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Des règlements intérieurs pour le parlement haà¯tien


par Louis Gineaud
Université d'état d'Haiti - Port au Prince - Licence en droit 1998
  

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b) Le contrôle de l'action gouvernementale

Dans son énoncé de politique générale, le Premier Ministre présente les grandes lignes de l'action de son gouvernement mais il ne dit pas comment il va procéder. A partir de la ratification de l'énoncé de politique générale du gouvernement, les deux pouvoirs s'engagent l'un vis-à-vis de l'autre à travailler ensemble pour l'application du programme du gouvernement.

L'énoncé de politique générale du gouvernement sert de cadre de référence dans l'élaboration des mesures ou lois déposées au Parlement. Cependant, avec la 46ème législature, les rapports entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif ne sont pas toujours au beau fixe. Le manque de dynamisme de part et d'autre, l'incohérence des membres de groupes parlementaires, la faiblesse ou l'absence de règles de procédures législatives ainsi que la responsabilité attribuée au Parlement dans la mise en place du gouvernement sont autant de difficultés qui rendent difficile une collaboration harmonieuse entre ces deux pouvoirs. De plus, dans ses prérogatives constitutionnelles le Parlement peut exercer son pouvoir de contrôle sous trois formes : les questions, les interpellations et les enquêtes préliminaires.

1o) Les questions

Les séances de questionnement ont lieu ou bien en Assemblée ou bien en commission. Une commission peut demander à entendre un membre du gouvernement sur une question relevant de sa compétence.

Cette séance ne donne pas lieu à une motion de censure. Cependant, la commission peut recommander à l'Assemblée l'interpellation du concerné. A ce stade on applique l'article 129-3 de la constitution.

2o) Les interpellations

Le Parlement exerce son pouvoir de contrôle par l'interpellation d'un ministre ou du gouvernement en entier. L'article 129-3 de la constitution stipule que :

«La demande d'interpellation doit être appuyée par cinq (5) membres du Corps intéressé. Elle aboutit à un vote de confiance ou une motion de censure pris à la majorité de ce Corps».

Le vote de la motion de censure entraîne la démission automatique du ministre interpellé ou du Gouvernement.

La procédure d'interpellation du gouvernement n'est pas définie. Le 26 mars 1997, la Chambre des Députés a interpellé le Premier Ministre Rosny SMARTH. En réalité, il n'y avait pas eu la majorité requise pour un vote de confiance ou une motion de censure. Le fait de ne pas trouver une majorité pour le vote de la motion de censure ne signifie pas que le Premier Ministre a eu un vote de confiance. Or, les règlements intérieurs de la Chambre attribuent le rejet de la motion de censure à un vote de confiance. Cependant, le Premier Ministre n'avait aucun moyen pour prouver qu'il dispose d'une majorité au Parlement. De fait, deux mois plus tard, soit le 9 juin 1997, il a dû présenter sa démission au Parlement.

3o) Les enquêtes préliminaires

Les enquêtes sont réalisées sur des questions d'ordre public par des commissions spéciales. Malheureusement ces enquêtes n'aboutissent jamais. On sait que le Sénat de la République a ouvert plus d'une dizaine d'enquêtes. Citons par exemple: ( l'Affaire TEVASA S.A; la vente des six avions de l'Etat, le détournement des 20.000.000 de dollars de TAIWAN pour la construction de la route de Carrefour, etc. ). Plusieurs personnes et responsables de l'Etat ont été entendus au Sénat de la République. Aucune décision n'a été prise et toutes ces affaires sont restées pendantes.

D'un autre coté, le Parlement n'a pas les moyens nécessaires pour exercer son contrôle sur les activités financières du gouvernement. La commission bicamérale sur les dépenses de l'Etat est dysfonctionnelle. Elle ne peut, à partir d'une somme dépensée qui aurait dépassée le barème , effectuer des études sur les engagements financiers de l'Etat. De plus, il manque au Parlement son propre vérificateur qui travaillerait sur des dossiers ou engagements financiers en cours d'exercice.

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