«Evolutions du comportement des consommateurs
français dans l'e-commerce B to C»
Guillaume Challouatte
gchallouatte@wanadoo.fr
Guillaume Challouatte est diplômé de l'Ecole
Supérieure de Commerce Amiens-Picardie (Master). Dans le cadre de ce
cursus, il a également étudié dans les facultés
scientifiques de Lille I et de Swinburne, Melbourne (Australie).
L'auteur tient à remercier, pour l'aide
apportée, Costin Zaharia, maître de conférences et
chercheur à l'
Ecole Normale Supérieure de
Cachan, Paris.
Résumé
Le comportement d'achat d'un individu peut-être
décomposé selon plusieurs étapes déterminées
par l'individu lui-même, le produit et la situation d'achat. Au plus
l'habitude de consommation sera faible, au plus le risque perçu sera
fort. Ainsi, le commerce électronique et toute la nouveauté qu'il
apporte rentre dans ce cadre. Ce secteur a encore plus été
victime d'incertitudes et de craintes, du fait du minitel et de la
sur-médiation des problèmes Internet en France. Un inversement
des tendances se crée aujourd'hui au niveau de la navigation, mais
toujours pas au niveau de l'achat en ligne qui est toujours
considéré comme trop risqué. Cette méfiance n'est
pas justifiée du fait de la contradiction existante entre risques
perçus et risques réels. Celle-ci est à réduire de
part des investissements éducatifs des sites et de l'Etat, mais aussi de
part une restructuration des sites Internet, trop commerciaux et pas assez
explicatifs, pour rassurer le consommateur.
Mots clés
|
|
· Commerce électronique
· Risque réel ou objectif
· Risque perçu
· Dimensions du risque
· Réducteurs de risque
|
· Perte
· Confiance
· Navigation
· Ergonomie
· Education
|
SOMMAIRE
|
INTRODUCTION
1ère partie : Importance du
concept de risque perçu dans
le commerce électronique
|
Chap.1 Le concept de risque
perçu dans le management du risque
1. Cadrage du risque marketing
1.1 Les différents risques
marketing .......................................P. 9
1.1.1 Le risque perçu
1.1.2 Le risque objectif
1.1.3 Attitude envers le risque
1.2 Importance marketing du risque perçu
...............................P. 11
1.3 Limites de la modélisation du risque
perçu-essai de définition ...P. 12
2. Déterminants et dimensions du risque perçu
2.1 Déterminants du risque
perçu ..........................................P. 14
2.1.1 Risque perçu selon le consommateur
2.1.2 Risque perçu selon le produit
2.1.3 Risque perçu selon la situation
2.2 Les dimensions dans la
littérature......................................P. 17
2.2.1 Approche dimensionnelle
2.2.2 approche multi-attributs
3. Attitudes envers le risque perçu
3.1 Mesures du risque selon les
individus..................................P. 19
3.2 Réducteurs de
risque......................................................P. 19
3.3 Stratégies de
réduction du risque.......................................P.
20
Chap.2 Les déterminants du
risque perçu dans le cadre du commerce électronique
1. Evolution de la demande de commerce électronique en
France
1.1 Etat des lieux en France en
1998-1999.................................P. 23
1.1.1 Marché Internet
1.1.2 Marché du commerce électronique
1.2 Etat des lieux en France en
2003-2004.................................P. 26
1.2.1 Marché Internet
1.2.2 Marché du commerce électronique
1.3 Bilan et origine du retard de la
France................................P. 27
2. Les facettes du risque dans le commerce
électronique
2.1 Expérience avec
Internet..................................................P. 29
2.2 Les différents
risques.......................................................P. 30
2.3 Risque principal : risque de
sécurité....................................P. 31
3. Les réducteurs de risque dans le commerce
électronique
3.1 Promotion d'
Internet......................................................P. 32
3.2 Les investissements réalisés
..............................................P. 32
3.3 Les investissements relatifs au risque
principal......................P. 34
2ième partie :
Description de l'étude empirique
|
Chap.1 Exposer la démarche
méthodologique adoptée
1. Pourquoi une étude empirique et sous quelle
forme ?
1.1 Objet de
l'étude.............................................................P.
38
1.2 Présentation de l'étude
archivée (1999) ...............................P. 38
2. Détailler l'étude empirique menée
2.1 Etapes de
l'étude...........................................................P.
39
2.2 Expliquer les conclusions recherchées: les
hypothèses............ P. 39
Chap.2 Le questionnaire
1.
Distribution...............................................................................P.
42
2.
Contenu....................................................................................P.
45
3. Mesures : Utilisation des outils
statistiques....................................P. 54
4.
Résultats....................................................................................P.
56
3ième partie :
Analyses et critiques des résultats
selon la perception des risques
|
1. Perception générale
1.1
Classement...................................................................P.
69
1.2 Risques objectifs ou
réels.................................................P. 69
1.3 Comparaisons internes des
classes......................................P. 72
2. Perception selon les caractéristiques physiques
2.1 Rapport
hommes/femmes.................................................P. 74
2.2 Rapport selon l'âge
........................................................P. 75
2.2.1 Apprentissage de navigation
2.2.2 Habitudes de consommation
2.3 Rapport selon l'activité salariale ou
non...............................P. 76
2.3.1 L'activité
2.3.2 Le revenu
3. Perception selon les caractéristiques mentales
3.1 Caractère de
l'individu....................................................P. 78
3.2 Expérience de
l'individu..................................................P. 78
3.3 Relation entre perception et
demande.................................P. 81
4. Perception selon les caractéristiques du
produit...............................P. 82
CONCLUSION
Bibliographie.........................................................................P.
85
Glossaire..............................................................................P.
92
Questionnaire.........................................................................P.
94
Fin 2002, le premier ministre français
déclarait : « regardez bien au fond du flacon d'où
est sortie la bulle Internet : vous verrez qu'il y reste encore beaucoup
de savon ! »1(*).
Cette citation reprend bien l'état des lieux de
l'utilisation du médium Internet aujourd'hui, lorsque l'on se
penche sur les chiffres, nous nous apercevons que nous n'en sommes qu'aux
prémices...
Si les chiffres et prévisions concernant le
développement de l'Internet et du commerce électronique pour les
particuliers, dont les premiers pas remontent à 1997, se sont souvent
avérés trop optimistes, le potentiel représenté par
Internet, pour la conduite de transactions commerciales, est immense.
