UNIVERSITE GASTON BERGER DE
SAINT-LOUIS
UFR DE SCIENCES JURIDIQUE ET POLITIQUE
Section Droit de l'Entreprise
Diplôme d'Etudes Approfondies
(DEA)
de Droit Economiques et des
Affaires
MEMOIRE de D.E.A
Les obstacles juridiques et institutionnels à
l'édification de la société sénégalaise de
l'information
Présenté par
Ismaïla BA
Etudiant en DEA de
Droit Economiques et des Affaires
|
|
Sous la direction du
Professeur Abdoullah CISSE
Agrégé de Droit Privé
des Facultés de Droit
Expert et Consultant international en NTIC
|
Listes des abréviations
ADSL : Asymétrique Discriber Line
ADIE : Agence De l'Informatique de
l'Etat
ARTP : Agence de Régulation des
Télécommunications et du secteur postal
BATIK : Bulletin d'Analyse des Technologies de
l'Information et de la Communication
GSM : Global Service of Mobil
Communication
ICANN : Internet Corporation Assigned Name and
Number
ISOC : Internet Society
NGN : Nex Génération
Network
L.P. : Ligne Téléphonique
principale
OCDE : Organisation pour le Commerce et le
Développement
OMC : Organisation mondiale du
Commerce
OSIRIS : Observatoire du Système des
Réseaux Informatiques du Sénégal
SMS : Short Message Service
SMSI : Sommet Mondial de la Société
de l'information
TCP : Transmission Protocole
UIT : Union Internationale des
Télécommunications
WIFI : Wireless Fidelity
Sommaire
INTRODUCTION
CHAPITRE I - LE CYBERAUDIT JURIDIQUE DE LA SOCIETE
SENEGALAISE DE L'INFORMATION
SECTION I - LE CYBERAUDIT DE L'ENVIRONNEMENT TECHNIQUE
ET JURIDIQUE DE LA SOCIÉTÉ SÉNÉGALAISE DE
L'INFORMATION
Parag.1 - L'environnement technique de la
société sénégalaise de l'information
Parag. II - L'environnement juridique et
institutionnel de la société Sénégalaise de
l'information.
SECTION II - LES ENTRAVES AU DÉVELOPPEMENT DE
LA SOCIETE SENEGALAISE DE L'INFORMATION
Parag. I - Un environnement non favorable
Parag. II - L'attitude immobiliste du secteur
financier
CHAPITRE II : UNE CYBERSTRATÉGIE NATIONALE
EN VUE DE RELEVER LES DÉFIS DE LA SOCIÉTÉ DE
L'INFORMATION
SECTION I : UNE CYBERSTRATÉGIE JURIDIQUE
À COURT ET MOYEN TERME DANS UN CADRE DE DÉVELOPPEMENT
ÉCONOMIQUE ET SOCIAL PAR LES TIC
Parag.I Une cyberstratégie basée sur
l'accès aux TIC
Parag. II - Une cyberstratégie orientée
sur l'adaptation du corpus juridique aux enjeux de la société
de l'information
SECTION II - UNE CYBERSTRATÉGIE À
LONG TERME DANS L'OPTIQUE D'UN DÉVELOPPEMENT DURABLE ET INCLUSIF DE LA
SOCIÉTÉ DE L'INFORMATION
§ I - Une cyberstratégie orienté
sur le e-inclusion
§II - Une cyberstratégie pour un
développement durable de la société de l'information
CONCLUSION
Bibliographie
WEBOGRAPHIE
« Il viendra un jour où les images
remplaceront l'homme.
Celui-ci n'aura plus besoin d'exister mais de
regarder.
Nous ne serons plus des vivants mais des
voyants »
André Breton.
INTRODUCTION
« L'histoire de l'humanité est habituellement
décrite en termes d'âge... Aujourd'hui, il est
généralement admis que nous avons entamé une nouvelle
ère, une étape post-industrielle où la capacité
d'utiliser l'information est devenue décisive... Ce nouvel âge est
désormais nommé âge de l'information. »1(*) Cette spot publicitaire datant
plus d'un quart de siècle est aujourd'hui d'une actualité
incontestable. La société de l'information est une expression
devenue courante car lancée à grande pompe par le premier sommet
mondial de la société de l'information2(*) et tend à désigner
communément une nouvelle ère socio-économique qui
transformerait les relations sociales du fait de la diffusion
généralisée des Nouvelles Technologies de l'Information et
de la Communication.
Ce concept, est en effet, construit sur le modèle des
concepts de « société agricole »ou de
« société industrielle » qui mettent en
relief la caractéristique essentielle d'un groupe social ainsi
désigné ; l'activité socio-économique et
socio-professionnelle de base qui sous-tend toute son organisation, conditionne
ses modes de vie et les relations entre les individus.
Ainsi, en paraphrasant Karl Max : « Donnez-moi
le moulin à vent, je vous donnerai le Moyen-âge. Nous pourrions
ajouter et en l'appliquant à l'époque post industriel
« Donnez-moi un ordinateur connecté au réseau internet,
je vous donnerai la société de l'information ».3(*)
Même si de tels déterminismes sont à
certains égards forcément excessifs, ils résument bien
cette idée centrale : à des moments charnières
de l'histoire, une invention capitale - qui ne résulte jamais du hasard
- bouleverse l'ordre des choses, infléchit la trajectoire d'une
société et enclenche un nouveau mouvement de longue durée.
Imperceptiblement, depuis une bonne décennie4(*), nous sommes entrés dans
un mouvement de ce type.
Déjà à partir des années 50, la
machine à produire de l'imaginaire autour de l'information,
« nouvelle ressource immatérielle », tournait
déjà à plein régime5(*). L'impératif de « sortie de
crise » convoquait les nouvelles technologies au chevet des
économies des grands pays industriels. La notion de
« société de l'information » apparaissait
dans les programmes de recherche des gouvernements et des institutions
internationales. A l'Organisation de Coopération et de
Développement Economiques (OCDE), dès 1975, et au sein de l'Union
européenne, quatre ans plus tard.
Initialisé vers 1982 avec « l'interconnexion des
réseaux à paquets » (les 2 protocoles TCP (Transmission
Control Protocol) et IP (Internet Protocol), le développement de la
communication par le biais des ordinateurs grâce aux navigateurs
(l'hypertexte) connaît un essor à partir de 1989 avec le (World
Wide Web )6(*). Aujourd'hui,
l'Internet multimédia, depuis les années 90 offre la
possibilité d'accès en temps réel, sur simple demande,
à toutes sortes de documents (textes, images, son)7(*).
La caractéristique centrale de cette nouvelle
ère informationnelle est le transport instantané de
données immatérielles par le caractère ubiquitaire des
Technologies de l'Information et de la Communication qui constituent
d'après Castells, « un ensemble convergent des Technologies de
la micro-électronique, de l'informatique (machines et logiciels) des
télécommunications/diffusion et de
l'epto-électronique ».8(*) Et la prolifération des liaisons et des
réseaux électroniques. Internet constitue le coeur, le carrefour
et la synthèse de la grande mutation en cours. Il est difficile à
définir, juridiquement son régime est flou,9(*) politiquement il difficile
à gouverner10(*) et
techniquement son cours est capricieux11(*).
Comme l'écrit Pascal en pensant à Dieu, c'est
une sphère infinie dont le centre est partout et la circonférence
nulle part.12(*) En terme
moins géométrique Internet est un réseau
décentralisé, « sans couture » qui relie
toute les machines capables de traiter l'information en prenant en charge tous
types de signaux : voix, image et données selon des principes
différenciés allant de la communication sécurisée
point à point, suivant le principe du téléphone,
jusqu'à la diffusion en masse de l'information, à la
manière de la télévision, en passant par toute sortes
d'hybridation novatrices tels que les réseaux de partage entre
« pairs » qu'on observe dans le domaine de la musique ou du
logiciel libre et à travers lesquels les particuliers mettent en commun
une partie de leurs ressources informationnelles ou de leurs capacités
créatrices13(*).
Ces technologies nouvelles à base d'information ont
changé profondément la vie au quotidien des citoyens, le
fonctionnement des entreprises et de l'Etat14(*).
L'information, matière de base de la nouvelle
économie a toujours été considérée comme un
élément important dans le développement et le
progrès des individus ou des états Mais les groupes sociaux
concernés par la prise de conscience ont évolué au cours
des âges.
Dés lors, il importe de définir soigneusement ce
terme polymorphe et profondément polysémique. De quelle
information parle-t-on lorsque l'on qualifie une société de
société de l'information ?
Pour cela, il convient de procéder à la
genèse de la société de l'information en étudiant
ses valeurs en trois temps, d'abord la valeur socio-technique c'est ainsi qu'on
peut attribuer la paternité du concept de société de
l'information à Norbert Wiener, inventeur de la cybernétique qui
vient du grec « kybernein » qui signifie
gouverner.
Wiener observe que les hommes ne savent pas se gouverner, ils
sont toujours en guerre ou en discussion stérile. Les ordinateurs,
dit-il, permettent d'instaurer une démocratie universelle où le
contrôle social ne dépend plus des humeurs humaines mais de
calculs rationnels.
Wiener instaure la technocratie, base de gouvernance des
groupes humains et où l'information qui permet de les gérer
dépend de calculs d'une ampleur les dépassant. Un de ses
disciples, Claude Shannon, invente en 1949, la célèbre
théorie de l'information. Ingénieur chez Bell, il donne à
l'information une définition physique.
Son but est de déterminer les conditions optimales de
la transmission des messages ; l'information étant mesurée
en unités appelées Binary Digits ou bits15(*).
Cette définition de l'information est celle des
informaticiens ; donnée binaire qui transite dans les
circuits d'un ordinateur. Il ne s'agit pas de l'information qui renvoie
à une activité humaine, celle de mettre la connaissance dans une
forme (in-forma), le plus souvent le langage mais aussi de plus en plus,
l'image fixe ou animée. L'information dont parle l'informaticien
implique obligatoirement un support physique matériel.
Ensuite l'information dispose une valeur géopolitique
en ce sens en 1958 avec la conquête de l'espace et l'avance des Russes
sur les Américains font prendre conscience à ces derniers de
l'importance de l'information sur le plan politique et dans la maîtrise
du monde.
Ceci se concrétise par une première
réunion mondiale sur l'information scientifique16(*), qui réunit les
chercheurs de l'Europe de l'Ouest et d'autres alliées des
États-unis pour la création d'organisme tels que le NASA
et le ARPA17(*)
ancêtre du réseau internet. L'information dispose enfin une
valeur socio-politique dans la mesure où à partir de 1975, le
monde connaît une grave crise économique18(*).
Le concept de société de l'information fait son
apparition comme remède pour sortir de la crise. Dans les années
80, les progrès techniques s'accélèrent. En 90, Jaques
Delors pour l'Europe mais surtout Al Gore aux États-unis lance
l'idée de l'importance de l'information comme ciment de construction de
cette nouvelle société.
Aux États-unis, le national Information Infrastructure
(NII) se donne comme objectif de rapprocher les américains et
d'éviter l'apparition de deux classes sociales séparant les info
riches et les info pauvres. C'est sur ce mythe fondateur de l'avènement
d'une humanité meilleure vivant dans un village global que repose la
société de l'information.
En 1994, poussé par le succès d'Internet dans le
grand public, Al Gore propose au sein de l'Union Internationale des
Télécommunications (UIT), la création d'un global
Information Infrastructure (GII).
Ce projet fait entrer la société de
l'information dans l'âge de la globalisation en l'associant
étroitement à la notion naissante de « New
economy »19(*) qui constitue l'inverse de la
société industrielle dont la caractéristique principale
est la centralisation des moyens de production, la distribution massive
d'objets standardisés, la spécialisation des tâches et leur
contrôle hiérarchique. Son modèle, emprunté à
la géométrie ou à la mécanique, est la pyramide ou
l'engrenage. Tandis que les trois piliers qui fondent le contrat de travail au
sein de l'entreprise sont les unités de lieu, de temps et de
fonction.
Avec la nouvelle économie nous sommes passé
selon Négroponte « de l'atome aux bits »20(*) les références
classiques volent en éclats. Aux trois unités (de lieu, de temps
et de fonction) s'opposent la décentralisation des tâches, la
désynchronisation des activités et la
dématérialisation des échanges. En d'autres termes on
assiste à un changement radical de paradigme, « de la pyramide
fait progressivement place à l'émergence d'un nouveau
modèle plus complexe, plus enchevêtré, celui du
réseau »21(*).
Autre bouleversement : l'émergence des personnes.
