3 Nature et contenu du terme «accès»
Chamberlain et Walker (2005) définissent le mot
''accès'' comme étant « l'habilité d'un individu
à obtenir et, sur une base soutenable, à utiliser des services
bancaires et financiers qui sont abordables et utilisables qui satisfont ses
besoins financiers »
Cette définition reprend en d'autres termes, celle
donnée par Gloukoviezoff (2001) qui parle de droit formel et de droit
réel pour différencier la capacité d'obtention de la
capacité d'utilisation. Elle apporte une précision importante
concernant la satisfaction du besoin de la personne qui accède à
ces services. En effet, la demande se justifie par la nécessité
de satisfaire un besoin financier. Et si l'offre, quoi qu'en soit sa
disponibilité, n'est pas en mesure de couvrir ce besoin, il est
évident qu'elle n'aura pas de débouchés. De même en
absence de besoin et donc de demande potentielle, il est difficile voire
impossible de faire consommer les services bancaires.
La théorie de l'offre et de la demande permet de
dissocier le problème d'accès de celui épineux de
l'utilisation des services bancaires en général. Ce n'est pas
parce qu'un service est accessible qu'il sera forcément consommé.
Beck et De la Torre (2006), démontrent bien cette différence.
Dans un marché de concurrence pure et parfaite, les agents
économiques n'étant
confrontés ni à un problème
d'asymétrie de l'information, ni aux coûts de transactions
à optimiser ou à l'incertitude liée aux résultats
des projets, satisfont leurs besoins de façon égalitaire. Il
n'existe aucun problème d'accès. Mais ce n'est pas pour autant
qu'il y aurait 100% de taux de bancarisation et d'utilisation des services
bancaires et financiers. Tout dépend des besoins des agents, même
parfaitement informés.
Si en plus, le marché est de concurrence imparfaite tel
que le monde réel, l'existence des obstacles dus aux coûts de
transactions, à l'incertitude de la réalisation des projets et
à l'asymétrie de l'information réduit davantage le taux
d'accès.
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