Université d'Etat d'Haïti
(UEH)
Faculté D'Agronomie et de Médecine
Vétérinaire
(FAMV)
Département d'Economie et de
Développement Rural
(EDR)
Effets de la Dépréciation de la Gourde par
rapport au Dollar Américain sur les Prix des Produits Alimentaires
Distribués sur le Marché Haïtien
Cas du Riz, Maïs, Poulet et Haricot
sec
(Période : 1990-2004)
Mémoire
Présenté par LETANG Gardy
Pour l'obtention du diplôme
d'Ingénieur-Agronome
Option : Economie et Développement
Rural
Janvier, 2007
Effets de la Dépréciation de la Gourde
par rapport au Dollar Américain sur les Prix des Produits
Alimentaires Distribués sur le Marché
Haïtien
Cas du Riz, Maïs, Poulet et Haricot
sec
(Période : 1990-2004)
DÉDICACES
A
· Ma maman Erèse BORGELLAS LETANG pour son
courage, sa rigueur, son amour immense et irréprochable en ma
faveur ;
· Mon amie inoubliable MAIGNAN Nancie pour son
support affectif ;
· Aux paysannes, force motrice de l'économie
haïtienne, particulièrement celles qui ont accepté de
m'héberger chez elles durant mes stages en exploitations
agricoles.
Remerciements
Ce travail de recherche a été rendu possible
grâce à l'encouragement de mes collègues de la promotion
Référence, de ma famille et de mes amis. Par leurs remarques
combien importantes, j'ai dû souvent me remettre au travail avec ardeur.
Ce travail est le fruit de l'effort de mes professeurs à la FAMV qui
m'ont initiés dans l'agronomie.
Je remercie avec toute gratitude :
· Dieu qui n'a jamais cessé de me bénir et
m'envahir d'intelligence et de compréhension ;
· VINCENT Nemours Ing-Agr., le conseiller scientifique de
l'étude, qui a contribué inlassablement à sa
réussite, son intérêt pour ce sujet d'étude
macroéconomique, sa rigueur scientifique, ses remarques pertinentes et
constructives m'ont beaucoup catalysés ;
· Les responsables du Bureau des Prix de l'IHSI, les
bibliothécaires de l'UNIQ, l'IHSI, la FAMV et le MARNDR qui, par leur
collaboration, m'ont permis de travailler avec efficacité. Qu'ils
sachent combien m'a été précieux, utile et
bénéfique leur soutien et qu'ils mériteraient d'être
gratifiés ;
· Tous ceux qui, d'une façon ou d'une autre, ont
contribué à ma formation.
Mes remerciements pleins de sincérité vont
spécialement à l'endroit de :
· DAMEUS Alix Dr., Directeur du Département de
l'Economie et du Développement Rural et au corps professoral dudit
département;
· L'Etat haïtien en général et la FAMV
en particulier ;
· La famille LETANG toute entière,
particulièrement mes frères Jacques, Daniel, Jean Donès,
Jonas, Léonès et mes soeurs Rose Claire et Magarette;
· Mon cousin BOISGUENE Rogavil et mes amis LUNDY K.
P. Pascal Ing-Agr, AUGUSTIN Rosenite, DESTILUS Carline, EXUME P. Marcelle, JEAN
BAPTISTE Nancy;
· Mes collègues JOSEPH J. Washington, SIMON
Rodrigue, LOUIS JACQUES J. Ulrick et ALCINDOR Ewald.
Résumé
De 1990 à 2004, une hausse significative a
été enregistrée au niveau des prix à la
consommation des produits alimentaires de base de la consommation des
ménages haïtiens: riz, maïs, poulet et haricot sec. Cette
situation a débouché sur l'inflation alimentaire variable avec le
produit en question parallèle à une dépréciation de
la gourde par rapport au dollar. Cette situation minant le pouvoir d'achat
et contribuant à aggraver la vulnérabilité alimentaire
surtout chez les catégories sociales à bas revenu a incité
la conduite de la présente étude ayant comme objectif
global : " Isoler certains facteurs faisant varier
périodiquement les prix du riz, du maïs, du poulet et du haricot
sec sur le marché haïtien tout en mettant en évidence les
incidences sur l'évolution continuelle des prix de ces produits de 1990
à 2004 de la dépréciation de la gourde par rapport au
dollar américain de même que la relation causale entre ces deux
variables".
La méthodologie adoptée consistait à
effectuer des recherches bibliographiques, collecter les données sur les
prix et taux de change moyens annuels, des volumes d'importations des produits
et la consommation alimentaire locale. Ces deux derniers ont été
utilisés pour calculer la part de la consommation de ces produits
satisfaite par leurs importations.
Les coefficients d'élasticité calculés
ont permis de constater que les consommateurs substituent ces produits l'un
à l'autre pour réagir aux tendances haussières de leurs
prix à l'alimentation, à un niveau plus élevé
pour le riz - maïs que le poulet - haricot sec.
Les prix moyens des produits ont été soumis
à un test d'analyse de variance. Ceci a permis de voir que les prix du
riz et du maïs, deux produits substituts, suivent une même tendance
centrale contrairement ceux du poulet et le haricot sec.
Les indices simples de prix des produits et du taux de change
une fois calculés ont été soumis à une analyse
économétrique pour l'estimation d'un modèle pour chaque
produit. Ensuite, l'analyse économétrique utilisant l'indice de
prix des produits (riz, maïs, poulet et haricot sec) et l'indice du taux
de change gourde/USD respectivement comme variable endogène et
exogène a permis d'estimer le modèle suivant de régression
linéaire simple pour chaque produit :
Riz :
Maïs :
Poulet :
Haricot sec :
Ces modèles une fois testés isolément,
à partir des tests de normalité des erreurs, de Student, de
signification d'ensemble de la régression, de détection de
l'autocorrélation des résidus de Durbin-Watson, ont permis de
constater qu'il existe une relation positive entre l'indice du taux de change
de la gourde/USD et l'indice de prix des produits dans cette série
temporelle. Les coefficients de détermination ajustés en
témoignent. Ils sont de 0.835, 0.843, 0.899 et 0.918 respectivement pour
le riz, maïs, poulet et haricot sec pour lesquels le coefficient de
corrélation partielle accuse les valeurs suivantes : 0.914, 0.918,
0.948 et 0.960. Ce qui a permis de conclure que la dépréciation
de la gourde par rapport au dollar influe dans l'ordre croissant la hausse des
prix du riz, du maïs, du poulet et du haricot sec.
Table des Matières
DÉDICACES......
ii
Remerciements.........
iii
Résumé.............
iv
Table des Matières
vi
Liste des graphiques
xiii
Liste des figures.......
xiii
Liste des sigles et
abréviations
xv
I. INTRODUCTION
1
1-1-. Problématique
3
1-2-. Objectifs
5
1-2-1-. Objectif général
5
1-2-2-. Objectifs spécifiques
5
1-3-. Hypothèses de
l'étude
6
1-4-. Cadre théorique de
l'étude
6
1-5-.Justification et limites de
l'étude
7
II : REVUE DE LITTERATURE
8
2-1-. Le marché des changes
8
2-1-1-. Système monétaire
international et les régimes de change
8
2-1-2-. Importance quantitative des
marchés de change
8
2-1-3-. Fonctionnement du marché de
change
8
2-1-4. Typologies des acteurs du marché
de change et leur motivation .....
9
2-1-4-1-. Typologie de Frankel et Froot
9
2-1-4-2-.Typologie de BAILLIU et KING
10
2-1-5-. Les modèles de
détermination des taux de change
10
2-2-. Le système de change
flottant
11
2-2-1. Mécanisme du
système
11
2-2-2-. Détermination graphique du taux
de change
11
2-2-2-1-. Rôle économique des taux
de change
12
2-2-3. Avantages et inconvénients du
système de change flottant
12
2-2-4-. La description du
phénomène de la courbe en J .............................
13
2-3-. La situation monétaire
haïtienne
14
2-3-1-. La monnaie haïtienne : nature
et rôle
14
2-3-2. La Banque Centrale et le contrôle
de change
15
2-3-3. Historique de l'adoption du
système de change flottant
15
2-3-4. Dilemme gourde/dollar
américain
15
2-4-. Le marché des produits
alimentaires de l'étude
17
2-4-1-. La situation dans le cas du
riz
17
2-4-1-1-. La production locale de riz
17
2-4-1-2-. Importance commerciale et alimentaire
du riz en Haïti
17
2-4-1-3-. Les axes et les circuits de
distribution du riz local
18
2-4-1-4-. Axes et circuits de distribution du
riz importé
18
2-4-2-. La situation dans le cas du
maïs
19
2-4-3-. La situation dans le cas du
poulet
19
2-4-3-1. Evolution de la production de poulet
de chair
19
2-4-3-2. Evolution de la production de poulet
créole
20
2-4-3-3-. Evolution des importations de
poulet
20
2-4-3-4-. Axes et Circuits de distribution des
poulets
20
2-4-4-. La situation dans le cas du haricot
sec
21
III : CADRE MACROÉCONOMIQUE
DE LA PRODUCTION AGRICOLE HAÏTIENNE
22
3-1-. La situation alimentaire du
pays
22
3-1-1-. Dimension politique
22
3-1-2-. Dimension économique
22
3-1-3-. Dimension sociale
23
3-2-. La crise du secteur agricole
haïtien et ses origines
24
3-2-1-. Importance économique du
secteur
24
3-2-2-. Les origines de la crise du
secteur
25
3-2-2-1-. L'environnement physique des
exploitations
25
3-2-2-2-. Baisse des prix aux producteurs et
baisse d'intérêt
25
3-2-2-3-. Libéralisation des
importations alimentaires
25
3-2-2-4-. La tertiarisation de
l'économie
27
3-2-3-. Les conséquences de la
crise
28
3-2-3-1-. Baisse de la production et des
exportations et hausse des importations alimentaires
28
3-2-3-2-. La dollarisation de l'économie
haïtienne
30
3-2-3-3-. Cercle vicieux de la
libéralisation de l'économie
32
3-3. La disponibilité
globale
32
3-3-1-. Disponibilité
alimentaire
33
3-3-1-1. Les importations commerciales
33
3-3-1-2. L'aide alimentaire
34
IV : METHODOLOGIE
35
4-1-. Revue bibliographique
35
4-2-. Choix de la période et des
produits
35
4-3-. Collecte des données
36
4-4-. Traitement des données
36
4-5-. Méthodes d'analyse des
données et procédés de calcul
37
4-5-1. Part du produit importé dans la
consommation alimentaire locale
37
4-5-2. Analyse de variance
37
4-5-3. Les indices de prix à
l'alimentation et de taux de change
37
4-5-4-. Elasticités d'arc et
élasticités croisées
38
4-5-5-. Modélisation
38
4-5-5-1-. Présentation des
modèles
38
4-5-5-2-. Tests sur le modèle
39
4-5-5-2-1-. Tests de normalité des
erreurs
39
4-5-5-2-2-. Test de coefficient des modèles
(test du t-student)
40
4-5-5-2-3-. Test de signification d'ensemble de la
régression (test de Fisher Snedecor)
40
4-5-5-2-4-. Test de détection de
l'autocorrélation
41
4-5-5-2-5-. Coefficient de détermination et
coefficient de corrélation partielle
41
V : PRESENTATION ET ANALYSE DES
RESULTATS
42
5-1-. Part des importations des
produits dans la consommation alimentaire locale
42
5-2-. Evolution des prix des
produits
43
5-2-1. Cas du riz - maïs pris comme
produits substituables
44
Tableau 3: Résultats des analyses de
variance
44
5-2-2-. Cas du poulet et du haricot sec pris
comme substituables
45
5-3-. Analyse évolutive des prix
à la consommation et du taux de change gourde/USD
46
5-4-. L'approche
d'élasticités de la demande
50
5-4-1-. Elasticités d'arc des
produits
50
5-4-2-. Elasticités croisées de
la demande des produits
50
5-5-. Modélisation
52
5-5-1-. Présentation des
modèles
52
5-5-2-. Hypothèses des
modèles
52
5-5-3-. Estimation des modèles
53
5-5-3-1-. Présentation des
modèles de régression linéaire
53
5-5-3-2-.Tests sur les modèles
54
5-5-3-2-1-. Tests de normalité des
erreurs
54
5-5-3-2-2-. Test de coefficient des
modèles
55
5-5-3-2-3-.Test de signification d'ensemble des
modèles de régression
56
5-5-3-2-4-.Détection de
l'autocorrélation des erreurs
56
5-5-3-2-5-.Test d'ajustement et coefficient de
détermination (corrélation)
57
5-5-4-. Conclusion partielle
58
VI: CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
59
VII : BIBLIOGRAPHIE
63
Liste des tableaux
Tableau 1: Évolution de l'Aide
alimentaire livrée en Haïti (en TM)
35
Tableau 2 : Evolution de la part des
importations des produits dans la consommation alimentaire locale
43
Tableau 3 : Résultats des
analyses de variance 45
Tableau 4: Evolution en points et en
pourcentage de l'indice du prix à l'alimentation des produits
48
Tableau 5:
Coefficient d'élasticités d'arc du riz, maïs,
poulet et haricot sec 51
Tableau 6: Coefficients
d'élasticités croisées
52
Liste des graphiques
Graphique 1 : Détermination du taux
de change en système de change flottant 12
Graphique 2: Effets de la courbe en J
14
Graphique 3 : Évolution du
taux de change nominal gourde-USD
17
Graphique 4: Contribution du secteur
agricole au PIB réel 14
Graphique 5 : Compétitivité
du secteur agricole haïtien relativement aux USA
27
Graphique 6: Valeur des importations
alimentaires par habitant en USD 28
Graphique 7 : Évolution de la
part des différents secteurs dans le PIB
28
Graphique 8 : Part des exportations
agricoles et des importations alimentaires 30
Graphique 9 : Production agricole par
tête (base 100=1980) 31
Graphique 10 : Evolution des
dépôts en dollar par rapport à ceux en gourde
31
Graphique 11 : Evolution comparative
des prix des produits et du taux de change gourde/ USD
47
Graphique 12 : Evolution
comparée de l'indice de prix des produits et de l'indice du taux de
change 48
Graphique 13 : Evolution de l'indice
du taux de change en points et en pourcentage 50
Liste des figures
Figure 1 : Cercle vicieux de
paupérisation de l'économie par la libéralisation
33
Liste des annexes
Annexe A : Glossaire
Annexe B : Circuits de distribution du riz,
maïs, poulet et haricot sec
Annexe C : La dévaluation monétaire et la
balance commerciale : effets et facteurs
Annexe D : Evolution tendancielle de certaines variables
pour le riz, maïs, poulet et haricot sec
Annexe D-1 : Production, importation, consommation
alimentaire, prix et indice de prix du riz
Annexe D-2 : Production, importation, consommation
alimentaire, prix et indice de prix du maïs
Annexe D-3 : Production, importation, consommation
alimentaire, prix et indice de prix du poulet
Annexe D-4 : Production, importation, consommation
alimentaire, prix et indice de prix du haricot sec
Annexe E : Evolution du taux de change nominal gourde
par rapport au dollar américain sur le marché de change
haïtien
Annexe F : Résultats de l'analyse de
régression obtenus sur SPSS pour les produits
Annexe F-1 : Résultats de l'analyse de
régression pour le riz
Annexe F-2 : Résultats de l'analyse de
régression pour le maïs
Annexe F-3 : Résultats de l'analyse de
régression pour le poulet
Annexe F-4 : Résultats de l'analyse de
régression pour le haricot sec
Annexe G : Les Tables Statistiques
Annexe G-1 : Table de la loi de Student
Annexe G-2 : Table de la loi de Fisher Snedecor
Annexe G-3 : Table du Chi-deux
Annexe G-4 : Table de la Statistique de Durbin et
Watson
Liste des sigles et
abréviations
AGD : Administration Générale
des Douanes
AHPEL : Association Haïtienne pour la
Promotion de l'élevage
BC : Banque Centrale
BNRH : Banque Nationale de la
République d'Haïti
BRH : Banque de la République
d'Haïti
CA : Consommation Alimentaire
CAF : Coûts Assurances Frets
CE : Communauté
Européenne
CNSA : Coordination Nationale de la
Sécurité Alimentaire
EBCM : Enquête Budget Consommation
des Ménages
EDR : Economie et Développement
Rural
EMMUS : Enquête Mortalité,
Morbidité et Utilisation des Services
FAMV : Faculté d'Agronomie et de
Médecine Vétérinaire
FAO : Food and Agricultural Organization
FMI : Fonds Monétaire International
FOB : Free on Board
IDE : Investissement Direct Etranger
IRE : Indice de Restriction des
Echanges
IDH : Indice de Développement
Humain
IGSM : Indices Globaux de
Sécurité Alimentaire
IHSI : Institut Haïtien de
Statistique et d'Informatique
IPA : Indice de Prix à
l'Alimentation
IPC : Indice des Prix à la
Consommation
M : Millions
MARNDR : Ministère de l'Agriculture
des Ressources Naturelles et du Développement Rural
MCI : Ministère du Commerce et de
l'Industrie
PAPDA : Plateforme Haïtienne de
Plaidoyer pour un Développement Alternatif
PIB : Produit Intérieur Brut
PIB /ha : Produit Intérieur Brut
par habitant
PNUD : Programme des Nations Unies pour
le Développement
PVD : Pays en Voie de Développement
PPi : Part du Produit importé
SMI : Système Monétaire
International
SPSS : Statistical Package for the
Social Sciences
TC : Taux de Change
TEC : Tonne Equivalent -
Céréale
TM : Tonne Métrique
UEH : Université d'Etat
d'Haïti
UNIQ : Université Quisqueya
US : United States
USA : United States of America
USD : United States Dollar
USDA : Département de l'Agriculture des
Etats-Unis
VPi : Volume du Produit Importé
Var. IP. Glis. Ann. Maïs : Variation
de l'Indice de Prix du maïs en Glissement Annuel
Var. IP. Glis. Ann. Haricot sec : Variation
de l'Indice du Prix du haricot sec en Glissement Annuel
Var. IP. Glis. Ann. Poulet : Variation de
l'Indice du Prix du poulet en Glissement Annuel
Var. IP. Glis. Ann. Riz : Variation de
l'Indice du Prix du riz en Glissement Annuel
Var. ITC. Gliss. Ann. : Variation de
l'Indice du Taux de Change Gourde/USD en Glissement Annuel
I. INTRODUCTION
Le marché de change est le lieu où
s'échangent les monnaies des nations les unes contre les autres. Le
système qui régit les transactions est désigné sous
le nom de système de taux de change. La conversion d'une monnaie
nationale contre une devise étrangère est régie par le
taux de change. Ce dernier constitue le prix de la monnaie et représente
du même coup la quantité de monnaie nationale nécessaire
à l'acquisition d'une unité de cette devise. Cette conversion a
une importance capitale du fait qu'elle permet les échanges commerciaux
entre nations et confère un pouvoir libératoire aux monnaies de
leurs partenaires commerciaux comme la gourde dont la valeur d'échange
ne réside que dans des transactions à l'échelle nationale.
De cette manière, la gourde peut être transformée en dollar
afin de régler les transactions internationales lorsque celles-ci se
font en cette dernière monnaie.
