INTRODUCTION
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la
communauté internationale à travers les institutions telles que
l'Organisation des Nations Unies (ONU), s'est préoccupée des
questions de pauvreté. Plusieurs plans et programmes ont
été conçus et mis en oeuvre dans le but de centrer
désormais le développement sur l'homme, d'où le concept de
développement humain. S'il est vrai que des progrès ont
été fait en la matière, il n'en demeure pas moins vrai que
des millions d'êtres humains, notamment dans les pays en voie de
développement, croupissent encore sous le joug de la pauvreté.
Au Bénin, le phénomène par son ampleur et
sa répartition spatiale constitue l'un des défis majeurs des
politiques de développement. Les programmes reposant sur une vision
à long terme appelé Bénin 2025- scénario Alafia,
élaborés sur la base d'un processus participatif à travers
les Etudes Nationales de Perspectives à Long Terme (NLTPS) et le
Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP)
montrent bien la vision de développement global pour sortir le pays de
l'ornière. Selon le rapport mondial sur le développement humain
en 2002, avec un Indicateur de Développement Humain (IDH) égal
à 0,420 le Bénin occupe le 158ème rang sur les
173 pays couverts par l'étude [1].
Il est évident que la persistance d'un taux
élevé d'analphabétisme complexifie le
phénomène de la pauvreté et constitue un obstacle
sérieux à sa réduction. Ainsi, le renforcement du
potentiel des couches défavorisées nécessite non seulement
un accroissement du produit intérieur brut (PIB) par habitant et des
investissements sociaux mais aussi le renforcement de la lutte contre
l'analphabétisme.
Le taux d'analphabétisme des adultes au Bénin
selon le recensement de 1992 est de 71,4%. Jusqu'en 1999, malgré une
légère amélioration, ce taux reste toujours
élevé : 67,62% [2]. L'analphabétisme en
général et celui des femmes en particulier, est sans nul doute
une discrimination pour cette couche et un contre poids pour le processus de
développement.
La question de la santé communautaire des femmes qui
pourrait être un levier à leur contribution au
développement reste encore mal appréhendée dans les
programmes développés au cours des campagnes. Aussi,
l'alphabétisation en milieu urbain passe-t-elle au second plan des
préoccupations des autorités en charge de ce secteur. De ce fait,
on ne saurait imaginer leur participation sans leur assurer un minimum de
savoir, savoir faire et savoir être en matière de santé.
L'alphabétisation et l'éducation des adultes devront être
plus fonctionnelles pour contribuer à l'amélioration de la
santé communautaire des femmes qui y prennent part.
A travers la présente étude, nous tentons de
mettre l'accent sur la nécessité d'utiliser le canal de
l'alphabétisation pour combler le déficit de connaissances des
femmes en matière de santé, tout en maintenant en vue leurs
autres préoccupations.
Pour ce faire, trois axes majeurs de réflexion ont
été retenus dans notre travail. Dans un premier temps, nous
allons aborder la problématisation de la recherche pour poser la toile
de fonds de cette étude à travers un cadre théorique, la
clarification des concepts et le contexte de l'étude. Ensuite, viendra
la démarche méthodologique suivie pour conduire l'étude.
Pour terminer et avant de formuler des suggestions dans le but
d'améliorer ce qui est proposé jusqu'à lors, nous
présenterons les résultats avec à l'appui, une analyse et
un commentaire.
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