CHAPITRE I : Analyse des besoins de financements du
monde rural
INTRODUCTION :
Le développement du secteur rural constitue à
l'heure actuelle un sujet de forte préoccupation au
Sénégal, tant de la part des acteurs politiques, publics, de la
société civile que de la part des partenaires au
développement.
Ainsi, comme le montre l'analyse keynésienne à
travers la théorie du multiplicateur, l'investissement est un
élément clé de la croissance.
Et pour comprendre le choix du secteur rural, comme porte
d'entrée pour le financement du développement du pays, il
importe d'analyser les besoins de financement de ce secteur.
Cette analyse peut se faire selon trois approches :
-en prenant compte l'importance du secteur rural dans
l'économie Sénégalaise
-en considérant la misère qui servie dans les
campagnes
-en étudiant les besoins relatifs aux structures à
mettre en place
Section1 : Besoins de financement relatifs aux
poids du secteur rural dans l'économie
nationale.
Le secteur rural Sénégalais, notamment dans sa
composante agricole présentait, à la veille de
l'indépendance, de graves déficiences et distorsions que les
plans de développement qui se sont succédés de 1960
à 1986 n'ont pus résorber.
Ainsi, l'agriculture sénégalaise demeure encore
aujourd'hui fortement déstructurée et peut productive
malgré les multiples tentatives de modernisation qu'elle a connu et qui
ont fait l'objet de mobilisation de gigantesques ressources
financières.
Le coût élevé et l'efficacité
relativement limitée des interventions directes de l'Etat dans le
financement des activités rurales ont amené les pouvoirs publics
sénégalais à opérer une rupture. Celle-ci c'est
traduit par l'adoption d'orientation dans le cadre d'une nouvelle politique
agricole initiée en 1984.
Plusieurs initiatives ont été prises par les
différents acteurs pour mettre en place des systèmes de
financement en réponse aux disfonctionnements des institutions
centralisées et fortement subventionnées.
Ainsi, diverses institutions de type bancaire, mutualiste, et
autres opérateurs de la microfinance concourent au financement des
activités du monde rural.
Pour mieux appréhender la situation, on se propose
d'étudier d'abord le financement de l'agriculture avec notamment
l'expérience de la CNCAS et ensuite le poids déterminant du monde
rural dans croissance économique.
1-1/ Financement de
l'agriculture :
Source contributive déterminante dans la formation du PIB,
l'agriculture joue également un rôle important dans les
exportations.
Ainsi face aux problèmes de compétitivité
des filières dans un marché mondial des produits agricoles, il
s'avère nécessaire d'accorder à ce secteur une place de
choix dans l'affectation des ressources financières.
Dans la sphère économique il est indéniable
que les exploitations familiales ont des handicapes réels ; leurs
activités présentent des risques spéciaux, le retard dans
le processus d'accumulation est encore prononcé au niveau des
producteurs ruraux. Il est donc nécessaire de consacrer à ce
secteur et à ses acteurs la « protection
institutionnelle » nécessaire.
L'évolution de la CNCAS permet de mesurer l'état
d'avancement.
La CNCAS est crée par l'Etat du Sénégal en
relation avec ses partenaires au développement avec comme mission
principale la prise en charge du financement des activités rurales. Elle
est devenue la première institution de financement du monde rural au
Sénégal. Ses interventions embrassent tout les secteurs
d'activités du primaire (agriculture, pêche, élevage,
agroforesterie) et toutes les phrase (production, commercialisation,
transformation). Elle dispose d'un réseau de 13 agences répartis
sur l'ensemble du territoire national.
Dès sa création en1984, l'enjeu majeur fut de voir
comment rentabiliser des services bancaires d'intermédiation dans un
environnement ou la majorité des acteurs économiques est pauvre
et donc plus préoccupée par la satisfaction des besoins de
consommation que d'accumulation.
Cette précarité est aggravée par des risques
naturels importants (déficits hydriques liés à la
sécheresse, infestation,......).
En 1985, la CNCAS prit timidement ses marques dans un
contexte ou les sociétés de développement constituaient
les acteurs institutionnels dominants du marché financier rural.
