II.9. Contraintes à l'expansion du Secteur de la
Micro finance
en RD Congo
Le résultat de l'enquête effectué
auprès des institutions de micro finance et des coopératives
d'épargne et de crédit évoluant à Kinshasa nous a
permis d'identifier certaines forces et faiblesses de ce secteur.
a) Forces du système de micro finance
Dans la plupart des cas, les Institutions de Micro finance en
RD Congo sont issues des ONG et à cet effet, elles associent la
population dans l'analyse des problèmes du secteur ; par
conséquent sont plus proches de cette population pauvre à qui
elles offrent des services financiers, même si elles ne parviennent pas
à subvenir aux besoins les plus immédiats de cette population par
leur action principalement aux femmes.
Il est a noter qu'elles instaurent et font renaître la
culture financière et la confiance de la population envers les
institutions financières. La diversité des institutions
financières et/ou ayant un volet micro finance (épargne et
crédit) dans leurs activités dans les coins les plus
reculés du pays a l'avantage de créer les activités
génératrices des revenus et par là même la
création de l'emploi.
De ce fait la stabilité relative de l'environnement
macroéconomique observé depuis une décennie est un atout
majeur qui favorise l'entrée dans le secteur des praticiens
internationaux et ainsi stimule la concurrence. Une volonté politique
affirmée de développer le secteur et de mettre fin aux pratiques
qui entravent sa croissance, ce qui conduit à l'engouement pour la micro
finance de la part des praticiens nationaux et internationaux, il se vie aussi
une dynamique locale importante s'appuyant sur une longue tradition
coopérative, malgré les différentes crises.
b) Faiblesses du secteur de la micro finance
Depuis la vague de démocratisation du pays et
l'instauration du multipartisme politique vers les années 1990, le
secteur financier congolais a connu une méfiance de la population suite
à des mesures impopulaires :
? La faiblesse des capacités de financement au niveau
des structures, des bailleurs de fond et de l'Etat, le manque de concertation
et de synergie entre les bailleurs et les différents intervenants dans
le secteur entravant ainsi la professionnalisation ainsi que la
pérennisation de l'offre des services financiers,
? l'inadéquation entre l'offre et la demande des
services financiers et la faible diversité des produits financiers
offerts à la population rendant ainsi inefficace l'action des
institutions,
? l'inexistence de l'interaction entre les praticiens du
secteur, l'atomicité des IMF et leur incapacité à
s'imposer sur le marché ne favorise pas l'émergence d'un secteur
financier décentralisé efficace ;
? la modicité des fonds propres, l'inexistence des fonds
de roulement ne permet pas la diversification des produits offerts à la
clientèle ;
? l'absence d'un cadre légal spécifique au
secteur de la micro finance ainsi que l'inexistence d'une politique nationale
en la matière ne permet pas de canaliser l'action des bailleurs
internationaux.
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