INTRODUCTION
Historiquement la nature a toujours été
considérée par l'homme comme un bien éternel et
inépuisable que l'on peut exploiter,dégrader sans grand
discernement1(*),en effet au
fil des siècles, la relation que l'Homme entretient avec la nature a
fait et continue à faire l'objet d'un intérêt croissant de
la part des philosophes,poètes, peintres, urbanistes, aménageurs,
scientifiques,économistes et juristes 2(*).Ces différents apports disciplinaires
relèvent d'une même préoccupation intellectuelle: trouver
une équation rationnelle entre la protection de la nature et de
l'environnement et l'intervention humaine multiformes inévitablement
destructrice et consommatrice d'espaces et de ressources naturelles et
rechercher un compromis entre les diverses utilisations conflictuelles de
l'espace naturel qui participent également au bien être de
l'Homme.
Indispensable à l'économie,au
développement,à l'urbanisation l'espace naturel ce bien
rare,fragile et précieux est devenu menacé dans ses
différentes composantes,ses équilibres et dans sa
durabilité.Ceci était essentiellement du,à la
surexploitation généralisée des ressources
naturelles,ainsi qu'à l'utilisation de certains processus de production
et certains modes de consommation inadéquates avec les équilibres
et l'harmonie du milieu naturel et le souci de la préservation des
ressources naturelles .3(*)
Toute la complexité de la protection du milieu naturel et
des espaces réside actuellement dans l'arbitrage entre les
impératifs de développement socio-économiques qui
priment,souvent,sur les préoccupations écologiques qui sont
placées dans un rang secondaire,notamment dans les pays en voie de
développement,"Laconception traditionnelle des politiques
publiques,visant la protection des différents éléments
naturels physiques,tels que les forêts,l'eau ou les sols,va donc
être renforcée mais surtout intégrée dans les
nécessités de la production économique.Ainsi un espace
naturel physique important constituant une partie importante de cette
protection ,et constituant également un tremplin considérable au
développement économique,va se trouver inclus dans les
nécessités nouvelles de ce développement durable il s'agit
du littoral,et plus précisément du littoral
méditerranéen»4(*).
Le système international de protection de
l'environnement est animé par une nouvelle philosophie:qui a pour nom
développement durable, elle puise ses racines dans les années
soixante dix avec le constat de la limite d'un mode de
croissance,épuisant les ressources naturelles et reléguant une
grande partie de l'humanité dans la pauvreté. Consacré,
à Rio4(*) le
développement durable est le fruit d'une longue réflexion qui
aboutit à la parution du célèbre rapport Bruntland en
1987, qui définissant une notion encore assez inintelligible, et fut
véritablement traduit à Rio en principes d'actions ,en normes
juridiques en nouveaux concepts.
L'Agenda 21 issu de la Conférence de Rio de 1992
sur l'environnement et le développement, apparaît à cet
égard comme une étape clé dans la cristallisation d'une
doctrine qui propose le dépassement de ce clivage à travers le
concept de Développement durable.Ce concept implique par rapport
à l'objet de la présente étude une gestion rationnelle et
intégrée de l'espace naturel avec notamment ses
différentes composantes terrestres et marines et en particulier le
littoral et les zones côtières;c'est à dire une gestion
qui,tout en satisfaisant les besoins de consommation de cet espace et de ses
ressources.Cette gestion doit tenir compte des besoins des
générations présentes,sans compromettre ceux des
générations futures4(*).
L'institution des notions telles que le domaine public
maritime,le milieu marin, les espaces côtiers ,le littoral ou les zones
sensibles côtières, constitue un moyen privilégié
pour protéger le milieu naturel marin et préserver les
écosystèmes côtiers et le littoral en particulier. Celle-ci
est une aspiration internationale à laquelle ont répondu les
Etats. Ainsi, la Charte mondiale de la nature et la déclaration de
Stockholm de 1972, ainsi que la convention internationale sur le droit de la
mer mettent l'accent sur le rôle des espaces côtiers et du littoral
dans le maintien de l'équilibre écologique pour répondre
aux besoins des générations actuelles et futures.
Ainsi, la convention de Montego Bay5(*) sur le droit de la mer du 10
décembre 1982,ratifiée le 10 décembre 1985 introduit le
concept de «milieu marin» et impose aux Etats de protéger et
de préserver le milieu marin, c'est la convention cadre sur les
changements climatiques 6(*)
de Rio, en vigueur depuis le 21 mars 1994 ,qui la première des
conventions internationales universelles qui évoque la notion de
gestion des zones côtières . 7(*)
L'étude de l'environnement côtier en Tunisie
focalise ces différents enjeux et défis tant
nationaux,qu'internationaux.Pour être à même de l'aborder,il
faudrait préalablement percevoir,et définir la notion
d'environnement côtier à partir de notions voisines comme le
domaine public maritime,le littoral,les zones côtières( I ) et
donner un bref éclairage sur l'évolution du droit tunisien du
littoral et des zones côtières (II), afin de la positionner par
rapport aux expériences étrangères.Ces
éclaircissements permettront de mieux circonscrire le champ du sujet et
son intérêt( III).
I/ Perception et définition de l'environnement
côtier:
Pour définir la notion de l'environnement
côtier dans sa consistance et son étendue,il faut
l'appréhender dans le cadre du concept plus général
d'environnement avec tous ses éléments naturels et artificiels et
définir ses divers écosystèmes .C'est notamment dans
l'optique des interactions entre ses différentes composantes
terre,mer,faune et flore et notamment dans le cadre des relations et des
interactions des êtres humains et de leur milieu que l'environnement
côtier doit être analysé. A cet effet, la perception de
l'environnement côtier avec toutes ses composantes telles que le littoral
et les zones côtières,le domaine public maritime,ne peuvent par
évidence se réduire à l'assimilation à une nature
vierge de toute présence humaine,et de toute action anthropique
modifiant l'équilibre naturel de ce milieu et portant atteinte à
l'harmonie de son écosystème et au cadre de vie en
général .
Aucune définition précise et incontestable n'a
été retenue pour l'environnement côtier ni en droit
national ni en droit international,8(*) on fait référence à des notions
voisines telles que la zone côtière,le littoral,ou bien le
domaine public maritime pour identifier la consistance du milieu côtier
et de l'environnement côtier .
Ainsi, pour bien appréhender la notion
d'environnement côtier, on ne doit pas la réduire aux seules
données naturelles qu'elles soient terrestres ou maritimes, car on ne
peut conçevoir une nature sans intervention humaine,et sans
interactions,entre les différents éléments composant ce
milieu qui influent sur l'équilibre et l'harmonie de son
écosystème .
En droit tunisien,la loi portant création de l'Agence
de Protection de l'Environnement a consacré une définition de
l'environnement comme étant"le monde physique y compris le sol,l'air,la
mer,les eaux souterraines et de surface,cours d'eau,lac,lagunes,sebkhat et
assimilé,ainsi que les espaces naturelles,les paysages,les sites et les
espèces animales et végétales et d'une manière
générale de tout le patrimoine national faune et flore "9(*).
A ce titre l'environnement côtier, peut être a
priori définie comme étant ce milieu physique à
l'interface des territoires terrestres et maritimes s'étendant sur un
espace caractérisé par la sensibilité de ses
écosystèmes et la diversité de ses paysages, ses sites
naturelles et ses espèces animales et végétales. Ainsi
pour cerner l'environnement côtier, il faut bien le situer par rapport
aux autres notions voisines telles que le domaine public maritime,les zones
littorales ou côtières qui constituent son noyau dur en tant
qu'espace stratégique .
I.1. Environnement côtier et domaine public
maritime
En parlant d'environnement côtier
dans sa consistance et ses étendues,les notions telles que le
domaine public maritime,le littoral ou l'espace naturel côtier
sont toujours présentes,elles occupent une place
prépondérante dans toute tentative d'identification de ce milieu
spécifique.C'est a priori à partir de la notion clé
de domaine public maritime que cet espace côtier dans
sa triple dimension rivage,estran et plateau continental doit être pris
en compte quant à sa protection et sa conservation et sa valorisation.
- Le domaine public maritime est une
institution ancienne,elle date en Tunisie de plus d'un siècle,c'est le
décret beylical du 24 septembre 1885 relatif au domaine public qui a
consacré cette notion de domaine public maritime en prévoyant
que "le domaine public comprend les rivages de la mer et des
lacs jusqu'à la limite des plus hautes eaux ; les sebkhas; les rades
,les ports et leurs dépendances;..."10(*).
Toutefois, la définition des éléments qui
composent le domaine public maritime consacrée par le décret
beylical du 24 Septembre 1885 de même pour les
procédures de la délimitation prévues le décret
beylical du 26 septembre 1887 n'ont pas permis la mise en place d'un statut
juridique complet et homogène de la notion de domaine public
maritime11(*) .
C'est à l'occasion de la promulgation de la loi
relative au domaine public maritime datant du 24 juillet 1995 qu'une
première tentative de définition va être consacrée
par référence aux éléments composants ce domaine
,et un régime juridique mis en place . Le domaine public
maritime est définie par ses éléments
naturels et artificiels ,comme l'espace englobant le rivage de la mer,les lais
et relais ,les dunes ,les iles ,les falaises ,les lacs,le sol et le sous sol
des eaux maritimes intérieures.12(*)
Cette nouvelle législation régit le domaine public
maritime quant à sa composition,à ses procédures de
délimitation ,et à ses utilisations 13(*).
Cependant cette notion permet-elle d'identifier cet
environnement côtier dans ses dimensions terrestres,maritimes et
même aériennes?Certes la notion de domaine public maritime parait
insuffisante pour déterminer d'une manière rigoureuse les
composantes de l'espace côtier et de son environnement riche et
diversifié.
En effet,le domaine public maritime bien qu'il constitue un
élément primordial pour cerner l'environnement côtier dans
sa diversité et sa complexité,parait toutefois
incapable de ledéfinir et saisir ses
spécificités.
Il s'agit à ce niveau de s'interroger
particulièrement sur le rôle d'autres notions tel que le littoral
pour la définition de l'environnement côtier et la
détermination de sa consistance et ses étendues ?
I.2 Environnement côtier et zone littorale ou
côtière:
On utilise indifféremment les termes zone littorale
ou le littoral et même la zone côtière pour
appréhender la notion d'environnement côtier.
A/Le littoral :
Parmi ses composantes essentielles l'environnement
côtier englobe cette zone de contact entre la terre et la mer,
dénommée zone littorale. Elle couvre aussi bien la partie
terrestre que maritime concrétisant « la relation
écologique naturelle et biologique de la terre et de la mer,leur
interaction directe et indirecte » 14(*). Le littoral tunisien qui regroupe, sur près
du quart du territoire15(*),60%du potentiel humain,80%de la population -urbaine
et le tiers de la population rurale. Il constitue le principal, voir l'unique
,espace touristique et d'interaction.Le littoral est considéré
depuis longtemps comme l'espace idéal d'habitat et de loisirs,de
pêche,d'aquaculture et de tourisme.
Plusieurs critères naturels ont été
avancés pour identifier le littoral.16(*) Certains se réfèrent aux structures
géologiques,géomorphologiques ,hydrographiques et dans d'autres
au climat des régions côtières et à
l'esthétique.
En droit Tunisien et selon la loi portant création
de l'Agence de Protection et de l'Aménagement du Littoral du 24 juillet
1995,le littoral est identifié à cette zone de contact et
d'interaction directe et indirecte entre le milieu terrestre et marin.
En droit comparé,le législateur
français est intervenu, par la promulgation de la loi "littoral" du 3
janvier 1986, qui le définie comme étant"une entité
géographique qui appelle une politique spécifique
d'aménagement,de protection et de mise en valeur...".17(*)
A travers,ces différentes définitions le
littoral se présente comme étant cette entité
géographique hybride constituée essentiellement par le domaine
côtier avec ses rivages,son estran et son plateau continental.
La notion de littoral paraît à ce sujet
particulièrement confuse: aux termes
«région»,«bande»,«ligne»,«zone»,«espace»,«frange»,sont
associés les mots «côtiers» ou «littoral» si
bien que ceux -ci sont les plus souvent définis l'un par l'autre
.18(*)
Le littoral est appréhendé également,
comme étant la zone naturelle(mi-terre,mi-mer) morcelée par
différents modes d'exploitation et par le développement
d'activités humaines le long de la côte 19(*). Ainsi, il paraît que
l'environnement côtier ne peut être cerné uniquement
à partir de la notion du littoral, dans la mesure ou il dépasse
le cadre de cet espace littoral ,alors d'autres notions voisines permettent
également de percevoir l'étendu de cet environnement côtier
.
B /La zone côtière:
La notion de zone côtière n'a pas
bénéficié d'une vision d'ensemble dans ses
différentes dimensions et sa protection n'a été
expressément consacrée que récemment au cours de la
conférence de Rio .
"Pourtant,le programme Action21 adopté par la
Conférence de Rio de Janeiro sur l'environnement et le
développement consacre une attention particulière aux zones
côtières.Le titre même du chapitre 17 parle explicitement de
la protection des zones côtières qui contiennent des habitats
productifs d'une grande diversité ,importants pour les
établissements humains,ainsi que pour le développement et la
subsistance des populations locales"20(*) .
« La définition des zônes
côtières a été, et est d'ailleurs encore souvent
passée sous silence soit parce qu'elle semble à première
vue évidente,soit parce qu'elle est trop complexe pour être
cernée avec précision. » 21(*)
Ainsi,en parlant indifféremment de zone
côtière,de bande côtière,ou bien de zone littorale,ou
le littoral, leur consistance et leur étendue ne sont d'autre part
jamais précisées. Par ailleurs on utilise la notion
d'environnement côtier pour englober toutes ces zones de contact entre
la terre et la mer22(*),et
d'appréhender leurs spécificités biologiques et
écologiques à travers l'influence des deux milieux terrestre et
maritime .
L'environnement côtier, apparaît d'une
manière générale, comme étant l'espace et le
milieu, traduisant l'influence réciproque de la terre et de la
mer.23(*).
II- Evolution de la protection de l'environnement
côtier en Tunisie:
La Tunisie,par sa situation géographique de" pays
ouvert à la mer par une large façade côtière qui
s'étend sur1300km,et sa position centrale en Méditerranée,
ne pouvait pas se désintéresser de l'exploitation de ses
ressources côtières"24(*). Les côtes tunisiennes sont confrontées
aux risques de pollution et de dégradation de son environnement par les
différentes activités économiques causant parfois des
dommages irréversibles à ses écosystèmes
sensibles.La prise en compte de la protection de l'environnement côtier
par le droit tunisien ne date uniquement pas de l'apparition des premiers
textes relatifs à la préservation du domaine public maritime et
du littoral,mais relève,également d'autres sources
écrites25(*).
II-1- L'évolution du cadre juridique et
institutionnel:
La première constatation à faire sur
l'évolution du cadre juridique en matière de la protection de
l'environnement côtier et de son cadre institutionnel,c'est qu'il n'y a
pas à première vue dans notre pays de texte ou de
réglementation spécifique à ce milieu sensible,et la
gestion de cet espace ne repose pas sur des principes directeurs bien
définis, ni sur une approche d'ensemble ce qui limite sa portée
et l'efficacité des instruments de la protection de l'espace
côtier avec la diversité de ses éléments naturels et
artificiels et la spécificité de son écosystème.
9En revenant à l'histoire,on retient certains textes juridiques
épars ,mais d'une importance évidente. "historiquement,les
premiers textes à caractère général ayant
régi la pêche et les espaces côtiers sont le décret
beylical du 1882 relatif à la protection de l'industrie de la
pêche dans les eaux tunisiennes,le décret beylical du 24
septembre 1885 relatif au domaine public,le décret beylical du 28
août 1887 sur la police de la pêche maritime, le décret
beylical du 26septembre1887 relatif à la délimitation du domaine
public maritime. Antérieurement,des textes épars
réglementent les activités côtières".
Tous ces textes ont, certes permis de réglementer dans un premier
temps, le domaine publique maritime, d'assurer la protection des espaces
côtiers et d'organiser les procédures de sa délimitation
.Mais ces différents textes sectoriels n'ont certainement pas offert
les outils institutionnels nécessaires pour renforcer les
mécanismes de protection et de conservation. Cette situation qui a
régné jusqu'à la promulgation des premiers textes
relatifs au domaine public maritime et à la création de l'agence
de protection et de l'aménagement du littoral protection..
Plusieurs autres textes relatifs aux espaces naturels et culturels
côtiers (parcs et réserves marines ,sites culturels et monuments
historiques côtiers)qui se sont succédés pour régir
les différentes composantes de l'environnement côtier26(*)tels que la loi du 24
février 1994, relative au code du patrimoine archéologique,
historique et des arts populaires qui a abrogé les deux
législations précédentes27(*).Ainsi que le décret du 1er avril 1977, portant
création du parc national des îles de Zembra et Zembretta
.28(*)
Mis à part les différents textes
réglementant les notions telles que le domaine public maritime,le
littoral,les zones sensibles,l'environnement côtier n'est définie
par aucun texte juridique et la protection de l'environnement côtier
n'est donc consacrée jusqu'à nos jours qu'à travers
quelques textes éparpillés relatifs aux diverses composantes de
son milieu et aux différents éléments de son
écosystème.
C'est principalement avec l'apparition des deux textes,le
premier relatif au domaine public maritime29(*)et l'autre portant création de l'Agence de
protection et de l'aménagement du littoral 30(*),qu'une législation
régissant directement l'environnement côtier a vu le jour en
Tunisie. Toutefois,le législateur hésitant à consacrer un
droit spécial pour une partie du territoire,a élaboré
d'autres textes s'appliquent directement ou indirectement à
l'environnement côtier,comme la loi n° 94-122 du 28 novembre 1994,
portant promulgation du code de l'aménagement du territoire et de
l'urbanisme (JORTn° 96 du 6 décembre 1994, p.1930). modifié
par la loi n° 2004-78 du 31 décembre 2003et par la loi
n°2005-71du 4aout 2005,et ses textes réglementaires d'application
31(*).De même le
décret n°98-2092 du 28 Octobre 1998 fixant la liste des grandes
agglomérations et des zones sensibles,ces dernières constituent
une partie intégrante de cet espace côtier sont définies
comme "Toute zone qui présente des caractéristiques naturelles
spécifiques ,qui constituent un écosystème fragile ou un
élément ou un ensemble d'éléments dans ce
système et qui requiert pour sa protection contre la dégradation
,la mise en oeuvre de normes et de procédés d'aménagement
prenant en compte ses spécificités et préservant les sites
naturels y existant".Tout un chapitre a été également
consacré au littoral dans le code de l'aménagement du territoire
et de l'urbanisme32(*).
-Le cadre institutionnel concernant la protection de
l'environnement côtier semble également fragmenté entre une
diversité d'intervenants publics et privés,ce qui pose le
problème de la coordination des actions entre les différents
acteurs pour prévenir la dégradation de l'environnement
côtier. On cite principalement, les différents départements
ministériels (le ministère chargé de l'environnement, du
tourisme,de l'agriculture,et l'industrie..) et les divers établissements
soues tutelle telle que l'Agence nationale de protection de
l'environnement,l'Agence de protection et de l'aménagement du
littoral,la marine nationale, l'Agence des Ports et des Installations de
Pêche et l' Office de la Marine Marchande et des Ports .
En somme,il existe une multiplicité de structures et
d'établissements publics à vocation environnementale sur les
côtes qui s'intéressent à l'exploitation des ressources
côtières et notamment à la protection et à la
gestion du milieu côtier et de ses composantes terrestres et marines.
Au niveau central,On voit pour la
première fois la réunion dans un même département
des questions et des préoccupations environnementales33(*)avec les autres
départements tels que l'agriculture,la santé ,le
tourisme,l'industrie et l'intérieur.
Mais, le caractère transversal des problèmes
environnementaux a nécessité l'intervention de plus d'un
département ministériel à la fois. De même plus
d'un établissement public est compétent: le rôle principal
dans la protection de l'environnement côtier et du littoral étant
confié depuis 1995 à l'Agence de protection et de
l'Aménagement du littoral(,instituée sous forme
d'établissement public à caractère industriel et
commercial en 1995,et placée actuellement sous la tutelle du
Ministère de l'Environnement et du Développement Durable
chargée de missions protectrices spécifiques quant à la
gestion du littoral,de l'utilisation du domaine public et de l'apurement des
situations foncières sur le littoral.
Mais auparavant, depuis 1988,l' Agence nationale de protection de
l'environnement s'était vu confier une mission générale
de protection de l'environnement et de la lutte contre la pollution et les
nuisances34(*)et toutes
les formes de dégradation de l'environnement.
II-2-Positionnement du droit tunisien de l'environnement
côtier par rapport aux droits étrangers:
La législation tunisienne est encore hésitante
à consacrer un droit spécifique pour l'environnement côtier
menacé notamment par certain facteurs naturels et humains qui favorisent
sa dégradation(érosion,pollution,urbanisation) et notamment par
l'usage irrationnel excessif et abusif des différents intervenants
publics et privés .
L'environnement côtier est principalement
protégé par la prolifération d'une législation de
plus en plus rigoureuse en matière de conservation te du
développement du patrimoine naturel côtier.
En droit Tunisien,une myriade de textes juridiques et
réglementaires qui régissent les zones
côtières,nous retenons principalement deux principaux textes qui
sont intervenus successivement le 24 juillet 1995 par les deux lois n°72et
73 relatives respectivement à la création de l'Agence de
Protection et de l'Aménagement du Littoral et au domaine public
maritime35(*). En droit
français,outre la loi "littoral",existent les schémas de mise en
valeur de la mer,les schémas régionaux du littoral(pour les
autres régions).Ces instruments constituent une nouveauté pour
mieux appréhender les relations terre-mer ,ainsi que les choix et les
arbitrages indispensables entre utilisations concurrentes ou incompatibles des
espaces terrestres et maritimes36(*).En revanche en Tunisie existent les schémas
directeurs des zones sensibles37(*) dont la majorité sont destinés aux
zones littorales qui jouent un rôle primordial dans la protection des
écosystèmes côtiers. L'expérience
française,en la matière, parait toutefois, plus avancée
dans la mesure ou elle a consacré une loi sur le littoral
appelée"loi littoral" du 3 janvier1986,pour donner plus d'autonomie au
droit de l'espace côtier."Cette réglementation est distincte de
celle applicable au domaine public maritime 38(*)". Au niveau méditerranéen, on doit
souligner que certains Etats ont choisi la mise en d'une loi spécifique
à l'environnement côtier ou sur les zones littorales, mais avec
des ambitions différentes et un contenu également variable dans
chaque pays. Il s'agit de ( L'algérie,l'Espagne,la France,la
Grèce ,et le Liban). 39(*)Le droit algérien a consacré une loi
pour la protection et la valorisation du littoral. En vertu de la loi du 5
février 200239(*).
Peu de législations définissent
précisément la zone côtière ou bien le littoral, et
on n'arrive même pas à une définition uniforme à
plusieurs pays ou à toutes les côtes d'un même pays Comme le
prouve l'exemple de la Tunisie et de la France,"une certaine souplesse dans la
définition permet des adaptations locales"40(*).
En revanche,la majorité des pays
méditerranéens ont opté pour la création d'une
institution assurant les missions de protection et de l'aménagement de
l'environnement côtier(La tunisie,La France,l'Espagne l'Italie).
Ainsi, pour les institutions qui assurent la gestion du
littoral, le droit français a mis en place un Conservatoire de l'espace
du littoral et des rivages lacustres41(*) qui est un établissement public à
caractère administratif placé sous la tutelle du ministère
chargé de la protection de la nature.
En Tunisie,on a vu la création d'une Agence de protection
et de l'aménagement du littoral. Instituée sous forme
d'établissement public à caractère industriel et
commercial en 1995, placée actuellement sous la tutelle du
Ministère de l'Environnement et du Développement Durable.
Une étude comparative nous permet de souligner les traits
de convergence entre les différentes expériences de protection de
l'environnement côtier dans les différents pays
méditerranéens . L'environnement côtier dans ces
différents pays est confronté aux mêmes risques de
pollution et de dégradation. Pour faire face à ces menaces un
plan d'action pour la méditerranée a été mis en
place dans le cadre de la mise en oeuvre de la convention de Barcelone pour la
protection de la méditerranée42(*),plusieurs instruments et outils ont été
mis en pour la coopération entre les pays de la région
méditerranéenne pour la protection de l'environnement
côtier.
"Il apparaît ainsi que les stratégies de
protection du littoral mises en oeuvre dans ces pays sont largement
publicités , laissant une faible marge d'action aux citoyens. Les
pouvoirs publics semblent avoir entendu le développement durable du
littoral comme une affaire leur revenant en propre, amenant à
s'interroger sur la positivité de cette protection ».
43(*)
IV. Délimitation et intérêt du
sujet:
La protection de l'environnement côtier
apparaît ainsi comme une préoccupation majeure,en effet l'adoption
d'une approche protectrice nécessite la mise en place de mesures
juridiques adéquates ,et des outils de gestion pour la prise en compte
de l'intérêt patrimonial des espaces et des espèces en vue
de valoriser cet espace dans ses dimensions terre, mer et air..Mais
ces instruments légilatifs et réglementaires suffisent-ils
à eux seuls pour assurer cette protection qui se veut durable?Le
rôle des nouveaux principes et mécanismes issus des conventions et
du droit international de l'environnement s'avère à ce titre
crucial pour renforcer l'apport des mesures législatives et
réglementaires nationales,avec la prise en compte des dimensions
économiques,sociales et environnementales pour assurer une protection
globale et intégrée de l'environnement côtier qui s'inscrit
dans le cadre du développement durable.
C'est ainsi que" La protection de l'environnement,et en
particulier celle des zones côtières,n'apparaît cependant
plus comme un luxe esthétique,mais est désormais perçue
comme une nécessité économique
,sociale,culturelle,scientifique,esthétique et
récréative,commune à tous les pays"44(*)
En effet la protection de l'environnement côtier
apparaît dans son essence comme un processus qui se
réalisprogressivement sur des espaces ne représentant que 27% de
la superficie nationale ou se concentre plus des 3/5 de la population .Son
poids économique ne cesse ce se renforcer. Ces zones de contact entre la
terre et la mer constituent le principal voir l'unique,espace touristique
,d'interaction et de la concentration des ensembles industriels45(*).
A ce titre ,un droit sur les espaces côtiers est en train
d'émerger et une réglementation pour la protection et la
conservation de cette portion de territoire s'est imposée ,
différents textes en droit tunisien sont apparus imposant des
règles diverses et instituant des structures pour la prévention
de l'environnement côtier des phénomènes de l'urbanisation
excessive et de l'habitat anarchique sur le domaine public et le
littoral47(*).Dans
d'autres situations le recours à certaines règles
répressives pour conférer à certains espaces naturels une
protection spéciale en vue de sa conservation pour l'avenir.
Juridicisés,ces mécanismes juridiques et ces institutions
deviennent à leur tour des moyens et des outils concourant à la
réalisation de finalités de protection et de préservation
dépassant ce droit spécifique,mais auxquelles ils participent.
Concrètement, la protection de l'environnement
côtier doit répondre à de multiples enjeux et défis
tant à l'échelle nationale qu'internationale en recherchant un
compromis entre les intérêts souvent divergents des
différents intervenants et politiques publiques qui se superposent sur
cet espace rare et stratégique. Pour ce faire,le milieu naturel
côtier sollicite une protection et une conservation propres, susceptible
d'assurer l'équilibre de son écosystème et la
durabilité de ses ressources et ses paysages côtiers.D'où
la complexité et la difficulté des approches et méthodes
de protection de ce milieu hybride et riche à la physionomie fragile.
Examinée du point de vue normatif et du statut juridique de l'espace
étudié,cette protection semble faire appel à des
instruments juridiques de prévention et de répression, qui
constituent autant de soubassements de l'approche classique de protection
(Première partie) . Du point de vue de sa durabilité cependant
une approche innovante apparait intégrant les dimensions de protection
de l'environnement et de la planification à long terme
(Deuxième partie).
Première Partie- L'APPROCHE CLASSIQUE DE
PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT COTIER
La protection de l'environnement sous les
différentes formes qu'elle peut revêtir et quelque soit ses
objectifs implique une action humaine qui est ici une action de protection.
Cette intervention se manifeste d'une manière évidente au niveau
de l'environnement côtier ,cet espace qui est " à protéger
non seulement pour des raisons écologiques mais aussi parce que la
qualité des sites et paysages du bord de mer constitue un atout
essentiel pour le développement des activités de loisirs et de
tourisme »48(*).
Les espaces littoraux attirent et favorisent la croissance des
activités humaines sous des formes multiples et ce ,sur un milieu dont
la spécificité est reconnue. Ses enjeux économiques et
sociaux sont de telle importance que cet environnement requiert une protection
particulière contre les différentes sources de nuisances et de
pollution.." Par ailleurs une protection efficace de l'environnement
côtier avec ses divers espaces terrestres et maritimes et ses
espèces repose en premier chef sur la prévention des atteintes
flagrantes portées à l'environnement. .Malgré
l'instauration limitée de l'exigence de l'étude d'impact ,cette
recherche est difficile à organiser. Ses résultats concrets ne
suffisent pas à eux seuls à résoudre les conflits
d'environnement. Il s'agit à ce titre de prévenir et
d'éviter les conséquences écologiques graves des actions
humaines.
Cette approche est fondée sur les mesures de protection
imposées préalablement ,avant la réalisation de tout
projet économique ou de la mise en place de toute unité dont
l'activité est directement liée au milieu marin, et par l'usage
et l'exploitation des espaces côtiers et du littoral.. L'objectif
recherché est de s'interroger, en adoptant une approche qui se veut
davantage explicative et critique que descriptive, sur l'effectivité de
cette protection préventive de l'espace côtier et notamment sur
le domaine public maritime et le littoral, et l'efficacité des
méthodes de gestion mises en oeuvre dans la préservation et la
conservation de l'écosystème côtier en vue de sa
durabilité pour les générations présentes et
futures. L'importance de choix ne constitue pas seulement un enjeu primordial
pour nous,mais pour les générations futures.
La question qui se pose est de savoir si les moyens juridiques
et les mesures réglementaires de prévention et de protection mis
en oeuvre à travers le domaine public maritime et le littoral sont
à la hauteur de la gravité des menaces qui pèsent sur
l'environnement côtier tout entier et de la fragilité de son
milieu?
CHAPITRE I/ LA PROTECTION PREVENTIVE :
L'environnement côtier cette
frange du territoire qui abrite des habitats productifs et des paysages
naturelles et culturels d'une grande diversité ,est menacée dans
ses ressources et ses écosystèmes des formes multiples de
dégradation et de pollution.D'où la nécessité de
prendre les mesures de protection qui ont souvent des prolongements juridiques
visant à prévenir les atteintes et les altérations graves
qui pèsent sur l'équilibre de l'écosystème des
zones côtières.Ainsi"La prévention consiste à
empêcher la survenance d'atteintes à l'environnement par des
mesures appropriées dites préventives avant l'élaboration
d'un plan de réalisation d'un ouvrage ou d'une activité"49(*).Par ailleurs,une mesure de
prévention ne peut se conçevoir dans le cadre de la protection
des écosystèmes côtiers" qu'en fonction de
repères,qui peuvent et doivent par réalisme faire l'objet de
compromis entre différents intérêts"50(*).A ce titre la participation
des différents intervenants sur les côtes parait d'un apport
majeur pour concrétiser ces mesures de protection, "qui ne sont plus une
obligation de l'Etat,mais un devoir des citoyens,dans la mesure ou
l'environnement est la chose de tous,sa gestion et sa protection ne peuvent
être confiées à des mandataires. " 51(*)
Cette approche tend par des mécanismes de
prévention et de participation à assurer une protection efficace
par la mise en place d'un régime juridique rigoureux imposé aux
différents occupants et usagers du domaine public maritime .
La prévention en tant que moyen privilégié
de protection et de sauvegarde du patrimoine naturel contre toutes les risques
de dégradation et de nuisances,repose en conséquence sur des
principes et des règles.La recherche de la prévention s'articule
et le droit de l'environnement aussi,donc et en partie au moins sur
l'institution de seuils "52(*).
En droit tunisien,la prévention est mise en oeuvre
à travers le mécanisme de l'autorisation préalable et la
procédure de l'étude d'impacts53(*)avec,toutefois,certaines limites qui seront
appelées être dépassées sous l'impulsion du droit
international de l'environnement.
Cette approche qui vise une utilisation saine de
l'environnement côtier et une exploitation rationnelle des composantes de
son domaine pour protéger son écosystème fragile
s'articule autour un ensemble de mécanismes juridiques et des
instruments institutionnels qui s'imposent pour assurer l'effectivité
de cette protection sur ce domaine côtier vital .
Quelle est l'étendue de cette protection requise pour
l'environnement côtier à travers le cadre juridique et
institutionnel mis en place ? Et ceci permet- il de lutter effectivement contre
les différentes formes de pollution et de nuisance et de contrôler
les risques de dégradation de l'équilibre de
l'écosystème côtier?
Section I/L'étendue de la protection de
l'environnement côtier :
Si on examine le degré de la
consécration de cette protection en vertu de l'approche
préventive et son champ d'application ,on s'aperçoit qu'elle se
déploie par le biais d'instruments juridiques multiples et
variés, il y a ainsi des mesures de prévention traduites par les
procédures d'autorisation obligatoires pour les occupations du domaine
public et l'implantation des unités économiques et les
interdictions à l'établissement de certaines activités sur
le domaine public ou le littoral, et d'autre part , certaines prescriptions et
obligations sont imposées en vertu de la loi sur l'usage et l'occupation
de ces espaces privilégiés pour la concentration des ensembles
industriels et touristiques engendrant des formes de dégradation
parfois irréversibles pour l'intégrité et
l'équilibre de l'environnement côtier.
Comment se manifeste ces mesures de prévention à
travers le domaine public maritime et le littoral? Et quel est le degré
de leur effectivité et efficacité pour assurer la protection
durable de l'environnement côtier?
P I - L'effectivité de la
protection sur le domaine public maritime.
Le domaine public maritime53(*)est constitué essentiellement par son domaine
public naturel et artificiel ,c'est un espace caractérisé par la
sensibilité de son écosystème.Pour assurer sa protection
un certain nombre de mesures juridiques et techniques doivent être mis
en place pour le prévenir de toute forme de dégradation et
d'atteinte à son équilibre écologique et biologique.
En effet, la recherche de la prévention nous
conduit,immédiatement à puiser dans le régime de la
domanialité des règles qui permettent d'une part de
prévenir les atteintes au domaine côtier,tout en assurant une
protection juridique efficace sans compromettre les possibilités de sa
valorisation.Par conséquent comment cette protection sera-t-elle
traduite et quel est le degré de son effectivité et de son
efficacité ?
C'est notamment à travers la délimitation de la
notion du domaine public maritime et de ses règles protectrices que
cette protection est recherchée ,elle se traduit
particulièrement et par le contrôle exercé sur ses
différentes utilisations. De surcroît cette
protection se concrétise également par le recours à la
prévention qui "se fait par le moyen de diverses autorisations et
interdictions. Ainsi de la plus générale à la plus
précise"54(*)
A/Le renforcement de la protection sur le domaine public
maritime:
En parlant d'environnement côtier dans sa
consistance,la notion de domaine public maritime est souvent
présente, elle occupe une place prépondérante dans toute
tentative de conservation de ce milieu riche et rare caractérisé
par la sensibilité de son écosystème. C'est à
travers le régime de la domanialité publique qui impose des
règles rigoureuses à respecter que cet espace est
protégé par l'Etat.Cet espace qui est affecté à
l'intérêt général ,pour un usage de la part du
public ou pour un service public nécessite la protection contre les
différentes formes d'atteintes,qui se concrétisent notamment par
les empiétements illicites sur ces domaines et ses usages abusifs .
