3.3 Développement du modèle
économique traditionnel
3.3.1 Vers la gratuité
De plus en plus exigeant, le consommateur moderne
considère est de plus en plus critique sur les sommes qu'il
dépense dans sa consommation média.
Une culture du gratuit
Conçue comme un système d'échange
ouvert, où chacun met son savoir à la disposition de tous, la
culture du gratuit est enracinée dans la préhistoire d'Internet.
Ainsi, le développement du Web 2.0, avec la
diminution des coûts à l'entrée et grâce à la
démocratisation des outils de production ou de partage de contenus en
ligne, permet à des acteurs de différentes tailles de rentrer
facilement sur le marché.
Le consommateur a déjà l'habitude de consulter
des blogs d'informations, des vidéos sur Youtube ou Daily Motion, voire
à télécharger en Peer to Peer sans payer. Ce consommateur
expert est rentré dans un réel culte de la gratuité.
Le gratuit d'information
Le consommateur considère que l'information est un
droit acquis qui ne doit pas se monnayer.
Le modèle du tout gratuit s'est propagé
au-delà des frontières du « on-line ». A la
fin des années 2000, les groupes Kinnevik et Schibsted lancent avec
succès le concept de quotidiens gratuits d'information et exportent leur
modèle économique et éditorial dans le monde entier. Le
succès rencontré par ces journaux auprès d'un lectorat,
jeune et urbain pour la plupart, a contraint la presse traditionnelle à
réagir.
Aujourd'hui, les journaux gratuits, comme les pionniers sur
le marché français, Metro et 20 Minutes ou Matin plus
(créé par les groupes Le Monde et Bolloré pour rentrer
dans la presse gratuite) sont désormais en tête des meilleures
diffusions de la presse quotidienne française. Ces quotidiens gratuits
sont destinés au même public que celui d'Internet, où
dominent les jeunes urbains actifs, dont ils renforcent la conviction qu'il
n'est pas toujours indispensable de payer pour s'informer ou accéder
à la culture de masse.
Les gratuits d'information font ainsi apparaître la
notion de « infotainment », laissant une place importante
à la publicité qui est la source de leur business modèle.
La stratégie de ces groupes est donc d'augmenter petit à petit le
nombre d'annonceurs dans leurs journaux.
Les dérives de la
gratuité
L'internaute a ainsi intégré cette
révolution numérique qui interpelle tous les créateurs de
contenu. La MPAA (Motion Picture Association of America) affirme que 600 000
films sont téléchargés chaque jour sur Internet,soit un
manque à gagner de 3,5 milliards de dollars américains par
année à l'échelle mondiale. Entré dans une mode de
consommation courante, l'usage du Peer to Peer, selon une récente
enquête de Médiamétrie, montre que 85% des 11- 19 ans se
sont déjà connectés à Internet. Parmi ce public
déjà familiarisé avec le Web, 84% sont des internautes
réguliers et, parmi ces derniers, 37% ont
téléchargé de la musique et 29% de la vidéo.
Mais, comme nous l'avons vu plus haut, ses dérives sont
de plus en plus maîtrisés avec l'arrivée d'offres gratuites
financées par la publicité.
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