Sommaire
INTRODUCTION
2
Titre 1 : Les différents types
d'engagements accordés par les établissements de
crédits
3
I- Les crédits de gestion
3
1- Le débit en comptes
3
2- Le découvert mobilisé
3
3- L'aval sur billet de trésorerie
3
4- L'escompte de papier commercial
4
5- Les financements de stocks
5
6- Les avances sur marchandises
5
7- Les cautions administratives
5
8- Les cautions douanières
6
9- L'aval
7
10- Les crédits documentaires
8
II- Les crédits à moyen et long
terme
8
1- crédit à moyen terme :
8
1-1 Les crédits d'investissement :
8
1-2 Les CMT de consolidation, d'assainissement et
de restructuration :
8
2- Crédit à long terme :
9
Titre 2 : Classification des engagements et
constitution des provisions :
9
I- Définition des provisions
9
II Classification des engagements
10
1- les différentes classes des
engagements
10
1-1 Actifs courants (Classe 0)
10
1-2 Actifs nécessitant un suivi
particulier (Classe 1)
11
1-3 Actifs incertains (Classe 2)
11
1-4 Actifs préoccupantes (Classe
3)
12
1-5 Actifs compromis (Classe 4)
12
2- Constitution des provisions et évaluation
des garanties
13
2-1 constitution des provisions
13
2-2 Prise en compte des garanties
13
2-3 Taux de la provision
14
III- Diligences du commissaire aux comptes en
matière de classification des actifs de la banque et étude
pratique :
15
1- Diligences du commissaire aux comptes :
15
2- Cas pratique:
16
CONCLUSION :
19
Bibliographie
20
INTRODUCTION
La déficience causée par certains clients a
amené les banques à procéder à la classification
des actifs qui se présentent sous forme d'engagements accordés
à la clientèle. Cette classification a pour objectif la
détermination du taux de la provision à appliquer pour chaque
client. Cette classification est opérée en application des
dispositions de la circulaire 91-24 de la banque centrale telle que
modifiée par la circulaire 99-04.
Dans le cadre de ce travail nous allons définir les
différents engagements accordés par les établissements
bancaires au profit de leur clientèle, les différentes classes
d'engagements et les taux de provision à appliquer
ainsi que les diligences du commissaire aux comptes.
Titre 1 : Les
différents types d'engagements accordés par les
établissements de crédits
I- Les crédits de gestion
1-
Le débit en comptes
Les débits en comptes sont également connus par
les crédits non mobilisables. Cette forme de concours est
destinée à faire face aux besoins momentanés de
trésorerie nés des décalages entre les flux des recettes
et des dépenses.
Ce montant de crédit se situe en général
entre 15 jours et 30 jours de chiffre d'affaires.
Aucune compensation ne peut être opérée
entre :
(a) les avoirs et les dettes de personnes juridiquement
distinctes ;
(b) les avoirs et les dettes d'une même personne
juridique exprimés en monnaies différentes ou assortis de termes
distincts.
Toutefois, les banques sont autorisées à
procéder à la fusion des soldes des différents comptes
courants de la même personne juridique
2-
Le découvert mobilisé
Les montants non justifiés des débits en comptes
par les besoins de fonds de roulement doivent être réclamés
aux bénéficiaires en vue de leur règlement
immédiat. Toutefois, la réclamation immédiate de ces
montants peut s'avérer difficile à réaliser, lesdits
montants font l'objet d'un échéancier de remboursement en
principal et intérêts généralement appelé par
les Banques « Découvert mobilisé » car il
s'agit de part son origine d'un découvert en compte courant qui a fait
l'objet d'une mobilisation par des effets financiers.
3-
L'aval sur billet de trésorerie
Il s'agit d'une forme d'engagement par signature. Les billets
de trésorerie doivent:
ü être émis au pair ;
ü avoir un montant minimum nominal représentant un
multiple de cinquante (50) mille dinars ;
ü avoir une échéance fixe ;
ü être d'une durée égale à dix
(10) jours au moins et cinq (5) ans au plus. Cette durée doit être
un multiple de dix (10) jours, de mois ou d'années ;
ü faire l'objet d'une rémunération à
taux fixe librement déterminée lors de l'émission. Ces
intérêts sont payables d'avance ;
ü comporter la signature de l'émetteur et
éventuellement celle des cautions qui ne peuvent être que des
établissements financiers.