Ce sont donc les soucis d'assurer l'intégrité du
domaine public et sa protection contre toute atteinte,qui priment sur les
préoccupations écologiques qui sont relégués
à un rang secondaire .
En effet, toutes les législations actuelles sont
dominées dans le cadre de la protection de cet espace par la
consécration des principes de la domanialité publique à
travers l'inaliénabilité, l'imprescriptibilité et
l'insaisissabilité des biens publics sur le domaine public
maritime55(*).
Ces principes impliquent que le domaine public maritime ne peut
faire l'objet d'actes d'aliénation à quiconque ni même
d'hypothèque56(*)
.Ils sont autant de facteurs qui favorisent la protection de ces domaines
contre les empiétements et les atteintes à son
intégrité matérielle et juridique.
1-La protection par la délimitation du domaine
public maritime:
Le domaine public maritime doit être
délimité dans ses éléments naturels et artificiels
,cet espace comprend le rivage de la mer,les lais et relais ,les dunes ,les
iles ,les falaises ,les lacs,le sol et le sous sol des eaux maritimes
intérieures57(*).Il
comprend également les dépendances domaniales artificielles
résultant de l'initiative ou du travail de l'homme. Il s'agit du domaine
public maritime artificiel, les ports maritimes et leurs dépendances,et
les ouvrages de protection contre la mer.
Il est clair en effet,que la fixation des limites du domaine
public maritime est la meilleure méthode pour assurer sa protection et
sa préservation contre les empiétements et les atteintes à
son intégrité juridique et matérielle."L'opération
de la délimitation est considérée parmi les actes
administratifs caractérisés par la diversité de ses
formalités et la précision de ses procédures qui visent la
protection du domaine public maritime58(*).
En effet la législation actuelle organise les
procédures de délimitation , en imposant un ensemble de
règles pour délimiter le domaine public maritime par rapport aux
autres propriétés riveraines59(*).Cette procédure permet certes de lutter contre
la construction anarchique sur le domaine public maritime , et les utilisations
des biens du domaine public à des fins non conformes à la
réglementation et dans des activités qui peuvent engendrer des
formes multiples de dégradation à l'environnement
côtier.
Toutefois, les procédures complexes relatives
à la délimitation des espaces domaniaux côtiers, qui
imposent des règles de reculement ou d'inconstructibilité et des
droits d'accès libre au domaine public qui se traduisent
généralement par des servitudes et des charges sur les
propriétés riveraines qui entraînent des difficultés
quant à sa mise en oeuvre. La situation se complique davantage pour les
opérations de la délimitation lorsque les espaces en question se
situent dans les mêmes dépendances domaniales,Ou à la
jonction à la fois des domaines maritime et hydraulique,ou même
portuaire . Ces domaines publics qui obéissent des régimes
juridiques différents sont ils soumis aux mêmes procédures
de délimitation ?
a/Les difficultés de la délimitation du
domaine public maritime:
« Des difficultés apparaissent lors de la
délimitation en raison d'abord de l'imprécision des
méthodes de délimitation qui font que les limites sont variables
dans le temps et dans l'espace,dans la mesure ou le domaine public maritime
dépasse les frontières domaniales pour contenir tout un
écosystème naturel ".Outre son caractère obligatoire et
unilatéral la délimitation du domaine public maritime
présente la particularité -du moins pour ce qui est du domaine
public maritime naturel- de n'être jamais définitive60(*).
En effet,le domaine public maritime correspond à un espace
dont la propriété est publique , affecté à
l'intérêt général, pour un usage de la part du
public ou pour un sevice public61(*) .Sa délimitation ne peut commencer que par
décision administrative qui délimite et détermine la zone
concernée. Mais les limites de cet espace restent toujours variables
,d'ou l'imprécision de toute tentative de sa délimitation
définitive entraînant une incertitude quant au régime
juridique applicable.
A l'heure actuelle, en Tunisie, la délimitation du
domaine public maritime s'est achevée. Malheureusement,les situations
antérieures n'ont pas été revues et
corrigées,notamment les zones touristiques infestées
d'hôtels,cafés et restaurants « pieds dans
l'eau »".Par ailleurs,il faut souligner que les méthodes et
les procédures de la délimitation demeurent incomplètes et
imprécises, voire douteuses quant à la préservation du
domaine public maritime,puisqu'elles ne prennent pas en considération la
configuration spéciale de la côte ,et les
spécificités de l'environnement côtier,en somme elles
omettent les situations particulières62(*).
Parmi ces situations particulières,on cite là
essentiellement celle, relative à la délimitation du rivage de la
mer à l'embouchure des fleuves :la jonction des domaines maritime et
hydraulique .En Tunisie nous avons au moins deux cas de fleuves qui
déversent dans la mer.Tout d'abord la situation du fleuve de la Medjerda
(dit oued Medjerda)63(*)Dans ce cas le législateur a
négligé ,d'intégrer les considérations pratiques
liées à ce cas.Il aurait fallu tenir compte des dispositions de
la convention de Montego Bay qui fait référence dans son article
9 au cas de délimitation du rivage à l'embouchure des
fleuves64(*).
Ensuite,un deuxième cas, est celui de Oued el
Freshat qui déverse près du port de Skhira. Ce cas de
délimitation du rivage à l'embouchure d'un fleuve a
été prévu par un arrêté du secrétaire
d'Etat à l'industrie du 4 novembre 1960, relatif au règlement
intérieur du port de Skhira, et qui dispose dans son article 1 in
fine que"le découpage du rivage entre l'embouchure de l'Oued
Fershat de la tour Nadhour" se fera "suivant la baisse des marées des
plus hautes mers"65(*).Toutefois,il s'agit là d'une
délimitation qui s'apparente à celle du rivage de la mer,or,
l'embouchure d'un fleuve diffère de part sa configuration ,mais aussi
de part le débit du déversement des eaux -du rivage de la
mer:c'est une règle acceptable,mais difficilement applicable en raison
de la configuration spéciale du rivage à l'embouchure du
fleuve.
En fait,il n'existe aucune méthode qui soit
obligatoire pour la délimitation domaine public
maritime, « on tient seulement compte de certain indices
tel que la configuration des côtes ,la salinité des eaux ,les
caractéristiques de la faune et de la flore"66(*).Parfois, le domaine public
maritime se trouve en communication naturelle et en surface avec la mer,il est
donc nécessaire pour distinguer les composantes qui relèvent du
domaine public hydraulique de celles relevant du domaine public
maritime,67(*)d'où
les difficultés qui résultent dans la délimitation des
dépendances domaniales68(*)
b/Vers un régime spécial des
dépendances artificielles:
"le domaine public artificiel englobe,selon la conception
classique ,les dépendances domaniales résultant de l'initiative
ou du travail de des hommes. Celles-ci doivent remplir les conditions
posées par la jurisprudence pour être incorporées dans le
domaine public:
-Il faut d'une part que le bien soit affecté à
l'usage du public ou d'un service public;
-il faut ,d'autre part ,que ce bien soit l'objet d'un
aménagement spécial."69(*)
Relèvent essentiellement du domaine public maritime
artificiel les ports maritimes et leur dépendances et les ouvrages de
protection contre la mer.
1-Les ports maritimes et leurs dépendances:
Les ports maritimes et leurs dépendances font partie du
domaine public maritime artificiel ils sont concernés par la loi du 24
juillet 1995 relative au domaine public maritime .
Certaines portions du domaine public naturel seront
après quelques aménagements incorporés au domaine public
artificiel. « Il peut avoir été constitué
au moins en partie sur le domaine public naturel. Mais à partir du
moment ou une portion de rivage a été incorporée dans un
port .Celle-ci perd sa qualité de rivage de la mer et les
conséquences juridiques qui s'y rattachent"70(*).
-Les ouvrages de protection contre la
mer :
Relèvent également du domaine public maritime
artificiel, en dehors des ports, les constructions édifiées pour
servir d'obstacle et de protection contre les atteintes de la mer.On cite
essentiellement les digues en tant que fondation protégeant les
édifices et les installations immergés contre l'action de
l'eau.
Ces composantes artificielles71(*)du domaine public
maritime,ports maritimes relèvent de la compétence de l'Etat.Ces
domaines sont soit gérés directement par l'Etat ou par un
établissement public (Agence des ports et des installations de
pêche72(*),Office
des ports nationaux tunisiens ).
Ainsi, plusieurs textes législatifs73(*)et réglementaires en
droit tunisien régissent le domaine public portuaire et encadre sa
gestion et ses différentes utilisations et occupations. Par ailleurs,
c'est à l'occasion de la création d'une Agence des ports et des
installations de pêche74(*)et la promulgation du code des ports maritimes de
commerce75(*) et en vertu
de la loi relative aux ports de pêche76(*)qu'un régime juridique spécifique va
être consacré .
Cette diversité d'éléments naturels et
artificiels,qui constituent le domaine public maritime a conféré
à son régime juridique une forte variabilité,qui a
débouché à une réglementation
hétérogène quant à sa gestion et sa protection .Son
régime domanial s'est fragmenté,ainsi, on se trouve face à
un régime domanial spécifique aux dépendances portuaires.
On parle actuellement d'un domaine public portuaire distinct du domaine public
maritime qui est en train de perdre de ses caractéristiques
fondamentales à savoir son inaliénabilité et son
insaisissabilité. Ces domaines publics sont gérés selon
des règles spécifiques et on assiste à un
éclatement de la notion classique du domaine public maritime,en
plusieurs autres domaines spécifiques on parle , du domaine public des
ports de commerce,des ports de pêches et de plaisance et on
suggère,en revanche une nouvelle notion plus large le domaine public
littoral .
Toutefois,et malgré la diversité de ces domaines
publics et la multitude des formalités qui entourent leur
délimitation et la détermination de leur régime
juridique,ces dépendances publiques ne sont protégées
que pour leur caractère domanial et les dimensions écologiques
sont souvent, négligées,ce qui permet d'affirmer que la
protection recherchée à travers les règles de la
domanialité publique n'assure qu'une protection insuffisante sur le
domaine public maritime et ne s'intéresse que d'une manière
indirecte des préoccupations environnementales ou des atteintes à
l'équilibre de l'environnement côtier76(*) .
Quelle serait la portée de cette protection à
travers le littoral et les autres espaces côtiers sensibles?
P2- Une protection défaillante sur les espaces
littoraux :
La protection recherchée à l'environnement
côtier à travers les espaces d'interface ou se mêle la terre
et la mer, mérite davantage la mise en place des mesures et des
règles appropriées pour assurer l'équilibre de ses
écosystèmes fragiles. Ce milieu nécessite également
des mécanismes de gestion et d'aménagement adéquats, en
tenant compte du nombre croissant d'acteurs et d'intervenants sur ses espaces.
En l'état actuel du droit en vigueur, Comment se présentent ces
modalités de gestion et d'aménagement des espaces
côtiers ?et sont elles de nature à favoriser
l'efficacité du droit de ces espaces pour assurer la protection
effective escomptée ?
La recherche de la valorisation des composantes naturelles de
l'environnement côtier,qui sont d'une extrême rareté exige
également la mise en oeuvre des méthodes de gestion et de
conservation afin de prévenir toute forme de dégradation et de
perturbation de l'écosystème côtier. Les sont, en,
inadaptées. Ceci n'est certes pas de nature à favoriser, d'autant
plus que les outils réglementaires de cette gestion semblent
manquants.
P1/des modalités d'aménagement et de
gestion:
La protection de l'environnement côtier au niveau du
domaine public maritime s'avère d'une portée
limitée,celle recherchée dans la zone littorale parait à
première vue dépourvue de toute effectivité et
d'efficacité malgré la multitude des mécanismes
juridiques et des outils d'aménagement et de gestion mis en place.
Pour assurer le renforcement des mesures de prévention et
de protection dans cette zone sous haute pression par différentes formes
d'urbanisation anarchique et de surexploitation de ses ressources,on a
imposé un certain nombre d'outils de gestion traduites par un certain
nombre d'autorisations pour l'occupation et l'exploitation des espaces en
question . Des d'interdictions de construire à une certaine distance des
côtes ,imposées des réglements spéciaux
édictés pour certaines zones en raison de leurs
caractéristiques naturelles esthétiques ou de
sécurité que des servitudes d'utilité publique imposant
l'interdiction de construire à une distance inférieur à
100métres du domaine public maritime dans les zones littorales.
Ainsi,en Tunisie le législateur est intervenu pour pour
pallier aux conséquences des utilisations abusives et dégradantes
des dépendances domaniales et lutter contre les multiples formes de
pollution et d'urbanisation anarchiques. Toutefois, pour illustrer les mesures
de protection sur le littoral , le code de l'aménagement du territoire
et de l'urbanisme consacre dans le chapitre IV des règlements
spéciaux pour le littoral. Ils concernent certaines zones littorales
nécessitant une protection particulière en raison de leurs
caractéristiques naturelles ou esthétiques. Des servitudes de
reculement sont imposées à partir du domaine public maritime.
En effet, il parait utile de signaler ,dans le cadre des
mécanismes de la protection classique que la gestion des espaces
côtiers suppose non seulement des structures de gestion
appropriées, mais aussi des outils de gestion et d'aménagement
pertinents et efficaces susceptibles d'assurer un équilibre entre les
spécificités écologiques et les diverses pressions
socio-économiques auxquelles ces espaces sont soumis.
A/Les règles de limitation de l'urbanisation:
Si, l'on veut à la fois éviter le
développement d'une urbanisation continue le long du rivage et pouvoir
accueillir de nouvelles constructions dans les communes littorales,la seule
solution privilégiée est celle de l'urbanisation en profondeur
vers l'intérieur des terres et à l'arrière pays.
a -L'institution de servitudes78(*) d'inconstructibilité :
A ce niveau ,il faut signaler que ce sont des servitudes
d'utilité publiques instituées par la loi
qui « viennent réduire l'exercice du droit de
propriété et ce, dans l'intérêt
général elles résultent toujours de législations
spéciales et le code de l'aménagement du territoire et de
l'urbanisme ne fait que les rappeler » 79(*) . Ces servitudes se
distinguent des autres servitudes d'urbanisme qui résultent directement
des plans d'aménagement . Les obligations qu'elles instaurent touchent
en effet au droit de propriété et son utilisation .
1-Les servitudes d'inconstructibilité :
De par leur nature d'utilité publique ces servitudes
sont les plus sévères pour la protection des espaces
côtiers .
C'est dans ce cadre qu'une frange continentale de vingt cinq ou
de cent mètres a été institué par l'article 25 du
code de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme pour
prévenir toute atteinte à l'intégrité de cet espace
.C'est par la mise en place d'une servitude non-aedificandi au niveau de cette
bande contigue au rivage ,pour préserver ces espaces vierges en bord de
la mer de toute atteinte par les propriétaires riverains.
En effet d'après l'article 25(nouveau) "Nonobstant les
règlements spéciaux pouvant être édictés pour
certaines zones en raison de leurs caractéristiques naturelles,
architecturales ,esthétiques, sécuritaires ou
archéologiques, il est interdit de construire dans les zones en
l'absence d'un plan d'aménagement approuvé,il est interdit de
construire dans les zones non couvertes par un plan d'aménagement urbain
approuvé, et ce, à une distance inférieure à cent
mètres à partir du domaine public maritime et des limites de
quelques composantes du domaine public hydraulique en l'occurrence les lacs,
les sebkhas qui ne sont pas en communication naturelle et en surface avec la
mer,les canaux de navigation, les cours d'eau et les retenus établies
sur les cours d'eau ».Cette distance s'impose pour diverses raisons
naturelles esthétiques ou de sécurité permettent
véritablement d'assurer une protection effective pour les zones
menacées des formes de dégradation , pollution et
d'érosion.
En vertu de l'alinéa 3 de l'article 25 "...Cependant,dans
les zones couvertes par un plan d'aménagement approuvé,il est
interdit de construire à une distance fixée en fonction des
particularités de chaque zone sans qu'elle soit ,en aucun cas
,inférieure à vingt cinq mètres à partir des
limites du domaine public maritime et des limites des composantes du domaine
public hydraulique prévues à l'alinéa premier du
présent article."80(*)
Toutefois ,la distance peut être augmentée dans les
zones menacées de dégradation notamment par l'érosion
maritime et chaque fois que la nécessité de protection du
littoral l'impose et ce par décret pris sur proposition du ministre
chargé de l'urbanisme. Cette distance peut atteindre dans certain cas
les deux cent mètres en vertu de l'article 14 de la loi 95-73 relatif au
domaine public maritime « ...une zone d'interdiction absolue
pour toute construction ou toute approbation de lotissement nouveaux de
terrains situés à l'intérieur d'une bande d'une profondeur
de 200 mètres à partir de la limite des plus hautes eaux de
mer... » 81(*).
En effet, pour ces" espaces proches du rivage le
législateur cherche donc un équilibre qui permette le
développement harmonieux de la commune en évitant tout à
la fois le mitage et la stérilisation des sols Mais,en la matière
, les problèmes juridiques liés surtout à
l'imprécision trop grandes des formules employées, sont
importants et suscitent un contentieux abondant qui,jusqu'à
présent ,n'a pas permis de leur apporter des solutions
incontestables"82(*)
"Or les zones côtières et littorales constituent
précisément un milieu rigide, un bien rare car inextensible et
non reproductible. L'espace ne présente pas d'élasticité
d'offre,il n'est ni mobile ni substituable"83(*).Ceci impose à tous les intervenants publics ou
privés de prendre en compte les spécificités de ces
espaces et notamment celles proches des rivages qui attirent le plus les
activités touristiques qui font certainement vivre la majorité
des communes côtières .
b/ les servitudes de libre accès et de passage:
Les rivages constituent des espaces
côtiers qui exercent une attraction particulière
pour les différents opérateurs et intervenants sur les
domaines côtiers,d'ou certaines règles qui
doivent être observées pour préserver l'état naturel
vierge de ces espaces et leur usage égalitaire,libre et gratuit .Le
chapitre III de la loi 95-73 du 24 juillet 1995 relatif au domaine public
maritime impose des servitudes dans son article17 « Les terrains
limitrophes au domaine public maritime et frappés d'alignement, sont
assujettis dans leur partie contiguë à ce domaine d'une servitude
de passage d `une largeur de trois mètres . La servitude de
passage visée à l'alinéa premier du présent article
ne bénéficie qu'au domaine public maritime. ».Cette
servitude s'inscrit dans le cadre des servitudes d'utilité publique
imposées pour la protection des espaces côtiers et permettre
l'accès libre aux espaces côtiers.
Les propriétés
riveraines doivent supporter un passage le long du littoral dans les zones de 3
mètres de large et ce pour permettre l'accès libre au rivage et
garantir pour le public la commodité de passage et d'accès
à la plage.
Ces servitudes qui ont pour objet principal le cheminement le
long du rivage et le libre accès de la mer,sont exclusivement
destinées aux piétons ;elles ne doivent pas être un
prétexte pour créer de nouvelles routes -sur le long ou
perpendiculairement au rivage.
Ce droit de libre accès du public à la mer est
protégé dans les zones d'intérêt touristique,on
s'efforce dans ce cadre à assurer une utilisation plus appropriée
des côtes et à promouvoir les activités de plaisance et de
tourisme côtier tout en respectant les exigences d'ordre
écologique.
Toutes ces utilisations des espaces côtiers,avec toutes les
modalités d'aménagement et de gestion imposées pour
assurer la vulnérabilité de ses écosystèmes se sont
avérées insuffisantes pour réguler les conflits des enjeux
et des intérêts socio-économiques sur l'espace
côtier.Qu'en est il des limites imposées aux activités
polluantes ?
P2/ La prévention contre les pollutions:
Pour limiter,sinon éliminer les
différentes sources de pollutions qui affectent l'environnement
côtier et la qualité de ses écosystèmes,l'action est
orientée essentiellement vers la réduction des rejets dans le
milieu marin,ceci va se traduire par certaines restrictions pour les ouvrages
polluants sur les côtes et qui touchent spécifiquement les
domaines de l'assainissement des zones littorales,la réduction des
rejets industriels et la lutte contre les pollutions par les hydrocarbures et
d'origine agricole ou touristique.
Les interdictions de construire dans une certaine
distance, à partir de la ligne de rivage est une règle qui
s'impose pour protéger les zones littorales , et ne pas modifier l'usage
balnéaire du littoral .
L'impact des activités sur la façade
côtière devrait être déterminé avant leur
réalisation et le public doit en principe être informé
D'après l'Article 26 du CATU"Est interdite l'édification de
constructions ou d'ouvrages abritant des activités polluantes pour
l'environnement le long des voies structurantes » .Les
déversements illicites entraînent parfois des dégâts
importants pour la qualité des eaux et de l'environnement côtier.
D'ou la nécessité de mettre en place des réseaux
d'assainissement adéquats dans les communes littorales .C'est l'une des
priorités pour prévenir l'environnement côtier dans son
ensemble.
- L'assainissement du littoral:
L'assainissement des communes littorales joue un
rôle primordial dans la préservation de la qualité des eaux
de baignade et le développement des activités de loisir sur les
côtes.
Les extensions urbaines mal maîtrisées ont
posé et posent encore de graves" problèmes ,entraînant des
pollutions diffuses dues à des réseaux d'assainissement
incomplets,insuffisants ou carrément inexistants.84(*)"
Les industries implantées sur le littoral - pour des
causes logiques de facilités de transport et de commerce -constituent
une très importante source de pollution des côtes
méditerranéennes, puisqu'il pouvait arriver q'elles
déversent -en toute illégalité -directement dans le milieu
récepteur. Certes cette situation tend à régresser avec la
création des corps de contrôle spécialisés, mais
elle n'a pas disparu,causant des dégats parfois irréversibles au
milieu marin.".
Les rejets illicites dans les réseaux
d'assainissement entraînent la pollution des côtes et la
dégradation de l'environnement côtier dans son ensemble. Car les
rejets des eaux qu'elles soient domestiques( ou en provenance d'hôtels)
ou industrielles,déversées directement dans la mer entraîne
la pollution des plages et des eaux de baignade, des lagunes
côtières et des baies, ainsi qu'une réduction de
l'oxygène de l'eau .Ceci amène le risque de voir apparaître
des maladies infectieuses (typhoïde,choléra...),ainsi que celui de
voir contaminés les produits halieutiques .Plus médiatement,on
risque de perdre un des outils de développement du pays,soit le
tourisme, du fait d'eaux de baignade polluées.
Il est donc fondamental de parvenir à instaurer
un système de contrôle et de prévention des sources de
pollution . Un programme de contrôle de supervision environnemental et
sanitaire appliqué par l'Agence National de Protection de
l'Environnement85(*) et le
Ministère de la santé pour préserver une qualité
acceptable des eaux usées à l'amont des stations
d'épuration notamment pour celles situées dans les espaces
côtiers. Il serait intéressant de charger les pollueurs eux
mêmes d'effectuer des analyses régulières de la
qualité de leurs rejets86(*).
«L 'un des buts les plus récents poursuivis
actuellement par la structure chargée de l'assainissement,soit l'office
national de l'assainissement"87(*).Il en découle que parmi les problèmes
les plus graves pour l'assainissement du littoral est celui de la
qualité de l'environnement côtier lui-même -à ses
potentialités en resssources halieutiques et au développement
touristique qui lui est rattaché ,entraînant le
développement du pays tout entier. Il convient alors de savoir s'il
existe des actions qui lui sont spécifiques,différentes,de plus
grand envergure ou plus ciblées que l'assainissement. Ces actions de
prévention,touchent d'une manière ou d'autre,à
l'assainissement du littoral,que ce soit en amont ou en aval.
L'article 11 de la loi n°93-41 du 19 avril 1993 relative
à l'office national de l'assainissement prévoit "Il est interdit
d'introduire dans les ouvrages d'assainissement, des matières, produits
et liquides de tous autres objets qui peuvent obstruer les conduites, provoquer
des nuisances, affecter l'atmosphère, émettre des vapeurs ou des
gazs toxiques, inflammables ou explosifs, entraver, de quelque manière
que ce soit le bon fonctionnement des égouts et des autres ouvrages
d'assainissement, ou compromettre l'hygiène et la salubrité
publique,et, de façon générale, polluer
l'environnement."En effet, la prévention de toutes les formes de
pollution impose l'entretien et le renouvellement le cas échéant
des ouvrages d'assainissement notamment les stations d'épuration dans
toutes zones de développement touristique ou industriel 88(*).
Quelles sont mesures préventives à
entreprendre face à la pollution industrielle ?
- la prévention des rejets des établissements
classés :
Face à la sensibilité de
l'écosystème côtier, les activités industrielles
devraient être localisées de façon à garantir la
protection de l'environnement ,les infrastructures terrestres ne devraient,se
développer le long du trait des côtes et les systèmes de
transport publics devraient être organisés et utilisés de
manière à garantir la protection du milieu côtier.
La réduction de la pollution d'origine industrielle
s'inscrit par conséquent, dans le cadre général de la
réglementation des installations classées,89(*) les effets des de la pollution
provenant des rejets des usines,des conserveries,des tanneries et des
industries chimiques 90(*)sont particulièrement sensibles sur le littoral
et l'environnement côtier en général. Il parait
évident que"L'efficacité du mécanisme de prévention
des pollutions des installations classées dépend de la
fréquence et du sérieux des contrôles exercés par
l'administration."91(*) En
effet le contrôle doit s'effectuer sur les établissements
insalubres situés dans les espaces côtiers en amont avant son
ouverture pour prévenir tout impact sur l'intégrité de
l'environnement. Le décret du 28 mars 1968 relatif aux
établissements dangereux ,insalubres et incommodes impose dans son
article premier avant l'ouverture des établissement en
question « ... ,la désignation de son emplacement ,la
nature des industries, les procédés de fabrication ,ainsi que les
matières utilisées.
« Des légendes permettent d'évaluer le
degré de protection assuré par les installations prévues
et un plan reproduisant l'état général des( ...)cours
d'eau( ...)situés aux abords de l'emplacement projeté.
Les agressions industrielles face à ces milieux
naturels littoraux qui sont souvent, particulièrement sensibles ont la
tentation de profiter sans restriction ni contrainte d'un milieu
récepteur qui semble propre à accepter tous les
dégâts et les atteintes à son écosystème.
Les problèmes de la pollution industrielle et
particulièrement les dommages irréversibles engendrés
à l'environnement côtier, notamment par les établissements
industriels impose d'une urgence signalée la prise des mesures
juridiques et réglementaires pour renforcer la prévention du
système côtier des dommages écologiques graves et des
formes de dégradation provenant de l'inertie parfois coûteuse des
services de contrôle notamment pour les établissement dangereux
et insalubres exerçant dans les régions côtières.
Une action préventive rigoureuse devrait être
menée pour interdire les installations et les ouvrages
préjudiciables à l'environnement côtier. Par ailleurs, un
système d'autorisation et d'études préalables doit guider
la gestion des espaces côtiers permettant la prévention de cet
environnement côtier,de toutes formes de pollution et de
dégradation.
Section 2) La protection préventive à
travers les autorisations d'occupation et les études d'impacts:
La recherche de la protection du milieu marin et côtier
s'articule autour d'un ensemble de mécanismes nationaux et
internationaux de prévention et d'indemnisation en cas de pollution
majeure. En effet les procédures d'autorisation et de prévention
viennent pour compléter le dispositif existant de lutte contre les
événements de pollution accidentelle du milieu marin, ceci doit
inévitablement être traduit sur le plan juridique par des
règles et des outils régissant la gestion des espaces
côtiers qui sera traduite par diverses modalités d'autorisation et
procédures des études d'impact .
P1-L'autorisation un outil exclusif de gestion mal
exploité:
Le législateur a posé le principe de
l'interdiction ou de la restriction des actions susceptibles de nuire au
développement naturel de l'environnement côtier. En effet
l'article 26 du code de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme
alinéa premier dispose" Est interdite l'édification de
constructions ou d'ouvrages abritant des activités polluantes pour
l'environnement le long des voies structurantes prévues par les plans
d'aménagement urbain, ou par les plans de sauvegarde ou de mise en
valeur concernant les zones de sauvegarde ou les sites culturels ,ou
archéologiques s'ils existent..".Toutefois,la rigueur de cette
interdiction est tempérée par la consécration de
l'autorisation de l'occupation temporaire et les concessions du domaine public
maritime.
Cette possibilité d'occuper le domaine côtier,et de
l' affecter à des usages privatifs par le biais de l'occupation
temporaire ou de la concession a permis la mise en valeur de ce patrimoine
côtier et la valorisation de ses différentes composantes,mais en
contrepartie un certain nombre de règles et principes doivent être
pris en compte pour assurer la conservation et la protection du domaine public
,"l'utilisation du domaine public maritime,a pour objet de définir le
cadre mis en place par la loi,de préciser les différents
régimes d'occupation du domaine public maritime,les modalités
d'exploitation des produits naturels,la protection des biens culturels
maritimes et celles des eaux littorales".92(*)Les principes qui régissent l'utilisation du
domaine public maritime,comme celle de toutes les autres dépendances
domaniales publiques,obéît aux règles d'utilisation
suivantes:
-Les utilisations doivent être conformes à
l'affectation du domaine et ne pas compromettre sa conservation .
-Les utilisations ne doivent pas entraver le droit qu' a
l'administration et de modifier l'affectation du domaine."93(*)
Le domaine public maritime peut faire l'objet d'une occupation ou
utilisation commune qui est libre,égalitaire et gratuite .Cette
utilisation doit respecter l'usage courant du domaine public,et doit se limiter
au but pour lequel l'autorisation d'occupation a été
octroyée,mais le domaine public maritime ne peut pas rester figé
sans utilisation et valorisation,d'où la possibilité est ouverte
pour l'occuper soit temporairement ou le concéder en vertu d'un contrat
de concession94(*).Ces
modes d'autorisation pour l'occupation du domaine public doivent se conformer
aux exigences du respect des normes de sécurité,de
salubrité et de l'équilibre de l'environnement côtier.
A-L'occupation temporaire un outil de gestion à
parfaire :
Le domaine public maritime et ses
dépendances,peuvent faire l'objet d'occupation temporaire qui constitue
la modalité la plus courante d'usage du domaine public,cette
autorisation ne peut être accordée "qu'à titre
précaire et révocable sans réparation ni
indemnité"95(*).Ces
occupations sont également limitées dans le temps, la
durée ne dépasse pas les trois années. L'autorité
chargée de la gestion du domaine public maritime peut à tout
moment retirer l'autorisation octroyée en cas d'irrespect des
conditions de l'occupation par le bénéficiaire de l'occupation
temporaire. L'autorisation octroyée ne peut permettre dans tous les cas
qu'un usage limité dans le temps et dans l'espace, et le
bénéficiaire ne peut prétendre à aucun droit sur le
domaine occupé .
Cette occupation est accordée sur autorisation du ministre
chargé de l'environnement et sur proposition de l'Agence de Protection
et de l'Aménagement du Littoral96(*).Toutefois la mise en application de telle
modalité d'exploitation et d'usage exige la mise en place des textes
d'application qui tardent encore. En effet, les autorisations d'occupation du
domaine public maritime sont actuellement en augmentation sur le plus de 810
autorisations sont octroyées sur le domaine public maritime et sur des
espaces parfois sensibles97(*). La réglementation est donc une
nécessité impérieuse pour la protection des
différentes compositions du domaine public maritime et de
l'environnement côtier. Ayant essentiellement pour finalité de
rationaliser les occupations et l'usage du domaine public maritime public et de
mettre en place les mesures adéquates pour assurer
l'intégrité de l'environnement côtier.
La loi du 24 juillet 1995 relative au domaine public maritime
impose également à la charge du bénéficiaire de
l'occupation temporaire le paiement d'une redevance annuelle,fixée par
l'autorité gestionnaire du domaine public maritime conformément
à la législation et la réglementation en vigueur98(*) .
D'après les rapports sur" l'état de
l'environnement" pour ces dernières années le nombre
d'autorisations d'occupation temporaire du domaine public maritime
délivrés sont en nette augmentation depuis ,ce qui prouve
l'importance des enjeux économiques sur cet espace côtier,et les
risques que peuvent engendrer parfois certaines utilisations abusives sur le
domaine public maritime. D'ou, l'exigence de n'autoriser sur les espaces
côtiers que les occupations pour les installations légères
sans incidence sur l'équilibre de l'environnement côtier.
Toutefois,toutes ces dispositions et ces règles
régissant l'usage et l'occupation du domaine public maritime restent
insuffisantes pour régler les difficultés de leur mise en
application99(*) en
l'absence d'une réglementation précisant les modalités et
les conditions de l'octroi des autorisations d'occupation temporaire101(*). A coté de cette
modalité d'usage du domaine public maritime,les dépendances du
domaine public peuvent faire l'objet de concessions
B- Les contrats de concession un outil mal
exploité:
D'après l'article 25 de la loi du 24 juillet 1995
relative au domaine public maritime"lorsqu'il y a lieu de réaliser des
ouvrages ou des installations fixes dans la mer ou à sa
proximité,l'autorisation ne peut être accordée que sous
forme de concession fixant notamment la durée de l'occupation et le
montant de la redevance ".102(*)
L'occupation du domaine public maritime peut prendre la
forme d'un contrat de concession qui devient l'un des plus usités . Il
consiste dans l'affectation du domaine public maritime dans la
réalisation d'ouvrages et d'installations qui sont liées par la
mer et dont l'exploitation exige la mise en place des équipements
fixes,cette modalité d'utilisation du domaine se diffère de
l'occupation temporaire dans la mesure ou le concessionnaire
bénéficiaire de l'occupation peut prétendre à une
période d'exploitation qui peut durer jusqu'à 30 ans, Il peut
même acquérir des droits sur les installations et les ouvrages
édifiés sur le domaine public,en effet pour valoriser les
dépendances domaniales et les biens publics un droit d'hypothèque
provisoire et limitée sera permis pour le bénéficiaire de
la concession pour attirer les fonds nécessaires à la
réalisation de l'investissement projeté sur le domaine public,et
valoriser les équipements implantés sur cet espace, cette
hypothèse est consacrée au niveau du domaine public
portuaire,surtout lorsqu'il s'agit d'exploiter le domaine portuaire dans les
activités d'aquaculture ou de pêche,ou dans les ports de plaisance
pour les activités de loisir 103(*) .
-La forme de la concession: la
concession en tant que modalité de délégation d'un service
public 104(*)ou d'usage
et d'occupation du domaine public maritime prendra la forme d'un contrat qui
sera signé par l'autorité concédante et le
concessionnaire, et auquel sera annexé un cahier des charges dans lequel
seront précisées les conditions d'exécution des ouvrages
ou des équipements, ainsi que les modes d'exploitation du domaine
occupé .
Le recours à la concession peut être admis
également pour la régularisation des situations
foncières105(*)pour les ouvrages et implantations établis sur
le domaine public maritime .
Le contrat de concession ainsi que le cahier des charges
sont approuvés par décret pris sur proposition du Ministre
chargé de l'Environnement après avis des ministres chargés
de l'Agriculture des domaines de l'Etat et des Affaires Foncières,de
l'Equipement et de la Santé publique et ce en vertu de l'article 26 de
la loi relatif au domaine public maritime106(*).
