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Problématique de l'accès à l'information administrative au Bénin

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par Oswald Vital PADONOU
Université d'Abomey-Calavi, ENAM - Diplôme de cadre supérieur du cycle 1 2006
  

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Conclusion

« Favoriser la communication à tous les niveaux permet à la population d'identifier et de hiérarchiser ses propres problèmes d'y rechercher des solutions collectives et de renforcer des solutions collectives et de renforcer son sentiment d'appartenir à des activités qu'elle a elle-même décidé d'entreprendre. »

Jacques DIOUF in La Communication pour un développement à dimension humaine.

L'étude sur « La Problématique de l'accès à l'information administrative au Bénin » a permis de faire un état des lieux de la situation du Bénin en matière de communication des documents administratifs. Il a rendu possible la connaissance des productions des différents auteurs sur la question et fait connaître les structures chargées de la collecte, du traitement et la diffusion de l'information à l'Assemblée Nationale, au Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature, et à la mairie de Porto-Novo. Un état signalétique des documents produits par ces administrations a été réalisé et les différentes formes et outils de communication de l'information administrative, décrits. Les différents types d'usagers ainsi que leurs besoins sont passés au peigne fin.

L'existence d'un droit à l'information a été mise en évidence à travers les dispositions juridiques d'ordre interne et international qui le consacrent. Il a été ensuite question d'évaluer les pratiques documentaires en matière de communication des documents administratifs en confrontant les résultats de l'enquête à l'hypothèse émise dès l'amorce de l'étude. Une fois le diagnostic établi, des approches de solutions ont été identifiées et des recommandations ont été faites à l'endroit des pouvoirs publics, des partenaires au développement, des professionnels de l'information et des usagers de l'administration publique béninoise eux-mêmes.

Au vu des données recueillies et présentées, les béninois n'ont pas accès à l'information portant sur les textes et les pratiques constituant les éléments de la décision. Ils sont coupés de la gestion des affaires de la cité et il importe désormais pour eux, de chercher à appréhender toute la documentation dont l'accès est possible : qu'elle soit écrite, visuelle, audiovisuelle, enregistrée, reproduite ou qu'elle figure dans les mémoires électroniques ou simplement dans les dossiers manuels.

Quant à l'activité administrative, elle manque de transparence. Or, la transparence offre beaucoup de vertus, car elle permet notamment d'octroyer réellement à l'administré son statut de citoyen. La transparence administrative, instrument de démocratisation de l'administration et corollaire de la démocratie, « ...conditionne...l'effectivité du contrôle de l'opinion dont la nécessité est d'autant plus ressentie dans les démocraties modernes que les contrôles (classiques) se révèlent difficiles à mettre en oeuvre et (sont) de portée limitée. » (GLEIZAL, J. J., 1995).

Si donc le Bénin du nouveau millénaire ressemble à bien des égards à la France d'avant 1978 c'est-à-dire avant l'adoption des lois qui ont facilité l'accès à l'information administrative, le Bénin du changement devra s'efforcer d'entreprendre la réforme qu'il juge nécessaire. Il s'agit d'une conviction ultime. « Elle sera certainement le signe des progrès des libertés et de la démocratie et finalement de l'Etat de droit et de la bonne gouvernance... ».

Toutefois l'exercice, la mise en oeuvre du droit à l'information, un droit de troisième génération, ne peut, pour nombre de doctrinaires, passer avant la satisfaction des droits de la première génération (droits civils et politiques) et ceux de la deuxième génération (droits sociaux, économiques et culturels). C'est dire donc que pour ces derniers, « le droit à l'information et le niveau de progrès (économique et social) d'un pays sont étroitement liés. Par conséquent, les individus qui vivent dans les pays développés ont davantage de possibilités pour accéder au droit à l'information que leurs compères dans les pays en développement. » (YILMAZ, B., 1998). Le terme « droit à l'information » ne pourrait donc avoir aucun sens pour quelqu'un qui a faim, qui manque de l'argent pour sa survie, qui n'a pas eu accès à la scolarisation, qui manque d'habitation et qui ne peut pas se soigner...ce qui prime d'abord, c'est le droit au travail, à la nourriture, le droit à la sécurité sociale ; le droit à l'information viendrait ensuite.

Mais l'information : la vraie, la bonne, celle qui circule, peut permettre d'accroître les rendements dans les champs, d'écouler les produits facilement, de mieux apprendre, de mieux se soigner et de mieux vivre en somme. « L'information, c'est la vie ». On peut sauver la vie en donnant l'information. On peut donner une chance exceptionnelle de réussite à quelqu'un en lui apportant l'information. L'information n'est donc pas un élément de plaisance réservé à ceux qui ont fini de résoudre leurs problèmes d'existence. C'est une donnée stratégique dont il faut maîtriser les paramètres. Ceux qui l'auront ainsi compris seront ceux qui pourront faire porter leur voix dans le concert des Nations.

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