4.1. Plateau technique et accessibilité
En dépit de la présence de quatre centres
disposant d'un scanographe dont trois sont performants, le nombre d'examens de
scanographie cérébrale réalisés restent
insignifiants par rapport à l'incidence élevée et sans
cesse croissante des AVC en milieu hospitalier de Kinshasa (7,52,53).
Le degré d'appauvrissement de la population congolaise,
confrontée à des crises socio-politiques multiformes (54), ne
permet pas à la majorité des patients souffrant d'AVC de
bénéficier des données scanographiques. Ce qui retarde la
décision des médecins pour initier un traitement anti-coagulant
précoce.
4.2. Données épidémiologiques
Dans les pays développés d'Europe et
d'Amérique du Nord, tout comme dans les pays en émergence
économique comme le Mexique, l'AVC de type ischémique rend compte
de plus de 80% de l'ensemble des AVC (12,23,55).
Hier, l'AVC de type hémorragique était
présent dans 90% des cas au scanner (56) et dans 95% des cas à
l'autopsie (57) en Afrique en général et dans l'ordre de 55% au
scanner cérébral (36) en RDC en particulier. Dans la
présente étude, l'AVC de type ischémique tend à
égaliser voire surpasser l'AVC de type hémorragique dans les
mêmes proportions (51,8%) que celles de l'hôpital Siriraj en
Thaïlande (39). Par contre, au Nigeria l'AVC de type ischémique
estimé à 89% (58) est identique au spectre européen
(24).
L'âge avancé, la moyenne dans cette étude
tournant autour de 60ans, conséquence de l'amélioration de
l'espérance vie en dépit de la pandémie VIH/SIDA (59),
expliquerait la tendance à la suprématie de l'AVC de type
ischémique.
Le contrôle de l'hypertension artérielle
jugé récemment bon en milieu hospitalier de Kinshasa (60)
pourrait aussi expliquer la diminution de la prévalence de l'AVC de type
hémorragique. En effet, le contrôle inadéquat de
l'hypertension artérielle expliquerait la fréquence
élevée de l'AVC de type hémorragique.
La prédominance masculine dans la présente
étude confirme la vulnérabilité des hommes dans
l'hypertension artérielle (61,62).
4.3. Validité des scores de Siriraj
et d'Allen
Les données de la présente étude montrent
que la pratique clinique s'est considérablement modifiée, en
particulier en matière d'investigation des AVC. En dépit des
demandes de scanner cérébral, nombres d'investigations ne sont
pas disponibles dans notre pays, et c'est pourquoi un des objectifs
spécifiques de la présente étude a recherché
à explorer la validité du diagnostic clinique des types d'AVC par
le score de Siriraj et d'Allen.
Il s'agissait de dégager la valeur diagnostique de
chaque score en comparaison avec le diagnostic réel ou Gold standard qui
apporte le diagnostic final. Ce diagnostic final est déterminé
par le scanner cérébral considéré comme
investigation de référence.
Les résultats sur la valeur diagnostique de chaque
score ont été rapportés sous forme d'indices telles
que la sensibilité, la spécificité, la valeur
prédictive positive, la valeur prédictive négative, la
statistique Kappa (reproductibilité, valeur globale de précision,
fiabilité) et le rapport de vraisemblance.
L'avantage est que la sensibilité et la
spécificité sont des mesures indépendantes de la
prévalence de la maladie et peuvent donc être utilisées
aussi bien pour le dépistage en cas de faible prévalence que pour
le diagnostic en cas de prévalence plus élevée.
Le clinicien veut connaître en quoi le résultat
de chaque score modifie la probabilité d'un tel type d'AVC. C'est
pourquoi les valeurs prédictives l'aideront à la prise de
décision thérapeutique : faut-il instaurer
précocement l'anti-coagulation en cas d'AVC de type ischémique ou
post-poser le traitement ?
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