Aux noeuds du réseau informationnel, évoluent désormais,
simultanément, des acteurs diversifiés, communicants et
potentiellement créateurs : les "neurones" d'un cerveau
planétaire en voie de surgissement. Ce ne sont plus les "usagers",
passifs utilisateurs de services pensés par d'autres, mais les
producteurs/consommateurs de nouveaux outils interactifs le Web 2.0
décuplant le pouvoir et l'efficacité de chacun22(*).
Les caractéristiques du nouvel espace
économique, social et culturel immatériel, que l'on appelle aussi
le "cyberespace", échappent aux analyses de ceux qui vivent et
raisonnent selon l'ancien modèle. Elles leur sont invisibles.
Désormais, deux cultures existent donc chez les décideurs. Un
nouveau clivage culturel apparaît ainsi, souvent plus marqué que
les traditionnelles divisions politiques. Et il ne s'agit pas seulement de
fossé entre générations mais d'une nouvelle approche de la
complexité et de l'environnement immatériel. Nous nous trouvons
actuellement dans un écosystème informationnel au sein duquel les
Etats, les grandes institutions et les entreprises coopèrent, se
concurrencent ou entrent en « coopétition »
(coopération-compétition)23(*).
Le "noyau dur" de l'économie marchande assure à
l'Etat la collecte des impôts et des taxes diverses, ainsi que les
prélèvements sociaux. Les "moteurs" de la croissance sont la
recherche, le développement industriel et la diversité des
marchés assurant progrès économique et bien-être
social. La compétition et la concurrence stimulent l'économie
tandis que la croissance permet de créer les emplois nécessaires
à sa survie. Ce schéma est resté longtemps pertinent dans
un univers matériel fondé sur la production et la distribution
d'objets manufacturés. Il n'est plus adapté à la
société informationnelle. Car on atteint maintenant, dans
l'économie classique, la loi des rendements décroissants.
D'énormes efforts gouvernementaux, des investissements financiers,
industriels et humains considérables sont nécessaires pour
obtenir une très faible augmentation des bénéfices, des
parts de marchés ou de la compétitivité économique.
Telle est la dure loi des dernières années : le gain de
productivité dû à l'automatisation et à
l'informatique entraîne l'apparition de poches de chômage
irréductibles.24(*)
Pourtant, la sphère des activités, elle, est en
constant développement. La société informationnelle
catalyse de nouveaux échanges, d'autres formes de transactions entre
personnes, amplifie les flux du trafic immatériel. Ces nouvelles
activités ne sont pas toujours solvables en termes d'économie
classique. Elles traduisent cependant une forte demande de la
société. Comment concilier le noyau dur de l'économie
marchande, née de l'industrialisation, et la sphère en expansion
des activités liées à l'informatique ? Il faut
repenser en profondeur la relation entre le temps et la nature du travail.
Le contrat de travail enferme aujourd'hui la logique de la
croissance dans une matrice à une seule dimension : du temps contre
du salaire. Les règles traditionnelles d'unité de lieu, de temps
et de fonction bloquent l'essor de l'économie informationnelle. Mais si
l'on peut travailler à distance, on peut aussi le faire en temps choisi,
effectuer plusieurs tâches de nature différente. On voit ainsi
apparaître une nouvelle catégorie socio-économique, les
"salariés libéraux" : tantôt à employeurs
multiples, tantôt consultants, conférenciers ou enseignants,
champions des télé-activités grâce à leurs
outils de communication et de traitement de l'information.
L'une des caractéristiques fondamentales de la
société informationnelle est de stimuler de nouvelles formes de
troc, d'échanges de marchandises. L'essor du volontariat, du
bénévolat, de l'assistance humanitaire, des mouvements
associatifs s'accentue. Ces activités créent du "capital-temps"
dont on peut faire fructifier les "intérêts", et du
"capital-information" qui permet, grâce au temps investi,
d'accélérer et de rendre plus efficace le travail en
équipe où de nombreuses unités fonctionnent en
parallèle.
La société informationnelle défie les
politiques classiques d'aide à l'emploi. Les hommes politiques ne
doivent plus craindre la diversité mais au contraire la favoriser. Et
s'ils ne parviennent pas à la contrôler, ils peuvent en revanche
"catalyser" l'émergence des potentialités de chacun. La
transition entre sociétés industrielle et informationnelle est
tout entière contenue dans cette alternative : ou bien poursuivre
l'exercice (parfois solitaire) de l'intelligence élective, ou bien
favoriser la pratique solidaire de l'intelligence collective. La
complexité ne se réduit pas à quelques
éléments simples définis par l'analyse cartésienne.
Elle se construit au contraire par l'action simultanée de personnes
responsables, informées et créatives. La réussite du grand
passage au XXIème siècle se fera au prix de la
responsabilisation des "neurones" du cerveau planétaire, les acteurs
personnalisés de demain.
Cette nouvelle infrastructure mondiale
déterritorialisée que l'on désigne sous le vocable
cyberspace intègre tous les cinq continents avec des intensités
variables par rapport au niveau de développement et des infrastructures
existantes.
Dans un tel contexte, l'Afrique en général et
l'Afrique subsaharienne en particulier est de plus en plus marginalisée
puisqu'elle participe à moins de 2% à l'économie
mondiale25(*).
Cependant les progrès accomplis depuis une dizaine
d'années sont cependant considérables, à l'espoir que le
développement de cette technologie fera franchir le pas décisif
permettant au continent d'entrée dans l'ère post industriel,
s'ajoute celui de résoudre, grâce aux immenses
potentialités techniques et scientifiques qu'elle recèle les
problèmes de sous développement et de stagnation du
continent26(*).
En Afrique Subsaharienne le Sénégal fait figure
de pionnier dans le domaine des TIC.
Les graves difficultés économiques que
connaît l'Afrique depuis la fin des années 197027(*) ont conduit l'Etat du
Sénégal à faire des nouvelles technologies une base et un
moyen d'insertion de l'économie nationale dans les échanges
mondiaux28(*).
Parmi les atouts dont dispose ce pays pour un tel
redéploiement, on cite, volontiers, la proximité
géographique des continents européens et américains, le
câble à fibre optique Atlantis connecte le Sénégal
à l'Europe et à l'Amérique du sud, le cable SAFE/WASC/SAT3
relie le Sénégal à l'Europe et à l'asie.le
Sénégal est également connecté à
l'Amérique du Nord à travers le réseau de TELE GLOBE
Canada. Une main- d'oeuvre qualifiée, un vaste réseau
d'échanges commerciaux et financiers structuré autour d'une
population émigrée jeune et dynamique, des infrastructures de
télécommunications relativement développés et
capables d'offrir des services hautement compétitifs.
Ou encore sans être limitatif :
- un des premiers pays à s'inscrire dans l'initiative
Africaine pour la Société de l'Information (IASI) en 1996 ;
- une position pionnière en Afrique subsaharienne dans
le domaine des NTIC ;
- une infrastructure de télécommunication
performante et en plein essor, bien que de faible densité ;
- des projets pilotes porteurs de promesses ( intranet
gouvernemental, passerelle pour le commerce électronique etc...)
- Un secteur privé dans le domaine des Technologies de
l'information en émergence,
- une décentralisation effective et en cours de
renforcement,
- une démocratie en voie de consolidation,
- un potentiel en matière de production de contenu
africain en général et sénégalais en
particulier,
- un noyau de ressources humaines bien formées.
- un des premiers pays à s'inscrire dans l'initiative
Africaine pour la Société de l'information (IASI) en
1996.29(*)
Mais malgré tous ses avantages le Sénégal
est toujours à la périphérie de la société
de l'information et reste très loin30(*) derrière la moyenne des pays du Maghreb et de
l'Afrique du Sud. Avec une télédensité de 2.27 % (hors
téléphonie mobile), et un taux de pénétration
cellulaire de 2.16 %, la situation actuelle de pénétration du
support idéal des télécommunications (ligne
téléphonique principales LP) au Sénégal reste
très faible pour permettre une utilisation et une diffusion des NTIC
à l'intérieur du pays.
Ces facteurs techniques combinés à d'autres,
constituent des freins à l'émergence du Sénégal
à l'ère des Technologies de l'information et de la Communication,
devant cette situation n'est-il pas légitime de se poser l'interrogation
suivante : quels sont les obstacles juridiques et institutionnels à
l'édification de la société sénégalaise de
l'information ?
Dans un souci de démarche qualité la
réponse à une telle question dépend d'un diagnostic
approfondi voire d'un cyberaudit juridique de la société
sénégalaise de l'information pour répertorier les
obstacles multisectoriels qui étouffent l'émergence de la
société du savoir au Sénégal pour ensuite monter
une cyberstratégie juridique de la société
sénégalaise de l'information qui va nécessairement
donner naissance à un cyberdroit adapté et efficace dans le
cyberespace.
Pour éviter un « no man's law »
dans le cyberespace afin de mieux saisir les enjeux de la
société de l'information et de relever les défis du sommet
mondial de la société de l'information et de la
déclaration du millénaire. C'est à la lumière de
ces facettes d'une même réalité que nous allons orienter
cette étude sur deux axes de réflexion c'est ainsi que nous
procéder à un cyberaudit juridique de la société
Sénégalaise de l'information (I) pour enfin monter une
cyberstratégie juridique de la société
sénégalaise de l'information (II).
CHAPITRE I - LE CYBERAUDIT
JURIDIQUE DE LA SOCIETE SENEGALAISE DE L'INFORMATION
Le cyberaudit n'est rien d'autre qu'un audit appliqué
sur les nouvelles Technologies de l'Information ou du cyberespace et l'Audit
est un « processus méthodique,
indépendant et documenté permettant d'obtenir des preuves et de
les évaluer de manière objective pour déterminer dans
quelle mesure les critères d'audit sont
satisfaits. »31(*)
Le cyberaudit juridique de la société
sénégalaise de l'information va nous permettre de procéder
d'une part au diagnostic de l'environnement technique et juridique des
Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication au
Sénégal (Section I), et d'autre part de déceler les
obstacles au développement de la société
sénégalaise de l'information (Section II).
SECTION I - Le CYBERAUDIT
de l'environnement technique et juridique de la société
sénégalaise de l'information.
Ce diagnostic a pour objectif de faire l'état des lieux
des technologies de l'information et de la communication au
Sénégal afin de rendre sensibles les efforts consentis, les
progrès réalisés et l'ampleur des défis à
réaliser pour que le Sénégal soit à l'ère de
l'information.
C'est ainsi que nous allons étudier dans un premier
temps l'environnement technique (Parag. 1) et dans un second temps
l'environnement juridique des technologies de l'information et de la
communication au Sénégal (parag. 2).
Parag.1 - L'environnement
technique de la société sénégalaise de
l'information
L'environnement technique de la société
sénégalaise de l'information peut être étudié
en deux secteurs, ceux de la téléphonie (A) et ceux des
médias (B).
A - Le secteur de la
téléphonie
1°/ - Le téléphone fixe
Le Sénégal dispose d'un excellent réseau
de télécommunication, jugé par les institutions
internationales comme l'un des plus performants de l'Afrique subsaharienne. Le
nombre de lignes téléphoniques fixes est estimé par
l'Agence de Régulation des Télécommunications (ART)
à 240 000 lignes32(*) fixes contre 116000 en 1997 et 23 000 lignes à
la création de la Sonatel en 1985 soit une multiplication par 10 en 20
ans.
Cela représente une télédensité
de 12 lignes pour 1 000 habitants. Mais celle-ci s'élève à
25 en milieu urbain et à 5 en zone rurale.
Tous les départements du pays sont maintenant
connectés au réseau général par une liaison de
transmission numérique.
L'extension du parc téléphonique s'est
accompagnée d'une amélioration de la qualité des services
offerts dont l'indice est passé de 91,2% en 1995 à 94,3% en
199633(*), ainsi que d'un
mouvement périodique de baisse des frais d'abonnements et des tarifs de
télécommunications.
Malgré tous ces efforts, l'accès aux services
universels de télécommunications constitue un problème
pour les ruraux et urbains de classe relativement pauvre.
Sur ce 80 % des villages du Sénégal n'ont aucun
réseau de télécommunication et le segment du marché
urbain à faible revenu souffre d'un problème d'accès
privé avec une pénétration du service de
télécoms de 10 % contre 50 % pour le segment urbain de classe
moyenne ou de revenus relativement élevés.34(*)
Ces problèmes spécifiques aux pays en
développement ont été résolus avec succès
dans des pays tels que le Chili, Brésil, Inde soit à travers le
cahier de charges de l'opérateur historique soit l'attribution de
licences de développement liées à des objectifs larges et
pour les urbains par la réduction du coût minimum de possession
d'un téléphone.35(*)
2°/- Le
téléphone cellulaire
De toutes les NTIC, le téléphone cellulaire est
celle qui connaît le développement le plus spectaculaire..