La politique monétaire varie d'un pays à
l'autre. Selon l'approche monétariste traditionnelle, les variations des
taux de change sont des phénomènes monétaires. Un pays,
selon sa politique monétaire, peut adopter l'un ou l'autre des deux
systèmes de change suivants pour réagir aux
déséquilibres monétaires: le système de taux de
change fixe et le système de taux de change flottant. Dans ce dernier
cas, deux situations sont possibles à savoir un flottement pur et un
flottement impur. C'est le premier qui est en vigueur officiellement sur le
marché de change haïtien depuis les années 90.
La monnaie en tant que moyen d'échange a une valeur
réelle. Celle-ci exprime son pouvoir d'achat c'est-à-dire la
quantité de biens et services qu'une unité de cette monnaie peut
acquérir. Elle varie inversement par rapport à l'IPC (Indice
Général des prix à la Consommation). Dans les PVD (Pays en
Voie de Développement), caractérisés surtout par de
faibles capacités productives, leur monnaie est convertie en USD ou
autre pour participer aux échanges commerciaux internationaux. Ceux-ci
concernent les biens échangeables parmi lesquels on classe les produits
alimentaires importés et exportés. Parfois, pour acquérir
certains biens dans l'espace économique international, on est
obligé de se procurer une certaine quantité de devises comme le
USD. A noter que plus le cours du USD augmente face à la monnaie
nationale, plus le pouvoir d'achat de celle-ci à l'étranger se
détériore. D'où l'émergence du concept de
dépréciation de monnaie en économie.
Toutes les fois que la gourde demeure la monnaie
utilisée pour acheter les biens sur le marché local et le USD
pour ceux échangés sur le marché international, la
dépréciation de la gourde par rapport au dollar se
répercutera directement sur les prix des biens importés et aura
un impact sur les prix des biens produits localement. En effet, la production
de biens et services sur le marché national n'est possible sans
l'utilisation de produits importés tels que carburant, machines etc.
Cette dépendance peut être accompagnée d'une part d'une
hausse continue et durable du niveau général des prix et d'autre
part, le taux d'inflation (s'il y en a un) des pays qui exportent vers
Haïti peut contribuer aussi à alimenter la hausse des prix en
Haïti.
L'inflation a donc deux sources, une qui est importée
et l'autre qui est la résultante du faible niveau de productivité
de l'économie nationale affectant la valeur relative de la monnaie
nationale.
Selon Milton Friedman, chef de file de l'École de
Chicago, l'inflation est, si on ose donner une explication assez simpliste, un
état de déséquilibre entre la quantité de monnaie
en circulation dans une économie donnée et le niveau de
production de cette économie c'est-à-dire c'est la
résultante de l'inadaptation de la masse monétaire à la
productivité. Pour les keynésiens, il existe une inflation par la
demande globale si dans des accroissements de dépenses se heurtent
à une offre rigide. En Haïti, pays à économie
dualiste, elle affecte beaucoup plus les agents du secteur traditionnel peu
productif que ceux du secteur moderne à haute productivité, les
portant à anticiper certaines décisions financières.
En Haïti, la plupart des individus sont victimes d'un
déficit quantitatif et qualitatif dans leur alimentation. Le coût
élevé sur le marché des principaux produits de
consommation tels que riz, maïs, sucre, légumes, viandes, fruits,
poulet et haricot sec rend leur accès difficile aux petites bourses.
Face à cette situation les céréales surtout le riz et le
maïs s'arrangent comme la principale source d'énergie alimentaire.
D'un autre côté, le prix du haricot sec, relativement faible par
rapport à celui des viandes, le place comme la principale source de
protéine des ménages. Face à cette situation, nombreux
sont les ménages qui utilisent souvent dans leur consommation les abats
de poulets importés vendus sous forme de cuisses, d'ailes et autres. Sa
consommation sans cesse croissante est déterminée de plus en plus
par les importations. Elle est passée de 6.35 TM en 1990 à 25.71
TM en 20041(*). Le riz, aliment de base
de la population haïtienne, ajouté aux haricots et sauce de viande,
constitue le plat national d'Haïti. Selon le USDA cité par JEAN
BAPTISTE (2005)2(*), la consommation
annuelle de riz passe de 36.000 tonnes métriques en 1961 à
360.000 en 2002 soit un accroissement de 5.64% pour la période, celle du
maïs de 139.32 TM en 1990 à 159.44 en 2004. Selon IHSI (1994)
cité par BONHEUR (1996), le haricot et le pois congo constitue 40% de la
production des légumineuses dans le pays. Le haricot sec bien qu'il soit
produit partout dans le pays, sa consommation malgré
complétée par des importations a connu une baisse passant de
90.53 TM en 1990 à 75.67 en 2004.
1-1-.
Problématique
L'inflation est définie comme une
érosion du pouvoir d'achat de l'unité monétaire, de sa
valeur en termes de biens et services se manifestant sous la forme d'une hausse
générale, cumulative et durable des prix dans l'économie
(DOURA, 2003). Toutefois, l'augmentation du niveau général des
prix ne s'accompagne nécessairement pas d'une augmentation des prix de
tous les produits sur le marché. Selon CAMPBELL, BRUE et TREMBLAY (1994)
dans toutes les économies, même en période
d'hyperinflation, les prix ne suivent pas le même rythme
d'évolution pour tous les biens et services. Il en résulte une
modification des prix relatifs.
L'inflation peut être expliquée par plusieurs
variables. L'école monétariste la considère comme la
conséquence d'une création monétaire excessive. Cette
approche repose sur la théorie quantitative de la monnaie3(*) mettant en évidence la
vitesse de circulation de la monnaie et le niveau de stabilité des
transactions qui s'opèrent au niveau de l'économie. Ce
déséquilibre économique se manifeste lorsque la diminution
de la quantité de biens affectée à la vente n'est pas
compensée par une diminution de la quantité de monnaie
affectée aux achats.
Le contexte macroéconomique haïtien est
marqué par un taux d'inflation élevé depuis plus d'une
décennie, une relative stagnation de l'offre locale dont le taux moyen
annuel de croissance de 1,28% (PNUD, 2000) entre 1970-1999 est insuffisant pour
accommoder un taux de 2,2% de croissance démographique (IHSI, 2003).
L'agriculture, principale base de l'économie nationale est en chute
libre et cela tend à provoquer une criante paupérisation. Sa part
dans le PIB ne cesse de diminuer au profit de celle du secteur tertiaire et
pour une moindre part de celle du secondaire. Elle résulte de
l'instabilité politique et institutionnelle, des substitutions, de
l'inefficience et des distorsions économiques imputables aux
réformes économiques entreprises depuis 1986-87. Dès lors,
l'offre alimentaire globale est déterminée à plus de 50%
par les importations et le système de change flottant est adopté
depuis le début des années 90.
L'adoption par les autorités monétaires du
système de change flottant mettant fin à la parité fixe
n'a fait que connaître au taux de change nominal gourde-USD de fortes
variabilités par suite de l'accentuation des déséquilibres
internes et externes. La fluctuation à la hausse de ce taux de change
induit la dépréciation de la gourde par rapport au USD. Ce
phénomène engendre une modification importante des prix relatifs.
Ainsi, est constaté un renchérissement des prix des produits
alimentaires distribués sur le marché haïtien par suite de
l'incorporation du taux de change gourde/USD dans ces prix. Ce
phénomène en touchant à priori les variétés
importées se répercutent par conséquent sur les
variétés locales. Toutefois, les modifications de l'IPA (Indice
des Prix à l'alimentation) pour les dits produits sont
opérées suivant un rythme d'évolution spécifique
d'un groupe à un autre.
En régime de change flexible, les
désajustements monétaires se répercutent sur la variation
des taux de change. Par suite d'un déséquilibre monétaire,
le mécanisme des prix et des flux d'espèces entraîne une
demande de devises favorable aux importations des biens et services. Un
excès de la demande de devise sur l'offre s'accompagne d'une hausse des
taux de change. Un accroissement de l'offre de la gourde par suite d'une
augmentation de la demande de dollar américain entraîne une
appréciation de ce dernier. La dépréciation de la gourde
est un élément déterminant de l'inflation alimentaire
d'Haïti, pays à déficit vivrier et alimentaire fortement
dépendant des importations. L'offre locale étant faible par
rapport aux importations alimentaires, la gourde se révèle un
instrument important dans les échanges et la détérioration
de sa valeur par rapport au USD, monnaie utilisée pour l'acquisition des
produits importés sur le marché international, se
répercute de façon négative sur le pouvoir d'achat
alimentaire des consommateurs locaux. Face à cette situation, les
consommateurs locaux sont victimes de la vulnérabilité
alimentaire compromettant sa sécurité alimentaire.
Cette vulnérabilité afflige tous les
ménages haïtiens particulièrement ceux à bas revenus
détenteurs d'un pouvoir d'achat faible ou instable. Elle devrait se
révéler préoccupante puisque l'alimentation demeure l'un
des aspects les plus essentiels des droits de l'homme. Cette
préoccupation est partagée par tous (nutritionnistes, organismes
internationaux de développement à caractère humanitaire,
cadres techniques de l'agriculture, économistes, etc...). Elle est
posée en termes d'inaccessibilité aux produits alimentaires de
base par suite de la faiblesse du pouvoir d'achat de la gourde et de la
déficience du secteur productif. De tout ce qui précède,
il est nécessaire de faire une analyse judicieuse et objective de ces
questions:
1. Une variation à la hausse du taux de change
gourde/USD provoque t-elle une variation significative du prix des produits
considérés ?
2. Pour les produits riz, maïs, poulet et haricot sec,
dans quel ordre varie le niveau de sensibilité du prix par rapport au
taux de change?
1-2-. Objectifs
1-2-1-. Objectif général
Isoler certains facteurs faisant varier périodiquement
les prix du riz, du maïs, du poulet et du haricot sec sur le marché
haïtien tout en mettant en évidence les incidences sur
l'évolution continuelle des prix de ces produits de 1990 à 2004
de la dépréciation de la gourde par rapport au USD de même
que la relation causale entre ces deux variables.
1-2-2-. Objectifs spécifiques
1. Étudier le comportement des prix de chacun de ces
produits alimentaires à partir de la série temporelle
considérée;
2. Présenter l'évolution du taux de change de la
gourde par rapport au USD sur la période ;
3. Présenter l'évolution de la consommation
alimentaire de chacun de ces produits et calculer la part annuelle de
celle-ci satisfaite par les importations;
4. Calculer les élasticités d'arc et
croisées de la demande - prix de ces produits dans la série
temporelle considérée ;
5. Calculer l'indice de prix à l'alimentation pour ces
produits et celui du taux de change de la gourde par rapport au USD
6. Déterminer le niveau de corrélation existant
entre ce taux de change et les prix pratiqués sur le marché local
pour les dits produits.
1-3-. Hypothèses de l'étude
H1 : En se basant sur les données d'une
série temporelle allant de 1990 à 2004, les prix des principaux
produits de consommation alimentaire locale en l'occurrence riz, maïs,
poulet et haricot sec ont augmenté de façon significative sur le
marché local. Les prix des substituts : riz et maïs, poulet et
haricot sec suivent la même tendance.
H2 : Caeteris paribus, les fluctuations à la
hausse du taux de change gourde par rapport au dollar américain sont la
variable explicative qui détermine de façon significative la
hausse incessante des prix de ces produits alimentaires.
1-4-. Cadre
théorique de l'étude
Cette étude s'inspire des
théories de l'économie internationale, de la microéconomie
et de l'économie agro-alimentaire. En économie internationale,
plusieurs théories ont été
développées :
· Selon cette branche de l'économie, la
dépréciation de la monnaie d'une nation rend ses exportations
meilleur marché pour les pays étrangers et ses importations plus
coûteuses pour ses résidents.
· La théorie de la courbe en J mettant en
évidence l'ajustement dans le temps de la balance courante d'un pays
suite à une dépréciation réelle de sa monnaie
aboutissant à la baisse de la compétitivité de
l'économie. La condition de Marshall-Lerner ou théorèmes
des élasticités critiques tient compte des
élasticités prix de l'offre d'exportation et de la demande
d'importation.
· Aux côtés de ces théories, il y a
la nouvelle théorie du comportement du consommateur
développée par Kelvin LANCASTER vers les 1970 et les
théories de l'économie agro-alimentaire relatives aux
substitutions des produits par suite d'une variation de leur prix.
1-5-.Justification et
limites de l'étude
Les mesures prises par les autorités monétaires
et le gouvernement en libérant les échanges au niveau de
l'économie ont été à la base des distorsions qui
ont émergé. La substitution du système de change flottant
au système de change fixe engendre une dégringolade sans
précédent de la gourde face au dollar dans l'espace de moins de
deux décennies et avec comme effet pervers le plein
épanouissement du marché parallèle de change.
L'augmentation du taux de change de la gourde par rapport au dollar renforce le
renchérissement des prix des produits alimentaires de base : riz,
maïs, poulet et haricot sec. Ainsi, depuis la rentrée en vigueur de
ce système de change et la libéralisation des échanges
commerciaux opérés en deux étapes 1987 et en 1995, les
prix compétitifs des produits alimentaires importés ont fortement
influencé les prix à la consommation affectant directement la
compétitivité de l'économie locale. Une approche d'indice
de prix à l'alimentation et de celui du taux de change gourde/USD permet
d'apprécier cette situation.
Cette étude s'avère nécessaire car elle
permet de déceler les relations de causalité entre le taux de
change et les prix à la consommation prévalant respectivement sur
le marché monétaire et alimentaire pour le riz, maïs, poulet
et haricot sec rentrant dans la catégorie des aliments de base.
Quoique justifiée, cette étude ne saurait
être considérée comme parfaite. D'une part, elle ne permet
pas de comprendre l'influence des variables sociales dans l'explication du
phénomène et d'autre part elle se révèle
limitée par le manque de fiabilité des données
statistiques.
II : REVUE DE LITTERATURE
2-1-. Le marché des
changes
2-1-1-. Système
monétaire international et les régimes de change
Ce système a beaucoup évolué dans le
temps. Son évolution historique est divisée en quatre (4)
périodes. La première (1870-1914) marquée par
l'instauration de l'étalon-or correspondait à un ensemble de
parités fixes et axée sur la convertibilité en or des
monnaies. En second lieu, suite à la conférence de Gênes en
1922, l'on a assisté à l'établissement progressif du
système alternatif "étalon de change or ". Celui-ci
permettait aux banques centrales de garantir la convertibilité de leur
monnaie à la détention d'or ou de réserve de monnaie en
or. La troisième période s'étendait de 1944 à 1971
et est marquée par la création du FMI. L'étalon de change
or est maintenu mais assoupli. La variation de plus ou moins 1% était
définie pour chaque devise au USD. Enfin, dès 1971 le
système de change flottant entériné par les accords de
Kingston en 1976 est entré en vigueur.
2-1-2-. Importance quantitative
des marchés de change
Les marchés de change sont de loin les plus importants
en termes de volumes échangés. Selon la dernière
enquête de la Banque des Règlements Internationaux (BRI,
2001)4(*), le volume moyen
échangé sur les marchés de change traditionnel atteint 1
200 milliards de USD/jour soit environ le PIB annuel de la France ou 200
$US/jour/habitant de la planète. Ensuite, ce chiffre doit être
complété de 875 milliards $ US/jour, montant
échangé des produits dérivés du dit
marché.
2-1-3-. Fonctionnement du
marché de change
Le marché de change fonctionne quotidiennement de
façon continue en termes de conclusion d'actes d'achat ou de vente de
devises. C'est un marché de gré à gré en d'autres
termes, les opérations qui y sont conclues ne sont pas officiellement
standardisées, centralisées ou garanties par une quelconque
autorité.
2-1-4. Typologies des acteurs
du marché de change et leur motivation
Selon KRUGMAN et OBSTFELD (2001), les principaux types
d'acteurs intervenant sur le marché de change sont :
Les banques commerciales qui constituent le
centre du marché. Elles y interviennent par leur activité de
market making qui consiste à proposer un cours de change
à l'achat et à la vente et à se porter contrepartie dans
des transactions initiées par d'autres acteurs soit pour leur propre
compte ou celui de leurs clients. Par l'intermédiaire des grandes
banques commerciales s'effectuent les opérations de base sur
instructions des importateurs et exportateurs, des instituts d'investissement,
des assurances, des fonds de pension ainsi que des investisseurs
privés.
Les sociétés commerciales qui de leur
côté, opèrent dans plusieurs pays et font ou
reçoivent des paiements en devises autres que la monnaie en cours dans
le pays de leur siège social.
Les institutions financières non bancaires qui
offrent un large éventail de services à leurs clients dont la
plupart sont offertes aussi par les banques.
Les courtiers qui sont des participants actifs au
marché. En tant qu'intermédiaires entre les nombreuses banques,
les fonds, les places de bourses etc, leur rôle consiste à trouver
des contreparties aux demandes qui leur sont adressées, moyennant une
commission.
Les banques centrales, bien qu'en nombre
réduit, interviennent sur le marché suivant un volume de
transactions pouvant exercer un impact important sur ce dernier. Elles y
interviennent suivant un schéma régulateur, soit pour corriger
une distorsion de la valeur de leur monnaie par rapport aux autres, soit pour
influencer la compétitivité de l'économie nationale, soit
pour augmenter leurs réserves monétaires.
Motivations des acteurs du marché
Celles-ci sont au nombre de cinq qui sont : la
spéculation, la couverture, l'arbitrage, la transaction et la
constitution de réserves monétaires en devises jugées
fortes.
2-1-4-1-. Typologie de
Frankel et Froot
Sur le marché de change, FRANKEL et FROOT (1988)
distinguent deux types d'agents : les chartistes et les
fondamentalistes. Les chartistes obéissent à une
règle de décision mécanique axée sur
l'évolution passée du taux de change. Leur activité est
manifestée en période calme. De leur côté, les
fondamentalistes dont la règle de décision reflète les
modifications de la situation macroéconomique, dominent le marché
en période agitée.
2-1-4-2-.Typologie de
BAILLIU et KING
Ils sont parvenus à distinguer trois types d'agents sur
le marché de change :
1) Les teneurs de marché qui oeuvrent
généralement au sein des grandes banques commerciales et
d'investissement. Ils proposent un prix acheteur et un prix vendeur pour les
quantités de monnaie qu'ils sont disposés à
échanger. Selon LYONS (2005) rapporté par BAILLIU et KING (2005),
ces agents sont dépeints comme neutres au risque ou peu enclins au
risque obtenant surtout leurs gains des écarts entre cours acheteur et
vendeur.
2) Les courtiers n'ont pas une fonction de tenue de
marché. Ils sont plutôt des facilitateurs des transactions
anonymes entre les contreparties.
3) Les clients finaux desquels EVANS ET LYONS (2005)
cité par BAILLIU et KING (2005) distinguent les clients non financiers,
les institutions financières sans levier financier et les institutions
à levier financier. Ces agents sont les plus significatifs du
marché à l'échelle macroéconomique. Ils constituent
les principaux fournisseurs de liquidité sur le marché sous base
journalière. Selon ces mêmes auteurs, le flux d'ordre de ces
clients reflète fidèlement l'évolution du taux de change
à de faibles fréquences en matière d'opération de
change.
