7.3. RESULTATS
Etude préliminaire
Les valeurs moyennes de la vitesse de sédimentation, de
la fréquence cardiaque, de la tension artérielle et ses
dérivés sont rapportées au tableau 23.
La vitesse de sédimentation (72 + 52,3 mm/H) et
la fréquence cardiaque (108 + 28,7 battements/min) sont
accélérées. La tension artérielle systolique est
élevée chez 4 patients (28,57%) alors que la tension
artérielle diastolique est élevée chez tous les 14
patients (100%). La tension artérielle systolique est montée
à 180 mmHg chez un homme qui est décédé deux ans
après de méningite à cryptocoque.
Tableau 23 - Description des paramètres
mesurés et calculés
chez les noirs zaïrois atteints de SIDA
Paramètre
|
Moyenne
|
Minimum
|
Maximum
|
VS mm/H
FC/min
TAS*mmHg
TAS**mmHg
TAD*mmHg
TAD**mmHg
ÄTASmmHg
ÄTADmmHg
DiffTAj1
DiffTAj2
|
71,79 + 52,33
108,36 + 28,69
138,86 + 25,20
119,57 + 17,01
119,64 + 19,42
84,00 + 13,10
19,29 + 21,93
35,64 + 6,30
19,50 + 15,26
35,57 + 14,86
|
2
64
100
100
84
60
-20
24
|
134
145
180
150
150
104
55
50
|
TAS* et TAD* : à l'admission. TAS** et TAD** :
à la fin. Ä : variations. DiffTA : tension différentielle.
La tension est la moyenne de 10 mesures aux j1 et j2.
La figure 24 et le tableau 24 montrent l'existence des
corrélations positives et significatives entre la vitesse de
sédimentation et la tension artérielle diastolique moyenne (r =
0,844, p = 0,0001), entre la vitesse de sédimentation et la tension
artérielle différentielle (r = 0,749, p = 0,002), entre la
vitesse de sédimentation et la tension artérielle systolique
moyenne (r = 0,586, p = 0,0276), entre la vitesse de sédimentation et la
tension artérielle diastolique à l'admission (r = 0,859, p =
0,0001).
Tableau 24 - Corrélations entre VS, FC, TAS,
TAD, ÄTAD, TAS-TAD
Corrélations,p
|
VS
|
FC
|
TAS
|
TAD
|
ÄTAD
|
TAS-TAD
|
VS
TAS
TAD
ÄTAD
TAS-TAD
TAD*
|
0.586
p=0.0276*
0.844
p=0.0001***
0.749
p=0.0002**
0.22
p=0.449NS
0.859
p=0.0001***
|
0.938
p=0.0001***
|
0.758
p=0.0017**
|
0.746
p=0.0022**
0.844
p=0.0001***
|
0.712
p=0.0043**
0.033
p=0.910NS
0.891
p=0.0001***
|
0.512
p=0.06NS
0.189
p=0.518NS
0.16
p=0.585NS
|
TAS, TAD : valeurs moyennes de 210 mesures.
Outre avec la vitesse de sédimentation, la tension
artérielle systolique moyenne (129,2 +18 mmHg) est positivement
correlée avec la tension artérielle diastolique moyenne (101,8
+ 16 mmHg) (r = 0,746, p = 0,0022) et la variation de la tension
artérielle diastolique (r = 0,712, p = 0,0043).
Curieusement, la valeur moyenne de la tension
différentielle n'est pas correlée à la vitesse de
sédimentation.
Un patient a présenté à
répétition plusieurs poussées hypertensives, la tension
artérielle systolique atteignant des valeurs de 180 mmHg. La
sévérité de son déficit immunitaire a
été caractérisée par un effondrement des CD4
(100/mm3), une méningite à cryptocoque neoformans et
une insuffisance rénale aiguë. La fonction rénale de tous
les patients est restée normale au cours de l'observation.