Lancé en 1994, le réseau cellulaire
« Alizés » de la Sonatel a vu le nombre des ses
abonnés s'élever à près de 73 500 en 1999 contre 22
100 en 199836(*), soit du
triple en un an.
L'objectif de la Sonatel qui était d'atteindre 150 000
abonnements à la fin de l'an 2000, a été largement
dépassé puisque son réseau comptait 210 000 abonnés
en décembre 200037(*) et plus de 2.000.000 en 2007.
Ce réseau couvre presque toutes les villes et certaines
grandes agglomérations rurales. Il est également
interconnecté avec des réseaux étrangers.
Ouvert à la concurrence en 1998, le réseau
cellulaire a vu l'entrée d'un second opérateur privé,
Sentel. Filiale d'une multinationale spécialisée dans la
téléphonie cellulaire, Millicom International Cellular, Sentel
s'est vu attribuer une licence de vingt ans renouvelable.
La société a démarré ses
activités en avril 1999 avec un réseau moins dense que celui de
la Sonatel, elle a conclu plus de 14 000 abonnements, soit près de 15%
du marché.
En février 2004, son réseau couvre toute
l'étendue du territoire national et compte plus de 200 000
abonnés.38(*) Selon
les derniers statisques SENTEL connu sous la marque commerciale de TIGO
détient plus de
Aujourd'hui, un Sénégalais sur dix a son mobile.
En effet, le Sénégal comptait plus d'un million d'abonnés
(1028 061 abonnés) à la fin du mois de novembre 2004 selon
l'Agence de Régulation des Télécommunications. La Sonatel
Mobile détient 68% des parts de marché contre 32% pour son
concurrent Sentel Mobiles.39(*)
C'est une très forte progression par rapport à
l'année 2003 puisqu'à la fin de cette année, le nombre
d'abonnés au mobile était de 782.423. Cette hausse confirme la
tendance enregistrée au cours de ces dernières années. En
effet, la croissance moyenne du parc d'abonnés est de l'ordre de 100%
depuis l'introduction du mobile au Sénégal en 1996. Le nombre
d'abonnés n'était que de 251 395 en 2000.
On remarque aussi la bonne progression de Sentel dont les
parts de marché étaient de 18% en 2002 et qui passent à
26% en 2003 et à 32% à la fin du mois de novembre. Sonatel
Mobiles, le leader du marché voit ses parts de marché baisser en
raison de l'intensification de la concurrence.
C'est dans ce contexte qu'intervient la vente de la
troisième licence.
Cette opération sera différente des deux
premières dans la mesure où il s'agira de sélectionner un
opérateur global qui va opérer sur tous les segments du
marché40(*). Elle
devrait surtout être plus transparente car les deux premières
licences ont été cédées à des prix
défiant toute logique, pour ne pas dire offertes aux opérateurs
choisis.
B - Les autres secteurs du
marché des télécommunications
C'est ainsi dans cette rubrique que nous allons
étudier la connexion à l'internet et les entreprises de presse et
le secteur des téléservices.
1°/- La connexion
à l'Internet
Même si les professionnels n'en sont pas encore tout
à fait satisfaits, la connexion à Internet a connu une
évolution appréciable grâce aux efforts consentis par la
Sonatel en lançant la commercialisation de l'ADSL (Asymétric,
Digital, Subscriber Line) ou l'internet à haut débit41(*) .
Le Sénégal est ainsi le premier pays de l'UEMOA
à déployer cette technologie et le quatrième au niveau
africain après l'Afrique du Sud, le Nigeria et la Tunisie42(*). Huit ans après la
connexion officielle du Sénégal à Internet, le nombre de
fournisseurs d'accès s'élève à une trentaine. Ces
derniers peuvent être regroupés en quatre catégories :
les fournisseurs du secteur privé souvent sous forme de
cybercafés, les structures de recherche et d'enseignement,
l'Administration, les Ongs. Parmi les principaux fournisseurs d'accès,
on trouve Télécomplus (une filiale à 100% de la Sonatel),
ARC informatique, l'Université Cheikh Anta Diop, l'Aupelf-Uref, Trade
point, Silicom Valley ou la primature du Gouvernement du
Sénégal.43(*)
Par ailleurs, tandis que le nombre total de points
d'accès à internet est estimé selon ART en mars 2004
à 215, celui des domaines « SN » officiellement
déclarés s'élève à près de 1516 en
janvier 2004.44(*) Les
internautes au Sénégal dépassent le cap de 200 000 en
janvier 2004.45(*)
Etat des lieux de l'internet au Sénégal46(*)
Bande passante internationale : 465 MBPS (octobre 2004)
* Nombre de liaisons spécialisées :
146 ;
* Nombres d'abonnés Internet : 12 000
(août 2002) ;
* Nombre d'utilisateurs
d'Internet : 200.000 ;
* Nombre de domaines ".sn"
déclarés : 1516 (janvier 2004) ;
* Nombre
de sites effectivement en ligne : 387 (janvier
2004) ;
* Nombre de points d'accès à
Internet : > 150.
2°/- Les entreprises de
presse
Comme société de service public, la Radio
Télévision Sénégalaise (RTS) assure une couverture
quasi intégrale du territoire aussi bien au plan radiophonique que
télévisuel. Elle doit cependant de plus en plus faire face
à la concurrence de Chaînes de Radio et de
télévisions privées et étrangères.
L'autorisation de la Chaîne de télévision à
péage Canal Horizon en 1991, la création de chaînes de
radio privée à partir de 1994 et l'accès à la
télévision par satellite ou par un système d'Antenne
(MMDS) peu coûteux et permettant d'accéder à une trentaine
de canaux, ont ouvert la voie à la pluralité
audiovisuelle.47(*)
Il n'existe pas moins de vingt stations de radio
privées émettant en modulation de fréquence, auxquelles il
faut ajouter six radios communautaires et trois chaînes
étrangères : (RFI, BBC et Africa n°1). On compte
actuellement quatre quotidiens et trois radios qui peuvent être
consultés ou écoutées en ligne sur Internet.48(*)
Après la fin du monopole du quotidien le
« Soleil » et de celui de la chaîne de radio
publique, il est maintenant question d'octroyer des licences pour exploitation
de deux chaînes de télévision privées.49(*)
Déjà en 2000, le groupe Sud Communication avait
lancé une chaîne de télévision, « La
Chaîne Africaine » qui émet depuis Paris attendant une
autorisation d'émettre au Sénégal qui tarde à se
réaliser du fait d'un environnement juridique déficient.
3°/ - les
activités de téléservices
« Les téléservices sont des
applications des NTIC mises à contribution pour produire, vendre et
faire consommer des services dans des espaces séparés parfois par
des milliers de kilomètres » .50(*)
Les téléservices sont considérés
comme l'un des secteurs les plus prometteurs pour l'économie
sénégalaise. Ils ont également fait l'objet d'un conseil
interministériel spécial en 1998. Les décisions prisent
à cette occasion visent à l'adoption d'une tarification
appropriée pour l'usage et la mise en oeuvre des industries de service,
la création d'un environnement favorable aux projets à haute
valeur ajoutée et l'adaptation de la fiscalité de droit commun en
vue d'une application au commerce électronique. Malgré ces
nombreuses initiatives et mesures d'incitation, les activités de
téléservices sont encore peu développées, l'Agence
de Régulation des Télécommunications dénombre six
opérateurs de téléservices : PCCI, CALL ME,
CENTERVALUE, SESI, AFRICATEL AVS.
Ce sous développement s'explique par les contraintes
liées à l'offre qui dépend des pays
développés et de l'organe régulateur du Commerce servi au
niveau mondial (OMC).
Car la compétition dans les conditions de la
mondialisation édictées par l'OMC et son fameux Accord
général sur le commerce des services (AGCS) est un leurre pour
les pays faibles.
Elle permet, sans frais, d'ouvrir les marchés de ces
derniers aux produits et services des pays développés tout en
donnant à ceux-ci la liberté et les instruments juridiques pour
se protéger d'un éventuel retour de bâton. Le cas des
centres d'appel est un exemple édifiant à cet égard. Parce
que les technologies de l'information et les réseaux de
télécommunication leur permettent à présent de se
battre « à armes égales » sur de nombreux
créneaux, avec souvent de meilleurs avantages comparatifs (coût de
main d'oeuvre par exemple), nombre de pays en développement ont investi
le secteur des téléservices. Les délocalisations qui en
résultent constituent dès lors un sujet de préoccupation
majeure dans la plupart des pays du Nord qui voient ainsi un secteur à
forte valeur ajoutée s'installer dans des pays jusqu'ici confinés
à l'exportation de produits primaires. La révélation par
le quotidien français Libération, dans son édition du 27
septembre 2004, que le ministre français de l'Economie et des Finances,
M. Nicolas Sarkozy, préparait un projet d'arrêté visant
à obliger les fournisseurs de biens et de services utilisant un centre
d'appel à faire figurer dans leurs documents publicitaires le nom du
pays à partir duquel le service est rendu, et à le
décliner au moment du contact téléphonique, a fait
trembler bon nombre de responsables des « call center »
sénégalais. Certes, suite au tollé suscité par ce
projet, en France comme dans les principaux autres pays concernés, le
Maroc et la Tunisie notamment, le Premier Ministre français Jean-Louis
Raffarin a décidé de reporter l'examen de cet arrêté
en 2005.
Cependant, tous les analystes sont convaincus que la question
n'est que momentanément différée, et que de toute
évidence le problème de fond qui concerne la viabilité de
certains secteurs de nos économies se pose plus que jamais. Cette alerte
montre qu'il est devenu très risqué d'investir massivement dans
des créneaux qui sont totalement dépendants des marchés
émetteurs et dont l'existence peut être remise en question du jour
au lendemain sur la base d'un simple arrêté ministériel. En
vérité, la preuve vient encore de nous être
administrée que tant que nos efforts de développement reposeront
sur des économies extraverties, exclusivement ou presque tournées
vers la satisfaction des marchés extérieurs, elles seront
à la merci des moindres soubresauts se produisant dans les pays dont
elles dépendront. Il ne s'agit pas, bien entendu, de renoncer à
exploiter les opportunités offertes par les marchés
extérieurs, mais de bien garder à l'esprit qu'il est essentiel de
développer et de consolider des produits et des services pour le
marché national et le marché sous-régional.
D'ailleurs certaines entreprises l'avaient bien compris et se
sont positionnées dès le départ sur une offre
destinée principalement au marché national et
sous-régional, de ce fait elles ont regardé passer l'orage avec
sérénité. En vérité, ce n'est qu'en assurant
une forte implantation sur leur marché domestique que les entreprises
africaines pourront s'attaquer aux marchés extérieurs avec des
chances de succès à long terme. Cette responsabilité,
incombe bien entendu au secteur privé mais également et avant
tout aux dirigeants politiques qui, au-delà des déclarations de
bonnes intentions, doivent créer les conditions d'une véritable
intégration politique, économique, sociale et culturelle en
Afrique pour que le potentiel constitué par l'Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), la Communauté des états
de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et un jour celui de l'Union africaine (UA),
bénéficie pleinement au secteur privé africain. En
attendant, la leçon devrait être apprise et les
conséquences tirées, car si une bataille tactique semble avoir a
été gagnée sur ce dossier des centres d'appel, Il faut
faire preuve de beaucoup de vigilance et se préparer à des
attaques encore plus foudroyantes destinées à nous ôter
toute capacité de tirer profit durablement des immenses
potentialités liées aux téléservices.51(*)
Parag. II - L'environnement
juridique et institutionnel des Nouvelles Technologies de l'Information et de
la communication au Sénégal
L'environnement juridique et institutionnel du secteur des
NTIC est marqué par trois grandes réformes (A) qui ont pour effet
la mise sur pied d'un dispositif institutionnel fragmenté (B)
A - Les réformes du
secteur des NTIC au Sénégal
Les politiques et les stratégies de
développement des TIC sont marquées de trois grandes
réformes celle entreprise en 1985 pour renforcer et moderniser le
réseau national des télécommunications et la
déclaration de politique de développement des
télécommunications sénégalaise (1996-2000) et enfin
la réforme de 2001 par la loi n° 2001-15 du 27 décembre 2001
portant code des télécommunications.