Les billets de trésorerie ne peuvent comporter de prime
de remboursement.
Le billet de trésorerie doit être
domicilié auprès d'une banque qui doit s'assurer que :
ü le billet remplit les conditions ci-dessus
mentionnées ;
ü l'émetteur a obtenu d'une ou plusieurs banques
:
o un aval auquel cas la signature de la banque se substitue
purement et simplement à celle de l'emprunteur.
o Soit une ligne de substitution qui permet à
l'émetteur de faire face aux besoins de trésorerie qui n'ont pu
être couverts du fait de l'impossibilité de procéder au
renouvellement des précédentes émissions due à la
situation du marché monétaire à l'exclusion de tout autre
motif. Cette impossibilité peut être par exemple suffisamment
établie si le renouvellement ne peut être réalisé
qu'au taux du marché augmenté d'une marge convenue lors de
l'émission.
L'octroi de cette ligne par la banque n'emporte pas
cautionnement.
Toutefois, les sociétés cotées en Bourse
et les sociétés bénéficiant d'un rating d'une
agence de notation agréée peuvent émettre des billets de
trésorerie sans aval bancaire ni ligne de substitution.
L'aval bancaire et la ligne de substitution ne sont pas non
plus exigés lorsque émetteurs et souscripteurs sont membres d'un
même groupe
4-
L'escompte de papier commercial
Ce concours est destiné à mobiliser les ventes
de produits à crédit devant être revendu à
l'état ou après transformation.
Le montant de ce concours est déterminé en
fonction du chiffre d'affaire à crédit et du délai de
règlement consenti que l'usance des tirages n'excède trois
mois.
5-
Les financements de stocks
Cette forme de concours est destinée au financement
d'un stock de matières premières, de matières
consommables, et éventuellement de produits semi-finis ou finis
constitués par les entreprises industrielles.
Le montant de crédit devra se situer aux environs au
trois mois des biens consommés et tenir compte des autres sources de
financement, et en particulier les crédits fournisseurs.
Le concours peut également être consenti
à tout bénéficiaire d'une lettre d'agrément pour la
détention d'un stock de sécurité. Le montant de
crédit sera dans ce cas égal au montant porté sur la
lettre d'agrément.
6-
Les avances sur marchandises
Ces crédits sont accordés pour couvrir les
besoins de trésorerie des entreprises, nés de la détention
de stocks de produits agricoles à l'état
naturel,conditionnés ou transformés en attendant leur
écoulement progressifs.
Le montant du crédit est égal à :
ü 80% de la valeur du stock de pointe qui se
dégage de l'état prévisionnel de variation de stock pour
les conserves alimentaires, les dattes, les amandes, les produits de la mer,
les huiles d'olives par les collecteurs et les huile de grignons.
ü 100% de la valeur du stock de pointe des huiles
détenues par l'ONH.
ü 100% de la valeur de la collecte prévisionnelle
pour les céréales, les légumineuses et les vins.
7-
Les cautions administratives
Sont déclarées dans cette rubrique, les avances
consenties par les banques aux entreprises de travaux publics et à toute
entreprise commerciale titulaire de marchés publics en attendant leur
remboursement par les règlements administratifs afférents
à des travaux ou fournitures réceptionnés.
Ces cautions englobent essentiellement les cautions de
marché et les cautions fiscales :
Les cautions de marchés
Dans différentes circonstances, les entreprises
notamment publiques, désirant s'assurer qu'une fois un marché
important est conclu avec le soumissionnaire, il sera exécuté et
elles veulent se prémunir contre toute défaillance de ce dernier.