Une présentation d'Internet en quelques chiffres, dans
cette introduction, est nécessaire mais insuffisante. En effet, les
chiffres sont vite obsolètes au regard de l'évolution constante
des nouvelles technologies. De plus, les instituts de sondages n'ont pas les
mêmes critères et définitions pour les études :
qu'appelle t'on un internaute ? A partir de quelle fréquence, quel
âge... ? De ce fait, nous allons vous présenter, que
succinctement, un état des lieux mondial.
En 2004, le monde compte 725 millions d'internautes soit 2
fois plus qu'en 2000 (Source eMarketer, International Telecom Union) ;
environ 35% de ces internautes sont des cyberconsommateurs (source IDC), soit
également 2 fois plus qu'en 2001 (source Taylor Nelson Sofres). Dans ses
725 millions de surfeurs, 23 sont français (Médiamétrie),
soit le double qu'en 2001 et la 9e place mondiale (Eurobarometer) ; 36% de
ces internautes sont des cyberconsommateurs (Taylor Nelson Sofres).
Afin de comprendre la raison des chiffres du commerce
électronique et d'expliquer que près de 2/3 des internautes ne
consomment pas sur la toile, il est important d'étudier le comportement
du consommateur.
Le comportement d'achat du consommateur se compose de
plusieurs étapes : le déclenchement, la recherche
d'information, l'évaluation des choix offerts, la décision
d'achat et le comportement post-achat (Engel, Kollat et Blackwell, 1973 et
Howard et Sheth, 1969). Cependant, les étapes et l'importance
accordée à chaque niveau de ce processus décisionnel
varient beaucoup selon un facteur : le risque
perçu. Le risque est un thème de recherche
récurent, étudié depuis plusieurs décennies, dans
diverses domaines, notamment en marketing, pour étudier ce comportement
des consommateurs et leur prise de décision lors de l'achat.
Le risque perçu influence a des degrés
différents le comportement d'achat, pour chaque transaction et pour
chaque consommateur, selon l'implication personnelle, le type de produits, la
situation d'achat... Le risque perçu est donc présent de part
l'individu lui-même, mais aussi de par l'environnement qui l'entoure.
Il s'agit d'une des dimensions principales de la
personnalité du consommateur. Au niveau de l'individu, le risque
perçu se crée de part les facteurs d `attitude, habitude,
innovativité, perception...
Plus le nouveau sujet sera confus, plus la
nécessité de transferts de connaissances et d'explications sera
important, afin de réduire la crainte du consommateur.
Ce thème de risque perçu est donc encore plus
présent aujourd'hui, avec la naissance de nouveaux secteurs, produits...
de plus en plus performants mais aussi de plus en plus complexes.
Le risque peut être définit comme
« l'état où le nombre d'événements
possibles est supérieur au nombre d'événements qui vont
survenir réellement et pour lequel quelques mesures de
probabilités peuvent y être rattachées »2(*). La performance quant à
elle, est une notion chiffrée liée à l'efficacité
d'un résultat, la qualité d'une production observée, d'un
rendement... Ainsi, les nouveaux produits, services, secteurs... permettent
cette performance.
Le consommateur fait toujours face au problème de
l'adéquation « risque-performance ». Dès
qu'un nouveau produit ou canal de vente est mis en place, un temps d'adaptation
est nécessaire. En effet, la nouveauté provoque, dans un premier
temps plus ou moins long, une assimilation plus importante à l'image de
risque qu'à l'image de performance. Le commerce électronique
avec la nouveauté qu'il apporte, mais aussi sa complexité fait
face à cette adéquation risque perçu-performance
recherchée.
« Par commerce électronique, on regroupe
tous les échanges et toutes les transactions qu'une entreprise [ou un
individu] peut être amenée à faire au travers d'un
média électronique ou d'un réseau »3(*).
Plusieurs chercheurs ont montré que l'utilisation
d'Internet, comme canal de distribution, est perçue par les
consommateurs comme étant plus risquée que les autres canaux de
distribution, plus traditionnels (Bellman, Lohse et Johnson, 1999, Jarvenpaa et
Todd, 1997, Van den poel et Leunis, 1999).
Ainsi, quelles évolutions de comportements d'achats du
consommateur peut-on souligner, depuis 1999, pour ce médium ?
Les pratiques commerciales mises en place ont-elles permis de
diminuer le risque a un niveau acceptable et ainsi de répondre aux
besoins des consommateurs afin qu'ils puissent compléter leur processus
décisionnel et effectuer une transaction en ligne ?
Une clarification conceptuelle du risque, et plus
particulièrement du risque perçu, est tout d'abord
nécessaire vu la confusion qui entoure la définition de ce
concept en marketing. Cette étape requiert la présentation du
risque marketing, de ses dimensions et des stratégies mises en place par
le consommateur pour réduire ces risques. Nous rapprocherons cette
analyse théorique du e-commerce avec une présentation de son
évolution, depuis 1998, et de ses risques perçus.
Dans un seconde partie, nous présenterons notre démarche
méthodologique en présentant notre étude comparative, les
hypothèses et le questionnaire utilisé. Une description des
résultats pourra alors être donnée. Notre troisième
partie analysera ces risques perçus et leur perception d'une
manière générale, puis selon les caractéristiques
des individus et du produit.
1ère partie :
|
Importance du concept de risque perçu dans le
commerce électronique
|
La notion de risque est un thème central de recherche
dans des domaines aussi variés que la finance, le marketing, la
sociologie et la psychologie.
C'est dans les années vingt que la notion de risque a
commencé à être étudiée. La finance a
été l'un des premiers domaines à exploiter cette notion.
Dans cette matière, le risque est centré sur la
personnalité avec des individus averses et preneurs de risques. Le
décideur connaît les conséquences des alternatives et leurs
probabilités d'occurrence. L'attitude envers le risque est donc
définie par rapport au risque réel que présente une
situation.
En marketing, le risque est moins clair qu'en finance et
source de nombreux débats quant au détail des étapes de
comportement du consommateur. En effet, différents déterminants,
dimensions et attitudes composent le risque perçu.
Ce risque perçu par les individus est l'une des
principales causes du faible développement du commerce
électronique. Il est donc intéressant de voir les
évolutions en France de 1998 à 2004 et de décrire les
facettes de risque pour ce médium.
Chap.1
|
Le concept de risque perçu dans le management du
risque
|
Le risque, d'un point de vue marketing est basé sur la
perception de l'individu face à la situation, la nature et les
conséquences qui peuvent être négatives. Il s'agit donc de
l'évaluation cognitive (la réflexion sur le produit) et affective
du risque (ressenti).
