L'émergence d ela notion de sécurité humaine dans la protection internationale des droits de l'homme( Télécharger le fichier original )par Sabine Nicole Jiekak Mougoué Université Catholique D'afrique Centrale, Yaoundé, Cameroun - Master en droits de l'homme et action humanitaire 2005 |
Paragraphe 2 : L'élargissement des acteurs internationaux pour la sécurité humaine.Il n'est plus de domaine interdit à la notion de sécurité humaine tant la globalisation des approches est inévitable par le développement des rapports humains transnationaux, de l'activité économique, environnementale relevant de plus en plus de normes internationales. Cette globalisation porte atteinte aux souverainetés et fait apparaître un panel nouveau, allant des recommandations des organisations intergouvernementales à celle des organismes spécialisés dont la portée est de plus en plus normative. Par conséquent, le débat sur les acteurs du droit international est de nouveau ouvert (A). Ces derniers doivent, pour chacun des domaines concernés par la sécurité humaine, constituer des alliances (B).
Pour assurer leur sécurité nationale, les Etats ont établi entre eux des mécanismes de coopération fonctionnelle en vue d'harmoniser leurs politiques monétaire, financière, commerciale et militaire. La recherche de la sécurité humaine les pousse de plus en plus à instaurer des mécanismes de coopération politique qui appellent impérativement à établir des relations avec les autres acteurs périphériques. Sous l'angle de la sécurité humaine, aucun Etat ne peut développer seul des stratégies de défense et de sécurité et ne peut ni conserver son indépendance122(*), ni se prémunir seul contre les menaces connus ou diffuses. Cette coopération doit être multilatérale et être la source de possibilités d'actions diverses. Les acteurs publics, privés et la société civile doivent se constituer en alliance pour développer des approches et des activités intégrées ; ces alliances, qui peuvent se constituer avec la promotion de la bonne gouvernance, pourraient établir une nouvelle légitimité horizontale au delà des frontières et viendraient utilement compléter les structures verticales traditionnelles et accompagner le renforcement d'une opinion publique internationale123(*). La coopération entre ces acteurs implique une mobilisation des ressources financière, matérielle et humaine. A ce propos, la Commission sur la sécurité humaine propose la redistribution des moyens existant sur le plan international vers les priorités de la sécurité humaine d'une part, et d'identifier de nouvelles sources de financement pour donner une réponse plausible aux menaces affectant les groupes les plus démunis d'autre part. Les institutions comme le NEPAD au niveau africain pourraient jouer un rôle très important en insérant directement dans leur plan d'action des priorités impliquées par l'intégration de la sécurité humaine. La sécurité humaine introduit des éléments nouveaux dans l'ensemble des échanges entre les sociétés nationales et les individus, éléments qui sont de nature politique et commande des effets, des actions politiques et humanitaires de la part des Etats. Cela est tangiblement mesurable dans les politiques publiques de ces gouvernements.
* 122 Pierre de SENARCLES, La politique internationale, op.cit, p.234 * 123 Rapport de Commission sur la sécurité humaine, www.humansecurity-chs.org/finalreport/ |
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