III.2. Le cas du Maroc
III.2.1. Réduire la pauvreté et la faim
Selon le dernier rapport national du PNUD sur les
OMD, la pauvreté mesurée aux seuils nationaux en
l'occurrence la pauvreté absolue, relative et la
vulnérabilité ont connu globalement une nette régression
de 1985 à 2004. La pauvreté absolue a en effet diminué
de
12,5% en 1985 à 7,7% en 2004, soit une réduction de
38,5 %. La pauvreté relative elle, est passée de 21% à
14,2% soit une baisse de 32,4% et la vulnérabilité a
diminué de 24,1% à
17,4%. Cependant, ce constat encourageant est
accompagné de fortes inégalités pesant
énormément sur la réalisation du premier objectif, ceci
conformément à la théorie de Kuznets (prix Nobel
d'économie en 1971) sur la croissance économique et la
pauvreté. Tout porte à croire que le Maroc serait encore sur la
première pente de la courbe en « U renversé » qui
décrit la relation existante entre la croissance économique et
les inégalités. L'indice de Gini, mesure synthétique de
l'inégalité est de l'ordre de 38% en 2004. La part des
50% des ménages les moins aisés dans le total des
dépenses a été de 17,9 % en 1970, de 22,7 % en
1985 et de 24,4 % en 2001. La part des 10 % des ménages
les plus pauvres a été de 1 ,2 % en
1970, de 1,9 % en 1985 et de 2,5 % en 2001, enregistrant un
quasi doublement. Le Royaume souffre également d'un
phénomène d'exclusion sociale en forte expansion. Ceci est
dû d'une part à l'exode rural que connaît la
population des campagnes menacée par des périodes
récurrentes de sécheresse. Ce qui favorise un isolement
et une précarité sociale dans les milieux
périurbains. D'autre part, cela pourrait être expliqué
par les phénomènes de chômage de longue durée et
des forts taux de chômage des jeunes que connaissent certaines
régions du Royaume.
III.2.2. Assurer l'éducation primaire pour tous
En matière d'alphabétisation et de
scolarisation, le Maroc a réalisé des progrès
notables qui sont notamment les fruits de la Charte Nationale pour
l'Education et la Formation lancée par Feu SM le Roi Hassan II. Selon
les statistiques du Haut Commissariat
au Plan, le taux d'analphabétisme de la population a
reculé de 55% en 1994 à 43% en 2004. Les progrès ont
été plus rapides pour les femmes que pour les hommes et plus
significatifs en milieu rural. Un résultat qui ne permet pas cependant
au Maroc de rattraper le grand retard qu'il accuse comparé à ses
similaires. Rappelons le, l'analphabétisme est un des plus grands
malaises sociaux dont souffre le Maroc et constitue un grand obstacle à
l'amélioration de son IDH.
Sur le plan scolaire, l'objectif de scolarisation pour tous n'est
toujours pas réalisé mais
est cependant sur la bonne voie grâce aux efforts
conjugués du gouvernement, de la société civile et de la
coopération internationale. Le taux net de scolarisation des enfants de
4-5 ans
se situe à seulement 50% en 20003/04, profitant plus aux
garçons et au milieu urbain. Le taux
net de scolarisation au primaire s'est nettement
amélioré passant de 60,2% en 1993/94 à 87%
en 2003/04, soit une progression de 44,5%. Signalons
qu'en terme des sexes, des résultats
notables ont été réalisés
dans la scolarisation des filles, permettant ainsi de
réduire
énormément les disparités entre les
deux sexes que connaissait le Royaume. En effet, en milieu urbain, le
taux de scolarisation des filles a pratiquement rattrapé celui des
garçons et
en milieu rural, il a été multiplié
par 2,6 au cours de la période intercensitaire. Selon le
rapport national sur les OMD et également une étude de la
Banque Mondiale sur le Maroc, aujourd'hui les efforts devraient être
déployés sur la rétention scolaire et les aspects
qualitatifs et pédagogiques de l'enseignement.
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