En privilégiant les critères de
sécurité et de potentialités économiques, la CNCAS
s'est d'abord déployée dans trois pôles : zone des
Niayes (horticulture), zone centre (bassin arachidier) et zone du fleuve
barrage de sécurisation de production agricole du point de vue
maîtrise de l'eau).
La CNCAS s'est d'avantage implantée dans la région
du fleuve. Les résultats concluants enregistrés au cours des
trois premières années (1988,1989 et 1990) avec des taux de
remboursement se situant autour de 98% ont engendré une croissance
rapide du portefeuille. Malheureusement, cette croissance mal
maîtrisée fut le premier défi auquel la CNCAS à du
faire face dans les années 1991/1993 par des efforts internes de gestion
et d'organisation, la situation a été redressée. Par la
suite, dans le cadre d'une dynamique d'assainissement, la CNCAS a
considérablement réduit le montant de ses interventions. Les
nouvelles options prises se sont traduites par un resserrement des concoures
à la production agricole qui baissèrent de moitié en
passant en moyenne de 8000 millions de FCFA par an à 4000 millions de
FCFA en 1995/1996.
En 1997, suite à de longues négociations
entre les différentes parties (MEF, MAE, Représentants des
Producteurs, Autres partenaires du monde rural, CNCAS ), il a été
convenu de mettre en place un dispositif de financement plus adapté aux
réalités du monde rural en vue de la relance de la production
agricole .Ce dispositif, assis sur des instruments de sécurisation et d
allégement des conditions financières , a permis à la
CNCAS d'accroître sensiblement ses encours au titre de production
agricole( moyenne d environ 12 milliards de f CFA).
Elle a par ailleurs signée des conventions avec une
quarantaine de projets et de structures intervenant dans le secteur rural pour
la gestion de volets crédits dans divers domaines d'activités
(productions végétales, productions animales, artisanats,
services...).
Au fil des années, elle raffermi sa position grâce
à l'accroissement de ses concours et à une stratégie
volontaire de développement de son réseau .Son total bilan s'est
régulièrement accru .Ses fonds propres se sont accrus à la
faveur des fonds affectés .Tout cela le prédispose à jouer
un rôle de premier plan dans le financement de l'exploitation agricole et
familiale. Cependant, le choix de la CNCAS pour faire un état de lieu du
financement de l'agriculture n'est pas une marginalisation de l'apport des
autres acteurs intervenant dans le financement des activités des ruraux
(cf. chapitre3).
1-2/Le secteur rural : moteur de la croissance
économique
Au Sénégal et à l instar de beaucoup de
pays d'Afrique, le secteur rural a constitué une priorité
affirmée dans les différentes politiques économiques
depuis les indépendances.
En effet un seul secteur présente des dimensions
suffisantes pour pouvoir effectuer un effort substantiel.
Se prononcer pour un financement interne, c'est désigner
le secteur agricole comme fournisseur d'épargne nécessaire. Et ce
secteur occupe la quasi_totalité de la population active. La
participation du secteur agricole au financement de la croissance est conforme
à la logique d'un processus qui, en dehors de l'hypothèse de
spécialisation internationale très accentuée, se
réalise à travers la diversification de l'économie et la
diminution de la place occupée par l'agriculture.
Prélever sur le secteur agricole pour créer les
conditions propices à l'implantation d'autres activités constitue
le premier moment d'une évolution destiné à mener une
économie attardée de type agricole à une économie
en voie de croissance soutenue. A la suite des moyens de financement, ce sont
les hommes qui quitteront le secteur agricole pour s'adonner à de
nouvelles occupations. Le transfert de l'épargne rurale, son affectation
à d'autres domaines entament un moment qui s'effectuera
nécessairement, quelle que soit l'origine du supplément
d'épargne rassemblé.
L'un des avantages du financement d'origine interne est
d'insérer dès la phase initiale l'ensemble de la population dans
le processus de développement économique et d'éviter la
formation d'un dualisme trop prononcé.
La contribution du secteur agricole au produit national est
prépondérante. Sa place dans les exportations confine à
l'exclusivité.
Ni le secteur industriel (embryonnaire), ni le secteur tertiaire
composé parfois d'unités parasitaires ne s'auraient tenir ce
rôle.