Les banques sont ainsi amenées à se porter caution
essentiellement dans les situations suivantes :
ü Les Cautions de soumission
ü Les cautions de bonne fin ou de bonne exécution
:
ü Les cautions de restitution d'avance ou d'acompte :
ü Les cautions pour retenue de garantie :
Les cautions fiscales
Les raisons pour lesquelles un client peut être
amené à demander une caution en faveur de l'administration
fiscale sont très nombreuses. Nous retiendrons les principales,
notamment
ü Les Obligations cautionnées :
ü Les cautions pour imposition contestée
8- Les cautions
douanières
En principe les droits de douane sont dus dès que les
marchandises en provenance de l'étranger entrent sur le territoire
tunisien. Bien évidemment, l'importateur subit de ce fait, une charge de
trésorerie importante qu'il ne puisse récupérer qu'au
moment de la revente du produit en l'état ou après
transformation. Plusieurs cas sont à envisager :
Les cautions à l'entrepôt fictif :
Les marchandises « non dédouanées »
c'est-à-dire celles qui n'ont pas acquitté les droits, doivent
demeurer sous le contrôle de l'administration. Fréquemment, cette
dernière autorise cependant leur enlèvement à condition
qu'elles soient emmagasinées dans des locaux privés, sous le
régime dit de l'entrepôt privé.
La douane se réserve le droit de visiter à tout
moment cet entrepôt et elle exige de l'entrepositaire l'engagement
d'assurer la conservation en l'état de la marchandise
emmagasinée. Cet engagement sera cautionné par la banque.
Les cautions à l'admission temporaire : Il
s'agit ici de marchandises importées en vue d'une réexportation
après transformation. Ces produits n'ont pas à acquitter de
droits de douane, dans la mesure où ils seront effectivement
réexportés.
L'administration des douanes exige cependant qu'il lui soit
fourni une caution garantissant les droits éventuels qu'il y aura lieu
d'acquitter si l'exportation prévue n'est pas réalisée
conformément aux engagements pris. Normalement la validité d'une
telle caution demeure jusqu'à la réexportation des
marchandises.
Les cautions de transit C'est la caution qui garantit
le paiement des droits de douane pour le transport de marchandises d'une
frontière à une autre ou un entrepôt qui
bénéficie de l'admission temporaire.
Les crédits d'enlèvement En principe les
droits et taxes sont dus au comptant; toutefois les douanes peuvent autoriser
un importateur à prendre livraison des marchandises avant calcul et
paiement effectif des droits. En contrepartie de cet accord le redevable doit
fournir une soumission cautionnée par une banque qui garantit que les
droits seront effectivement payés au moment où ils auront
été calculés et deviendront exigibles.
Les crédits de droits L'administration des
douanes consent généralement à ses débiteurs
redevables des droits et taxes douanières sur les marchandises
importées des délais de paiement de 3 mois. Le débiteur
signe une obligation vis à vis de la douane pour un montant des droits
et taxes en question majorée des intérêts sur les 3 mois.
En contrepartie l'administration exige évidemment qu'une banque
cautionne cette obligation.
9-
L'aval
L'aval est l'engagement fourni par un tiers ou par un signataire
de l'effet qui se porte garant du paiement. L'avaliste est tenu de la
même manière que celui dont il s'est porté garant1(*) et l'aval doit indiquer pour le
compte de qui il est donné. A défaut de cette indication il est
réputé être donné :
ü pour le compte du tireur s'il s'agit d'une lettre de
change ou d'un chèque
ü pour le compte du souscripteur s'il s'agit d'un billet
à ordre2(*)
L'aval peut être donné par acte
séparé ; toutefois la jurisprudence française semble
considérer qu'un tel engagement ne comporte pas d'effets cambiaires mais
s'apparente plutôt à une caution traitée selon les
règles relatives au cautionnement à moins qu'il mentionne de
façon précise les effets garantis.
L'aval n'est pas marqué par le caractère
accessoire, en effet l'engagement de l'avaliseur est valable, alors même
que l'obligation qu'il a garantie serait nulle pour toute cause, autre qu'un
vice de forme3(*).
