Annexe 1
Le roi coiffé d'une panse de brebis
(extrait d'une version réduite du conte)
Un jour, le jeune roi Haroun al-Rachid était
couché dans les blés. Il vit en rêve un ange qui lui
dit : « Grand roi, ta vie comptera sept années de
peine et de privations ». Le roi parla de son rêve à
Jafar, son vizir et confident. Jafar lui dit : « Grand roi,
je te conseille de passer ces sept années pénibles maintenant.
N'attends pas la vieillesse. La vieillesse est une épreuve en
soi. » Le roi trouva cet avis très sage et raisonnable. Haroun
al-Rachid confia son pouvoir à Jafar. Il s'en alla seul sur les routes
de la terre. En traversant une forêt, il fut attaqué par des
brigands. Les brigands lui volèrent son cheval et ses riches habits. Les
brigands le couvrirent de haillons et le coiffèrent d'une panse de
brebis. Haroun al-Rachid se dit : « Voilà donc mes
années de misère qui commencent ». Au
crépuscule, il arriva dans une ville inconnue. Il demanda
l'hospitalité aux habitants, mais personne ne lui ouvrit sa porte. Il
dormit donc au pied d'un arbre, il alla danser dans les fêtes. Le public
était amusé par son habillement grotesque. Avec l'argent
gagné, il loua une petite maison. Il ne voulut point être reconnu,
il ne changea pas ses habits et garda sur la tête la panse de brebis. Il
passa sept années dans la ville. Personne ne découvrît sa
véritable identité. Pour tous, il était l'homme
coiffé d'une panse de brebis. Haroun al-Rachid était sur le point
de retourner dans son palais. Mais un événement important se
produisit dans la ville. Le gendre du gouverneur répudia son
épouse. Quelques semaines plus tard, celui-ci revint sur sa
décision. Il voulut se remarier avec elle. Mais la loi du pays ne
permettait à la femme répudiée de revenir auprès de
son mari à une seule condition. Elle devait épouser un autre
homme et divorcer. On chercha alors un homme qui accepterait d'épouser
la fille du gouverneur pour une nuit. On songea alors à l'homme
coiffé d'une panse de brebis. Haroun al-Rachid accepta.
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