Au total, la mission de l'agriculture sénégalaise
se résume en cinq composantes :
i) Nourrir les populations urbaines et rurales
ii) Accroître les ressources en devise de l'Etat par les
produits d'exportation
iii) Protéger et améliorer les ressources
naturelles
iv) Conserver et accroître ses emplois
v) Assurer à ses acteurs un niveau de revenu décent
et en progression
Dés lors, il s'avers nécessaire d'accorder à
ce secteur une place de choix dans l'affectation des ressources
financières car toute perturbation en son sein engendre
inéluctablement des effets non négligeables sur l'économie
dans son ensemble.
En outre, la population du Sénégal est
estimée à 10.127.803 habitants et en 2025, elle comptera 17
millions d'hbts (DPS : 2003).
Le défi que pose cette croissance démographique est
de s'offrir les moyens de se nourrir sans une trop forte dépendance
extérieur. Et il est probable que le majeur parti de ces 17 millions
d'habitants travaillera dans le secteur rural.
Ainsi, sans une politique vigoureuse de modernisation de
l'agriculture (ce qui suppose une affectation des ressources
supplémentaires) le pays sera dans les prochaines décennies
probablement confronté à de graves
déséquilibres.
Déjà les politiques de libéralisation des
échanges commerciaux semblent avoir apporté une autre dimension
dans les transformations du monde rural, avec notamment l'aggravation des
difficultés d'accès des producteurs au marché pour
l'écoulement de leur produits agricoles .De plus en plus et par la mise
en oeuvre de certaines politiques commerciales, créant des distorsion,
plusieurs produits agricoles sont concurrencés par ceux importés,
même sur les marchés locaux des villages en milieu rural. Cette
situation est particulièrement vécu avec des produits comme le
riz (600milles tonnes importées cette année, d'après le
chef de l'Etat), le blé, le lait, la viande,.... et il est claire que
l'accélération de la libéralisation totale
entraînerait une augmentation potentielle des importations et une pillage
de nos ressources naturelles. Ainsi, l'étouffement des filières
agricoles locales sur lesquels reposaient les moyens d'existences des ruraux,
constitue un élément central des transformations qu'a connu le
monde rural ces dernières années.
Dans bien de situation, cela c'est traduit par le
développement des stratégies d'adaptations ou de suivi de la part
des ruraux, incluant des reconversions d'activités mais aussi les
migrations (marchands ambulants encombrants les rues des grandes villes mais
aussi l'émigration clandestin).
Au-delà des transformations économiques, ces
politiques semblent avoir eu aussi des effets sur celles culturelles comme les
habitudes de consommation des ménages, qui de plus en plus sont
orientés vers d'autres types de produits qu'ils ne connaissaient pas au
paravent. Les importations massives de viande de volaille permises par le
« Dumping » ont par exemple transformé les habitudes
de consommation des ménages urbains et ruraux,qui de plus en plus
utilisent des morceaux de volailles en lieu et place du poulet entier.
Il urge alors, d'endiguer ces phénomènes en
abordant le développement des zones rurales de façon
spécifique dans une perspective de réduction de la
pauvreté et de développement d'activités
économiques.
Section2 : Besoins de financement relatifs à
la faiblesse de l'épargne
La pauvreté sévit au Sénégal dans un
contexte de marasme économique.
Il est incontestable que la pauvreté, répandue dans
notre pays, principalement en zones rurales, crée une demande non
satisfaite par les services financiers.
La microfinance a été inventée pour
répondre aux besoins des pauvres mais le plus souvent elle a
été détournée pour d'autres préoccupations.
Les ruraux faisaient souvent recours aux systèmes des tontines pour
financer leurs activités .Les caisses villageoises initiées ont
eu la même préoccupation et cherchaient à répondre
aux contraintes des zones économiques défavorisées.
2-1/Financement des initiatives
rurales
Les institutions de microfinance sont en évolution
constante et jouent un rôle important dans l'épargne et le
crédit de proximité. Les quatre plus importantes sont le
crédit mutuel du Sénégal (CMS), l'alliance de
crédit et d'épargne pour la production (ACEP), l'union des
mutuelles du partenariat pour la mobilisation de l'épargne et du
crédit au Sénégal (UM-PAMECAS) et l'union nationale des
commerçants et industriels du Sénégal (UNACOIS) qui
contrôlent un volume d'épargne de prés de 15 millions de
FCFA et distribuent un volume de crédit de l'ordre de 17 milliards de
FCFA.