10-
Les crédits documentaires
Le Crédit Documentaire est l'opération par
laquelle une Banque (la « Banque Emettrice ») s'engage d'ordre et
pour compte de son Client Importateur (le « Donneur d'Ordre »)
à régler à un Tiers Exportateur (le «
Bénéficiaire ») dans un Délai
déterminé, via une Banque intermédiaire (la Banque
Notification) un Montant déterminé contre la remise de Documents
strictement conformes justifiant la valeur et l'expédition des
Marchandises.
II- Les crédits à moyen et long terme
1- crédit à moyen
terme :
Les crédits à moyen terme sont
généralement consentis pour le financement des investissements,
leur durée est fixée à un maximum de 7 ans.
1-1 Les crédits
d'investissement :
Les crédits à moyens termes d'investissement sont
destinés à parfaire le financement de projets de création
ou d'extension ainsi que le renouvellement de matériel dans les secteurs
et conditions prévues par l'article 18 de la circulaire 87-47 de la
banque centrale de la Tunisie
1-2 Les CMT de
consolidation, d'assainissement et de restructuration :
Ces crédits sont
destinés :
ü à la consolidation de crédit à
court terme en vue de rétablir l'équilibre de la structure
financière conformément à l'article 18 ci-dessus
mentionné.
ü A la restructuration de l'appareil de production
notamment par l'acquisition de nouvelles technologies de façon à
améliorer la productivité, la qualité et la
compétitivité.
ü A faciliter la reprise et la relance des entreprises en
difficultés.
2- Crédit à long
terme :
Ces crédits, d'une durée supérieure à
sept ans et inférieure à quinze ans, sont consentis dans les
banques de dépôt dans la limite de 3% du volume de leurs
dépôts à vue, à terme, en compte spéciaux
d'épargne et sous forme de certificats de dépôt. L montant
de crédit ne doit pas excéder les quotités de financement
fixées par l'article 18 de la circulaire 78-47 de la banque centrale de
la Tunisie.
Les crédits à long terme accordés dans le
cadre des plans d'épargne promus par les banques ne sont pas pris en
considération dans le calcul de la limite de 3% visée au
paragraphe précèdent.
Titre 2 : Classification des engagements et constitution
des provisions :
I- Définition des provisions
Selon la norme comptable tunisienne 14, relative aux
éventualités et évènements postérieurs
à la date de clôture : «Une Provision est une constatation
comptable d'une diminution de valeur d'un élément d'actif
(provision pour dépréciation) ou d'une augmentation du passif
(provision pour risques et charges), précise quant à sa nature,
mais incertaine quant à sa réalisation et que des
événements survenus ou en cours rendent prévisible
à la date de clôture de l'exercice ».
La norme comptable tunisienne 24 relative au traitement des
engagements et revenus y afférents dans les établissements
bancaires précise que : « Les engagements de financement
et de garantie doivent faire l'objet d'une évaluation périodique,
au moins à la clôture de l'exercice, en vue d'estimer s'il
convient de constituer des provisions pour tenir compte du risque que les
contreparties concernées n'honorent pas leurs engagements.
Le risque que les contreparties n'honorent pas leurs
engagements peut être lié soit à des difficultés que
les contreparties éprouvent, ou qu'il est prévisible qu'elles
éprouveront, pour honorer leurs engagements ou au fait qu'elles
contestent le montant de leurs engagements. Lorsqu'un tel risque existe, les
engagements correspondants sont qualifiés de douteux. Une provision doit
être constituée et le cas échéant ajustée de
façon à ramener la valeur comptable de l'engagement à sa
valeur de réalisation attendue.
Pour estimer les provisions sur les engagements douteux, il
doit être tenu compte de tous les risques prévisibles, des pertes
éventuelles et des dépréciations qui ont pris naissance au
cours de l'exercice ou au cours d'exercices antérieurs, ainsi que des
événements survenus après la clôture de l'exercice
conformément à la Norme Comptable NC 14 relative aux
éventualités et événements survenant après
la date de clôture.
Les provisions doivent être appliquées sur la
valeur totale des engagements douteux, qu'ils soient échus ou non encore
échus, ainsi que sur les revenus constatés en résultat au
cours d'exercices antérieurs ».