-La durée: La concession peut être
octroyée pour une durée maximale de trente ans .Cette
durée est susceptible de prorogation tacite tous les deux ans
.D'après l'article 26 de la loi relative au domaine public maritime"La
concession est accordée pour une durée maximale de trente ans..."
.Cette période est d'une durée suffisante qui permet au
concessionnaire d'évaluer la rentabilité de son investissement,et
d'acquérir les garanties nécessaires pour sa réalisation
pendant la période stipulée dans le contrat.
Ceci dit en ce qui concerne la protection et la conservation
des espaces côtiers qui forme un patrimoine naturel précieux
situé sur le domaine public maritime avec toutes ses composantes
naturelles et artificielles,
Entre la protection instaurée par le
régime domanial sur le domaine public maritime et sur le
littoral,l'espace côtier et son environnement sont encore loin d'une
approche globale permettant leur préservation et leur conservation pour
les générations futures,en effet face à des textes
disparates,la protection de l'environnement côtier n'est pas couverte par
un texte d'ensemble garantissant à la fois des droits et des
intérêts conflictuels de l'Etat,des collectivités publiques
d'une part et des investisseurs industriels,touristiques.Cette situation va
déboucher à une littoralisation excessive de l'espace tunisien,et
des impacts dégradants sur l'environnement côtier.
La multiplication d'usage des concessions a
entraîné des situations spécifiques dans lesquelles des
droits seront octroyés au bénéficiaire de la concession
sur certaines portions du domaine public maritime107(*) .En effet la concession sera
accompagnée d'une cession des parcelles en vue d'instituer des marinas
,des ports de plaisance au profit des promoteurs privés. Une
évolution dans la gestion des espaces côtiers qui va affecter le
régime juridique des dépendances domaniale sur les espaces
côtiers.
Dans le cadre de la protection préventive des
autorisations pour les constructions édifiées en bordure du
domaine public maritime, on cite les arrêtés d'alignement.
3-Les arrêtés d'alignement:
La multiplication des concessions d'endigage en vue d'instituer
des ports de plaisance ou des marinas a conduit à l'octroi de terrains
au profit des promoteurs privés109(*).Cette concession accompagnée d'une cession a
entraîné des abus qui ont porté atteinte au régime
rigoureux de la domanialité publique par des aménagements
particuliers.
En droit français,et à la suite des abus
résultant de telles cessions de parcelles du domaine public maritime,
une circulaire interministérielle du 3 janvier 1973sur
l'utilisation du domaine public maritime en dehors des ports de commerce et de
pêche est venue rappeler que ,s'agissant "d'un patrimoine de naturel
"voué à l'usage de tous,le domaine public maritime doit demeurer
dans le patrimoine de l'Etat. De ce fait, seul peut être envisagé
sur les terrains gagnés sur la mer le développement
d'équipement et des services collectifs ou répondant à un
but d'intérêt général et aucune parcelle ne devra
être déclassée en vue d'une cession en pleine
propriété"110(*).
En droit tunisien,dans certain cas l'implantation des complexes
touristiques "s'accompagne souvent d'une privatisation du domaine public
maritime et de ses dépendances",tels que les plages,le rivage de la mer
et même des ports de plaisance et marinas, surtout que le code des ports
maritimes de commerce promulgué le 18 mars 1999111(*) accorde aux occupants du
domaine public maritime artificiel,en vertu d'un contrat de concession ,des
droits réels sur les ouvrages ,les constructions et équipements
fixes qu'il réalise pour l'exercice de son activité sur la dite
dépendance domaniale .
Parfois même les propriétaires riverains du domaine
public maritime iront jusqu'à construire des piscines, restaurants ,
cafés ou plaines de jeu sur les dunes de sable ou jusque sur les lais et
relais de la mer détruisant ainsi le paysage et l'équilibre
écologique.Les pancartes et les écriteaux portent" plages
priveés" pullulent, et certains hôtels vont même
jusqu'à implanter des cordes qui vont jusque dans la mer à
plusieurs mètres des côtes112(*).
"Les dérives des occupations abusives sans aucun titre
furent parfois encouragés par l'inertie de l'administration. Il faut
rappeler l'èpopée des concessions
d'endigage,illustration d'une stratégie perverse d'utilisation d'un
vieux système mis au service de l'intérêt
général dans une finalité spéculative servant
principalement les intérêts particuliers"
En droit français,la situation qui prévaut en
matière de la gestion des ports et de leur aménagement " le droit
des aménagements portuaires est complexe.L'une de ses
caractéristiques est d'être largement dérogatoire par
rapport au droit commun de la domanialité publique ,de l'urbanisme et de
l'environnement .La spécificité de ce droit se justifie par la
nécessité qu'ont les installations portuaires d'être
localisées à proximité immédiate de la mer et en
mer .la finalité économique de l'aménagement l'emporte sur
celle de la protection de l'environnement,du moins pour les ports industriels
et les ports de pêche."113(*)
P2)La protection préventive à travers et les
études d'impacts:
La recherche de la protection du milieu marin et
côtier s'articule autour d'un ensemble de mécanismes nationaux et
internationaux de prévention et d'indemnisation en cas de pollution
majeure. En effet les procédures de l'étude d'impact viennent
pour compléter les outils et le dispositif existants de lutte contre les
différentes formes de dégradation de l'environnement côtier
et de la prise en compte de l'environnement et de sa protection.. En Tunisie
c'est la La loi du 2aout 1988 portant création d'une agence nationale de
protection de l'environnement dans son article 5 prévoit qu' "une
étude d'impact sur l'environnement doit être
présentée à l'agence avant la réalisation de toute
unité industrielle,agricole ou commerciale dont l'activité
présente par sa nature ou en raison des moyens de production ou de
transformation utilisés ou mis en oeuvre des risques de pollution ou de
dégradation de l'environnement"114(*).L'étude d'impact est un instrument de
protection préventive pour les espaces naturels et
particulièrement aux espaces côtiers .
A- L'étude d'impact une procédure à
renforcer:
L'étude d'impact est un instrument qui
apparaît,du point de vue des règles juridiques appliquées
aux espaces côtiers,déterminé par un cadre
réglementaire étroit .Ainsi,l'étude d'impact "vient
transformer le processus de décision administrative .Il s'agit non
seulement de modifier des procédures particulières
nécessaires,mais l'esprit même de la décision
administrative qui a été transformé du fait de la
participation du public et de l'obligation d'information. Eu égard,aux
conditions particulières de fonctionnement de l'administration,on peut
s'attendre à une évolution en profondeur vers moins de secrets
administratifs et par voie de conséquence moins de cloisonnement entre
services."115(*)
Il s'agit de l'introduction de la procédure de la
participation et de l'information-consultation dans le processus
d'élaboration de l'étude d'impact, même si cette
procédure est inter-administrative et ne concerne point le public,comme
elle le suggère traditionnellement.
En droit tunisien l'étude d'impact concerne toutes les
unités industrielles ou agricoles ou commerciales dont l'activité
est source de pollution ou de dégradation de l'environnement 116(*)«c'est l'étude
permettant d'apprécier, d'évaluer et de mesurer les effets
directs et indirects, à court,moyen et long terme de la
réalisation de l'unité sur l'environnement... ».
A cet effet, l'article 10 du décret de 2005 dispose que
«lorsque l'unité peut avoir un effet sur les zones
bénéficiant d'une protection juridique, notamment les
forêts,les zones et les paysages naturels nationaux,les parcs urbains et
les différentes espèces de la faune et de la flore,l'agence
nationale de protection de l'environnement demande l'avis du gestionnaire de
ces zones ou ces espaces pour la réalisation de l'unité ...".Au
delà d'un délai de quinze jours pendant lequel le responsable de
l'espace ou de la zone protégée peut émettre son avis,
l'agence peut considérer le projet conforme aux objectifs de
préservation de l'environnement"l'accord est considéré
tacite pour la réalisation de l'unité" .Cette consultation de
l'autorité gestionnaire de l'espace naturel protégé ou de
la zone sensible pallie,dans une certaine mesure,à l'inexistence d'un
organe consultatif pour la réalisation des unités sur les espaces
littoraux et les zones côtières à titre d'exemple un
conseil national de la protection de la nature. Le régime
procédural de l'élaboration et de l'approbation de l'étude
d'impact est déterminé par le décret n° 1991 de 2005
relatif aux études d'impact sur l'environnement qui constitue le droit
commun en la matière Toutefois,pour certains projets le
législateur et le pouvoir réglementaire ont introduit certains
aménagements sur ce régime de droit commun lorsque le projet
aurait un impact sur le milieu naturel.
B/Un régime spécifique pour certain projets
d'aménagement:
En droit tunisien,et pour certains équipements et
projets d'infrastructure affectant l'environnement,le législateur a
prévu un régime spécial. C'est l'article 11 alinéas
2 et 3 du code de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme qui
introduit, au delà de ces spécificités
procédurales,un régime dérogatoire au droit commun de
l'étude d'impact en ce qui concerne «les projets
d'aménagement, d'équipement et d'implantation d'ouvrages pouvant
affecter l'environnement naturel par leur taille ou impact»117(*). En effet, il s'agit de
fixer par décret les éléments constitutifs de
l'étude d'impact, ainsi que la liste desdits projets.Ce décret
n'ayant pas vu le jour,il est difficile d'apprécier la portée de
ce régime dérogatoire et sa contribution à un renforcement
effectif du droit des espaces côtiers et de l'envoronnement
côtier.Par ailleurs, l'approbation des études d'impact relatives
à ces projets revient au ministre de l'environnement et de
l'aménagement du territoire, dérogeant ainsi au principe de droit
commun qui attribue à l'Agence nationale de protection de
l'environnement
En effet, les projets et travaux qui sont soumis
à étude d'impact ne sont qu'une concrétisation des choix
politiques fixés par le plan de développement économique
et social et les documents de planification urbaines, ainsi que par les lois et
leurs textes d'application. En l'état actuel du droit des études
d'impact, il est procédé à l'évaluation de l'impact
environnemental des politiques publiques en aval du processus, c'est à
dire au stade de la réalisation des projets, alors que cette
évaluation devrait intervenir en amont, comme une étape
préalable à leur mise en oeuvre.Cette évaluation à
posteriori met en cause l'efficacité de ces politiques et amoindri la
valeur de l'étude d'impact en tant qu'instrument de prévention
des atteintes à l'intégrité des espaces côtiers,
notamment ceux dotés d'une protection spéciale comme dans les
zones littorales .
En ce qui concerne l'extension du champ d'application de
l'étude d'impact aux 'espaces côtiers, certains y voient un non
sens: comment soumettre à étude d'impact un instrument, qui par
définition, vise à protéger un espace naturel sensible
dans les zones côtières ?. Vue sous cet angle, la réflexion
pourrait procèder, en effet, d'un non sens.
Néanmoins, il semblerait que cette réflexion ne
tient pas suffisamment compte ni des finalités de l'étude
d'impact qui précèdent essentiellement de la volonté de
rationaliser la décision publique sur la base de données
scientifiques, ni de celles relatives à la protection des zones
côtières et notamment les zones sensibles qui, devons-nous le
rappeler encore, sont des aires d'exemplarité d'un développement
soutenable. C'est pourquoi, il serait judicieux de réfléchir sur
l'opportunité de consacrer l'étude d'impact comme une condition
préalable à la création des espaces naturels
protégés.Cette proposition semble justifiable, ne serait-ce que
parce qu'elle permet une identification pertinente de l'espace naturel
protégé à créer, ainsi qu'une détermination
et une prise en compte des impacts socio-économiques de cette
création sur les populations locales.
CHAPITRE II/ LES METHODES DE PROTECTION REPRESSIVE DE
L'ENVIRONNEMENT COTIER:
La protection de l'environnement et la préservation
des ressources naturelles, aussi bien dans les zones
littorales que sur le domaine public maritime reposent essentiellement sur la
prévention des atteintes à l'environnement, cette méthode
de protection impose la mise en place des normes et l'institution de seuils,
cette approche n'exclut le recours aux sanctions administratives et
pénales pour remédier aux échecs de l'approche de
prévention..Par ailleurs,pour assurer une protection efficace et durable
une approche dite répressive,d'intervention apostériori .Celle-ci
va sanctionner les conséquences des actions dégradantes pour
l'environnement ou financer sa réparation,c'est une approche qui repose
pour une large mesure sur l'utilisation de mesures de contrainte:Ne parle- t-on
pas d'ordre public écologique?118(*).
La protection de l'environnement côtier contre les
actes nuisibles à son intégrité et son équilibre
peut être assurée par le recours aux méthodes coercitives
et répressives qui peuvent soit prendre la forme d'une injonction de
remettre en l'état les lieux et les sites pollués sur le littoral
et le domaine public maritime ou même par le recours aux amendes .
Ces mesures de protection se soldent la plupart du temps "par
des obligations financières qui seront mises à la charge des
responsables de l'atteinte à l'environnement côtier,qui s'engagent
à corriger les effets néfastes de leur comportement et à
s'équiper des moyens techniques et scientifiques permettant de remettre
en état les lieux pollués et d'être assistés
à cette tache par les services techniques de l'agence nationale de
protection de l'environnement"119(*).
" Toutes ces mesures qui correspondent à l'aspect
répressif de la réglementation,traduisent l'aspect
spécifique de l'approche répressive des infractions
environnementales concrétisant alors l'aspect purement réparateur
de la législation et de le réglementation environnementale.
Dans la pratique, les deux concepts de réparation et de
répression tendent à se compléter dans les nouveaux textes
relatifs aux incriminations environnementales.
Aux amendes sanctionnant un comportement polluant ,s'ajoutent en
effet de plus en plus souvent des obligations légales de remise en
l'état des lieux aux frais des contrevenants,ainsi que des sanctions
administratives à caractère pécuniaire ,sans
préjudice des dommages et intérêts susceptibles
d'être réclamés au civil par les tiers -victimes de tels
actes"120(*)
L'administration procède au nom de l'ordre public par le
biais du pouvoir de police administrative qu'il détient à
l'usage des mesures de contraintes pour la répression des infractions
perpétrées sur le domaine public ou dans les zones littorales
,ceci se traduit par l'ensemble des décisions administratives prises
à l'encontre des contrevenants pour assurer la protection du patrimoine
côtier et lutter contre les différentes formes de pollutions et
d'atteintes graves à l'environnement .En effet,d'une part l'irrespect
des interdictions imposées par la législation en vigueur
entraîne le recours à la répression des infractions
commises par la prise de mesures administratives immédiates
(saisie,confiscation ou retrait d'objets saisis,arrêté de
démolition etc...),de surcroît tout acte d' usurpation ou de
dégradation affectant le domaine public maritime expose son auteur
même à des peines corporelles ou pécuniaires.
Les règles répressives du droit interne qui
sont édictées pour la protection des dépendances
domaniales ou du littoral sont toutefois complétées par celles
résultant des conventions internationales notamment au titre de la
convention OPRC121(*),de
la convention de Barcelone et ses protocoles122(*) additifs et de la convention sur le droit de la
mer123(*).
En outre, il y a la réglementation sur les rejets dans
le milieu récepteur vient compléter les dispositions de ce code
des eaux124(*). Cette
réglementation habilite l'administration à intervenir directement
et sanctionner rapidement des comportements contraires à la loi.
Section I ) La protection à travers les
sanctions administratives:
L'administration fait souvent recours à
différents mécanismes juridiques pour faire respecter la
réglementation environnementale, "elle est habilitée par la loi
à prononcer des sanctions administratives qui font partie de ses
prérogatives de puissance publique.
"Elle exerce parfois des compétences juridictionnelles
,qui permettent ,un désencombrement des tribunaux."125(*)
"La répression administrative des violations
des polices environnementales apparaît souvent plus souples que la
répression pénale,davantage adaptée aux besoins de la
protection de l'environnement et à la nécessité
d'intervenir d'urgence,ainsi qu'à la possibilité de dialoguer
avec les contrevenants afin de les amener à respecter la
législation".126(*)
C'est notamment,au niveau de l'utilisation du
domaine public maritime et de l'exploitation de l'environnement
côtier,"Le législateur a multiplié les dispositifs
conservatoires susceptibles de frapper les immeubles comme les biens meubles
:interruption de travaux,suspension du fonctionnement de certaines
installations polluantes sur les côtes,immobilsation de
véhicules,interdiction de départ de navires, etc .La mise en
oeuvre de ces mesures a été confié dans la majorité
des cas à l'administration"127(*).Elle est même habilitée dans certains
cas par la législateur à prononcer des sanctions destinées
à réprimer rapidement et pécuniairement un comportement
contraire à la loi.
P1- L'effectivité de la répression sur
le domaine public maritime et le littoral:
Le recours aux sanctions administratives est
particulièrement efficace, notamment en matière de lutte contre
les pollutions dans les espaces côtiers.Trop souvent les procès
verbaux déposés par l'administration au ministère public
sont souvent classés sans suite.Aussi, les services de contrôle
apprécient-ils les hypothèses ou il leur est possible,sans passer
par le juge judiciaire qui leur parait trop lent et trop laxiste,d'imposer au
pollueur des mesures immédiatement exécutoires128(*).A ce niveau,le rôle
des opérateurs directs au niveau du littoral et des zones
côtières notamment de l'agence de protection et de
l'aménagement du littoral et des communes s'avère d'une grande
importance.Quelle est la portée de la protection recherchée
à travers les sanctions administratives?
A) La répression administrative des
phénomènes de pollution:
L'administration exerce les pouvoirs et les
prérogatives de police administrative sur le domaine public maritime et
le littoral pour assurer l'ordre et la tranquillité sur ces espaces
côtiers et lutter contre les contraventions et les empiètements et
les occupations illicites du domaine public maritime.Le recours à ces
sanctions permet également,de lutter efficacement contre les sources de
pollution sur les côtes et de la dégradation de l'environnement
côtier."Ces mesures administratives sont précisées pour les
établissements classés,et permettent après mise en demeure
et sans intervention d'un juge ,de faire exécuter certains travaux
d'office,suspendre ou fermer l'exploitation..."129(*).Dans la mesure ou ces
sanctions pouvant aller jusqu'à la fermeture de l'établissement
polluant ,ces mesures sont soumises au contrôle du juge
administratif,elles paraissent parfaitement adaptées aux besoins de
l'environnement et à la nécessité d'intervenir d'urgence.
Subsiste le problème des moyens mis à la disposition des tiers
pour contraindre l'administration à recourir à ces sanctions
.Néanmoins face à l'inertie abusive de cette dernière le
tiers peut engager la responsabilité de l'Etat pour carence et
inaction."130(*)
Les attributions des communes sont dans ce cadre
importantes,elles ne cessent de se développer notamment en
matière environnementale,elles sont l'acteur incontournable dans la
préservation et le contrôle du cadre de vie et de la protection
de l'environnement. Cette option est largement renforcée par la loi
organique des communes de mai 1975 telle que modifiée en1995131(*) qui dispose dans son article
74(nouveau)" Les règlements municipaux ont pour objet d'assurer la
tranquillité,la salubrité et la sauvegarde d'un cadre de vie sain
qui permet l'intégration adéquate du citoyen dans son
environnement".
A ce titre le président de la commune de part les
pouvoirs et les prérogatives qu'il détient peut prendre
..."toutes mesures tendant à prévenir les atteintes à la
tranquillité publique et la pollution engendrée par les
établissements industriels ,professionnels et commerciaux
installés dans le périmètre communal..." . Ainsi ,il peut
prendre toutes les mesures ou les décisions réglementaires
assurant l'accès libre au rivage et permettant d'organiser la
circulation des véhicules et leur stationnement dans le domaine public
maritime ,en parallèle il peut interdire toutes activités de
nature à perturber la santé et la tranquillité publique
des citoyens,ou porter atteinte à l'esthétique et à la
qualité des eaux de baignade.Dans le même cadre,et avec la
création de l'agence de protection et de l'aménagement du
littoral ,on assiste à un enchevêtrement des compétences
des autorités communales avec celles de l' agence, et avec celles de
"L'agence de protection de l'environnement qui a notamment pour mission de
lutter contre la pollution terrestre et marine et notamment" -d'élaborer
un plan national d'urgence et d'intervention pour les cas de pollution
accidentelle ou des risques extérieurs menaçant
l'équilibre de l'environnement et la qualité de la vie...
-de lutter contre toutes les sources de pollution,de nuisance et
toutes les formes de dégradation de l'environnement..."132(*)
Ainsi tout établissement
industriel,touristique,agricole ou commercial ,dont l'activité est
susceptible polluer l'environnement sous forme de rejet de déchets
solides ou liquides,ou gazeux est tenu de prendre toutes les mesures
adéquates et procéder à l'élimination ou à
la réduction des rejets ou à la récupération des
déchets et des matières rejetées sur les côtes et
dans le milieu marin133(*).
B- Les sanctions administratives contre les
constructions anarchiques:
Lorsqu'une installation située dans les
zones côtières fonctionne sans autorisation correspondant à
sa classe, ou lorsqu'il y a occupation illicite du domaine public maritime ,ou
une violation de la réglementation régissant les occupations
temporaires,l'administration a toutes les prérogatives de prendre les
mesures administratives qui s'imposent pour réprimer toutes les
contraventions,les sanctions en la matière varient de la fermeture de
l'installation et la suspension de l'exploitation et même sa suppression
.Des arrêtés de démolition sont également, pris pour
lutter contre les constructions édifiées illicitement, sur le
domaine public maritime ou le littoral ,et ils sont pris pour assurer
l'intégrité des espaces côtiers et lutter contre les
phénomènes d'habitats anarchiques et d'urbanisation
incontrôlée.
Les agents de l'agence de protection et de
l'aménagement du littoral constatent les infractions sur le domaine
public maritime et le littoral qui correspondent essentiellement,à
l'occupation prolongée, le non respect de l'autorisation d'occupation
temporaire,l' occupation par des constructions légères et les
constructions illicites sur le DPM.134(*) ,ou les zones littorales.
Les sanctions sont prévues,notamment,lorsque
l'exploitant ou le contrevenant n'a pas satisfait aux exigences de la mise en
demeure dans le délai imparti.
Ces diverses sanctions administratives destinées
à réprimer rapidement un comportement "non écologique",se
présentent généralement sous la forme de sommes d'argent
exigées du contrevenant,et servent -sauf dispositions
expressément contraires et à l'instar des amendes
prononcées par les tribunaux-à alimenter le budget
général de l'Etat135(*) .Par fois la sanction consiste dans une
consignation136(*) qui
correspond à une somme d'argent pour les travaux nécessaires
à la mise en conformité de l'installation avec les prescriptions
techniques ou environnementales requises.De même l'administration peut
recourir à l'exécution d'office aux frais de l'exploitant ou de
l'occupant du domaine public maritime137(*).
La suspension qui peut être assortie de mesures provisoires
destinées à protéger l'environnement
côtier.138(*)
Dans le cadre de la protection des zones
côtières contre les différentes sources de pollution sous
toutes ses formes ,la volonté du législateur s'est orienté
au préalable à combattre toutes sortes de rejets qui menacent
aussi bien le milieu terrestre que le milieu marin ,c'est à cet effet
que le code des eaux et le décret de 1985 relatif aux rejets dans le
milieu récepteur,qui vient le compléter ont consacré
plusieurs règles pour réglementer les problèmes de rejet
et de déversement dans le milieu récepteur .Malgré
l'importance des infractions recensées sur l'espace côtier,et en
dépit de leur gravité sur l'équilibre du milieu naturel
,le législateur tunisien s'est orienté vers un traitement extra-
juridictionnel des infractions sur le domaine public ou dans les zones
littorales,car la constatation de ces contraventions n'implique pas que son
auteur sera déféré d'office devant le tribunal.
Dans les cas prévus par la loi,le contrevenant pourra
mettre fin à l'action en payant soit une amende qui sera fixée
forfaitairement,soit une somme transactionnelle fixée par
l'administration. De même,le ministère public peut mettre à
profit son pouvoir d'appréciation de l'opportunité des poursuites
pour procéder à des classements conditionnels sans suite ou
à des médiations pénales,s'il lui parait que telle mesure
est susceptible de réparer le dommage causé à la
victime,de mettre fin au trouble résultant de l'infraction"139(*) .
Ceci dit,concernant la protection de l'environnement
côtier par le recours aux sanctions administratives,quelle est
l'étendue de cette protection en vertu des sanctions pénales?
Section 2) La répression pénale des
infractions environnementales:
La tendance actuelle pour réprimer les
comportements irrespectueux des normes environnementales,se traduit par des
sanctions pénales prononcées par les instances pénales,
qui ont à cet égard un champ d'intervention qui tend à
s'étendre et à se renforcer.
"La législation permet au juge de fixer
concrètement "prix pénal" des infractions, grâce à
la modulation de la sanction pécuniaire en fonction de la gravité
de la conduite préjudiciable au milieu"140(*).
"Le droit de l'environnement est assorti de sanctions
pénales dans de nombreux domaines,notamment, en milieu
marin et dans les zones côtières.En effet,soucieux de faire
respecter les réglementations protectrices de l'environnement
côtier et de ses milieux fragiles,le législateur n'a pas
hésité à faire appel au droit pénal ,ce"gendarme
des autres droits"141(*).
P1/L'étendue de l'application de la loi
pénale:
La protection du littoral et de l'environnement côtier
en général fait l'objet d'une répression
sévère,en effet, en vertu de l'article 28 de la loi relatif au
domaine public maritime,l'auteur d'actes d'usurpation ou de dégradation
affectant le domaine public maritime,est puni d'une peine d'emprisonnement de
16 jours à une année et d'une amende entre 100dinars et 50mille
dinars ou l'une de ces peines seulement.En cas de récidive la peine est
portée au double.142(*)
Le code pénal est cependant,loin de constituer la
source principale du droit pénal de l'environnement,et de nombreux
textes spéciaux incriminent les actes de pollution et d'usage
illégal des espaces côtiers.
"Un acte matériel ne peut être à l'origine
de poursuites pénales que si ses caractéristiques coïncident
avec la description du texte incriminateur. En droit de l'environnement ,le
choix d'une qualification est souvent rendu très délicat par la
coexistence de multiples réglementations qui régissent les
mêmes activités en se plaçant à des points de vue
différents. Certaines visent la santé publique ou la
commodité du voisinage,la protection des espaces et des espèces
notamment sur les côtes ou la beauté des paysages de la
nature.Certaines encadrent les activités côtières
potentiellement nuisibles par des dispositifs d'autorisations préalables
et des prescriptions préventives sur le domaine public maritime ou la
zone littorale ,d'autres n'incriminent que le dommage
consommé"143(*).
En effet,ce qu'on constate au niveau de l'environnement
côtier avec ses écosystèmes terrestres et marins,c'est
notamment l'enchevêtrement des législations et des
réglementations environnementales qui régissent les mêmes
activités et qui commandent l'application des règles des concours
de polices administratives ,qui se résument en une collection de polices
spéciales -installations classées,des déchets,des eaux de
baignade,de l'occupation du domaine public maritime,de l'exploitation des ports
et des ouvrages côtiers,du bruit,et des pollutions côtières
de toutes formes -ces polices spéciales ne sont pas toujours
incompatibles avec les pouvoirs de police générale,seulement leur
concours doit être écarté lorsqu'expressément ou
implicitement, le texte instituant la police spéciale rejette toute
intervention de police générale"144(*).
Ces polices spéciales sont en principe
indépendantes les unes des autres de sorte qu'un administré doit
se munir d'autant d'autorisations distinctes que de réglementations
applicables à l'opération qu'il souhaite entreprendre.
En droit Tunisien ,tout comme dans les autres
systèmes juridiques méditerranéens,les sanctions
pénales environnementales sont éparpillées dans plusieurs
textes et dans des codes spécialisés,des lois spéciales
qui régissent cet aspect pénal du droit environnemental145(*).
Outre les dispositions du code pénal qui sanctionnent les
infractions qui portent atteinte à la santé ,à la
tranquillité publique,les principales législations pénales
concernant le domaine de la protection de l'environnement côtier ont pour
source soit des lois spéciales relatives à l'environnement ou des
codes particulièrement le code des eaux promulgué en 1975, le
code de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme,le code de
patrimoine archéologique,le code de la pêche maritime 146(*).Toutefois l'application des
dispositions du droit pénal s'avère ,à ce titre
,très limitée,et tempérée par le recours ouvert
à la transaction pour les infractions environnementales,notamment sur
l'espace côtier.
P2-Le traitement transactionnel des infractions
environnementales:
Les infractions environnementales perpétrées
sur le domaine public maritime et le littoral sont souvent traitées par
l'administration par la voie transactionnelle.Le choix du recours à la
transaction,est une prérogative reconnue à l'administration,dont
l'exercice est soumis à l'approbation du procureur de la
république147(*),
qui aboutit,en fin à l'extinction de l'action publique,cette
faculté ouverte à l'administration de transiger après la
fixation du montant de l'amende transactionnelle et la détermination des
travaux imposés au contrevenant pour faire cesser l'infraction ou
éviter son renouvellement appartiennent à l'administration.En
droit Tunisien,et en matière environnementale,la tendance est vers le
traitement des infractions par la technique de la transaction qui engendre
l'extinction de l'action publique et la reconnaissance de la culpabilité
par le contrevenant. Ainsi les services chargées de la constatation des
infractions à la législation environnementale relatives aux
zones littorales et de la transmission des procès-verbaux au
parquet,disposent dans certains cas de la possibilité de recourir
à la transaction ,qui interrompt l'action publique ,tout en permettant
d'obtenir plus rapidement des fonds et d'éviter la lenteur et la
lourdeur de la procédure juridictionnelle.148(*)
La loi du 24 juillet 1995 sur le domaine public maritime accorde
également à l'Administration dans son article 29
dans son dernier alinéa la possibilité de renoncer
à poursuivre le contrevenant en utilisant l'expression "peut renoncer
aux poursuites" et ce malgré la gravité de certains actes et
infractions commis. Par cette renonciation les poursuites s'arrêtent
automatiquement,toutefois,ceci ne peut être considéré comme
une transaction,dans la mesure ou il s'agit de l'action pour la
réparation des préjudices causés dans les trois
années qui suivent l'infraction.Le contrevenant va procéder dans
ce cas, à toutes les actions de remise en état des lieux à
ses frais.
Art29"Sous réserve des dispositions de l'article 30 de la
présente loi ,la juridiction saisie ordonnera dans tous les cas
,l'enlèvement des dépôts ,l'arrêt des travaux,la
démolition des ouvrages réalisés en infraction aux
dispositions de la présente loi et l'enlèvement des
décombres,et ce aux frais du contrevenant .
Les actions en réparation peuvent être
intentées au cours des trois années suivant la date de la
commission du délit ou de sa constatation .
L'administration peut renoncer aux poursuites ,même
après l'introduction de l'affaire,si le contrevenant accepte de payer
les sommes destinées à réparer les dommages causés
au domaine public maritime150(*) et qui seront évaluées par les
services compétents relevant du Ministère chargé des
domaines de l'Etat"151(*).
C'est l'Agence nationale de protection de l'environnement qui est
habilitée de par la loi de sa création à
transiger152(*)pour les
infractions constatées par ses contrôleurs,dans les zones
maritimes et côtières et qui résultent essentiellement des
pollutions ou des rejets illicites des matières toxiques ou polluantes
dans le milieu marin.
Toutefois,l'agence de protection et de l'aménagement du
littoral est chargée de la régularisation et de
l'apurement des situations foncières des constructions,ouvrages et
implantations établis sur le domaine public maritime ou sur des parties
de ce domaine ,en violation des lois e et règlements en vigueur...,aucun
texte n'habilite cette dernière à transiger.
L'Agence dispose,toutefois, de toutes les compétences
légales requises pour la réalisation de la régularisation
ou de l'apurement et son exécution y compris intenter des actions devant
les tribunaux compétents.
En somme,ce qu'on doit constater c'est la diversité des
agents habilités à constater les infractions dans le milieu
côtier,et notamment sur le littoral,en effet ,la loi relatif au domaine
public maritime prévoit dans son article 31"Les officiers de la police
judiciaire énumérés aux alinéas 1,2,3 et 4 de
l'article10 du code de procédures pénales sont chargés de
rechercher et de constater toutes les infractions aux dispositions de la
présente loi ,d'en dresser procès-verbaux qu'ils transmettent au
ministère public ,et aux ministères chargés des domaines
de l'Etat ,de l'Equipement et de l'environnement et de l'aménagement du
territoire..."Et l'article procède par énumération
"sont également chargés,de rechercher et
constater..."
-Les agents techniques assermentés relevant des
Ministères chargés de l'équipement,de l'Environnement,des
domaines de l'Etat,de la santé publique,les experts contrôleurs de
l'ANPE et les agents chargés du contrôle des règlements
municipaux.
"Il convient donc de préciser que la transaction
-lorsqu'elle est possible -éteint certes l'action publique,mais ne
libère pas le contrevenant des éventuelles actions civiles
engagées par des tiers -victimes,ni des sanctions administratives qui
peuvent toujours être prononcées à son encontre"153(*).
La diversité des procédures et des agents
chargés de constater et de rechercher les infractions sur le domaine
public maritime et sur les zones littorales a posé et pose encore le
problème de la coordination entre ces différents agents et la
délimitation du champ d'intervention de chacun d'entre eux.154(*) .En effet
la variété des sanctions et des peines se trouve
compliquée par des dispositions limitées dans l'espace et souvent
ambiguës,et même inefficaces,dans la mesure ou ces instruments de
protection classique fondés sur la répression,ne sont plus dans
tous les cas applicables, et ils ne permettent en fait qu'une réparation
insuffisante qui ne répond jamais à la gravité des
dommages parfois irréversibles .
Face à ces insuffisances des mécanismes classiques
de protection, à l'incohérence des modes de gestion et à
la diversité des intérêts et la multiplicité des
intervenants pour les différents espaces côtiers (domaine public
maritime,ports selon leurs catégories commerce ,pêche
,plaisance,zones naturelles,forêts côtières ),on constate
l'inefficacité de l'approche de résoudre les problèmes de
la dégradation de l'environnement côtier.
Les enjeux nationaux et internationaux de ces espaces
stratégiques incitent à dépasser la dimension interne de
ce droit de l'environnement côtier pour examiner ses prolongements en
droit international de l'environnement car c'est un droit qui ne se suffit pas
à lui-même. D'ou l'importance incontestable de l'approche
nouvelle de protection.
DEUXIEME PARTIE: UNE APPROCHE INNOVANTE POUR UNE
PROTECTION
DURABLE
L'environnement côtier perçu dans ses
milieux terrestres et maritimes,exige pour assurer sa protection et sa
durabilité,une nouvelle approche dépassant les méthodes
classiques relevant d'une vision sectorielle et purement juridique des
problèmes de l'espace côtier .Cette nouvelle approche fait appel
à de nouveaux instruments et principes de gestion et de protection qui
seront la pierre angulaire de ce nouveau mode de gouvernance et de gestion de
l'environnement côtier et de la stratégie de sa conservation et de
son développement durable.
« des instruments économiques et fiscaux
innovent dans la logique essentielle qui les caractérise, en rompant
radicalement avec la technique réglementaire .Ils s'appuient sur les
mécanismes du marché ,même si leur supports juridique
conservent ,le plus souvent ,une nature réglementaire destinée
à assurer l'application »
Pour la mise en valeur de ce patrimoine riche l'adoption de
nouvelles méthodes de protection et de conservation, de par la richesse
et la rareté de son écosystème cet espace est le centre de
conflits d'intervenants divers et le lieu privilégié de la
localisation des ensembles industriels et surtout touristiques. Il constitue le
terrain d'enjeux socio-économiques importants, suscitant à cet
effet la mise en place de mécanismes de préservation et de
conservation qui obéissent à des finalités de gestion et
d'aménagement appropriées. Ainsi, cette protection qui est l'un
des aspects de cet aménagement comprend donc des aspects territoriaux
qui conduisent à la création d'espaces naturels ,à la
sauvegarde des sites, des forêts, et indirectement à des mesures
de conservation dans le cadre de l'urbanisme et de l'aménagement du
territoire .