2-1-5-. Les modèles de
détermination des taux de change
1-. Le modèle monétaire
Selon BAILLIU et KING (2005), il s'est
révélé le plus pertinent vers 1970. Liant le taux de
change aux offre et demande relatives de deux monnaies échangées,
le modèle repose sur : a) la parfaite flexibilité des prix
b) la parfaite substituabilité des actifs nationaux et étrangers
c) la parité des pouvoirs d'achat et d) la parité des taux
d'intérêt sans couverture. Selon ce modèle, les taux de
change et les taux d'intérêt contrebalancent la rigidité
des prix et permettent une surréaction du taux de change par rapport
à son niveau d'équilibre de long terme.
2-. Le modèle de porte feuille
Selon BAILLIU et King (2005), ce modèle rejette
l'hypothèse de parfaite substituabilité entre actifs nationaux et
étrangers. Le taux de change est déterminé
par l'offre et la demande de tous les actifs nationaux et étrangers
et non uniquement par l'offre et la demande de monnaie.
3-. Les modèles centrés sur les
écarts de productivité
Ils visent à expliquer les mouvements du taux de change
réel. Ils sont issus des travaux de BALASSA (1964) et de SAMUELSON
(1964). Selon eux, le taux de change réel dépend du prix relatif
des biens non échangeables qui, de son côté, est fonction
des écarts de productivité.
4-. Les modèles microstructurels
Ils sont apparus pour corriger les imperfections des
modèles précités qui ne permettaient d'expliquer que les
tendances à long terme. Ces modèles présentant un grand
intérêt pour les macro économistes permettent d'expliquer
la dynamique de court terme des taux de change et d'aider à mieux
prévoir l'évolution des variables macroéconomiques
déterminantes pour l'activité économique.
2-2-. Le système de change flottant
2-2-1. Mécanisme du
système
Dans ledit système de change, les taux de change
fluctuent librement en fonction du libre jeu de l'offre et de la demande ou,
à tout le moins, ils fluctuent dans les limites de marges fort larges.
Toutefois, les banques centrales peuvent en effet être amenées
à intervenir dans le cadre de fluctuations trop importantes.
2-2-2-. Détermination
graphique du taux de change
Dans un tel système, le taux de change, laissé
à lui-même sans interventions compensatrices des autorités
monétaires, se détermine conformément à la loi de
l'offre et de la demande. Par l'ajustement du taux de change, la
quantité demandée de devises doit être égale
à la quantité offerte.
Le graphique ci-après illustre le mécanisme de
fixation du taux de change dans un système à taux de change
flexibles. Le taux de change d'équilibre est le prix T1, qui
permet d'égaler les quantités offerte et demandée de
devises.
Graphique 1: Détermination du taux de change en
système de change flottant
Dans le cas d'une demande excédentaire de devises
(D0) sur les marchés par rapport à l'offre
(O0), la valeur de la devise a tendance à s'apprécier
et inversement. Théoriquement, il y a appréciation de la devise
ou dépréciation selon que la
balance
des paiements est excédentaire ou déficitaire.
2-2-2-1-. Rôle
économique des taux de change
Les taux de change agissent sur
les prix à l'importation et à l'exportation, et sur le sens des
flux de capitaux entre zones économiques. Ainsi, le taux de change
exerce un rôle prépondérant dans le processus de
développement d'une économie en déterminant
l'équilibre des comptes extérieurs et la
compétitivité de l'économie, en influençant la
capacité à exporter, à importer et à attirer les
capitaux étrangers dans un pays. De ce fait, les pays et zones
économiques manipulent les taux de change dans le but d'influencer: la
compétitivité de leurs produits et services et leur
attractivité en matière de flux de capitaux.
2-2-3. Avantages et
inconvénients du système de change flottant
Les avantages qu'offre le régime de change flottant
sont les suivants :
· Un ajustement constant et plus rapide aux chocs
externes;
· Une plus grande flexibilité des politiques
monétaire et fiscale des pays qui l'appliquent.
· Les Banques Centrales n'ont plus besoin de conserver
des réserves importantes de devises pour défendre le cours de la
monnaie.
Par contre, les principaux inconvénients dudit
régime de changes sont :
· Une plus grande volatilité des cours de change
pouvant entraîner une influence négative sur le commerce
international ;
· Un tel système peut être inflationniste
dans la mesure où il entraîne moins de contraintes dans les
politiques monétaires des pays ;
· Importantes fluctuations dues aux mouvements de
capitaux à court terme;
· La devise du pays peut inspirer moins de confiance
qu'une devise à taux de changes fixes.
2-2-4-. La description du
phénomène de la courbe en J
Elle montre que la balance courante d'un pays se
détériore immédiatement après la
dépréciation réelle de sa monnaie. Elle ne commence
à s'améliorer que quelques mois à un an plus tard.
L'illustration du graphique suivant permet de mieux saisir l'effet de la courbe
en J. Le niveau de la balance courante est placé en ordonné. Le
temps écoulé est en abscisse. On se place dans la situation d'une
dépréciation réelle brutale engendrée par une
dépréciation nominale instantanée de la monnaie locale.
Graphique 2 : Effet de la courbe en J
Au moment de la dépréciation réelle, la
balance courante se détériore brusquement (déplacement de
A à B), puis met un certain temps à se rétablir
jusqu'à son ancien niveau (déplacement de B à C) avant de
connaître une amélioration. Ce phénomène a plusieurs
causes.
Le déplacement de A à B est une
conséquence mécanique de la dépréciation
monétaire. La majeure partie des exportations et des importations
étant effectuée d'avance sous commande, la
dépréciation va donc accroître automatiquement la valeur
des importations et réduire la balance courante. C'est
l'effet-prix de la dépréciation.
Par ailleurs, le redressement de la balance commerciale
commandé par la dépréciation des termes de
l'échange nécessite un certain délai malgré
l'exécution des contrats antérieurs de commande. Les exportateurs
doivent mettre en place de nouvelles capacités de production et
embaucher pour faire face à l'excédent de demande
étrangère pour leurs produits. De même, la réduction
de consommation des produits importés devenus plus coûteux oblige
les producteurs locaux à accroître leur offre de produits
substituts et à trouver des techniques plus économes en biens
intermédiaires importés. Cette réallocation des ressources
productives aboutit à l'effet-volume de la
dépréciation.
2-3-. La situation
monétaire haïtienne
2-3-1-. La monnaie
haïtienne : nature et rôle
Par définition, la monnaie est tout objet
accepté et utilisé pour régler des transactions
financières ou pour échanger des biens et des services. En
Haïti, la gourde est l'unité monétaire nationale. Elle est
définie par les trois principales fonctions qu'elle remplit au niveau de
l'économie : moyen d'échange, étalon, réserve
de valeur. Etant considéré comme moyen d'échange, la
gourde sert à l'achat et à la vente des biens et des services,
comme étalon ou unité de compte, elle est utilisée pour
évaluer les prix des biens et services et enregistrer les dettes. Enfin,
par sa fonction de réserve de valeur, elle permet de conserver la valeur
et transférer le pouvoir d'achat du présent au futur. Selon COHEN
(Alter Eco., Hors Série # 45) rapporté par DOURA (2003), la
monnaie est un jeu à somme négative; personne n'y gagne. Servant
de pouvoir d'achat, la gourde contribue à lier socialement les
haïtiens et est très influencée par la politique
monétaire de la Banque Centrale quand son acceptation est
contestée.
2-3-2. La Banque Centrale et le contrôle de change
Selon CHATELAIN (1954) rapporté par DOURA (2003), la
Convention de 1919 stipulait, l'obligation faite à la Banque Nationale
de la République d'Haïti (BNRH) de maintenir en contrepartie de
son émission une couverture de 100% composée pour le tiers, en
monnaie légale des Etats-Unis et pour le solde des effets de commerce
à court terme et présentant des garanties certaines de
remboursement à échéance. D'où le rôle de
régulation conféré à la Banque Centrale qui, par
son intervention sur le marché, contrôlera et maintiendra fixe ce
taux de change. Cette convention faisait de la gourde une monnaie forte
à l'instar du dollar américain.
La constitution de 1987 à travers son article 226
confère à la Banque Centrale le pouvoir exclusif
d'émission du papier monnaie et des pièces métalliques
selon le titre, le poids, la description, le chiffre et l'emploi sur tout le
territoire national. Le cours forcé de la gourde est ainsi
institué.
2-3-3. Historique de l'adoption du système de change
flottant
Par la convention monétaire du 12 avril 1919, la
gourde a été définie par rapport à l'étalon
dollar (TCO : 1/5 c'est-à-dire 1 USD = 5 gdes). La gourde
était émise selon une stricte réglementation de
manière à assurer cette parité officielle. Ce taux de
change fixe a perduré plusieurs décennies mais la persistance des
déficits structurels de la balance commerciale ont porté la BC
à adopter le système de taux de change fluctuant en 1991. Cette
mesure a mis fin au segment officiel du marché de change et a
augmenté considérablement la part du marché de change
parallèle.
2-3-4. Dilemme gourde/dollar américain
La dualité gourde / dollar USD n'est pas une
pratique nouvelle en Haïti. Plus d'un demi siècle, soit en
décembre 1919, cité par Châtelain (1954) et rapporté
par DOURA (2003), le gouvernement haïtien accordait le pouvoir
libératoire illimité sur le territoire de la République
à la monnaie des USA. D'où son statut de monnaie nationale.
Désormais, l'accès au dollar paraît
difficile car la gourde dépréciée éclipse le
dollar. Ce qui est en conformité avec la loi de Gresham5(*) selon laquelle lorsque dans
l'économie d'un pays donné, deux monnaies ont droit de
cité, l'une étant considérée comme bonne et l'autre
comme mauvaise, la mauvaise monnaie chasse la bonne celle qui n'est pas
dépréciée.
Graphique 3 :
Évolution du taux de change nominal6(*) gourde-USD
(Nombre de gourdes pour 1 USD)
Source: COUHARDE, 2005
Depuis l'adoption par la BRH du système de change
flottant en 1991, le taux de change a connu de très fortes
variabilités à la hausse dues aux effets d'annonce et à
l'accentuation des anticipations pessimistes qu'alimentait la cascade
d`événements politiques de la période de crise. Entre
1991-1994, la gourde se dépréciait progressivement par
rapport au dollar. Le taux de change de référence passait de 7,45
gdes en 1991 à 10.18 gdes en 1992, 12.40 gdes en 1993 et 15.10 en
1994 pour des taux d'inflation de 22.8% et 40% respectivement en 1991 et
1994. Entre 1994-1999 la stabilité du taux de change a
entraîné une faible appréciation de la gourde
comparativement à 1991-1994. Cette situation peut être due
à la reprise timide des activités économiques dans le pays
et à l'assistance économique externe après les trois ans
de marasme économique.
De 1999 à 2003 le taux de change gourde -USD a cru de
façon exponentielle. Selon BOYER (2004), la rentrée en vigueur
dudit système de change a fait flotter la gourde pour enfin couler en
octobre 2002. Le taux record de 1 USD = 50 gourdes a été
enregistré le 11 février 2003, du jamais vu dans l'histoire
monétaire haïtienne depuis le 12 Avril 1919. Cette période
de crise politique et économique a été animée par
les débats "de la nécessité de dollariser
l'économie haïtienne comme mesure palliative". Cette
dégringolade de la valeur de la gourde face au dollar est liée au
déficit du commerce extérieur et au volume des transactions
internes effectué en dollar.
2-4-. Le marché des produits alimentaires de
l'étude7(*)
2-4-1-. La situation dans le
cas du riz
2-4-1-1-. La production
locale de riz
Elle est faite sous régime pluvial, en terres
irriguées et en terres inondées dans différents
départements du pays8(*). Selon IHSI (1994 :34) cité par BONHEUR
(1996), la vallée de l'Artibonite, la zone avec le meilleur potentiel de
production fournit à elle seule entre 60 et 80% de la production locale
soit à peu près 18% de la consommation locale sur une superficie
de 20-30.000 ha de terres irriguées. Cette production connaît
d'énormes fluctuations inter annuelles. Cette situation alarmante est
surtout liée aux mesures prises par Haïti visant le passage des
taxes douanières sur le riz de 35 à 3 % en 1995 suite aux
pressions du FMI favorisant l'écoulement du riz du dumping
américain.
2-4-1-2-. Importance
commerciale et alimentaire du riz en Haïti
Le riz est préféré aux
céréales traditionnelles. Désormais, le riz est la
céréale la plus consommée dans le pays par les
différentes couches sociales. Sa consommation augmente avec
l'augmentation de la population parallèlement à une baisse de sa
production et une hausse de son importation. La pénétration d'un
grand volume d'importation influe le commerce des variétés
produites en Haïti en créant une compétitivité
accrue. Ce faisant, le prix à la consommation des
variétés locales est en quelque sorte déterminé par
le comportement des prix de celles qui sont importées.
Le riz constitue la denrée alimentaire la plus
importante en Haïti bien que sa production représente environ 20%
de sa consommation. Son poids dans l'IPA en témoigne. Vu son importance
commerciale, le développement de sa filière commerciale peut
largement contribuer à améliorer les conditions de vie des
paysans démunis.
2-4-1-3-. Les axes et les
circuits de distribution du riz local
Le riz local est commercialisé suivant deux principaux
circuits de commercialisation. Il s'agit d'un circuit court ayant comme
agents : les producteurs, les sara locales, les détaillants, les
consommateurs, et d'un circuit long mettant en interaction en plus les agents
susmentionnés, les sara régionales et les sara urbaines.
Dans le circuit court, le producteur remplit la fonction de
production du riz, ensuite procède au stockage pour enfin offrir le
produit sur le marché par sac. La Sara locale achète des
producteurs du riz paddy, procède à sa transformation pour enfin
revendre le produit fini aux détaillants qui le distribuent aux
consommateurs tout en réalisant une marge commerciale.
2-4-1-4-. Axes et circuits
de distribution du riz importé
Le riz importé distribué sur le marché
local arrive par sept (7) grands ports du pays, ouverts au commerce
extérieur. Il s'agit des ports de : Port-au-Prince, Petit Goave,
Miragoâne, Gonaïves, Cap Haïtien, Fort Liberté et Port
de Paix. Le volume importé est d'abord stocké pour enfin livrer
à l'échelle régionale. Les axes sont nombreux. Toutefois,
les principaux axes sont: de Port-au-Prince il est acheminé vers
Jacmel, Jérémie, Mirebalais, Hinche et Cayes ; de
Miragoâne vers Cayes, Port-au-Prince ; de Petit-Goâve
vers Aquin et Jacmel, du Cap-Haïtien vers Ouanaminthe et Capotille ;
de Port-de-Paix vers Jean-Rabel
Le riz importé est commercialisé suivant un
circuit long. Les principaux agents qui y interviennent sont les importateurs,
les grossistes, les sara régionales, les sara locales, les
détaillants et les consommateurs.
Les importateurs effectuent une demande d'importation. Le riz
une fois arrivé au pays est entreposé puis offert sur le
marché. Les grossistes achètent des importateurs, après un
court entreposage, revendent aux sara régionales et /ou urbaines. Ces
dernières revendent généralement aux sara locales parfois
directement aux consommateurs tandis que les détaillants achètent
des sara locales pour revendre directement aux consommateurs. A chaque maillon
de la filière, le prix du produit est formulé de façon
à permettre aux agents de générer leur marge commerciale.
2-4-2-. La situation dans le
cas du maïs
Axes et Circuits de distribution du
maïs
Le maïs est la céréale de base produite en
Haïti. Sa production varie significativement d'une région à
une autre et d'une saison à une autre. Ces fluctuations du volume
produit entraînent le recours à l'importation pour combler
l'offre déficitaire. Les importations arrivent sous deux formes :
commerce et aide alimentaire. La production locale circule suivant de nombreux
axes pour atteindre les marchés de consommation. Quatorze axes
principaux sont identifiés9(*).
Les circuits de commercialisation du maïs sont nombreux.
Parfois, ils traversent les frontières, cas du maïs produit dans
les zones frontalières, en ce sens sont intégrées du
circuit les sara dominicaines. Toutefois, le circuit le mieux structuré
et le plus retrouvé est un circuit court (cf. annexe B).
2-4-3-. La situation dans le
cas du poulet
2-4-3-1. Evolution de la
production de poulet de chair
L'élevage traditionnel de poulet est pratiqué
sur la quasi-totalité des exploitations agricoles. Selon PNUD/FAO (1996)
cité par CHANCY (2005 a) cet élevage est fait par 95% des 800.000
exploitations familiales paysannes. Selon AHPEL (2004), cité par CHANCY
(2005a) le volume de production se situe entre 100 à 125 000 poulets par
mois, soit 1 200 000 à 1 500 000 poulets par an. Cette production est
fortement influencée par le climat. Elle fluctue à la hausse en
période fraîche et à la baisse en période
sèche.
L'industrialisation du dit élevage remonte à
1976-1978 avec l'apparition successive d'un couvoir à la HANASA et d'une
usine d'aliment pour bétail, la SONUAM. Il a fallu attendre la fin de la
première moitié des années 1980 pour voir l'expansion de
cet élevage en terme d'infrastructures et volume de production. Toujours
selon CHANCY, le volume de production passe d'une moyenne mensuelle de 300 000
poulets entre 1980-1985 à 500 000 à la fin des années
90.
Depuis l'année 1991, la production avicole a connu un
véritable déclin. Actuellement, le maximum de production
mensuelle est de 125000 poulets et le secteur retombe donc à son niveau
de production obtenue en 1976.
2-4-3-2. Evolution de la
production de poulet créole
La production moyenne annuelle est estimée à
6,500.000 de têtes de poules (BRH, 2001 et 2002). La production de poules
en Haïti a peu varié pour la période allant de 1985-2002,
elle gravite autour de 5.000.000 têtes, avec une baisse au cours des
années 1996 et 1997 où l'on comptait 3.800.000 têtes de
poules dans le pays (CHANCY, 2005b).Ce faisant, pour la dite période
(1985-2002), la production de viande de poulet a augmenté en passant de
7 985 TM à 8 646 TM avec une baisse importante en 1996 et 1997 (CHANCY,
2005b).
2-4-3-3-. Evolution des
importations de poulet
Selon CHANCY (2005), pour combler le déficit de la
production locale pendant la période 1990-2000, les importations de
viande de poulets (cuisses, ailes, pattes et dos) ont été, au
moment de l'embargo commercial, estimées à 120 TM en moyenne
entre 1990 et 1994. Pour la seconde moitié de la période
1994-2000, elles ont été de 15 946,67 TM en moyenne annuelle.
2-4-3-4-. Axes et Circuits
de distribution des poulets
Les poulets fermiers sont majoritairement élevés
dans les départements de l'Ouest et du Centre. La consommation est
surtout locale et dépasse rarement les limites départementales.
Les zones potentielles de production (Plateau Central, Cornillon et Petit
Goâve) écoulent leur production sur le marché de
Port-au-Prince.
Ce produit est commercialisé suivant un circuit mettant
en relation les éleveurs, les sara locales et les consommateurs. Les
poulets industriels sont produits à petite échelle sur des fermes
spécialisées de Port-au-Prince et sont commercialisés sous
deux formes :
D'une part, les consommateurs s'approvisionnement en poulets
congelés vendus en détail par livre au niveau des
super-marchés ;
D'autre part, des poulets sur pattes sont vendus par
unité dans les marchés de consommation par des
détaillantes s'approvisionnant des fermes précitées.
Une simple relation fait interagir ces différents
acteurs10(*).