Dans la pratique, les banques procède
périodiquement à l'évaluation des engagements et des
provisions y afférentes conformément aux dispositions de la
circulaire de la Banque Centrale n° 91-24 en date 17 décembre 1991
(modifiée par la circulaire n°99-04 du 19 mars 1999).
II Classification des engagements
1-
les différentes classes des engagements
Les banques sont tenues de procéder à la
classification de tous leurs actifs quelle qu'en soit la forme, qu'ils figurent
au bilan ou en hors bilan et qu'ils soient libellés en dinars ou en
devises. Les actifs détenus directement sur l'Etat ou sur la Banque
Centrale de Tunisie ne font pas l'objet de classification.
Pour l'évaluation du risque d'insolvabilité, les
banques doivent distinguer leurs actifs du bilan et du hors bilan en :
1-1 Actifs courants (Classe
0)
Sont considérés comme actifs courants, les
actifs dont la réalisation ou le recouvrement intégral dans les
délais, paraît assuré et qui sont détenus
généralement par des entreprises dont :
ü la situation financière est
équilibrée et confiée par des documents comptables
certifiés datant de mois de 18 mois et de situations provisoires datant
de trois mois ;
ü La gestion et les perspectives d'activité,
confirmée par des rapports de visites, sont satisfaisantes ;
ü La forme et le volume des concours dont elles
bénéficient sont compatibles tant avec les besoins de leur
activité principale qu'avec la capacité réelle de
remboursement.
1-2 Actifs
nécessitant un suivi particulier (Classe 1)
Ce sont les engagements dont la réalisation ou le
recouvrement intégral dans les délais est encore assuré et
qui sont détenus par des entreprises qui sont généralement
détenus sur des entreprises qui présentent l'une au moins des
caractéristiques suivantes :
ü Le secteur d'activité connaît des
difficultés ;
ü La situation financière se dégrade.
Les débiteurs de cette classe doivent être
toujours en position de faire face au remboursement de leurs dettes, sans de
nouveau financement direct ou indirect de la banque.
1-3 Actifs incertains
(Classe 2)
Ce sont tous les actifs dont la réalisation et le
recouvrement intégral dans les délais est incertain et qui sont
détenus sur des entreprises ou des particuliers qui connaissent des
difficultés financières ou autres pouvant mettre en cause leur
validité et nécessitant la mise en oeuvre de mesure de
redressement.
Outre les caractéristiques de la classe 1 ces
entreprises présentent au moins les caractères suivants :
ü La forme et le volume des concours ne sont plus
compatibles avec leur activité principale ;
ü L'évaluation de la situation financière
ne peut plus être mise à jour à cause d'une
défaillance au niveau de la disponibilité de l'information ou de
la documentation nécessaire ;
ü Des problèmes de gestion ou des litiges entre
associés ;
ü Des difficultés d'ordre technique, de
commercialisation ou d'approvisionnement ;
ü La détérioration du cash-flow pour le
remboursement des dettes en l'absence d'autres sources de financement ;
ü Des retards de paiements des intérêts ou
du principal supérieurs à 90 jours sans excéder 180
jours.
Font également partie d la classe 2, les autres actifs
restés en suspens et non apurés dans un délai de 90 jours
et sans excéder 180 jours.
1-4 Actifs
préoccupantes (Classe 3)
Ce sont tous les actifs dont la réalisation ou le
recouvrement est menacé et qui sont détenus sur des entreprises
dont la situation suggère un degré de perte éventuelle
appelant une action vigoureuse de la part de la banque pour les limiter au
minimum (ce sont des entreprises qui représentent avec plus de
gravité les caractéristiques de la classe 2).
Ces engagements englobent des actifs dont les retards de
paiements des intérêts ou du principal sont supérieurs
à 180 jours sans excéder 360 jours.
Les actifs de cette classe nécessitent
généralement un recouvrement contentieux.
Font également de cette classe les autres actifs
restés en suspens et non apurés dans un délai de 180 jours
sans excéder 360 jours.