1°/- La réforme de
1985 et celle de 1996
En 1985, l'office des postes et des
télécommunications du Sénégal, établissement
public exerçant le monopole de l'Etat sur le secteur des postes et
télécommunications, a été scindé en deux
entreprises publiques, chargées respectivement de la poste et des
télécommunications.
La Société Nationale des
Télécommunications a ainsi été créée
avec un statut de société nationale disposant d'un monopole pour
la fourniture au public des services de télécommunication.
Le second volet de la réforme est un plan d'urgence
destiné à combler le retard du Sénégal en
matière de télécommunications. Outre le financement et la
modernisation des infrastructures de base, cette réforme visait à
renforcer l'autonomie financière de la Sonatel et à la propulser
au rang des sociétés de télécommunications les plus
performantes d'Afrique.
En 1994, fut élaboré un plan stratégique
fixant les principes généraux d'une politique de
développement de l'informatique et des services associés et
définissant le rôle dévolu à l'administration, la
délégation à l'Informatique (DINFO) notamment, dans la
mise en oeuvre des règles d'organisation et de fonctionnement du
sous-secteur.
Ce plan jeta parallèlement les bases d'une large
concertation entre les acteurs politiques et les acteurs publics et
privés impliqués.52(*)
Crée au sein du Ministère de l'Energie, des
Mines et de l'Industrie, un Conseil Supérieur de l'Industrie (CSI) fut
chargé de la promotion durable des TIC. Les études lancées
au sein de la grappe téléservices visent à assurer une
meilleure cohésion entre les différents intervenants et à
préparer les décisions et choix de stratégies de
développement des entreprises dans le sous-secteur des
téléservices.
Sous la pression de la Banque Mondiale et dans la
foulée des réformes structurelles et institutionnelles
consécutives à la dévaluation du franc CFA, le second
réforme intervenait.
2°/- La réforme de
1996
Elle consistait à libéraliser le secteur des
télécommunications en ouvrant le capital de la Sonatel au
privé et en confiant la gestion à un partenaire
stratégique de renommée internationale
(France-Télécom). Le code des Télécommunications de
la loi 96-03 du 22 février 1996 portant code des
télécommunications mit fin au monopole de la Sonatel sur
l'installation et l'exploitation des réseaux et services de base des
télécommunications.53(*)
Rétrocédant la gestion des réseaux de
télécommunications à l'Etat, la loi permet
désormais à celui-ci de concéder des droits d'exploitation
à des opérateurs publics ou privés. Elle prévoyait
la mise en place d'un organe de régulation indépendant
chargé de définir les règles et les procédures
relatives à la production et à la fourniture de services de
télécommunications.
Adoptée en même temps que le code des
télécommunications, la déclaration de politique de
développement des télécommunications fixa les objectifs
pour l'an 2000 comme suit :
- accroissement de la contribution du secteur au PIB de 2,4%
à 3,5% ;
- triplement du parc téléphonique et
augmentation de la télédensité à 2,5 lignes pour
100 habitants ;
- promotion d'une industrie locale d'équipement de
télécommunications.
Même si un grand nombre de privilèges de la
Sonatel notamment son monopole sur la téléphonie fixe, le trafic
international, furent maintenus jusqu'en 2004, plus précisément
le 20 juillet 2004 date officielle de la libéralisation du secteur des
télécommunications au Sénégal ; les mesures
prises dans le cadre de la réforme de 1996 marquèrent un tournant
décisif dans la gestion et le fonctionnement du secteur des
télécommunications. Elles furent également un stimulant
des investissements privés dans les activités liées aux
NTIC,54(*) la
téléphonie mobile et les téléservices en
particulier.
Suite à la privatisation de la Sonatel en 1997, son
capital a été ainsi réparti : 42,3% pour
France-Télécom, 27,7% pour l'Etat, 20% pour les institutionnels
et le grand public 10% pour les salariés.
Une seconde concession a été octroyée, en
juillet 1998, à la société SENTEL GSM pour
l'établissement d'un second réseau de téléphonie
mobile.²
L'un des principaux obstacles à la mise en oeuvre des
politiques définies en matière de
télécommunication, c'est l'éparpillement des organes de
décisions entre les ministères et les autres institutions.
3°/- La réforme de
2001 avec le nouveau code des télécommunications
Il est désormais établi que les nouvelles
technologies de l'information et de la Télécommunication sont en
train de structurer les contours d'une nouvelle ère dont la principale
ressource est et restera la connaissance.
Ce nouvel environnement ne pouvait manquer d'influencer, au
Sénégal comme partout ailleurs, le dispositif juridique qui
organise le secteur des télécommunications.
A cet égard, il a été institué au
Sénégal par la loi n° 2001-15 du 27 janvier 2001 un nouveau
code des télécommunications par rapport à celui de 1996.
Ce code introduit les principales innovations suivantes :
* La clarification des principes de base devant
désormais régir les activités de
télécommunication il s'agit des principes suivantes :
la transparen-ce, la concurrence saine et loyale,
l'égalité de traitement des usagers, le respect du secret des
correspondances le respect des condition d'un réseau ouvert, la
contribution des opérateurs aux missions et charges de
développement du service universel des télécommunications,
le respect des accords et des traités internationaux en matière
de télécommunications, l'obligation d'interconnexion des
réseaux.
* Une meilleure cohérence des régimes juridiques
applicables aux réseaux, services et équipements de
télécommunications.
Les régimes retenus sont les suivants :
- la licence pour l'établissement et/ou l'exploitation
de tout réseau de télécommunications ouvert au
public ;
- l'autorisation pour l'établissement, l'exploitation
d'un réseau de télécommunication
indépendant ;
- l'agrément pour l'installation
radioélectrique, les équipements terminaux, les laboratoires
d'essais et de mesures d'équipements de
télécommunications ainsi que pour les installateurs
d'équipements radioélectriques ;
- la déclaration pour la fourniture des services
à valeur ajoutée ;
- la liberté pour les réseaux internes et les
installations radioélectriques exclusivement composées
d'appareils de faibles portée.
* La mise en place d'un organe indépendant de
régulation rattaché à la présidence de la
république et chargé de garantir l'exercice d'une concurrence
saine et loyale, au bénéfice des consommateurs, des
opérateurs du secteur et en général, de l'économie
nationale.
Le nouvel organe, dénommé Agence de
Régulation des Télécommunications (ART), se voit assigner
les missions suivantes :
- doter le secteur des télécommunications d'un
cadre réglementaire efficace et transparent, favorisant une concurrence
loyale au bénéfice des utilisateurs des réseaux et
services des télécommunications ;
- poursuivre le développement de ces réseaux et
services en favorisant les initiatives tendant à les adapter à
l'évolution des technologies et au progrès scientifique ;
- fournir un service public sur l'ensemble du territoire
national et à toutes les couches de la population et ce dans le cadre du
plan de développement économique et social ;
- offrir à l'économie nationale les moyens de
communications basés sur des technologies en constante évolution
de façon à accroître son ouverture et son
intégration dans l'économie mondiale ;
- favoriser la création d'emplois directement ou
indirectement liés au secteur.
B/- Le dispositif
institutionnel du secteur des nouvelles Technologies de l'Information et de la
Communication
En plus de l'agence de Régulation des
Télécommunications précédemment
étudié, l'architecture institutionnelle du secteur des
télécommunications repose essentiellement sur des organes de
réglementations à savoir le chef de l'Etat et son gouvernement et
l'Agence de l'Informatique de l'Etat (ADIE).
1°) Le chef de L'Etat et
son gouvernement
C'est le chef de l'Etat qui définit la politique
sectorielle des télécommunications à travers la
lettre de politique sectorielle.55(*)
La loi du 27 décembre 2001 portant code des
télécommunications était promulguée par le
Président de la République, les décrets d'application du
code sont adoptés en conseil des ministres et signés par le
Président de la République.56(*)
Le ministre des Postes et Télécommunications,
sous l'autorité du premier ministre, prépare et met en oeuvre la
politique arrêtée par le chef de l'Etat dans le domaine des
télécommunications.
A ce titre, le ministère des Postes et des
Télécommunications aura pour charge :
- le suivi et la coordination de la politique sectorielle
définie par le chef de l'Etat dans le secteur des
Télécommunications ;
- l'élaboration des textes législatifs et
réglementaires ;
- la représentation de l'Etat auprès des
organisations internationales .
- Assurer la tutelle de la Sonatel.
2 - L'Agence de l'Informatique
de l'Etat (ADIE)
Par décret n° 2004-1038 du 23 juillet 2004
été crée l'ADIE qui a pour mission essentielle de
mutualiser les ressources de l'Etat en vue de rationaliser les dépenses
informatiques, d'harmoniser les choix technologiques des différents
services de l'Administration pour faciliter les échanges de
données et le partage des applications transversales.
Pour mettre en oeuvre le projet d'e-gouvernement et de
gérer le réseau d'interconnexion de l'Etat sur toute
l'étendue du territoire national. L'Agence de l'Informatique de l'Etat
(AIDE) doit à cet égard disposer des ressources humaines
hautement spécialisées pour atteindre ses objectifs.
Le décret n° 2004-1038 du 23 juillet 2004 portant
création de l'AIDE a abrogé le décret numéro
2001-476 du 18 juin 2001 portant création de la Direction de
l'Informatique de l'Etat.
A cet effet, on assiste a une transformation de la Direction
Informatique de l'Etat en une Agence dotée de cadre institutionnel et
d'autonomie indispensable à la réussite de ses missions
générales et spécifiques.
Par conséquent, l'AIDE a pour missions
spécifiques de d'assurer :
- l'édification d'une infrastructure nationale de
réseaux pour l'interconnexion des structures de l'Etat, y compris les
représentants diplomatiques à l'étranger, aux fins de
valoriser en toute cohérence le patrimoine informationnel ;
- l'appui à la modernisation du fonctionnement de
l'administration par la création d'un cadre cohérent permettant
le développement et la mise en ligne de toutes les applications
sectorielles et transversales ;
- l'ouverture d'un portail administratif permettant une
communication dynamique avec les citoyens et les entreprises ;
- la mise à disposition d'un système
d'information fiable, d'outils de gestion et d'aide à la
décision, pour un suivi efficace de l'action gouvernementale.
SECTION II - Les entraves
au développement de la societe senegalaise de l'information
S'il est vrai que le Sénégal a acquis une bonne
position en matière des TIC, il est aussi également vrai que les
obstacles au développement et à l'accessibilité des NTIC
ne sont pas encore tous surmontés. Ces entraves sont de deux
sortes : ceux liés à l'environnement institutionnel flou des
TIC (parag.I) et ceux liés aux attitudes des acteurs intervenant dans
le secteur des NTIC (parag.II).
Parag. I - Un environnement
non favorable au développement des Nouvelles Technologies de
l'Information et de la Communication (NTIC)
La position acquise par le Sénégal en
matière de TIC ne signifie pas que soient surmontées toutes les
contraintes au développement et à l'accéssibilté de
celles-ci.
Parmi une infinité d'obstacles à l'accession du
Sénégal à l'ère de l'information, on peut citer un
cadre légal et réglementaire inapproprié (A) et des
méthodes de travail obsolètes à l'ère de
l'information (B)
A - Un cadre légal et
réglementaire inapproprié et peu incitatif
L'initiative e-Sénégal57(*) ne saurait être viable
que dans un cadre légal et institutionnel approprié, dés
lors il importe de faire un diagnostic sans complaisance de l'environnement
juridique et financier des Technologies de l'information et de la communication
au niveau national voir régional.
C'est ainsi que nous allons diagnostiquer les obstacles
financiers, juridiques et institutionnels avant ceux relatifs à la
structure du marché des télécommunications longtemps
marqué par un monopole de la Sonatel.
1 - Les obstacles
financiers :
- les coûts élevés des services de
télécommunication constituent le principal obstacle à
l'installation et à l'utilisation des services à valeur
ajoutée.
- la taxe très élevée58(*) sur les
bénéfices des entreprises industrielles et commerciales,
pénalise en particulier les sociétés qui viennent à
peine de démarrer ou qui sont pas encore en gestation ;
- les taxes à l'importation non négligeables sur
les équipements de télécommunication même si on note
une exonération fiscale des matériels informatiques depuis un
certain temps.
- Absence de fonds pour la promotion de start-up.59(*)
- Difficultés dans la création de réseaux
privés de télécommunication soumise au régime de
l'autorisation avec payement de redevances fixées par l'Agence de
Régulation des Télécommunications60(*).