Généralement, le producteur vend au négociant/vendeur de
poulets vivants et parfois aux vendeurs de poulets abattus. Le
négociant/vendeur revend les poulets vivants aux petits
marchands/détaillants et le vendeur de poulets abattus revend la viande
de poulet aux super-marchés. Les petits marchands/détaillants et
les super-marchés, quant à eux, revendent au consommateur final
les poulets vivants ou la viande de poulets.
2-4-4-. La situation dans le
cas du haricot sec
Axes et Circuits de distribution du haricot
sec
Le haricot sec est produit partout sur le territoire. En
fonction du volume de production, il convient de citer les principales zones de
production suivantes : Sud (Les Anglais, Rendel, Camp Perrin, Ducis et
Chantal), Grand'Anse (Anse-d'Hainault, Dame-Marie, Chambellan, Moron, Abricot,
Pestel et Beaumont), Sud Est (La Vallée de Jacmel, Marbial, Peredo) et
Nord Est (Capotille et Acul des Pins). La plus grande part de la production de
toutes ces zones transitent au marché de production, un marché de
regroupement pour enfin atteindre Port-au-Prince.
De tous ces produits, le haricot sec présente la plus
grande variabilité en termes de circuit de commercialisation allant du
plus court au plus long.
Le producteur assure deux fonctions principales : la
production et la mise en marché. Les sara locales acquièrent des
producteurs pour revendre aux sara régionales et ou urbaines. Ces
dernières une fois approvisionnées supportent des frais de
transport pour revendre aux détaillants qui, de leur côté,
revendent directement aux consommateurs.
III : CADRE
MACROÉCONOMIQUE DE LA PRODUCTION AGRICOLE HAÏTIENNE
3-1-. La situation
alimentaire du pays
Au cours de ces deux dernières décennies, la
situation alimentaire du pays marquée par le déséquilibre
soutenu entre croissance démographique et croissance de la production a
détérioré progressivement tenant compte de
l'évolution de la structure des disponibilités alimentaires
internes. Cette situation peut être élucidée par une
analyse tridimensionnelle : politique, économique et sociale
(VINCENT, 2003).
3-1-1-. Dimension politique
De tous les pays du continent américain, Haïti est
le plus instable sur le plan politique au cours de ces deux dernières
décennies. La chute en 1986, des régimes dictatoriaux apparus
dans le pays en 1957 et qui ont régné pendant environ trente ans,
constituait le point de départ d'une période sombre dans la
situation politique haïtienne. Celle-ci a été surtout
marquée par le départ forcé de la plupart des
gouvernements lequel a débouché sur l'embargo économique
de (1991-1994) et à deux occupations étrangères en moins
de 10 ans. Cette instabilité qui a perduré deux décennies
a eu des retombées négatives dans l'économie nationale
telles que : l'insécurité sociale et alimentaire, le blocage
économique (la cessation de l'aide externe), la baisse drastique des
investissements privés, l'arrêt des IDE, le déficit
chronique de la balance commerciale suite à la crise du système
productif haïtien, le non contrôle des changes et une augmentation
exacerbée du coût de la vie causant de graves difficultés
à la population.
Cette crise politique a eu des répercussions
négatives sur la production nationale se traduisant par la
dépendance accrue du pays vis-à-vis de l'extérieur
particulièrement sur le plan alimentaire. Les besoins de consommation
alimentaire sont pour la plupart satisfaits par les importations (importations
commerciales et non commerciales) suite à une baisse incessante de la
production nationale des principaux produits alimentaires de base : riz,
maïs, poulet et haricot sec.
3-1-2-. Dimension économique
Haïti, le 1/3 de l'île d'Hispaniola situé
sur le passage direct des cyclones s'étend sur une superficie de 27.750
km². Seulement 2% de la superficie totale sont irriguées soit
70.000 ha. Il reste le plus pauvre de l'hémisphère occidental et
est classé parmi les pays à faible revenu et à
déficit vivrier. Selon PNUD (2003), Haïti est classée au
150ème rang sur 175 pays selon l'Indicateur de
Développement Humain (IDH) avec un PIB/ha de 361 USD.
Force est de constater qu'en dépit de tout,
l'économie haïtienne évolue dans une situation de quasi
stagnation. De 1960 à nos jours, le pays se paupérise
progressivement suite à une chute du PIB/ha. Les gens, en particulier
les ruraux, vivent pour la plupart à partir d'un pouvoir d'achat
misérable ne leur permettant pas de satisfaire certains besoins
primaires. Selon IHSI (1999-2000), 48% de la population haïtienne soit 3,8
M d'habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté de moins de 1 USD /
jour / personne11(*).
3-1-3-. Dimension sociale
Haïti est l'un des pays du continent américain
où les inégalités sont les plus marquantes. Facteur
important dans l'analyse de la situation économique nationale, elles
engendrent une lutte perpétuelle entre les classes sociales. Les
thèmes "nèg anwo" et "nèg anba" en sont
des indicateurs. Ces contradictions sociales scindent la société
en une minorité riche de 2% de la population détenteur de 44% du
revenu national12(*) et
une majorité constituée de pauvres et d'extrêmement
pauvres.
De 1986 à nos jours, les grands changements
opérés dans le système économique haïtien
marchent de pair avec la détérioration de la situation
alimentaire. Celle-ci s'apprécie par l'évolution des Indices
Globaux de Sécurité Alimentaire (IGSM) passant de 67,50 en
1988-90 à 26,50 en 1991-93. Ce faisant, les catégories sociales
les plus vulnérables victimes des problèmes de faible revenu, de
malnutrition, de mauvaises conditions sanitaires et d'analphabétisme
sont les plus exposées et sont marginalisées davantage.
Selon EMMUS III (2000) cité par CNSA (2002), 20 % des
enfants de moins de 5 ans sont victimes de malnutrition chronique, 5%
émaciés et 17% accusent une insuffisance pondérale par
rapport à leur âge, 12% des femmes ont une déficience
énergétique chronique (21% chez les femmes de 15 à 19
ans). Le taux de malnutrition chronique13(*) est d'environ deux fois plus élevé en
milieu rural qu'en milieu urbain.
Face aux effets négatifs de la
détérioration progressive des conditions de vie, nombreux sont
les gens qui migrent. D'un côté, les paysans, force motrice des
activités agricoles se détachent de l'agriculture, de l'autre
côté, bon nombre de cadres dudit secteur migrent vers
l'étranger. En conséquence, l'on assiste à une
réduction des capacités productives du pays et l'accroissement de
sa dépendance externe.
3-2-. La crise du secteur agricole haïtien et ses
origines
3-2-1-. Importance économique du secteur
En Haïti, 2/3 des ménages résident en
milieu rural où l'agriculture occupe un actif sur deux, mais la plupart
ont également d'autres sources de revenus. L'agriculture
représente 26% du PIB, 7% des exportations en 2003-04 (BRH, 2004). Elle
a permis la survie de ses dépendants et à favoriser la
rentrée de devises dans le pays via exportations.
Graphique 4 : Contribution du secteur
agricole au PIB réel
Source : COUHARDE,
2005 d'après BRH, 2004
3-2-2-. Les origines de la crise du secteur
3-2-2-1-. L'environnement
physique des exploitations
Le secteur agricole constitué essentiellement de
petites exploitations agricoles absorbe près de 45% de la population
active. Ces exploitations évoluent dans un environnement
caractérisé par de multiples contraintes (PNUD, 2005) telles que
la mauvaise organisation du travail, la non protection du droit de
propriété, l'émiettement du foncier14(*), l'utilisation des techniques
culturales rudimentaires, le déficit d'infrastructure, la
déforestation accélérée, la quasi inexistence de
crédit agricole, les aléas climatiques etc. Tout ceci est
à la base de la faible productivité du secteur connaissant une
contraction de l'ordre de 1,5% (BRH, 2001). Malgré tout, son poids dans
le PIB réel reste important, environ 25% en 2002-03 (BRH, 2004).
3-2-2-2-. Baisse des prix aux producteurs et baisse
d'intérêt
Une forte part de la population rurale active se
caractérise par de petits revenus, un taux élevé de
sous-emploi et de chômage déguisé. Plus de 1.2 millions
d'actifs évoluent dans l'agriculture, où l'on enregistre une
baisse notable de productivité due à une baisse
d'intérêt, conséquence d'une baisse des prix réels
aux producteurs. Face à cette situation, les producteurs ont tendance
à réduire l'intensification des cultures de riz, maïs et
haricot sec aussi bien que l'élevage de poulet. La valeur ajoutée
des producteurs est à la baisse, et l'offre locale de ces produits a
connu sur la période 1980-1998 un fléchissement sensible (CNSA,
2001). Parallèlement, on assiste à un accroissement de la
dépendance alimentaire vis-à-vis de l'extérieur.
3-2-2-3-. Libéralisation des importations
alimentaires
Les causes de cette récession sont aussi liées
aux mesures de politique commerciale entreprises et qui ont conduit à la
mise à la casse de nombreuses entreprises, contracter la demande locale
et réduire tout intérêt à produire ou à
rechercher la productivité agricole. De ces mesures, l'ouverture aveugle
de l'économie joue un rôle prépondérant.
Conséquemment, elle favorise la contrebande quasi-légale et
oriente l'économie nationale vers la priorité de la consommation
alimentaire.
Le démantèlement des barrières tarifaires
dans le secteur agricole a été rapide et de grande
ampleur15(*) (IRAM, 1998).
La libéralisation des échanges a changé la
rentabilité des divers actifs du secteur agricole et livre les
producteurs locaux à une concurrence accrue. Malgré la
suppression des taxes à l'exportation, ils n'ont pas pu profiter de
nouveaux créneaux. Cette incapacité à s'ajuster à
l'accroissement de la concurrence et à pouvoir profiter des
opportunités actuelles est imputable en grande partie à
l'handicap de la compétitivité dont souffre le secteur
agricole.
Graphique 5 : Compétitivité du secteur
agricole haïtien relativement aux USA
Source : COUHARDE, 2005 ; d'après OCDE et
BRH
Mécanisme de la
libéralisation des importations alimentaires
Vu la vitesse de la libéralisation des échanges,
Haïti est classé dans le groupe des pays champions de la
libéralisation des importations et parmi ceux ayant
libéralisé le plus rapidement leur économie. Suivant
l'indice de restriction aux échanges (IRE)16(*), l'économie
haïtienne est quatre fois plus ouverte que celle des Etats-Unis et du
Canada. Ce phénomène a été déroulé en
deux périodes : la prise de certaines mesures en 1986-87 puis la
révision de la structure tarifaire et des protections non tarifaires en
1995-96. Ainsi, l'élimination des restrictions quantitatives17(*) à l'importation et des
taxes à l'exportation, le remplacement des droits de douane
spécifiques par des droits ad valorem et l'abaissement du niveau
général de protection ont été adoptés.
Graphique 6 : Valeur des
importations alimentaires par habitant en USD
Source: COUHARDE, 2005
d'après BRH et FAO
3-2-2-4-. La tertiarisation
de l'économie
Elle constitue un second phénomène à la
base de la dégradation de la situation économique locale.
Graphique 7 : Évolution de la part des
différents secteurs dans le PIB
Source : IHSI, Comptes Nationaux
La part du secteur tertiaire dans le PIB a crû au
détriment de celle des secteurs primaire et secondaire. Elle a
augmenté de 11% entre 1975/76 et 1997/98 contre une diminution de 10,3%
et d'environ 1% respectivement pour celle des secteurs primaire et secondaire.
L'agriculture, secteur clef de l'économie nationale, n'a qu'une valeur
ajoutée de 27% du PIB contre 16% et 57% respectivement pour l'industrie
et les services. Eu égard à ces données théoriques,
l'agriculture en absorbant 2/3 des actifs devrait être
considérée comme une branche déterminante dans la lutte
contre l'insécurité alimentaire.
En dépit de tout, cette tertiairisation de
l'économie n'a pas entraîné une croissance substantielle du
PIB. Pour PAULVIN cité par EXANTUS (2000), cette tertiairisation est
orientée vers des services peu productifs18(*) non incitatifs de la
performance économique. Par exemple, dans le secteur réel, entre
septembre 1991 et septembre 1994, période de marasme économique,
le PIB a décrû d'environ 25% de son niveau antérieur pour
une baisse moyenne annuelle de 10% du PIB per capita. En 1999, le taux de
croissance du PIB était estimé à 1.8% contre 4.4% en 1995.
Son taux moyen de 2.8% est faiblement supérieure au taux de 2.4% de la
croissance démographique du pays pour la période 1990-98 (PNUD,
2000).
3-2-3-. Les conséquences de la crise
Cette crise sectorielle a engendré de nombreuses
conséquences dont les plus flagrantes sont :
1. Baisse de la production et des exportations alimentaires
locales et hausse des importations ;
2. La dollarisation partielle de l'économie
nationale ;
3. Le cercle vicieux de paupérisation de l'économie
par la libéralisation.
3-2-3-1-. Baisse de la production et des exportations et
hausse des importations alimentaires
La balance alimentaire montre qu'en 2004 la
disponibilité alimentaire est déterminée à 51% par
les importations alimentaires et 40% par la production nationale. En 2003, ces
chiffres étaient respectivement de 49% et de 38% (CHARLES, 2005). Les
sorties ou fuites de devises nécessaires à la couverture des
importations alimentaires croissent de jour en jour, elles représentent
81% de la valeur totale des exportations en 2003.
Graphique 8 : Part des exportations agricoles et des
importations alimentaires
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
40%
1981
1983
1985
1987
1989
1991
1993
1995
1997
1999
2001
2003*
Exportations de produits agricoles
Importations de produits alimentaires
Source : COUHARDE, 2005 ; d'après
BRH
Les déficits du commerce extérieur (375M dollars
en 1998) ont mené à des problèmes de dévaluation
inévitable de la gourde. Ce déficit a porté les
responsables à prendre des mesures de surévaluation de la gourde
dont la plupart non-incitatrices ou défavorables aux exportations
agricoles.
La production alimentaire locale a crû à un
faible rythme moyen annuel de 0,6%. Parallèlement, le taux de croissance
démographique est de 2, 2 % l'an entre 1986 et 2002 (IHSI, 2003). Il en
résulte un déséquilibre entre l'offre et la demande de
produits alimentaires. Sur ce, la production par habitant baisse de 14%,
passant de 268 Kg en 1988/90 à 230 Kg en 2000/2002, contre 309 Kg en
1978/1980 (CNSA, 2002).
Graphique 9 : Production agricole par
tête (base 100=1980)
Source: COUHARDE, 2005, d'après Statistiques
FAO
3-2-3-2-. La dollarisation de l'économie
haïtienne
La substitution du dollar américain à la gourde
est croissante. Elle renforce la dollarisation de l'économie et sa
dépendance vis-à-vis de l'économie américaine. Les
facteurs de l'eurodollarisation de l'économie sont : le ratio des
prêts en dollar / dépôts en dollar, la part des
dépôts en dollar par rapport aux dépôts en gourde et
le ratio des dépôts en dollar par rapport à M3 et
l'utilisation du dollar comme instrument d'échange à
l'intérieur du pays. La part des dépôts et le ratio de ces
derniers en dollar accuse une tendance croissante.
Graphique 10 : Evolution des dépôts en
dollar par rapport à ceux en gourde
Source : BRH, 2005
D'après BRH (2001), la part des dépôts en
dollar par rapport à ceux en gourde est passée de 29,34% en 1998
à environ 40% en juin 2001, le ratio des dépôts en dollar
de 31% en juin 2000 à 33% en juin 2001 en glissement annuel. Selon DOURA
(2003), les dépôts en USD comptaient pour 47,5 % du total des
dépôts en janvier 2003 contre 38% en juin 2000 alors qu'en juin
2003, 52,5 % des prêts consentis par les banques commerciales au secteur
privé étaient libellés en USD contre 41% en juin 2000.
Les principaux facteurs responsables dudit
phénomène sont l'incertitude relative à la situation
politico-économique, l'utilisation de certains instruments de politique
monétaire, l'imposition d'un coefficient obligatoire de réserve
particulièrement élevé sur les dépôts en
gourdes par rapport à ceux en devises (DOURA, 2003).
Le USD remplit actuellement le rôle que devrait jouer la
gourde. Il est à la fois vecteur d'échange, unité de
compte et réserve de valeur. Cette substitution progressive du dollar
à la gourde traduit déjà une dollarisation partielle de
l'économie haïtienne.
Conséquences d'une
éventuelle dollarisation intégrale de l'économie
Une éventuelle dollarisation intégrale
engendrait des effets positifs et négatifs au niveau de
l'économie haïtienne à l'instar de l'Argentine vers
les années 1990.
Effets positifs d'une
éventuelle dollarisation
· Elle évite la dévaluation de la gourde
par rapport au dollar due à la stabilité monétaire
générée au niveau du pays favorable aux IDE
(Investissements Directs Etrangers) ;
· Elle entraîne un accroissement des
dépôts dans les banques locales accompagné de taux
d'intérêt plus faible sur les investissements ;
· Une diminution du risque d'inflation car les
déficits publics ne pourraient plus se financer par création
monétaire
Effets négatifs d'une
éventuelle dollarisation
Elle réduit l'autonomie monétaire conduisant
à la perte de l'indépendance de la politique monétaire
d'Haïti. Les autorités monétaires nationales seraient dans
l'impossibilité de se servir du taux de change pour amortir les chocs
externes. De Bernis considère la dollarisation comme le cas pathologique
d'une nation dominée et désarticulée au point que sur son
espace géographique circule une monnaie étrangère qui y
sert de moyen d'échange. Enfin, la dollarisation induirait une
vassalisation de l'économie haïtienne à celle des USA.
3-2-3-3-. Cercle vicieux de la libéralisation de
l'économie
Il est retenu dans cette étude comme la
troisième conséquence de cette crise. Ce cercle vicieux de
marginalisation et de vulnérabilité croissante érodant les
atouts socio-économiques, infrastructuraux et environnementaux provient
des tensions sociales et politiques croissantes ajoutées aux mesures
fiscales et douanières. Plus de 3,8 millions d'individus, en
majorité les ruraux, souffrent de la faim. La prévalence de cette
crise contribue à amplifier les tensions inflationnistes au niveau de
l'économie nationale.
Figure
1 : Cercle vicieux de paupérisation de l'économie par la
libéralisation
Source : Conception de
l'auteur, 2006, d'après PNUD, 2002
3-3. La
disponibilité globale
Le pays connaît une détérioration
progressive des capacités de ses exportations à financer ses
importations19(*). Cela
augmente l'insécurité alimentaire du pays surtout si l'on se
réfère au rapport entre importations alimentaires et le total des
exportations comme mesure du degré de cette insécurité.
Les importations de produits alimentaires absorberaient 78% des devises (hormis
les narcodollars) produites par les exportations.
3-3-1-. Disponibilité alimentaire
La situation alimentaire haïtienne est
caractérisée par une disponibilité alimentaire
insuffisante. Pour nourrir convenablement la population locale de 8 millions
d'habitants en l'an 2000 et répondre aux normes de la FAO (2260
calories/ personne/ jour), il fallait un total de 1,8 millions de tonnes
d'équivalent-céréale (TEC) soit 225 kg/personne/an. La
production nationale contribuait à environ 980.000 TEC (CNSA, 1996),
soit un peu plus de 50% des calories requises, les importations commerciales
500.000 TEC, et l'aide alimentaire entre 100.000-150.000 TEC. La
disponibilité alimentaire est instable dans l'espace et dans le temps,
avec un déficit structurel chronique qui se situe autour de 200.000 TEC
suite à la limitation de la production alimentaire locale due à
nombreux facteurs20(*).