1-5 Actifs compromis
(Classe 4)
Font partie de cette classe les créances pour
lesquelles les retards de paiement sont supérieurs à 360 jours
ainsi que les actifs restés en suspens pendant un délai
supérieur à 360 jours.
La distinction entre actifs courants et actifs classés
ou entre actifs classés eux-mêmes doit faire l'objet d'une mise
à jour continue. Les actifs classés doivent obéir à
des règles spécifiques en matière de comptabilisation de
leurs produits.
2- Constitution des provisions
et évaluation des garanties
2-1 constitution des
provisions
Les banques doivent constituer des provisions au moins
égales à :
ü 20% pour les actifs de la classe 2 ;
ü 50% pour les actifs de la classe 3 ;
ü 100% pour les actifs de la classe 4.
Ces provisions doivent être affectées
spécifiquement à tout actif classé égal ou
supérieur à cinquante milles dinars ou à 0,5% des fonds
propres nets.
Il demeure entendu que la constitution des provisions
s'opère compte tenu des garanties reçues de l'Etat, des
organismes d'assurance et des banques ainsi que des garanties sous forme de
dépôt ou d'actifs financiers susceptibles d'être
liquidés sans que leur valeur soit affectée.
Les bien meubles ou immeubles, donnés en garantie par
les emprunteurs, ne sont considérés comme des garantie valables
que dans le cas où la banque dispose d'une hypothèque
dûment enregistrée et que des évaluations
indépendantes et fréquentes de ces garanties sont disponibles. En
outre la possibilité d'une liquidation rapide sur le marché.
2-2 Prise en compte des
garanties
Les garanties qui ont été
considérées comme juridiquement valables sont :
ü les garanties reçues de l'Etat tunisien, des
banques et des compagnies d'assurance, lorsqu'elles sont
matérialisées;
ü les garanties matérialisées par des
instruments financiers;
ü les hypothèques dûment enregistrées
et portant sur des biens immatriculés à la conservation de la
propriété foncière, réalisables dans un
délai raisonnable; ces hypothèques doivent être
convenablement inscrites sur un titre foncier ou un titre arabe selon le
cas.
ü les promesses d'hypothèques portant sur des
terrains acquis auprès de l'AFH, l'AFI ou l'AFT;
ü les hypothèques maritimes dûment
enregistrées.
Constitution des
hypothèques :
En vertu de la loi, la parfaite constitution de
l'hypothèque implique l'établissement du contrat et l'inscription
de l'hypothèque à la conservation de la propriété
foncière lorsqu'elle porte sur un bien immatriculé. Dans le cas
où son objet est un immeuble non immatriculé, l'inscription est
remplacée par la mention de l'hypothèque sur le titre de
propriété par deux notaires.
Evaluation indépendante et fréquente
de la garantie :
L'évaluation de l'immeuble doit être
indépendante et actuelle. Elle doit être assurée par un
expert externe pour lui garantir la fiabilité et l'objectivité.
Elle doit être actualisée pour qu'elle reflète la
réalité de la valeur au moment de l'appréciation de la
couverture.
Dans la pratique, étant donné que le respect de
ces conditions est parfois très coûteux, les autorités de
contrôle et de supervision acceptent les évaluations internes
effectuées par les banques et fondées sur des
éléments objectifs (prix d'acquisition, prix du m²,
emplacement, etc...).
Toutefois, il est à signaler que les évaluations
de garanties (interne ou externes) ne tiennent pas compte des
difficultés inhérentes à la réalisation des
garanties sur le marché.
2-3 Taux de la
provision
Les provisions sur engagements sont déterminées
conformément aux normes prudentielles de division, de couverture des
risques et de suivi des engagements objet de la circulaire BCT n° 91-24,
telle que modifiée par la circulaire BCT n° 99-04, qui
définit les taux minima de provisionnement de la manière
suivante :
Classe
|
Taux de provision
|
|
|
0
|
0 %
|
1
|
0 %
|
2
|
20 %
|
3
|
50 %
|
4
|
100 %
|
Les taux de provisionnement par classe de risque sont
appliqués au risque net non couvert, soit le montant de l'engagement
déduction faite des agios réservés et de la valeur des
garanties obtenues sous forme d'actifs financiers, d'immeubles
hypothéqués, de garanties de l'Etat et des garanties des banques
et assurances.