2 - Les obstacles liés
au cadre légal et réglementaire
Parmi une infinité d'obstacles d'ordre légal et
réglementaire on peut citer :
- Un retard dans l'élaboration de dispositions
relatives aux droits de la propriété intellectuelle à
l'ère de l'économie du savoir ;
- un vide juridique dans le domaine de la protection des
données personnelles dans l'usage des Technologies de l'information et
de la communication (TIC).
- Inexistence de dispositifs légaux ou conventionnels
dans le domaine de la signature et du commerce électronique61(*),
- silence du législateur dans le domaine de la
cybercriminalité du fait du changement d'espace62(*) et de
paradigme ;63(*)
- des obstacles et dysfonctionnements de toute nature
à l'accès équitable aux services universels de
télécommunication ;64(*)
des problèmes de conflit de compétence de normes
aux plans local, national, régional et international ;
- Les obstacles à l'utilisation efficace des documents
et des transactions électroniques du fait de la non reconnaissance du
support électronique dans la législation
sénégalaise actuelle.
3°/- Les obstacles et
lacunes au développement d'une gouvernance équitable du secteur
des télécommunications.
En plus de ces obstacles légaux et financiers, on peut
citer l'environnement économique du secteur des
télécommunications marquées par le long monopole de la
Sonatel sur la téléphonie et la connexion à
internet. Sur ce sous la pression de la
déréglementation et des besoins d'investissement, l'Etat, s'est
vu contraint de procéder à la libéralisation du sous
secteur des télécommunications par la restructuration de
l'OPT65(*) en deux
établissements publics, l'OPCE66(*) et la SONATEL67(*).
Ce processus de libéralisation et l'ouverture du
capital de la Sonatel à un partenaire extérieur a
instauré un monopole qui s'est estompé théoriquement
depuis le 20 juillet 2004 en continuant d'être un véritable frein
au dynamisme du marché des télécommunications au
Sénégal.
Ce monopole fausse non seulement les règles de la
concurrence mais aussi, étouffe le développement du
marché des télécommunications et ne va pas dans
l'intérêt des consommateurs. Car l'opérateur historique est
fournisseur de services dont il est la première source
d'approvisionnement et en même temps exploitant de services de
télécommunications.
Par conséquent le monopole dont la Sonatel dispose pour
la connexion à internet lui permet, en l'absence d'un régulateur
fort du sous secteur, d'imposer ses tarifs aux autres fournisseurs
d'accès à Internet.
Etant elle-même un fournisseur d'accès par
l'intermédiaire de sa filiale Télécomplus, elle peut
offrir les mêmes services que ses concurrents sans supporter les
mêmes coûts, ce qui est néfaste pour garantir l'avantage
client et le dynamisme du marché.
Pour pallier à cette situation, passéiste
à l'ère de l'information le gouvernement du Sénégal
doit opter pour une libéralisation du secteur des
télécommunications par la vente d'une troisième Licence
Global.
L'ouverture du marché constitue un outil fondamental de
stimulation du développement du secteur des
télécommunications.
Cependant sa réussite exige une priorisation des
objectifs68(*) ainsi
qu'une compréhension approfondie des leviers de régulation et de
leurs effets sur le développement économique et social.
B - Des méthodes de
travail obsolètes à l'ère de l'information
Avec l'ancienne économie la plupart des systèmes
et des organisations sont
hiérarchisées, le lien de subordination constitue
l'élément fondamental du contrat de travail,69(*) dans un grand nombre de
structures, le conseil d'administration prend des décisions, les cadres
font le relais et les employés exécutent ces décisions.
Ce système possède un certain nombre
d'avantages : une très forte unité de la ligne de commande,
peu de conflits de responsabilités et une forte propension à
réaliser des économies d'échelle.
Cette organisation pyramidale70(*) et fonctionnelle fut le modèle du
siècle passé, il est devenu inefficace et obsolète
à l'ère de l'économie du savoir. Le système
d'exploitation linux en est un exemple convaincant.
En effet en 1991 un étudiant finlandais Linus
Thorvald créait un système d'exploitation
dérivé de l'Unix qu'il baptisera Linux. Il choisit de le mettre
sur internet pour que les internautes puissent se le procurer gratuitement et
contribuer à son amélioration pour aboutir trois ans plus tard
à un système d'exploitation de très grande qualité,
par des gens qui ne se connaissaient pas, qui n'avaient aucune relation
hiérarchique entre eux, qui étaient complètement
bénévoles et dont le seul lien était le réseau
internet.71(*)
Dés lors, la nouvelle unité de base de
l'économie n'est plus seulement l'entreprise mais aussi l'individu, la
matière grise et la capacité d'adaptation et d'innovation face au
contexte d'abondance et d'obsolescence de l'information.
Comme dans le cas de Linux, un travail autonome,
effectué par des travailleurs indépendants, pourrait se montrer
beaucoup plus efficace que celui effectué par une structure
hiérarchisée.
Ces travailleurs indépendants qui peuvent se contacter
via l'internet ont déjà leur nom : ce sont les e-lance, des
free-lance du e-busness.72(*) Aujourd'hui, les entreprises se trouvent au coeur des
mutations technologiques, ils doivent savoir concevoir et produire dans des
conditions très contraignantes de flexibilité, de qualité,
de coûts et de délai. les NTIC leur imposent, dans un
environnement de concurrence, quatre nouveaux défis : créer
des produits adaptés à la demande, faire de petites séries
à des coûts de production de masse, et avoir un niveau
élevé de qualité. Ces nouveaux objectifs, impliquent des
types de flexibilité, dont la flexibilité financière,
technique, les mutations dans l'organisation du travail et l'acquisition de
nouveaux savoirs. Autant de réalités qui feront dire que le
monde du travail est bousculé et qu'il faut, impérativement,
tenir compte de l'évolution du travail, dans sa nature et dans son
contenu.
Pour cela, une adaptation du Code du travail s'impose au
législateur pour tirer maximum de profit de la révolution post
moderne.73(*)
Parag. II - L'attitude
immobiliste du secteur financier
Malgré les progrès accomplis dans le domaine de
l'élargissement du secteur financier et la modernisation du
système bancaire74(*), l'étroitesse de la gamme d'instruments
financiers disponibles et la faiblesse de l'épargne constituent toujours
des freins considérables au financement de l'investissement.
Dès lors, on constate un manque notoire de produits
financiers innovants en général et plus particulièrement
pour le secteur des NTIC : peu de capital risque, pas d'aide à la
recherche, absence de soutient aux jeunes pousses
« start-up »75(*), délais de traitement des demandes de
crédits trop longs, demande de garantie (titre foncier, apport
personnel, Assurances...) excessif et décourageant.
C'est ce qui explique pourquoi la majeure partie des
sociétés sénégalaises évoluant dans le
secteur des télécommunications fonctionnent sur un financement en
fonds propres où sont impulsé par des partenaires
étrangers. C'est pour cela que de nombreuses initiatives viables ne
verront pas le jour par simple manque de capitaux alors que les banques sont en
surliquidité dans un contexte bancarisation très
faible.76(*)
Face à cette situation, l'enjeu culturel et
économique de la société de l'information
c'est-à-dire la production de contenus77(*) est sérieusement menacé par une absence
de rationalisation des moyens financiers disponibles.
CHAPITRE II : Une
cyberstratégie nationale en vuE de relever les défis de la
Société de l'information
L'enjeu de la société de l'information est de
tirer profit du potentiel des technologies de l'information et de la
communication pour atteindre les objectifs de développement
énoncés dans la déclaration du millénaire à
savoir l'éradication de l'extrême pauvreté78(*).
C'est dans ce sillage que nous allons élaborer une
cyberstratégie.
A court et moyen terme dans un cadre de développement
économique et social ( §I) puis d'une cyberstratégie
à long terme dans l'objectif d'un développement inclusif et
durable de la société sénégalaise de l'information
(§)
Section I : Une
cyberstratégie JURIDIQUE à court et moyen terme dans un cadre de
développement économique et social PAR LES TIC
Avec l'avènement des nouvelles technologies de
l'information et de la communication on assiste à un nouveau
modèle économique où l'abondance et l'obsolescence de
l'information devient la norme et la gestion du changement la
préoccupation majeure des acteurs de la société 79(*) de ce fait pour ne pas
être en rade de la nouvelle donne économique les Etats doivent
prendre en considérations deux notions essentielles à savoir
l'accès au nouvelles technologie (§I) et l'adaptation des normes
existants par rapport aux spécificités de la
société de l'information (§II).
§I - Une
cyberstratégie basée sur l'accés aux infrastructures de
télécommunication
Pour la création d'une société de
l'information inclusive prenant en compte toute les couches de la population,
il faudrait au préalable transformer le service universel de
télécommunication en une réalité nationale surtout
en milieu rural (A) avant de faciliter l'accès global aux
infrastructures de télécommunication (B).
A - L'accès au service
universel de télécommunication
Le service universel est défini comme « la
mise à la disposition à tous les citoyens d'un service minimum
consistant en un service téléphonique d'une qualité
spécifiée à un prix abordable, ainsi que l'acheminement
des appels d'urgences, la fourniture d'un service de renseignement et d'un
annuaire d'abonnés sous forme d'imprimé ou
électronique et la desserte du territoire national en cabines
téléphoniques installées sur le domaine public et ce dans
le respect des principes d'égalité, de continuité,
d'universalité et d'adaptabilité. »80(*) On remarque donc que le champ
du service universel se refaire à trois éléments
fondamentaux :
- l'universalité, garantie d'un droit au
téléphone « mise à la disposition de tous
d'un service minimum consistant en un service
téléphonique » art 2 al. 36 du code des
télécommunications du 27 décembre 2001 ;
- la qualité de service : les cahiers de charges
doivent fixer aux opérateurs de télécommunications des
objectifs en matière de délais de fourniture de services et de
renseignements.
- L'abordabilité : la notion de prix
« abordable »81(*) renvoi à l'élaboration de prix-plafond
soumis à homologation en matière d'installation, abonnement,
tarif des communications, et à l'offre de tarifs spécifiques ou
sociaux destinés à assurer à tous l'accès aux
services.
Le service universel est donc un sujet transversal qui
concerne aussi bien les économistes que les juristes, parmi ceux -ci les
privatistes et les publicistes, ceux du principe de l'égalité ou
de la concurrence et du contrôle juridictionnel.
Cependant, dans l'optique de réaliser la
démocratisation des télécom-munications par l'accès
au service universel on se bute sur la lancinante question du financement du
service universel. Cette problématique a été l'objet de
la réunion de concertation sur la libéralisation des
télécommunications, organisée par l'ART en juillet
200482(*).
La stratégie de service universel pour le
Sénégal devrait se focaliser en priorité sur ces
problématiques distinctes et s'appuyer sur l'expérience d'autres
pays émergents, tout en prenant en considération des
réalités locales.
En plus, du service universel le dégroupage de la
boucle locale constitue un procéder efficace pour faciliter
l'accès aux télécommunications c'est dans ce sens que
l'ART réalise une étude sur le dégroupage ce dernier est
une procéder qui va permettre aux nouveaux entrants sur le marché
des télécommunications d'avoir un accès physique à
la boucle locale de l'opérateur histotique. Ainsi, ces derniers
pourront selon le mode de dégroupage choisi, se substituer à
l'opérateur historique pour offrir des services de
télécommunication.83(*)
Substitution pourra être soit totale, lorsque le nouvel
entrant offre à la fois des services Voix et Internet, soit partielle
lorsqu'il choisit uniquement le service Internet sur les bandes hautes de la
paire de cuivre pour la fourniture de services d'accès à haut
débit.84(*)
B - L'accés aux
infrastructures globales de télécommunication par
l'interconnectivité
l'interconnectivité85(*) constitue un outil efficace pour l'édification
d'une infrastructure nationale de télécommunication c'est ainsi
qu'il a été instrumentalisé par le SMSI et la
déclaration du millénaire pour atteindre les objectifs de
développement fixés pour 2015.
Une société sénégalaise de
l'information ne saurait exister sans une interconnexion de tous les secteurs
de la vie socio-économique.
Pour cela il est nécessaire de procéder par une
politique de connexion et d'interconnexion multisectorielle en tenant compte
des réalités de chaque secteur en procédant ainsi :
- interconnecter les universités de Dakar et de
Saint-Louis de même que les écoles de formation en vue de
créer un cybercampus national ;
- interconnecter les centres scientifiques et les centres de
recherche au réseau des réseaux ;
- interconnecter les bibliothèques publiques, les
centres culturels, les musées, les bureaux de poste et les archives aux
réseaux ;
- interconnecter les centres de santé et les
hôpitaux aux infrastructures de télécommunication ;
- interconnecter toutes les administrations publiques, locales
et centrales, et les doter d'un site web et d'une adresse e- mail ;
- adapter tous les programmes des écoles primaires,
secondaires et supérieures afin de relever les défis de la
société de l'information ;
- donner accès à toute la population
sénégalaise aux services de télévision et de
radiodiffusion ;
- connecter les villages à des moyens TIC et
créer des points d'accès communautaire.
