La lutte contre la pauvreté en Afrique sub-saharienne à travers l'amélioration du marché du travail et la contribution au développement de l'emploi des jeunes.( Télécharger le fichier original )par Gaelle CAYAU Université Montpellier 3 Paul Valéry - MASTER 1 Institution-Organisation-Développement Gestion Stratégique des Ressources Humaines 2008 |
Section 2 : Femmes, emploi et pauvreté : le lourd fardeau de la jeune femme africaine, la nécessité de redéfinir la place des femmesTrois notions dans cette section sont intimement liées : la femme, l'emploi et la pauvreté. Ainsi, quand on parlait de la qualité des politiques éducatives, il a été montré qu'il y a une nécessité de combiner deux objectifs. La réduction de la pauvreté et la promotion des femmes permettent à la fois de trouver des solutions pour améliorer les systèmes éducatifs et élargir les perspectives d'avenir des jeunes en général, mais particulièrement celles des femmes. En effet, l'éducation permet d'accroître la productivité à la fois des hommes et des femmes. Il a été démontré que les jeunes femmes éduquées ont peu d'enfants, en meilleur santé et mieux éduqués70(*). Selon le BIT, davantage de jeunes femmes accèdent à l'éducation mais entrent plus tard sur le marché du travail. Cela souligne « l'inefficacité de l'économie à offrir des emplois à sa jeunesse en dépit d'un investissement accru dans l'éducation des filles. » A quoi servent l'accroissement et les bienfaits de l'éducation chez les femmes si les emplois proposés sont médiocres, dégradants et les confortent dans une situation de pauvreté ? En effet, le problème qui devient récurrent est que les femmes sont plus soumises au chômage et aux emplois précaires que les hommes. Chez les femmes de l'Afrique sub-saharienne, emploi rime avec pauvreté. La précarité des emplois qu'elles occupent montre qu'elles travaillent pour survivre. Autrement dit, le marché du travail africain est très disparate en ce qui concerne l'égalité d'accès aux emplois. Les femmes sont alors plus vulnérables à la pauvreté. Celles-ci sont moins présentes que les hommes dans des activités payantes et sont regroupées de façon disproportionnée dans le secteur informel et l'emploi précaire71(*). Les jeunes femmes ne peuvent souvent pas bénéficier des occasions de profiter des formations à cause des blocages qu'elles rencontrent dans l'accès aux formations, de la discrimination dont elles sont victimes à la sélection.... Lors de leur passage à la vie active, les nombreux clichés liés au statut de la femme, poussent le personnel enseignant ainsi que les services d'aide et d'assistance à l'emploi à ne pas les aider à se perfectionner ni à les orienter vers des filières de formation les menant à des revenus et une situation sociale élevés et plus stables. En effet, elles sont incitées à s'engager dans des formations qui conduisent à un travail mal rémunéré, peu spécialisé, avec de faibles perspectives d'évolution de carrière, ce sont en grande partie des emplois domestiques comme par exemple la confection de vêtements ou encore la production alimentaire, tandis que les hommes, eux, sont encouragés à effectuer des formations conduisant à exercer des emplois plus spécialisés et qualifiés, basés sur des technologies plus modernes. Les mesures pour éliminer les discriminations et les inégalités doivent passer par la création d'opportunités d'emplois, qui doit être efficace pour promouvoir la participation des femmes au sein de la société et permettre le développement de leur employabilité. L'OIT en collaboration avec son Centre international de formation à Turin, a lancé un « programme des capacités pour la promotion de l'emploi, de l'égalité entre les sexes et pour la suppression de la pauvreté (GPE) » dans le but de lutter contre la pauvreté, l'exclusion sociale par l'emploi productif et pour améliorer la qualité de l'emploi des femmes72(*). Dans ce chapitre, nous avons tenté de démontrer que l'éducation avait un rôle important vis-à-vis de l'offre d'emploi. En effet, l'éducation contribue à la productivité du travail et développe l'employabilité des jeunes. La volonté d'améliorer la qualité de l'éducation est un défi majeur, mais n'est pas sans conséquences. Ainsi, dans un premier temps il a été vu que certaines études ont mis en avant les nombreux moyens à dégager pour enrichir la qualité de l'éducation (baisse des coûts liés à l'achat de livres scolaires en mettant à disposition des bibliothèques publiques), il en ressort qu'il faut effectuer de grands progrès quant à l'acquisition et au déploiement de ces moyens. Dans un second temps, il s'agissait de voir qu'il existe dans toute la région de l'Afrique sub-saharienne de nombreuses disparités concernant l'accès à l'enseignement. Aujourd'hui, ce problème constitue une priorité principale dans le combat de lutte contre la pauvreté. Désormais, le slogan est « l'éducation pour tous », privilégier l'augmentation des filles dans les écoles et leur donner la chance de pouvoir assurer leur avenir. Par ailleurs, nous avons vu que les politiques éducatives doivent être en perpétuelle interaction avec les besoins du marché du travail. De plus, les femmes ont le lourd fardeau et la nécessité de s'occuper des activités de subsistance de leur famille respective (collecte d'eau, prise en charge des enfants...), mais il faudrait élargir les possibilités de formation des femmes. Leur proposer des formations ainsi adaptées à leurs besoins et capacités, leur permettre de suivre une progression sociale idéale, combinant à la fois une bonne éducation et une meilleure perspective d'avenir, nécessitant un emploi convenable pour vivre correctement et sortir de la pauvreté. Il est vrai qu'il est difficile de maintenir ces deux variables en équilibre, et de supprimer tous les risques rencontrés lors de l'insertion des jeunes sur le marché du travail. C'est pour cela, que toutes ces difficultés doivent être prises en charge par l'Etat et les autres institutions (chapitre 3). Au fil du temps, ces différents acteurs se mobilisent et contribuent de plus en plus au développement de l'emploi des jeunes. Mais, ce n'est pas toujours une tâche facile dans la mesure où les états africains sont marqués par des faiblesses structurelles. La volonté reste toujours la même, à savoir : une réduction immédiate et durable de la pauvreté en corrigeant la situation critique du marché du travail et en harmonisant les politiques d'aide à l'emploi des jeunes. * 70 http://www.worldbank.org/afr/findings/french/ffind06.htm * 71 http://www.afd.fr/jahia/Jahia/home/pid/1164 * 72 http://www.ilo.org/public/french/employment/skills/informal/gpe/bground.htm |
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