Suite aux grandes évolutions qui ont
bouleversé les principes classiques du droit, et qui ont
révélé les limites des méthodes classiques
«à protéger des choses sans maître .Aujourd'hui
encore, il est plus aisé, intellectuellement, de protéger telle
ou telle espèce, que d'appréhender juridiquement tout un
écosystème et d'adopter les mesures aptes à sauvegarder
les équilibres naturels...De son côté ,le droit est un
instrument grossier ,impuissant à cerner l'indicible. 155(*) »
En effet, face à cette difficulté
éprouvée dans la mise en oeuvre des mécanismes classiques
relevant de la réglementation sectorielle pour assurer une protection
efficace des atteintes graves aux espaces côtiers et de lutte contre les
risques et les dommages écologiques et dans l'adoption des mesures
adéquates et nécessaires pour la préservation des
écosystèmes menacés des formes de dégradation qui
portent préjudice à ses équilibres ,un nouveau mode de
gouvernance a émergé en offrant une nouvelle approche
fondée sur des principes issus des conventions internationales tendant
à faire de l'environnement une valeur à protéger.
C'est notamment par cette tendance qui s'est consacrée par
l'émergence des préoccupations environnementales et la
valorisation du patrimoine naturel. Une approche nouvelle s'impose pour
garantir une protection efficace et durable pour l'espace naturel côtier
et l'équilibre de son écosystème qui ne peuvent subsister
que grâce à une gestion écologiquement rationnelle du
milieu naturel .C'est une nouvelle approche qui est en train de s'esquisser
autour du nouveau concept de développement durable ,pour agir
stratégiquement à long terme dans la résolution des
conflits d'utilisation et de l'exploitation de l'environnement côtier
surtout avec la conception nouvelle du rôle de l'Etat qui tend
actuellement à réduire ses moyens d'action aux actes de
réglementation ,et à se débarrasser des moyens qui en
font un super agent économique .
L'approche classique de protection à travers ses
instruments juridiques et institutionnels de prévention des risques de
dégradation156(*)ou ses mécanismes ,soit de répression,
de réparation et de restauration des atteintes graves à
l'environnement, ont toutefois permis l'émergence d'un régime
juridique spécifique du littoral et des zones côtières qui
développe une protection juridique spécifique et une gestion
appliquée au domaine public maritime et au littoral .C'est un droit
spécifique qui est en gestation qui a l'avantage d'exister et
d'évoluer ,dans l'optique de la protection de l'environnement
côtier en général.
Mais,cette approche normative dont les
prolongements juridiques sont certains paraît relativement impuissante
pour sauvegarder la valeur écologique de l'environnement côtier et
réguler un milieu et un espace aussi complexe et fragile que le
littoral ,et assurer une protection efficace pour ses différentes
composantes. Cette approche, même si elle a l'avantage d'avoir
suscité le besoin de mettre en place un arsenal juridique et un cadre
institutionnel adéquat. Ceci a cependant représenté le
point de départ de la construction d'un édifice permettant
d'approcher d'une vision nouvelle et dynamique les problèmes de la
dégradation du milieu naturel et de l'environnement côtier et de
répondre aux questions de pollution et des atteintes graves à
l'écosystème côtier et à la qualité du
paysage par une approche nouvelle globale ,dynamique ,intégrée et
pragmatique.
CHAPITRE I :LES FONDEMENTS DE LA NOUVELLE APPROCHE
DE PROTECTION :
Les nouveaux modes de gouvernance des espaces terre-mer
,tendant à assurer une protection durable des écosystèmes
côtiers ,trouvent dans les instruments du droit international de
l'environnement une source d'une valeur inestimable dans la mise en place des
mécanismes de protection efficace et adéquate.De surcroît
l'apport des instruments de planification et d'aménagement ne doit
certainement pas être négligé dans toute stratégie
de protection et de mise en valeur des milieux côtiers
caractérisés par la richesse et la diversité de ses
écosystèmes.En effet,de par ses particularités et la
diversité de ses paysages ,l'environnement côtier ce patrimoine
rare nécessite pour sa protection et sa sauvegarde le recours aux
principes nouveaux du droit de l'environnement et aux modes de
coopération dont les prolongements internationaux et régionaux
sont d'un grand apport pour améliorer les capacités internes des
Etats pour faire face aux différentes formes de dégradation des
écosystèmes naturels côtiers.
SI /UNE APPROCHE IMPULSEE PAR SES PROLONGEMENTS
INTERNATIONAUX:
L'environnement côtier
avec, ses écosystèmes fragiles,trouve dans le droit international
de l'environnement des prolongements qui sont autant de facteurs favorables
à sa protection et à sa conservation. L'importance du milieu
côtier réside,essentiellement, dans l'intérêt
qu'accorde l'humanité à la préservation des mers et des
espaces côtiers. L'environnement côtier en tant que
réservoir d'un patrimoine naturel précieux et d'une
diversité biologique et paysagère particulière est
menacé par une exploitation intense et irrationnelle, et risque la
détérioration irréversible par les atteintes multiformes
à ses équilibres écologiques.
Depuis la convention internationale sur le droit de la mer
et celle de Barcelone pour la protection de la mer
méditerranéenne, jusqu'à la conférence de Rio sur
l'environnement et le développement qui a donné naissance
à la convention sur la diversité biologique et notamment celle
sur les changements climatiques, la tendance s'oriente vers l'attribution du
statut de patrimoine commun de l'humanité au littoral et aux zones
côtières et l'établissement d'un régime juridique
protecteur à l'environnement côtier en général en
s'appuyant sur la notion de droit intergénérationnel. Ainsi, le
développement durable et la préservation des
écosystèmes côtiers s'imbriquent, car celle-ci suppose des
efforts substantiels d'intégration des normes de protection de
l'environnement côtier dans les politiques sectorielles.
PI/. Une protection renforcée par les engagements
conventionnels :
En ratifiant la plupart des conventions
universelles et régionales relatives à la conservation de la
nature et à la protection de l'environnement, le gouvernement tunisien a
tenté dans la mesure du possible, de réceptionner dans
l'ordonnancement juridique interne les obligations juridiques qui
découlent de ce cadre conventionnel international.
La Tunisie est liée par le programme d'action de Rio
dont elle a déjà entamé la traduction au niveau national
par un ensemble de mécanismes juridiques et institutionnels et des
programmes d'action pour la protection des écosystèmes
côtiers. Par ailleurs, un cadre conventionnel portant sur la
conservation de la nature et de la préservation des
écosystèmes côtiers sensibles a été
progressivement mis en place depuis les années soixante dix tant
à l'échelle internationale que régionale et auquel la
Tunisie a adhéré.
A/ Au plan universel:
La Convention de Montego- Bay sur le droit de la mer
signée le 10 décembre 1982 et en vigueur depuis le 16 Novembre
1994 met à la charge des Etats de protéger et de préserver
les écosystèmes et les habitats des espèces ce qui touche
nécessairement les zones côtières .L'article 211
précise que la pollution du milieu marin inclut le "littoral"157(*)
La Convention cadre sur les changements climatiques, en
vigueur depuis le 21mars 1994, qui la première des conventions
internationales universelles,évoque la gestion intégrée
des zones côtières. Dans son préambule, le texte de la
convention souligne l'importance des puits et réservoirs de gaz à
effet de serre dans les écosystèmes terrestres et marins et
rappelle les effets néfastes d'une éventuelle hausse du niveau de
la mer sur "les îles et les zones côtières ".De ce fait les
Etats s'engagent "à préparer et concevoir "des plans
appropriés et intégrés pour la gestion des zones
côtières".Art 4-1-e.4158(*)
Quant à la convention sur la diversité
biologique de Rio (1992) si elle ne vise pas directement et expressément
les zones côtières ,son champ d'application les inclut
nécessairement à l'article 2.à travers " les
écosystèmes terrestres ,marins, et autres
écosystèmes aquatiques .(la 2ème conférence des
parties de Djakarta de novembre 1995a adopté une recommandation1-8 sur
"la conservation et l'utilisation durable de la diversité biologique
marine et côtière".Les Etats sont invités à
développer " la gestion intégrée marine et
côtière".
B/Au plan régional:
La Tunisie est engagée par les différents
programmes régionaux issus de la Convention de Barcelone pour la
protection de la mer méditerranée ,notamment par le plan d'action
pour la protection du milieu marin et le développement durable des zones
côtières 159(*)
.
« La méditerranée, aux quatre cent
millions de riverains et dont les eaux prennent un siècle pour se
renouveler, reçoit chaque année six cent mille tonnes
d'hydrocarbures, toutes causes confondues, soit près du triple de la
quantité de pétrole échappée de l'Amoco Cadiz
...Or, il faut bien constater que la convention sur la protection du milieu
marin et du littoral de la Méditerranée; faite à Barcelone
le 16 février 1976 est quasiment restée lettre
morte ».
Ainsi, parmi les grandes lacunes relevées au niveau
méditerranéen dans la protection du milieu marin et des zones
littorales ,on citera :l'aménagement inapproprié de la zone
côtière par manque de planification et d'une gestion voulues de
celle-ci ;l'inadéquation et l'application peu effective des
législations nationales ;l'indigence des structures
institutionnelles et une insuffisance des ressources humaines allouées
à ces types d'activités ;enfin
l'absence d'une mobilisation de ressources humaines
suffisantes et d'un engagement politique clair pour résoudre les
problèmes existants160(*).
En effet, le problème de l'application des
engagements pris par les Etats sur le plan international ou même
régional subsiste encore, dans la mesure ou le suivi de la mise en
oeuvre des accords conclus par les différents partenaires à
travers les programmes nationaux et les actions concrétisées sur
le plan local constituent le couronnement effectif des engagements
découlant des conventions internationales et la traduction du
consensus des Etats, des organisations intergouvernementales et des
associations agissant dans le domaine de l'environnement pour protéger
les écosystèmes fragiles notamment dans le milieu marin et sur le
littoral,menacés par les exploitations irrationnelles et
intensifiées des différents intervenants publics et
privés.
Par ailleurs ,la gestion de l'environnement côtier
nécessite, outre les mécanismes de nature juridique l'adoption
d'instruments d'intervention appropriés pour organiser l'espace pour
des finalités multiples et rationaliser l'usage de ces espaces dans le
cadre du développement durable .Le recours aux principes nouveaux du
droit de l'environnement tel que le principe de l'information, de
précaution ,de participation et de coopération constituent
également autant de moyens efficaces pour prévenir la
dégradation du milieu côtier et résoudre par voie de
conséquence les problèmes résultant des atteintes à
l'équilibre de l'écosystème côtier.
Dans le cadre, des engagements pris par la Tunisie plusieurs
programmes et actions ont été mis en place pour traduire sur le
terrain les mesures qui doivent être prises pour assurer la
préservation des écosystèmes menacés.
En application de ces engagements ,le gouvernement tunisien
a élaboré un programme d'action nationale de l'environnement et
du développement durable pour le XXIéme siècle, ainsi
qu'une stratégie et un plan d'action nationale pour la protection du
littoral et des zones côtières.
Par ailleurs, le protocole relatif aux aires
spécialement protégées et à la diversité
biologique en Méditerranée161(*) constitue un cadre adéquat pour sauvegarder
et conserver sur le plan interne des types d'écosystèmes
représentatifs sur les côtes et assurer leur viabilité
à long terme et maintenir leur biodiversité162(*).
Un programme national de protection et d'aménagement
des sebkhas littorales et des zones humides côtières a
été mis en place,pour protéger l'environnement
côtier qui constitue un écosystème complexe, dont la
stabilité est tributaire de l'équilibre fonctionnel des zones
humides littorales. En effet,le littoral tunisien renferme soixante îles
, une centaine de zones humides et pas moins d'une cinquantaine de sebkhas et
lagunes, ces espaces fragiles jouent un rôle essentiel dans le
fonctionnement des écosystèmes locaux et
régionaux162(*).
Concernant les espaces naturels protégés ,la
Tunisie s'est engagé dans le processus international pour la protection
de ces espaces notamment ceux se situant sur les côtes ou dans les
milieux insulaires ,et qui représentent des moyens de protection et de
conservation d'une grande valeur pour maintenir les équilibres
écologiques sur les côtes .
Ainsi pour les réserves du MAB (Man And
Biosphere) de l'UNESCO.En Tunisie,quatre espaces naturels ont
été classés en réserve de la biosphère avant
qu'ils ne soient érigés en parcs nationaux par un acte de droit
interne163(*) ;
Dans le même processus, et en vue d' assurer la
protection des biens culturels ,des monuments et des sites historiques et
notamment ceux qui se situent dans les milieux côtiers ,la Tunisie a
ratifiée la Convention pour la protection du patrimoine culturel et
naturel, en vertu de laquelle164(*). Le lac d'Ichkeul a été inscrit sur cette
liste en septembre 1980.
-Pour les zones humides inscrites sur la liste des zones
humides d'importance internationale en vertu de la Convention relative aux
zones humides d'importance internationale particulièrement comme habitat
de la sauvagine, dite Convention de Ramsar164(*).;Comme tout adhérent à la Convention,
la Tunisie a dû inscrire, sur la liste Ramsar, au moins une des zones
humides d'importance internationale de son territoire. Le choix d'une telle
zone se fait selon des critères tels que la présence
d'espèces animales et végétales rares, en danger ou en
grand nombre (oiseaux d'eau notamment), ou le rôle qu'elle joue pour le
maintien des populations humaines165(*).
L'engagement en faveur de la protection et la
conservation des différents milieux côtiers fragiles exige la
mise en oeuvre des principes généraux du droit de l'environnement
consacrés par les conventions internationales et les accords
régionaux au niveau de la mer méditerranée, ces efforts
exigent de surcroît le recours aux différentes modalités et
formes de coopération internationale .
"Mais l'apport fondamental non conventionnel est le chapitre17 de
l'agenda 21 de la conférence de Rio de 1992 .En traitant de la
protection des océans et des mers et celle des zones
côtières,l'agenda 21 consacre l'intégration territoriale et
la nécessaire unité de gestion des espaces maritimes et
côtiers .Les Etats s'engagent à réaliser une gestion
intégrée et un développement durable des zones
côtières et du milieu marin soumis à leur juridiction."
En ce qui concerne les principes sus-indiqués, il faut
,en effet reconnaître leur valeur juridique, du moins au niveau du droit
international de l'environnement .Pourtant , leur application en droit interne
est certainement recommandée même exigible pour la protection de
l'environnement côtier ,et la préservation des
écosystèmes sensibles . Par ailleurs, la protection de
l'environnement côtier sollicite de formes variées de
coopération internationale et régionale .
Ces principes fondateurs qui doivent être pris en compte
dans le cadre de la protection des milieux et des écosystèmes
menacés des formes multiples de pollution et de nuisances qui
dépassent les frontières des Etats, sont véritablement des
moyens efficaces pour renforcer et compléter les insuffisances de la
mise en oeuvre des conventions internationales et des engagements dans le cadre
des accords bilatérales et multilatérales pour la protection du
milieu naturel et de l'environnement.
Les principes généraux du droit de l'environnement
qui vont retenir l'attention dans ce cadre sont notamment le principe de
prévention-précaution et le principe d'information- participation
et le principe pollueur -payeur.
P2 :Une protection consacrant les principes
fondateurs du droit de l'environnement :
La consécration des principes du droit de
l'environnement se justifie d'une part par les limites et les insuffisances
constatées dans la mise en oeuvre interne des procédés
classiques de protection et de conservation des écosystèmes
côtiers auxquelles ont abouti les développements de la
première partie de cette étude et d'autre part, par leur
reconduction dans le texte de la plupart des conventions internationales
relatives à la protection de l'environnement 166(*).
Une protection efficace et durable de l'environnement ne peut se
limiter à consacrer des textes et à mettre en place des normes
tant sur le plan national qu'international, ni même d'adopter des mesures
pour la prévention « d'accidents futurs à
l'expérience d'une catastrophe .Une application plus systématique
des principes de précaution et de prévention, lignes de conduite
d'apparition récente, devrait pallier le défaut originaire
d'un « droit réaction » 167(*)
A- Une approche fondée sur les principes de la
prévention et de la précaution :
Ces principes généraux du droit de
l'environnement ont été énoncés par la
déclaration de Rio et notamment le principe de précaution (art.15
de la déclaration de Rio), la cour internationale de justice leur
reconnaît également la valeur de principes juridiques168(*)
Le principe de prévention implique pour son
application et sa mise en oeuvre effective une définition au
préalable des outils techniques et scientifiques nécessaires et
des mesures juridiques susceptibles de prévenir et d'empêcher les
atteintes à l'environnement. Quant au principe de précaution, il
peut être considéré comme un prolongement logique du
principe de prévention puisqu'il vise à prévenir les
dommages pouvant atteindre l'environnement en cas d'incertitude scientifique
par l'adoption des mesures nécessaires.
La convention sur la protection du milieu marin et du littoral de
la Méditerranée met à la charge des Parties contractantes
à la dite convention l'obligation «d'appliquer, en fonction de
leurs capacités le principe de précaution »169(*). Le principe de
prévention est mis en oeuvre en droit tunisien à travers la
procédure de l'étude d'impacts qui est traduite par le
mécanisme de l'autorisation préalable pour toute activité
industrielle, agricole ou touristique , toutefois ,cette procédure est
à réformer en raison de certaines limites et insuffisances qui
doivent être comblées sous l'impulsion des engagements pris dans
le cadre du droit international. Ainsi, il incombe aux Etats parties à
la convention sur la diversité biologique de prendre en compte «les
effets sur l'environnement des programmes et politiques susceptibles de nuire
sensiblement à la diversité biologique »170(*)
1- Le principe d'information -participation
Le principe d'information a été
également consacré par la plupart des conventions internationales
,ce principe revêt une grande importance dans la mesure ou il
dépasse le cadre étatique pour englober les rapports entre les
différents Etats.
Ainsi, en vertu du principe d'information, les Etats
parties sont tenus dans le cadre des conventions ratifieés par une
obligation de notification, d'échange d'informations et de consultations
en cas de survenance d'un événement sur le territoire relevant
d'un Etat et susceptible de porter atteinte à l'environnement d'un autre
Etat. Toutefois, cet aspect ne sera pas étudié, car le principe
d'information en tant que principe du droit international de l'environnement ne
retient notre attention que du point de vue de son impact sur le
l'environnement côtier en Tunisie.
Les deux principes d'information et de participation se
complètent dans leurs effets.Ainsi, l'information qui est un
préalable à la participation du public n'a d'intérêt
que dans la mesure où elle est assortie des modalités juridiques
permettant au public d'accéder à l'information, d'émettre
son avis sur le projet ou programme objet de la consultation et de
perçevoir les conséquences de sa participation sur la
décision finale.
Il se dégage de certains textes conventionnels se
rapportant directement aux espaces côtiers et au littoral, notamment,la
convention sur la protection du milieu marin et du littoral de la
Méditerranée et le protocole relatif aux aires
spécialement protégées et à la diversité
biologique en Méditerranée, un ensemble d'obligations mises
à la charge des Etats parties relatives à la transcription de ces
principes dans l'ordre juridique interne. Ainsi, les autorités
nationales compétentes doivent accorder au public l'accès aux
informations « sur les activités ou mesures comportant ou
susceptibles de comporter des effets graves pour la dite zone ,ainsi que les
mesures adoptées et les activités entreprises conformément
à la Convention et aux protocoles »171(*).
Ainsi,les autorités nationales compétentes
doivent accorder au public l'accès aux informations «sur la valeur
et l'intérêt des aires protégées et des
espèces protégées et des connaissances scientifiques
qu'elles permettent de recueillir aussi bien du point de vue de la conservation
de la nature que d'autres points de vue. Cet accès s'étend,
aussi, aux informations «intéressant la conservation et
l'utilisation durable de la diversité biologique» et celles sur
«l'état de l'environnement... et sur les activités ou
mesures comportant ou susceptibles de comporter des effets graves sur
l'équilibre des écosystèmes côtiers172(*) .
En outre, les parties sont tenues de «faire en sorte
que le public et les organisations de protection de la nature participent aux
mesures appropriées nécessaires pour protéger les aires
(protégées) et les espèces concernées y compris aux
études d'impact sur l'environnement».
L'effectivité de ces principes consacrés par des
conventions sectorielles qui procèdent d'une commune
préoccupation,et leur efficacité dans la protection de
l'environnement et des espaces menacées de multiples formes de
dégradation nature, est tributaire en droit international, du
consentement des Etats et de leur volonté politique d'adopter les
mesures nécessaires pour assurer la conformité de leurs droits
internes aux engagements internationaux qu'ils ont volontairement
contracté.
Par ailleurs, ces principes consacrés par les conventions
internationales et affirmés par le droit international de
l'environnement devraient trouver, à court ou long terme, leur
traduction dans le droit tunisien des espaces côtiers et du littoral.
Faute de quoi, ce dernier reste quelque part tronqué.
2/Le principe pollueur -payeur
Ce principe pollueur - payeur remonte aux années
1970 il été consacré pour la première fois au sein
des instances de l'OCDE173(*),pour s'étendre progressivement aux
différents Etats qui ne sont pas membres de cette organisation,il s'agit
d'un principe fondé sur la nécessité de collecter des
fonds auprès de ceux qui causent ou tirent profit de la pollution,et sur
la volonté d'affecter les recettes provenant de la taxation des
"pollueurs "aux dépenses de "restauration ou de maintien "de
l'environnement dans un "état acceptable" .Ce principe a
été énoncé par la déclaration de Rio
(principes 13 et 21)173(*).
Concrètement,le principe pollueur-payeur part de
l'idée d'une internalisation des coûts environnementaux ,en vue de
faire supporter le poids de ces derniers,non pas à la
collectivité toute entière mais à ceux auxquels
bénéficie l'utilisation des ressources environnementales
notamment sur les côtes ,à savoir les pollueurs ,principalement
les industriels,les hôteliers,qui utilisent ces ressources et tirent
profit de leur gratuité."En Tunisie,on constate une application de ce
principe concernant une partie des ressources servant à alimenter les
budgets de certaines "Agences "environnementales ,créees sous forme
d'établissements publics à caractère industriel et
commercial,et notamment l'ANPE,et l'ONAS.174(*)
L'apport du droit international parait toutefois d'une grande
importance pour la protection et la conservation de l'environnement
côtier, et surtout dans le cadre des conventions internationales, mais
faut-il encore les mettre en application par le recours aux différentes
modalités de coopération internationale et régionale.
B/.Une protection qui sollicite l'apport de la
coopération internationale :
Vue la gravité et l'ampleur des atteintes
causées à l'environnement côtier,sa protection
nécessite le recours aux mécanismes divers de coopération
des Etats côtiers entre eux ,et avec les instances internationales pour
sauvegarder et préserver les espaces côtiers menacés de la
pollution et de la dégradation.
Les différents pays du bassin
méditerranéen,sont en effet exposés aux différentes
sources de pollution et de dégradation.
La Tunisie , conserve une longue zone de contact avec le
monde industrialisé et les économies européennes, le
bassin méditerranéen reflète de profonds écarts
Nord-Sud qui entraînent des déséquilibres sur les plans
économique, financier, démographique et technologique .D'ou la
nécessité de recourir aux différents modes de
coopération et d'assistance pour permettre aux économies en
développement de faire face aux différentes formes de
dégradation et d'altération que subissent les
écosystèmes côtiers175(*) ... « ...Les parties contractantes
s'engagent à coopérer pour fournir une assistance technique et
d'autres formes possibles d'assistance dans les domaines en rapport avec la
pollution ...en accordant la priorité aux besoins spéciaux des
pays en voie de développement de la région
méditerranéenne»175(*).
Les conventions relatives à la protection de la nature
prévoient différentes formes de coopération internationale
afin d'aider les Etats parties à appliquer les engagements qu'ils ont
contracté. La coopération internationale dans le domaine de la
protection de l'environnement se base sur deux principes énoncés
par la déclaration de Rio.
Celle-ci affirme dans son principes 6 que «la situation et
les besoins particuliers des pays en développement, en particulier des
pays les moins avancés et des pays les plus vulnérables sur le
plan de l'environnement, doivent se voir accorder une priorité
spéciale». En outre, son principe 7 instaure «des
responsabilités communes mais différenciées»
176(*)des Etats et
affirme que «les pays développés admettent la
responsabilité qui leur incombe dans l'effort international en faveur du
développement durable, compte tenue des pressions que leurs
sociétés exercent sur l'environnement mondial et des techniques
et des ressources financières dont ils disposent».
Sur la base de ces principes, les conventions internationales
relatives à la protection de l'environnement et de la nature instituent
des formes variées de la coopération internationale qui
contribuent à l'amélioration de la gestion de l'environnement
côtier et à la promotion du cadre juridique qui les régit.
Cette coopération prend deux aspects: un aspect technique et
scientifique et un aspect financier .
1. Les formes variées de la coopération :
Les modalités de la coopération dans le cadre de la
protection de l'environnement côtier et des écosystèmes
sensibles sont variées. Elles sont traduites par les mesures
d'assistance d'ordre technique ,scientifique et financière.
1- La coopération technique et scientifique:
Les conventions internationales incitent les Etats à
promouvoir la recherche «en matière de conservation, d'utilisation
et d'aménagement des ressources naturelles» et «d'utilisation
durable des aires et la gestion des espèces
protégées», à se consulter entres eux «en vue de
définir, de planifier et d'entreprendre des recherches scientifiques et
techniques et des programmes de surveillance nécessaire à
l'identification et au contrôle des aires et des espèces
protégées et d'évaluer l'efficacité des mesures
prises pour mettre en place des plans de gestion et de
restauration»177(*).
La coopération internationale en la matière
peut prendre la forme d'assistance mutuelle. Ainsi, le protocole relatif aux
aires spécialement protégées et à la
diversité biologique institue cette forme de coopération à
travers «l'élaboration, le financement et la mise en oeuvre de
programme d'assistance mutuelle et d'aide aux pays en voie de
développement qui en expriment le besoin».
A cette forme de coopération interétatique relative
aux espaces naturels protégés, s'ajoute celle initiée par
des organes crées par les conventions. Il en va ainsi, de la convention
concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel qui a
institué un comité du patrimoine mondial chargé de
décider de l'assistance à fournir aux Etats parties qui la
demande.
En outre, le rôle des organisations internationales
concernées par la conservation de la nature mérite d'être
relevé. On peut citer dans ce cadre l'action de l'organisation des
Nations Unies à travers, notamment, la création du Programme des
Nations Unies pour l'Environnement et celle de l'organisation des Nations Unies
pour l'Education, la Science et la Culture qui a lancé dés 1970
le programme Man and Biosphère.
2. Au niveau de la coopération financière:
La gestion durable des écosystèmes
côtiers,nécessite la mobilisation de ressources financières
importantes qui dépasse les capacités et les
disponibilités de certains Etats, notamment des pays en voie de
développement.
Ainsi, la convention sur la diversité biologique incite
les pays développés parties à la convention de fournir
«des ressources financières nouvelles et additionnelles pour
permettre aux parties qui sont des pays en développement de faire face
à la totalité des surcoûts convenus que leur impose la mise
en oeuvre des mesures par lesquelles ils s'acquittent des obligations
découlant de la convention»178(*).
Dans le cadre de la mise en oeuvre de sa stratégie sur la
biodiversité, le gouvernement tunisien bénéficie d'un
financement du Fonds Mondial pour l'Environnement au titre de son programme sur
la gestion des aires protégées179(*).
Par ailleurs, le parc national de l'Ichkeul a
bénéficié d'un financement de trois millions de dinars
tunisiens (M.D.T) de la part de l'Allemagne et de trois cent cinquante millions
D.T provenant de la Communauté Economique Européenne180(*).
Certaines conventions instituent leur propre mécanisme
pour financer les programmes et actions relevant de leur champ d'application.
Il en est ainsi de la convention concernant la protection du patrimoine
mondial, culturel et naturel qui crée un «Fonds pour la protection
du patrimoine mondial, culturel et national»181(*).
Sur le plan régional,les cinq pays de l'Union du Maghreb
Arabe ont pour leur part signé une Charte Maghrébine pour la
protection de l'environnement,pour consacrer le souci des Etats de la
région pour coopérer en matière environnementale .Cet
instrument constitue une "base pour le partenariat maghrébin"dans tous
les domaines notamment en matière de gestion intégrée du
littoral.182(*)
Ce que l'on doit remarquer pour cette coopération pour la
durabilité de l'environnement côtier,c'est qu'elle n'a plus la
chance de s'échelonner dans le temps et dans l'espace ,dans la mesure ou
elle est conditionnée par la volonté des bailleurs de fonds, et
se résume dans des mesures d'assistance financière
conditionnées et édictées par les pays
développés et dont la durée de vie est tributaire de
certains projets de réhabilitation et de lutte précaire contre
les phénomènes d'érosion et de dégradation des
écosystèmes côtiers. Cette coopération qui doit en
principe être liée à la préservation du patrimoine
naturel côtier, source de richesse internationale. D'ou la
nécessité de sa durabilité avec les finalités de la
lutte régionale et internationale contre les phénomènes de
la dégradation de l'environnement côtier.
Au total ,c'est une approche nouvelle qui s'articule autour
de la coopération pour la gestion intégrée des espaces
côtièrs qui s'impose pour la mise en oeuvre d'une protection
durable des écosystèmes côtiers.
S2/-la gestion intégrée des zones
côtières :
Le concept de gestion intégrée a fait
l'objet de nombreuses définitions,celle qui prend le mieux en compte les
exigences juridiques est celle qui a été avancée par la
banque mondiale,il s'agit « d'un processus de gouvernance qui
consiste en un cadre juridique et institutionnel nécessaire pour
garantir que les plans de développement et d'aménagement des
zones côtières sont intégrés avec les objectifs de
protection de l'environnement (y compris les objectifs sociaux ) et sont
élaborés avec la participation de ceux qui sont
concernés »183(*)
Ainsi la gestion intégrée qui s'oppose à
la gestion sectorielle dont les insuffisances sont multiples, implique
notamment la prise en compte simultanée de plusieurs
intérêts dans la norme espace et en particulier la prise en compte
systématique de l'environnement pour toutes les décisions
affectant le territoire.
La gestion intégrée des zones côtières
implique nécessairement ,la réunion d'un certain nombre de
conditions juridiques qui ne se résument pas par évidence
à l'énoncé solennel ,dans une loi, du principe de la
gestion intégrée .Ces conditions sont multiples et
nécessitent des réformes importantes dans l'organisation des
institutions et dans l'exercice du pouvoir. 184(*)
Quant à ces conditions pour la mise en oeuvre de
cette méthode pour la gestion intégrée des zones
côtières.On peut constater qu'elles portent essentiellement sur
les modes de gestion territoriale et institutionnelle de cet espace et les
méthodes de sa protection contre les phénomènes de
dégradation et d'altération par les aménagements
nécessaires à sa durabilité. A ce niveau on peut
identifier les principaux aspects de cette
intégration .
P1-Les aspects de cette intégration :
On doit signaler que toutes les législations
actuelles sont dominées par une frontière juridique interne entre
la terre et la mer.
Le domaine public maritime rompt l'unité
écologique du littoral en découpant l'espace côtier
à la fois au plan matériel et institutionnel185(*) .Pour surmonter cette
rupture spatiale et surtout ses conséquences pour la gestion
intégrée de la zone côtière,il convient d'octroyer
au littoral cet espace fragile un statut juridique homogène propre
à sa nature spécifique qui réunisse l'espace maritime
côtier et l'espace terrestre côtier.
C'est la prise en compte de l'environnement côtier
dans son unité juridique,institutionnelle,écologique,et
biologique et dans ses interactions avec les différents milieux et
espaces côtiers.
Sur le plan institutionnel,on doit remarquer la
multiplicité des ministères compétents sur le littoral,et
des agences qui interviennent sur les différents espaces côtiers
est impressionnante. Une coordination nationale horizontale est indispensable
avec un lieu unique de discussion et d'arbitrage au sein d'un ministère
pilote (le ministère chargé de l'environnement a vocation pour
jouer ce rôle),avec éventuellement l'appui d'une commission
nationale et d'une agence spéciale186(*).
Cette intégration qui exige une coordination horizontale
,doit être également une intégration institutionnelle
verticale,entre les autorités nationales ,régionales et
locales187(*).
L'environnement côtier avec son littoral et ses espaces côtiers
étant un patrimoine commun ,sa gestion est nécessairement
partagée entre les divers niveaux de décisions.
A- L'intégration en matière de
planification :
En concertation étroite avec les autorités locales
et les groupes d`intérêts (économiques et
écologiques )une stratégie nationale spécifique est
indispensable pour permettre aux autorités compétentes de
décider sur la base d'une réflexion préalable globale et
pas simplement sectorielle.
C'est une planification sur le plan régional et
intercommunal qui devrait traduire localement les orientations de la
stratégie nationale.La gestion du littoral ne peut être
intégrée que si elle porte territorialement et
simultanément non seulement sur la frange maritime et la frange
terrestre mais si elle englobe également un territoire qui
dépasse nécessairement l'échelon municipal.Il faut donc
favoriser les structures intercommunales de planification sur le littoral et au
niveau de l'environnement côtier.
B- L'intégration décisionnelle et
territoriale:
La prise de décision ne traduira une gestion
intégrée que si elle fait participer tous les acteurs
concernés grâce à des procédures d'information et de
participation.Cette décision devra être
précédée d'une étude d'impact,soit
stratégique pour les plans et programmes,soit ordinaire pour les travaux
et activités .Enfin elle pourra être conjointe,c'est relever d'un
accord formel entre plusieurs autorités également
compétentes.
La gestion intégrée du littoral et de
l'environnement côtier se rattache à l'idée de
l'utilisation rationnelle du territoire et se fonde sur les principes de la
durabilité et de la bonne pratique écologique et
environnemental,notamment,dans les espaces littoraux et dans les zones
sensibles côtières.Elle implique des instruments juridiques
capables de poursuivre simultanément plusieurs objectifs,et
également des programmes et d'actions concrétisés sur le
terrain.
L'approche sectorielle,caractérisant les
méthodes classiques de protection qui ont régné pour
longtemps,ne fournit cependant, pas de solutions durales pour les
phénomènes de dégradation de l'environnement
côtier,et ne nous donne pas les détails sur les coûts de
dégradation dans un espace particulier tel que la zone littorale. Les
politiques et les mesures de gestion intégrée
doivent,désormais prendre en considération ces informations sur
l'impact économique et financier de l'altération du milieu
côtier en général .Ces données sur le coût
de la dégradation sont un indicateur appréciable qui va, en
conséquence,diriger les mesures de décision vers les domaines et
les secteurs ou les effets de la dégradation sont les plus
importants.
Cette approche innovante,fondée sur la gestion
intégrée des zones côtières est par nature
complexe,elle fait appel à plusieurs disciplines et à une
multitude d'acteurs,en poursuivant une démarche rationnelle et
pragmatique .