§II - Une
cyberstratégie orientée sur l'adaptation du corpus juridique aux
enjeux de la société de l'information.
Cette adaptation se fera par l'amélioration du code des
télécommunications et du corpus juridique existant.
A - Du code des
télécommunications au code du multimédia.
Selon la loi n° 2001-15 du 27 décembre 2001
portant code des télécommunications, un service de
télécommunication est « toute prestation
incluant la transmission ou l'acheminement de signaux ou une combinaison de ses
fonctions par des procédés de télécommunications.
Ne sont pas concernés les services de radiodiffusion et de
télévision. »86(*)
Au regard de cette disposition le code des
télécommunications est inefficace pour réglementer les
applications des TIC sur la télévision.
Plus précisément le projet de
télévision sur ADSL lancé par la sonatel avec l'appui
technique de France Télécom et en partenariat avec canal horizon
pour la production de contenus.
La Sonatel prévoit de commercialiser dans un premier
temps deux offres consistant en un bouquet de chaînes numériques
et un bouquet de chaînes numériques plus internet à haut
débit et dans une phase ultérieure la vidéo sur
demande.
Il s'avère donc urgent de réformer le code des
télécommunications au regard des enjeux économiques,
culturels et internationaux mis en cause dans un tel projet. Pour cela le terme
« télécommunication » doit être
substituer du code par le mot « multimédia »
beaucoup plus adapter, aux contextes de proliférations et de combinaison
des technologies de l'information et de la communication.
La définition du multimédia retenue par le
rapport Thery87(*) relatif
aux autoroutes de l'information est la suivante : « un ensemble
de services interactifs utilisant le seul support numérique, pour le
traitement et la transmission de l'information sous toutes ses formes :
textes, données, sons, images fixes, images animées
réelles ou virtuelles ». La notion multimédia est
beaucoup plus adaptée d'où la nécessité d'un code
du multimédia au Sénégal
B - L'adaptation du corpus
juridique par rapport aux enjeux de la société de
l'information
Notre corpus juridique actuel, reposant sur la
matérialité, le concept Etat-nation, est aujourd'hui inefficace
à l'ère des bits 88(*) où la vitesse, l'immatérialité
et la connectivité 89(*) et surtout la flexibilité rythment notre
quotidien.
Le cercle des créateurs de normes est toujours plus
large que celui des législateurs. Dès lors, les
spécialistes du droit sont déconcertés face à ces
mutations du cadre d'élaboration des normes qui va du local au global.
Cette perte de repères se manifeste d'abord, par un
changement de logique. Le dépassement des logiques standards
(déductive, inductive, analogique) vers la logique du flou90(*). La logique floue par son
caractère polyvalent permet d'articuler la pluralité des acteurs
à l'hétérogénéité de la valeur des
normes.91(*) Ensuite,
l'ordonnancement pyramidal des normes connaît un recul avec
l'interconnexion des normes sous la forme d'un réseau. Cette
transformation de paradigme, de la pyramide au réseau s'exprime dans un
espace désétatisé, avec le déplacement des
frontières physiques au cyberespace.
La montée considérable du cyberspace pose des
défis multiples relatifs notamment à l'accès aux contenus
ainsi qu'aux moyens, au juste équilibre entre les services et les
tarifs, entre le droit et l'éthique, à la liberté de choix
et aux tarifs abordables, à la distinction entre les contenus à
caractère public et les communications et informations à
caractère privé, au développement sur le plan à la
fois culturel et économique, au positionnement de l'usager en tant que
citoyen et consommateur et à la participation à la vie publique
et la qualité de vie de tous. 92(*)
Autant de défis que le législateur
sénégalais doit prendre en compte pour adapter son corpus
juridique existant conformément aux enjeux de la société
de l'information et aux objectifs fixés par la déclaration du
millénaire.
Section II - Une
cyberstratégie à long terme dans l'optique d'un
développement durable eT INCLUSIF DE la société de
l'information
§ I - Une cyberstratégie
orienté sur le e-inclusion
A) e-inclusion par la solidarité
« Nous reconnaissons que l'édification d'une
société de l'information inclusive exige de nouvelles formes de
solidarité, de partenariat et coopération entre les gouvernants
et les autres acteurs, c'est à dire le secteur privé, la
société civile et organisations internationales. Conscients que
l'objectif ambitieux de cette présente Déclaration -
réduire la fracture numérique et garantir un développement
harmonieux, juste et équitable pour tous - nécessitera un
engagement ferme de la part de toutes les parties prenantes, nous
lançons un appel à la solidarité numérique, aussi
bien à l'échelle des nations qu'au niveau
international ».93(*)
Telle est l'expression de volonté de la
communauté internationale à l'occasion du sommet mondial sur la
société de l'information. La création d'une
société de l'information inclusive passerait
inéluctablement par des mécanismes de solidarité dans les
technologies de l'information et de la communication. Dans la mesure
où, comme dans les autres domaines,94(*) il existe un gap numérique entre les habitants
des pays du Nord et ceux des pays du sud par rapport à l'accès
à l'information. Ce gap existe aussi entre habitants des pays du Nord
comme ceux des pays du Sud.
Ceux qui sont en marge de la société de
l'information n'ont pas les moyens d'y accéder d'où
l'intérêt de la solidarité numérique. Pour
réaliser cette solidarité numérique, il est proposé
l'adoption d'une charte de la solidarité numérique comme base
normative à une fondation mondiale de la solidarité
numérique avec comme mission principale de collecter des fonds
auprès des Etats, des fabricants de matériels informatiques et de
logiciels ou de simples donataires pour réduire la fracture
numérique qui atteint des dimensions abyssales entre les infos riches et
les infos pauvres95(*).
Cette bataille noble dont la paternité est
attribuée au Président Abdoulaye Wade commence à montrer
des signes de victoire par l'inauguration effective de la fondation de la
solidarité numérique le 14 mars 2005 a Genève.
B/ - e-inclusion par la
production de contenus
La production de contenus est une nécessité
absolue pour une participation active dans la société de
l'information.
En ce sens, elle contribue à la lutte contre la
fracture numérique car cette fracture ne concerne pas seulement les
infrastructures de télécommunications mais aussi, les contenus
textuels, audiovisuels sonores et images fixes ou animés.
Sur ce, selon Icann (Internet Corporation for Assigned Names
and Numbers)96(*) sur les
2,5 milliards de pages que compte l'internet en janvier 2002 seule 30 millions
de pages sont produites par les pays en développement ce qui
représente un pourcentage de 0,012 % des pages web du réseau
des réseaux. Ce constat est culturellement et économiquement
déplorable, car à l'ère de l'information la plus part des
biens sont dématérialisés. On est passé de la
propriété à l'accès.97(*) Nous payons pour une
expérience globale dans le temps, et non plus pour des biens physiques
inscrits dans l'espace. A l'ère du capitalisme de marché, les
productions fondamentales étaient des biens physiques ou des services.
Ces productions sont encore essentielles, mais elles n'offrent plus de marge. A
l'ère des réseaux, que vendent des firmes transnationales comme
AOL-Time Warner, Disney, Vivendi, Sony ou encore The News Corp ?
Elles disent vendre du « contenu ». Qui désigne des
milliers d'années d'expériences culturelles
accumulées ! Ces firmes combinent la connaissance et les
métaphores avec lesquelles nous vivons, puis les déconstruisent
pour les rendre accessibles contre paiement. Le nouveau commerce est culturel
et sémiotique. Nous payons pour des expériences :
voilà ce qu'on appelle le « contenu »98(*).
Avec la production des contenus par l'ensemble des acteurs de
la société mondiale à savoir les pays riches et les pays
pauvres, les diplômés, les analphabètes certains auteurs y
voient la construction d'une intelligence collective99(*) fondée sur un principe
fort : « chacun sait quelque chose qui peut être utile
à toute la collectivité ». Il s'agit là d'un
projet d'une intelligence variée, partout distribuée et toujours
valorisée et mise en synergie en temps réel par l'interconnexion
des réseaux. A raisonner en terme d'impact sociaux technique on peut
dire la technique propose, mais le citoyen dispose100(*), il dispose d'un outil
efficace pour tirer profit de la nouvelle donne économique mondiale dont
les élément fondamentaux sont le savoir, la capacité
d'adaptation et d'innovation des autres acteurs de la société de
l'information qui constituent la nouvelle richesse et facteur de
développement à l'ère post-industriel101(*).
Cependant dans la production de contenus dans le cyberspace
les pays en développement sont handicapés par
l'analphabétisme qui touche une grande partie de leurs populations.
Ce phénomène peut être résolu par
la production d'interfaces non textuelles102(*) tels que des images ou des sons
compréhensibles pour un analphabète ou un non initié des
Technologies de l'information et de la communication.
§II - Une
cyberstratégie pour un développement durable de la
société de l'information
La libéralisation du secteur des
télécommunications nécessite pour une gestion durable du
secteur un ensemble de règles destinées à garantir la
bonne exécution du service offert au public et des règles
relatives à la gestion de ce qu'on appelle les ressources rares, que
sont les moyens d'exploitation nécessaires qui ne sont disponibles
qu'en quantités limitées, tels les réseaux ou les
numéros d'appel et doivent faire l'objet d'une rationalisation assurant
l'égalité entre les exploitants et entre les utilisateurs des
services de télécommunications.
Cependant, ce qui fait l'efficacité et la richesse des
infrastructures de télécommunication c'est son
interopérabilité avec d'autres réseaux réseaux.
A - La gestion rationnelle des
ressources en télécommunications
Par ressources en télécommunication on entend
les ressources en fréquences hertziennes et en numérotation.
1°/- La gestion des
fréquences hertziennes
L'exemple type d'une pénurie de ressources naturelles
en télécommunications, nécessitent une procédure
particulière d'allocation et de gestion, est celui des fréquences
hertziennes dont les télécommunications sont tributaires dans une
mesure croissante avec les services mobiles et les services audiovisuels. La
gestion de ces ressources est confiée à l'Agence de
Régulation des Télécommunications qui dispose dans ses
prérogatives, « d'assurer la planification, la gestion et le
contrôle du spectre des fréquences et du plan national de
numérotation ».103(*)
Pour bien remplir, sa mission l'agence doit disposer des
moyens nécessaires et un personnel qualifié capable de
contrôler l'émission et la réception du spectre et
d'identifier les acteurs émetteurs ou récepteurs de spectre.
Cette gestion nécessite une réglementation aussi claire
qu'équitable pour une gestions rationnelle et durable de la
fréquence hertzienne.
2°/- La gestion des
ressources en numérotation
La gestion du plan de numérotation est un autre exemple
d'allocation de ressources limitées dans un système ouvert
à la concurrence.
L'objectif n'est pas seulement d'assurer un partage
équitable entre les exploitants de services mais aussi de garantir
l'interconnexion des réseaux et des services offerts ainsi que la
portabilité104(*)
des numéros.
Avec la libéralisation les ressources en
numérotation sont devenues un enjeu économique très
considérable c'est ainsi que l'ART dans l'accomplissement de ses
prérogatives à commanditer une étude pour
l'élaboration de règles de gestion du plan de
numérotation national.105(*)
B) - L'arrimage du
Sénégal à la société africaine de
l'information
Selon la loi de Metcalf106(*), « l'utilité d'un réseau est
proportionnel au carré du norme de ceux qui les utilisent ».
Au regard de cette loi informatique, l'efficacité et l'utilité
des réseaux sénégalais de
télécommuunications dépend de son interconnexion avec
l'infrastucture africaine de Télécommunications.
Cette interconnexion va permettre au Sénégal de
produire des contenus locaux et africains pour tirer le maximum de profits de
la société mondiale de l'information.
