3. Le mimétisme
institutionnel
L'Etat - client se voit obligé d'imiter l'Etat - patron
sur tous les plans : financier, économiques, militaire,
technologique, politique.
En termes de mimétisme institutionnel, l'Etat-client
est obligé de conformer ses institutions politiques à celle de
l'Etat-patron : les Etats africains progressistes aux partis uniques se
sont conformés au modèle des pays de l'Est alors que
récemment les patrons occidentaux ont invité leurs Etats clients
à se conformer à leur propre histoire de démocratisation
(conditionnalité politique). En 1989, lors du sommet de la Baule, la
France avait conditionné l'octroi de son aide aux Etats africains par la
démocratisation de leurs institutions politiques. Cette
démocratisation piégée, pour singer la formule de
Ngbanda, a néanmoins fait échos des aspirations à la
démocratie déjà présentes au sein des forces
sociopolitiques internes aux Etats africains.
En définitive, ces rapports inégalitaires
mettent l'Etat-patron dans l'obligation morale de veiller à la survie de
l'Etat - client alors que le dernier est face à une inconditionnelle
obligation de respecter ses engagements avec le premier.
Le fait pour l'Etat-client de changer l'Etat patron lui
crée des ennuis car il peut occasionner l'asphyxie interne et la mise au
ban de la communauté internationale. Le cas de LD Kabila qui s'est
attiré le courroux de la France en boycottant le sommet de la
francophonie et qui manifestait l'intention de coopérer
désormais avec les pays asiatiques.
Au de là des obligations, les deux Etats ont des
droits. Si les droits de l'Etat -patron ont été largement
décrits ci-haut, il reste à préciser ceux de
l'Etat-client. En effet :
- au plan diplomatique : l'Etat-patron peut lui obtenir
des avantages d'un autre Etat-patron ou d'un de ses Etats-clients.
- au plan socio-économique : l'Etat-client
bénéficie du soutien économico-financier de son
patron ;
- au plan politique : l'Etat-patron veille à ce
que l'Etat-client soit protégé face à tout ce qui pourrait
menacer les acteurs politiques valets ;
- au plan financier, l'instrumentalisation des institutions de
Bretton Woods en sa faveur ;
- au plan militaire : l'Etat-patron renforce les
dispositifs militaires de l'Etat- client ;
- au plan technologique : le transfert technologique en
faveur de l'Etat- client.
Comme on peut s'en rendre compte, ce ne sont pas des facteurs
mais des mécanismes d'insertion dans la logique de la domination
impérialiste.
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