Il s'agit,d'une démarche
multisectorielle,multiacteurs,s'appuyant sur l'intégration et l'analyse
de l'information sur laquelle va t-être prise la décision. Cette
méthode va permettre aux gestionnaires et aux utilisateurs publics et
privés de la bande littorale d'approcher les impacts économiques
et sociaux de la dégradation de l'environnement par une vision
globale,intégrée et réaliste.
Ainsi,la problématique principale
réside,à ce titre,dans la mise en oeuvre de cette nouvelle
méthode de gestion intégrée de cet espace rare et
fragile.En effet,plusieurs contraintes d'ordre institutionnel,financier et
même social vont, en revanche accabler la concrétisation de cette
approche qui nécessite le dépassement de la vision sectorielle
des problèmes de la dégradation des écosystèmes
côtiers et de l'environnement.
En Tunisie, c'est après plus de trente
années de développement économique et de consommation
immodérée de l'espace littoral que les autorités publiques
ont senti la nécessité de la prise en compte de la protection de
l'environnement côtier par la mise en oeuvre de cette méthode de
gestion intégrée et stratégique .
Pour la mise en oeuvre d'une stratégie
spécifique,pour la gestion durable des espaces côtiers et la
préservation de leurs richesses et leurs ressources naturelles,des
mesures d'ordre institutionnel et juridique doivent être prises et de
nouveaux modes de gestion et de protection seront mis en place. En effet,c'est
une stratégie spécifique fondée sur la gestion
intégrée des zones côtières,qui concrétise
l'apport des instruments du droit international de l'environnement et la
contribution des accords approuvés par les pays dont les côtes
sont menaçées de sources multiples de pollution et de
dégradation. Ces problèmes de la pollution côtière
et de la dégradation des milieux terrestres et marins constituent des
soucis communs entre les Etats de la même région,notamment dans
le bassin méditérraneen .
P2/La gestion intégrée un outil pour le
développement durable
de l'environnement côtier:
La gestion intégrée du littoral et de
l'environnement côtier est un concept en pleine expansion Elle se
rattache à l'idée de l'utilisation rationnelle du territoire et
se fonde sur les principes de la durabilité et de la bonne pratique
écologique et environnementale .Elle implique des instruments juridiques
capables de poursuivre simultanément plusieurs objectifs sur un espace
rare et fragile . Mais,cette notion a du mal à se concrétiser
dans les institutions et les actions de terrain.
L'approche nouvelle pour la protection de l'environnement
côtier ,se fonde essentiellement sur une vision globale des
problèmes résultant des différents usages et exploitations
des espaces littoraux .C'est une démarche innovante qui compte
dépasser les insuffisances de l'approche classique de protection qui a
régné pour longtemps,ne fournissant cependant, pas de solutions
durales pour les phénomènes de dégradation de
l'environnement côtier,et n'offre pas les détails sur les
coûts de dégradation dans cet espace spécifique.
Il s'agit, dans ce cadre de réinventer les
modalités de gestion et d'aménagement plus adaptées
à la réalité côtière ,et de substituer
à la vision sectorielle entachée de formes d'aménagement
se limitant aux seules dimensions touristiques et industrielles,une
démarche à la fois pragmatique et rationnelle.
A/vers le dépassement des formes
d'aménagements sectoriels :
L'objectif recherché à travers l'approche
innovante fondée sur la gestion intégrée de l'espace
côtier,c'est d'offrir des outils méthodologiques au service de la
rationalisation de la gestion des zones côtières. En effet,les
formes d'aménagements sectoriels étaient pour l'essentiel des
aménagements purement touristiques et industriels .Dans ce cadre,la
planification de l'aménagement revêt une importance
considérable dans la mesure ou elle constitue le moyen d'harmoniser les
différentes politiques publiques qui sont mises en oeuvre sur un
territoire donné188(*).
Par ailleurs, dans un objectif de remédier aux impacts
néfastes de l'implantation des installations industrielles et des
ensembles touristiques dans les zones littorales ,c'est une approche globale
intégrée qu'on doit poursuivre dans l' aménagement de
l'espace côtier .En effet, la localisation des zones industrielles et
touristiques et des installations portuaires doit prendre en
considération l'équilibre et la qualité du milieu et des
écosystèmes côtiers fragiles. Un diagnostic sur
l' état de l'environnement côtier a démontré
que la dégradation engendrée par les phénomènes
d'érosion et de pollution est tributaire de l'aménagement
irrationnel tourné vers la consommation des espaces pour les
activités économiques polluantes et dégradantes.
B-le développement d'un aménagement
touristique dégradant:
Les côtes tunisiennes ont pour longtemps souffert
de l'urbanisation et de la concentration des ensembles touristiques et des
installations récréatives et de plaisance.En effet,le
développement qui a régné était,essentiellement,un
développement tourné vers la promotion du secteur touristique. La
prolifération des zones touristiques a fortement pesé sur les
côtes tunisiennes189(*). L'étude globale sur la gestion
intégrée du littoral a montré que sur 500km de plages
sablonneuse,40 km sont sérieusement affectés par le
phénomène de l'érosion marine due à un
aménagement touristique excessif et irrationnel190(*) .
Ainsi, une affluence touristique importante et non
planifiée peut constituer un danger pour la faune et la flore et un
facteur d'appauvrissement des ressources naturelles existantes et de
détérioration de la qualité des paysages et du milieu.
C'est pourquoi, l'aménagement et la gestion de ces aires dotées
d'une protection spéciale doivent trouver un terme acceptable, mais
toujours difficile à atteindre, entre l'état de la nature et sa
conservation et la recherche du loisir et de la recréation du public.La
réalisation de cette conciliation est tributaire d'un aménagement
adéquat dans l'implantation des installations touristiques et l'accueil
des visiteurs (tracé de voies de promenade, aménagement des
parkings etc...) et d'un planning adapté dans le temps et dans
l'espace191(*),
confortés tous deux par un aménagement rationnel et un
contrôle rigoureux de l'urbanisation. Par ailleurs,cette approche de
gestion intégrée tend à un tourisme vert et durable
protégeant et valorisant à la fois l'environnement côtier
et ses composantes naturelles.
-l'écotourisme durable :
Pour rendre le tourisme utile et bénéfique
pour la protection de l'environnement,un certain nombre de mesures juridiques
et institutionnelles doivent être mises en place,et une gestion
intégrée appropriée doit être adoptée par des
aménagements respectueux de l'environnement et des espaces naturelles
côtières .
Le tourisme écologique et vert est à ses premiers
pas dans tous les secteurs public et privés. Sa promotion à
l'intérieur et aux alentours des espaces naturels protégés
permet de maximiser les avantages potentiels du tourisme pour ces espaces et
pour les populations locales et d'en réduire les coûts
environnementaux. Elle apparaît comme le moyen le plus approprié
pour assurer une compatibilité entre la promotion du tourisme à
l'interieur et à l'arrière pays et celui sur les côtes et
les préoccupations liées à la conservation de
l'état naturel des espaces côtiers. Il conviendrait alors
d'intégrer ces considérations dans la politique, la planification
et le cadre législatif et réglementaire existant.
C'est à travers une approche d'aménagement
intégrée,orientée vers un tourisme durable qui prend en
compte tous les facteurs de dégradation de l'environnement côtier
liés au secteur touristique ,que le développement durable des
zones côtières doit être recherché. Il s'agit,en
réalité d'une vision nouvelle et globale et innovante qui
intègre les problèmes de la gestion de l'espace littoral et de la
rationalisation des opérations d'aménagement.
CHAPITRE II: La mise en oeuvre de la protection durable
de l'environnement côtier:
Pour garantir une bonne gouvernance de
l'environnement côtier, et une bonne gestion des
écosystèmes côtiers,la mise en place des instruments
juridiques et institutionnels,ainsi que les outils de planification et
d'aménagement s'avère d'un grand apport pour la mise en oeuvre
d'une protection durable de l'environnement côtier,seulement pour la
concrétisation de ce mode de gestion il faut de surcroît
poursuivre l'exécution des programmes sur le plan interne en impliquant
tous les intervenants dans l'exploitation des espaces côtiers. L'approche
participative serait, également d'une grande utitlité. Elle
traduirait l'engagement des pouvoirs publics dans la voie d'un partenariat avec
les associations et les organisations nationales, à travers
l'élaboration d'un programme stratégique de communication surtout
par la contribution des populations et la sensibilisation à la
fragilité des écosystèmes côtiers et à la
nécessité de sa protection et de sa conservation . La
stratégie de la gestion de l'environnement côtier et ses
écosystèmes fragiles, impose au préalable la recherche
d'un compromis entre les impératifs de leur exploitation et les
nécessités de leur protection et conservation . En effet, pour
assurer la durabilité de cet espace rare et sauvegarder son
caractère naturel vierge ,des mesures concrètes doivent
être entreprises pour maîtriser le phénomène de la
littoralisation faisant subir aux côtes une forte pression et des formes
multiples de dégradation .
"Les côtes Tunisiennes, avec ses 1300kms, montre
une grande variété de paysages naturels et une diversité
biologique,d'une extrême rareté.
Avec une façade maritime qui s'étend sur des
plaines littorales basses(moins de 30m) et particulièrement larges au
niveau des golfes(Tunis,Hammamet et Gabés ) est le milieu
privilégié d'implantation des ensembles industriels et
touristiques et de concentration des unités pour les activités
agricoles de pêche,en effet plus de 70% des activités
économiques sont essentiellement sur le littoral."192(*)
Par ailleurs, il s'agit d'une stratégie
spécifique qui s'articulera autour des mécanismes
réglementaires et des instruments d'aménagement appropriés
pour une gestion intégrée et durable des zones
côtières .Deux axes majeurs vont guider notre analyse
:l'identification de cette stratégie spécifique et
l'évaluation de sa mise en oeuvre et de sa concrétisation sur le
terrain .
S1/L'identification d'une stratégie
spécifique :
La protection des milieux côtiers et de ses
écosystèmes fragiles nécessite l'identification d'une
stratégie spécifique du littoral,qui considère que
l'aménagement et la protection de cet espace implique un processus
global de réflexion,de concertation et de décision .La
stratégie adoptée se propose l'identification des lacunes et des
carences réglementaires et des insuffisances institutionnelles de
l'approche classique de protection des milieux côtiers.
Elle s'orientera, essentiellement, vers la mise en place des
instruments adéquats pour la concrétisation d'une protection
durable des zones côtières.
Cette stratégie spécifique va permettre la
définition des choix et des réformes futures à partir des
mécanismes juridiques et institutionnels, qui ne manqueront pas
d'influencer l'évolution de la protection et de la conservation des
espaces côtiers .Ces instruments visent à solutionner la
problématique centrale de la dégradation de la nature
côtière et de la perte de sa diversité biologique et
paysagère.
Ainsi, c'est à travers, la mise en place d'un cadre
juridique et institutionnel adéquat permettant de dépasser les
insuffisances de l'approche classique de protection ,que cette stratégie
spécifique tentera de traduire l'effectivité et la
durabilité de la protection de l'environnement côtier.
P1/Un cadre juridique et institutionnel à
parfaire:
Parmi les insuffisances relevées dans le cadre
de l'approche adoptée pour prévenir et protéger les zones
côtières, c'est l'absence d'un cadre juridique cohérent et
adéquat permettant la protection effective et durable des espaces
côtiers. A cet effet, l'importance accordée à l'apport des
instruments juridiques dans la mise en oeuvre de la protection durable
nécessite au préalable le dépassement de l'approche
sectorielle prédominante et le renforcement de l'arsenal juridique
existant .
A/Des instruments juridiques à améliorer:
L'amélioration du cadre juridique s'est
avérée d'une importance considérable dans le processus de
la protection durable des milieux côtiers .En effet ,le renforcement de
l'arsenal juridique existant par une loi spécifique au littoral
permettra à moyen ou à long terme de mieux maitriser les
phénomènes de l'urbanisation et de contrecarrer les impacts de la
dégradation des côtes.
/Le renforcement des règles de la maitrise
foncière: 1
Dans le cadre de la stratégie adoptée
pour assurer une protection effective et durable de l'environnement
côtier, la mise en oeuvre effective des règles juridiques et leur
applicabilité,passe nécessairement par la maîtrise
foncière adéquate et pertinente de l'espace.
La législation actuelle relative à l'espace
côtier est extrêmement dominée par la domanialité
publique .En effet, celle-ci s'avère, encore impuissante à
maitriser les phénomènes du mitage et de démembrement du
littoral .On assiste actuellement, à une transformation de la
physionomie de l'environnement côtier imposée par l'urbanisation
mal maitrisée .Cette situation a fortement contribué à la
perte du patrimoine immobilier de cet espace précieux et de sa
détérioration .
En effet, la notion du domaine public maritime qui a
régné, pour longtemps, dans l'appréhension de la nature
côtière a rompu, avec l'unité juridique et
matérielle de l'espace littoral et côtier. Ce dernier n'est plus
appréhendé dans ses dimensions à la fois terrestre et
maritime.On assiste,véritablement, à une rupture spatiale ayant
des conséquences juridiques directes sur les modes de gestion et de la
maitrise foncière de l'espace côtier. Par ailleurs, on n'arrive
plus actuellement à octroyer à ces espaces, un statut juridique
homogène, propre a leur nature hybride réunissant à la
fois les côtés terre et mer.
Toutefois, le droit tunisien n'a pas encore consacré une
loi sur le littoral ou le milieu côtier régissant les modes de sa
gestion et sa protection., quoiqu'il existe un texte relatif à la
création d'une agence de protection et de l'aménagement du
littoral. En effet,cet établissement ayant pour mission la gestion du
domaine public maritime ,et le contrôle systématique et
régulier de l'ensemble des zones littorales pour les protéger
contre les différentes formes d'empiètements et les occupations
illicites .Elle ne peut,cependant,en vertu de la loi de sa création
s'approprier des biens sur le domaine public maritime qu'à la
proximité des zones sensibles côtières par la voie de
l'acquisition à l' amiable ou par leur expropriation par l'Etat à
son profit conformément à la législation en vigueur
relative à l'expropriation pour cause d'utilité publique.
L'agence ne peut prétendre à un patrimoine
immobilier propre en dehors du domaine public de l'Etat193(*), elle peut,toutefois,
conclure des contrats de partenariat avec les propriétaires des
immeubles situés aux alentours des zones sensibles194(*).
A ce niveau, peut-on prétendre à
l'état actuel du droit tunisien, à une limitation du droit de la
propriété au profit d'une maitrise foncière plus
protectrice de l'espace côtier ?
Au-delà,des prérogatives de gestion ou de
l'affectation de parties du domaine public ou privé de l'Etat ou du
domaine public forestier constituant des espaces naturels côtiers
libres,l'agence de protection et de l'aménagement du littoral
procède, néanmoins, à des accords de partenariat avec les
propriétaires des terrains situés à proximité des
zones sensibles195(*).
Ainsi,on s'aperçoit que la réponse
immédiate à cette problématique de l'affectation des sols
et de l'eau dans les zones côtières ne peut en
réalité, être restreinte aux seuls instruments
législatifs et réglementaires.
Il convient, cependant de recourir à des outils plus
appropriés, tels que la maitrise foncière par l'acquisition
publique des biens immobiliers menacés de dégradation .Ainsi,
au-delà de la voie réglementaire, il faut conserver les
ressources dans cette espace fragile en rationnalisant leurs usages et leurs
exploitations,par le renforcement des instruments institutionnels.
B/ Un cadre institutionnel à
parachever: A
côté des insuffisances relevées au niveau du cadre
juridique, s'ajoutent la diversité des structures opérant sur le
domaine public et le littoral .En effet,la protection durable
de ce milieu rare et fragile ne peut être une préoccupation
purement étatique .Le modèle juridique et institutionnel
classique avec des structures administratives verticales cloisonnées est
impuissant à réguler un espace aussi complexe avec la
diversité de ses composantes artificielles et naturelles .
" Les données administratives de la Tunisie sont
fortement teintées de centralisation. Cet état des choses fait
que les compétences existant apparaissent uniquement au niveau des
compétences traditionnellement réservées au centre, que ce
soit des compétences exercés par l'Etat ou par des
établissements publics nationaux .Donc structurellement et
fonctionnellement,les institutions administratives publiques centrales jouent
un rôle prépondérant196(*).
De plus,la présence incontournable de l'Etat à
titre du domaine publique maritime implique une harmonisation des
compétences avec les collectivités locales qui,selon les
régimes juridiques nationaux,ont ou non des attributions de police ou
de gestion sur ce même domaine public maritime"
En effet,la diversité des structures de gestion du
patrimoine côtier ,traduit d'une manière claire une
incohérence ,sinon,une absence d'homogeneïté dans les
objectifs:c'est la déduction fondamentale qui tente tout observateur
face à la multiplicité des intervenants pour les
différents pour les différents espaces côtiers.
Toutefois,on doit signaler la présence active depuis une dizaine
d'années d'une structure opérant principalement dans la
protection et l'aménagement des zones littorales .
1/ l'Agence de Protection et de l'Aménagement du
Littoral: Pour faire face à ce
phénomène de littoralisation qui fait subir aux zones littorales
une forte pression ,et à l'environnement côtier de multiples
formes de dégradation,les pouvoirs publics ont entrepris un certain
nombre de mesures d'ordre législatif et institutionnel et des actions
concrètes pour maîtriser ces phénomènes de la sur
occupation du littoral et d'urbanisation anarchique sur les côtes.
En l'absence d'un texte d'ensemble qui
réglemente l'espace côtier et le littoral ,le législateur
tunisien s'est contenté de mettre en place une structure
spécialisée dans la protection et l'aménagement du
littoral. La mission de protection et de conservation de l'environnement
côtier et du littoral a été confié depuisl1995
à l'Agence de protection et de l'Aménagement du littoral
couramment connu par l'APAL .Instituée sous forme
d'établissement public à caractère industriel et
commercial,elle est placée actuellement sous la tutelle du
Ministère de l'Environnement et du Développement Durable,l'APAL
est chargée de missions protectrices spécifiques quant à
la gestion du littoral ,de l'utilisation du domaine public et de l'apurement
des situations foncières sur le littoral. Elle est chargée
notamment de l'exécution de la politique de l'Etat en matière de
protection du littoral et de la conservation du domaine public maritime en
particulier.
Depuis sa création cet établissement
clé assure le contrôle du littoral et du domaine public maritime
contre toutes les contraventions commises par les empiétements sur ces
espaces côtiers.L'Agence en tant qu'outil fondamental dans la protection
de l'environnement côtier est impliquée d'une manière
directe dans la gestion des zones côtières " A cette fin, elle
est notamment chargée de:
-La gestion des espaces littoraux et le suivi des
opérations d'aménagement et de veiller à leur
conformité avec les règles et les normes fixées par les
lois et réglements en vigueur relatifs à l'aménagement de
ces espaces ,leur utilisation et leur occupation;
-La régularisation et l'apurement des situations
foncières existantes à la date de publication de la
présente loi et contraires aux lois et réglements relatifs au
littoral et au domaine public maritime en particulier et ce
conformément à la législation en vigueur197(*) et tout en respectant le
principe du caractère non saisissable ,non susceptible
d'hypothèque ,inaliénable ,et imprescriptible du domaine public
maritime
-L'élaboration des études relatives à la
protection du littoral et à la mise en valeur des zones naturelles et
entreprendre toutes les recherches , études et expertises à cette
fin .
-L'observation de l'évolution des
éco-systèmes à travers la mise en place et l'exploitation
de systèmes informatiques spécialisés;"
L'agence,d'après l'intitulé du texte de sa
création assume un rôle de protection qui parait incontournable
et d'une importance irréfutable.199(*) Cette agence sera assisté dans ses missions
de veille et de surveillance côtière par un observatoire.
Cet observatoire est un outil pertinent pour veiller à la
bonne qualité de l'environnement côtier,il a été mis
en place depuis 1997 ayant pour objectifs principaux:
-La collecte et la mise à jour de l'information sur le
littoral.
-La mise en place de bases d'un système de surveillance du
littoral.
- La mise en place de bases des données et d'un
système d'information géographique.
Le développement de ces outils d'aide à la
décision,et à la mise en oeuvre des mesures appropriées
pour la sauvegarde des écosystèmes côtiers,est
assuré essentiellement par le biais de la diffusion de l'information
sur l'état du littoral.
2-La nécessaire contribution communale:
Le rôle des communes littorales dans la gestion
et la protection du littoral et de l'espace côtier parait à ce
niveau d'une grande utilité, l'intervention des acteurs locaux reste
malgré les grands efforts déployés demeure exceptionnelle
et timide sur le thème de la protection de l'environnement côtier.
En effet,la participation des niveaux locaux de décision dans les
grandes orientations en matière de gestion du littoral est
consacrée non seulement par les différents textes mais surtout
dans les différents programmes et actions entreprises dans l'espace
côtier pour préserver et sauvegarder ses différentes
composantes terrestre et maritime.
La mise en oeuvre effective de cette stratégie
de gestion et de protection durable nécessite, en effet, l'implication
effective et continue des collectivités publiques locales avec la
participation des différentes organisations et associations
opérant sur le plan local .Ces structures sont les mieux placées
pour appréhender ,réellement,les problèmes des espaces
côtiers.
Ces structures diversifiées , prouvent toutefois
l'absence d'une approche juridique globale de la question de la gestion des
zones littorales , de surcroît opérants d'une façon
sectorielle,à travers des supports juridiques sans application ,ces
instruments sont loin d'assurer cette tache difficile de protéger ces
espaces menacés et de conserver ce patrimoine à l'abri de toutes
atteintes et altérations à son équilibre et à son
intégrité .
Ainsi ,le littoral, les espaces naturels côtiers
sont juridiquement mal protégés contre les différentes
formes de pollution et de nuisances les plus menaçantes pour leur
équilibre. Toutefois, la législation et les mesures
réglementaires et institutionnelles sectorielles laissent
entièrement à côté le problème de la gestion
de l'espace littoral et de la rationalisation des opérations
d'aménagement,ainsi le statut juridique du littoral des zone
côtières est ,en revanche, impuissant face à la tendance du
démembrement de l'espace côtier et de sa destruction par
l'exploitation abusive de ses richesses.
Par ailleurs, le recours aux instruments de planification et
d'aménagement, et aux outils économiques,"innovent dans la
logique essentielle qui les caractérise,en rompant radicalement avec la
technique réglementaire"200(*) dans la mise en oeuvre d'une stratégie de
protection durable.
P2/Une stratégie d'aménagement et de
planification durable:
Pour bien gérer un espace et assurer sa
durabilité, il faut d'emblée planifier et rationaliser son
aménagement. Il est certain que l'apport des instruments
d'aménagement est indiscutable ,dans la tache d'évaluation en
amont des impacts environnementaux des activités polluantes et des
ouvrages sur les espaces côtiers.
A/La mise en oeuvre de la stratégie à travers
les documents d'urbanisme :
Ainsi, les modes d'aménagement et de planification
ayant dominé les choix stratégiques sur ces espaces se sont
orientés vers le développement des secteurs économiques
clé à savoir le tourisme, l'industrie et l'agriculture .
Par ailleurs, cette approche innovante a tenté et
dans un souci d'atténuer les impacts directs et indirects de
l'implantation des unités industriels et touristiques sur les
côtes, de poursuivre un aménagement respectueux de l'environnement
.En effet, la localisation des zones industrielles et touristiques et des
installations portuaires doit prendre en considération
l'équilibre écologique et la qualité du milieu dans ces
zones fragiles. Un diagnostic sur l' état de l'environnement
côtier révèle une situation de dégradation
engendrée par les phénomènes d'érosion et de
pollution qui ne cessent de s'accroître par l'effet d'un
aménagement irrationnel .Par ailleurs, les documents d'urbanisme vont
désormais, constituer l'instrument privilégié pour la mise
en oeuvre d'une stratégie de protection durable. « Par
ailleurs,les schémas directeurs et les plans d'occupation des sols
doivent prévoir des coupures d'urbanisation ou des espaces naturelles...
»201(*) .Les
plans d'aménagement et d'urbanisme sont les documents d'urbanisme
réglementaire par excellence, ils constituent des outils pertinents pour
le maintien des équilibres écologiques et biologiques des
côtes. Les autorités publiques locales sont tenues de faire
respecter les normes environnementales contenues dans les documents
d'urbanisme .« Il est évident, donc, qu'en matière
d'urbanisme sur le littoral la décentralisation s'arrête
théoriquement là où commence la protection de
l'environnement ,les communes sont ,donc, limitées dans leurs choix
concernant l'exploitation du littoral .Et il ne peut être porté
atteinte à l'état naturel du rivage de la mer... »
202(*)
La première solution à conseiller, dans la mise en
oeuvre de cette stratégie de protection, surtout aux côtes encore
non aménagées ou très faiblement occupées .C'est la
délimitation du DPM.,opération déjà
réalisée en Tunisie. Mais l'effort à déployer
quant à la distance à garder par rapport à la rivage de la
mer ou comme il est recommandé d'instituer des coupures d'urbanisation
présentent des remèdes efficaces à la situation fortement
dégradée des espaces côtiers.
B/L'aménagement des espaces naturels
protégés :
Pour permettre une véritable valorisation du
littoral et des zones côtières ,il est nécessaire qu'un
travail de reconquête et de réhabilitation soit entrepris dans
les espaces naturels qui présentent une richesse biologique et
paysagère. Ceci peut être réalisé par la mise en
place des instruments de planification et d'aménagement
adéquats, la création des zones sensibles littorales des espaces
naturels à protéger répond, comme il a été
analysé précédemment, à des exigences
d'intérêt national tenant à leur mission de protection de
la nature côtière et à celle d'amélioration des
conditions de vie des citoyens dans les zones côtières. Par
ailleurs, cette tendance vers une approche nouvelle de la gestion de l'espace
côtier et de sa valorisation économique et social en tant que
patrimoine naturel à protéger, doit préalablement prendre
en considération les exigences des intérêts locaux car ces
espaces sont institués sur des portions du territoire où les
populations locales notamment les pêcheurs, les plaisanciers, et les
usagers du domaine public maritime,... ont acquis certains droits (pêche,
aquaculture, activités de plaisance...).
Ainsi, ne sont autorisées sur ces espaces sensibles
que les aménagements qui peuvent avoir pour objet la conservation ou la
protection de ces espaces et ces milieux. En effet,les plans
d'aménagement urbain doivent classer les parcs , réserves marines
et tout espace naturel côtier en interdisant toutes les opérations
d'aménagement qui portent atteinte à l'équilibre de son
écosystème et ses paysages .
Ils ressentent dans l'interdiction de certaines activités
ou dans la délimitation des zones à l'usage public et et la la
création de ces espaces (parcs marins , réserves marines, sites
culturels ou archéologiques à protéger) comme un gel du
territoire et ont l'impression d'être les victimes d'une injustice
puisqu'ils font seuls les frais d'une opération destinée à
protéger le capital nature du pays .
C'est pourquoi, l'implication de la population et du
citoyen dans la gestion de ces espaces côtiers fragiles est une
condition nécessaire pour solutionner les conflits
d'intérêts des différents intervenants et acteurs publics
et privés . Ceci ne peut être atteint qu'à travers la
consécration juridique d'une large concertation et d'un processus
participatif. Or, le droit de la gestion des zones côtières en
Tunisie se démarque de cette schématique puisqu'il se
caractérise par la marginalisation du rôle des associations et
par l'exclusion des populations locales dans la prise des décisions dans
ces espaces sensibles ,seuls en principe peuvent être installés
des équipements légers nécessaires à leur mise en
valeur ou à leur ouverture au public. Par ailleurs, les documents
d'urbanisme et de planification doivent prendre en considération
l'intérêt écologique et paysager de ces espaces
côtiers rares et sensibles.
S2/EVALUATION DE LA STRATEGIE ADOPTEE :
Dans le cadre de l'évaluation des
résultats enregistrés dans la mise en oeuvre d'une
stratégie spécifique pour la protection de l'environnement
côtier, on doit remarquer d'emblée que les progrès
réalisés en terme de la maîtrise foncière et de
l'aménagement intégré du territoire côtier n'ont pas
été satisfaisants .La démarche qui a
prédominé pour une période assez longue était une
démarche sectorielle dans la gestion du milieu côtier,
malgré les nombreuses études et les diagnostics effectués
sur l'état naturel des côtes. La nécessité de
planifier et d'évaluer les coûts de la dégradation de
l'environnement côtier, à partir d'indicateurs précis et
fiables permettra à court ou à long terme d'assurer le
développement équilibré et durable de l'environnement
côtier .La consécration d'une démarche plutôt
intégrée sera un grand secours pour lutter contre les causes
naturelles et anthropiques de dégradation qui menacent
l'équilibre et la qualité du milieu côtier .
Une approche progressive et pragmatique qui
évaluera tous les impacts socio-économiques de la
dégradation de cette zone riche et complexe, sera la fer de lance de
cette stratégie de protection durable .
" Le recours à de nouveaux instruments que ceux relevant
de la réglementation sectorielle apparaît désormais comme
nécessité impérieuse au législateur. Peut
être en est il aussi en raison des résultats décevants de
la politique réglementaire"203(*) .
Par ailleurs, il paraît opportun de recourir
à des indicateurs nouveaux fiables204(*) pour évaluer la mise oeuvre effective de
cette stratégie et des programmes de protection durable de
l'environnement côtier.
P1/Les indicateurs de développement
durable :
Les programmes et les actions pour la protection du
littoral et des écosystèmes côtiers doivent s'inscrire
dans l'optique d'un développement global et durable .En effet, c'est sur
la base des études et investigations réalisées pour cerner
les contours d'une stratégie durable dans la gestion des zones
littorales, celle ci ne peut-être réalisée sans le concours
et l `adhésion de tous les intervenants publics et privés.
Les méthodologies utilisées pour la mise en oeuvre d'indicateurs
de développement durable devraient ,autant que possible, identifier la
fréquence à laquelle l'indicateur devrait être
actualisé et sa valeur devrait être accompagnée d'une
estimation de sa variabilité dans le temps et dans l'espace.205(*)
A/Les indicateurs pertinents du développement
durable :
Lors de la conférence des nations unies sur
l'environnement et le développement,l'accent a été mis sur
la nécessité d'élaborer des indicateurs de
développement durable.206(*).Certains indicateurs proposés sont
pertinents, mais ils ne suffisent plus, à eux seuls ,à
décrire et à estimer les tendances du développement
durable de la frange côtière.
Dans ce contexte, un ensemble d'indicateurs sont proposés
pour l'évaluation et le suivi de l'évolution de l'environnement
côtier .
1-Les indicateurs socio-économiques :
Ces indicateurs pertinents permettent d'offrir une bonne
connaissance de la dynamique économique sur les espaces côtiers
.De surcroît, ces indicateurs aident à mieux gérer les
potentialités naturelles de ces zones et à rationaliser
l'occupation des espaces côtiers.
Des indicateurs relatifs aux impacts des projets
économiques sur le milieu côtier peuvent intervenir .
2/ Les indicateurs environnementaux :Le développement
futur de l'environnement côtier doit ,toutefois, se baser sur des
critères de durabilité de l'environnement et notamment les
exigences de qualité de l'environnement côtier à court
,à moyen et à long termes, a fin, d'éviter les
catastrophes écologiques.207(*)
D'autres indicateurs pertinents interviennent dans
l'évaluation et le suivi de la mise en oeuvre de la stratégie de
développement durable. Ils ont trait aux impacts sociaux des
activités côtières en termes de création d'emploi et
leurs effets sur la biodiversité du milieu et sur modes de gouvernance
et des techniques utilisées dans les activités
côtières.
La pertinence de ces indicateurs de développement durable
est tributaire des spécificités de l'environnement côtier
en Tunisie et des problématiques de la dégradation. La
disponibilité de l'information est également un facteur
déterminant.
B/Le rôle de l'information et sa disponibilité
:
La fiabilité des indicateurs de
développement durable est intimement liée à la
disponibilité de l'information exacte et au temps opportun dans les
calculs et les évaluations du coût de la dégradation et de
ses impacts sur le développement des zones côtières. Ces
indicateurs sont des outils pour quantifier l'information, l'étudier et
l'analyser, à fin de la rendre plus significative. C'est sur la base de
ces informations disponibles que va -t- être facilitée la
compréhension de certaines données complexes, et des
phénomènes spécifiques dans le processus du
développement durable.
L'indicateur est par conséquence,une information
finalisée pour servir à caractériser une situation
côtière évolutive ,une action dans ce milieu fragile,ou
les conséquences et les résultats d'une action ,pour les
évaluer et les comparer à leur état à d'autres
dates,passées ou projetées ou aux états à la
même date d'autres sujets similaires 208(*).
P2/L'évaluation du coût de la
dégradation:
L'évaluation économique du coût de la
dégradation de l'environnement permet d'attirer l'attention sur les
coûts sociaux et l'impact budgétaire résultant de la
dégradation de la zone côtière et d'estimer les coûts
de remplacement nécessaire pour protéger le milieu ambiant et
atténuer les problèmes engendrés dans cet espace fragile .
Les coûts de la dégradation de l'environnement
côtier ,se résument essentiellement dans la perte du bien
être national à cause des phénomènes de pollution
et d'érosion .Cette perte peut prendre plusieurs formes :-la perte du
cadre de vie sain (les problèmes de santé accrus ,le manque de
l'environnement de qualité,volume croissant des déchets...),
-les pertes économiques (exemple perte de revenu
touristique, réduction de la productivité dans la pêche,les
terres agricoles etc...),
-la perte d'opportunité environnementale (la perte des
fonctions récréatives sur les côtes , de la plage ,des
forêts côtières).
Les coûts de la dégradation de l'environnement sont
exprimés en pourcentage du produit intérieur brut(PIB)209(*).
L'évaluation des coûts de la dégradation par
le recours à des outils économiques consiste à estimer
d'une part ,le coûts des dommages et ,d'autre part ,les coûts de
remplacement.
Ainsi, les coûts des dommages relevés dans les
zones côtières fournissent un ordre de grandeur des
bénéfices potentiels qui découlent d'une gestion saine de
l'environnement côtier et de la zone exploitée. Les coûts de
remplacement, de leur côté, fournissent une estimation , plus ou
moins fiable des investissements nécessaires pour maintenir ou restaurer
un environnement d'une qualité acceptable pour la
société.
Par ailleurs, il est important de signaler que l'estimation des
coûts des dommages et des coûts de remplacement ont fait
C'est dans l'urgence de parer au phénomène de
l'urbanisation de la frange littoral que le législateur a
énoncé dans le nouveau code de l'aménagement du territoire
et de l'urbanisme le principe de la non constructibilité à une
distance inférieur à cent mètres210(*).
Avec la loi relative au domaine public maritime c'est
«l'intégrité... et l'équilibre
écologique »211(*) du littoral qui sont protégés contre
les pollutions et nuisances de certaines activités
«prédatrices ». Le littoral et le milieu marin en
général sont menacés par les activités liées
à l'exploitation des richesses sous-marines et notamment la pollution
par les hydrocarbures et autres produits nocifs. Pour y faire face, un plan
national d'intervention urgente pour lutter contre les événements
de pollution marine a été institué212(*).
Le littoral, en tant que milieu englobant des zones
sensibles et des espaces naturels dotés d'une protection
spéciale, est ainsi juridiquement protégé contre les
pollutions et les nuisances les plus menaçantes pour son
équilibre. Toutefois, cette législation sectorielle laisse entier
le problème de la gestion de l'espace littoral et de la rationalisation
des opérations d'aménagement.