Contrairement aux autres matières, le concept de risque
est uniquement lié aux conséquences négatives du choix.
Le risque est considéré comme un facteur
décisionnel, qui sera longuement étudié dans le
comportement du consommateur avec le processus de
délibération et la prise de décision. Il est une
étape du processus d'achat, mais aussi une variable qui affecte la suite
du processus de décisions (Volle, 1995).
Bauer 1960 a été le premier à parler de
risque perçu en tant qu' élément du comportement du
consommateur. Ce concept est à rapprocher du concept d'ignorance
où ni les conséquences, ni les probabilités ne sont
connues avec précision.
Il est difficile, pour la communauté scientifique de
trouver un accord sur le risque et sur ce qui compose vraiment le risque
perçu. Nous allons tenter de réunir, dans cette partie, toutes
les grandes théories autour du risque perçu afin d'en
dégager une délimitation claire.
1. Cadrage du risque marketing
|
1.1 Les différents risques marketing
On présente le risque sous 3 notions
différentes : le risque perçu, le risque objectif et
l'attitude envers le risque.
1.1.1 Le risque perçu
C'est en 1960 que Bauer introduit, pour la première
fois, le concept de risque perçu. Pour
Bauer, « le comportement du consommateur implique un risque dans
le sens où toute action du consommateur va engendrer des
conséquences qu'il ne peut anticiper qu'avec une
certitude approximative et dont certaines pourraient
être déplaisantes »4(*). Ainsi, Bauer
établit sa définition selon l'incertitude et les
conséquences négatives, tout en soulignant la
dimensionnalité du concept avec les différentes
conséquences négatives pour le consommateur.
Le risque perçu n'est, en réalité, qu'une
problématique de choix. Le consommateur ne dispose pas de toutes les
informations nécessaires et se construit lui-même des
hypothèses concernant son environnement. L'individu fait face à
ses limites cognitives, qui réduisent ses anticipations et ses limites
d'assignation de probabilités aux conséquences négatives.
Il doit donc faire preuve de subjectivité pour pallier à ce
problème.
Au cours des années, le risque
perçu est resté un concept flou en marketing ; de nombreux
chercheurs ont tenté de clarifier cette notion en s'appuyant plus ou
moins sur les deux composantes principales, définies par Bauer :
l'incertitude et l'importance de pertes (conséquences
négatives).
En 1967, Cunningham assimile le risque perçu aux
« incertitudes
perçues » et à leurs
conséquences. Ainsi, avec « incertitude
perçue », il sous entend qu'aucune probabilité
objective ne peut être associée à chaque perte. En effet,
le consommateur ne peut pas estimer les degrés d'incertitudes
réels ; l'incertitude est donc basée sur la
subjectivité dans la probabilité d'effectuer un mauvais
choix : « les véritables probabilités de perte
ne sont pas pertinentes pour la réaction du consommateur face au risque.
Le consommateur ne réagit, uniquement, qu' à la quantité
de risque qu'il reçoit réellement et à son
interprétation subjective de ce risque »5(*).
Cette incertitude peut se trouver soit devant
l'identification, la fixation et la validité de ses objectifs de
consommation, soit dans la comparaison évaluative entre les objectifs
considérés et les produits considérés. Pour le
consommateur, on parle d'incertitude interne et d'incertitude externe.
L'incertitude interne est liée aux connaissances dont dispose un
individu par rapport aux alternatives de choix et l'incertitude externe est
liée à l'information disponible sur les alternatives de choix.
Par la suite, d'autres auteurs présentent le risque
perçu comme d'avantage lié à l'importance de
la perte et à la probabilité de résultats
déplaisants (Roselius 1971, Bettman 1973, Lutz et Reilly 1973,
Taylor 1974, Peter et Tarpey 1975 et Peter et Ryan 1976). Ainsi, ces auteurs
s'attardent plus sur la gravité et l'étendue du résultat
négatif.
Le comportement du consommateur est donc basé sur
l'évaluation et l'anticipation des conséquences d'achat
déplaisantes. Ces facteurs seront fonctions de l'attachement
qu'éprouve le consommateur pour la réalisation de ses objectifs,
de l'investissement réalisé et de l'importance accordée
aux conséquences.
Cette notion de perte ou de conséquences
négatives est évoquée différemment selon les
chercheurs, 3 grandes représentations co-existent.
Pour Cox (1967) les pertes potentielles sont importantes par
leur diversité ; en effet, celles-ci comprennent les buts
visés mais non atteints, les pénalités infligées
par l'environnement (sentiment négatif), les pertes des moyens
engagés dans l'achat (argent, temps...) et tous les autres dangers
associés à l'achat.
Pour Peter et Tarpey (1975) et Humphreys et Kenderline (1984),
la perte est représentée par le résultat net attendu d'un
choix, c'est à dire le solde entre les conséquences positives et
les conséquences négatives d'un choix.
Pour Kahneman et Tversky (1979) et Yates et Stone (1992) la
perte est définie comme la situation où l'individu obtient un
résultat inférieur à un point de référence.
Cette perte est mesurable et variable en fonction de l'écart entre le
résultat obtenu et le point de
référence (expérience personnelle passée, un
contexte donné, une référence sociale, cible à
atteindre, résultat ou regret maximum possible). Ainsi, un gain pour un
individu, peut être considéré comme une perte par un autre
individu.
Volle (1995) regroupe dans sa définition du risque, ces
2 composantes principales d'incertitude et
de perte d'une manière
équivalente avec la notion de subjectivité,
il parle ainsi de risque global. « Le risque
[global] est l'incertitude subjectivement perçue par un individu quant
à l'ensemble des pertes potentielles relatives aux attributs
déterminants du choix d'un produit dans une situation d'achat ou de
consommation donnée ». Il définit également
ce terme comme « la perception d'une incertitude relative aux
conséquences négatives potentiellement associées à
une alternative de choix. Le risque est la possibilité de subir des
pertes à l'occasion de l'achat ou de la consommation d'un produit, bien
ou service »5(*).
Dans sa présentation du risque perçu et du
comportement du consommateur, Pierre Volle souligne l'ambiguïté des
situations d'achats entre une incertitude totale avec des pertes potentielles
inconnues et une incertitude objective avec une probabilité
attachée à chaque perte.