III- Diligences du
commissaire aux comptes en matière de classification des actifs de la
banque et étude pratique :
1- Diligences du commissaire
aux comptes :
Les travaux du commissaire aux comptes doivent être
effectués conformément aux usages comptables
généralement admis pour le travail sur le terrain et la
communication des données. Dans le cadre de leur intervention, les
commissaires aux comptes doivent :
· Evaluer la qualité des actifs en prenant en
considération :
ü Le niveau, la distribution et la sécurité
des actifs classés ;
ü Le niveau et la composition des actifs non productifs,
non performants et à taux réduits ;
ü L'adéquation des provisions
d'évaluation ;
ü L'aptitude de la direction à gérer et
à recouvrer ou à réaliser les actifs douteux ;
ü Les concentrations de crédits justifiées
et injustifiées ;
ü L'adéquation ; la mise en vigueur et
l'adhésion aux politiques de prêt et aux procédures de
gestion du crédit.
· Couvrir, dans le cadre de cette évaluation, au
moins 80% du total des actifs du bilan et hors bilan et
particulièrement :
ü La totalité des actifs en contentieux, douteux
ou litigieux ainsi que ceux ayant fait l'objet de réservation
d'intérêt ou ayant été marqués par un
incident de paiement de quelque nature que ce soit.
ü La totalité des concours accordés aux
actionnaires qui détiennent plus que 5%du capital de la banque, aux
administrateurs, et aux dirigeants de la banque ;
ü La totalité des actifs ordinaires
supérieurs à cent milles dinars et particulièrement les
concours dispensés à des bénéficiaires
affilés à un même groupe.4(*)
ü Les biens immobiliers saisis ou
repossédés, les engagements et garanties conditionnels et les
avoirs divers.
Lors de l'évaluation de la qualité des actifs,
l'accent devra être mis sur la capacité de l'emprunteur à
générer des fonds liquides pour rembourser ses dettes. Les
garanties obtenues ne doivent être considérés, que comme
d'importance secondaire spécialement quand elles sont constituées
par des fonds de commerce ou des actifs fixes d'exploitation.
En tout cas, les garanties prises en considération
devront être expressément mentionnées, ainsi que leurs
bases d'évaluation.
2- Cas pratique:
Soit la société XYZ qui a pour objet le tricotage
et la confection de la lingerie fine pour femme.
Les données financières de la société
se présente comme suit :
Indicateurs
|
31/12/04
|
31/12/03
|
Chiffre d'affaires
|
908
|
814
|
Résultat d'exploitation
|
45
|
-53
|
Résultat net de l'exercice
|
-24
|
-120
|
Charges financières
|
67
|
66
|
Cash-flow d'exploitation
|
35
|
-66
|
Capitaux propres
|
147
|
145
|
DLMT
|
115
|
167
|
Passifs courants
|
813
|
859
|
Concours bancaires courants
|
522
|
528
|
Liquidités et équivalents de liquidités
|
4
|
2
|
Total actifs
|
1 075
|
1 172
|
Actifs courants
|
732
|
796
|
Stocks
|
455
|
504
|
Clients
|
253
|
282
|
Fournisseurs
|
219
|
250
|
Valeurs Immobilisées
|
342
|
375
|
Les principaux indicateurs financiers sont les suivant :
Ratios
|
31/12/04
|
31/12/03
|
Rentabilité financière
|
-16%
|
-83%
|
Rentabilité économique
|
4,19%
|
-4,52%
|
Solvabilité générale
|
13,67%
|
12,37%
|
Capitaux permanents / Actif
|
24,37%
|
26,62%
|
CBC / Actif
|
48,56%
|
45,05%
|
CBC / CA
|
57,49%
|
64,86%
|
FR
|
-80
|
-63
|
BFR
|
437
|
463
|
Trésorerie nette
|
-517
|
-526
|
Liquides et équivalents de liquidités / Actif
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0,37%
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0,17%
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Liquidité générale
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90,04%
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92,67%
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Couverture de la dette
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30,43%
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-39,52%
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CBC : Concours bancaires courants
CA : Chiffre d'affaires
FR : Fonds de roulement
BFR : Besoins en fonds de roulement
Une analyse financière de la société fait
ressortir les faits suivants :
ü Augmentation du chiffre d'affaires de
12% accompagnée d'une croissance du résultat d'exploitation
et du résultat net de la société ;
ü Un résultat net négatif qui est
expliqué essentiellement par l'importance des charges
financières ;
ü Une rentabilité financière
négative ;
ü Une faible capitalisation avec des fonds propres ne
présentant que 13% des actifs de la société ;
ü Des fonds de roulement négatifs et qui ont
diminué de 27% par rapport à 2004 ;
ü Une trésorerie négative, et le
déficit de trésorerie se situe à 7 mois du chiffre
d'affaire ;
ü Des charges financières importantes et qui
représentent 7% du chiffre d'affaires.