Toutefois le crédit rural ne dépasse guère 5
milliards de FCFA soit 29% des crédits octroyés alors que la plus
grande partie de la population active travaille dans le secteur rural.
Il est vrai que beaucoup de porteur de projets et d'initiatives
ont la possibilité de d'être financés et à des taux
d'intérêt souvent avantageux. D'ailleurs un exemple réussi
est l'implantation des caisses d'épargne et de crédit de
l'UNACOIS. Cette réussite est simplement due à un effort constant
de décentralisation afin de toucher de maximum de pauvres.
Les activités génératrices de revenues sont
multiples dans les zones rurales mais les moyens financiers font
défaut.
L'Etat peut ne pas se positionner en tant qu'opérateur,
mais il doit oeuvrer à créer un environnement économique
favorable à l'éclosion d'opérateurs financiers
privés aptes à mettre à la disposition du monde rural des
services financiers avec des allocutions cadrées sur le niveau de
rentabilité de leurs projets.
Il doit assurer sa mission régalienne à savoir
lutter contre les brigands des finances rurales (les usuriers) afin de
permettre une bonne expansion du système financier
décentralisé.
Par défaut d'accéder aux services financiers, les
conditions de vie des ruraux deviennent de plus en plus précaires et
paralysent l'économie nationale.
La baisse de revenu des ruraux, le dépérissement
rapide des structures d'encadrement et le rationnement du crédit rural
explique les difficultés des paysans à disposer d'intrants et
à accroître les rendements.
Il n'est pas étonnant que l'agriculture, qui emploie plus
60% de la population active représente une faible proportion du PIB. Ce
témoigne la faiblesse de la production agricole.
La persistance de la spirale << productivité faible?
revenus faibles? taux d'épargne et d'investissement faibles?
productivités faibles>> explique l'ampleur et le caractère
structurel de la pauvreté en milieu rural .Il en résulte la
migration des ruraux.
L'exode rural massif et une croissance démographique
élevée provoquent la congestion des grandes villes et
l'apparition des zones périurbaines sous forme de bidonville, face, en
contrepartie, à la désertification des campagnes.
Les difficultés qui en découlent,
c'est-à-dire manque de logements, dégradation des conditions de
vie, violence, place de plus en plus grande de l'économie informelle,
sont caractéristique d'un grand nombre de PED comme le notre.
Pourtant le potentiel en zones ruraux apparaît important en
vu de la superficie des terres cultivables, notamment des terres irrigables de
la vallée mais aussi et sur tout les multiples activités que
peuvent exercer les ruraux.
Dans le cadre de leurs stratégies de survie, les
ménages pauvres des zones rurales ne travaillent pas seulement dans le
secteur agricole mais aussi dans une multitude d'activités dans les
domaines de la manufacture et des services. L'économie rurale non
agricole constitue une source de revenus importante pour les familles
rurales.
Plusieurs études antérieures ont
démontraient que l'importance relative de ce secteur au sein de
l'économie rurale s'accroît avec le développement. Il est
donc utile, dans l'étude du développement rural, de tenir compte
de toute la panoplie d'activités rurales génératrices de
revenus réalisées par les ménages ruraux.
Rares sont pourtant les mesures adoptées sur le plan
politique pour renforcer l'économie rurale nom agricole. Si la
proximité, principe essentiel de la micofinance, est une réponse
adaptée aux conditions d'activités en milieu rural, la faible
diversification des produits financiers apparaît à priori comme un
échec.
La nécessité de développer les zones rurales
est aujourd'hui encore plus pressante au vu de l'ampleur que prend la
pauvreté dans ces zones.
2-2/ L'éradication de la misère qui
sévit dans les campagnes
Une production agricole insuffisante, une faible capacité
de l'économie à créer des emplois durables et une
insuffisance des ressources affectées aux services sociaux contribuent
à aggraver la pauvreté, qui touche déjà plus de 54%
de la population.
En effet, la majorité des pauvres vit en milieu rural. Ce
sont principalement des agriculteurs qui survivent grâce aux agricultures
vivrières et à l'élevage, sur des parcelles si petites
qu'elles ne suffisent souvent pas à couvrir les besoins de leurs
familles.
