Section 2 : L'implication de la population civile
La ratification de la convention et de ses deux protocoles
facultatifs nous montre l'intérêt de la Mauritanie de vouloir
intégrer le concert des Nations avant-garde des droits de l'homme et
soucieuse de consolider l'Etat de droit en vu d'assurer à chaque citoyen
sans discrimination aucune le plein épanouissement moral et
matériel dans la justice et la solidarité qui sont les valeurs
cardinales de la société traditionnelle. Mais l'Etat, dans ce
combat est appuyé par la population dans la diffusion du document de la
convention (paragraphe 1) et il y'a aussi l'action de certains
catégories de personnes (paragraphe2).
Paragraphe 1 : Diffusion du document de la
convention
La Mauritanie à laisser un large de manoeuvre à
la population pour leur implication dans la diffusion des dispositions de la
convention.
Mais elle entendait par là accélérer
également les mutations sociales pour créer un environnement
favorable à l'éclosion d'une société moderne
à mesure d'affronter les grands défis actuels, et capables de
créer les conditions nécessaires à un développement
économique, culturel et social durable sans pour autant renier à
ses spécificités culturelles. La réalisation de tels
objectifs passent évidement par une diffusion, la plus large possible de
la convention et de tous les rapports et observations qui s'en suivent.
Certaines institutions comme le secrétariat d'Etat à la condition
féminine (dont nous étudierons le rôle) a organisé
plusieurs séminaires et d'autres manifestations pour vulgariser et
diffuser le contenu de la convention en associant la société
civile à toutes les activités.
On a aussi le conseil national pour l'enfance qui sensibilise
les différents segments de la société sur l'importance de
l'enjeu et de la nécessité de mener de concert un plaidoyer
efficace dans le sens de l'identification des foyers de résistance au
plein effet de la convention. Mais aussi la presse nationale et l'ensemble des
canaux traditionnels de l'information ont été mis en contribution
dans cette campagne de vulgarisation et de sensibilisation. Annuellement, la
commémoration de l'enfant a été chaque fois l'occasion
d'une large diffusion du rapport initial et des recommandations du
comité qui ont parallèlement fait l'objet de publication dans des
journaux.
La CDE a été largement vulgarisée et a
fait l'objet de plusieurs campagnes de sensibilisation dans la seconde
moitié des années 1990: ainsi, un séminaire de
sensibilisation à la CDE a été organisé en mars
1997 au profit des responsables de l'administration et des agents de la
société civile (avocats, journalistes, femmes parlementaires,
enseignants des mahadra, (école coranique) etc.). De
même, le séminaire « enfants et développement » a
permis à 70 représentants de la société civile de
se familiariser avec la culture des droits de l'enfant. En 1999, un
séminaire de sensibilisation et d'information sur la CDE a
été consacré par le SECF aux ONG travaillant dans le
domaine de l'enfance. Le Ministère de la justice a pour sa part
organisé des journées sur « la justice des mineurs et les
enfants en conflit avec la loi » en mai 1999. Un mois après, le
SECF organisait, avec l'appui de l'UNICEF, des journées de
sensibilisation des Parlementaires Mauritaniens.
Par ailleurs, la commémoration annuelle des
journées de l'enfant Arabe et Africain offre également des
occasions de sensibilisation autour des thèmes relatifs aux droits de
l'enfant.
Il faut noter également la création de
l'association « Initiative des Maires Mauritaniens Défenseurs des
Enfants » (IMMDE), suite à deux assemblées
Générales qui ont réuni 33 maires. De même ont
été constitués le Groupe parlementaire mauritanien pour
l'enfance, et l'Association des Imams pour la défense des droits des
enfants.
D'autres initiatives ont vu le jour en lien avec les
différents secteurs de l'enseignement, notamment le fondamental, qui
visent à inclure les préoccupations de la CDE dans les manuels
scolaires.
Enfin, plusieurs enquêtes et études relatives au
thème « enfance et droits » ont été
réalisées de 1992 à 2008. Il faut noter qu'une ouverture
réelle permet depuis peu
d'explorer des sujets jusque là tabous, tels que le
travail des enfants ou la prostitution, et de faciliter l'action des structures
publiques et de la société civile auprès des enfants
concernés.
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