Figure 24
Corrélation de la vitesse de sédimentation
avec la tension systolique et la tension diastolique
Nous notons une tendance à l'hypertension
artérielle à l'admission et une normalisation des chiffres
tensionnels avec élargissement de la tension différentielle
à la fin de l'observation. La tension artérielle systolique est
plus élevée à l'admission qu'à la fin de
l'observation (p = 0,02). La tension artérielle diastolique est aussi
plus élevée à l'admission qu'à la fin de
l'étude (p = 0,0000).
La tension artérielle différentielle
s'élève plus sensiblement au moment du passage au stade SIDA de
l'infection VIH (p = 0,009).
Les autres variables ne montrent pas de différence
significative (NS).
Evolution de la tension artérielle au stade
SIDA
Le tableau 25 résume les caractéristiques
générales des patients jeunes passés au stade SIDA. Le
groupe SIDA avec des complications rénales (SIDA et rein)
présente une survie médiane très écourtée
(12 mois) par rapport à celui ayant des complications cardiaques (SIDA
et coeur) (36 mois, p = 0,0000).
Le dépletion des CD4 est plus marquée chez les
patients avec HIVAN (CD4 250/mm3) que chez les patients avec
cardiopathies associées au SIDA (CD4 400/mm3), la
différence est hautement significative (p = 0,000).
Le décès de tous les patients avec SIDA et rein
à 12 mois de l'observation ne permet pas de vérifier l'effet de
la tension artérielle sur la survie.
Tableau 25 - Caractéristiques
générales des patients au stade SIDA
Variables
|
SIDA
et
rein
|
SIDA
et
coeur
|
p
|
Age (ans)
|
36,1 #177; 12,1
|
33,3 #177; 9,2
|
NS
|
Survie médiane
(mois)
|
12
|
36
|
0,0000***
|
TAS2 - TAS1 mmHg
|
36,8 + 25
|
63,7 #177; 23,2
|
0,000**
|
TAD2 - TAD1 mmHg
|
37,2 + 24,8
|
29,3 #177; 22,6
|
0,04(B=NS)
|
CD4 médiane/mm3
|
250
|
400
|
0,000**
|
TAS1, TAD1 : tension artérielle systolique et
diastolique 6 mois avant le passage au stade SIDA
TAS2, TAD2 : mesures prises 6 mois après le passage au
stade SIDA.
p non significatif après correction de Bonferonni.
La phase post-passage SIDA est marquée par une
élévation transitoire de la tension artérielle ;
après correction de Bonferonni, seules les variations de la tension
artérielle systolique montrent une différence hautement
significative entre les groupes (p = 0,000). C'est le groupe SIDA et coeur
avec une élévation transitoire de la tension artérielle
systolique au moment de passer à l'état de SIDA (TAS2 = 169,2
#177; 27 mmHg) qui présente une meilleure survie et un nombre des CD4
plus élevé que les patients avec HIVAN (TAS2 = 145,9 #177; 20,7
mmHg) ; cette tension artérielle systolique est positivement
correlée au nombre absolu des CD4 (r = 0,67, p < 0,001). Il en est
de même pour la tension artérielle diastolique.
Malgré la sévérité des
lésions rénales associées à leur SIDA, seuls 22
patients sur 83 (26,5%) ont présenté l'hypertension
artérielle transitoire contre 52 sur 87 (59,7%) chez les patients avec
cardiomyopathie dilatée et péricardite associées au SIDA,
la différence étant statistiquement significative (p <
0,05).
En comparant les patients avec cardiomyopathie dilatée
et ceux avec péricardite liquidienne dans le groupe SIDA et coeur, la
tension artérielle systolique, la tension artérielle diastolique
et la tension artérielle différentielle ne montrent pas de
différence significative.
Les valeurs des tensions artérielles systolique,
diastolique et différentielle mesurées 6 mois avant le passage au
stade SIDA n'ont pas de valeur prédictive sur la survie à
l'analyse univariée de Kaplan-Meier.
|