Les zones les plus touchées se situent, au Sud et au
Nord-est du pays, ou la production est essentiellement agricole et moins
diversifiée.
Ceci s'explique par les difficultés liées au climat
et à la dégradation des termes de l'échange mais aussi
par une répartition inégale des investissements publics.
En milieu rural, alors que 70% des dépenses mensuelles des
familles sont consacrées à l'alimentation, rares sont celles qui
peuvent assurer trois repas par jour. L'accès aux soins de santé
et à l'éducation est difficile et bien que 70% des ménages
ait accès à l'eau potable, ce chiffre masque de fortes
disparités entre les régions.
Les ménages des zones rurales ont aussi moins
d'accès aux revenus provenant des transferts des travailleurs
émigrés et ont plus de difficultés à obtenir des
prêts et à avoir accès aux services d'appui et aux
intrants.
OEuvrer pour que les ruraux pauvres se libèrent de la
pauvreté est une nécessité pressante.
La part de l'agriculture dans l'économie ne cesse de
baisser. Tous les experts et observateurs avertis s'accordent ce
constat : « le secteur agricole et rural assure de plus en
plus difficilement ses différentes missions ». Le morcellement
des exploitations agricoles (environ 450000 exploitations pour 2,5 millions
d'ha), la vétuste du cheptel mort, un déséquilibre dans
l'affectation des ressources, un contexte international défavorable, le
système reste grippé. Aussi bien les rendements que la
productivité des actifs baissent, les pertes post-récoltes
restent élevées, les performances des systèmes de
stockage, de transformation, de conservation sont fragilisées et les
revenus des ruraux continuent de chuter vertigineusement. Ni les plans
d'ajustement structurel ni la dévaluation, ni la libéralisation
n'ont agi durablement sur l'offre agricole. C'est alors que la pauvreté
à dominante rurale s'est élargie et approfondie plaçant
les agriculteurs parmi les plus vulnérables.
Les financements, accordés par les bailleurs de fonds vont
essentiellement aux projets d'infrastructures urbains notamment les travaux de
l'ANOCI, aéroport...
Il est aujourd'hui nécessaire de
rééquilibrer cette situation en abordant le développement
des zones rurales de façons spécifiques dans une perspective de
réduction de la pauvreté et développement
d'activité économiques.
Nous adhérons aux conclusion de Fishbien qui à
montrer que la réduction de la pauvreté et l'améliorations
des conditions de vie des populations rurales passent notamment par le
développement d'infrastructures en milieu rural.
Mais aussi, des recherches menées par le PNUD, UNIFEM
(Fonds de Développement des Nations Unies pour la Femme) et la Banque
Mondiale, entre autres, indiquent que les inégalités dans les
sociétés en développement freinent la croissance
économique et le développement.
Le Sénégal est marqué par une
répartition très inégalitaire des revenus et un
développement inquiétant de la pauvreté .Les chiffres
(DPS) de l'incidence de la pauvreté qui varierait entre 72% et 88% en
zones rurales, et entre 44% et 59% en zones urbaines. Les femmes
représentent 52% de la population totale mais sont souvent
marginalisées sur le marché du travaille : Le taux
d'activité des femmes atteint seulement 33,3% contre 67,4% pour les
hommes. Souvent exclues du marché du travail formel et salarié,
les femmes sénégalaises ont largement investi le secteur informel
et de la microentreprise afin de disposer d'un revenu pour leur subsistance et
celle de leur famille.
Le comité norvégien du prix Nobel de la paix ne
s'est pas trompé en décidant de décerner le prix Nobel de
la paix 2006 à Muhammad Yunus et la Grameen Bank pour, souligner leurs
efforts de promotion du développement économique et social au
sein des couches sociales défavorisées. Une paix durable n'est
possible que si une grande partie de la population trouvent le moyen de
s'affranchir de la pauvreté. Le microcrédit est l'un des moyens
pour y parvenir. Le développement des masses défavorisées
contribue en outre à l'avancement de la démocratie et au droit de
la personne.
Le développement des zones rurales passe aussi par la mise
en place de certaines structures.
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