3-3-1-1. Les importations commerciales
Les importations alimentaires et les exportations agricoles
ont évolué en sens inverse. En moins de vingt ans (1981-1999),
ces importations ont plus que triplé pendant que les exportations
continuent de baisser. Il n'a donc eu aucun effet multiplicateur pour les
exportations agricoles. Ces dernières ont drastiquement baissé au
profit des importations alimentaires qui désormais occupent une part
importante dans les importations totales (cf. graphe 8).
Depuis 1995, les importations alimentaires excèdent les
exportations agricoles totales qui n'arrivent à couvrir parfois qu'entre
75% et 90% de ces importations. Suite à la seconde baisse
générale des tarifs dans le cadre du programme d'ajustement
structurel, les importations alimentaires occupent le tiers des importations
totales. La baisse croissante de la production céréalière
(plus de 30% de la production par habitant 1992-2001), amplifie la
dépendance alimentaire du pays et rend difficile sa sortie de cette
situation d'asphyxie des importations.
3-3-1-2. L'aide alimentaire
Le volume d'aide alimentaire subit des fluctuations inter
annuelles. Selon le tableau ci-dessous, il passe de 68.000 TM en 1991 à
159.000 TM en 1994. Cette aide est fournie principalement par les USA, La
Communauté Européenne (CE), le Japon, le Canada et la France.
Tableau 1: Évolution de l'Aide alimentaire
livrée en Haïti (en TM)
Année
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
Total
|
126.890
|
105.154
|
68.117
|
99.993
|
105.250
|
159.200
|
139.060
|
129.030
|
122.230
|
114.670
|
Source: CNSA, 1999 d'après Système
International d'Information sur l'Aide Alimentaire, PAM, Juin 1998,
Pour la décade, selon la CNSA (1999), les Etats-Unis
ont contribué à un taux allant de 42% à 85% soit 70% du
total pour la décade, celle de la CE représente 9% du total et
dépasse les 10,000 TM par an depuis 1992. De leur côté, le
Japon, le Canada et la France ont fourni respectivement 7%, 6% et 4% du total
de l'aide de la décade.
IV : METHODOLOGIE
Pour atteindre les objectifs poursuivis dans la
présente étude, la méthodologie suivante a
été adoptée:
4-1-. Revue bibliographique
Elle consiste en la collecte et la consultation des documents
relatifs au travail. Divers documents ont été
sélectionnés et consultés à cet effet. La revue
bibliographique a permis de collecter des données quantitatives sur les
marchés des produits alimentaires et de change, données qui
étaient nécessaires pour les analyses statistiques et
économétriques. De plus, elle a permis dans une large mesure
d'aborder la problématique et grâce aux données
qualitatives de rédiger la revue de littérature.
4-2-. Choix de la
période et des produits
La période s'étendant de 1990 à 2004
pourrait être considérée comme une période de crise
macroéconomique en Haïti. De tous les secteurs vitaux de
l'économie frappés par cette situation alarmante, le secteur
alimentaire a été l'un des plus affectés. La
détérioration croissante de la situation alimentaire est un
facteur clef de la marginalisation des haïtiens. Cette période a
été marquée par l'accroissement de la part des
importations alimentaires dans l'offre alimentaire locale, des bouleversements
d'ordre social, politique et économique : coups d'état
politique, embargo économique, flambée des prix des produits
alimentaires et la rentrée en vigueur du système de change
fluctuant21(*).
Quant aux produits alimentaires considérés, le
choix a été fait de façon exhaustive sur la base de leur
poids respectif dans le calcul de l'Indice de Prix à l'Alimentation
(IPA). Soixante onze (71) produits composent le groupe
« Alimentation, Boissons et Tabacs » et sont retenus par
l'IHSI (Institut Haïtien de Statistique et d'Informatique) pour le calcul
de l'IPA. Ce dernier c'est-à-dire l'IPA a un poids de 49,42% dans
l'Indice de Prix à la Consommation (IPC). De ces 49,42%, la
pondération est de 4,84%, 1,64%, 5,65% et 1,09% respectivement pour le
riz, le maïs, le poulet et le haricot sec. Ainsi, deux facteurs ont
motivé le choix de ces produits: leur coefficient de pondération
dans l'IPA et leur importance nutritionnelle dans la diète alimentaire
de la population.
4-3-. Collecte des données
Les données collectées pour la
réalisation de l'étude sont :
· Les données de prix moyens annuels à la
consommation des produits alimentaires : riz, maïs, poulet, haricot
sec. Les séries de données utilisées sont celles suivies
par l'IHSI.
· Le taux de change nominal moyen gourde - USD suivi par
la BRH ;
· Les données sur le volume annuel des
importations alimentaires, des productions locales, de la consommation
alimentaire pour les dits produits suivies par la FAO (Food Agricultural
Organization) et celles relatives aux aides alimentaires suivies par la CNSA.
Ces données quantitatives ont été
amplement utilisées et interviennent dans les analyses statistiques et
économétriques. Elles ont été collectées sur
la série chronologique 1990-2004.
Par contre, les données qualitatives ont
été utilisées pour rédiger la revue de
littérature.
4-4-. Traitement des données
Les données collectées ont été
soumises à une analyse en fonction des objectifs poursuivis dans la
présente étude ou pour confirmer ou infirmer les
hypothèses émises. Pour parvenir à cette fin, des outils
statistiques et économétriques ont été
utilisés. Les analyses économétriques sont
réalisées avec SPSS puis vérifiées avec Eviews. Par
ailleurs, Excel a été utilisé pour les calculs de base
dans les analyses économiques.
Les résultats sont présentés sous forme
d'équations obtenues à partir des analyses régressives
résumant la situation qui a prévalu au cours de la période
considérée. Pour chaque produit, des modèles de
régression simple ont été construits expliquant la
relation existant entre l'indice de prix du produit (riz, maïs, poulet et
haricot) et le taux de change gourde/USD.
4-5-. Méthodes d'analyse des données et
procédés de calcul
4-5-1. Part du produit
importé dans la consommation alimentaire locale
La connaissance de la part des produits alimentaires
importés dans la consommation alimentaire locale est un outil important
dans toute analyse de la situation alimentaire. Elle a permis de se renseigner
sur le niveau de dépendance alimentaire nationale vis-à-vis de
l'extérieur laquelle est importante dans la détermination du prix
intérieur. Elle est calculée sur une base annuelle pour chaque
produit considéré par la formule suivante :
Avec : Ppi : part du produit
importé en pourcentage
Vpi : volume du produit importé par
année par Haïti en TM
CA : consommation alimentaire par année en TM de
ce produit
4-5-2. Analyse de variance
Elle a été réalisée pour tester
l'égalité des moyennes des prix des produits substituables en
considérant les populations normales et les variances inconnues avec. Le rapport critique a été calculé puis
comparé au t de la table de Student au seuil de 5% pour les produits
pris deux à deux riz - maïs, poulet - haricot sec.
avec n1+ n2-2 degrés de
liberté.
Le critère de décision est de rejeter si ou sinon ne pas rejeter.
4-5-3. Les indices de prix
à l'alimentation et de taux de change
Dans le travail, l'indice de prix à l'alimentation
calculé pour chaque produit est un indice simple22(*). Il permet d'apprécier
l'inflation alimentaire. La formule utilisée pour calculer cet indice
est la suivante :23(*)
Par ailleurs, l'indice taux de change gourde par rapport au
USD est une mesure du niveau d'appréciation et / ou de
dépréciation de la gourde par rapport au dollar. Il varie en
fonction du taux de change nominal de ces deux monnaies et est calculé
ainsi : 24(*)
4-5-4-. Elasticités
d'arc et élasticités croisées
Elles ont permis de comprendre le degré selon lequel la
demande des consommateurs pour un produit répond à une variation
de prix de ce produit ou d'un autre produit quand il y a une variation
significative de prix (LECAILLON et PONDAVEN, 1998). Elles sont
calculées selon la formule :
Où qi est la
quantité demandée du produit à l'ancien prix et celle au nouveau prix.
Cependant l'élasticité partielle de l'un des
produits (riz, maïs, poulet et haricot sec) par rapport à un autre
a été calculé pour les couples de produits substituts
(exemple riz - maïs) et les couples de produits complémentaires en
vue d'appréhender au cours de la série la logique du
consommateur. En considérant le riz et le maïs
désignés par le couple (x, y), selon MALASSIS et GHERSI (1992),
cette élasticité est calculée ainsi :
Où désigne l'élasticité croisée de la demande
du riz par rapport au maïs, la variation de la consommation du riz, la variation du prix du maïs, le prix du maïs et la consommation du riz
4-5-5-. Modélisation
4-5-5-1-.
Présentation des modèles
pour t = 1990............2005
: La ième observation faite sur la variable
considérée
: Variable expliquée ou dépendante
représentant la tième observation faite sur l'indice
de prix pour le produit considéré ;
: Paramètres ou estimateurs du modèle
: Variable explicative représentant la
tième observation faite sur l'indice du taux de change de la
gourde (cotation à l'incertain) par rapport au USD
: Le terme d'erreur
Sachant que le prix à la consommation d'un bien est
lié positivement au taux de change, conformément à la
théorie économique le signe attendu est.
4-5-5-2-. Tests sur le modèle
4-5-5-2-1-. Tests de
normalité des erreurs
Ces tests nous ont permis de vérifier
l'hypothèse de la normalité des erreurs et d'effectuer les tests
de Student sur les paramètres conduisant à la validité des
modèles.
a) Tests du Skewness et du Kurtosis
Soit le moment centré d'ordre k, le coefficient de Skewness
(coefficient d'asymétrie) estet celui de Kurtosis (coefficient d'aplatissement) est. Pour vérifier les hypothèses d'existence de symétrie et d'aplatissement normal, les statistiques suivantes
ont été construites : et puis comparées à la valeur de la loi normale au seuil de
signification.
b) Test de Jarque et Bera
Si et obéissent toutes deux à des lois normales alors la
quantité suit un X2 à deux degrés de
liberté ; avec comme critère de décision,
l'acceptation de l'hypothèse H0 de normalité des
résidus au seuil au détriment de H1 sinon rejeter H0 au
profit de H1.
4-5-5-2-2-. Test de
coefficient des modèles (test du t-student)
Ce test statistique valable pour les petits
échantillons de taille choisis d'une population normale et de variance inconnue a une
importance capitale en analyse statistique et économétrique. Il
consiste à calculer un t nommé t de Student selon
l'équation qui suit une loi de Student à n-2 degrés de
liberté. Le t calculé sera ensuite comparé au
t tabulaire pour tester la signification du paramètre
a1.
4-5-5-2-3-. Test de
signification d'ensemble de la régression (test de Fisher Snedecor)
La distribution de Fisher ou Test de Fisher a aussi une grande
importance en analyse de variance et en analyse de régression.
Autrement appelé distribution du F de Fisher, le test de Fisher
s'obtient par le rapport de F variance expliquée et variance
inexpliquée. Il est calculé par les formules suivantes :
avec F* = (t*) 2 avec t* Student empirique, où F*
suit une loi de Fisher à 1 et n-2 degrés de liberté. En
fonction du coefficient de détermination R2 , F* se calcule
ainsi (n étant le nombre d'observations).
Si, on rejette l'hypothèse d'égalité des variances,
la variable xt est significative, dans le cas contraire on accepte
l'hypothèse d'égalité des variances et la variable
xt n'est pas explicative de la variable yt.
F* : Fisher empirique
SCE : Somme des Carrés Expliqués
(Variabilité expliquée)
SCR : Somme des Carrés des Résidus
(Variabilité des résidus)
4-5-5-2-4-. Test de
détection de l'autocorrélation (test Durbin-Watson)
L'autocorrélation existe quand le terme d'erreur d'une
période est corrélé avec celui d'une autre période.
Fréquente dans l'analyse des données obtenues suivant une
série temporelle, elle conduit à des estimateurs du MCO sans
biais et convergents, aux erreurs types biaisées et par
conséquent à des tests statistiques inexacts et des intervalles
de confiance biaisés. D'où une explication inadéquate des
variations de la variable Y par le modèle. Pour la détecter
l'autocorrélation on a calculé la statistique "d" de
Durbin-Watson: où d est la statistique de Durbin et Watson, l'erreur au temps t, l'erreur au temps t décalé d'une année et la carré de l'erreur au temps t.
Cette valeur calculée est comparée aux valeurs
théoriques de d notées d1 et d2 de la table
de Durbin et Watson au seuil de signification á = 0,05.
4-5-5-2-5-. Coefficient de
détermination et coefficient de corrélation partielle
Le coefficient de détermination est noté
R2. Il permettra de juger de la qualité de l'ajustement du
modèle. Son pouvoir explicatif du modèle est d'autant plus grand
que sa valeur est élevée. Il est calculé ainsi : . Tandis que pour juger du degré de corrélation existant
entre les deux indices on a procédé au calcul du coefficient de
corrélation partielle (nombre pur variant entre -1 et +1) suivant la
formule :
X : indice du taux de change de la gourde par rapport au
USD
Y : indice du prix à l'alimentation du produit
Cov(X, Y) : covariance entre X et Y ;
s(X) et s(Y) : écart type de X et écart type
de Y ;
n : nombre d'observations.
V : PRESENTATION ET
ANALYSE DES RESULTATS
Les prix à la consommation utilisés pour le
calcul de l'indice de prix pour chaque produit sont des prix moyens des prix
des variétés importées et des variétés
locales. Conformément aux objectifs, il importe d'étudier la part
des importations dans la consommation alimentaire humaine tout au long de la
série temporelle.
5-1-. Part des
importations des produits dans la consommation alimentaire locale
Le pays évolue dans une situation de déficit
alimentaire chronique depuis plus de deux décennies
particulièrement pour le riz, maïs, poulet et haricot sec. Ce
déficit est d'autant plus important en période de mauvaises
récoltes et de troubles socio-politiques. Entre 1990 et 2004, il y a eu
une amplification graduelle de cette tendance principalement pour le riz et le
poulet. Ainsi, les importations alimentaires, malgré utilisées
comme mesure palliative de ce déficit, ont amplifié l'implication
du taux de change dans la formation du prix à la consommation des dits
produits.
Tableau 2: Evolution de la part des importations des produits
dans la consommation alimentaire locale
Année
|
Part Importation
Ppi (riz)
|
Part Importation
Ppi (maïs)
|
Part Importation Ppi (poulet)
|
Part Importation
Ppi (haricot sec)
|
1990
|
60.32%
|
1.18%
|
0.79%
|
8.84%
|
1991
|
67.04%
|
0.91%
|
0.72%
|
19.35%
|
1992
|
86.31%
|
2.79%
|
2.04%
|
17.34%
|
1993
|
64.65%
|
4.04%
|
0.00%
|
16.93%
|
1994
|
57.66%
|
2.30%
|
3.23%
|
22.80%
|
1995
|
83.77%
|
21.45%
|
48.78%
|
50.46%
|
1996
|
73.40%
|
4.43%
|
63.36%
|
17.44%
|
1997
|
81.14%
|
7.30%
|
72.29%
|
20.41%
|
1998
|
79.34%
|
5.91%
|
73.26%
|
29.49%
|
1999
|
82.85%
|
6.83%
|
82.34%
|
29.52%
|
2000
|
79.55%
|
5.84%
|
66.44%
|
24.10%
|
2001
|
60.69%
|
3.76%
|
68.17%
|
26.82%
|
2002
|
84.87%
|
5.65%
|
75.14%
|
21.09%
|
2003
|
86.58%
|
4.99%
|
77.97%
|
28.77%
|
2004
|
76.04%
|
14.38%
|
67.13%
|
32.19%
|
Source : Calcul de l'auteur, 2006 selon les
données de FAO, FOASTAT, 2006
La consommation locale du riz est fortement dépendante
de l'extérieur à l'instar du poulet. Dans cette série
temporelle, la part des importations commerciales passe d'un minimum de 57.66%
en 1994 pour atteindre un maximum de 86.58% en 2003. La révision des
tarifs douaniers en 1995 a amplifié la situation. Dès lors, les
besoins de consommation sont satisfaits à plus de 73% par le riz
importé sauf pour l'année 2001 où ce chiffre était
de 60.69%.
Durant toute la période, le pays a une demande
d'importation pour le maïs relativement faible. La demande locale est
satisfaite en grande partie par la production locale. La part des importations
dans la consommation alimentaire n'atteint pas les 8% sauf pour
l'année 1995, date de la révision des structures tarifaires sur
les importations alimentaires et l'année 2004 marquée par des
agitations socio-politiques, des catastrophes naturelles, elle a atteint
respectivement 21.45% et 14.38%.
Pour le haricot sec, sur toute la série, la part de la
consommation locale satisfaite par les importations n'a pas pu atteindre les
30% sauf pour les années 1995, 1998, et 2004, les importations ont
contribué respectivement à 50.46% et 32.19% à la
satisfaction de la demande locale.
Pour ces quatre produits, après le riz, le poulet est
celui pour lequel la demande locale est fortement déterminée par
les importations suite à la restructuration des tarifs douaniers
à l'importation alimentaire entreprise en 1995. De 1990 à 1994,
le poulet importé contribuait en dessous de 3.23% à la
satisfaction de la demande locale. Cependant, de 1995 à 2004, la part
des importations a varié d'un minimum de 48.78% en 1995 à un
maximum de 82.34% en 1999.
5-2-. Evolution des prix
des produits
Selon la théorie économique, le rythme
d'évolution des prix des produits alimentaires se fait
généralement par groupe ou catégorie de produits selon que
les produits en question sont considérés comme substituables ou
complémentaires. Dans la présente étude, les quatre
produits sont considérés deux à deux substituables plus
précisément le riz peut se substituer au maïs tandis que le
poulet en partie au haricot sec dépendant de la classe sociale en
question (niveau de revenu de l'individu). Ainsi, l'on a supposé que le
prix suit une même tendance pour les produits substituables. Pour
confirmer ou infirmer cette hypothèse, une analyse de variance
basée sur la comparaison de deux moyennes s'est
révélée impérative. Elle consiste à faire
une analyse de tests d'hypothèses de deux moyennes dont les variances
des populations sont inconnues et supposées égales.
5-2-1. Cas du riz - maïs
pris comme produits substituables
La procédure adoptée pour parvenir à
cette conclusion est la suivante :
· Hypothèses à tester au seuil á=0.05
· Les échantillons sont petits n1 et
n2 = 15<30 (n1et n2 respectivement le
nombre d'observations pour le riz et le maïs)
· La statistique sur laquelle porte le test est la
différence entre les moyennes des deux séries d'observations
() respectivement la moyenne du prix du riz de la série et celle
du maïs.
· Eu égard à l'hypothèse de base, le
rapport critique a été calculé ainsi :
Ce t est distribué suivant la loi de Student avec
n1+ n2-2 degrés de liberté.
