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Devenir professionnel des diplômés du système universitaire guinéen : étude exploratoire à partir des diplômés de l'Université de Conakry

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par Mamadou Gando BARRY
Université de Montréal - Maîtrise en Sociologie 2003
  

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CHAPITRE VII : LES FORMATIONS COMPLÉMENTAIRES ET LEUR RÔLE DANS L'ACCÈS À L'EMPLOI DES DIPLÔMÉS

Dans ce chapitre, nous présentons successivement les types de formations complémentaires, les coûts de ces formations, les compétences acquises, l'accès aux formations et enfin le rôle des formations dans l'accès à l'emploi. Les données ont montré que les points de vue des diplômés sur certains points correspondent parfaitement alors que sur d'autres points cette correspondance n'est que partielle, quelques fois différente. Par exemple, en ce qui a trait à la nécessité des formations en informatique, en anglais et en comptabilité-gestion; aux rôles des stages dans l'accès à l'emploi, les perceptions des interviewés convergent.

7.1 LES TYPES DE FORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Pour la majorité des interviewés, les données montrent l'importance accordée par les diplômés à compléter leurs formations principales afin d'élargir les chances d'insertion. Dans ce cadre, les types de formations complémentaires les plus sollicités sont l'informatique, l'anglais, la comptabilité ou encore la gestion. Tous mettent l'accent sur la nécessité de faire ces formations pendant ou après les études universitaires. Ce point de vue est partagé non seulement par ceux qui sont en emploi, mais aussi ceux qui sont au chômage encore.

Trois types de formations sont à distinguer. D'abord, il y a ceux qui ont fait informatique et anglais ou qui comptent le faire. Ensuite ceux qui ont fait comptabilité-gestion, enfin, ceux qui ont fait des formations particulières en pédagogie de l'enseignement (HLE3) ou en langue allemande (FSC39 et HSE34).

Dans le premier cas, l'informatique et l'anglais sont considérées comme indispensables pour pouvoir entrer sur le marché du travail guinéen. Ce qui expliquerait que certains diplômés fas sent des formations complémentaires parallèlement aux cours universitaires. Cependant, il n'est pas toujours évident de les cumuler et d'arriver au bout comme l'explique HLE11 :

« Pendant mes études universitaires, je suivais parallèlement des cours d'anglais et d'informatique qui ont été bloqués à un moment

donné faute de moyens financiers parce que je n 'avais personne qui me prenait en charge. Pourtant, ces genres de formation peuvent bien aider pour la recherche de l 'emploi et cela compte tenu de mes expériences sur le terrain à la recherche de l 'emploi. Partout oil je suis passé, les employeurs ont exigé la formation en anglais et en informatique».

Si certains ne parviennent pas à cumuler la formation universitaire et les formations complémentaires, d'autres le font correctement et parviennent à trouver un emploi. C'est le cas de HLE14 qui, d'ailleurs, a fait de multiples formations comme la comptabilité gestion, l'informatique. C'est pourquoi, l'apprentissage de l'outil informatique et l'anglais est primordial dans la formation des jeunes diplômés parce tout passe actuellement par l'informatique. Donc ce manque à gagner doit être rattrapé dans la mesure où les diplômés ne peuvent se passer de ces deux éléments.

Cependant, en raison du caractère payant de ces formations, l'accès est très limité. Par exemple pour apprendre un logiciel comme Word, le diplômé doit payer 50 000 FG pour une durée de formation d'un mois. Quand il s'agit des trois logiciels (Word, Excel et Access) les plus sollicités, le paiement est de 150 000 FG12. C'est dire que ce ne sont pas tous les étudiants qui ont cette possibilité de pouvoir s'acquitter d'un tel montant. Quelques répondants ont certainement eu de la chance en faisant un stage dans un endroit où il y avait des ordinateurs mis à leur disposition. Par contre, pour ceux qui n'ont pas eu une telle chance, il serait important que les universités, les différentes Facultés prennent les dispositions pour pouvoir faciliter l'accès à cet outil non seulement incontournable dans la formation des étudiants mais aussi lors de la recherche de l'emploi.

Dans le second cas, il y a ceux qui ont fait la comptabilité-gestion, "l'esprit d'entreprise"13 ou qui comptent le faire dès que possible. Pour beaucoup d'entre eux, la multiplication des formations favorise l'insertion professionnelle sur le marché de travail. Pour cette catégorie de répondants, les formations complémentaires constituent des atouts indiscutables pour décrocher un emploi en Guinée. Parmi eux, il y en a qui

12 Soit 41 dollars canadiens (un dollar canadien = à 1 228 FG environ pendant la période de notre enquête).

13 L'esprit d'entreprise est une formation initiée par l'USAID en Guinée qui a pour objectif de conduire les diplômés à l'auto-emploi.

pensent que le fait d'avoir eu le courage de faire ces formations supplémentaires, leur a permis d'échapper au régiment de diplômés sans emploi.

Dans le troisième cas, les répondants ont fait des formations particulières en pédagogie de l'enseignement (HLE3) ou la langue allemande (FSC39 et HSE34) cela indépendamment de l'apprentis sage de l'informatique. Dans ce groupe, se confirme davantage la nécessité de varier les formations complémentaires afin de s'adapter au marché de l'emploi. Comme le précise l'extrait ci-dessous :

« Quand j 'étais à l 'université, je me suis débrouillé pour obtenir une formation en psychopédagogie ça c 'est pour qu 'à la fin de mes études universitaires je puisse me lancer dans l'enseignement. Elle m 'a permis surtout de m 'orienter sans attendre longtemps à la carrière enseignante. Ainsi, j 'ai pu m 'insérer dans l 'enseignement dès ma sortie » (HLE3).

Dans d'autres cas, les diplômés apprennent la langue allemande comme formation complémentaire estimant qu'elle les aidera à trouver de l'emploi. En effet, en Guinée, il y a des sociétés qui favorisent le recrutement en leur sein de diplômés qui ont la maîtrise de la langue allemande comme la société d'importation de véhicules GETMA. Ce fut la chance de HSE34 par exemple qui après une formation en Allemand a pu décrocher un emploi.

Rappelons que la GETMA est une société qui importe en Guinée des véhicules en provenance du port de Hambourg en Allemagne. Ainsi, tous les connaissements se font en langue allemande. Dès lors, la compréhension de cette dernière constitue un atout pour trouver de l'emploi au sein de cette société. Il peut aussi arriver que des diplômés apprennent l'allemand pour d'autres fins, soit pour travailler dans une ONG allemande installée en Guinée : la GTZ, soit pour des études à l'étranger.

En effet, les étudiants qui postulent pour mener des études universitaires en Allemagne, devraient avoir des notions de base de la langue allemande. C'est la raison pour laquelle ils s'intéressent à cette formation complémentaire car ils pensent que leur insertion sera plus facile après des études à l'étranger.

En somme, s'il y a plusieurs types de formations complémentaires que les répondants ont eu à faire ou comptent faire, afin d'élargir leurs chances d'insertion professionnelle, celle de l'informatique reste prioritaire chez tout le monde suivie de l'anglais et de la comptabilité. Ensuite viennent en dernière position les formations en pédagogie de l'enseignement et la langue allemande.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe