I.11. les Institutions de Micro Finance (I.M.F.)
En termes simples, une institution de micro finance est
une organisation qui offre des services financiers à des
personnes à revenus modestes qui n 'ont pas accès ou
difficilement accès au secteur financier formel.
Au sein du secteur, le terme institution de micro finance
renvoie aujourd'hui à une grande variété d'organisations,
diverses par leur taille, leur degré de structuration et leur statut
juridique (ONG, association, mutuelle/coopérative d'épargne et de
crédit, société anonyme, banque, établissement
financier etc.).
Selon les pays, ces institutions sont
réglementées ou non, supervisées ou non par les
autorités monétaires ou d'autres entités, peuvent ou ne
peuvent pas collecter l'épargne de leur clientèle et celle du
grand public. L'image que l'on se fait le plus souvent d'une IMF est celle
d'une ONG « financière », une organisation totalement et
presque exclusivement dédiée à l'offre de
services financiers de proximité qui vise à assurer l'auto
promotion économique et sociale des populations à faibles
revenus.
La Rentabilité de la Micro Finance
La micro finance peut -elle être rentable ? Oui.
Contrairement aux idées reçues, certains investisseurs
commerciaux considèrent aujourd'hui que la micro finance présente
un niveau de risque faible pour un retour sur investissement acceptable. Bien
entendu, cela concerne << le haut du panier >> des institutions de
micro finance, celles qui sont les plus développées, celles qui
sont arrivées à maturité et qui travaillent dans des
conditions réelles.
Les rapports de rating et d'évaluation externe de
performance de ces institutions attestent en effet des marges de
rentabilité dégagées. Certains pensent d'ailleurs qu'il
s'agit de la seule trajectoire à suivre si l'on veut avoir une
croissance massive du nombre de clients. D'autres s'inquiètent par
contre de ce qu'un souci excessif de la recherche du profit en micro finance
pousse les IMF à changer leur segment cible de clients et à
servir une clientèle plus aisée capable d'absorber des montants
de prêt plus importants.
Dès lors, ces institutions ne rempliraient plus leur
mission originale, c'est-à-dire de permettre aux pauvres de sortir de
leur situation de précarité. D'où la tendance aujourd'hui
de développer également des instruments de mesure des
performances sociales de ces institutions en complément de ceux
habituellement utilisés pour mesurer leurs performances
financières.
Le Rôle du gouvernement dans le développement
de la micro finance
Jusque récemment, les gouvernements estimaient
généralement que c'est de leur devoir et de leur
responsabilité de prendre une part active au << financement du
développement >>, et ce en conduisant par exemple de vastes
programmes de crédit pour les populations défavorisées
(rurales en particulier). Ces dispositifs, généralement fort
coûteux, ont toutefois rarement démontré une réelle
efficacité et il existe très peu d'exemples ou le crédit
distribué aux pauvres par l'Etat ou ses démembrements ait
été récupéré à un coût
relativement acceptable.
Aujourd'hui, la tendance consiste à ne plus intervenir
directement mais plutôt à faire appel à des
opérateurs spécialisés en micro finance. Par contre, les
gouvernements devraient beaucoup plus s'impliquer en menant par exemple une
réflexion globale avec les différents acteurs sur le
développement du secteur en général. Ces réflexions
ont généralement pour objet d'aboutir dans les pays
où la micro finance est la plus développée à la
définition et à l'adoption d'une politique
sectorielle.
Une telle politique peut constituer à l'appui à
la mise en place :
· D'associations professionnelles,
· De central de risques,
· de cercles de réflexion sur le cadre
réglementaire et jurisprudentiel.
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