Tableau 3: Résultats des analyses de variance
Produits
|
Moyenne
|
Variance
|
T calculé
|
T lu
|
Riz
|
5.405
|
8.758
|
1.932
|
2.0484
|
Maïs
|
3.58
|
4.633
|
Poulet
|
21.22
|
109.847
|
7.608
|
2.0484
|
Haricot sec
|
8.395
|
21.397
|
Source : Calcul de l'auteur, 2006 d'après les
données du Bureau des Prix de l'IHSI, 2006, BAILLARGEON et RAINVILLE,
1978
Avec les critères de décision suivants :
rejeter H0 si t>t á/2 ; n1+ n2-2 ou t<
-t á/2 ; n1+ n2-2 sinon ne pas rejeter H0. On
déduit que pour le riz et le maïs, deux céréales
parfaitement substituables l'un à l'autre, le t calculé (1.932)
par la formule précédente est inférieur à la valeur
du t lu dans la table de Student : t>t 0.025; 28 (soit
2.0484). Ce faisant, il y a suffisamment d'évidence statistique pour
avancer l'hypothèse que le prix a suivi la même tendance centrale
pour le riz et le maïs dans la série chronologique.
5-2-2-. Cas du poulet et du
haricot sec pris comme substituables
En utilisant la même procédure ci-dessus pour le
poulet et le haricot sec, on parvient à une conclusion contraire pour
les dits produits c'est-à-dire le prix du poulet est différent de
celui du haricot sec dans la série temporelle. En ce sens, on rejette
l'hypothèse H0 de l'égalité des moyennes de
prix de ces produits au profit de H1 de la différence des
dites moyennes puisque le t calculé (7.608) pour ces deux produits est
supérieur au t>t 0.025; 28 lu sur la table de Student.
Cela ne veut pas dire pour autant que ces deux produits ne sont pas
substituables. Comme on l'avait signalé, cette substituabilité
n'est pas parfaite. Elle est limitée et est fonction de la classe
sociale en question. D'autant plus, ces deux produits font partie de deux
groupes différents de produits alimentaires. Théoriquement, cette
conclusion pourrait trouver son appui sur les travaux de MALASSIS et GHERSI
(1996) disant que suite à une augmentation du revenu des consommateurs
et une hausse des prix, on assiste à une substitution de produits
appartenant à des groupes différents (produit supérieur,
produit inférieur).
En
résumé, la première hypothèse de l'étude
ainsi déclarée: "de 1990-2004, axée sur une
tendance égale de l'augmentation significative du prix de ces principaux
produits de la consommation alimentaire locale plus précisément
les substituts : riz et maïs, poulet et haricot sec" est
confirmée en partie. Elle est vérifiée ou
confirmée pour le riz-maïs, toutefois elle est infirmée dans
le cas du poulet-haricot sec. Finalement, on infirme cette
hypothèse de l'étude.
5-3-. Analyse évolutive des prix à la
consommation et du taux de change gourde/USD
Graphique 11 : Evolution comparative des prix des
produits et du taux de change gourde/USD
0
10
20
30
40
50
60
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
Prix en gourde/livre de riz
Prix en gourde/livre de maïs
Prix en gourde/livre de poulet
Prix en gourde/livre de haricot
sec
Taux de change gourde/USD
Source : Calcul de l'auteur, 2006
Des quatre produits pris en compte par l'étude, le
poulet étant considéré comme supérieur par rapport
aux trois autres produits a connu une augmentation plus rapide de son prix. La
dépréciation continuelle de la gourde au USD souvent
intercalée d'appréciation peu considérable a
été accompagnée d'une tendance haussière des prix
à la consommation des produits riz, maïs, poulet et haricot sec.
Cependant, cette augmentation de prix à la consommation varie selon un
ordre croissant des produits dits inférieurs (maïs puis riz) aux
produits supérieurs (haricot sec puis poulet). Il importe de remarquer
que la diminution du taux de change ne s'accompagne pas nécessairement
d'une baisse des prix de ces produits car depuis 2003, la valeur du USD chute
par rapport à celle de la gourde parallèlement à une
hausse vertigineuse des prix de ces produits.
Les courbes ci-dessus montrent que le riz et le maïs sont
les deux produits pour lesquels les prix ont augmenté
modérément d'une année à l'autre. Ces produits
pouvant se substituer entre eux, l'évolution du prix de l'un a un impact
sur celle de l'autre. D'autant plus, la demande locale de riz, étant
fortement déterminée par le riz importé du dumping
américain livré sur le marché à un prix
relativement faible, contribue à influencer tant le prix des
variétés de riz locales que celui des substituts du riz.
Graphique 12 : Evolution comparée de l'indice de
prix des produits et de l'indice du taux de change
Source : Calcul de l'auteur, 2006
Ce graphique montre la tendance de deux variables plus
précisément les deux indices simples (indices
élémentaires) de la série temporelle. Les courbes de
variation de l'indice du prix alimentaire des différents produits
considérés (riz, maïs, poulet et haricot sec) en glissement
annuel ont connu une même allure dans la série chronologique. La
variation de l'indice de prix des produits a été positive pour
toute la série temporelle, exception faite pour les deux
premières années de l'ouverture totale du marché local aux
importations alimentaires en l'occurrence entre 1994-1995 et 1995-1996 et un
rare cas pour le haricot sec entre 1998-1999. Cette variation est
généralement à la hausse et rarement à la baisse.
Depuis 2002, elle est à la hausse.
L'indice du taux de change (gourde/USD) a suivi quasiment un
même cycle que les indices de prix des produits alimentaires de
l'étude. Toutefois, entre 2003-2004, les indices de prix des produits
ont augmenté de façon exponentielle (inflation alimentaire) et
parallèlement l'on a assisté à une baisse exponentielle de
la variation (jamais négative au cours de la série) de l'indice
du taux de change gourde/USD (appréciation de la gourde par rapport au
dollar).
Le tableau suivant permet de comprendre le rythme de
détérioration du pouvoir d'achat alimentaire. Par exemple, la
gourde nécessaire à l'acquisition d'une livre de riz en 1994 ne
valait que 0.91 gourde en 2000 (Indice de prix en 1994 :206.40 et celui de
2000 :227.60) avec base 1990=100.
Tableau 4 : Evolution en points et en pourcentage de
l'indice du prix à l'alimentation des produits (1990=100)
Variation indice de prix du riz
|
Variation indice de prix du maïs
|
Variation indice de prix du poulet
|
Variation indice de prix du haricot sec
|
Variation indice du taux de change
|
Année
|
En points
|
En %
|
En points
|
En %
|
En points
|
En %
|
En points
|
En %
|
En points
|
En %
|
1990-91
|
0.40
|
0.4
|
20.8
|
20.8
|
8.2
|
8.2
|
14.7
|
14.7
|
18.8
|
18.8
|
1991-92
|
16.8
|
16.7
|
35.6
|
29.4
|
31.4
|
29.0
|
-6.7
|
-5.8
|
42.4
|
35.7
|
1992-93
|
14.8
|
12.6
|
0.00
|
0.00
|
42.2
|
30.3
|
60.4
|
55.8
|
0.00
|
0.00
|
1993-94
|
74.4
|
56.4
|
77.2
|
49.4
|
58.9
|
32.4
|
91.6
|
54.4
|
33.0
|
20.5
|
1994-95
|
-18.0
|
-8.7
|
-26.2
|
-11.2
|
-28.4
|
-11.8
|
-25.9
|
-10.0
|
-5.0
|
-2.6
|
1995-96
|
-45.2
|
-24.0
|
-83.9
|
-40.5
|
-38.8
|
-18.3
|
-39.3
|
-16.8
|
20.4
|
10.8
|
1996-97
|
32.4
|
22.6
|
69.1
|
56.0
|
11.2
|
6.4
|
71.6
|
36.8
|
2.7
|
1.31
|
1997-98
|
23.6
|
13.4
|
16.1
|
8.36
|
17.1
|
9.3
|
56.5
|
21.2
|
8.8
|
4.12
|
1998-99
|
12.0
|
6.0
|
2.7
|
1.30
|
20.5
|
10.1
|
-20.4
|
-6.3
|
-3.1
|
-1.4
|
1999-00
|
16.4
|
7.8
|
28.2
|
13.3
|
18.2
|
8.2
|
9.8
|
3.3
|
44.5
|
20.4
|
2000-01
|
25.2
|
11.1
|
36.9
|
15.4
|
38.6
|
16.0
|
47.4
|
15.2
|
49.4
|
18.8
|
2001-02
|
22.0
|
8.70
|
22.2
|
8.01
|
36.8
|
13.2
|
108.4
|
30.2
|
43.6
|
14.0
|
2002-03
|
74.8
|
27.2
|
134.2
|
44.9
|
88.9
|
28.2
|
80.0
|
17.1
|
175.1
|
49.3
|
2003-04
|
215.2
|
61.5
|
231.5
|
53.5
|
147.2
|
36.4
|
110.5
|
20.2
|
-15.4
|
-2.9
|
Source : Calcul de l'auteur 2006
Les variations en point et en pourcentage calculées
respectivement par la différence entre l'indice de prix du produit pour
l'année 2 et celui de l'année 1 et le rapport (indice de prix du
produit année 2 - indice de prix du produit année 1) /indice
de prix du produit année 1 montrent que leurs valeurs sont
majoritairement positives pour tous les produits. Il faut remarquer qu'elles
sont négatives pour les deux premières années de la
libéralisation totales des importations, suite à la hausse
spontanée de la part des importations dans la consommation alimentaire
locale. Cependant, pour le haricot sec, cette variation a été
négative pour les années 1992 et 1999.
Graphique 13: Evolution de l'indice du taux de change en
points et en pourcentage
Source : Calcul de l'auteur, 2006
ITC : Indice du taux de change gourde/USD
Dans la série chronologique 1990-2004, le taux de
change de la gourde par rapport au dollar a connu de fortes fluctuations
à la hausse et à la baisse. Sur la base du graphique
précédent, les variations en points et en pourcentage
évoluent dans le même sens. La variation en points permet de voir
la prise ou la perte de valeur des deux monnaies (gourde et dollar
américain) de l'une par rapport à l'autre. Entre 1990 et 1999, on
a constaté une alternance de dépréciation (allure vers le
haut) et d'appréciation (allure vers le bas) de la gourde par rapport au
dollar. Entre 1999 et 2003 (période d'intensification des troubles
socio-politiques), la gourde s'est dépréciée suivant un
rythme exponentiel par rapport au USD. Cependant entre 2003-2004, la gourde a
pris rapidement de la valeur en points et en pourcentage par rapport au dollar
d'où son appréciation.
5-4-. L'approche
d'élasticités de la demande
5-4-1-. Elasticités
d'arc des produits
Applicables dans le cas des variations significatives de prix,
comme c'est le cas pour les produits ici considérés, elles ont
permis de trouver les valeurs suivantes pour les coefficients dans la
série.
Tableau 5: Coefficients d'élasticités d'arc du
riz, maïs, poulet et haricot sec
Année
|
ç riz
|
ç maïs
|
ç poulet
|
ç haricot sec
|
1990-91
|
- infini
|
0.83%
|
-1.65%
|
0.96%
|
1991-92
|
-0.20%
|
0.97%
|
0.21%
|
-0.95%
|
1992-93
|
3.05%
|
-0.42%
|
-0.08%
|
-0.48%
|
1993-94
|
0.10%
|
0.09%
|
1.33%
|
0.20%
|
1994-95
|
-0.25%
|
-0.28%
|
-3.03%
|
-0.06%
|
1995-96
|
-0.43%
|
-0.07%
|
-0.90%
|
0.66%
|
1996-97
|
0.28%
|
0.05%
|
4.45%
|
0.25%
|
1997-98
|
-0.75%
|
0.09%
|
3.62%
|
-0.37%
|
1998-99
|
1.93%
|
0.12%
|
4.24%
|
-0.52%
|
1999-00
|
0.81%
|
0.30%
|
-6.78%
|
-3.10%
|
2000-01
|
0.24%
|
0.94%
|
0.36%
|
-0.17%
|
2001-02
|
1.38%
|
-4.65%
|
2.17%
|
-0.25%
|
2002-03
|
0.49%
|
0.18%
|
0.49%
|
0.35%
|
2003-04
|
-0.29%
|
-0.34%
|
-1.15%
|
-0.21%
|
Source : Calcul de l'auteur, 2006, d'après les
données de FAOSTAT 2006, IHSI, 2006.
Pour le riz, en un seul point la
demande du riz est parfaitement élastique par rapport au prix. Elle est
élastique en 1, 3 et 6 point (s) respectivement pour le maïs, le
poulet et le haricot sec. En ces points, une augmentation du prix de 1% a
entraîné une diminution de la demande de plus de 1%. Elle accuse
une relative inélasticité en 5, 4, 2 et 8 points respectivement
pour le riz, le maïs, le poulet et le haricot sec. Ces points supposent
qu'une augmentation du prix de 1% a été traduite par une
diminution de la demande de moins 1%. En tous les autres points, 8 pour le riz,
9 pour le maïs, 8 pour le poulet et 5 pour le haricot sec, la demande a
été inélastique conformément à la
théorie économique relative à la demande alimentaire.
5-4-2-. Elasticités
croisées de la demande des produits
Elles sont utilisées pour quantifier les effets du jeu
des rapports de prix sur les demandes relatives de ces produits. Les valeurs
des coefficients présentés dans le tableau suivant ont
été calculées suivant cette logique : le riz et le
maïs, le poulet et le haricot sec sont considérés comme des
substituts tandis que, le riz et le haricot sec, le maïs et le haricot
sec, le riz et le poulet, le maïs et le poulet comme des
complémentaires.
Tableau 5: Coefficients d'élasticités
croisées
Année
|
|
|
|
|
|
|
1990-91
|
-0.55
|
-0.82
|
2.11
|
-0.79
|
-1.44
|
2.11
|
1991-92
|
-0.20
|
-0.91
|
0.50
|
0.51
|
-0.10
|
0.50
|
1992-93
|
3.30
|
-0.04
|
-0.17
|
0.77
|
1.42
|
-0.17
|
1993-94
|
0.10
|
0.83
|
0.11
|
0.09
|
0.14
|
0.11
|
1994-95
|
-0.22
|
-4.69
|
-0.26
|
-0.23
|
-0.20
|
-0.26
|
1995-96
|
-0.31
|
-1.18
|
-0.20
|
-0.74
|
-0.68
|
-0.20
|
1996-97
|
0.11
|
0.88
|
0.36
|
0.16
|
0.92
|
0.36
|
1997-98
|
-1.14
|
1.80
|
0.07
|
-0.42
|
-0.96
|
0.07
|
1998-99
|
7.37
|
-8.21
|
0.02
|
-1.71
|
1.05
|
0.02
|
1999-00
|
0.48
|
-13.01
|
0.45
|
1.92
|
0.76
|
0.45
|
2000-01
|
0.16
|
0.36
|
0.96
|
0.17
|
0.16
|
0.96
|
2001-02
|
1.70
|
1.03
|
-2.21
|
0.43
|
0.98
|
-2.21
|
2002-03
|
0.28
|
0.75
|
0.24
|
0.73
|
0.44
|
0.24
|
2003-04
|
-0.24
|
-1.49
|
-0.37
|
-0.64
|
-0.36
|
-0.37
|
Source : Calcul de l'auteur, 2006 selon les
données de FAOSTAT 2006, IHSI, 2006
Ce tableau montre que le maïs a des coefficients de
substitution élevés dans la série temporelle par rapport
au riz. Etant substituables l'un à l'autre, sur la base des valeurs
positives, on constate qu'une augmentation de 10% du prix du maïs a
dû entraîner une augmentation de la demande du riz de 33%, 1.1%,
73.7%, 4.8%, 1.6%, 17% et 2.8% respectivement les périodes 1992-93,
1993-94, 1996-97, 1998-99, 1999-00, 2000-01, 2001-02 et 2002-03 pour la
série prise en compte dans l'étude.
Pour les coefficients de substitution poulet et haricot sec,
presque le même constat a été fait. Mais dans ce cas
précis, une augmentation du prix du haricot sec de 10% a provoqué
une augmentation de la consommation du poulet de 8.3%, 8.8%, 18%, 3.6%, 10.3%
et 7.5% respectivement pour les périodes 1993-94, 1996-97, 1997-98,
2000-01, 2001-02 et 2002-03.
Les coefficients de complémentarité entre
maïs et haricot sec accusent des valeurs élevées (5 valeurs
négatives). En ce sens, une croissance du prix du haricot sec de 10% a
entraîné une diminution respective de la consommation du maïs
de 1.7%, 2.6%, 2%, 22.1% et 3.7% pour les périodes 1992-93, 1994-95,
1995-96, 2001-02 et 2003-04. Un raisonnement analogue à celui fait pour
le maïs et haricot sec peut être fait pour les trois (3) autres
colonnes du tableau où les coefficients calculés concernent des
produits complémentaires.
Ces produits tout en les supposant comme substituables deux
à deux, montrent qu'ils sont aussi complémentaires entre eux et
vice-versa tenant compte du nombre de coefficients positifs
(substituabilité) et négatifs (complémentarité)
obtenus. Cette situation pourrait être expliquée par la
diversité des variétés qui existent dans chacun de ces
produits alimentaires (variétés importées,
variétés locales) et aussi aux prix utilisés qui sont des
prix moyens agrégés.
5-5-.
Modélisation
5-5-1-. Présentation
des modèles
Quatre produits ayant une pondération importante dans
le calcul de l'indice des prix à l'alimentation ont été
choisis pour conduire cette étude. Les modèles de base
utilisés sont des modèles linéaires simples dont la
présentation générale est la suivante :
Yt = a0 + a1Xt +
åt pour t = 1990............2005
: La tième observation faite sur la variable
considérée
: Variable expliquée ou dépendante
représentant la tième observation faite sur l'indice
de prix du produit considéré ;
: Paramètres ou estimateurs du modèle
: Variable explicative représentant la
tième observation faite sur l'indice du taux de change de la
gourde (cotation à l'incertain) par rapport au USD
: Le terme d'erreur
5-5-2-. Hypothèses des
modèles
Le modèle de régression linéaire pour
chaque produit sera accepté comme valable que si les hypothèses
suivantes sont vérifiées en accord au principe
général de la régression linéaire simple
(BOURBONNAIS, 2005)
H1 : le modèle est linéaire en
Xt (ou n'importe quelle transformation de Xt)
H2 : les valeurs Xt sont
observées sans erreur (X, non aléatoire)
H3 : E (åt) = 0,
l'espérance mathématique de l'erreur est nulle : en moyenne
le modèle est bien spécifié et donc l'erreur moyenne est
nulle
H4 : E () = ó2å, la variance de l'erreur est
constante : le risque de l'amplitude de l'erreur est le même quelle
que soit la période
H5 : E
(åtåt') = 0 si t ?t', les erreurs sont non
corrélées ou indépendantes : une erreur à
l'instant t n'a pas d'influence sur les erreurs suivantes
H6 : Cov (xt, åt)
= 0 l'erreur est indépendante de la variable explicative.
5-5-3-. Estimation des
modèles
Les modèles sont estimés pour chaque produit
pris isolément. Sur ce, un modèle de régression
linéaire simple mettant en relation l'indice de prix (année
1990=100) pour le riz, le maïs, le poulet et le haricot sec et l'indice de
taux de change nominal gourde/USD (Année 1990=100) a été
construit.
Pour chacun de ces produits, l'indice de son prix, noté
Yt, est analysé par rapport à l'indice du taux de
change de la gourde /USD (Xt). Ces deux indices sont deux
indices simples ayant tous deux leur poids respectif dans le calcul des indices
composites suivant : Indice des Prix à la Consommation et l'Indice
de Taux de Change Effectif de la gourde. Pour y parvenir les prix moyens
annuels de l'IHSI et les taux de change moyens de la gourde par rapport au
dollar américain de la BRH ont été utilisés pour
calculer les deux indices susmentionnés notés Yt et
Xt considérés respectivement comme variable
endogène et variable exogène.