1.1.2 Le risque objectif
Le risque objectif (ou réel) est
différent du risque perçu. Dandouau (2001) le définit
comme : « Le nombre d'états qu'une
situation peut prendre, la probabilité objective
d'apparition de chacun et la perte ou le gain
qui y est associé ». Dans le comportement d'achat, le
consommateur traite les informations recueillies de son environnement de telle
façon qu'il perçoit un risque qui correspond au risque objectif
ou réel.
Dandouau fait clairement la distinction avec le risque
perçu en insistant sur la subjectivité du risque perçu,
qu'il définit comme : « Une construction mentale
liée aux anticipations de l'individu sur les trois aspects du risque
objectif [nombre d'états, probabilité objective, perte et gain]
par l'incertitude qui les entoure et l'importance qu'il leur
accorde », « le risque perçu est du
domaine de la représentation, c'est à dire le résultat
d'une construction combinée des indices de danger issus de la perception
et du réseau de connaissances activé au moment de la
perception »6(*).
1.1.3 Attitude envers le risque
Une troisième notion vient s'ajouter au risque
marketing, l'attitude envers le risque. Il s'agit de la
prédisposition générale du consommateur au risque avec son
interprétation et son degré d'appréciation.
Lopes (1987) s'est basé sur cette prédisposition
générale pour définir l'attitude d'un individu face au
risque. L'attitude est stable ou différente selon les facteurs
situationnels, définis par les réponses des individus à
des opportunités ou des besoins immédiats, et selon les facteurs
dispositionnels, avec les motivations et la personnalité de l'individu,
c'est à dire preneurs ou éviteurs de risque.
Pour Weber et Milliman (1997), il faut distinguer et
spécifier le type de risque pour lequel l'individu développe une
attitude. Ainsi, si par rapport à une situation donnée, le risque
perçu est différent du risque objectif, alors l'attitude envers
ce risque sera différente.
Il est important de diviser l'attitude envers le risque et la
perception du risque, toujours dans un souci de compréhension du
comportement d'achat. Ainsi, si l'attitude envers le risque est plus dominante,
il faut jouer sur le niveau affectif (ressenti du consommateur) ; si la
perception du risque (subjective ou objective) est plus importante, il faut
travailler sur l'aspect cognitif des individus (connaissances du produit).
1.2 Importance marketing du risque perçu
La définition de Bauer (1960) présente, pour la
première fois, la problématique du choix dans l'étude du
comportement du consommateur. Cunningham (1967) reprend cette
problématique en présentant le risque perçu comme
« le cadre conceptuel général de la prise de
décision, c'est à dire le processus par lequel l'individu choisit
quel produit ou quelle marque
acheter »7(*). En effet, l'individu ne peut
pas anticiper les conséquences de ses décisions, ainsi, il
cherche à limiter les risques de ses choix.
De façon générale, le niveau de risque
perçu et donc, de la difficulté du choix, variera selon les
étapes du processus décisionnel ; le niveau de risque
atteint son maximum après le déclenchement, puis il diminue plus
ou moins progressivement jusqu'au comportement post-achat (Mitchell et
Boustani, 1994).
Pour chaque individu, l'importance du niveau de risque
perçu est plus ou moins déterminé en fonction de facteurs
internes comme la personnalité de l'individu, et de facteurs
externes comme le produit ou la situation d'achat. Par exemple, selon
Murphy et Enis (1986), le niveau de risque perçu augmente
progressivement en passant des produits d'achats courants, aux produits
d'achats différenciés, aux produits d'achats
réfléchis et, enfin, aux produits d'achats
spécialisés. Si ces facteurs internes et externes, font que le
niveau de risque perçu est trop élevé, par rapport au
niveau d'acceptation du consommateur, celui ci cherchera à
réduire le risque.
Ingene et Hughes (1985) ont proposé une
modélisation du traitement du risque par le consommateur, dans la
décision d'achat :
1ère étape : Perception de
risque à l'égard de l'achat d'un produit
2ième étape : Réduction
du risque (gestion de l' information...)
3ième étape : Gestion du risque
menant à la prise de décision (Satisfaction, évaluation
des freins...)
Pour souligner son importance, Volle (1995) affecte un statut
théorique double au risque perçu, en le présentant
comme étape du processus d'achat et déterminant de la suite du
processus d'achat. Il souligne l'importance pour les entreprises de se
cristalliser sur la détermination et l'évaluation des risques par
l'individu en reprenant une citation de Halvena et DeSarbo (1991)
« la prise en compte du risque
perçu améliore la performance des entreprises par une
meilleure adaptation de leur mix, qu'il s'agisse par exemple du
conditionnement, de la communication, du canal de distribution, ou des
attributs du produits comme le prix ou la
sécurité »8(*).
1.3 Limites de la modélisation du risque
perçu-essai de définition
De nombreux scientifiques critiquent la théorie du
risque perçu en mettant en avant les nombreux problèmes qui
l'accompagne.
Yates et Stone (1992) soulignent l'absence d'un consensus
clair et net sur la définition du risque. Au cours des années,
un amalgame trop important a été fait entre risque et
incertitude, alors que ces 2 termes sont différents de part la mise en
place de probabilités pour le risque et non pour l'incertitude. De plus,
aucune définition claire n'a encore été trouvée
pour définir précisément ce terme marketing de risque
perçu, qui n'est en plus, pas clairement mesurable.
Gronhaug et Stone (1995) parlent même
« d'échec de la théorie »9(*) dû à
l'inconsistante opérationnelle et de définition du concept ;
en effet, les chercheurs n'utilisent pas les mêmes termes pour
désigner le risque (risque perçu, risque objectif et risque
global).
Mitchell (1999) critique, quand à lui, la confusion
commise par plusieurs auteurs entre le risque perçu et l'implication. Le
risque perçu a été considéré par certains
auteurs comme une composante de l'implication ; hors, selon la
définition de Strazzieri (1994) « l'implication
décrit un consommateur qui aime le produit, tandis que le risque
perçu décrit un consommateur qui a peur de faire un mauvais
achat »10(*).
Afin de continuer nos recherches, il est nécessaire de
se baser sur une définition
claire du risque perçu. Nous regrouperons donc toutes
ces théories pour en sortir la définition suivante :
En marketing, le risque perçu est une composante, non mesurable,
du comportement d'achat, dont l'amplitude est définie par l'individu, le
produit et la situation. Ce facteur subjectif est basé sur les
incertitudes de pertes, leur importance et leurs conséquences
multidimensionnelles.