C'est après plus de trente années de
développement économique et de consommation
immodérée de l'espace littoral que les autorités
publiques
L'apport des indicateurs du développement
durable
B-la valorisation de l'approche
participative:
"Pour assurer une action efficace à la fois en mer et sur
terre , la tendance générale étant de
rendre plus responsables les collectivités locales en y associant les
populations au nom de la démocratie participative".il parait plus
adéquat de regrouper des entités locales pour former un centre de
décision à l'échelle de secteurs géographiques
homogènes côtiers,soit de créer des agences locales
bénéficiant de compétence sur des zones
côtières importantes.
"L'essentiel est de rompre le découpage administratif de
base totalement inadéquat pour une politique intégrée".
Mais cette option stratégique qui doit se réaliser sur le
principe de la coordination de l'action de l'Etat et des collectivités
locales et des organisations et des associations et des citoyens, et doit
être parallèlement accompagné d'une véritable
harmonisation structurelle .
1-Le rôle des communes:
2-le rôle du citoyen et de la société
civile
La mise en place des instruments de
planification et d'aménagement , la création des zones sensibles
littorales à protéger des espaces naturels répond, comme
il a été analysé précédemment, à des
exigences d'intérêt national tenant à leur mission de
protection de la nature côtière et à celle
d'amélioration des conditions de vie des citoyens dans les zones
côtières. Par ailleurs, cette tendance vers une approche nouvelle
de la gestion de l'espace côtier et de sa valorisation économique
et social en tant que patrimoine naturel à protéger, doit
prélablement prendre en considération les exigences des
intérêts locaux car ces espaces sont institués sur des
portions du territoire où les populations locales notamment les
pêcheurs, les usagers du domaine public maritime,les touristes... ont
acquis certains droits (pêche, aquaculture, activités de
plaisance...). Ainsi, ils ressentent dans l'interdiction de certaines
activités ou dans la a délimitation des zones à l'usage
public et et la la création de ces espaces (parcs marins ,
réserves marines,sites culturels ou archéologiques à
protéger) comme un gel du territoire et ont «l'impression
d'être les victimes d'une injustice puisqu'ils font seuls les frais d'une
opération destinée à protéger le capital nature du
pays ».
C'est pourquoi, l'implication de la population et du citoyen dans
la gestion de ces espaces côtiers fragiles est une condition
nécessaire pour solutionner les conflits d'intérêts des
différents inter venants et acteurs publics et privés . Ceci ne
peut être atteint qu'à travers la consécration juridique
d'une large concertation et d'un processus participatif. Or, le droit de la
gestion des zones côtières en Tunisie se démarque de cette
schématique puisqu'il se caractérise par la marginalisation du
rôle des associations et par l'exclusion des populations locales dans la
prise des
CHAPITRE II: La mise en oeuvre de la protection
durable de l'environnement côtier:
Pour garantir une bonne gouvernance de
l'environnement côtier, et une bonne gestion des
écosystèmes côtiers,la mise en place des instruments et des
principes issus des engagements internationaux ,ainsi que les outils de
planification et d'aménagement sont d'un grand apport pour la mise en
oeuvre d'une protection durable de l'environnement côtier,seulement pour
la concrétisation de ce mode de gestion il faut de surcroît
poursuivre l'exécution des programmes sur le plan interne en impliquant
tous les intervenants dans l'exploitation des espaces côtiers ,l'approche
participative serait également d'une grande utitlité en
traduisant l'engagement des pouvoirs publics dans la voie d'un partenariat avec
les associations et les organisations nationales à travers
l'élaboration d'un programme stratégique de communication surtout
par la contribution des populations et la sensibilisation à la
fragilité de l'environnement côtier et à la
nécessité de sa protection et de sa conservation.
La stratégie de gestion de l'environnement
côtier et de ses écosystèmes fragiles impose au
préalable la recherche d'un compromis entre les impératifs de
leur exploitation et les nécessités de leur protection et
conservation , en effet pour assurer la durabilité de cet espace rare et
sauvegarder son caractère naturel vierge et son équilibre
écologique,des mesures concrètes doivent être entreprises
pour maîtriser le phénomène de la littoralisation faisant
subir aux côtes une forte pression et des formes multiples de
dégradation .
..
ment tunisien a élaboré un programme d'action
nationale de l'environnement et du développement durable pour le XXI
ème siècle, ainsi qu'une étude, une stratégie et un
plan d'action nationale pour la protection et la réhabilitation des
zones côtières et du littoral.
Ces divers documents accordent une attention particulière
aux espaces côtiers à la gestion du littoral et du domaine public
maritime ,un programme pour la protection et l'aménagement des plages
,la surveillance et la préservation des écosystèmes
littoraux et marins,un de la protection de l'environnement côtier par la
mise en oeuvre de cette méthode de gestion intégrée et
stratégique .
Pour la mise en oeuvre d'une stratégie
spécifique,pour la gestion durable des espaces côtiers et la
préservation de leurs richesses et leurs ressources naturelles,des
mesures d'ordre institutionnel et juridique doivent être prises et de
nouveaux modes de gestion et de protection seront mis en place. En effet,c'est
une stratégie spécifique fondée sur la gestion
intégrée des zones côtières,qui concrétise
l'apport des instruments du droit international de l'environnement et la
contribution des accords approuvés par les pays dont les côtes
sont menaçées de sources multiples de pollution et de
dégradation. Ces problèmes de la pollution côtière
et de la dégradation des milieux terrestres et marins constituent des
soucis communs entre les Etats de la même région,notamment dans
le bassin méditérraneen .
P2/La gestion intégrée un outil pour le
développement durable
de l'environnement côtier:
La gestion intégrée du littoral et de
l'environnement côtier est un concept en pleine expansion Elle se
rattache à l'idée de l'utilisation rationnelle du territoire et
se fonde sur les principes de la durabilité et de la bonne pratique
écologique et environnementale .Elle implique des instruments juridiques
capables de poursuivre simultanément plusieurs objectifs sur un espace
rare et fragile . Mais,cette notion a du mal à se concrétiser
dans les institutions et les actions de terrain.
L'approche nouvelle pour la protection de l'environnement
côtier ,se fonde essentiellement sur une vision globale des
problèmes résultant des différents usages et exploitations
des espaces littoraux.C'est une démarche innovante qui compte
dépasser les insuffisances de l'approche classique de protection qui a
régné pour longtemps,ne fournissant cependant, pas de solutions
durales pour les phénomènes de dégradation de
l'environnement côtier,et n'offre pas les détails sur les
coûts de dégradation dans cet espace spécifique.
Il s'agit, dans ce cadre de réinventer les
modalités de gestion et d'aménagement plus adaptées
à la réalité côtière ,et de substituer
à la vision sectorielle entachée de formes d'aménagement
se limitant aux seules dimensions touristiques et industrielles,une
démarche à la fois pragmatique et rationnelle.
A/vers le dépassement des formes
d'aménagements sectoriels :
L'objectif recherché à travers l'approche
innovante fondée sur la gestion intégrée de l'espace
côtier,c'est d'offrir des outils méthodologiques au service de la
rationalisation de la gestion des zones côtières. En effet,les
formes d'aménagements sectoriels étaient pour l'essentiel des
aménagements purement touristiques et industriels .Dans ce cadre,la
planification de l'aménagement revêt une importance
considérable da ns la mesure ou elle constitue le moyen d'harmoniser les
différentes politiques publiques qui sont mises en oeuvre sur un
territoire donné213(*).
1-le dépassement des aménagements
touristiques dégradants:
Les côtes tunisiennes ont pour longtemps souffert
de l'urbanisation et de la concentration des ensembles touristiques et des
installations récréatives et de plaisance.En effet,le
développement qui a régné était,essentiellement,un
développement tourné vers la promotion du secteur touristique. La
prolifération des zones touristiques a fortement pesé sur les
côtes tunisiennes214(*). L'étude globale sur la gestion
intégrée du littoral a montré que sur 500km de plages
sablonneuse,40 km sont sérieusement affectés par le
phénomène de l'érosion marine due à un
aménagement touristique excessif et irrationnel215(*) .
Ainsi, une affluence touristique importante et non
planifiée peut constituer un danger pour la faune et la flore et un
facteur d'appauvrissement des ressources naturelles existantes et de
détérioration de la qualité des paysages et du milieu.
C'est pourquoi, l'aménagement et la gestion de ces aires dotées
d'une protection spéciale doivent trouver un terme acceptable, mais
toujours difficile à atteindre, entre l'état de la nature et sa
conservation et la recherche du loisir et de la recréation du public.La
réalisation de cette conciliation est tributaire d'un aménagement
adéquat dans l'implantation des installations touristiques et l'accueil
des visiteurs (tracé de voies de promenade, aménagement des
parkings etc...) et d'un planning adapté dans le temps et dans l'espace,
confortés tous deux par un aménagement rationnel et un
contrôle rigoureux de l'urbanisation. Par ailleurs,cette approche de
gestion intégrée tend à un tourisme vert et durable
protégeant et valorisant à la fois l'environnement côtier
et ses composantes naturelles.
2-l'écotourisme durable :
Pour rendre le tourisme utile et bénéfique
pour la protection de l'environnement,un certain nombre de mesures juridiques
et institutionnelles doivent être mises en place,et une gestion
intégrée appropriée doit être adoptée par des
aménagements respectueux de l'environnement et des espaces naturelles
côtières .
Le tourisme écologique et vert est à ses premiers
pas dans tous les secteurs public et privés. Sa promotion à
l'intérieur et aux alentours des espaces naturels protégés
permet de maximiser les avantages potentiels du tourisme pour ces espaces et
pour les populations locales et d'en réduire les coûts
environnementaux. Elle apparaît comme le moyen le plus approprié
pour assurer une compatibilité entre la promotion du tourisme à
l'interieur et à l'arrière pays et celui sur les côtes et
les préoccupations liées à la conservation de
l'état naturel des espaces côtiers. Il conviendrait alors
d'intégrer ces considérations dans la politique, la planification
et le cadre législatif et réglementaire existant.
C'est à travers une approche d'aménagement
intégrée,orientée vers un tourisme durable qui prend en
compte tous les facteurs de dégradation de l'environnement côtier
liés au secteur touristique ,que le développement durable des
zones côtières doit être recherché. Il s'agit,en
réalité d'une vision nouvelle et globale et innovante qui
intègre les problèmes de la gestion de l'espace littoral et de la
rationalisation des opérations d'aménagement.
CHAPITRE II: La mise en oeuvre de la protection durable
de l'environnement côtier:
Pour garantir une bonne gouvernance de
l'environnement côtier, et une bonne gestion des
écosystèmes côtiers,la mise en place des instruments et des
principes issus des engagements internationaux ,ainsi que les outils de
planification et d'aménagement sont d'un grand apport pour la mise en
oeuvre d'une protection durable de l'environnement côtier,seulement pour
la concrétisation de ce mode de gestion il faut de surcroît
poursuivre l'exécution des programmes sur le plan interne en impliquant
tous les intervenants dans l'exploitation des espaces côtiers ,l'approche
participative serait également d'une grande utitlité en
traduisant l'engagement des pouvoirs publics dans la voie d'un partenariat avec
les associations et les organisations nationales à travers
l'élaboration d'un programme stratégique de communication surtout
par la contribution des populations et la sensibilisation à la
fragilité des écosystèmes côtiers et à la
nécessité de sa protection et de sa conservation.
La stratégie de gestion de l'environnement
côtier et de ses écosystèmes fragiles impose, au
préalable, la recherche d'un compromis entre les impératifs de
leur exploitation et les nécessités de leur protection et
conservation , en effet pour assurer la durabilité de cet espace rare et
la sauvegarde du
caractère naturel vierge et son équilibre
écologique,des mesures concrètes doivent être entreprises
pour maîtriser le phénomène de la littoralisation faisant
subir aux côtes une forte pression et des formes multiples de
dégradation
Par ailleurs, il s'agit d'une stratégie
spécifique qui s'articulera autour des mécanismes
réglementaires et des instruments d'aménagement appropriés
pour une gestion intégrée et durable des zones
côtières .Deux axes majeurs vont guider notre analyse
:l'identification de cette stratégie spécifique et
l'évaluation de sa mise en oeuvre et de sa concrétisation sur le
terrain .
S1/L'identification d'une stratégie
spécifique :
La protection des milieux côtiers et de ses
écosystèmes fragiles nécessite l'identification d'une
stratégie spécifique du littoral,qui considère que
l'aménagement et la protection de cet espace implique un processus
global de réflexion,de concertation et de décision .La
stratégie adoptée se propose l'identification des lacunes et des
carences réglementaires et des insuffisances institutionnelles de
l'approche classique de protection des milieux côtiers.
Elle s'orientera, essentiellement, vers la mise en place des
instruments adéquats pour la concrétisation d'une protection
durable des zones côtières.
Cette stratégie spécifique va permettre la
définition des choix et des réformes futures à partir des
mécanismes juridiques et institutionnels, qui ne manqueront pas
d'influencer l'évolution de la protection et de la conservation des
espaces côtiers .Ces instruments visent à solutionner la
problématique centrale de la dégradation de la nature
côtière et de la perte de sa diversité biologique et
paysagère.
Ainsi, c'est à travers, la mise en place d'un cadre
juridique et institutionnel adéquat permettant de dépasser les
insuffisances de l'approche classique de protection ,que cette stratégie
spécifique tentera de traduire l'effectivité et la
durabilité de la protection de l'environnement côtier.
P1/Un cadre juridique et institutionnel à
parfaire:
Parmi les insuffisances relevées dans le cadre
de l'approche adoptée pour prévenir et protéger les zones
côtières, c'est l'absence d'un cadre juridique cohérent et
adéquat permettant la protection effective et durable des espaces
côtiers. A cet effet, l'importance accordée à l'apport des
instruments juridiques dans la mise en oeuvre de la protection durable
nécessite au préalable le dépassement de l'approche
sectorielle prédominante et le renforcement de l'arsenal juridique
existant .
A/Un cadre juridique à
réformer:
L'amélioration du cadre juridique s'est
avérée d'une importance considérable dans le processus de
la protection durable des milieux côtiers .En effet ,le renforcement de
l'arsenal juridique existant par une loi spécifique au littoral
permettra à moyen ou à long terme de mieux maitriser les
phénomènes de l'urbanisation et de contrecarrer les impacts de la
dégradation des côtes. D'où la nécessité
impérieuse de réformer du cadre juridique existant.
1/Des instruments juridiques à
parfaire:
La réforme du cadre juridique est
envisagée tant au niveau global de l'environnement côtier,
qu'à celui spécifique des espaces sensibles
côtiers216(*) ou
des aires spécialement protégées (parcs marins,
réserves côtières..).
En ce qui concerne le cadre juridique actuel en rapport avec
la protection et de l'aménagement du littoral et des zones
côtières, le plan d'action nationale en la matière a
relevé d'une part, le caractère sectoriel de la
législation relative à l'espace côtier, d'autre part,le
vide juridique par rapport à celles marines, à l'exception des
conventions internationales qui ont été ratifiées. En
outre, a été relevée l'absence d'une législation
spécifique aux ressources de la diversité biologique. A cette
fin, deux projets sont envisagés, l'un ayant trait à
l'élaboration d'une loi sur les parcs marins et les aires marines
protégées,l'autre portant sur la réglementation des
occupations et de la gestion des zones littorales et du domaine public
maritime.
Quant au cadre juridique de gestion des espaces
côtiers, les projets de réforme mettent l'accent sur
nécessité d'une loi spécifique pour le littoral et la mise
en place des décrets d'application de la loi sur le domaine public
maritime et la loi portant création de l'Agence de protection et de
l'aménagement du littoral217(*) . De surcroît, la nécessité
impose de compléter et mettre à jour la loi sur le domaine
public maritime avec le renforcement le cadre réglementaire vers une
plus grande coordination entre les différents intervenants dans les
zones côtières et littorales. Ce sont également les
règles sur la maîtrise foncière de l'environnement
côtier qui paraissent les plus urgentes à mettre en oeuvre
2/Le renforcement des règles de la maîtrise
foncière :
La législation actuelle relative à
l'espace côtier est extrêmement dominée par la
domanialité publique .En effet, celle-ci s'avère, encore
impuissante à maitriser les phénomènes du mitage et de
démembrement du littoral .On assiste actuellement, à une
transformation de la physionomie de l'environnement côtier
imposée par l'urbanisation mal maitrisée .Cette situation a
fortement contribué à la perte du patrimoine immobilier de cet
espace précieux et de sa détérioration .
En effet, la notion du domaine public maritime qui a
régné, pour longtemps, dans l'appréhension de la nature
côtière a rompu, avec l'unité juridique et
matérielle de l'espace littoral et côtier. Ce dernier n'est plus
appréhendé dans ses dimensions à la fois terrestre et
maritime.On assiste,véritablement, à une rupture spatiale ayant
des conséquences juridiques directes sur les modes de gestion et de la
maitrise foncière de l'espace côtier. Par ailleurs, on n'arrive
plus actuellement à octroyer à ces espaces, un statut juridique
homogène, propre a leur nature hybride réunissant à la
fois les côtés terre et mer.
Toutefois, le droit tunisien n'a pas encore consacré une
loi sur le littoral ou le milieu côtier régissant les modes de sa
gestion et sa protection., quoiqu'il existe un texte relatif à la
création d'une agence de protection et de l'aménagement du
littoral. En effet,cet établissement ayant pour mission la gestion du
domaine public maritime ,et le contrôle systématique et
régulier de l'ensemble des zones littorales pour les protéger
contre les différentes formes d'empiètements et les occupations
illicites .Elle ne peut,cependant,en vertu de la loi de sa création
s'approprier des biens sur le domaine public maritime qu'à la
proximité des zones sensibles côtières par la voie de
l'acquisition à l' amiable ou par leur expropriation par l'Etat à
son profit conformément à la législation en vigueur
relative à l'expropriation pour cause d'utilité publique.
L'agence ne peut prétendre à un patrimoine
immobilier propre en dehors du domaine public de l'Etat218(*), elle peut,toutefois,
conclure des contrats de partenariat avec les propriétaires des
immeubles situés aux alentours des zones sensibles219(*).
A ce niveau, peut-on prétendre à
l'état actuel du droit tunisien, à une limitation du droit de la
propriété au profit d'une maitrise foncière plus
protectrice de l'espace côtier ?
Au-delà,des prérogatives de gestion ou de
l'affectation de parties du domaine public ou privé de l'Etat ou du
domaine public forestier constituant des espaces naturels côtiers
libres,l'agence de protection et de l'aménagement du littoral
procède, néanmoins, à des accords de partenariat avec les
propriétaires des terrains situés à proximité des
zones sensibles220(*).
Ainsi,on s'aperçoit que la réponse
immédiate à cette problématique de l'affectation des sols
et de l'eau dans les zones côtières ne peut en
réalité, être restreinte aux seuls instruments
législatifs et réglementaires.
Il convient, cependant de recourir à des outils plus
appropriés, tels que la maitrise foncière par l'acquisition
publique des biens immobiliers menacés de dégradation .Ainsi,
au-delà de la voie réglementaire, il faut conserver les
ressources dans cette espace fragile en rationnalisant leurs usages et leurs
exploitations,par le renforcement des instruments institutionnels.
B/ Un cadre institutionnel à parachever:
CHAPITRE II: La mise en oeuvre de la protection
durable de l'environnement côtier:
Pour garantir une bonne gouvernance de
l'environnement côtier, et une bonne gestion des
écosystèmes côtiers,la mise en place des instruments et des
principes issus des engagements internationaux ,ainsi que les outils de
planification et d'aménagement sont d'un grand apport pour la mise en
oeuvre d'une protection durable de l'environnement côtier,seulement pour
la concrétisation de ce mode de gestion il faut de surcroît
poursuivre l'exécution des programmes sur le plan interne en impliquant
tous les intervenants dans l'exploitation des espaces côtiers ,l'approche
participative serait également d'une grande utitlité en
traduisant l'engagement des pouvoirs publics dans la voie d'un partenariat avec
les associations et les organisations nationales à travers
l'élaboration d'un programme stratégique de communication surtout
par la contribution des populations et la sensibilisation à la
fragilité des écosystèmes côtiers et à la
nécessité de sa protection et de sa conservation.
La gestion de l'environnement côtier et ses
écosystèmes fragiles impose au préalable la recherche d'un
compromis entre les impératifs de leur exploitation et les
nécessités de leur protection et conservation , en effet pour
assurer la durabilité de cet espace rare et la sauvegarde du
caractère naturel vierge et son équilibre écologique,des
mesures concrètes doivent être entreprises pour maîtriser
le phénomène de la littoralisation faisant subir aux côtes
une forte pression et des formes multiples de dégradation .
Les côtes Tunisiennes avec ses 1300kms montre une
grande variété de paysages naturels et une diversité
biologique d'une extrême râreté,avec une façade
maritime qui s'étend sur des plaines littorales basses(moins de 30m) et
particulièrement larges au niveau des golfes(Tunis,Hammamet et
Gabés ) est le milieu privilégié d'implantation des
ensembles industriels et touristiques et de concentration des unités
pour les activités agricoles de pêche,en effet plus de 70% des
activités économiques sont essentiellement sur le
littoral(rapport etat de l'environnement2000) .
Le littoral tunisien qui montre une grande
variété de paysage,échappe encore pour une partie
importante à l'exploitation abusive et à la dégradation
sévère dont souffrent d'autres espaces côtiers .Plusieurs
rivages sont encore hors de portée des grandes agglomérations
;certains milieux côtiers ont même conservé leur nature
vierge .
En se conformant à ses engagements internationaux dans
le cadre de la protection de l'environnement et du développement durable
, le gouvernement tunisien a élaboré un programme d'action
nationale de l'environnement et du développement durable pour le XXI
ème siècle, ainsi qu'une étude, une stratégie et un
plan d'action nationale pour la protection et la réhabilitation des
zones côtières et du littoral.
Ces divers documents accordent une attention
particulière aux espaces côtiers à la gestion du littoral
et du domaine public maritime ,un programme pour la protection et
l'aménagement des plages ,la surveillance et la préservation des
écosystèmes littoraux et marins,un
CHAPITRE II: La mise en oeuvre de la protection durable
de l'environnement côtier:
Pour garantir une bonne gouvernance de
l'environnement côtier, et une bonne gestion des
écosystèmes côtiers,la mise en place des instruments
juridiques et institutionnels,ainsi que les outils de planification et
d'aménagement s'avère d'un grand apport pour la mise en oeuvre
d'une protection durable de l'environnement côtier,seulement pour la
concrétisation de ce mode de gestion il faut de surcroît
poursuivre l'exécution des programmes sur le plan interne en impliquant
tous les intervenants dans l'exploitation des espaces côtiers. L'approche
participative serait, également d'une grande utitlité. Elle
traduirait l'engagement des pouvoirs publics dans la voie d'un partenariat avec
les associations et les organisations nationales, à travers
l'élaboration d'un programme stratégique de communication surtout
par la contribution des populations et la sensibilisation à la
fragilité des écosystèmes côtiers et à la
nécessité de sa protection et de sa conservation.
La gestion de l'environnement côtier et ses
écosystèmes fragiles, impose au préalable la recherche
d'un compromis entre les impératifs de leur exploitation et les
nécessités de leur protection et conservation . En effet, pour
assurer la durabilité de cet espace rare et sauvegarder son
caractère naturel vierge ,des mesures concrètes doivent
être entreprises pour maîtriser le phénomène de la
littoralisation faisant subir aux côtes une forte pression et des formes
multiples de dégradation .Les côtes Tunisiennes, avec ses 1300kms,
montre une grande variété de paysages naturels et une
diversité biologique,d'une extrême rareté. Avec une
façade maritime qui s'étend sur des plaines littorales
basses(moins de 30m) et particulièrement larges au niveau des
golfes(Tunis,Hammamet et Gabés ) est le milieu privilégié
d'implantation des ensembles industriels et touristiques et de concentration
des unités pour les activités agricoles de pêche,en effet
plus de 70% des activités économiques sont essentiellement sur le
littoral(rapport etat de l'environnement2000) .
programme de protection du littoral contre l'érosion
marine ,des actions de protection et de valorisation des milieux
insulaires.
Ainsi, la stratégie préconisée aura pour
objectif la préservation des écosystèmes fragiles par des
mesures de protection in-situ de la biodiversité côtière et
la conservation des sites et paysages sur le littoral. Cette stratégie
se propose l'identification des lacunes et les insuffisances
développées dans les chapitres précédents de la
présente étude et définissent les orientations des
réformes futures qui ne manqueront pas d'influencer l'évolution
de la protection et de la conservation des espaces côtiers. Ces
orientations visent à solutionner la problématique centrale de la
dégradation de la nature côtière et de la perte de sa
diversité biologique et la diminution de sa valeur et de sa
capacité de reproduction et, du même coup, celles des espaces
naturels protégés côtiers avec ses milieux insulaires
riches . Cette stratégie s'articulera synthétiquement, du point
de vue de sa gestion sur les mécanismes de la gestion
intégrée des zones côtières et de l'environnement
côtier en général et notamment des zones sensibles
côtières .Deux axes majeurs vont guider notre analyse:
l'identification d'une stratégie spécifique de protection de
l'environnement côtier et ses écosystèmes sensibles (I.1)
et la mise en place d'un cadre juridique et institutionnel
adéquat(I.2).
I.2. L'identification d'une stratégie
spécifique:
Dans le cadre de la stratégie nationale pour la
protection de l'environnement côtier et la conservation du littoral et du
domaine public maritime ,le Ministère chargé de l'environnement a
entamé dés sa création (1993) la mise en oeuvre d'un plan
d'action pour l'aménagement et la gestion du littoral dont l'objectif
primordial est d'assurer la durabilité des écosystèmes
côtiers et la valorisation du littoral et son intégration à
l'ensemble du territoire et à son environnement côtier en
particulier.
L'agence de protection et de l'aménagement du littoral en
tant qu'instrument institutionnel a entrepris des actions depuis sa
création en 1995 des actions pour l'exécution de la politique de
la gestion du domaine public maritime et la protection et de
l'aménagement du littoral.
-Les principes d'action de l'APAL:
Les actions entreprises par l'Agence de Protection et de
l'Aménagement du Littoral obeissent à certaines règles et
à des principes qui guident la réalisation de
ses objectifs.
Les principes sur lesquels se fonde la stratégie nationale
en matière de gestion du littoral se résument essentiellement
:
"-une connaissance exhaustive et actualisée de
l'état de l'environnement du littoral qui constitue une condition
essentielle pour une gestion efficace;
-Une gestion environnementale du littoral favorisant les actions
préventives par rapport auxactions curatives.;
-Une gestion du littoral tenant compte de
l'interdépendance des multiples usages et favorisant la concertation
entre les usages ;
-Une participation des niveaux locaux de décision dans les
grandes orientations en matière de gestion du littoral;
-Une adaptation des législations et normes de façon
à favoriser l'atteinte des objectifs fixés."35
L'Agence procède aux différentes actions de
régularisation et l'apurement des situations foncières des
constructions et ouvrages établis sur le littoral ou sur le domaine
public maritime (Art5 al2)
Un texte réglementaire intervient pour préciser les
modalités de régularisation des situations
irrégulières des constructions et ouvrages établis sur le
littoral 33 Décret n°2000-167 du 24 janvier 2000. Seulement ,le
droit Tunisien ne consacre pas la notion du domaine propre,a fin de permettre
à cette Agence de s'approprier des biens ' et d'avoir un patrimoine
spécifique et un domaine propre qu'elle peut gérer
indépendemment du domaine public .l'exemple Français est à
ce titre très évolué,"les biens du domaine propre ,qui
d'une part,sont affectés à un service public ou qui sont mis
à la disposition du public et qui ,d'autre part ,ont fait l'objet d'un
aménagement spécial,font partie du domaine public maritime du
conservatoire"44.
-La gestion du domaine public maritime (DPM)
L'APAL assure la gestion du domaine public maritime ,et le
contrôle systématique et régulier de l'ensemble des zones
littorales pour les protéger contre les différentes formes
d'empiètements et les occupations illicites .
Des autorisations pour Les occupations temporaires du domaine
public maritime sont autorisées par le Ministre chargé de
l'Environnement sur proposition de l'Agence de protection et de
l'Aménagement du littoral.(Art23),Toutefois aucun texte juridique ne
prévoit les modalités et les conditions de l'octroi de telle
autorisation d'occupation temporaire,ni les procédures de sa
délivrance. Un décret précisant ces conditions et ces
modalités d'octroi tarde encore pour voir le jour, et un vide juridique
supplémentaire s'ajoute pour régner sur la situation de la
gestion des espaces littoraux et rendre la tache plus compliquée dans la
mise en oeuvre de cette approche préventive de protection,et la
recherche d'une stratégie globale pour préserver l'environnement
côtier ,et lutter contre la, dégradation du milieu marin .
--------------------------------------------------------------------------------------------------
Cadéraro (N) droit du littoral P61-63"L'exemple des biens
du domaine propre du conservatoire du littoral révèle que la
notion classique de domaine public maritime héritée du xix
siècle tend peu à peu à s'élargir vers un concept
plus large de domaine public littoral englobant les parties terrestre et marine
des côtes.
-L'observation et la veille environnementale:
Une mission de veille environnementale et d'observation est
assumée par l'APAL.
Un observatoire du littoral a été mis en place
depuis 1997 ayant pour objectif principal
-La collecte et la mise à jour de l'information sur le
littoral.
-La mise en place de bases d'un système de surveillance du
littoral.
- La mise en place de bases des données et d'un
système d'information géographique.
-Le développement d'outils d'aide à la
décision.
-La diffusion de l'information sur l'état du littoral.
La protection et la gestion des zones sensibles (Art 8)
Les zones sensibles littorales constituent
également des composantes essentielles des zones côtières
caractérisées par la fragilité de leur
écosystème qui nécessite la protection permanente pour
assurer sa sauvegarde et sa conservation.
La loi du 24Juillet 1995 portant création d'une agence de
protection et d'aménagement du littoral, qui prévoit dans son
article 8
- Les zones sensibles sont définies en
droit tunisien comme étant" les zones caractéristiques du
patrimoine naturel national ou présentant un ensemble
d'éléments dans un écosystème fragile ou
constituant un paysage naturel remarquable ,menacé par la
dégradation ou par l'utilisation irrationnelle"
.
Ces espaces sont définies par l'article 2 du décret
n°98-2092 du 28 Octobre 1998 comme étant "Toute zone qui
présente des caractéristiques naturelles spécifiques ,qui
constituent un écosystème fragile ou un élément ou
un ensemble d'éléments dans ce système et qui requiert
pour sa protection contre la dégradation ,la mise en oeuvre de normes et
de procédés d'aménagement prenant en compte ses
spécificités et préservant les sites naturels y
existant"
Le décret dénombre 19 zones sensibles dont 15 zones
côtières
C'est par la maitrise foncière et l'acquisition des
terrains par les propriétaires sont des outils de protection des zones
sensibles.
-Ainsi,Ce texte relatif à la mise en place d'une
institution s'occupant d'un espace aussi fragile et attractif a eu,
d'ailleurs, le mérite de définir le littoral et de mettre en
place les règles de gestion de cet espace côtier en l'absence d'un
texte spécifique à la matière à l'instar du droit
Français par la loi dite Loi "littoral " de 1986.
II.Les difficultés de la mise en oeuvre
Ces quelques textes sectoriels, prouvent toutefois l'absence
d'une approche juridique globale de la question de la gestion des zones
littorales , de surcroît fragmentés et éparpillés
à travers des supports juridiques sans application ,ces instruments sont
loin d'assurer cette tache difficile de protéger ces espaces
menacés et de conserver ce patrimoine à l'abri de toutes
atteintes et altérations à son équilibre et à son
intégrité.
Le littoral, en tant que milieu environnant certains espaces
naturels et culturels dotés d'une protection spéciale, est ainsi
juridiquement protégé contre les pollutions et les nuisances les
plus menaçantes pour son équilibre. Toutefois, cette
législation qui reste sectorielle laissant entièrement à
côté le problème de la gestion de l'espace littoral et de
la rationalisation des opérations d'aménagement,ainsi le statut
juridique du littoral des zone côtières et même du domaine
public maritime est encore impuissant face à la tendance de la
privatisation que cet espace rare et précieux.
----------------------------------------------------------------------------------------
32-Décret n°2000-167 du 24 janvier 2000 ,fixant les
procédures et modalités de régularisation et d'apurement
des situations foncières des constructions ,ouvrages et implantations
établis d'une façon illégale sur le domaine public
maritime ou sur des parties de ce domaine à la date de publication de la
loi n°95-72 du 24 juillet 1995 ,portant création de l'agence de
protection et d'aménagement du littoral" JORT n°10 du 4
février 2000.
c) La protection préventive à travers la
planification contre les risques majeurs :
La recherche de la protection du milieu marin et côtier
s'articule autour d'un ensemble de mécanismes nationaux et
internationaux de prévention et d'indemnisation en cas de pollution
majeure. En effet les procédures de planification des risques et des
dangers viennent pour compléter le dispositif existant de lutte contre
les événements de pollution accidentelle du milieu marin, ceci
doit inévitablement être traduit sur le plan juridique par des
mesures et des plans qui interviennent en cas de réalisation des
catastrophes. En Tunisie c'est la loi n°96-29 du 3 avril1996 vient
instituer un plan national d'intervention urgente pour lutter
contre la pollution marine.
"la planification des risques majeurs justifie la planification
des dangers et la prévision des mesures à prendre en cas de
réalisation des catastrophes ,qu'elles aient une origine humaine ou
non"
Après son adhésion à la convention
internationale sur la préparation ,la lutte et la coopération en
matière de pollution par les hydrocarbures conclue à Londres le
30 novembre 1990
en juin 1995 (loi n95-51 du 19 juin 1995)
A la suite de publication du texte de la convention OPRC en 1996
( en vertu du décret n96-322 du 5 février 1996, portant
publication de la convention sur la préparation ,la lutte et la
coopération en matière de pollution par les hydrocarbures conclue
à Londres le 30 novembre 1990 en juin 1995 (loi n95-51 du 19 juin
1995)
La Tunisie s'est orientée vers la mise en place d'un
système d'intervention urgente interne,dans le cadre de ses engagements
en vertu de la convention OPRC.
Le plan national d'urgence est élaboré par une
commission interministérielle au sein du ministère chargée
de l'environnement
Cet organe consultatif , intervient pour préparer le plan
en cas de pollution majeure par les hydrocarbures ou autres produits nocifs.
II.2.1. Une prise en compte récente du littoral
«L'urbanisation incontrôlée constitue de toute
évidence une des menaces les plus directes qui pèsent sur la
frange littorale et qui compromet à plus ou moins brève
échéance la fonction sociale, voire la fonction
économique, de ces espaces devenus rares et particulièrement
convoités». C'est dans l'urgence de parer au
phénomène de l'urbanisation de la frange littoral que le
législateur a énoncé dans le nouveau code de
l'aménagement du territoire et de l'urbanisme le principe de la non
constructibilité à une distance inférieur à cent
mètres.
Avec la loi relative au domaine public maritime c'est
«l'intégrité... et l'équilibre
écologique» du littoral qui sont protégés contre les
pollutions et nuisances de certaines activités
«prédatrices». Le littoral et le milieu marin en
général sont menacés par les activités liées
à l'exploitation des richesses sous-marines et notamment la pollution
par les hydrocarbures et autres produits nocifs. Pour y faire face, un plan
national d'intervention urgente pour lutter contre les événements
de pollution marine a été institué
Le littoral, en tant que milieu environnant certains espaces
naturels dotés d'une protection spéciale, est ainsi juridiquement
protégé contre les pollutions et les nuisances les plus
menaçantes pour son équilibre. Toutefois, cette
législation sectorielle laisse entier le problème de la gestion
de l'espace littoral et de la rationalisation des opérations
d'aménagement.