C'est le sens des déclarations d'Addis-Abéba, de
Bamako et de Nouakchott sur la société africaine de
l'information.107(*)
CONCLUSION
Le cadre technique et institutionnel du Sénégal
actuel préfigure une avancée lente et sûre vers la
société de l'information. En effet, le gouvernement a
affirmé son intention de mettre fin au monopole de la Sonatel sur la
téléphonie fixe et internationale, intention qui a
été concrétisée en juillet 2004, clôturant
ainsi le processus de réforme du secteur des
télécommunications entamé en 1981. Désormais
l'ensemble des activités de télécommunications est
placé sous le régime de la concurrence, ce qui devrait permettre
l'arrivée de nouveaux entrants sur le marché, favoriser le
déploiement de technologies alternatives et entraîner une baisse
des coûts sur certains services. Il est également permis de
constater la montée en puissance de l'ARTP qui a annoncé de
nombreux chantiers : plan national de numérotation, adoption d'une
grille tarifaire pour l'assignation des fréquences
radioélectriques, journées de vulgarisation sur la gestion des
fréquences, concertation nationale sur la libéralisation du
secteur des télécommunications, élaboration d'un projet
de cahier des charges pour l'exploitation des télécentres,
réflexion sur le dégroupage et la portabilité des
numéros, etc. Il reste à l'ARTP de s'affirmer plus vigoureusement
si elle veut être vraiment crédible aux yeux de tous les acteurs.
Pour ce qui est de l'infrastructure et des services, les faits marquants ont
été la progression continue de la téléphonie
mobile, l'extension de l'ADSL à toutes les capitales régionales,
le lancement du WiFi et l'expérimentation de la télévision
sur ADSL, le passage de la bande passante Internet internationale de 465 Mbps
1024 Mbps et la création d'un comité de pilotage sur l'Internet
nouvelle génération.
Cependant, malgré des progrès, la couverture des
zones rurales laisse toujours à désirer avec des
conséquences graves en matière d'aménagement du territoire
et d'égalité d'accès des citoyens aux outils de
communications. De plus, en raison notamment de tarifs élevés,
l'infrastructure et les services restent largement sous-utilisés par les
acteurs économiques comme par les ménages au pouvoir d'achat
limité. L'Etat a fait des avancées substantielles tant sur le
plan institutionnel avec la création de l'Agence de l'Informatique de
l'Etat (ADIE) avec la mise en oeuvre de l'intranet administratif qui devrait
contribuer de manière significative à la modernisation du
fonctionnement de l'administration. L'annonce de l'introduction de la nouvelle
carte nationale d'identité utilisant des procédés
biométriques devrait consolider les acquis en matière de fichiers
d'identification et permettre de fiabiliser le fichier électoral, gage
d'élections démocratiques et transparentes. Le secteur
privé continue à montrer son intérêt pour les TIC
comme le prouve le dynamisme des entreprises du secteur et sa volonté de
mieux prendre en charge ses problèmes spécifiques avec la
création d'organisations professionnelles comme la SITSA
(Sénégalaise Information Technology Association) et la FOCYS
(Fédération des Opérateurs de Cybercentre du
Sénégal) qui sont venues s'ajouter à l'Organisation des
professionnels des technologies de l'information et de la communication
(OPTIC). Du côté de la société civile, les diverses
associations continuent de faire leur travail de sensibilisation, de
vulgarisation et de formation avec beaucoup de volonté mais avec peu de
moyens.
Avec l'inauguration du Fonds de solidarité
numérique (FSN), l'une des initiatives majeures lancées par le
Président Abdoulaye Wade pour réduire la fracture
numérique, il sera bientôt possible de concrétiser sur le
terrain la volonté déjà affichée par l'Organisation
mondiale des villes et pouvoirs locaux ainsi que les pays membres de
l'Organisation internationale de la francophonie de mettre en place des
mécanismes de financement innovants. Dès lors, il urge de
matérialiser l'idée de « Coalition nationale » pour la
Société de l'Information qui est devenue au fil des rencontres un
concept que s'approprient de nombreux acteurs qui y trouvent la formule
idéale pour gérer le large consensus qui se dégage au
Sénégal pour conduire une politique volontariste en faveur du
développement des TIC tant du point de vue des infrastructures et des
équipements que de celui des usages dans l'optique d'atteindre les
objectifs du SMSI et par ricochet ceux de la déclaration du
millénaire.
Toutes ces réalités démontrent que la
société de l'information est un concept à l'état
embryonnaire au Sénégal, par conséquent tout jugement
catégorique doit être exclu même si la voie qui mène
le Sénégal à l'ère de l'information est
hérissée d'obstacles multiformes. Maintenant, l'heure est
à l'action, la réforme des méthodes et des institutions.
Ce projet interpelle non seulement les juristes, mais aussi l'Etat, la
société civile et le secteur privé pour
l'édification d'une véritable société
sénégalaise de l'information aussi inclusive et
qu'équitable.
INTRODUCTION
5
CHAPITRE I - LE CYBERAUDIT JURIDIQUE DE LA
SOCIETE SENEGALAISE DE L'INFORMATION
16
SECTION I - LE CYBERAUDIT DE
L'ENVIRONNEMENT TECHNIQUE ET JURIDIQUE DE LA SOCIÉTÉ
SÉNÉGALAISE DE L'INFORMATION.
16
Parag.1 - L'environnement technique de la
société sénégalaise de l'information
17
A - Le secteur de la
téléphonie
17
1°/ - Le téléphone
fixe
17
2°/- Le téléphone
cellulaire
18
B - Les autres secteurs du
marché des télécommunications
20
1°/- La connexion à
l'Internet
20
2°/- Les entreprises de
presse
21
3°/ - les activités de
téléservices
22
Parag. II - L'environnement juridique et
institutionnel des Nouvelles Technologies de l'Information et de la
communication au Sénégal
24
A - Les réformes du secteur des
NTIC au Sénégal
25
1°/- La réforme de 1985 et
celle de 1996
25
2°/- La
réforme de 1996
26
3°/- La réforme de 2001
avec le nouveau code des télécommunications
28
B/- Le dispositif institutionnel du
secteur des nouvelles Technologies de l'Information et de la
Communication
29
1°) Le chef de
L'Etat et son gouvernement
30
2 - L'Agence de l'Informatique de
l'Etat (ADIE)
30
SECTION II - LES ENTRAVES AU
DÉVELOPPEMENT DE LA SOCIETE SENEGALAISE DE L'INFORMATION
32
Parag. I - Un
environnement non favorable au développement des Nouvelles Technologies
de l'Information et de la Communication (NTIC)
32
A - Un cadre légal et
réglementaire inapproprié et peu incitatif
32
1 - Les obstacles
financiers :
33
2 - Les obstacles liés au cadre
légal et réglementaire
33
3°/- Les obstacles et lacunes au
développement d'une gouvernance équitable du secteur des
télécommunications.
34
B - Des méthodes de travail
obsolètes à l'ère de l'information
35
Parag. II - L'attitude immobiliste du
secteur financier
37
CHAPITRE II :
UNE CYBERSTRATÉGIE NATIONALE EN VUE DE RELEVER LES
DÉFIS DE LA SOCIÉTÉ DE L'INFORMATION
38
SECTION I : UNE CYBERSTRATÉGIE
JURIDIQUE À COURT ET MOYEN TERME DANS UN CADRE DE DÉVELOPPEMENT
ÉCONOMIQUE ET SOCIAL PAR LES TIC
38
§I - Une
cyberstratégie basée sur l'accés aux infrastructures de
télécommunication
39
A - L'accès au service universel
de télécommunication
39
B -
L'accés aux infrastructures globales de
télécommunication par
l'interconnectivité
41
§II - Une cyberstratégie
orientée sur l'adaptation du corpus juridique aux enjeux de la
société de l'information.
42
A - Du code des
télécommunications au code du
multimédia.
42
B - L'adaptation du corpus juridique
par rapport aux enjeux de la société de
l'information
43
SECTION II - UNE CYBERSTRATÉGIE
À LONG TERME DANS L'OPTIQUE D'UN DÉVELOPPEMENT DURABLE ET
INCLUSIF DE LA SOCIÉTÉ DE L'INFORMATION
44
§ I - Une cyberstratégie
orienté sur le e-inclusion
44
A) e-inclusion par la
solidarité
44
B/ - e-inclusion par la production de
contenus
45
§II - Une cyberstratégie pour
un développement durable de la société de
l'information
47
A - La gestion rationnelle des
ressources en télécommunications
47
1°/- La gestion des
fréquences hertziennes
48
2°/- La gestion des ressources en
numérotation
48
B) - L'arrimage du
Sénégal à la société africaine de
l'information
49
CONCLUSION
49
Bibliographie
53
TABLE DES MATIERES
56
Bibliographie
A - Ouvrages
DELMAS-MARTY, (M), Le flou du droit, PUF. 1998.
STAN (D.)et MEYER (Ch.), « Le Paradigme du
flou : Vitesse, Connectivité,
Immatérialité »VCI ) Village Mondial, 1998, 238
pages.
NEGROPONTE (N.), « L'homme
numérique » village mondial, 1999.
OST (F.) et VAN DE KERCHOVE (M.), « De la pyramide
au réseau ? Vers un nouveau mode de production du
droit », Presses des Facultés Universitaires, Saint-louis,
Bruxelles.
RIFKIN (J.), « L'âge de
l'accès » Village mondiale 1999.
RIFKIN (J.), « La fin du travail »
Pierre Laffont Paris, 1995.
MUSSO (P.), 1998, Télécommunication et
philosophie des réseaux : la postérité paradoxale de
saint-simon, Paris, Presses Universitaires de France.
PIETTE-COUDOL (T.), BERTRAND (A), Internet et la loi,
Collection Dalloz Service. 1996.
DIOP, Momar coumba, Le Sénégal à
l'ère de l'information, Kharthala, 2002.
DUFOUR (G.), Internet, PUF, 2é éd., 1996, coll.
Que sais-je ?, n° 3073.
B - Actes de sommets et séminaires
- Sommet Mondial sur la Société de l'information
(SMSI), UIT, décembre 2003, « Plan d'action »
Genève, Suisse.
- Sommet Mondial sur la société de l'information
(SMSI), UIT, 2003, « déclaration de principes »
Genève, Suisse.
- Academia Reserch Network (ARN) Réseau
thématique : « Création d'un environnement
favorable au développement des TIC » Abdoullah Cissé,
ARN et ATAC member, Accra janvier 2005.
Conférence, Droit et toile, Genève,
Décembre 2003.
- Agence de Régulation des
Télécommunications, Réunion de concertation sur la
libéralisation des télécommunications,
« Stratégie de service Universel : enjeux pour le
Sénégal », Dakar, 3 juillet 2004.
- Ministére de la Communication et des Nouvelles
Technologies, « Stratégie Nationale et Plan de
Développement des NTIC », Mouhamet Diop, juillet 2001.
- Agence de Régulation des
Télécommunications (ART) Sénégal,
« cadre juridique et institutionnel de la Régulation au
Sénégal », Eric VEVE, juillet 2003.
- Agence de Régulation des
Télécommunications (ART),Sénégal,
« Rapport général de la réunion de concertation
sur la libéralisation du secteur des
télécommunications » du 02 au 03 juin 2004.
- Ministére des Nouvelles Technologies de
l'Information et de la Communication de la République du
Sénégal, « Lettre de Politique sectorielle du
secteur des communications » janvier 2005.
C - Codes et textes de loi
- Code des télécommunications de la loi
n° 2001-15 du 27 décembre 2001.
- Code des télécommunications de la loi 96-03
du 22 février 1996.
- Constitution sénégalaise du 22 janvier
2001.
- Décret n° 2004-1038 du 23 juillet 2004
créant de Agence Informatique de l'Etat.
- Décret n° 2001-476 du 18 juin 2001 portant
création de la Direction Informatique de l'Etat.
- Loi 92-02 du 16 décembre 1991 portant
création d'une Société nationale dénommée
Radio diffusion Télévision Sénégalaise (RTS).
- Loi n°2004-12 du 06 février 2004 modifiant
certaines dispositions du Code Général des Impôts.
- Statut de la RTS (loi n° 12-02 du 6 janvier 1992).
- Lettre de politique sectorielle du secteur des
télécommunications Ministère des Postes et des
Télécommunications, janvier 2005.
D - Journaux et périodiques
- Le journal Sud quotidien divers
numéros ;
- Le journal le Soleil divers
numéros ;
- Nouvel horizon divers
numéros ;
- Walfadjri/l'aurore divers
numéros ;
- Journal de l'économie divers
numéros ;
- Monde diplomatique divers
numéros ;
- Africa-juris divers
numéros ;
- Science &Vie n° 987 de décembre
1999.
II - WEBOGRAPHIE
-
www.art.sn
-
www.osiris.sn
-
www.primature.sn
-
www.sonatel.com
-
www.sentel.sn
-
www.uit.int
-
www.beceao.int
-
www.unitar.org
-
www.iso.ch
-
www.ipanos.sn
-
www.cnil.fr
-
www.unesco.org
-
www.onu.org
-
www.isoc.org
-
www.icann.org
-
www.unitar.org.
