'émission
directe de billets donnent des facilités de paiement à l'Etat ;
il équivaut donc à une création de monnaie au profit du
trésor (1(*)).
Outre des emprunts à très cours terme que le
trésor public peut obtenir de la banque centrale pour faciliter sa
trésorerie, c'est pour financer une partie du déficit
budgétaire que le gouvernement peut être amené à
faire fonctionner "la planche à billets", comme l'on dit
familièrement. En effet, les dépenses publiques qui
excèdent les recettes fiscales doivent être financées par
l'emprunt.
L'Etat peut donc offrir des titres supplémentaires sur
le marché financier en promettant un intérêt aux
épargnants ou aux banques qui les achètent, ou bien s'endetter
directement auprès de la banque centrale. Dans le premier cas, il n'y a
pas de création de la base monétaire nouvelle, mais substitution
entre les impôts présents et les impôts futurs. Cependant,
si les banques prêtent ainsi à l'Etat, cela peut les inciter
à accroître leur demande de refinancement.
Cet effet indirect, qui peut amener un accroissement de la
demande de réserves en réponse à une émission
d'emprunts publics est déjà mis en compte dans le calcul du
multiplicateur monétaire. Par conséquent, c'est la seconde
solution que peut choisir le gouvernement pour financer un déficit qui
concerne directement son influence sur la base monétaire. En effet, dans
ce cas, de la monnaie de la banque centrale est créée en
contre-partie d'une dette publique dont la date de remboursement n'est pas
spécifiée et dont la plus grande partie ne paie pas
d'intérêts.
Ainsi, pour monétiser une partie de la dette publique,
la Banque centrale augmente simultanément son actif et son passif de la
somme correspondante. Ceci permet au gouvernement d'influencer la croissance de
la base monétaire en décidant d'emprunter plus ou moins à
la banque centrale, pour un déficit budgétaire donné
(1(*)).
Les besoins nets de l'Etat résultent de la
différence entre les recettes et les dépenses du
trésor.
L'Etat pour financer une partie de ses besoins recourt
à un appel au concours de la banque centrale dont nous allons voir son
poids dans le financement monétaire du déficit de l'Etat et,
aussi la part des dettes consolidées de l'Etat dans l'actif
ajusté de la Banque Centrale du Congo.