Décomposition du risque
marketing
RISQUE Finance
Sociologie
Psychologie
MARKETING : comprendre le processus
décisionnel dans le comportement de choix du consommateur
Risque perçu Risque objectif Attitude/risque
Individu
Produit
Situation
Probabilité subjective
Probabilité objective Individu
PERTE
Situation où un individu obtient un résultat
inférieur à un point de référence
INCERTITUDE Difficulté ressentie par un individu
à estimer le degré de probabilité
Risque Global
2. Déterminants et dimensions du risque perçu
|
Après avoir mis en évidence les composantes du
risque perçu, pour mieux comprendre cette notion, il est
intéressant d'étudier ses déterminants avec les
différentes variables qui amènent le risque et les
conséquences du risque perçu avec les diverses dimensions sur
lequel il a un effet. Voyons également si le risque perçu par le
consommateur est cerné d'une manière globale, ou au contraire, si
il est décomposé au niveau de chaque perte potentielle
(diversité et importance des pertes), appelées également
« les dimensions du risque perçu ».
2.1 Déterminants du risque perçu
Les déterminants du risque perçu proviennent de
trois sources : du consommateur, du
produit et de la situation. Le
risque inhérent est associé à la catégorie du
produit, courant ou spécialisé, et représente le risque
d'acheter n'importe quel produit d'une catégorie de produits
donnée. Le risque assumé est associé à la situation
d'achat d'un produit, formé de la recherche d'information et du choix,
et est représenté par le risque relié à l'achat
d'un produit dans une situation donnée (Bettman 1973).
2.1.1 Risque perçu selon le
consommateur
Selon Filser (1994), trois catégories de
caractéristiques individuelles ont une influence sur le comportement du
consommateur, les caractéristiques socio-démographiques,
psychographiques et psychologiques.
Pour la première caractéristique, pour l'achat d'un
produit à risque social élevé, Prasad (1975), a
montré que les attitudes diffèrent. Cependant, ce facteur
socio-démographique a été faiblement étudié
par les chercheurs comme déterminant du risque perçu.
Le facteur psychographique regroupe la personnalité, le
style de vie et les valeurs de l'individu. Les chercheurs ont
décelé 5 traits de personnalité qui définissent le
risque : la confiance en soi dans la réalisation d'une tâche
ou d'un problème, la prise de risque, la rigidité, le style
cognitif avec un besoin d'information, ces 4 traits provoquent une faible
sensation de risque, et le cinquième facteur l'anxiété,
qui lui provoque une perception du risque importante.
Le facteur psychologique a été étudié
avec la notion d'implication durable ; il s'agit du plaisir ou
désir de connaissances, sur le long terme, que le consommateur
éprouve avec un produit. Cette notion précède le risque
est influence donc le risque à l'achat (Vennkatraman 1989).
2.1.2 Risque perçu selon le
produit
Les déterminants du risque liés au produit peuvent
être objectifs ou perçus.
Les facteurs objectifs sont la catégorie, la nature, la
marque et le prix.
Les risques sont différents selon que l'on achète
un bien durable (risque financier), non durable (lié à la
santé par le risque physique) et des vêtements (risque
psychologique) (Derbaix, 1983).
Selon Güseman (1981), les services, qui sont par nature
intangibles et à l `évaluation difficile, sont
perçus comme plus risqués que les biens.
Pour la marque, il existe une différence de perception de
risque entre les produits de marque et les produits génériques
(Toh et Heeren 1982).
Quant au facteur prix, il est déterminant dans la
perception du risque (Bauer 1960). Soit à un niveau de prix
élevé, gage de qualité, soit à un niveau de prix
faible, faible risque financier.
Les facteurs perçus reprennent la sensation de
nouveauté et l'expérience avec le produit.
Pour Popielarz (1967), les individus qui perçoivent un
produit ou une marque comme nouveau discernent un risque plus
élevé que les autres.
A l'inverse, les consommateurs qui ont une expérience avec
un produit, perçoivent un risque moins élevé que ceux qui
n'en avaient pas eu (Srinivasan et Rachford 1991).
2.1.3 Risque perçu selon la situation
Deux types de situations co-existent, la situation objective et
la situation subjective (Lutz et Kakkar, 1975).
La situation objective est composée du mode, du lieu
d'achat, et du temps dont dispose le consommateur. Ainsi, l'achat par
téléphone (Cox et Rich, 1964), par correspondance (Spence, Engel
et Blackwell, 1970), par Internet (Korgaonkar et Moschis, 1989) et chez un
discounter (Lumpkin et Dunn, 1990), représentent des modes et lieux
d'achats perçus comme plus risqués que les achats classiques.
La situation subjective (ou psychologique) reprend plusieurs
principes comme le fait qu'une situation est jugée moins risquée
lorsque son dénouement paraît lointain (phénomène de
cadrage) (Mowen, 1992). Chaudhuri (1998) a également repris plusieurs
études pour montrer que les émotions positives permettaient de
diminuer le risque perçu et inversement. Enfin, McCorkle (1990) affirme
que la perception de la crédibilité de la source joue
également un rôle.
Les déterminants du risque perçu11(*) (Stéphane Mallet,
2002)
CONSOMMATEUR
|
PRODUIT
|
SITUATION
|
Ø Socio-démographiques
|
Ø Objectifs
· la catégorie
· la nature
· la marque
· le prix
· (pays d'origine)*
|
Ø Objective
· mode d'achat
· du lieu d'achat
· du temps disponible
|
Ø Psychographiques
· la personnalité :
- confiance en soi
- prise de risque
- rigidité
- style cognitif
- l'anxiété
· le style de vie
· les valeurs de l'individu
|
Ø Perçus
· Démontrés :
- la sensation de nouveauté
- expérience avec le produit
· Suggérés :
(importance durable et expertise)*
|
Ø Subjective
· Démontrés :
- cadrage
- réactions affectives
· Suggérés :
- crédibilité de la source
- (orientations d'achat)*
- (efforts à fournir dans l' achat)*
|
Ø Psychologiques
· implication durable
|
|
|
RISQUE PERCU
* non développés
précédemment 2.2 Les dimensions dans la littérature
2.2.1 Approche dimensionnelle
Le risque perçu est un concept multidimensionnel
complexe. Il est défini par le risque global qui regroupe l'ensemble des
risques perçus par l'individu.
