III.3 Analyse et Interprétation
Dans la cérémonie du veuvage, la rivière
intervient dans l'étape de purification. Elle est
considérée comme lieu par excellence pour la purification. C'est
le symbole de la pureté. Etant considéré impur (e),
Sali(e) par la mort de sa femme ou de son mari, l'eau apparaît comme
élément purification. Sur le plan physique rien ne permet
d'affirmer que l'eau de la rivière purifie, c'est pourtant le sens qu'on
lui accorde. La maison du (de la) défunt (e) est l'endroit ou se passe
le reste des cérémonie et rituels en rapport avec le veuvage elle
est utilisée pour délier le (la) survivant(e) de l'esprit de
mort. C'est dans la maison où se passe la liaison sexuelle entre le (la)
survivant(e) et le frère ou la soeur du (de la) défunt(e). Puisse
que le conjoint y habité, on considère que son esprit y habite
également. Ce qui nous renvoi à la modalité
proxémique. La maison n'est pas considérée comme l'endroit
où n'habitent que les vivants mais également les esprits,
même ceux de mort. Là, se vérifie le principe de la
systémique qui veut qu'il y ait relation. La signification ou le sens
ne se cache pas dans la nature intrinsèque des rituels mais plutôt
dans son caractère relationnel. Comme l'affirme la systémique.
On peut ainsi dire que dans ce contexte du veuvage,les
relations sexuelles entre un conjoint survivant et le frère ou la soeur
du (de la) défunt (e) sont permises pour illustrer le fait que le mari
ou l'épouse appartient au clan tout entier. Dans d'autre circonstance,
cet acte serait perçu différemment il pourrait même
être à la base des flictions entre frère ou soeurs de la
même famille. Mais le contexte du veuvage permet une telle interaction et
elle prend une toute autre dimension. Cette interaction est
considérée comme normale et acceptable par tous.
La soeur aînée de la défunte ou le
frère aîné du défunt est présent(e) à
la cérémonie pour prendre la parole(modalité verbale)
à la place de la mère dans le premier cas du père dans
l'autre cas. La tante est présente lorsque la défunte n'a pas de
soeur aînée et prend la place de la mère. Du
côté de l'homme ou du défunt, c'est l'oncle paternel qui
prend la place du père si ce dernier n'est pas en vie. Les sages du
village viennent pour rendre la cérémonie publique. Cette seule
présence des sages (qui est une modalité de communication) permet
de légitimer la cérémonie. Comme ils étaient
témoins à la cérémonie de mariage qui avait
lié les deux personnes et les familles. Ils participent également
à la cérémonie du divorce. Ces assistants à la
cérémonie symbolisent l'autorité.
Ici intervient le principe de la recherche de
l'équilibre. La seule présence de la soeur de la
défunté ou du frère du défunt, des oncles, de la
toute et des sages du village est toute une communication qui peut être
comprise comme la recherche de l'équilibre du système. Cela en
vue de pérenniser les liens sociaux déjà établis
dans le précédent mariage avec la (le) défunt (e).
Les assistants sont assis en cercle. La distance entre les
assistants présents à cette cérémonie ne
dépasse pas un mettre c'est une cérémonie qui se passe
dans une grande intimité du fait que la personne qui fait l'objet de la
rencontre est au centre de cercle. Cela symbolise l'attention dont il (elle)
est l'objet de la part du clan dans son entièreté. Cette distance
entre les membres des deux familles traduit l'intimité qui existe entre
elles. Ici la modalité proxémique est porteuse du sens dans la
symbolique du veuvage.
Quant aux objets utilisés, la flèche et l'arc
sont parmi les symboles très significatifs. Ils représentent la
capacité de l'homme de subvenir au besoin de sa famille. La
flèche est remise à la famille de la femme lors du mariage pour
symboliser l'alliance lors de la cérémonie du divorce, elle est
rendu au mari pour lui permettre d'aller prendre en mariage une femme ailleurs
s'il le désire. Les perles représentent la monnaie mais
également la femme. car c'est elle qui met des perles pour s'embellir.
Chez les Baluba du Katanga la chasse figure parmi les
activités lucratives dévolu à l'homme. Le fait de lui
restituer la flèche est une reconnaissance de la prise en change de la
défunte et que par cet acte, on décharge l'homme de cet
engagement qui n'a plus raison d'être puisse qui la femme n'est plus. Les
perles quant à elles sont portées par la soeur de la
défunte qui passera la nuit avec son beau frère.
Lorsqu'on n'avait pas de monnaie en espèce, les portes
étaient également utilisées pour représenter la
monnaie et payer les identités mortuaires. La modalité
vestimentaire traduit également le sens de cette ceremonie. Le Kaniki ou
habit du deuil sera enlevé et nettoyé pas les membres de la
famille du (de la) défunt (e). C'est sera un frère quand il
s'agit de femme qui mourait, une soeur quand c'est l'homme qui mourait.
Après il y a la présentation des reliques (cheveux, ongles des
pieds, et des mains). Cela permet aux membres de la famille du (de la)
défunt(e) d'identifier les personnes qui ont concouru autour de la mort
de leur soeur ou frère.
Le pagne ou la casserole font partie des biens de la femme.
Ces biens sont remis à la soeur aînée qui en est
héritière. Ces objets annoncent également la mort de la
femme. Dans la construction sociale des objets, le pagne ou la casserole
symbolise la femme autant que la flèche symbolise l'homme. Le fait de
restituer ce pagne ou cette casserole signifie la rupture des biens avec la
défunte.
Dans la création du sens qui entoure cette
cérémonie, nous relevons la modalité verbale de la
communication rendue manifeste par les proverbes et la chanson. Ces derniers
servent à perpétuer la coutume et mettre les assistants dans un
état d'esprit conforme à la cérémonie.
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