TABLE DES MATIERES
* 1 Une publicité de
la firme Américaine IBM datant de 1977, citée par Armand
Mattelart in archéologie de « la société de
l'information », Monde Diplomatique août 2000.
* 2 Premier sommet mondiale
de la société mondiale de l'information SMSI, Genève du 10
au 12 décembre 2003 qui est assimilable au sommet de Rio de 1992 sur
l'environnement.
* 3 I. RAMONET,
« La nouvelle économie », Monde Diplomatique, avril
2000.
* 4 Réservé
à l'origine aux universités, l'accés à internet n'a
été ouvert au grand public qu'à partir de 1994.
* 5 K. E Boulding,
président de l'Académie des sciences de New York, affirmait
déjà, au début des années 50: "L'information est la
troisième dimension fondamentale au-delà de la masse et de
l'énergie." (The Organisation Revolution, Harper and Row, New York,
1953.
* 6
* 7 BALLE, F ; Médias et
sociétés, Paris, Montchrestien, 2001, p.215.
* 8 M. CASTELLS, La
société en réseaux. L'ère de l'information. Paris
Fayard 1999, page 52.
* 9 Cf. CISSE Abdoullah in
« droit et toile » Genève décembre 2003.
* 10 Voir, Abdoullah
Cissé , gouvernance internationale d'internet : normes et
institutions Diplomacy and cyberpace Seminar.
* 11 I. ROMAN, in
« la communication globale » naissance d'internet, Science
& Vie n° 987, décembre 1999.
* 12
http://www.catallaxia.org/article.php?sid=524
(l'autorégulation spontanée de l'Internet et le constructivisme
jacobin) (site visité le 23 février 2005).
* 13 Brousseau Eric
« internet : un laboratoire institutionnel ? »
Sciences humaines hors-série n° 44 (mars-avril-mai 2004) page
68.
* 14 Voir, e.administration ou
de l'intranet gouvernemental de la République du
Sénégal.
* 15 Chiffres binaires pouvant
revêtir une valeur de 0 ou de 1.
* 16 International
Conférence on scientific information New York, 1958.
* 17 En 1957, pour riposter
à l'Union Soviétique qui a lancé Spoutnik, le premier
satellite de l'histoire, Le président Eisenhower créa l'Agence
pour les Projets de Recherche Avancée ( ARPA) où sera
inventée la technologie des Réseaux.
* 18Cette crise correspond
aux chocs pétroliers : hausses rapides et très fortes du
prix du pétrole, survenues en 1973 et en 1979-1980, qui, en contribuant
à l'accélération de l'inflation et au ralentissement de
l'activité économique des pays industrialisés, sont l'une
des causes majeures de la récession mondiale des années
soixante-dix et quatre-vingt.
* 19 D. STAN et Ch. MEYER, Le
Paradigme du flou : Vitesse, Connectivité,
Immatérialité ( VCI ) Village Mondial, 1998, 238 pages.
* 20 N. NEGROPONTE,
« L'homme numérique » village mondial.
* 21 F. OST et M. VAN DE
KERCHOVE, « de la pyramide au réseau ? Vers un nouveau
mode de production du droit » t, Presses des Facultés
Universitaires, Saint-louis, page 02.
* 22 J. RIFKIN, L'âge de
l'accès, village mondial, 2000.
* 23 Op.cité Brousseau
Eric « internet : un laboratoire institutionnel »,
suppra.
* 24 J. RIFKIN,La fin du
travail, la Découverte 1995.
* 25 « L'Afrique dans
le monde : Une histoire d'extraversion », Critique
internationale n° 5 automne 1999.
* 26 Voir la théorie
du saut de grenouille qui permet aux Etats de sauter les étapes du
développement à l'image des dragons du pacifique.
* 27 Voir sécheresse et
crise pétrolière qui ont frappées les pays subsahariens
vers la fin des années 90.
* 28 République du
Sénégal, Vème Plan de Développement Economique et
Social (1978-1981).
* 29 Cette initiative est
l'oeuvre de l'Organisation de l'Unité Africaine lors du sommet de
Addis-Abeba sur l'enjeux économiques et sociaux des Technologies de
l'information et de la communication en Afrique, du 07 mai 1996.
* 30 Voir, les indicateurs
publiés par l'Union Internationale des Télécommunications
décembre 2004.
* 31 Pr. Abdoullah
Cissé, Cours de contentieux des affaires, Droit Economiques et des
Affaires de DEA, décembre 2004.
* 32 ART.
www.art.sn .
* 33 L'Indice Global de
Qualité de Service (IGQS) est la résultante des indicateurs que
sont : le taux d'efficacité en local, le taux sur l'intervention,
le délai d'attente de la tonalité et de la vitesse des
dérangements (SONATEL rapport annuel 1996).
* 34 Agence de
Régulation des Télécommunications,
« Stratégie de service universel : enjeux pour le
Sénégal », Dakar 3 juillet 2004.
* 35 ART, ibidem.
* 36 SONATAL, rapport annuel
1999.
* 37 BATIk, juin 2001.
* 38
www.art.sn/actualité/html
* 39
www.osiris.sn/chiffres/html.(
page consultée le 06 février 2005).
* 40 Les segments du
marché de télécommunications sont : la
téléphonie fixe et mobile, la connexion à l'internet et
tous les services associés.
* 41 L'ADSL a été
lancé au Sénégal le 03 mars 2003.
* 42
www.osiris.sn/batik n°63
octobre 2004.
* 43 G. Dafé et M.
DANSOKHO, Les NTIC : Défis et opportunités pour
l'économie sénégalaise, UNRSID, 2002.
* 44
www.osiris.sn/chiffres3.htm.
* 45
www.osiris.sn/chiffres/html.(
site visité le 18 mars 2005).
* 46
www.art.sn/actualité/télécom./65df/html
(page consultée le 11/02/05)
* 47 In Momar Coumba DIOP, Le
Sénégal à l'heure de l'information, Paris, Karthala
2002.
* 48 UNSRID, Momar Coumba DIOP,
le sénégal à l'heure de l'information, Paris, Karthala,
2002.
* 49 Un appel à
candidature a depuis janvier 2001 été lancé dans ce sens
(Batick, janvier 2001).
* 50 Définition
donnée par le CD-ROM, Bibiorom, Larousse Edition 2003, Op, cit.
* 51 Osiris, Batik n° 63,
février 2005.
* 52 OSIRIS et Ecole
Supérieure Multinationale des Télécommunications (ESMT)
1999, « Les NTIC et l'Administration
sénégalaise », Dakar, novembre 1999.
* 53 Les terminaux et les
services à valeur ajoutée pouvaient cependant être offerts
par d'autres entités comme les télécentres
privés.
* 54 Selon la lettre de
politique sectorielle du secteur des Télécommunications, des
investissements de plus de 100 milliards sur les réseaux mobiles et
fixes sont réalisés au Sénégal entre 2000 et
2003.
* 55 ART, « Cadre
juridique et institutionnel de la Régulation au
Sénégal » Eric VEVE, Juillet 2003.
* 56 Cf. les décrets
du 17 février 2003 relatifs aux fréquences et fixant
l'organisation de l'ART, le décret du 30 avril 2004 relatif aux
attributions du ministre des Postes et Télécommunications.
* 57 Discours du
Président Abdoulaye Wade en prémisse du sommet mondial sur la
société de l'information de Genéve en décembre
2002.
* 58 Voir la loi n°
2004-12 du 06 février 2004 modifiant certaines dispositions du Code
Général des Impôts.
* 59 Terme anglo-saxon
désignant une PME évoluant dans les secteurs des NTIC.
* 60 Article 26 du code des
Télécommunications du 27 décembre 2001.
* 61 Exception faite aux
normes sur la signature électronique dans le cadre de la modernisation
du système bancaire dans l'espace UEMOA.
* 62 Dans la
société de l'information on change radicalement d'espace en
passant de l'espace matériel au cyberspace.
* 63 F. Ost et V. Kerchov,
Op.cit, Page supra.
* 64 Agence de
Régulation des Télécommunications,
« Stratégie de service Universel : Enjeux pour le
Sénégal » Dakar, 3 juillet 2004.
* 65 Office des Postes et
Télégraphes.
* 66 Office des Postes et
Caisse d'Epargne.
* 67 Société
Nationale des Télécommunications du Sénégal.
* 68 ART,
Sénégal, « Modèles de
Libéralisation du secteur des
télécommunications », objectifs de la
libéralisation des télécoms : Accès
universel, Avantages clients et recettes gouvernementales.
* 69 Voir, article premier du
code du travail de la loi n° 61-34 du 13 juin 1961.
* 70 Ost, F et Van der kerchov,
Op. cit.
* 71 Eric S.Raymond,
« la cathédrale et le Bazar » Revue de droit
Social,n° 156, juin 1999, page 34.
* 72
www.ifrance.com/tripalium/travail_freelance.html.
( page consultée le 09 décembre 2004)
* 73 Voir J. Chevalier,
« Le droit post moderne », In RIDE, n° 3-99.
* 74 voir, modernisation du
système bancaire et financier dans l'espace UEMOA, www.bceao.int.
* 75 Ministère de la
communication et des NTIC, Pré étude de préparation du
Plan de Développement des NTIC au Sénégal, février
2001.
* 76Selon Larousse, le taux
de bancarisation est le pourcentage des ménages et entreprises
ayant au moins un compte en banque.
* 77 Contenus (Production
audiovisuelle, musicale principalement littéraire, artistique,
scientifique ...).
* 78 SMSI, Déclaration
de principes, Genève décembre 2003.
* 79 Stan Davis, Christophe
Meyer, Le Paradigme du Flou, Village mondial 1998, 238 pages.
* 80 Article 2 al.36 du code
des télécommunications du 27 décembre 2001.
* 81 Voir à ce sujet
le rapport du groupe d'expertise économique sur l'interconnexion et le
financement du service universel dans le service des
télécommunications, dit rapport Champsaurd, Documentation
française, avril 1996.
* 82 Stratégie de
service Universel : Enjeux pour le Sénégal Dakar, 3 juillet
2004.
* 83 www.
art.sn/actualités/html (page consultée le 17 mars 2005).
* 84
www.art.sn/actualités/html
(date idem).
* 85 Abdoullah Cissé,
« création d'un environnement favorable aux
développements des TIC », ARN, Accra, janvier 2005.
* 86 Art. 2 al.17 du code des
Télécommunications.
* 87 Rapport relatif aux
autoroutes de l'information commandé par le premier Français
Edouard Balladur, Documentation française, 1994, 127 p.
* 88 Négroponté,
Nicolas, Op. cit.
* 89 Stan Davis, Op.cit.
* 90 M. DELMAS-MARTY, op.cit,
p. .
* 91A. CISSE, Op.cit, p.
* 92 A. CISSE,
« Audit du cadre de régulation » Droit et Toile, 4
juillet 2003.
* 93 Déclaration de
principe du sommet mondial sur la société de l'information,
Genève décembre 2003.
* 94 Voir, Fracture agricole,
fracture sociale, fracture sanitaire et autres.....
* 95 Armand Mattellart,
« les laissés pour compte du cyberspace », Monde
Diplomatique Août 2003.
* 96
www.icann.org/statistiques/html.
(page consultée le 19 janvier 2005).
* 97 Rifkin, Jéremy,
L'âge de l'accès, La Découverte, 1995.
* 98 Rifkin, Jeremy,
« Quand les marchés s'effacent devant les
réseaux », Monde Diplomatique juillet 2001.
* 99 Lévy pierre,
l'Intelligence collective, la Découverte, Paris, 1992.
* 100 AUTHIER Michel, Les
arbres de la connaissance, la découverte, Paris 1992.
* 101 RAMONET, Ignacio, La
nouvelle économie,éditorial, Monde diplomatique, décembre
2000.
* 102 SMSI, Plan d'action,
Op.cit.
* 103 Article 44 al. 6 du Code
des télécommunications du 27 décembre 2001.
* 104 Voir le projet
d'étude sur la portabilité des numéros et la
sélection du transporteur longue distance de l'ART.
* 105
Art-telecom-senegal.org/actualites.html.
* 106 Robert Metcalf est l'un
des inventeurs de la norme technique qui a donné naissance au
réseau internet.
* 107 Voir Institut Panos
« Comprendre et traiter la société africaine de
l'information », Dakar, mars 2003.