Chikhaoui(L)"L'environnement :Aspects financiers" p305.
C'est après plus de trente années de
développement économique et de consommation
immodérée de l'espace littoral que les autorités publiques
ont créé une Agence de Protection et d'Aménagement du
Littoral. Celle ci a pour principale mission de mener une politique
foncière de sauvegarde de l'espace littoral à travers
différents instruments juridiques.
Ces diverses mesures de protection doivent être
incorporées dans une stratégie globale de gestion des zones
côtières qui prend en compte les spécificités des
espaces naturels marins protégés ou à protéger. Le
tout devrait se traduire par une loi relative à l'aménagement et
à la protection du littoral.
Ainsi, il semble certain qu'une protection efficace de
l'environnement dans son ensemble et de l'environnement côtier dans ses
spécificités "repose en premier chef sur la prévention des
atteintes trop importantes à l'environnement :Malgré
l'instauration d'une étude d'impact ,cette recherche est difficile
à organiser .Ses résultats concrets ne suffisent pas à eux
seuls à résoudre les conflits d'environnement .Quand ceux-ci se
sont noués,des systèmes de responsabilité efficaces
peuvent et doivent ,sans oublier le nécessaire aspect préventif
de toute norme juridique en droit de l'environnement -rétablir une
certaine justice dans la répartition des charges et dommages nés
de l'inobservation ou de l'insuffisance des normes-"33
----------------------------------------------------------------------------------------------------
. Les spécificités des espaces côtiers ont
été prises en compte. Ainsi, un projet de conservation de la
biodiversité et de gestion des aires protégées est en
train d'être mis au point avec la Banque Mondiale et les composantes d'un
programme national de gestion de ces aires ont été
définies. Cette programmation spécifique devrait aboutir à
une réforme du cadre juridique (I.2.1) et à une
amélioration des moyens de gestion (I.2.2).
I.2.1. La réforme du cadre juridique
La réforme du cadre juridique est envisagée tant au
niveau global de la diversité biologique, qu'à celui
spécifique des espaces naturels protégés.
En ce qui concerne le cadre juridique actuel en rapport avec la
biodiversité, le plan d'action nationale en la matière a
relevé d'une part, le caractère sectoriel de la
législation relative à la faune et à la flore terrestres
et, d'autre part, le vide juridique par rapport à celles marines,
à l'exception des conventions internationales qui ont été
ratifiées. En outre, a été relevée l'absence d'une
législation spécifique aux ressources de la diversité
biologique. A cette fin, deux projets sont envisagés, l'un ayant trait
à l'élaboration d'un code du patrimoine naturel avec la
participation des associations non gouvernementales et surtout des populations
locales, l'autre portant sur la réglementation des échanges
génétiques et des technologies.
Quant au cadre juridique des espaces naturels
protégés, les projets de réforme mettent l'accent sur
trois points. D'abord, la création d'une institution spécifique
chargée de la gestion de ces espaces et de la coordination entre les
différents intervenants. Les modalités d'organisation, de
fonctionnement et de financement sont à définir. Ensuite, la
définition légale du statut et des attributions des conservateurs
des parcs nationaux. Enfin, l'élaboration d'une réglementation
spécifique à chaque espace naturel protégé en se
basant sur des études approfondies du milieu concerné et en
prenant en compte les orientations du schéma directeur
d'aménagement des écosystèmes naturels dont les
procédures d'élaboration et le contenu sont, eux aussi, à
définir.
Toutefois, ces propositions de réforme n'ont pas
prévu un volet relatif aux modalités de gestion des
réserves naturelle.
I.2.2. Une amélioration des moyens de gestion
Les composantes du projet de conservation de la
biodiversité et de gestion des aires protégées,
financé par le Fonds Mondial de l'Environnement proposent des solutions
à moyen terme pour quelques sites choisis en raison de leur importance
mondiale. Les actions qui seront entreprises sur ces sites, constituent pour
les autres espaces naturels protégés, des projets pilotes. Les
composantes de ce projet proposent des solutions aux insuffisances de la
gestion actuelle des espaces naturels protégés qui ne
procède pas d'une approche répondant aux finalités qui
leurs sont assignées. Cette situation est imputable à trois
principales raisons.
La première raison tient à l'absence d'une approche
participative de la gestion des espaces naturels protégés. Cette
absence est d'autant plus injustifiée que près de 10% de la
population tunisienne, soit environ moins d'un million d'habitants, vivent dans
les zones forestières et/ou dans les environs de ces espaces et que des
conflits existent avec les populations locales occupant ces espaces. Aussi, le
projet en question préconise une réorientation des plans de
gestion dans le sens d'une plus grande participation des parties
concernées afin de lier la conservation de la diversité
biologique au développement social et économique local. A cet
effet, le projet prévoit le financement des activités de
sensibilisation auprès des populations des parcs et des autorités
locales.
La deuxième raison est relative aux défaillances
inhérentes à l'élaboration et l'exécution de
S2/EVALUATION DE LA STRATEGIE ADOPTEE :
Le programme d'action pour la protection du
littoral et des écosystèmes côtiers,qui est
fondée sur la gestion intégrée des zones
côtières en Tunisie.
C'est dans l'urgence de parer au phénomène de
l'urbanisation de la frange littoral que le législateur a
énoncé dans le nouveau code de l'aménagement du territoire
et de l'urbanisme le principe de la non constructibilité à une
distance inférieur à cent mètres221(*).
Avec la loi relative au domaine public maritime c'est
«l'intégrité... et l'équilibre
écologique »222(*) du littoral qui sont protégés contre
les pollutions et nuisances de certaines activités
«prédatrices ». Le littoral et le milieu marin en
général sont menacés par les activités liées
à l'exploitation des richesses sous-marines et notamment la pollution
par les hydrocarbures et autres produits nocifs. Pour y faire face, un plan
national d'intervention urgente pour lutter contre les événements
de pollution marine a été institué223(*).
Le littoral, en tant que milieu englobant des zones
sensibles et des espaces naturels dotés d'une protection
spéciale, est ainsi juridiquement protégé contre les
pollutions et les nuisances les plus menaçantes pour son
équilibre. Toutefois, cette législation sectorielle laisse entier
le problème de la gestion de l'espace littoral et de la rationalisation
des opérations d'aménagement.
C'est après plus de trente années de
développement économique et de consommation
immodérée de l'espace littoral que les autorités publiques
ont créé une Agence de Protection et d'Aménagement du
Littoral224(*).Celle ci
a pour principale mission de mener une politique foncière de sauvegarde
de l'espace littoral à travers différents instruments
juridiques.
Ce programme d'action qui répond au problème
de lutte contre la dégradation et l'altération des
écosystèmes côtiers comprend, notamment, les projets
prioritaires suivants:
a- l'amélioration de la gestion des zones
côtières et du littoral: ce projet devrait aboutir à mettre
au point un mécanisme de gestion appropriée, à
établir des plans d'aménagement, à élaborer des
guides de gestion écologique et à créer de nouvelles aires
protégées dans les milieux terrestres, aquatiques continentaux et
marins;
b-le développement des outils de prévention et de
protection contre les pollutions: ce projet vise à limiter
l'artificialisation du milieu naturel côtier induite par l'urbanisation
galopante, l'industrialisation croissante et l'agriculture intensive à
travers la prise en compte de la protection de l'environnement côtier,
l'élaboration et de l'évaluation de l'étude d'impact, le
renforcement du dispositif de surveillance et le développement du
tourisme écologique et culturel ;
c-l'élaboration d'un plan d'intervention d'urgence pour la
protection du l'environnement côtier: ce plan vise à se
préparer aux catastrophes pouvant affecter certains espaces
côtiers
-Le rôle de l'agence de protection et de
l'aménagement du littoral :
Les actions entreprises par l'Agence de Protection et de
l'Aménagement du Littoral obéissent à certaines
règles et à des principes qui guident la réalisation de
ses objectifs, un
Les principes sur lesquels se fonde la stratégie nationale
en matière de gestion du littoral se résument essentiellement
:
"-une connaissance exhaustive et actualisée de
l'état de l'environnement du littoral qui constitue une condition
essentielle pour une gestion efficace;
-Une gestion environnementale du littoral favorisant les actions
préventives par rapport aux actions curatives.;
-Une gestion du littoral tenant compte de
l'interdépendance des multiples usages et favorisant la concertation
entre les usages ;
-Une participation des niveaux locaux de décision dans les
grandes orientations en matière de gestion du littoral;
-Une adaptation des législations et normes de façon
à favoriser l'atteinte des objectifs fixés."35
Pour résoudre les problèmes résultant des
occupations du domaine public maritime et des empiètements sur les
espaces côtiers, L'Agence de protection et de l'aménagement du
littoral est investie de par la loi par des prérogatives importantes en
la matière, cet organe procède aux différentes actions de
régularisation et l'apurement des situations foncières des
constructions et ouvrages établis sur le littoral ou sur le domaine
public maritime (Art5 al2)225(*).
C'est en vertu d'un texte réglementaire intervient pour
préciser les modalités de régularisation des situations
irrégulières des constructions et ouvrages établis sur le
littoral226(*).
Seulement ,le droit Tunisien ne consacre pas la notion du domaine propre ou du
patrimoine propre ,a fin de permettre à cette Agence de s'approprier
des biens ' et d'avoir un patrimoine spécifique et un domaine propre
qu'elle peut gérer indépendemment du domaine public .l'exemple
Français est à ce titre très évolué,"les
biens du domaine propre ,qui d'une part,sont affectés à un
service public ou qui sont mis à la disposition du public et qui
,d'autre part ,ont fait l'objet d'un aménagement spécial,font
partie du domaine public maritime du conservatoire".227(*)
-La gestion du domaine public maritime (DPM)
L'APAL assure la gestion du domaine public maritime ,et le
contrôle systématique et régulier de l'ensemble des zones
littorales pour les protéger contre les différentes formes
d'empiètements et les occupations illicites .
Des autorisations pour Les occupations temporaires du domaine
public maritime sont autorisées par le Ministre chargé de
l'Environnement sur proposition de l'Agence de protection et de
l'Aménagement du littoral.(Art23),Toutefois aucun texte juridique ne
prévoit les modalités et les conditions de l'octroi de telle
autorisation d'occupation temporaire,ni les procédures de sa
délivrance. Un décret précisant ces conditions et ces
modalités d'octroi tarde encore pour voir le jour, et un vide juridique
supplémentaire s'ajoute pour régner sur la situation de la
gestion des espaces littoraux et rendre la tache plus compliquée dans la
mise en oeuvre de cette approche préventive de protection, et la
recherche d'une stratégie globale pour préserver l'environnement
côtier ,et lutter contre la, dégradation du milieu marin .
B-L'observation et la veille environnementale:
Une mission de veille environnementale et d'observation est
assumée par l'APAL.
Un observatoire du littoral a été mis en place
depuis 1997 ayant pour objectif principal
-La collecte et la mise à jour de l'information sur le
littoral.
-La mise en place de bases d'un système de surveillance du
littoral.
- La mise en place de bases des données et d'un
système d'information géographique.
-Le développement d'outils d'aide à la
décision.
-La diffusion de l'information sur l'état du littoral.
-La protection et la gestion des écosystèmes
sensibles (Art 8)
Les zones sensibles littorales constituent également
des composantes essentielles des zones côtières
caractérisées par la fragilité de leur
écosystème qui nécessite la protection permanente pour
assurer sa sauvegarde et sa conservation.
La loi du 24Juillet 1995 portant création d'une agence de
protection et d'aménagement du littoral, qui prévoit dans son
article 8
- Les zones sensibles sont définies en droit tunisien
comme étant" les zones caractéristiques du patrimoine naturel
national ou présentant un ensemble d'éléments dans un
écosystème fragile ou constituant un paysage naturel remarquable
,menacé par la dégradation ou par l'utilisation irrationnelle"
.
Ces espaces sont définies par l'article 2 du décret
n°98-2092 du 28 Octobre 1998 comme étant "Toute zone qui
présente des caractéristiques naturelles spécifiques,qui
constituent un écosystème fragile ou un élément ou
un ensemble d'éléments dans ce système et qui requiert
pour sa protection contre la dégradation ,la mise en oeuvre de normes et
de procédés d'aménagement prenant en compte ses
spécificités et préservant les sites naturels y
existant"
Le décret dénombre 19 zones sensibles dont 15 zones
côtières
C'est par la maîtrise foncière et l'acquisition des
terrains par les propriétaires sont des outils de protection des zones
sensibles.
-Ainsi,Ce texte relatif à la mise en place d'une
institution s'occupant d'un espace aussi fragile et attractif a eu,
d'ailleurs, le mérite de définir le littoral et de mettre en
place les règles de gestion de cet espace côtier en l'absence d'un
texte spécifique à la matière à l'instar du droit
Français par la loi dite Loi "littoral " de 19
* 1 Raphael Romi "Droit et
Administration de l'environnement "P9.
* 2 -pour une vue plus
synthétique des différentes phases de la relation Homme -nature
voir l'article de V.F Ost " le juste milieu .Pour une approche dialectique du
rapport Homme -nature " Sous la direction de Ph.Gérard -F.Ost et M.Van
de Kerchove,Pub.Des Facultés Universitaires Saint Louis
Bruxelles,pp.13-37.
* 3 -Hafedh Ben Salah Colloque
international"Le développement durable du littoral
méditerranéen" .1999p9et10.Collection Forum des juristes Tunis
2002.
4 -Idem Hafedh Ben Salah.
* 5Conférence de Rio 3
juin 1992 sur l'environnement et le développement baptisée
"Sommet de la terre", tenue à Rio Dejenairo le Brésil .
*
* 4 Conférence de Rio 3
juin 1992 sur l'environnement et le développement baptisée
"Sommet de la terre"Rio Dejenairo Brésil ,selon son principe 4"pour
parvenir à un développement durable ,la protection de
l'environnement doit faire partie intégrante du processus de
développement et ne peut être considérée
isolément"
* 5La convention des
nations-unies sur le droit de la mer ,adoptée à Montego -Bay le
10 Décembre 1982,ratifiée par la loi n°85-6 du
22février 1985.
* 6 -La convention des
nations-unies sur les changements climatiques ratifiée par la loi
n°93-45 du 3 mai1993.
* 7Prieur (M)"l'évolution
de la gestion intégrée des zones côtières"atelier du
8-11octobre 2002.fac.Sc. j Tunis
* 8-Ferchichi (W)
« L'administration de l'environnement » ,P.2. «tous
ceux qui s'intéressent au droit de l'environnement,sont unanimes sur
l'impossibilité de définir ce concept»
* 9Article 2 de la loi du2
Aout1988 portant création de l'Agence nationale de protection de
l'environnement (JORT n°52 du 2 août 1988, p. 1102) telle que
modifiée par la loi n° 92-115 du 30 novembre 1992 (JORT
n° 81 du 4 décembre 1992, p.1539).Le législateur tunisien a
eu le mérite de nous offrir une première définition du
concept de l'environnement .
* 10 Article 1er du
décret beylical du 24 septembre 1885 relatif au domaine public et c'est
ensuite le décret beylical du 26 septembre 1887 relatif à la
délimitation du domaine public maritime qui vient compléter le
régime juridique de la délimitation des dépendances
domaniales,sans oublier l'apport du décret beylical du 18 août
1926 réglementant la police et la conservation du domaine public.
* 11 Ben cheikh ahmed Dallagi
(H)"le statut juridique du littoral et ses incidences sur sa protection et son
aménagement" Colloque international"Le développement durable du
littoral méditerraneen",1999,p.86-87;Collection Forum des
juristes Tunis 2002.
* 12 Aricle2 La loi 95-73 du 24
juillet 1995 relative au domaine public maritime telle que modifiée par
la loi n° la loi 2005-33 du 04 Avril 2005.
* 13 La loi 95-73 du 24 juillet
1995 relative au domaine public maritime (JORT n° 61 du 1er
août 1995, p.1613)telle que modifiée par la loi n° la loi
2005-33 du 04 Avril 2005,et notamment la loi95-72 portant création de
l'agence de protection et de l'aménagement du littoral par la loi du 24
juillet 1995.
* 14 Article 1er de
la loi n°95-72 du 24 juillet 1995portant création de l'agence de
protection et de l'aménagement du littoral (JORT n° 61 du
1er août 1995, p. 1612).
- Loi n° 95-73 du 24 juillet 1995, relative au domaine
public maritime (JORT n° 61 du 1er août 1995, p.
1613).
* 15 Belhadi
(A) « Développement régional ,rural,
local » P193 « le littoral qui ne représente
que 27%de la superficie ,concentre plus des 3/5 de la population .Son poids ne
cesse de se renforcer...plus de 63% de la population additionnelle est au
littoral .la concentration est devenue telle qu'elle s'entretient d'elle
même et il faudrait des taux de croissance inférieurs à la
moyenne nationale pour pouvoir inverser cette tendance
déséquilibrante »
* 16Ibidem, Ben cheikh ahmed
Dallagi (H)""en effet ,le terme littoral est souvent utilisé de
manière confondue:frange littorale,côte,zone
côtière,rivage et parfois de cordon littoral"
* 17Article1erde la
loi du3 janvier 1986 dite « loi littoral » relative
à l'aménagement,la protection et la mise en valeur du littoral
développe une conception globale du littoral pour donner plus
d'autonomie au droit de l'espace côtier,elle définit le littoral
comme étant«une entité géographique qui appelle une
politique spécifique d'aménagement,de protection et de mise en
valeur..."le littoral couvre également les communes littorales
riveraines des mers,océans,étangs salés,plans d'eaux
intérieures de plus de 1000 hectares..." Art2 de la même loi.
* 18 Dejeant Pons "la
méditerranée et le droit de l'environnement"p21
* 19 Idem
Cadéraro (N)" droit du littoral" P14-15
* 20 Kiss(A)"Les conventions
internationale concernant les côtes applicables à la mer
adriatique et autres exemples;vers une convention internationale des espaces
côtiers" Colloque international Tirana Albanie p149."Plus de la
moitié de la population mondiale vit à moins 60km d'une
côte ,et cette proportion pourrait atteindre les3/4 en 2020.
* 21Dejeant Pons (M)"La
méditerranée en droit international de l'environnement"
P13-et14
* 22-Bécet(J.M)"Vers une
véritable politique d'urbanisme littoral"P119.AJDA droit
administratif."Or les zones côtières constituent
précisément un milieu rigide ,un bien rare car inextensible et
non reproductible.L'espace ne présente pas d'élasticité
d'offre,il n'est ni mobile ni substituable."
* 23Dejeant Pons (M)"La
méditerranée en droit international de
l'environnement",P13-14.
* 24El Attar Zouheir "Le droit
des pêches maritimes en Tunisie",p 6."Déjà, depuis
l'arrivée des phéniciens ,la géographie de ce pays et son
environnement côtier ont profondément marqué son
histoire..."
* 25Idem,ElAttarZouheir"Le
droit des pêches maritimes enTunisie",p,9 .
* 26Le décret du 2
Janvier 1985, réglementant les rejets dans le milieu
récepteur.
* 27 Ainsi, les deux textes
précédents ont considéré comme site naturel sous
l'empire de la loi n° 86-35 du 9 mai 1986, relative à la protection
des biens archéologiques, des monuments historiques et des sites
naturels et urbains (JORT n° 31 du 13-16 mai 1986, p.598) devenant sites
culturels avec la loi n° 88-44 du 19 mai 1988, relative aux biens
culturels (JORT n° 34 du 20-24 mai 1988 , p.751)
* 28 arrêté du
ministre de l'Agriculture du 18 décembre 1993, portant création
d'une réserve naturelle aux Iles de Kneiss de la
délégation de Graiba du Gouvernorat de Sfax
* 29La loi 95-73 du 24 juillet
1995 relative au domaine public maritime (JORT n° 61 du 1er
août 1995, p. 1613) .
* 30La loi n°95-72 du 24
juillet 1995 portant création de l'Agence de Protection et de
l'Aménagement du Littoral (JORT n° 61 du 1er août
1995, p. 1612).
* 31Loi n° 94-122 du 28
novembre 1994, portant promulgation du code de l'aménagement du
territoire et de l'urbanisme (JORTn° 96 du 6 décembre 1994, p.1930)
modifié par la loi n° 2004-78 du 31 décembre 2003et par la
loi n°2005-71du 4aout 2005,et ses textes réglementaires
d'application à savoir le décret n°98-2092 du 28 Octobre
1998 fixant la liste des grandes agglomérations et des zones
sensibles.
* 32ChapitreIVDes
règlements d'urbanisme relatifs au littoral et aux voiries
structurantes.
* 33Décret
n°91-1466 du 11 octobre 1991,(JORTdu 18 Octobre 1991)portant nomination du
ministre chargé de l'environnement.Deux ans après sera
promulgué le décret n°93-303 du 1er février
1993,fixant les attributions du ministère de l'environnement et de
l'aménagement du territoire (JORT n° 13 du 16 février 1993,
p. 238),ainsi que le Décret n° 93-304 du 1er février 1993,
portant organisation du ministère de l'environnement et de
l'aménagement du territoire (JORT n° 13 du 16 février 1993,
p. 240).
* 34 - Loi n° 88-91 du 2
août 1988, portant création d'une agence nationale de protection
de l'environnement (JORT n° 52 du 2 août 1988, p. 1102) telle que
modifiée par la loi n° 92-115 du 30 novembre 1992(JORT n° 81
du 4 décembre 1992, p.1539)d'après l'article3 al4"L'agence
nationale de protection de l'environnement a notamment pour mission : ...-de
lutter contre toutes les sources de pollution,de nuisance et toutes les formes
de dégradation de l'environnement.
* 35 la loi n°95-72 du 24
juillet 1995portant création de l'agence de protection et de
l'aménagement du littoral (JORT n° 61 du 1er août
1995, p. 1612),ainsi que la loi n° 95-73 du 24 juillet 1995, relative au
domaine public maritime (JORT n° 61 du 1er août 1995, p.
1613).
* 36 Hafedh Ben Salah Colloque
international"Le développement durable du littoral
méditerranéen" .1999p20.Collection Forum des juristes
Tunis 2002.
* 37 le décret
n°98-2092 du 28 Octobre 1998 fixant la liste des zones sensibles.Les
schémas directeurs pour ces tardent encore pour être
publiés , malgré que la majorité de ces documents ont
achevé les phases finales de leurs études.
*
38Morand-Deviller(J),"l'encadrement normatif de l'aménagement
du littoral par un droit spécifique" Ledéveloppement durable du
littoral méditerraneen" P109.collection Forum des juristes.Tunis2002.
34Prieur(M)"l'évolution de la gestion
intégrée des zones côtières"atelier du
8-11octobre2002.fac.Sc.jTunis2.
* 39 Loi n°02-2 du
5février 2002 relative à la protection et à la
valorisation du littoral.Article 7"au sens de la présente loi, le
littoral englobe l'ensemble des îles et îlots, le plateau
continental ainsi qu'une bande de terre d'une largeur minimale de huit cent
mètres...".Article8"...une zone spécifique
...dénommée zone côtière..."
* 40 Idem ,Prieur(M),p,7
* 41 la loi n°75-602 du 10
juillet 1975,précisée par le décret du 11 décembre
1975, Le conservatoire
* 42adopté par les
parties contractantes à la conférence plénipotentiaires
qui s'est tenue à Barcelone les 9et10 juin 1995 pour remplacer le
« plan d'action pour la
méditerranée »adopté en 1975 ,Le plan d'action
pour la méditerranée et convention pour la protection du milieu
marin du littoral de la méditerranée et ses protocoles .Le
PNUE,Unité de coordination du PAM Athènes 2002.
* 43 -Idem Hafedh Ben Salah
.
* 44Dejeant-Pons(M)"la
méditerranée en droit international de l'environnement",P38.
* 45 46 Belhadi
(A) « Développement régional ,rural,
local » P193 « le littoral qui ne représente
que 27%de la superficie ,concentre plus des 3/5 de la population .Son poids ne
cesse de se renforcer...plus de 63% de la population additionnelle est au
littoral .la concentration est devenue telle qu'elle s'entretient d'elle
même et il faudrait des taux de croissance inférieurs à la
moyenne nationale pour pouvoir inverser cette tendance
déséquilibrante »
* 47 la loi n°95-72 du 24
juillet 1995portant création de l'agence de protection et de
l'aménagement du littoral (JORT n° 61 du 1er août
1995, p. 1612),ainsi que la loi n° 95-73 du 24 juillet 1995, relative au
domaine public maritime (JORT n° 61 du 1er août 1995, p.
1613).
* 48 -Prieur(M Prieur(M)
« droit de l'environnement »p67.
* 49 -Prieur(M)" droit de
l'environnementt"p67
* 50Raphael( R)"droit et
Administration de l'environnement" p95
Prieur (M)" droit de l'environnementt"p106"La revendication de la
participation des citoyens à la protection de l'environnement est
liée aux caractères particuliers de l'environnement
:universalité ,durée,interdépendance et
irréversibilité"...
* 51Prieur (M)" droit de
l'environnementt"p106"La revendication de la participation des citoyens
à la protection de l'environnement est liée aux caractères
particuliers de l'environnement :universalité
,durée,interdépendance et irréversibilité" .
* 52 Raphael( R)"droit et
Administration de l'environnement" P,7.
45Décret n°2005-1991 du 11juillet 2005
relatif aux études d'impact sur l'environnement et la fixation des
catégories d'unités soumises à l'étude d'impacts
sur l'environnement et les catégories d'unités soumises à
des cahiers des charges.
* 53 Art2 de la loi n°
95-73 du 24 juillet 1995 relative au domaine public maritime telle que
modifiée par la loi n° la loi 2005-33 du 04 Avril 2005
prévoit
Le domaine public maritime comprend le domaine public maritime
naturel et le domaine public maritime artificiel:
le domaine public maritime naturel comprend:
a)le rivage de la mer : constitué par le littoral
alternativement couvert et découvert par les plus hautes et les plus
basses eaux de la mer,par les lais et les relais ainsi que par les dunes de
sable situées dans l'approximité immédiate de ces terrains
sous réserve des dispositions du code forestier.
b)Une deuxième composante du DPM qui sont les lacs
,étangs ,et sebkhas en communication naturelle et en surface avec la
mer. Ces éléments posent le problème de la distinction
entre les composantes qui relèvent du domaine public hydraulique et
celles qui relèvent du domaine public maritime. Le code des eaux du 31
mars 1976 retient que les lacs et sebkhas sont des composantes du domaine
public hydraulique,c'est seulement lorsque ces éléments sont en
communication naturelle et en surface avec la mer,c'est une condition
nécessaire pour distinguer les composantes qui relèvent du
domaine public hydraulique de celles relèvant du domaine public maritime
.
c)Le sol et le sous-sol des eaux ,des eaux maritimes
intérieures et de la mer territoriale telles que définies et
organisées par les textes qui les prévoient.Ces
éléments composants le domaine public maritime tels que
prévus par la loi95- 73 du24 juillet 1995 ont été
modifiés par la loi 2005-33 du 04 Avril 2005.en ajoutant Les eaux
maritimes intérieures et la mer territoriale dont les limites et
l'organisation ont été prévues par les textes
spéciaux .Toutefois ,ce paragraphe ne porte,cependant, aucune
modification au droit de passage inoffensif dont jouissent les navires des
autres Etats dans la mer territoriale".Cette modification(abrogation du
parag"c"),intervient pour harmoniser les règles du droit national qui
régissent le domaine public maritime avec les règles et
prescriptions de la convention internationale sur le droit de la mer
ratifiée par la Tunisie notamment pour l'usage droit de passage
inoffensif par les navires des autres Etats.
"Toutefois, l'eau de la mer en elle-même ne fait pas partie
formellement du domaine public et est considérée comme res
communis" ou bien chose n'appartenant à
personne.Caldéraro(N) « Droit du littoral »
,P,43.
* 54Aouij-Mrad(A),"les
politiques d'aménagement du littoral :l'assainissement"Colloque
international"Ledéveloppement durable du littoral
méditerranéen",1999,P221 Collection Forum des
juristes,Tunis,2002."Nous avons tout d'abord la protection du domaine public
hydraulique découlant du code des eaux et celle du domaine public
maritime découlant de la loi 95-73 du 24 juillet 1995"
* 55 La loi n°2005-33 du
04 Avril 2005 qui a abrogé les dispositions des
paragraphes" c""d""e""f" de l'article 2 de la loi la loi 95-73 du 24 juillet
1995 relative au domaine public maritime dispose dans son article
1er"... -Les eaux maritimes intérieures et la mer
territoriale dont les limites et l'organisation ont été
prévues par les textes spéciaux .Toutefois,ce paragraphe ne
porte,cependant, aucune modification au droit de passage inoffensif dont
jouissent les navires des autres Etats dans la mer territoriale"cette
modification intervient pour se conformer avec les dispositions de la
convention de MontegoBay sur le droit de la mer signée le 10
décembre 1982 et entrée en vigueur 17Novembre1994 .
* 56
Caldéraro(N) « Droit du littoral » ,P,43.
* 57 l'article 2 de la loi la
loi 95-73 du 24 juillet 1995 relative au domaine public maritime
* 58Idem -Ben cheikh ahmed
Dallagi (H)"le statut juridique du littoral et ses incidences sur sa protection
et son aménagement" Colloque international"Le développement
durable du littoral méditerraneen" .1999p84ets.Collection Forum des
juristes Tunis
* 59 D'après l'article 4
de la loi relative au domaine public maritime"La délimitation du domaine
public maritime a pour objet la fixation des limites de ce domaine par rapport
aux propriétés riveraines..."
* 60 Ben cheikh ahmed Dallagi
(H)"le statut juridique du littoral et ses incidences sur sa protection et son
aménagement" Colloque international"Le développement durable du
littoral méditerraneen",1999,p.84et85;Collection Forum des
juristes Tunis 2002,"...En effet ,la délimitation sera toujours revue et
corrigée par les autorités compétentes chaque fois que les
phénomènes naturels viendront modifier la configuration du DPM,ce
qui fait que "n'est jamais exclue la possibilité d'apporter la preuve de
l'inexactitude des actes de délimitation antérieurs".Chapus
(R):Droit administratif Général. Tome II. Editions Montechrestien
,1998,p.403;
* 61
Caldéraro(N) « Droit du littoral » ,P,50.
* 62 Idem -Ben cheikh Ahmed
Dallagi (H ),p.87ets "Une de ces situations particulières est relative
à la délimitation du rivage de la mer à l'embouchure des
fleuves :la jonction des domaines maritime et hydraulique et qui entraine des
conséquences non négligeables sur le classement des parcelles
dans l'une et l'autre des deux dépendances domaniales et même sur
les modalités de leur protection et leur conservation.
* 63Ce fleuve commence en
Algérie,traverse la zone nord-ouest de la Tunisie et déverse en
Méditerranée ,dans le gouvernorat de Bizerte ,entre Kalaat el
Andalous et Aousja.
* 64Art 9 de la convention de
MontegoBay "Si le fleuve se jette dans la mer sans former d'estuaire,la ligne
de base est une ligne droite tracée à travers l'embouchure du
fleuve entre les points limites de la laisse de basse mer sur les rives".
* 65 JORT du 4-8 Novembre
1960,n°57,p.1398.
* 66 Idem -Ben cheikh ahmed
Dallagi (H) p,90.
* 67Idem Aouij-Mrad (A)
p221."Nous avons tout d'abord la protection du domaine public hydraulique
découlant du code des eaux et celle du domaine public maritime
découlant de la loi 95-73 du 24 juillet 1995",il peut donc y avoir
interaction entre ce domaine public hydraulique et le domaine public
maritime,pour les plans d'eau en liaison naturelle avec la mer ,et par
conséquent,entre ce même domaine hydraulique et le littoral
lui-même puisque le littoral englobe les composantes du domaine public
maritime.
* 68 On doit à ce titre,
souligner la multitude de régimes domaniaux,sur cet espace
côtier(domaine public maritime, domaine public portuaire,domaine public
hydraulique...),le domaine public maritime est entrain de perdre de son
unité.
* 69Idem
Caldéraro(N),P50et S.C'est ainsi que les terrains acquis à la
commune en vue d'établir une défense d'un canal ne font pas
partie ,faute de réalisation de cet aménagement spécial,du
domaine public maritime artificiel."(CE 26juin 1985,SCI les Cabaniers de la
Marronède.leb.T.pp.623-809).
* 70 Idem
Caldéraro(N)P53.
* 71 Idem
Caldéraro(N)P52. « Relèvent également ,du
domaine public maritime artificiel les ouvrages et installations
établis pour l'intérêt de la navigation,"même
lorsqu'ils sont situés en dehors des limites des ports maritimes.par
exemple les feux flottants,les balises...)"
* 72 Loi n°92-32 du 7
avril 1992, portant création d'une Agence des ports et des installations
de pêche
* 73 Loi n° 99-25 du 18
mars 1999, portant promulgation du code des ports maritimes de
commerce (art 19 à 52 et 105 à 118).
Loi n° 76-59 du 11 juin 1976, portant Code de la police
administrative de la navigation maritime modifiée par la loi
n°99-55 du 28 juin 1999.
* 74Loi n°92-32 du 7 avril
1992, portant création d'une Agence des ports et des installations de
pêche.
* 75 Loi n° 2002-47 du 17
mai 2002, relative aux ports de pêches.
*
* 76 La recherche de la
protection du milieu côtier nous a" conduit à puiser dans le
régime domanial des règles rigoureuses servant à limiter
le droit de disposer des biens faisant partie de la propriété
privative, mettant ainsi à mal la distinction traditionnelle entre
propriété privé et propriété publique et
concourant à l'émergence de catégories nouvelles de
propriétés spécifiques et inclassables."77
* 78 Aouij(A)
« précis du droit d'urbanisme » P 93 et
s. « La notion de servitude nous vient du droit privé
,plus précisément du droit civil des biens article 165 du code
des droits réels le définit « droit
établi sur un immeuble pour l'utilité d'un immeuble appartenant
à un autre propriétaire »
* 79 Ibidem Aouij(A)
« précis du droit d'urbanisme . .. « leurs
grands domaines d'application sont les suivants ,en vertu de l'article 23 du
code de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme : la
sécurité publique, les ouvrages militaires, la circulation, la
conservation du patrimoine ».
* 80 Loi n° 94-122 du 28
novembre 1994, portant promulgation du code de l'aménagement du
territoire et de l'urbanisme (JORT n° 96 du 6 décembre 1994, p.
1930) modifiée et complétée par la loi n° 2003- 78 du
31 décembre 2003(JORT n°104 DU 30 décembre 2003 P3711)
* 81 Article 14»En
attendant la publication du décret portant délimitation du
domaine public maritime ou la révision de cette délimitation ,les
terrains concernés par la délimitation constituent une zone
d'interdiction absolue pour toute construction nouvelle ou addition de
construction ou toute approbation de lotissement nouveaux de terrains
situés à l'intérieur d'une bande d'une profondeur de 200
mètres à partir de la limite des plus hautes eaux de mer. Cette
interdiction ne doit pas dépasser la durée de 2 ans à
partir de la publication de l'arrêté prescrivant les
opérations de délimitation visées à l'article 5 de
la présente loi... »
* 82-Idem Ben cheikh ahmed
Dallagi (H)p,84 etS.
* 83Bécet(J.M)"Vers une
véritable politique d'urbanisme littoral"P119.AJDA droit
administratif.
* 84 Aouij-Mrad(A),P217.