5-5-3-1-.
Présentation des modèles de régression linéaire
Les résultats obtenus sur SPSS à partir de
l'analyse de régression ont conduit à la construction des
équations de régression linéaire simple
suivantes :
Riz :
Maïs :
Poulet :
Haricot sec :
Où désigne l'indice de prix à l'alimentation du produit en
question,celui du taux de change de la gourde par rapport au USD et le terme d'erreur mesurant la proportion de la variabilité non
expliquée par le modèle.
Pour les quatre produits : riz, maïs, poulet et
haricot sec, les signes attendus du coefficient de la variable exogène
sont tous conformes à la théorie économique
avancée. Les valeurs du paramètre du coefficient du
paramètre a1 de la variable endogène sont toutes
positives. Elles sont de 0.842, 1.026, 0.864 et 1.212 respectivement pour le
riz, le maïs, le poulet et le haricot sec. Partiellement, elles confirment
sous toute réserve25(*) l'hypothèse d'existence d'une relation
positive entre l'indice de prix à la consommation de chacun des produits
considérés et l'indice du taux de change gourde par rapport au
USD. En d'autres termes, la dépréciation de la gourde
haïtienne peut être retenue comme l'une des principales causes de la
hausse des prix des prix des dits produits sur le marché haïtien.
5-5-3-2-.Tests sur les
modèles
5-5-3-2-1-. Tests de
normalité des erreurs
a)Test du Skewness et du Kurtosis
Les hypothèses sur lesquelles sont fondés ces tests
sont:
Normalité des erreurs
Erreurs ne sont pas normales
Les écarts moyens utilisés pour le calcul des
moments centrés réduits,,et respectivement d'ordre 2, 3 et 4 ont permis d'obtenir les valeurs
suivantes 1.18 pour le coefficient d'asymétrie et 3.40 pour le
coefficient d'aplatissement. A partir de ces coefficients, on a obtenu les
statistiques suivantes et.
Ces deux coefficients étant largement inférieurs
à 1.96, les conditions de symétrie et d'aplatissement sont
vérifiées. Donc, les distributions sont normales et
l'hypothèse de normalité des erreurs est confirmée.
b) Test de Jarque et Bera
Les distributions étant normales, les valeurs des
coefficients du Skewness et du Kurtosis ont permis de calculer la statistique
de Jarque et Bera. Sa valeur est s = 3.58. Cette dernière étant
largement inférieure à 5.99 valeur de, on accepte l'hypothèse de normalité des erreurs.
Somme toute, ces deux tests ont conduit à une
conclusion identique qui est la normalité des résidus au seuil de
signification á
5-5-3-2-2-. Test de
coefficient des modèles
Pour y parvenir, il consiste à faire un test du
T-Student visant à vérifier si le coefficient de chacun de ces modèles est significativement différent
de 0. La réponse à ce problème renvoie à
éprouver l'une des deux hypothèses qui suivent :
La règle de décision au seuil á = 0.05
(test bilatéral) a été la suivante :
· Accepter au détriment de, le coefficientdu modèle de régression linéaire du produit
considéré est alors significativement différent de 0 si
· Accepter c'est-à-dire au détriment de, en ce sens, le coefficient du modèle de régression linéaire du produit
considéré n'est pas significativement différent de
zéro si.
L'analyse de régression linéaire sur SPSS
fournit les valeurs calculées suivantes pour le ratio empirique du T de
Student : , , et respectivement pour riz, maïs, poulet et haricot sec. Par
ailleurs, la valeur tabulaire sur la table de la loi de Student est de 2.1604. En comparant séparément la valeur
calculée de t pour chacun de ces produits à sa valeur tabulaire,
on constate que celui-là est supérieur à celui-ci pour les
quatre produits en question. Sur ce, on accepte l'hypothèse et on conclut que la variable explicative est contributive à l'explication de de chacun de ces produits (riz, maïs, poulet et haricot sec).
5-5-3-2-3-.Test de
signification d'ensemble des modèles de régression
Ici, il revient de prendre une décision sur la
statistique F de Fisher Snedecor. Pour y parvenir, on procède à
la comparaison de sa valeur calculée par rapport à sa valeur
tabulaire sous les hypothèses statistiques suivantes :
=> la régression est non significative
=> la régression est significative
Au seuil de signification á = 0.05 (test
unilatéral).
L'analyse de régression sur SPSS donne 65.956, 69.763,
115.675 et 152.464 comme valeurs calculées du F* empirique de Fisher
respectivement pour les produits suivants : riz, maïs, poulet et
haricot sec. Cependant, la table de la loi de Fisher Snedecor permet de lire
4.67 comme valeur de. Par comparaison, le F* empirique pour chacun de ces produits est
supérieur à.
Comme décision, on accepte au détriment de. L'évidence statistique permet de dire que le coefficient est significatif au seuil de signification á = 0.05 pour chacun
de ces produits pris isolément. Ce faisant, la régression
linéaire est significative pour tous les produits sous étude.
5-5-3-2-4-.Détection de l'autocorrélation des
erreurs
Pour éprouver l'existence d'une autocorrélation
positive d'ordre 1, on a dû recourir au test de Durbin et Watson.
Ainsi, ces hypothèses de base ont été
mises à l'épreuve :
Par suite, le DW calculé pour chaque produit
séparément a été comparé à
d1 (1.08) et d2 (1.36) théoriques de la
statistique de Durbin-Watson pour k =1 (nombre de variable indépendante)
et n = 15 (nombre d'observations pour chaque série) afin d'aboutir
à l'une des décisions suivantes :
1. : l'hypothèse d'indépendance des erreurs est
confirmée (on accepte H0)
2. : l'hypothèse d'autocorrélation des
résidus est confirmée
3. : l'hypothèse d'indépendance des résidus demeure
douteuse.
Ce test a été fait avec SPSS puis
vérifié sur Eviews. Il a permis d'obtenir pour DW les valeurs qui
suivent : 2.065, 1.811, 1.924 et 2.093 respectivement pour le riz, le
maïs, le poulet et le haricot sec. En comparant ces valeurs aux valeurs
théoriques lues sur la table de Durbin-Watson au seuil á=0.05, on
accepte H0 au détriment de H1. Enfin,
l'hypothèse de l'inexistence d'aucune autocorrélation positive
d'ordre 1 entre les résidus des modèles estimés pour ces
produits (riz, maïs, poulet et haricot sec) est confirmée.
5-5-3-2-5-.Test
d'ajustement et coefficient de détermination (corrélation)
Les valeurs du coefficient de détermination
ajusté sont 0.835, 0.843, 0.899 et 0.921 respectivement pour le riz, le
maïs, le poulet et le haricot sec. En ce sens, la variation de l'indice du
taux de change de la gourde par rapport au dollar américain explique
83.50%, 84.30%, 89.90% et 92.10% de la variabilité totale de l'indice de
prix respectivement pour le riz, le maïs, le poulet et le haricot sec. Les
valeurs respectives de 16.50%, 15.70%, 10.10% et 7.90% restant pour les
modèles pris dans le même ordre peuvent être
attribuées à des facteurs inclus dans les termes d'erreurs.
Utilisant la relation existant entre le coefficient de
détermination et celui de corrélation en analyse de
régression et sachant que ce dernier est lié à la pente de
la droite de régression et au signe de l'estimateur a1, on
peut présenter les valeurs du coefficient de corrélation.
Celles-ci sont les suivantes : 0.914, 0,918, 0.948 et 0.960 et sont tous
positifs.
En référence aux résultats, il existe une
corrélation positive forte entre les deux variables de tous les
modèles estimés pour les différents produits. Ce faisant,
il existe selon toute évidence une relation de cause à effet
entre l'indice de prix de ces produits et l'indice de taux de change nominal de
la gourde par rapport au USD conformément à la théorie
économique.
5-5-4-. Conclusion
partielle
Les distributions étant normales selon les tests de
normalité, le paramètre a1 des différents
modèles étant significativement différent de zéro
pour les différents produits selon les tests de Student, de
signification d'ensemble des régressions, ensuite, le test de
détection d'autocorrélation des erreurs de Durbin et Watson a
permis de voir qu'il n'existe aucune corrélation des résidus et
enfin, l'analyse faite sur le coefficient de corrélation partielle a
révélé l'existence d'une forte corrélation positive
entre l'indice de prix de chaque produit et l'indice du taux de change
gourde-USD avec l'année 1990 prise comme année de base, on est
finalement amené à conclure que les fluctuations à la
hausse des prix de ces produits est fonction de la détérioration
de la valeur de la gourde. En d'autres termes la dépréciation de
la gourde par rapport au dollar américain est contributive de la hausse
des prix de ces produits distribués sur le marché
haïtien.
VI: CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
Haïti, petit pays insulaire
du continent américain, fait face à des problèmes
socio-économiques majeurs. L'offre agricole ne pouvant s'adapter
à la demande conduit la population vers une situation
d'insécurité alimentaire chronique. Bien que l'agriculture
absorbe 66% des actifs, à cause des goulots d'étranglement
auxquels sont confrontées les exploitations, elle n'arrive pas à
assurer adéquatement la survie de ses dépendants. Cette situation
provoque la non reproduction de la quasi-totalité des exploitations
agricoles débouchant sur une migration massive des ruraux, une baisse
drastique de la production locale, une hausse incontrôlable des
importations alimentaires depuis les années 1995, une chute des
exportations agricoles et alimentaires se traduisant par un déficit
chronique de la balance commerciale.
Pour pallier aux
déséquilibres internes et externes, nombreuses sont les mesures
de politique économique qui ont été prises par les
autorités haïtiennes en vue de répondre aux nouvelles
exigences du marché international. Parmi ces mesures, l'on retient la
libéralisation des importations alimentaires, l'adoption du
système de change flottant. Cette première mesure affecte le
niveau de compétitivité de la production agricole et alimentaire
de ce pays à déficit vivrier et alimentaire. De l'autre
coté, le déficit commercial engendre une sortie importante de
capital, une dépréciation de la monnaie nationale par rapport
à celle des USA, une instabilité du taux de change et des prix et
la détérioration progressive du pouvoir d'achat de la population.
Face à cette tendance contrastée, l'on a assisté à
une dollarisation partielle de l'économie de 1990-2004. Il est
susceptible que celle-ci paupérise davantage l'économie nationale
si l'on n'envisage pas des mesures adéquatement adaptées.
Selon CAMPBELL, BRUE et
TREMBLAY (1994), même en période d'hyperinflation, les prix ne
suivent pas le même rythme d'évolution pour tous les produits. Tel
a été le cas d'Haïti de 1990 à 2004 puisque
conformément à cette théorie économique relative
à l'inflation, parmi les quatre (4) produits pris en compte dans la
présente étude, les prix de deux d'entre eux en l'occurrence le
riz et le maïs, deux céréales de base dans la consommation
alimentaire locale et substituables l'un à l'autre ont augmenté
suivant un même rythme. Par ailleurs, les prix du poulet et du haricot
sec, deux substituts, ont augmenté de façon indépendante.
Ceci traduirait des possibilités limitées de substitution entre
ces deux derniers produits car ceux-ci n'exercent pas les mêmes fonctions
physiologiques (Malassis et GHERSI, 1992).
Utilisant 1990, date du démarrage des premières
expériences du pays avec le régime politique démocratique
et la fin du fragment officiel du marché des changes, comme année
de référence pour le calcul des indices simples du prix des
produits (riz, maïs, poulet et haricot sec) et du taux de change
gourde /USD, on est parvenu à estimer quatre (4) modèles
significatifs de régression linéaire simple dont un (1) pour le
riz, un (1) pour le maïs, un (1) pour le poulet et l'autre pour le haricot
sec. Chacun de ces modèles met en relation l'indice de prix du produit
à l'indice du taux de change gourde par rapport au dollar (année
1990=100) pour la série temporelle 1990-2004.
La consommation alimentaire (riz, maïs, poulet et haricot
sec) locale étant fortement tributaire des importations
particulièrement celles provenant des USA, leurs prix à la
consommation pour ces produits sont par conséquent fortement liés
au taux de change gourde/USD. Cela est en conformité avec les
théories économiques car les entreprises importatrices d'aliments
dans leurs échanges commerciaux avec les USA sont contraintes
d'utiliser le USD comme monnaie de facturation entraînant une
incorporation du taux de change dans la formation du prix à la
consommation. Toutefois, la corrélation partielle entre les deux
variables de l'analyse varie d'un produit à l'autre. Elle varie de
façon croissante dans l'ordre suivant pour les produits : riz -
maïs- poulet- haricot sec dont les valeurs respectives sont 91.4%, 91.8%,
94.8% et 96.0%. Cela montre clairement que cette variation est plus faible pour
les céréales que pour les deux autres produits. Ce faisant, la
hausse du taux de change a entraîné directement un
renchérissement du prix de ces produits importés entraînant
un gonflement des prix sur le marché local de ces quatre produits
alimentaires puisque localement c'est le USD qui norme les prix alimentaires de
1990 à 2004. Tout compte fait, la dépréciation de la
gourde par rapport au dollar américain peut être retenue sans
aucun doute comme un facteur déterminant des tensions inflationnistes
alimentaires dans un contexte économique marqué par une relative
stagnation de l'offre alimentaire face à une demande excédentaire
satisfaite par les importations induite par la croissance démographique.
Cette situation n'est pas sans conséquence sur les
conditions d'approvisionnement des ménages. Celles-ci sont variables
suivant les catégories socio-économiques. Ainsi, chez les
ménages les plus pauvres, la hausse de prix de ces produits alimentaires
imputable essentiellement à la détérioration de la valeur
de la gourde par rapport au dollar diminue incontestablement leur
accessibilité à ces produits.
En ce qui a trait aux habitudes alimentaires, des
substitutions se sont opérées. Il s'agit le plus souvent des
substitutions du maïs au riz importé, du haricot sec au poulet
à consommation réduite chez les ménages à
très faible revenu et le recours à l'alimentation de rue par bon
nombre d'entre eux. Dans cette substitution, la place du riz importé est
devenue importante en préparation avec du haricot sec surtout dans la
restauration populaire.
Dans l'ensemble, cette étude nous a permis de mieux
comprendre la relation causale existant entre la dépréciation de
la gourde et la hausse des prix de ces produits alimentaires. De plus, elle
peut être considérée comme un outil permettant de
comprendre la consommation de ces produits d'une part sur la base de
l'interdépendance des prix ou des prix relatifs
(élasticité croisée de la demande) et d'autre part, par
suite d'augmentation des prix de ces produits pris isolément
(élasticité demande - prix).
N'étant pas prises en compte toutes les variables
explicatives de la relation existant entre l'érosion du pouvoir d'achat
alimentaire et l'érosion monétaire au cours de la période
d'étude, marquée surtout par des bouleversements socio-politiques
intenses et répétitifs, d'autres études en ce sens
s'avéreraient nécessaires afin de parvenir à une
conclusion beaucoup plus pertinente.
Face à cette situation marquée par la
dépendance alimentaire externe du pays, l'instabilité incessante
du taux de change de la monnaie locale, la hausse continuelle des prix de ces
produits alimentaires, il est impérieux de formuler les recommandations
suivantes :
· Renforcer, par les différents acteurs du
secteur, les capacités productives des branches suivantes : riz,
maïs, poulet et haricot sec en vue de favoriser la
compétitivité de ces produits dans les échanges
commerciaux à l'échelle nationale et atténuer le
problème d'inaccessibilité alimentaire à laquelle font
face la plupart des consommateurs, particulièrement ceux évoluant
en dessous du seuil de pauvreté ;
· Développer des créneaux d'exportation
avec les principaux partenaires commerciaux du pays particulièrement les
USA pour les produits alimentaires biologiques présentant une demande
forte à l'échelle internationale tels que riz local et
mangues, pour lesquels le pays est doté d'un certain avantage
comparé en vue de contrebalancer le déficit de la balance
commerciale, de favoriser l'injection de USD au niveau de l'économie
haïtienne et de permettre au pays de bénéficier des
avantages de la libéralisation.
· Relever le tarif douanier sur ces quatre produits
alimentaires à l'instar du CARICOM en vue de protéger
l'agriculture locale. Cette mesure freinerait la chute de la production et des
pertes d'emplois dans le secteur. La mise en place d'un cadre légal
ajouté à cette mesure stopperait les importations massives par
contrebande et leurs répercussions négatives sur la balance
commerciale ;
· Renforcer les capacités institutionnelles du
Ministère du Commerce en vue de lui permettre de remplir efficacement sa
fonction.
VII :
BIBLIOGRAPHIE
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1. ALBERTINI Jean-Marie et SILEM Ahmed.
Lexique d'Economie. 8e Edition
Dalloz., Toulouse, 713p., Juin 2004.
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de la Statistique. Editions Addison-Wesley. Université de Moncton,
Canada, 585p., 1992.
3. BOYER Jean Claude. De Dures
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2004.
4. BALASSA, B. The Purchasing-Power Parity
Doctrine: A Reappraisal, Journal of Political Economy. Vol.72. no 6.
p.584-596, 1964.
5. BAILLARGEON, Gérald. Techniques
Statistiques. Les Editions SMG. Université du Québec
à Trois Rivières, 542p., 1984.
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Jacques. Statistique Appliquée: Tests Statistiques,
Régression et Corrélation. Les Editions SMG, tome 2, 594 p.,
1978.
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la Vallée de l'Artibonite. Port-au-Prince : Coordination
Nationale de Sécurité Alimentaire (CNSA), 1996
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créneaux potentiels dans les Filières Rurales Haïtiennes
(HA-T1008/ATN-FC-9052, Filière Avicole Intensive- Poulets de Chair.