Comme présenté dans la première partie du
premier paragraphe, Cox (1967) a été le premier à
déceler différents aspects du risque : « Le
risque n'est pas perçu uniquement par rapport aux aspects purement
économiques ou fonctionnels de
l'achat, mais également par rapport aux satisfactions
psychosociales qui en
découlent »12(*).
A ces premiers risques, des auteurs vont en ajouter comme
Roselius (1971) avec la perte de temps ou comme Jacoby et
Kaplan (1972) qui définissent 5 dimensions du risque perçu :
économique ou financier, fonctionnel ou
performance (dimension principale pour ces auteurs),
physique, puis dissocient psychologique et
social. Enfin, Zikmund et Scott (1973) ajoutent le risque
d'opportunité.
Ainsi, le risque de perte de temps reprend le temps
passé pour l'achat et pour la réparation en cas de
problèmes. Le risque économique ou financier représente le
risque que l'argent dépensé, pour le produit, est excessif par
rapport aux attentes du consommateur, que le même produit peut-être
moins cher ailleurs ou que, lorsque le produit ne répond pas à
nos attentes, l'entreprise le change ou le rembourse. Le risque de performance
ou fonctionnel évoque la qualité du produit : est-elle
mauvaise ? Répond t'elle aux attentes ? Quelles seront les
pertes en cas de réparation ? Le risque physique symbolise les
dangers du produit pour la santé, l'environnement... Le risque
psychologique reprend la déception de la personne par rapport au
produit et la modification de son image dans son environnement. Le risque
social représente l'impact de la décision d'achat d'un
produit sur l'opinion et le jugement que les autres ont de nous et de notre
achat. Quelle sera l'image projetée ? Le risque
d'opportunité est le risque de perte associée à un achat
dont le rapport qualité/prix évolue rapidement.
Stone et Grönhaug (1993) ont mesuré l'importance
des différents risques financiers, sociaux, de perte de temps, de
performance, physiques et psychologiques. Malgré leur variation selon
les situations d'achats, les dimensions financières et psychologiques
dominent ces 6 risques. Ces mêmes 6 risques, expliquent 88% du risque
perçu (tests pour l'intention d'achat de micro ordinateurs).
2.2.2 Approche multi-attributs
L'approche des dimensions du risque perçu repose sur
l'idée que le risque perçu par le consommateur peut être
expliqué par un nombre limité et
prédéterminé de pertes ; cependant, des auteurs
comme Cases (2001) suggèrent que le nombre et le type
de dimensions du risque peuvent être associés au contexte d'achat,
soulignant la possibilité de dimensions du risque qui n'avaient pas
encore été identifiées par la littérature. Mais
surtout, les 6 pertes présentaient par Stone et Grönhaug (1993) ne
capturent pas toute la variance du risque perçu global.
Dans la recherche des dimensions du risque perçu,
l'approche multi-attributs est donc venue s'interférer en proposant le
postulat qu'il existe autant de dimensions que d'attributs déterminants
pour un produit donné, dans une situation d'achat donnée, pour un
segment d'individus donné. Ainsi, le consommateur perçoit le
risque au niveau de chaque attribut déterminant du produit et à
ses caractéristiques associées.
Pour Volle (1995), l'approche multi-attributs est
« certainement plus pertinente que l'approche à partir des
grandes dimensions ... aucune décomposition du risque global ne
s'impose arbitrairement »13(*). De plus, selon Halvena et De Sarbo (1991), il est
toujours possible de réduire le nombre élevé d'attributs
à quelques axes pertinents.
Cependant cette approche est difficile à mettre en
oeuvre. En effet, il s'agit, pour le consommateur, d'associer le nombre
d'attributs à un nombre de facteurs et de percevoir le risque au niveau
de chaque attribut déterminant. Cela est irréaliste dans
certaines situations comme celle du choix en temps limité (Yates et
Stone 1992). La représentation du risque est donc plus simple
lorsqu'elle est rattachée à chaque alternative d'une façon
globale.
3. Attitudes envers le risque perçu
|
Les comportements des individus sont différents face
au risque. Afin d'observer plus en profondeur le comportement du consommateur
face à ces dangers, nous allons vous proposer des outils de mesure du
risque chez l'individu et les outils qu'il utilise afin de réduire ces
menaces.
3.1 Mesures du risque selon les individus
Face au risque, différents traits de
personnalité co-existent. Nous avons les preneurs de risque (risk
seeker) ou éviteurs de risque (risk avoider). L'échelle de mesure
la plus connue est l'échelle de « tolérance
psychologique au risque » (Kogan et Wallaach 1964). Chaque
individu évalue le niveau de risque d'un ensemble de situations. Les
individus qui ont évalué une situation risquée comme pas
très risquée sont jugés preneurs de risque et inversement
pour les individus ayant évalué comme très risquée
une situation pas très risquée.
Woodside (1972) a proposé une échelle
« prise de risque ». Chaque individu doit choisir
entre 2 scénarios différents, dont l'un est plus risqué
que l'autre, mais procure d'avantage de satisfaction en fonction de son niveau
de risque.
3.2 Réducteurs de risque
Le réducteur de risque est associé au risque sur
lequel il agit. Il est défini comme
« toute action, à l'initiative de
l'acheteur ou du vendeur, utilisée en tant que stratégie de
résolution de risque »14(*) (Roselius 1971). Le réducteur de risque est
une conséquence de l'existence du risque (Stem, Lamb, Mc Crokle
1990).
La réduction du risque par le consommateur s'explique
par le principe d'Homéostasie. Il existe un niveau optimal de risque que
les individus sont prêts à tolérer pour poursuivre ou non
l'achat (Shanteau 1992), au delà de ce niveau de risque acceptable
(Dowling et Staelin 1994), propre à chaque individu, l'équilibre
homéostasique est rompu, un déséquilibre cognitif se
crée, ce déséquilibre doit être restreint par la
réduction du risque.
Des méthodes existent pour réduire ce
risque ; elles sont justifiées par Cases (2003)
« parce qu'un risque est perçu dans la plus part des
décisions d'achat, les consommateurs doivent alors le gérer et
disposer de méthodes pour prendre leurs décisions en toute
confiance »15(*). Ces méthodes, Olshavsky (1985) les a
divisées en 3 catégories : le processus cognitif interne
avec la recherche d'informations et comparaisons, le processus basé sur
autrui avec les conseils, et enfin le processus affectif avec
l'expérience positive qui lie le consommateur à la marque. Ces 3
processus seront alors, plus ou moins étudiés selon leur
disponibilité (qualité, quantité), le risque encouru et
l'incertitude.
