Conclusion
Les tables de mortalité d'expérience constituent de
par leur importance, le référentiel central de toutes les
activités d' un système d' assurance exerçant dans la
branche vie, puisqu' elles permettent d'estimer la probabilité de survie
ou de décès des personnes assurées. L'analyse de la
mortalité d'expérience d'une population d'assurés au sein
d'un régime de retraite repose avant tout sur la capacité
à disposer d'un historique de données suffisant pour
appréhender au mieux l'évolution du risque de
mortalité.
En Afrique, hormis les pays d'Afrique du Nord et de la
République d'Afrique du Sud, il n'existe pas, en Afrique Subsaharienne
de travaux relatifs à la construction d'une table de mortalité d'
expérience. Les seules disponibles sont celles découlant de
recensements généraux de la population.
Il était question dans cette étude de construire
une table d' expérience à partir du portefeuille vieillesse des
assurés de la CNPS.
Le principal résultat est le constat de l'allongement de
l'espérance de vie du régime par rapport aux tables de
référence. Il confirme l'importance de vérifier
régulièrement l'efficience des tables par rapport à la
population assurée aux fins d'anticiper une éventuelle
dérive. En effet, en se basant sur les résultats des tables
établies dans la présente étude, les assurés du
régime d'assurance vieillesse de la CNPS vivent en moyenne plus
longtemps que ceux des tables de référence. Ce résultat
n'est pas surprenant vu leur statut. Il aurait été
intéressant de faire également une étude sur la
mortalité des femmes au sein du portefeuille mais leur faible effectif
est un handicap majeur.
Au-delà des résultats obtenus, de nombreux
problèmes ont été rencontrés lors du traitement des
données. A titre d' exemple, l' absence des décès ainsi
que le faible nombre d' assurés à certains âges a
entraîné une variation brutale des quotients de mortalité
traduite par des difficultés afin d'obtenir un lissage régulier.
Aussi, serait-il intéressant d'apporter quelques suggestions.
Afin de mieux suivre les décès de la population,
il serait intéressant d' établir un suivi statistique mensuel des
données ayant pour objectif d' enregistrer régulièrement
les décès et la population soumise au risque afin de disposer
d'une base statistique de données plus fiable.
Une attention particulière devrait être
portée à l'enregistrement des décès relatifs aux
retraités.
Dans la mesure du possible, il aurait été
également intéressant d'observer l'impact de maladies telles que
le SIDA, le paludisme, la tuberculose. De telles statistiques sont difficiles
à obtenir, même dans les centres hospitaliers. Tous ces facteurs
conjugués pourraient avoir une influence sur le nombre de
décès au sein de la population cible. Une façon de
contourner ce problème serait la correction des quotients de
mortalité estimés par un coefficient qui évaluerait la
prévalence si l'on disposait de données sur une longue
période.
Une autre piste de solution serait de fusionner les
assurés de la CNPS et de la CGRAE afin de disposer d'une table commune
aux deux régimes. Cette hypothèse permettrait à titre
informatif de faire une analyse comparative de leur mortalité
respective. L' éventualité d' une ouverture de la Caisse aux
professions libérales et aux travailleurs du secteur primaire
permettrait d' avoir une meilleure estimation du niveau général
de vie ainsi que de l' espérance de vie au niveau national.
Une fois de plus, la construction d'une table de
mortalité passe avant tout par la fiabilité des données.
De mauvaises données conduiraient inéluctablement à des
tables de mortalité fortement biaisées donc inutilisables pour le
portefeuille spécifié.
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