CONCLUSION GENERALE
Nous voici arriver à la fin de notre dissertation qui a
porté sur « De Laurent Désiré Kabila à
Joseph Kabila. La désillusion d'un régime révolutionnaire
en RD.Congo »
Notre objectif principal était d'analyser les fortunes
et les misères du régime AFDL qui s'était assigné
le rôle historique d'affranchir le Congo de l'encombrante tutelle
impérialiste au lendemain de sa victoire militaire sur le régime
Mobutu considéré comme allié local de
l'impérialisme occidental. Aussi, de démontrer que contrairement
à son engagement exprimé lors de sa prise des fonctions
présidentielles de poursuivre et de parachever l'oeuvre salvatrice de
son prédécesseur assassiné, Joseph Kabila a
bifurqué à 180° vers l'impérialisme occidental
combattu par le régime AFDL dont il est issu.
Nous avons, à la lumière de cette contradiction,
poser les questions de savoir :
- si le président L.D. Kabila et son régime
« révolutionnaire » AFDL avaient-ils réussi
à libérer le Congo de la tutelle impérialiste ?
- pourquoi Joseph KABILA n'a pas suivi le schéma
« révolutionnaire » de son père ?
- s'agit-il d'une stratégie pour la survie du
régime ou d'une reddition mettant fin aux illusions d'un régime
qui s'est voulu révolutionnaire ou encore d'un réalisme politique
à cette période de mondialisation ?
Au regard de ces questions, nous avons postulé que le
Président L.D. Kabila et le régime AFDL, en dépit de leur
détermination, n'ont pas réussi à libérer le Congo
de l'impérialisme. L.D. Kabila et l'AFDL avaient été
désillusionnés par le contexte de la mondialisation qui ne se
prête pas à l'autarcie dans laquelle ils ont voulu enfermer la
R.D. Congo.
Les contradictions observées entre les deux
présidents du régime AFDL seraient dues au fait que Joseph
KABILA n'avait pas de choix pour assurer sa survie politique. Dans le monde
interconnecté et interdépendant d'aujourd'hui, il serait
suicidaire de se replier sur soi-même alors qu'on n'a pas les moyens de
sa politique comme l'avait fait son père.
Pour vérifier cette hypothèse, nous avons fait
recours à la méthode dialectique par le biais de ses quatre lois.
Les techniques documentaire et d'entretien ont été
mobilisées pour rassembler les données soumises au crible de la
méthode dialectique pour en tirer la quintessence.
L'argumentation pour étayer notre hypothèse a
été déployée à travers trois chapitres. Le
premier chapitre a exposé les mécanismes de domination et
d'exploitation capitalistes ainsi que leur opérationnalité en
Afrique et au Congo. Dans le deuxième chapitre, nous avons
analysé la gouvernance révolutionnaire de L.D Kabila et ses
conséquences tant au niveau interne qu'au niveau international. En
cherchant à contrôler le champ politique interne et à
s'émanciper vis-à-vis de ses anciens alliés et des
puissances euro-américaines, LD. Kabila s'est mis en faux par rapport
aux aspirations démocratiques du peuple congolais et par rapport aux
intérêts du capitalisme mondial. C'est pourquoi, son règne
a été écourté et a débouché sur son
assassinat. Dans le troisième chapitre, nous avons montré
comment le président Joseph Kabila depuis sa prise de pouvoir
jusqu'à l'installation des institutions de la transition post-dialogue,
avait progressivement pris distance vis-à-vis des options
politico-idéologiques de son prédécesseur. Après
avoir sabordé les « acquis » de révolution du
17 mai (suppression des CPP, des FAP, des BNPS, des cantines populaires, de la
réserve stratégie, du service national), le président a
renoué les relations avec les puissances euro-américaines
considérées par son père et prédécesseur LD
Kabila comme défenseurs de l'ordre international. Sa gestion du
processus de paix, de l'économie et de la diplomatie démontre
bien la rupture entre Joseph Kabila et L.D. Kabila. Ce qui a marqué la
fin de la « révolution » dont se targuer ce
dernier.
|