3.3 Stratégies de réduction du risque
Selon Roselius (1971), le consommateur peut réduire le
risque pré-décisionnel selon 4 stratégies : diminuer
la probabilité d'échec de l'achat, réduire la
sévérité de la perte en cas d'échec, modifier le
type de perte par un autre pour lequel il a une tolérance plus
élevée et renoncer à l'achat ou choisir d'acheter et ainsi
absorber le risque non résolu.
Ces stratégies se traduisent par différentes
techniques, pour le consommateur et le vendeur, afin de rendre acceptable le
risque perçu et simplifier la prise de décision.
Bauer a été le premier à identifier le
couple qualité/prix (produits à prix élevé ou bon
marché), l'influence du groupe et la fidélité à la
marque comme méthodes réductrices du risque. Puis de nombreuses
méthodes sont apparues :
- La recherche d'information (Cox, 1967b)
Une perception du risque plus élevée engendre
une recherche d'information plus importante (Sheth et Venkatesan, 1968)
et plus active (Urbany, Dickinson et Wilkie, 1989). Cependant, des
auteurs comme Gemunden (1985) remettent en cause la relation risque
perçu élevé et recherche d'information plus importante, en
estimant que la recherche d'information dépend plutôt de la
complexité de la décision d'achat. Simon (2000) réfute
également cette relation en affirmant que celle-ci est inexistante dans
plusieurs cas, lorsque le degré de perception du risque est
inférieur à un seuil minimal, le coût de l'information est
trop important, il existe un risque de dissonance engendré par
l'information supplémentaire et enfin, lorsqu'un manque de confiance
dans les sources d'informations est réel.
Ces 2 auteurs Bauer et Cox caractérisent les
informations commerciales (publicité) comme moyennement performantes
pour réduire le risque.
- L'achat de marque et les communications interpersonnelles
(marketing viral) (Cunningham 1967).
- La garantie de remboursement en cas d'insatisfaction
(Derbaix, 1983).
- La garantie après-vente (Van, 1987).
- Proposer des essais ou échantillons afin de
développer l'expérience du consommateur avec le produit (Akaah et
Korgaonkar, 1988).
- Le choix des points de vente ou modes d'achat (Prasad,
1975 ; Dash, Schiffman et Bergenson, 1976 ;
Korgaonkar et Moschis, 1989). En effet, certains sont
considérés comme plus risqués que d'autres.
Une limite est à apporter aux demandes de
réductions de risques des individus. Plusieurs études (Placer et
Delquie, 1997), ont prouvé que la relation entre perception de risque et
demande de réduction de risque n'est pas toujours liée. Les
consommateurs peuvent prendre en compte lors de leur décision d'autres
facteurs que l'existence de risque, pour exprimer leur demande de
réduction de risque. Ainsi, ils peuvent par exemple, être
intéressés par le succès potentiel du programme de
réduction de risque sans accorder une importance au risque
lui-même, ou inversement, déceler un risque fort dans quelques
chose, mais ne pas croire à la réduction possible de ce
risque.
PROCESSUS DE TRAITEMENT DU RISQUE PERCU AVANT
ACHAT
(Inspiré de Cases, 2003)
Déterminants du risque perçu
Caractéristiques : Individuelles
Situationnelles Produit
Niveau de risque perçu
global
Mesure du Risque perçu
Dimensions du risque perçu
gestion du risque perçu
Stratégies de réduction du risque
perçu
Niveau de risque perçu global
Décision achat
Dans ce premier chapitre, nous aurons donc insisté sur
la difficulté de clarifier la notion de risque et plus
précisément de risque perçu.
Nous avons analysé le risque perçu dans un
environnement traditionnel d'achat. Rapprochons nous de notre
problématique en étudiant ce risque perçu dans un contexte
d'achat sur Internet, avec une présentation de son évolution et
de ses risques.
Chap.2
|
Les déterminants du risque perçu dans le cadre du
commerce électronique
|
La confiance dans le commerce électronique continue de
progresser, passant de 23% en 2001 à 41% en 2003, cependant plus de la
moitié des internautes n'ont donc toujours pas confiance dans l'achat en
ligne (Médiamétrie, 2003). Afin de comprendre et de se rendre
mieux compte des problèmes du commerce électronique, il est
important de présenter son état des lieux en 1998-99 et en
2003-2004, pour ainsi estimer l'évolution. Cette étude du
commerce électronique nous permettra d' étudier plus en avant,
les types de risque perçus et les moyens de les réduire.
1. Evolution de la demande
de commerce électronique en France
|
Dans les années 1998, le potentiel de
développement de l'e-commerce semble très important, puisque les
experts s'accordent à penser qu'il devrait représenter entre 5 et
10% du chiffre d'affaires des ventes de détail dans les années
à venir... Finalement, début 1999, il apparaît
évident qu'une pleine exploitation de ce secteur ne sera possible que si
les sites réussissent à rassurer les consommateurs potentiels et
à améliorer les contacts avec eux (ergonomie, rapidité,
personnalisation, interactivité...).
Qu'en est-il aujourd'hui, les sites ont-ils su se
développer et répondre aux attentes du grand public ?...
1.1 Etat des lieux en France en 1998-1999
1.1.1 Marché Internet
En ces années de prémices de l'Internet, Nous
comptons, mi-1998 plus de 3 millions d'internautes*, 6% de la
population, avec, fin 1998, 24% des foyers possédant un micro-ordinateur
(Ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie
1999).
Cependant, au niveau mondial, nous observons un sérieux
retard sur tous ces points.
Tableau comparatif : La place de la France dans le
cyberespace
Pays
|
Date de l'enquête
|
Nombre
|
% population
|
Source
|
Canada
|
Novembre 1998
|
6,3 millions
|
26
|
Canada
|
États-Unis
|
Octobre 1998
|
73 millions
|
27,8
|
Intelliquest
|
Allemagne
|
Octobre 1998
|
7,3 millions
|
8,7
|
GFK
|
Royaume Uni
|
oct-98
|
7,5 millions
|
16
|
BMRB
|
France
|
Mars-mai 1998
|
2,9 millions
|
6
|
NOP, Médiangles
|
(estimations NUA, 1999)
1.1.2 Marché du commerce
électronique
* utilisateurs à titre privé et/ou
professionnel s'étant connectés dans une période
récente : 1 à 6 mois selon les études.