Cette analyse nous permet de conclure que la
société présente une mauvaise situation financière
et un déséquilibre structurel se traduisant par une
trésorerie négative.
Par ailleurs la situation des impayés se présente
au 31/12/2005 comme suit :
Antériorité des
impayés
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31/12/05
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31/12/04
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< 90 jours
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10
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0
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90 jours - 180 jours
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0
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0
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180 jours - 360 jours
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0
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0
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> 360 jours
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0
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0
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Les impayés s'élèvent à 10 KDT et
sont inférieurs à 90 jours. Toutefois la mauvaise situation
financière de la société nous incite à reclasser la
société parmi les actifs incertains : classe 2 BCT et
d'où l'application d'un taux de provisionnement de 20%.
CONCLUSION :
Cette étude nous a permis de définir les
engagements et les différentes classes des actifs des banques ainsi les
taux de provisions à appliquer selon les dispositions des
différentes circulaires de la banque centrale de la Tunisie.
Sur le plan international ; l'évolution de la
réglementation comptable oblige les banques à s'adapter et
à modifier leurs systèmes d'information financière, afin
de rendre compatible le processus de provisionnement des crédits aussi
bien avec les dispositions de la norme internationale IAS 39 relative au
traitement des instruments financiers qu'avec les nouvelles exigences en fonds
propres règlementaires prévues par le Comité Bâle
II.
Ainsi les banques tunisiennes seront amenées, outre la
détermination du risque du crédit ; à définir
le risque de marché et le risque opérationnel selon les
recommandations internationales et notamment les prescriptions prévues
par le comité Bâle II.
Bibliographie
ü Circulaire 91-24 de la banque centrale de la
Tunisie ;
ü Circulaire 87-21 de la banque centrale de la
Tunisie ;
ü Circulaire 98-17 de la banque centrale de la
Tunisie ;
ü Circulaire 93-23 de la banque centrale de la
Tunisie ;
ü NCT 14 : « Eventualités et
évènements postérieurs à la date de
clôture »
ü NCT 24 : « Les engagements et revenus y
afférents dans les établissements bancaires ».
ü Formation interne ERNST &YOUNG : Audit des
engagements
ü Site de ERNST & YOUNG (KWeb)
www.ey.com
* 1 Art. 289 du Code de
commerce
* 2 Art. 343 du Code de
commerce
* 3 Art. 289 du code de
commerce
* 4 Sont
considérés comme « même
bénéficiaire » les emprunteurs affilés à
u même groupe. Le qualificatif de « groupe » est
attribué à deux ou plusieurs personnes morales ayant entre elle
des interconnexions telles que une gestion commune ou une
interdépendance commerciale ou financière directe telle que la
répercussion directe des difficultés. Ce qualificatif est
attribué également lors de l'existence des participations
directes ou indirectes se traduisant par un pouvoir de contrôle.
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