II. Présentation globale des
résultats.
Le programme de résolution du problème
d'optimisation écrit sous GAMS6 nous a permis de trouver
les niveaux souhaités des variables. Notons que le facteur temps n'a pas
été pris en compte dans cette optimisation; ce qui signifie que
les niveaux des variables trouvés sont les niveaux à
réaliser d'ici 2015 conformément aux contraintes
budgétaires de l'Etat. Plutôt ces niveaux d'investissements
requis seront atteints, plutôt les trois premiers OMD seront
réalisés.
Globalement, les objectifs fixés seraient plus qu'atteints
à l'exception de l'achèvement
du collège qui pourrait être amélioré
sans atteindre l'objectif de 100% fixé. En effet, sous les deux
critères d'optimisation considérés, la pauvreté
aurait diminué de plus de la moitié pour
la plupart des provinces (75% pour toutes les
provinces sous le critère entropie). Les inégalités
mesurées par l'indice de Gini seraient également
réduites de plus de 10%, voir même 30% pour certaines
provinces sous le critère quadratique. Cette
possibilité de diminution notable des inégalités se
justifie par une stagnation de la variable dépense moyenne par
tête qui ne bougerait pas de son niveau actuel. Cela voudrait dire que
sur les neuf ans qui nous séparent de 2015, il y aurait juste un
transfert de revenu des plus riches au plus pauvres, réduisant ainsi
simultanément la pauvreté et les inégalités. L'Etat
devrait donc revoir sa politique d'imposition et de subvention pour favoriser
un tel transfert. Au niveau de l'égalité des sexes dans
l'enseignement, l'objectif de 50,50%7 serait atteint pour
toutes les provinces et même plus pour certaines. Au niveau de
l'emploi, la proportion des femmes quoique étant déjà
à un niveau acceptable pourrait encore diminuer jusqu'à plus de
20% pour
la plupart des provinces. En gros, tous les trois
premiers objectifs seraient réalisés si parallèlement
les niveaux des variables souhaités sont atteints.
Du côté des niveaux des variables (investissements)
requis pour permettre d'atteindre
les différents objectifs, les résultats
sont relativement similaires à ceux des modèles
économétriques. L'apport de la présente partie est le
renseignement sur les niveaux exacts des variables à atteindre en
privilégiant les plus efficaces. En effet partant des
modèles économétriques, toutes les variables
agissant négativement (positivement) ont diminué
(respectivement augmenté) dans le modèle d'optimisation. On
trouve que les variables d'infrastructures de base ayant un faible impact
sur la pauvreté monétaire ne bougeraient pas significativement de
leur niveau actuel pour favoriser la réalisation des OMD. Les
indicateurs eau potable, distance par rapport aux routes goudronnées et
nombre de dispensaires varient
6 Le programme en question figure en annexe.
7 Proportion des filles approchée par la
proportion des femmes dans la population qui est de l'ordre de 50,50%
au Maroc.
très faiblement sous les deux critères. Cependant,
une amélioration considérable des activités
créatrices des revenus est requise pour tenir les
engagements. En effet, pour réaliser le résultat escompté,
la variable nombre de sites de microcrédit augmentent
énormément jusqu'à atteindre parfois sa borne
supérieure fixée (10 fois le niveau actuel). Ce qui voudrait dire
que
le microcrédit pourrait constituer un facteur essentiel de
la réduction de la pauvreté monétaire
au Maroc. Un encouragement et une nouvelle restructuration
de ce secteur s'avèrent indispensable. A côté de ce
facteur, nous retrouvons également la production agricole par
tête
et la production industrielle qui devraient augmenter elles
aussi pour pouvoir réaliser les trois objectifs.
Les résultats sont relativement contrastés
du côté des variables d'infrastructures scolaires agissant sur
l'achèvement du primaire et l'égalité des sexes. En effet,
le nombre de collèges diminue et augmente en passant d'un critère
à l'autre. Par contre, la disponibilité en lycées devrait
être améliorée sous les deux critères d'ici 2015.
L'emploi des enfants devrait être éradiqué étant
donné que son niveau est ramené à zéro pour
certaines provinces. Un résultat saillant à signaler et qui ne
fait que confirmer le plus grand malaise du Royaume et interpelle par
conséquent les dirigeants, reste l'éradication de
l'analphabétisme, requise pour
la réalisation de tous les trois objectifs.
Pour presque toutes les provinces, le taux
d'alphabétisation devrait avoisiner les 100% pour réduire
la pauvreté, la discrimination à l'égard des femmes
et assurer l'achèvement des études primaires d'ici 2015.
Aucune particularité à relever du côté de
l'urbanisation et de la densité des salles des classes où les
taux diminuent pour certaines provinces (sûrement les plus
urbanisés) et augmentent pour d'autres.
Globalement tels sont les résultats qui ressortent de la
phase d'optimisation, pour plus
de précision, les résultats exhaustifs
(niveaux atteints par toutes les variables) pour trois provinces
figurent en annexe.
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