* 85 Article 8(nouveau) de la
loi n°92-115 du 30 novembre 1992,modifiant la loi n° 88-91 du 2 aout
1988,portant création d'une 'Agence National de Protection de
l'Environnement(JORT n°81 du 4 décembre
1992)dispose « Les personnes physiques ou morales et notamment
les établissements industriels , agricoles ou commerciaux qui
endommagent l'environnement ...sont tenus à l'élimination
,à la réduction , et éventuellement à la
récupération des matières rejetées
... »
* 86 Rapport annuel «l
`Office National d'assainissement»2004.P16.
* 87 Aouij-Mrad(A) ,P218-219.
La Loi 74-73 du 3 aout 1974 portant création de l'office
National d'assainissement,(JORT2-6 aout 1974 P1742) telle que modifiée
par la loi 93-41 du 19 avril 1993,p531; crée à l'initiative du
BIRD(banque internationale pour la reconstruction et le développement,ou
BANQUE MONDIALE Instituée sous forme d'établissement public
à caractère industriel et commercial en 1974,et placée
actuellement sous la tutelle du Ministère de l'Environnement et du
Développement Durable ayant pour mission d'assurer la "gestion
,l'exploitation,l'entretien,le renouvellement et la construction de tout
ouvrage d'assainissement .l'ONAS intervient essentiellement en matière
de protection du milieu hydrique.
* 88 L'article 2 alinéa
3"...La gestion, l'exploitation, l'entretien, le renouvellement et la
construction de tout ouvrage destiné à l'assainissement notamment
les stations d'épuration , les émissaires en mer, les stations de
relèvement et les collecteurs d'eaux usées installés
notamment dans les périmètres communaux ou dans toutes zones de
développement touristique ou industriel."
* 89Art. 293 à 324 de la
loi n° 66-27 du 30 avril 1966, portant promulgation du Code du travail tel
que modifié par la loi n° 96-62 du 15 juillet 1996.Et le
décret n° 68-88 du 28 mars 1968, relatif aux établissements
dangereux, insalubres ou incommodes(JORT2-5avril 1968,p.352).
Arrêté du ministre de l'industrie, de
l'énergie et des petites et moyennes entreprises du 15 novembre 2005,
fixant la nomenclature des établissements dangereux, insalubres ou
incommodes.
* 90 Aouij-Mrad (A),Lorsqu'on
sait que les 20 tanneries existantes rejettent,quotidiennement,2500m3 d'eaux
usées chargées de chrome ,de sulfure et de matières en
suspension ou que les huileries(plus de 2000)rejettent d'importants volumes
d'eaux usées chargées de 7à 17% de matières
organiques .A GABES,le phosphogypse est rejeté en mer, ce qui a
provoqué de considérables dégâts au milieu marin et
à l'environnement côtier .
* 91 Prieur(M)" droit de
l'environnement"p,479.
* 92 Caldéraro (N)"
droit du littoral" P176
* 93 idem Caldéraro (N)
p176 .
* 94 Article 22 de le loi
n°95-73 relative au domaine public maritime dispose"L'utilisation
privative du domaine public maritime est permise soit sous forme d'occupation
temporaire soit sous forme de concession,conformément aux
spécificités de ce domaine et aux conditions prescrites par la
présente loi"
* 95Art 23 de la loi 95-73
relative au domaine public maritime"toute occupation temporaire du domaine
public maritime ne peut être accordée qu'à titre
précaire et révocable sans réparation ni indemnité.
Cette occupation ne peut avoir lieu que sur autorisation du du Ministre
chargé de l'environnement et sur proposition de l'Agence de la
Protection et de l'aménagement du littoral."
* 96Le dernier alinéa de
cet article (art23) ajoute "un décret pris sur proposition du ministre
chargé de l'environnement après avis des ministres de
l'équipement des domaines de l'Etat,de l'agriculture ,et de la
santé publique détermine les modalités d'application des
dispositions du présent article et notamment les conditions d'occupation
temporaire du domaine public maritime "ces textes d'application n'ont pas
encore vu le jour .
* 97 "état de
l'environnement en Tunisie"2005 .
* 98D'après l'article
23de la loi du 24 juillet 1995 relative au domaine public maritime
l'autorité chargée du contrôle et de la gestion du littoral
peut retirer toute autorisation octroyée sur le domaine public maritime
ou sur le littoral,si l'activité de l'occupant s'avère
préjudiciable à l'environnement côtier
* 99 Un texte
réglementaire régissant les activités dans les ports de
pêche et fixant les conditions d'occupation temporaire du domaine public
portuaire, c'est le décret n°2003-1984 du 15 septembre 2003 qui
dispose dans son article 2"Il ne peut être accordé aucune
occupation du domaine public des ports de pêche qu'à titre
précaire et révocable et après autorisation de
l'autorité portuaire "100.
* 101 le texte d'application
des articles 22et 23 de la loi du 24 juillet 1995 relative au domaine public
maritime n'a pas encore vu le jour,pour définir les modalités de
la gestion du domaine public maritime .
* 102 Article 25 de la loi
95-73 du 24 juillet 1995(JORTn°61 p,1614).
* 103 Décret 2002-62 du
2002 fixant les modalité
* 104 CHAPUS(R), "Il y a
concession d'un service public lorsqu'une personne publique (l'autorité
concédante ) confie contractuellement la charge d'assurer, pendant une
durée déterminée l'exécution du service à
une personne(privée ou publique) qu'elle a librement choisie (le
concesssionnaire).
* 105Décret n°
2000-167 du 24 janvier 2000, fixant les procédures et les
modalités de régularisation et d'apurement des situations
foncières de constructions, ouvrages et implantations établis
d'une manière illégale sur le domaine public maritime ou sur des
parties de ce domaine à la date de la publication de la loi n°95-72
du 24 juillet 1995 portant création de l'Agence de Protection et
d'Aménagement du Littoral.
* 106 Article 26 alinéa
3 « ...Le contrat de concession ainsi que le cahier des charges
sont approuvés par décret pris sur proposition des ministres
chargés de l'agriculture des domaines de l'Etat, de l'équipement
et de la santé publique ».
* 107 Prieur(M)" droit de
l'environnement 391.En droit français,et à la suite des abus
résultant de "telles cessions de parcelles du domaine public maritime,
une circulaire interministérielle du 3 janvier 1973sur l'utilisation du
domaine public maritime en dehors des ports de commerce et de pêche est
venue rappeler que ,s'agissant "d'un patrimoine de naturel "voué
à l'usage de tous,le domaine public maritime doit demeurer dans le
patrimoine de l'Etat. De ce fait, seul peut être envisagé sur les
terrains gagnés sur la mer le développement d'équipement
et des services collectifs ou répondant à un but
d'intérêt général et aucune parcelle ne devra
être déclassée en vue d'une cession en pleine
propriété"108.
* 109 Prieur(M)" droit de
l'environnement p390.
* 110 Prieur(M)" droit de
l'environnement 391.
* 111 Loi n° 99-25 du 18
mars 1999, portant promulgation du code des ports maritimes de
commerce (art 19 à 52 et 105 à 118).
* 112 Idem Ben cheikh ahmed
Dallagi (H)p,96 et S.
* 113Idem Morand-Deviller(J
)P,121.
* 114La loi du2 Aout1988
portant création de l'Agence nationale de protection de l'environnement
(JORT n°52 du 2 août 1988, p. 1102) telle que modifiée par la
loi n° 92-115 du 30 novembre 1992 (JORT n° 81 du 4
décembre 1992, p.1539).
* 115 Prieur(M)" droit de
l'environnement p68.
* 116Art 2du décret
n°2005-1991 du 11juillet 2005 relatif à l'étude d'impact sur
l'environnement et fixant les catégories d'unités soumises
à l'étude d'impact et les catégories d'unités
soumises aux cahiers des charges.Ce décret a abrogé le
décret n°91-362 du 13 mars 1991Art 13 "sont abrogées,les
dispositions du décret n°91-362 du 13 mars 1991,relatif aux
études d'impact sur l'environnement" .
Prieur(M)" droit de l'environnement p68"C'est aux Etats -Unis
qu'une telle procédure a pris naissance dans la loi sur l'environnement
de 1970".
* 117 Loi n° 94-122 du
28 novembre 1994, portant promulgation du code de l'aménagement du
territoire et de l'urbanisme (JORT n° 96 du 6 décembre 1994, p.
1930) modifiée t complétée par la loi n° 2003- 78 du
31 décembre 2003(JORT n°104 DU 30 décembre 2003 P3711)
* 118-Jérôme
Fromageau et Philippe guttinger"Droit de l'environnement".P135
*
119Chikhaoui(L)"L'environnement :Aspects financiers;p 212.
* 120
-Chikhaoui(L)"L'environnement :Aspects financiers",P,211-212.
* 121 Après son
adhésion à la convention internationale sur la préparation
,la lutte et la coopération en matière de pollution par les
hydrocarbures conclue à Londres le 30 novembre 1990 en juin 1995 (loi
n°95-51 du 19 juin 1995).A la suite de publication du texte de la
convention OPRC en 1996 ( en vertu du décret n°96-322 du 5
février 1996, portant publication de la convention sur la
préparation ,la lutte et la coopération en matière de
pollution par les hydrocarbures conclue à Londres le 30 novembre 1990 en
juin 1995 (loi n°95-51 du 19 juin 1995).
* 122 Convention de Barcelone
pour la protection de la mer méditerranéenne contre la pollution,
adoptée à Barcelone le 16 février 1976 (ratifiée
par la loi n° 77-29 du 25 mai 1977 et amendée par la loi n°
98-15 du 23 février 1998).
Le» plan d'action pour la protection du milieu marin et le
développement durable des zones côtières de la
méditerranée (PAM),adopté par les parties contractantes
à la conférence plénipotentiaires qui s'est tenue à
Barcelone les 9et10 juin 1995 pour remplacer le « plan d'action pour
la méditerranée »adopté en 1975.La
conférence a également adopté une résolution
(« résolution Barcelone »)et les
« domaines prioritaires d'activités »pour la
période d'ici à l'année 2005,qui sont annexés au
plan d'action.
* 123La convention des
nations-unies sur le droit de la mer ,adoptée à Montego-Bay le 10
Décembre 1982,ratifiée par la loi n°85-6 du 22février
1985.
* 124Le décret du 2
Janvier 1985, réglementant les rejets dans le milieu récepteur.
Il vient compléter les dispositions du code des eaux dans son article
10 en précisant"...Il est interdit de procéder dans les oueds
,lacs,retenues de barrage ,zones d'aquacultures ou de baignades et sur leurs
rives ,au déversement d'hydrocarbures ...";aussi ,l'article7 du code des
eaux qui dispose"le déversement dans le milieu récepteur ...est
interdit ...",Voir,aussi,les articles 108 àn115 et également
l'article 117 du même code .
* 125 Chikhaoui(L)" Droit de
L'environnement",p134.
* 126 idem
Chikhaoui(L)",p.134.
* 127 Guihal(D)"Droit
répressif de l'environnement",P3.
* 128 Le constat des
infractions commises au niveau de la gestion du domaine public maritime,tout au
long du littoral, au cours de l'année 2004,110 infractions ont
été recensées:soit 51 infractions en matière de
construction(47%);-occupation prolongée ou non respect de l'autorisation
d'occupation temporaire :30 infractions(27%);-occupation par des constructions
légères ou remblaiement des sebkhas 19
infractions(17%);infractions relatives à l'enlèvement du sable ou
l'atteinte aux dunes de sables:10 infractions (9%).Rapport national
"état de l'environnement-2004",p.76.
* 129 Prieur (M)."Droit de
l'environnement",P,862.
* 130 Idem Prieur (M)."Droit
de l'environnement", P.863.Conseil d'Etat,22Mars
1978.Brélivet,RJE,1980.1,p.45.
* 131 La loi n°95-68 du
25 juillet 1995 modifiant et complétant la loi organique des
communes.(JORT n°59 juillet 1995).
* 132 La loi du 2aout 1988
portant création d'une agence nationale de protection de l'environnement
dans son article 3 qui prévoit que "L'agence de protection de
l'environnement a notamment pour mission : ... -d'élaborer un plan
national d'urgence et d'intervention pour les cas de pollution accidentelle ou
des risques extérieurs menaçant l'équilibre de
l'environnement et la qualité de la vie...
-de lutter contre toutes les sources de pollution,de nuisance et
toutes les formes de dégradation de l'environnement..."
* 133 Article 8 de la loi du
2aout 1988 portant création d'une agence de protection de
l'environnement .
* 134 D'après le
rapport national "état de l'environnement-2004"-les infractions en
matière de construction(47%);-occupation prolongée ou non respect
de l'autorisation d'occupation temporaire : (27%);-occupation par des
constructions légères,un recensement général des
infractions sur le DPM délimité par décret a
été établi et qui a révélé 804 cas
répartis comme suit :
-84 % : privés soit 676 cas,
-10%:établissementstouristiques79cas
, -6%:établissements publics soit 49.
* 135 Chikhaoui (L) "Droit de
l' environnement",p,135.Ainsi le produit des amendes et condamnations
pécuniaires diverses prononcées par les tribunaux,de même
que celui des amendes prononcées par toutes les autorités
administratives ,est inscrit au budget de l'Etat au titre des droits
régalien de l'Etat,faisant partie des produits divers qui alimentent le
budget.
* 136 Guihal(D)"Droit
répressif de l'environnement",P218.
* 137 Article 30 de la loi
n°95-73 du juillet 1995"Le ministre chargé de l'environnement peut
ordonner toutes les mesures nécessaires,ou le cas
échéant,l'exécution des travaux qui s'imposent...".
* 138 Guihal(D)"Droit
répressif de l'environnement",P219.
* 139Guihal(D)"Droit
répressif de l'environnement",P.48et S.
* 140 Chikhaoui (L) "l'
environnement aspects financiers" p214
* 141 Chikhaoui (L) "l'
environnement aspects financiers" p215 et S.
* 142 Article 28 de la loi
n°95-73 du 24 juillet 1995.
* 143Guihal(D)"Droit
répressif de l'environnement",P.78 et s.
* 144Guihal (D)"Droit
répressif de l'environnement",P.79 et S."Notamment, la
législation doit être interprétée comme excluant
l'immixtion de l'autorité de police générale lorsqu'elle
assigne à la police spéciale des finalités identiques
à celles poursuivies par la police générale ou qui
englobent celles-ci .Ces règles de répartition des
compétences cèdent en cas de péril imminent,lequel permet
à l'autorité de police générale d'empiéter
sur le domaine de la police spéciale pour prendre les mesures qui
s'imposent en urgence.
* 145 L'article 11de la loi
n°88-91 du 2 août 1988 créant l'Agence nationale de
protection de l'environnement dispose que les contrevenants à
l'obligation de dépollution mise à la charge de tout
établissement industriel et commercial ou agricole susceptible de
rejeter des déchets polluants ..."Les contrevenants au dispositions de
l'article 8 de la loi et aux textes pris pour son application sont passibles
d'une amende variant entre 100dinars et 50.000dinars,selon le degré de
gravité de ces infractions..."
* 146 Loi n° 94-13 du 31
janvier 1994, relative à l'exercice de la pêche modifiée
par la loi n° 97-34 du 26 mai 1997 et par la loi n°99-74 du 26
juillet 1999.ET la Loi n° 2002-47 du 17 mai 2002, relative aux ports de
pêche.
* 147 D'après l'article
12 de la loi du 2 aout 1988 "Les infractions à la présente loi et
aux textes pris pour son application sont constatées par des
procès-verbaux dressés par les agents assermentés et
habilités à cet effet ,et relevant de l'agence ou des
ministères concernés.
Ces procès verbaux sont transmis par la voie
hiérarchique au procureur de la République aux fins des
poursuites." Cette prérogative ouverte à l'agence nationale de
protection de l'environnement pour transiger,s'avère aberrante, dans la
mesure ou le ministre chargé de l'environnement qui est en principe
l'autorité la plus habilitée à transiger,et de
surcroît les produits des amendes et des transactions seront
versés à l'agence nationale de protection de l'environnement,
ceci constitue également une aberration supplémentaire.
* 148 149
Chikhaoui (L) "Droit de l' environnement",p129Lorsqu'elle set prévue par
un texte la transaction peut intervenir :
*à l'initiative de l'administration compétente qui
mène l'investigation,
*ou à la demande du contrevenant.
* 150 Article 29de la loi
95-73 du 24 juillet 1995.
* 151 L'évaluation des
dommages effectuée par les services du ministère des domaines de
l'Etat peut ne pas correspondre à la juste réparation du
préjudice subi par les zones côtières. D'ou la
possibilité ouverte au contrevenant de demander la révision le
cas échéant des expertises effectuées en motivant sa
demande. Article 30 al2"Ces frais font l'objet d'un état de liquidation
susceptible d'opposition conformément à la législation en
vigueur".
* 152Article 11 alinéa
4 "...Toutefois,l'agence est habilitée à transiger avec les
personnes physiques et morales en infraction.La conclusion d'une transaction
arrête les poursuites.".
* 153 Chikhaoui (L) "Droit de
l' environnement",p,133.
* 154 L'article 31al 2
précise "...Sont également chargés,de rechercher et de
constater,chacun en ce qui le concerne..."
* 155 Neuray (J-F)»Droit
de l'environnement»P60.
* 156 Neuray (J-F)»Droit
de l'environnement»P60.
-Idem Neuray (J-F)»Droit de l'environnement»P60
* 157-convention des nations
unies sur le droit de la mer ratifiée en1985.
* 158 Ibidem
Prieur(M)."l'évolution juridique de la gestion intégrée
des zones côtières dans le bassin méditérraneen" P3
.colloque 2002 Tunis.
* 159 -Le» plan d'action
pour la protection du milieu marin et le développement durable des zones
côtières de la méditerranée (PAM),adopté par
les parties contractantes à la conférence
plénipotentiaires qui s'est tenue à Barcelone les 9et10 juin 1995
pour remplacer le « plan d'action pour la
méditerranée »adopté en 1975.La
conférence a également adopté une résolution
(« résolution Barcelone »)et les
« domaines prioritaires d'activités »pour la
période d'ici à l'année 2005,qui sont annexés au
plan d'action.
-La population actuelle dans le bassin
méditerranéen est de 410 millions d'habitants ,et la dynamique
démographique pourrait porter la population à 550 millions en
2025.
* 160 Le plan d'action pour la
méditerranée et convention pour la protection du milieu marin du
littoral de la méditerranée et ses protocoles .Le
PNUE,Unité de coordination du PAM Athènes 2002.
* 161 Ce protocole a
été ratifié par la Tunisie en vertu de la loi n°
98-15 du 23 février 1998 portant ratification des amendements à
la convention pour la protection de la mer méditerranée contre la
pollution et des amendements à ces protocoles et ratification de
nouveaux protocoles (JORT n° 17 du 27 février 1998, p. 399).
7 Son article 4 dispose que «les aires
spécialement protégées ont pour objectif de
sauvegarder :. i- les types d'écosystèmes marins et
côtiers représentatifs de taille suffisante pour assurer leur
viabilité à long terme et maintenir leur diversité
biologique ;
* ii- les habitats qui sont en danger de
disparition dans leur aire de répartition naturelle en
Méditerranée ou qui ont une aire de répartition naturelle
réduite par suite de leur régression ou en raison de leur aire
intrinsèquement restreinte
* 162 Rapport
« état de l'environnement »2002
* 163Il s'agit des parcs
nationaux de l'Ichkeul , Bouhedma, , Chambi et des îles de Zembra et
Zembretta.
* 10 Cette convention a
été ratifiée par la Tunisie en vertu de la loi n°
74-89 du 11 décembre 1974 (JORT du 13-17 décembre 1974). Le
lac d'Ichkeul a été inscrit sur cette liste en septembre
1980.
* 164 La Tunisie a
ratifié cette convention en vertu de la loi n° 80-9 du 3 mars 1980
(JORT du 7 mars 1980, p. 723). Un seul site tunisien a été
inscrit sur cette liste, celui de l'Ichkeul le 3 mars 1980 ;
* 165 L'art. 224 de la loi
n° 88-20 du 13 avril 1988 définit les zones humides comme «des
étendues de lacs, de sebkhas, de marais, de fagnes, de tourbières
ou d'eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, où
l'eau est statique ou courante, douce, saumâtre ou salée y compris
les rivages fréquentés par les oiseaux d'eau ».
14-Prieur (M)."L'évolution juridique de la gestion
intégrée des zones côtières dans le bassin
méditerranée.P4 atelier UNITAR de formation Tunis 2002.
* 166 Les principes
généraux du droit de l'environnement ont été
énoncés par la déclaration de Rio et notamment, le
principe du pollueur-payeur (principes 13 et 21), la déclaration de Rio)
et le principe de participation (principe 10 de la déclaration de Rio).
Par ailleurs le principe de précaution (art.15 de, la cour
internationale de justice leur reconnaît la valeur de principes
juridiques. Voir avis consultatif de la CIJ du 8 juillet 1996 relatif à
la question de l'emploi ou de la menace d'emploi d'armes nucléaires en
cas de conflit et l'arrêt de la CIJ du 25 septembre 1997 rendu à
propos de l'affaire du projet GabciKovo- Nagymaros, Hongrie contre
Slovaquie.
* 167 Neuray (J-F)»Droit
de l'environnement»P59
* 168 l'article 13 de la
Convention pour la protection du milieu marin du littoral de la
méditerranée dispose « Les parties contractantes
s'engagent ,dans la mesure du possible à coopérer directement ou
,s'il y a lieu ,par l'entremise d'organisations internationales
qualifiées dans les domaines de la science et de la technologie, ainsi
qu'à échanger des données et autres renseignements d'ordre
scientifique ,aux fins de la réalisation des objectifs de la
présente Convention... »
* 169 Art. 4 al. 3-a.
* 170 Art. 4 al. 1-b de la
convention sur la diversité biologique.
* 171 Art 15 de la Convention
pour la protection du milieu marin du littoral de la méditerranée
et ses protocoles.
le principe pollueur -payeur a été adopté
le 26 mai 1972 "Le pollueur doit assumer le coût de la mise en oeuvre des
mesures de prévention et de contrôle définies par les
autorités publiques pour maintenir l'environnement dans un état
acceptable"
* 172ibidem,la convention pour
la protection du milieu marin du littoral de la
méditérranée.
*
* 173Chikhaoui Leila
"l'environnement :aspects financiers"P238
* 174 Ibidem ,Chikhaoui
(L).
*
* 175 -la Convention pour la
protection du milieu marin du littoral de la méditerranée .
* 176
* 177 La Tunisie a accueilli
les 10 et 11 mai 2004,la réunion des experts sur le système des
rapports nationaux d'exécution de la convention de Barcelone relative
à la protection de l'environnement marin et côtier en
méditerranée et de ses protocoles annexes.
* 178 Convention des Nations
Unies sur la diversité biologique, adoptée à New York le 9
mai 1992 (ratifiée par la loi n° 93-45 du 3 mai 1993 ).
* 179"La Tunisie a
participé également à la
7èmeréunion de la conférence des parties
contractantes de la convention internationale sur la biodiversité,tenue
à Kuala Lumpur(Malaisie) du 9au 20 février 2004.Rapport
"état de l'environnement en Tunisie 2004.
* 180 Rapport"état de
l'environnement"2000.
* 181 Convention pour la
protection du patrimoine mondial culturel et naturel, adoptée à
Paris du 17 octobre au 21 novembre 1972 (ratifiée par la loi n°
74-89 du 11 décembre 1974 ).
* 182 Chikhaoui
Leila"l'environnement :aspects financiers"P143.
* 183 Prieur
(M)."L'évolution juridique de la gestion intégrée des
zones côtières dans le bassin méditerranée.P2
atelier UNITAR de formation Tunis 2002. Jan.C.Past Carl
G.Lundin« Guidelines for integrated coastal zone management,
environmentally sustainable development studies and monographs» series
n°9,World Bank ,Washington 1996,P1.
* 184 Prieur
(M)."L'évolution juridique de la gestion intégrée des
zones côtières dans le bassin méditerranée.P4
atelier UNITAR de formation Tunis 2002.
* 185 Prieur
(M)."L'évolution juridique de la gestion intégrée des
zones côtières dans le bassin méditerranée.P4
atelier UNITAR de formation Tunis 2002.
* 186Ce rôle
d'intégration institutionnelle doit être joué par l'agence
de protection et de l'aménagement du littoral.
* 187 Une gestion
intercommunale s'impose sur le plan régional et local pour assurer la
coordination des actions entre les divers intervenants locaux.
* 188 Jegouzo (Y)"Gestion
administrative et développement durable" Le développement durable
du littoral méditerraneen" P156.collection Forum des
juristes.Tunis2002"...en vue d'assurer l'aménagement et la protection
"les collectivités publiques harmonisent dans le respect
réciproque de leur autonomie,leurs décisions d'utilisation de
l'espace...".
* 189 Ibidem Ben Cheikh
(H)« les situations antérieures n'ont pas été
revues et corrigées,notamment les zones touristiques infestées
d'hôtels,cafés et restaurants pieds dans l'eau ...»,P87
et S.
* 190«L'étude
globale sur la protection du littoral contre l'érosion
marine,réalisée par le ministère chargé de
l'équipement et de l'habitat,en 1995,a montré que sur une
étendue de 500km de plages sablonneuses 40 km de plages sont
sérieusement affectés par le phénomène de
l'érosion marine et nécessitent une intervention urgente ,du fait
que ces espaces jouent un rôle important sur les plans économique
et social et constituent un pilier fondamental du secteur
touristique.. »Rapport « état de l'environnement en
Tunisie » 2004 .
* 191 Caldérao (N) "
Droit du littoral" P335.Pour le droit français la loi du 3 janvier 1986
consacre dans son article 19 la conception de gestion des ensembles
touristiques,"généraliser à l'ensemble des communes
côtières un tourisme diversifié et "étalé
",déjà inauguré depuis un certain nombre d'années
dans les grandes métropoles de la Côte d'Azur.Si l'on peut que
partager ce souci de parvenir à une utilisation permanente des
équipements publics -cette volonté de générer une
vie économique et commerciale sur l'ensemble du cycle annuel -on peut
néanmoins rester sceptique sur les chances de succès
généralisé de semblables formules. Il faut de longues
années,des palais de congrès fonctionnels mais onéreux
,des liaisons rapides avec l'ensemble de la planète pour faire vivre ,en
dehors des deux mois de baignade ,les communes littorales, et les
générations futures ne manqueront pas de constater à
côté de l'immense gâchis d'espaces ,de sites et de paysages
,le caractère illusoire et factice d'une économie littorale
fondée sur le rêve.
* 192 Rapport état de
l'environnement2000
* Caldéraro(N)"Droit du
littoral""L'exemple des biens du domaine public propre du conservatoire du
littoral révèle que la notion classique de domaine public
maritime héritée du XIX siècle tend peu à peu de
s'élargir vers un concept plus large de domaine public littoral
englobant les parties terrestre et marine des côtes".
L'article 6 de la loi n°95-72 du 24 juillet
1995dispose"L'agence peut,conformément aux procédures et
procédures en vigueur,bénéficier selon le cas du transfert
de la gestion ou de l'affectation de parties du domaine public ou privé
de l'Etat ou du domaine public soumis au régime forestier qui
constituent des espaces naturels ou libres nécessitant protection.
L'agence assure la gestion des immeubles qui lui sont confiés ou
affectés ,conclue tous les accords et assume les engagements qui s'y
rattachent
193
* 194 Article8"...L'agence
peut aussi ,dans les cas ou elle juge opportun,conclure des accords de
partenariat avec les propriétaires des terres situées dans les
zones sensibles .Les propriétaires s'engagent dans ces accords à
gérer leurs terres conformément à un cahier des charges
approuvé par le Ministre chargé de l'environnement . "
* 195 D'après l'article
8 de la loi du 24 juillet 1995 ,les zones sensibles sont définies en
droit tunisien comme étant" les zones caractéristiques du
patrimoine naturel national ou présentant un ensemble
d'éléments dans un écosystème fragile ou
constituant un paysage naturel remarquable ,menacé par la
dégradation ou par l'utilisation irrationnelle" .
* 196 Hafedh Ben Salah
Colloque international"Le développement durable du littoral
méditerranéen" .1999p,14.Collection Forum des juristes Tunis
2002.
* 197Décret
n°2000-167 du 24 janvier 2000 ,fixant les procédures et
modalités de régularisation et d'apurement des situations
foncières des constructions ,ouvrages et implantations établis
d'une façon illégale sur le domaine public maritime ou sur des
parties de ce domaine à la date de publication de la loi n°95-72 du
24 juillet 1995 ,portant création de l'agence de protection et
d'aménagement du littoral" JORT n°10 du 4 février
2000198
* 199D'après son
article 4 alinèa 1er "L'Agence est chargée de la
protection du littoral contre les empiètements occasionnés
notamment par les constructions et implantations contraires aux lois et
réglements en vigueur .Les nouvelles implantations et les projets
d'aménagement et d'équipement sont obligatoirement soumis
à l'approbation préalable de l'Agence..."
* 200 Ibidem, Thrieffy
(P).P131
* 201 Romi (R) «Droit et
administration de l'environnement».P,342.
* 202 Ibidem Romi (R)
«Droit et administration de l'environnement »p,344.
* 203 Thrieffy (P)"Droit
européen de l'environnement".Dalloz 1998.P,130 et S.
* 204 Rapport"Les indicateurs
du développement durable enTunisie" 2003."Les indicateurs sont des
outils de communication et d'information :ils quantifient l'information en
agrégeant des données mutiples et diparates,ce qui la rend plus
immédiate et plus chargée de signification .Ils simplifient
l'information et facilitent la compréhention des
phénomènes souvent complexes dans le processus du
développement socio-économique de la
société",P.8.
* 205
Rapport « pêche durable » 2002 Ministère
de l'environnement,P40.
* 206 Ibidem Rapport"Les
indicateurs du développement durable en Tunisie" 2003 D'après
une étude du plan bleu qui a identifié 130 indicateurs de
développement durable en méditerranée
Rapport « pêche durable » 2002 Ministère
de l'environnement,P40.
* 207
Rapport « indicateurs de développement durable en
Tunisie"» 2003 Ministère de l'environnement.
* 208 Rapport"Les indicateurs
du développement durable enTunisie" 2003."Les indicateurs ont deux
fonctions:-réduire le nombre des mesures et de paramètres pour
rendre compte d'une situation -simplifier le processus de communication des
résultats de mesures ausx utilisateurs.",p,5
* 209 Ibidem Rapport"Les
indicateurs du développement durable en Tunisie" 2003
* 210 Art. 25 de la loi
n° 94-122 du 28 novembre 1994relative au code de l'aménagement.
* 211 Art. 28, loi n°
95-73 du 24 juillet 1995, relative au domaine public maritime (JORT n° 61
du 1er août 1995, p. 1615).
* 212 Loi n° 96-29 du 3
avril 1996, instituant un plan national d'intervention urgente pour lutter
contre les événements de pollution marine (JORT n° 29 du 9
avril 1996, p. 709).
* 213 Jegouzo (Y)"Gestion
administrative et développement durable" Le développement durable
du littoral méditerraneen" P156.collection Forum des
juristes.Tunis2002"...en vue d'assurer l'aménagement et la protection
"les collectivités publiques harmonisent dans le respect
réciproque de leur autonomie,leurs décisions d'utilisation de
l'espace...".
* 214 Ibidem Ben Cheikh
(H)« les situations antérieures n'ont pas été
revues et corrigées,notamment les zones touristiques infestées
d'hôtels,cafés et restaurants pieds dans l'eau ...»,P87
et S.
* 215«L'étude
globale sur la protection du littoral contre l'érosion
marine,réalisée par le ministère chargé de
l'équipement et de l'habitat,en 1995,a montré que sur une
étendue de 500km de plages sablonneuses 40 km de plages sont
sérieusement affectés par le phénomène de
l'érosion marine et nécessitent une intervention urgente ,du fait
que ces espaces jouent un rôle important sur les plans économique
et social et constituent un pilier fondamental du secteur
touristique.. »Rapport « état de l'environnement en
Tunisie » 2004 .
* 216 Ces espaces sont
définies par l'article 2 du décret n°98-2092 du 28 Octobre
1998 comme étant "Toute zone qui présente des
caractéristiques naturelles spécifiques,qui constituent un
écosystème fragile ou un élément ou un ensemble
d'éléments dans ce système et qui requiert pour sa
protection contre la dégradation ,la mise en oeuvre de normes et de
procédés d'aménagement prenant en compte ses
spécificités et préservant les sites naturels y
existant"
Le décret dénombre 19 zones sensibles dont 15 zones
côtières
C'est la maîtrise foncière et l'acquisition des
terrains par les propriétaires qui sont des outils de protection des
zones sensibles côtières.
* 217 Les décrets
d'application sur l'occupation du domaine public maritime et la gestion des
zones sensibles littorales sont en cours d'élaboration.
* Caldéraro(N)"Droit du
littoral""L'exemple des biens du domaine public propre du conservatoire du
littoral révèle que la notion classique de domaine public
maritime héritée du XIX siècle tend peu à peu de
s'élargir vers un concept plus large de domaine public littoral
englobant les parties terrestre et marine des côtes".
L'article 6 de la loi n°95-72 du 24 juillet
1995dispose"L'agence peut,conformément aux procédures et
procédures en vigueur,bénéficier selon le cas du transfert
de la gestion ou de l'affectation de parties du domaine public ou privé
de l'Etat ou du domaine public soumis au régime forestier qui
constituent des espaces naturels ou libres nécessitant protection.
L'agence assure la gestion des immeubles qui lui sont confiés ou
affectés ,conclue tous les accords et assume les engagements qui s'y
rattachent
218
* 219 Article8"...L'agence
peut aussi ,dans les cas ou elle juge opportun,conclure des accords de
partenariat avec les propriétaires des terres situées dans les
zones sensibles .Les propriétaires s'engagent dans ces accords à
gérer leurs terres conformément à un cahier des charges
approuvé par le Ministre chargé de l'environnement . "
* 220 D'après l'article
8 de la loi du 24 juillet 1995 ,les zones sensibles sont définies en
droit tunisien comme étant" les zones caractéristiques du
patrimoine naturel national ou présentant un ensemble
d'éléments dans un écosystème fragile ou
constituant un paysage naturel remarquable ,menacé par la
dégradation ou par l'utilisation irrationnelle" .
* 221 Art. 25 de la loi
n° 94-122 du 28 novembre 1994.
* 222 Art. 28, loi n°
95-73 du 24 juillet 1995, relative au domaine public maritime (JORT n° 61
du 1er août 1995, p. 1615).
* 223 Loi n° 96-29 du 3
avril 1996, instituant un plan national d'intervention urgente pour lutter
contre les événements de pollution marine (JORT n° 29 du 9
avril 1996, p. 709).
* 224 Loi n° 95-72 du 24
juillet 1995, portant création d'une agence nationale de protection et
d'aménagement du littoral (JORT n° 61 du 1er août
1995, p. 1612).
* 225 L'article 5 al2 de la
loi n°95-73 du 24 juillet 1995 relative au domaine public maritime .
* 226 Décret
n°2000-167 du 24 janvier 2000.
* 227 Cadéraro (N)
droit du littoral P61-63"L'exemple des biens du domaine propre du conservatoire
du littoral révèle que la notion classique de domaine public
maritime héritée du xix siècle tend peu à peu
à s'élargir vers un concept plus large de domaine public littoral
englobant les parties terrestre et marine des côtes.
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