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14. CHANCY Michel. Identification de
Créneaux Potentiels dans les Filières Rurales Haïtiennes
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Décote de la Gourde sur le Prix du Riz sur le Marché de la Croix
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Conjoncturels. Bulletin Trimestriel
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Analyse Micro-Economique : Théories Economiques, cours et
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Marketing: Systems, Coordination, Cashand Futures Prices. University of
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B) Liste des Sites Internet
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2. www.fao.org
3. www.cnsahaiti.org
4.
www.agora.qc.ca/mot.nf/dossiers/haiti
5. www.papda.org
6. http://www.wikipedia.org
7.
http://www.skyminds.net/economie/23_finance_internationale.php
8. ww.diplomatie.gouv.fr
9. www.imf.org
10.
http://www.indexmundi.com/en/commodities/agricultural/rice_milled/
11.
http://faostat.fao.org/faostat/collections?version=ext.&hasbulk=o&subset=agriculture
Annexe A : Glossaire
Année de base
|
Référence (date ou lieu) par rapport à
laquelle la variation relative d'un indice est mesurée
|
Arbitrage
|
Prise de position sur plusieurs marchés ou devises afin
de tirer parti d'anomalies de prix passagères et de dégager un
profit sans risque immédiat
|
Balance courante
|
Compte récapitulant les opérations
enregistrées dans la balance commerciale et la balance des invisibles
|
Change fixe
|
Système de marché libre des changes qui se
distingue ainsi du cours forcé où le marché des changes
est supprimé, et où l'Etat fixe unilatéralement la valeur
de sa monnaie
|
Change flottant
|
Système dans lequel le taux de change entre deux
monnaies est défini par le marché. Syn. Système de taux de
change fluctuants
|
Coefficient de corrélation
|
Nombre résultant du calcul d'une mesure d'association
entre deux variables ordinales ou quantitatives
|
Couverture
|
Prise de position visant à rendre certaine ou quasi
certaine la situation de l'intervenant quelle que soit l'évolution des
cours de change
|
Déflateur
|
Un déflateur est un instrument permettant de corriger
une grandeur économique des effets de l'inflation. Il s'agit ici de
corriger le PIB des effets de l'inflation.
|
Déflateur du PIB
|
Différence entre le PIB nominal et le PIB réel,
donne une image plus globale et plus exacte de l'inflation, mais ses
délais d'établissement sont beaucoup plus longs. Il a donc
surtout une valeur historique. Déflateur du PIB = PIB nominal / PIB
réel
|
Corrélation
|
Intensité de la relation entre deux ou plusieurs
variables.
|
Disponibilité alimentaire
|
Quantité suffisante et stable de nourriture
nécessaire à l'alimentation de la population humaine pour un pays
donné
|
Droit de douane
|
Le droit de douane ad valorem ou tarif nominal est la taxe
imposée sur les importations en pourcentage de leur valeur
|
Effet multiplicateur
|
Processus suivant lequel l'augmentation initiale d'une
grandeur macroéconomique produit en fin de période une
augmentation plus importante de cette même grandeur ou de la variable
qu'elle détermine
|
Elasticité
|
Rapport de la variation d'une variable et la variation d'une
autre variable
|
Elasticité d'arc
|
Mesure d'élasticité moyenne permettant
d'évaluer l'élasticité prix de la demande à partir
des valeurs observées des quantités et des prix sur la courbe de
demande perçue pour chaque produit
|
Eurodollars
|
Avoirs bancaires libellés en dollars circulant à
l'extérieur des USA entre des non résidents aux USA.
|
Flottement impur
|
Flottement du cours de change imputable à
l'intervention de la banque centrale.
|
Flottement pur
|
Flottement du cours de change, exclusif de toute intervention
officielle ou non de la banque centrale
|
IDH (Indice de Développement Humain)
|
Indicateur composite calculé par le PNUD depuis 1990
combinant le PIB réel par tête en PPA, le niveau de scolarisation
de la population adulte et l'espérance de vie à la naissance
|
Indice composite
|
Variation relative d'un ensemble d'éléments
composant un phénomène plus complexe entre deux moments
différents
|
Indice élémentaire
|
Simple rapport entre la valeur observée d'une
même grandeur à deux moments ou en deux lieux
différents.
|
Inflation
|
Déséquilibre économique
caractérisé par une hausse générale, durable,
cumulative et plus ou moins forte des prix ou par l'allongement des
délais de livraison ou des files d'attente pour un grand nombre de
produits dans les pays pratiquant la fixation administrative des prix.
|
Insécurité alimentaire
|
Incapacité qu'a un pays d'approvisionner
régulièrement sa population en aliments nécessaires
résultant de la production nationale et/ ou des importations
|
IPC
|
Indice qui cherchant à mesurer la hausse (inflation) ou
baisse (déflation) du coût de la vie, et donc l'évolution
de la valeur de la monnaie (la valeur de la monnaie diminue lorsque les prix
augmentent). Il est aussi appelé déflateur du PIB
|
Libéralisation des échanges
|
Suppression ou limitation des obstacles douaniers (tarifs
douaniers, contingentements, etc.....)
|
Motivation de transaction
|
Prise de position visant à obtenir les devises
nécessaires pour honorer un paiement
|
PIB nominal
|
Valeur des biens et services mesurée à prix
courants
|
PIB réel
|
Valeur des biens et services mesurée à prix
constants
|
Série chronologique
|
Succession de données construites concernant un
phénomène et évaluées de la même façon
pour les différentes périodes
|
Seuil de signification
|
Probabilité de faire une erreur de type 1
c'est-à-dire de rejeter l'hypothèse nulle, alors qu'elle est
vraie
|
SMI
|
Ensemble des mécanismes et des procédures
permettant d'ajuster l'offre et la demande de devises pour aboutir à la
formation d'un « prix cours de change »
|
Spéculation
|
Prise de position sur un marché et une devise en
fonction d'anticipation concernant l'évolution de la valeur de cette
devise
|
Taux de change
|
Le prix relatif d'une monnaie nationale par rapport à
une devise
|
Terme d'erreur
|
Variable aléatoire non observable régi par
l'influence d'autres variables indépendantes non prises en
considération dans un modèle
|
Test d'hypothèses
|
Processus de validation d'hypothèse
|
Vulnérabilité alimentaire
|
Fragilité ou manque de résistance
vis-à-vis des forces naturelles, politiques, économiques,
sociales et culturelles, capable de se manifester tant à
l'intérieur qu'à l'extérieur de l'espace
géographique considéré
|
Annexe B : Circuits de commercialisation du riz,
maïs, poulet et haricot sec
A) Circuits de commercialisation du riz
A-1). Circuit-type du Riz local (circuit long)
Producteur Sara locale Sara
régionale ou urbaine Détaillant Consommateur
A-2). Circuit court de commercialisation du riz
local
Producteur Sara locale
Détaillants
A-3). Circuit de commercialisation du Riz
importé
Importateur Grossistes Sarah
régionales et /ou locales Sarah locales Détaillants
Consommateurs
B) Circuits de commercialisation
B-1). Circuit de commercialisation du maïs
Producteurs Sara locales Détaillants
Consommateurs
C). Circuit de commercialisation du pois
Producteur Sara locale Sara régionale/
urbaine Détaillant Consommateur
D) Circuits de commercialisation du poulet
D-1) Circuit de commercialisation du poulet
créole
D-2). Circuit de commercialisation des poulets de chair
Annexe C : La dévaluation monétaire et
la balance commerciale : effets et facteurs
Annexe D : Evolution tendancielle de certaines
variables pour le riz, maïs, poulet et haricot sec
Annexe D-1) Production, importation, consommation
alimentaire, prix et Indice de prix du riz
(Année 1990=100 pour le calcul de l'Indice de prix)
Année
|
Production locale en TM
|
Importation en TM
|
consommation alimentaire en TM
|
Prix en gourde/livre
|
IPA du riz
|
1990
|
129.9
|
170.59
|
282.8
|
2.5
|
100.00
|
1991
|
120
|
167.41
|
249.73
|
2.51
|
100.40
|
1992
|
125.48
|
209.08
|
242.23
|
2.93
|
117.20
|
1993
|
110
|
224.02
|
346.52
|
3.3
|
132.00
|
1994
|
105
|
209.06
|
362.57
|
5.16
|
206.40
|
1995
|
100
|
310.79
|
371.02
|
4.71
|
188.40
|
1996
|
120
|
306.25
|
417.23
|
3.58
|
143.20
|
1997
|
160
|
358.57
|
441.93
|
4.39
|
175.60
|
1998
|
101.32
|
319.4
|
402.55
|
4.98
|
199.20
|
1999
|
125
|
369.13
|
445.55
|
5.28
|
211.20
|
2000
|
130
|
376.47
|
473.22
|
5.69
|
227.60
|
2001
|
103
|
294.66
|
485.48
|
6.32
|
252.80
|
2002
|
104
|
465.23
|
548.2
|
6.87
|
274.80
|
2003
|
105
|
533.51
|
616.19
|
8.74
|
349.60
|
2004
|
102
|
407.67
|
536.13
|
14.12
|
564.80
|
Source : FAOSTAT, FAO 2006, Bureau des Prix de l'IHSI
2005 et BRH 2005
Annexe D-2) Production, importation, consommation
alimentaire, prix et Indice de prix du maïs
(Année 1990=100 pour le calcul de l'Indice de prix)
Année
|
Production en TM
|
Importation en TM
|
Consommation alimentaire en TM
|
Prix en gourde/livre
|
IPA du maïs
|
1990
|
163.00
|
1.65
|
139.36
|
1.49
|
100.00
|
1991
|
190.00
|
1.49
|
163.34
|
1.8
|
120.81
|
1992
|
226.32
|
5.23
|
187.15
|
2.05
|
156.38
|
1993
|
210.00
|
7.17
|
177.68
|
2.33
|
156.38
|
1994
|
230.00
|
4.23
|
184.26
|
3.48
|
233.56
|
1995
|
220.00
|
40.76
|
189.99
|
3.09
|
207.38
|
1996
|
204.06
|
8.73
|
196.86
|
1.84
|
123.49
|
1997
|
230.00
|
14.70
|
201.39
|
2.87
|
192.62
|
1998
|
206.10
|
11.98
|
202.77
|
3.11
|
208.72
|
1999
|
250.00
|
13.87
|
203.13
|
3.15
|
211.41
|
2000
|
202.50
|
12.30
|
210.64
|
3.57
|
239.60
|
2001
|
180.00
|
9.13
|
243.11
|
4.12
|
276.51
|
2002
|
185.00
|
9.74
|
172.29
|
4.45
|
298.66
|
2003
|
198.00
|
9.19
|
183.99
|
6.45
|
432.89
|
2004
|
180.00
|
22.93
|
159.44
|
9.9
|
664.43
|
Source : FAOSTAT, FAO 2006, Bureau des Prix de l' IHSI
2005
Annexe D-3 : Production, importation,
consommation alimentaire, prix et Indice de prix du poulet
(Année 1990=100 pour le calcul de l'Indice de prix)
Année
|
Production en TM
|
Importation en TM
|
Consommation alimentaire en TM
|
Prix en gourde/livre
|
IPA du poulet
|
1990
|
6.30
|
0.05
|
6.35
|
8.95
|
100.00
|
1991
|
5.94
|
0.04
|
5.58
|
9.68
|
108.16
|
1992
|
5.76
|
0.12
|
5.88
|
12.49
|
139.55
|
1993
|
5.76
|
0.00
|
5.76
|
16.27
|
181.79
|
1994
|
8.1
|
0.27
|
8.37
|
21.54
|
240.67
|
1995
|
6.3
|
6.00
|
12.3
|
19
|
212.29
|
1996
|
5.4
|
9.34
|
14.74
|
15.53
|
173.52
|
1997
|
5.4
|
14.09
|
19.49
|
16.53
|
184.69
|
1998
|
7.2
|
19.73
|
26.93
|
18.06
|
201.79
|
1999
|
7.2
|
33.57
|
40.77
|
19.89
|
222.23
|
2000
|
7.92
|
15.68
|
23.6
|
21.52
|
240.45
|
2001
|
7.92
|
16.96
|
24.88
|
24.97
|
278.99
|
2002
|
8.1
|
24.48
|
32.58
|
28.26
|
315.75
|
2003
|
8.1
|
28.66
|
36.76
|
36.22
|
404.69
|
2004
|
8.01
|
17.26
|
25.71
|
49.39
|
551.84
|
Source : FAOSTAT, FAO 2006, Bureau des Prix de l'IHSI
2005
Annexe D-4) Production, importation, consommation
alimentaire, prix et Indice de prix du haricot sec
(Année 1990=100 pour le calcul de l'Indice de prix)
Année
|
Production en TM
|
Importation en TM
|
Consommation alimentaire en TM
|
Prix en gourde/livre
|
IPA du haricot sec
|
1990
|
95
|
8
|
90.53
|
2.85
|
100.00
|
1991
|
97
|
20
|
103.38
|
3.27
|
114.74
|
1992
|
103.52
|
19
|
109.57
|
3.08
|
108.07
|
1993
|
85
|
15
|
88.62
|
4.8
|
168.42
|
1994
|
85
|
22
|
96.5
|
7.41
|
260.00
|
1995
|
60
|
49
|
97.11
|
6.67
|
234.04
|
1996
|
82.2
|
15
|
86
|
5.55
|
194.74
|
1997
|
85
|
19
|
93.1
|
7.59
|
266.32
|
1998
|
71.7
|
25.6
|
86.8
|
9.2
|
322.81
|
1999
|
74
|
26.5
|
89.78
|
8.62
|
302.46
|
2000
|
71.65
|
19.6
|
81.34
|
8.9
|
312.28
|
2001
|
67.9
|
21.3
|
79.42
|
10.25
|
359.65
|
2002
|
68
|
15.69
|
74.41
|
13.34
|
468.07
|
2003
|
65.5
|
22.62
|
78.63
|
15.62
|
548.07
|
2004
|
61
|
24.36
|
75.67
|
18.77
|
658.60
|
Source : FAOSTAT, FAO 2006, Bureau des Prix de l'IHSI,
2005 et calcul de l'auteur 2005
Annexe E : Evolution du taux de change nominal
gourde USD sur le marche des changes haïtiens
(Année 1990=100 pour le calcul de l'indice du taux de
change gourde /USD)
Année
|
Dépôts annuels en dollars
|
Dépôts annuels en gourdes
|
Taux de change nominal moyen annuel
|
Indice du taux de change gourde/USD
|
1990
|
|
|
7.66
|
100.00
|
1991
|
84.56
|
3574.99
|
9.10
|
118.80
|
1992
|
269.06
|
4339.84
|
12.35
|
161.23
|
1993
|
635.55
|
5514.52
|
12.35
|
161.23
|
1994
|
707.27
|
6608.28
|
14.88
|
194.26
|
1995
|
1981.86
|
8280.22
|
14.50
|
189.30
|
1996
|
2654.07
|
8496.33
|
16.06
|
209.66
|
1997
|
3544.32
|
9514.42
|
16.27
|
212.40
|
1998
|
4492.17
|
10866.31
|
16.94
|
221.15
|
1999
|
5699
|
12361.04
|
16.70
|
218.02
|
2000
|
10821.13
|
14084.11
|
20.11
|
262.53
|
2001
|
10725.43
|
15395.44
|
23.89
|
311.88
|
2002
|
13766.12
|
16810.28
|
27.23
|
355.48
|
2003
|
21252.16
|
21902.73
|
40.64
|
530.55
|
2004
|
22252.16
|
25823.64
|
39.46
|
515.14
|
2005
|
29451.09
|
28292.05
|
40.45
|
528.07
|
Source : BRH, 2005 et calcul de l'auteur 2005
Annexe F : Résultats de l'analyse de
régression obtenus sur SPSS pour les produits
Annexe F-1 : Résultats de l'analyse de
régression pour le riz donnés par SPSS
Régression
Descriptive Statistics
|
Mean
|
Std. Deviation
|
N
|
yt
|
216,2133
|
118,37711
|
15
|
xt
|
250,7753
|
128,52790
|
15
|
Model Summary
b
,914
a
,835
,823
49,84704
,835
65,956
1
13
,000
2,065
Model
1
R
R Square
Adjusted
R Square
Std. Error of
the Estimate
R Square
Change
F Change
df1
df2
Sig. F Change
Change Statistics
Durbin-
Watson
Predictors: (Constant), xt
a.
Dependent Variable: yt
b.
ANOVA
b
163882,5
1
163882,505
65,956
,000
a
32301,452
13
2484,727
196184,0
14
Regression
Residual
Total
Model
1
Sum of
Squares
df
Mean Square
F
Sig.
Predictors: (Constant), xt
a.
Dependent Variable: yt
b.
Coefficients
a
5,113
29,005
,176
,863
-57,549
67,775
,842
,104
,914
8,121
,000
,618
1,066
,914
,914
,914
1,000
1,000
(Constant)
xt
Model
1
B
Std. Error
Unstandardized
Coefficients
Beta
Standardized
Coefficients
t
Sig.
Lower Bound
Upper Bound
95% Confidence Interval for B
Zero-order
Partial
Part
Correlations
Tolerance
VIF
Collinearity Statistics
Dependent Variable: yt
a.
Annexe F-2 : Résultats de l'analyse de
régression pour le maïs pour le maïs donnés par
SPSS
Annexe F-3 : Résultats de l'analyse de
régression pour le poulet donnés par SPSS
Annexe F-4 : Résultats de l'analyse de
régression pour le haricot sec donnés par SPSS
Descriptive Statistics
|
Mean
|
Std. Deviation
|
N
|
yt
|
294,5513
|
162,30628
|
15
|
xt
|
250,7753
|
128,52790
|
15
|
Annexe G : Les tables statistiques
* 1 Disponible sur
http://faostat.fao.org/faostat/collections?version=ext.&hasbulk=o&subset=agriculture
* 2 Disponible sur
http://www.indexmundi.com/en/commodities/agricultural/rice_milled/
* 3 Cette théorie a
été énoncée par I. Fischer en 1907
* 4 Rapporté sur le site
de la FMI
* 5 Tiré de G. GUISLAIN,
P. LE PAUTREMAT et J. M. LE TALLEC, 500 Citations de Culture
Générale
* 6 Taux de
référence de la BRH, une hausse de ce taux de change correspond
à une dépréciation de la gourde vis-à-vis du dollar
américain.
* 7 Le circuit de distribution
de chaque produit présenté est donné en annexe B
* 8 60.000 has de terre sont
exploitées par (70-80.000) producteurs dont 50.000 soit 60%
Artibonitiens et 20-30.000 des autres régions, ouvriers agricoles
(28.000), marchands (8.000) et autres
* 9 Disponible sur
www.cnsahaiti.org
* 10 CHANCY, Septembre 2005
b
* 11 Seuil défini par la
Banque Mondiale (BM)
* 12
www.agora.qc.ca/mot.nf/dossiers/haiti
* 13 La malnutrition chronique
contribue à des taux de mortalité infantile et
infanto-juvénile. Les déficiences en micro nutriments (fer et
l'acide folique) entraînent des anémies par carence et des
anémies sévères aux taux respectifs de 75% et 2% chez les
enfants de moins de cinq (5) ans.
* 14 75% des exploitations ont
une superficie de moins de 2 ha, d'où la limitation de l'économie
d'échelle
* 15 / IRAM ; tarification
des produits agricoles en Haïti ; 1998.
* 16 Cet indice
calculé par le FMI porte ce dernier et la Banque mondiale à
citer Haïti comme un exemple d'excellent réformateur.
* 17 Les tarifs douaniers sur
les produits agricoles ont été réduits; ils avoisinent
5,9% en moyenne dont 3% pour le riz, avec un taux de droit maximal de 15%.
* 18 Des secteurs clés
à haute valeur ajoutée (tourisme, restauration-hôtellerie)
restent inexploités.
* 19 Ce niveau de
financement varie de 70% en 1970 à 54% en 1991, 35% en 1996 et 47% en
1998 et en 1998 le total des importations était de USD 640M soit USD
234M en produits alimentaires contre des exportations de USD 299M (BRH,
1999).
* 20
http://www.50years.org/factsheets/haiti.html,
ces facteurs sont : surface cultivée (déclivité des
pentes, eau, situation foncière), main d'oeuvre agricole, microclimats,
intrants agricoles, mécanisation agricole, politiques fiscales et
douanières, absence de politique de soutien-stabilisation des prix aux
producteurs et de soutien à la demande.
* 21 Mesure de politique
monétaire prise par la BRH depuis 1991
* 22 Indice simple ou
élémentaire est égal à (valeur courante/valeur de
base)*100 selon TRUDEL et ANTONIUS (1991)
* 23 Cet indice est
calculé séparément pour le riz, le maïs, le poulet et
le haricot sec
* 24 Il s'agit d'un indice
simple prenant en compte l'échange entre gourde et USD
* 25 Elles la confirmeront
définitivement qu'après avoir testé les modèles de
chacun des produits.
|