B. Critiques de la théorie de DUPRE:
Le Docteur LEJEUNE11, généticien,
pense quant à lui qu'il s'agit d'un malade qu'il faut traiter et soigner
dans un milieu protégé. Il déclare en substance : "Tout ce
que nous pouvons dire, c'est que de tels sujets ont plus de chances de
succomber à la délinquance et que, lorsque se manifestent chez
eux les premiers symptômes de cette disposition, c'est qu'ils supportent
mal la constitution de leur anomalie chromosomique. Mais, il n'y a pas de
causalité directe. Il n'y a pas de criminel né, ce n'est pas un
chromosome qui fait commettre un crime, mais un ensemble de facteurs
éducatifs, sociaux ou toxiques, parmi lesquels un manque de
contrôle".
III. Les theories psychologiques:
Le deux criminologues phare dans le domaine psycho-criminel sont
Benigno Di Tullio et Etienne De Greeff.
11 Jérôme Lejeune (1926-1994),
généticien français connu pour avoir découvert en
1959, les causes de la maladie connue à cette époque sous le nom
de mongolisme, la trisomie 21.
Théorie de la constitution criminelle
délinquantielle de Di Tullio:
C'est à l'Italien Benigno Di Tullio que l'on doit
d'avoir souligné que le crime était essentiellement une
manifestation d'inadaptation sociale. Rejetant l'existence d'une
hérédité criminelle spécifique, cette
théorie reconnaît l'existence de tendances criminogènes
chez certains individus alors susceptibles de se mettre en contravention avec
la loi. Mais toute la difficulté est de cerner cet état de
prédisposition au crime qui, s'il était connu, permettrait de
faire de la prévention la clef de voûte du système
répressif.
La théorie de la constitution délinquantielle a
été présentée en 1929 par le criminologue italien
Di Tullio12. Cet auteur expose préalablement que "la masse
des citoyens de tous les pays est composée de deux groupes fondamentaux:
les individus neutres qui ne se différencient pas des autres par leur
comportement social, et les individus originaux qui se distinguent au contraire
des autres ou plutôt de la grande majorité, par leur
tempérament et leur caractère. ..". Les premiers sont
conformistes. Parmi les seconds, non-conformistes, davantage
prédisposés au crime, se trouvent les criminels constitutionnels.
Di Tullio les subdivise en trois catégories. Les "criminels
constitutionnels à organisation hypo-évolutive" constituent le
premier type. "Pour des causes héréditaires, congénitales
ou acquises ils présentent un faible développement des
caractéristiques individuelles": anomalies morphologiques (dysmorphisme;
anomalies fonctionnelles...), et anomalies psychiques (déficience de la
volonté et de la sensibilité morale...). Le deuxième type
est celui du "criminel constitutionnel à organisation
psychonévrotiq ue": à orientation épi leptiforme,
hystériforme, neurosthéniforme...). On trouve enfin le "criminel
constitutionnel à orientation psychopathique" de type déficitaire
ou paranoïde. Cependant, Di Tullio admet que tous les délinquants
ne sont pas réductibles au type du criminel constitutionnel.
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