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Les déterminants de la qualité de l'habitat à Kinshasa. Approche par le modèle Biprobit (Probit Bivarié)

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par Christian OTCHIA SAMEN
Université de Kinshasa (UNIKIN) - Licencié en économie mathématique 2006
  

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1.3.4. Assainissement des logements

La présente section analyse le problème de l'assainissement et la salubrité des logements en examinant les types de toilettes utilisées et le mode d'évacuation des ordures.

A) Lieux d'aisances

Tableau 16: Pourcentage des ménages par type de quartiers, selon le type de toilettes utilisées

À la lumière du tableau 16, 43,15% des ménages ont comme lieux d'aisances un trou dans la parcelle contre 1,25% qui n'ont pas de toilettes. Par contre, il est clair que des grandes disparités existent à l'intérieur de chaque type de quartiers. En effet, le trou dans la parcelle est plus utilisé dans les quartiers non planifiés (56,46%) que dans les quartiers planifiés (15,69%) ou résidentiels (8,33%). Les ménages des quartiers résidentiels utilisent plus les toilettes intérieures privées avec chasse eau (67,86%) ou les toilettes extérieures privées avec chasse eau (13,10%). Comparativement aux quartiers planifiés, les toilettes les plus utilisées sont un lieu commun (34,83%) ou les toilettes extérieures privées avec chasse eau (16,38%), les latrines aménagées privées (12,93%) ou publiques (8,10%). Cette correspondance peut être illustrée par le graphique des points de ligne et colonne issu de l'analyse factorielle des correspondances suivante :

Graphique 5: Typologie des quartiers selon le type de toilettes utilisées

Source : Elaboré par l'auteur sur base de l'Enquête 123

Le graphique ci-dessus renseigne que les quartiers résidentiels sont attirés par les toilettes intérieures privées avec chasse et dans une moindre mesure par les toilettes extérieures privées avec chasse eau alors que les quartiers non planifiés sont attirés par les trous dans la parcelle ou par l'absence de toilettes. Par contre, les quartiers non planifiés sont repoussés par les communs ménages et les latrines aménagées. Les quartiers planifiés quant à eux sont attirés par les toilettes intérieures et extérieures privées avec chasse eau et les latrines aménagées. C'est ainsi que le trou dans la parcelle et l'absence de toilettes sont sous-représentés dans les quartiers planifiés et résidentiels (respectivement 63,64%, 86,20% et 80,69%, 100%) alors qu'ils sont surreprésentées dans les quartiers non planifiés (respectivement 30,83% et 41,21%)

Tableau 17: Taux de liaison entre le type de toilettes utilisées et le type de quartiers

Cette lecture dénote encore qu'en matière d'aisance, les quartiers résidentiels et planifiés bénéficient d'une infrastructure adéquate, contrairement aux quartiers non planifiés où c'est à la charge des ménages de se créer un environnement propice. Or, la faiblesse de revenu et par conséquent tous les autres maux dont sont victimes la plupart de la population de Kinshasa font que celle-ci puisse accepter d'utiliser ne fût-ce qu'un trou ou pis encore ne pas avoir un lieu d'aisance. C'est ainsi que le rapport MICS2 (2001 : 34) compte 46% des ménages dans l'ensemble du pays qui utilisent les toilettes hygiéniques35(*). Cette proportion s'abaisse à moins de 10% de ménages qui ont accès à des toilettes hygiéniques si l'on ne tient pas compte des latrines traditionnelles couvertes.

B) Evacuation des ordures

Plusieurs moyens sont utilisés par les ménages de Kinshasa pour évacuer leurs ordures. Ces moyens sont généralement l'utilisation d'un service public ou privé, l'incinération, l'enfouissement, le jet sur la voie publique ou dans un cours d'eau ou encore dans un dépotoir sauvage et enfin en compost ou fumier.

Tableau 18: Pourcentage des ménages par type de quartiers, selon le mode d'évacuation des ordures

Au regard du tableau 18, 22,68% des ménages enfouissent les ordures contre 20,42% des ménages qui les jettent dans un dépotoir sauvage. Le jet dans le dépotoir sauvage est plus prononcé dans les quartiers non planifiés (23,71%) que dans les quartiers planifiés (14,66%) et les quartiers résidentiels (4,76%). Ces deux derniers, à savoir les quartiers résidentiels et les quartiers planifiés, utilisent plus les services public ou privé (54,76% contre 45,52%). Cette pratique tient toujours à la présence des infrastructures de salubrité qui existence encore dans ces quartiers. Par ailleurs, les quartiers non planifiés sont souvent des laissé-pour-compte. Pour bien cerner ce problème, nous présentons dans le graphique suivant, la visualisation du mode d'évacuation des ordures dans les quartiers non planifiés, selon l'ordre de grandeur décroissante.

Graphique 6: Pourcentage des ménages de quartiers non planifiés, selon le mode d'évacuation des ordures

Source : Elaboré par l'auteur sur base de l'Enquête 123

Selon ce graphique, 29,22% des ménages enfouissent leurs déchets alors que 23,71% les jettent dans un dépotoir sauvage. Par ailleurs, 16,16% pratiquent l'incinération pendant que 11,86% les transforment en compost ou fumier. Près de 8,05% des ménages jettent leurs déchets sur la voie publique et 6% dans le cours d'eau. Enfin, seulement 3,03% des ménages utilisent le service public ou privé et 1,98% utilisent les autres modes d'évacuation non mentionnés.

Ces chiffres peuvent nous montrer l'état sanitaire dans lequel se trouvent les ménages de Kinshasa, plus précisément dans les quartiers planifiés et non planifiés. Selon le rapport MICS2 (2002 : 37), près de 60% des ménages congolaises et près de 40% des ménages Kinois ne font pas usage de moyens hygiéniques36(*) pour se débarrasser des ordures ménagères. Cette pratique contribue à la pollution du cadre de vie des ménages. C'est ainsi que Kinshasa est devenue une des plus grandes villes les plus sales du monde37(*).

* 35 Par toilettes hygiéniques, le rapport MICS2 entend les toilettes connectées au système d'égouts et les toilettes à chasse d'eau, les latrines améliorées - latrines à évacuation, les latrines à ventilation ainsi que les latrines traditionnelles couvertes.

* 36 Par moyens hygiéniques d'évacuation des ordures, MICS2 entend le service organisé, l'incinération, l'enfouissement et le compost ou fumier.

* 37 Kinshasa a cédé à son ancienne appellation «Kin la belle » et est devenue «Kin la poubelle »

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