3.2 - Interprétation des résultats
3.2.1-Interprétation des espérances de
vie relatives aux différentes tables
Après les différents résultats obtenus,
nous confirmons une fois de plus la supériorité de
l'espérance de vie dans l'ensemble par rapport aux tables de
référence. Ce constat est principalement dû au statut
particulier des assurés par rapport à la population dans son
ensemble. Les écarts les plus grands sont observés avec la table
de l' OMS entre 15 et 55 ans, ensuite suit la table INS et enfin la table TD
CIMA. Un tableau ci-dessous donne les écarts entre les
différentes tables de référence et celle de la CNPS. La
table obtenue avec la borne supérieure à 5% d' erreur affiche des
résultats différents. En effet, lorsque nous appliquons les
différentiels de mortalité avec les tables ci-dessus, la plupart
des valeurs obtenues sont négatives. Par ailleurs, entre les tables
construites, il y a un écart d' espérance de vie de 5 ans en
moyenne.
différence
|
INS
|
TDCIMA
|
OMS
|
ensemble
|
3,16
|
2,24
|
5,27
|
[15- 61[
|
3,31
|
2,32
|
5,79
|
[61- 99[
|
1,45
|
1,33
|
-0,68
|
Tableau 9 : différence
d'espérance de vie avec la table obtenue Source :
nos estimations
différence
|
INS
|
TDCIMA
|
OMS
|
ensemble
|
-1,54
|
-2,46
|
0,57
|
[15- 61[
|
-1,43
|
-2,43
|
1,04
|
[61- 89[
|
-2,71
|
-2,83
|
-4,84
|
Tableau 10: différence
d'espérance de vie avec la table obtenue (borne sup. 5%
d'erreur) Source : nos estimations
3.2.2- Ratio du nombre de décès
observés sur ceux attendus
Une autre vérification simple et assez pragmatique de
la fidélité de la table construite à la mortalité
observée consiste à appliquer cette table de mortalité au
portefeuille étudié : ceci permet de calculer le nombre de
décès prédits par la table sur la période
d'étude. Ce nombre de décès attendus, noté A, est
comparé au nombre de décès effectivement observés,
noté O.
Un ratio O/A proche de 1 montre une bonne capacité de la
table à prédire la mortalité d' expérience.
groupes d'âge
|
ratio
|
[22- 61[
|
0,994
|
[61- 89[
|
0,973
|
ensemble
|
0,986
|
Tableau 11 : ratios du nombre de
décès observés sur ceux attendus Source :
nos estimations
Entre 22 et 60 ans, le ratio montre une très bonne
capacité de la table à prédire la mortalité
d'expérience (0,99). Entre 61 et 89 ans, la table lissée
surestime légèrement la mortalité (2,66%). Dans l'
ensemble, nous observons une bonne prédiction.
3.2.3- Analyse comparative des quotients de
mortalité relatifs aux différentes tables
Cette partie consistera à comparer les différents
quotients de mortalité issus des différentes tables de
mortalité.
120,00%
100,00%
80,00%
60,00%
40,00%
20,00%
0,00%
15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55-59 60-64
65-69 70-74 75-79 80-84 85-89 90-94 95-99 groupes
d'âge
CNPS
CIMA
OMS
Zone urbaine CI
Graphique 9 : Analyse comparée des
quotients quinquennaux de mortalité issus des différentes
tables
Source : nos calculs
Après la table brute et les différents lissages
adoptés, nous obtenons de nouveaux quotients. Cette courbe
possède certaines caractéristiques :
· Entre 15 et 55 ans la croissance des quotients se fait
de façon lente avec une asymptote presque horizontale ;
· A partir de 60 ans le taux de croissance des quotients
augmente rapidement.
Dans l'ensemble la table de la CNPS a les quotients de
mortalité les moins élevés. Celles de l'INS (Zone urbaine)
et de la TD CIMA sont pratiquement confondues à certains âges.
Parmi elles toutes, c' est la table OMS qui s' écarte le plus des
autres.
En effet dans la deuxième partie du rapport, nous avons
évoqué l'internalisation des maladies et autres endémies
par le premier organisme au monde chargé de la santé pour
expliquer cette différence. Au niveau des tables de l' INS Zone urbaine,
l' absence de statistiques fiables relatives aux décès par
maladies grâce aux différents centres hospitaliers,
conjugué à un système d'Etat civil défaillant
influe sur le nombre de décès enregistrés. Concernant la
table de la CNPS, la procédure de déclaration d'un
décès est relative à une procédure interne qui
pourrait prendre du temps.
Observons maintenant les courbes de survie relatives aux
différentes tables :
3.2.4- Analyse comparative des différentes
courbes de survie
120000
100000
80000
60000
40000
20000
0
15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55-59 60-64
65-69 70-74 75-79 80-84 85-89 90-94 95-99 100+ groupes
d'âge
TD CIMA CNPS
Zon urb INS OMS
Graphique 10 : Courbes de survie issues des
différentes tables de mortalité Source : nos
calculs
On constate une fois de plus que les survivants issus de la
table de mortalité de l'OMS s' écartent significativement des
survivants issus des autres tables. La prise en compte par l'OMS de l'impact de
grandes pandémies (SIDA, paludisme, tuberculose...) aboutit à une
mortalité estimée plus élevée que celle des autres
tables. On observe qu' au lieu de descendre en pente régulière
comme celle de l'OMS, la courbe de survie des assurés de la CNPS
demeure quasiment << plate >> durant un nombre
d'années de plus en plus grand, pour finir avec un angle de pente qui a
tendance à se rapprocher de l'angle droit. La courbe de survie <<
s'orthogonalise >> en quelque sorte. L'accès aux soins
médicaux de qualité, associé à une alimentation
plus saine et à une amélioration générale de la
qualité de vie pourrait contribuer à faire reculer la
mortalité.
En se référant au mode de déclaration des
décès pendant la vie active, nous pourrions craindre une sous
estimation des décès au niveau du régime d' assurance
vieillesse. Hormis les informations données par l'employeur, la CNPS ne
dispose pas de moyen permettant d' attester de la mortalité d' un
assuré. Il pourrait y avoir une différence entre le nombre de
décès réels et ceux enregistrés dans la base de la
Caisse. Malgré ce problème, nous pouvons dire qu'il y a un
écart considérable entre le niveau de vie des assurés de
la CNPS et celui de la population urbaine Ivoirienne de façon
générale. La table la plus proche du régime est relative
au code CIMA.
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