1-2 Du marketing transactionnel au marketing client
Comme son nom l'indique, le marketing transactionnel est
centré sur la transaction, autrement dit sur l'acte d'achat. Marketing
de conquête, sa vision est donc généralement
court-termiste, le but étant de conclure la vente. Par opposition
à un marketing relationnel dont la vision à plus long terme
devrait permettre la fidélisation du consommateur. L'évolution du
concept marketing est profonde. Pendant ces nombreuses décennies, c'est
le marketing de la transaction qui a prévalu ; les marketers
préféraient ignorer les process relationnels jugés trop
coûteux et trop complexes à gérer au profit de la
fidélité à la marque en privilégiant la
communication de masse1.
Mais actuellement les consommateurs sont de plus en plus
infidèles et avertis, ils disposent du pouvoir de ne pas acheter ou de
faire jouer la concurrence ; ils cherchent les produits les plus adaptés
à leurs besoins .de ce faite le marketing s'intéresse de plus en
plus au client.
Le tableau suivant montre le changement de vision opérer
aux niveaux des entreprises ; d'un marketing transactionnel à un
marketing relationnel :
Tableau N° 1 : le changement de vision
opérer au niveau des entreprises
Marketing transactionnel
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Marketing relationnel
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Origine : grande consommation
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Origine : industries et services
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Stratégie : recrutement
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Stratégie : développement, fidélisation
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Avantage : économie d'échelle
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Avantage : économie de champs
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Performance : part de marche
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Performance : taux de nourriture
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Interlocuteur : consommateur passif
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Interlocuteur : coproducteur actif
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Relation : indirecte (intermédiaire)
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Relation : directe
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Mode : méfiance, conflit
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Mode : confiance, coopération
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Horizon temporel : court terme
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Horizon temporel : long terme
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Echange : simple
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Echange : complexe
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Obligations : contractuelles
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Obligations : conventionnelles
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Rapport : indépendance
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Rapport : interdépendance
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Source : Sabine Flambard-Ruaud « Les
évolutions du concept marketing »
1-3 Le capital client
Il représente la valeur de la relation client. Celle-ci
exprime la contribution financière possible totale d'un client (toute sa
vie durant) à l'entreprise. Le capital client regroupe deux composants
essentiels : le capital marque et le capital relationnel. Cet indicateur
reflète la valeur de la relation client et de sa contribution aux
perspectives de croissance future ; Pour la mesurer,
Il faut additionner :
> la part de marché (accroître le nombre des
clients les plus rentables).
> la part de client (vendre davantage à chacun de ses
clients).
> la valeur long terme (pérenniser chaque relation
client).
En somme, le capital client est un critère novateur
permettant d'évaluer la compatibilité à long terme entre
l'entreprise et ses clients et les perspectives de croissance que celle-ci est
susceptible de générer pour l'entreprise. Le capital client
représente : « La valeur de la marque aux yeux des consommateurs,
la connaissance de la marque est un antécédent direct du capital
client. Un capital client positif est observé si le consommateur forme
des associations fortes, favorables et uniques avec le nom de cette marque
»1.
Avec un consommateur de moins en moins fidèle, le capital
client est de plus en plus difficile à sauvegarder par les entreprises.
Il impose des efforts permanents pour celles qui souhaitent le conserver et
surtout le développer. Le travail sur le capital client se
concrétise dans des actions visant à améliorer
l'efficacité aussi bien du système de contacts avec la
clientèle que des modalités de conquête ou des outils de
fidélisation, et à développer les profits
générés par les clients »2.
L'optimisation du capital client, aussi stratégique
qu'elle soit, ne doit pas rester la chasse gardée de la direction
générale et de la direction marketing. « Stratégique
» ne doit pas seulement signifier « décision
d'état-major » mais doit aussi vouloir dire « vision commune,
objectifs collectifs, processus partagés ». Il peut en effet
paraître légitime de se poser les questions suivantes :
· Comment faire du client un partenaire si le
partenariat lui-même n'existe pas à l'intérieur de
l'entreprise ?
· Comment pousser le client à s'investir dans la
relation si le personnel en contact n'est pas suffisamment motivé ?
Le processus de fidélisation débute par un
rapprochement entre l'entreprise et ses clients. Ce rapprochement
nécessite en premier lieu une meilleure perception du client, de ses
besoins et de ses attentes et requiert de nombreuses concertations internes
entre départements. Et c'est à partir de l'instant où
l'entreprise a distillé la notion de capital client au sein de sa
structure, qu'elle est en mesure d'établir une véritable
coordination entre ses départements et d'instaurer une prise de
conscience généralisée de l'enjeu de la
fidélisation de ses clients.
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