Au niveau de la demande, selon une étude d'IDC (1998),
400 millions de francs (61.5 millions d'euros) ont été
dépensés en ligne pour le B to C. Le e-commerce ne
représente alors que 0,05% du chiffre d'affaires des ventes de
détail.
Estimation des revenus du commerce résidentiel sur
l'Internet en 1997 - 1998
|
Achats réalisés en ligne
|
Canada
|
1997 : 1,8 Milliards F (Forrester) soit 277 millions €
|
États-Unis
|
1998 : 30-40 Milliards F (Forrester) soit 5,4 milliards
€
|
Allemagne
|
1998 : 825 millions de F (eco-Verbandes) soit 130 millions
€
|
Royaume-Uni
|
1998 : 3,7 Milliards F (Verdict Research) soit 550 millions
€
|
France
|
1998 : 400 millions (Benchmark
Group) soit 61 millions €
|
(finances.gouv.fr, 1998)
Au niveau de l'offre, on dénombre 54 801
sites français en juillet 1998, avec 34 000 sites
« .com ». (source AFTEL). Néanmoins, à peine
1000 de ces sites sont des sites de ventes en ligne.
En dehors de secteurs bien connus comme les produits
culturels, informatique et électronique, services financiers, voyages...
certains produits nouveaux comme les jouets, fleurs, cartes de voeux...
trouvent leur marché. De nouvelles formes d'échange, telles que
les ventes aux enchères, émergent de manière très
importante.
Suite à l'évolution des secteurs classiques et
des nouveaux marchés, un an plus tard, le marché B to C du
commerce électronique a plus que triplé pour arriver à 1.3
milliards de francs (200 millions d'€uros), soit un accroissement de 227%
par rapport à mi-1998 (Benchmark Group, mars 2003 ; Fevad,
2003).
Les 10 plus importants marchands français*(*) réalisent plus de 1
million de francs de vente par mois (155 000€).
L'audience moyenne de ces sites est de 6 000 visiteurs/mois, avec
un chiffre d 'affaires mensuel moyen de 500 000 francs (75 000€) soit 400
francs (62€) par panier moyen.
Les moyens de paiement sont de 51% par carte et 49% autre
(declic.net).
Les ventes en ligne B to C en France par secteur
d'activité (en francs et pour l'année 99)
Voyages
|
620 millions (95 millions €)
|
47.18 %
|
Informatique
|
312 millions (48 millions €)
|
23.74 %
|
Produits culturels
|
137 millions (21 millions €)
|
10.43 %
|
Généralistes
|
92 millions (14 millions €)
|
7.00 %
|
Alimentaire, boissons
|
33 millions (5 millions €)
|
2.51 %
|
Mobilier, Electro-ménager
|
25 millions (4 millions €)
|
1.90 %
|
Fleurs, cadeaux
|
15 millions (2 millions €)
|
1.14 %
|
Billeterie
|
7 millions (1 million €)
|
0.53 %
|
Habillement
|
5 millions (0.8 million €)
|
0.38 %
|
Jeux
|
2 millions (0.3 millions €)
|
0.15 %
|
Divers
|
66 millions (10 millions €)
|
5.02 %
|
Total
|
1 314 millions (202 millions €)
|
100 %
|
Benchmark Group (1999)
Les acheteurs en ligne, tout comme le chiffre d'affaires du
commerce électronique, ont également connu une croissance
importante. Selon une enquête menée par TMO (1998 et
1999), 210000 français avaient achetés en ligne en 1998, 800 000
fin 1999 et 2 millions en septembre 2000.
En 1999, 73% des internautes qui achètent en ligne sont
des hommes, alors que les femmes représentent 27% des cyberconsommateurs
(benchmark group, 1999).
1.2 Etat des lieux en France en 2003-2004
1.2.1 Marché Internet
Selon l'organisme français, Médiamétrie,
la barre des 23 millions d'internautes a été franchie en mars
2004. Ce seuil aurait été atteint grâce aux offres hauts
débits de plus en plus intéressantes et aux plus grands nombre de
foyers équipés. En 2003, 10.5 millions, soit plus de 50% des
foyers possèdent un ordinateur (Nielsen/NetRatings), ce qui correspond
à 33.7% des français (ITU, 2003).
Sur ces 10.5 millions de foyers, 6.8 millions ont un
accès Internet dont 50% en haut débit, soit un accroissement de
50% en 1 an (ministère des finances, 2004).
Estimation de la population d'internautes par pays
Pays
|
Nombre en 1998
|
% population
|
Nombre en 2004
|
% population
|
% Evolution
|
Canada
|
6,3 millions
|
26
|
17 millions
|
60
|
170
|
États-Unis
|
73 millions
|
27,8
|
176 millions
|
63
|
140
|
Allemagne
|
7,3 millions
|
8,7
|
33 millions
|
46
|
352
|
Royaume Uni
|
7,5 millions
|
16
|
40 millions
|
67
|
433
|
France
|
2,9 millions
|
6
|
23 millions
|
40
|
693
|
(sources : Ipsos Insight - Nielsen//NetRatings -
eMarketer)
Depuis 1998, la France a fortement accru son nombre d'internautes
puisque elle l'a accru de presque 700% en 6 ans. Néanmoins, en
proportion de la population, elle n'a pas rattrapé son retard.
Au niveau de l'évolution, l'accroissement annuel du nombre
d'internautes diminue ; celui-ci était de 25% en 2001, 16% en 2002
et n'était que de 10% pour l'année 2003.
1.2.2 Marché du commerce
électronique
Au niveau de la demande, en 2003, 36% des internautes se
déclarent acheteurs en ligne contre 29% un an auparavant
(médiamétrie, 2003).
Le baromètre de la FEVAD, représenté par
46 sociétés en ligne, montre que ces sociétés ont
augmenté en moyenne de 55,2 % leur chiffre d'affaires par rapport
à 2002 (540,66 millions d'euros).
A titre de comparaison, l'ACSEL (Association pour le commerce
et les services en ligne) annonçait au deuxième trimestre 2003,
une croissance sur un an de 90 % du chiffre d'affaires de quatorze gros sites
marchands*(*) (253,7
millions d'euros) et de 91 % du nombre des transactions (calcul effectué
sur dix-sept sites marchands membres du panel*(*)*) par rapport à 2002.
En comparaison à 1999 et aux 202 millions d'euros de
Chiffre d'affaires, en 2003, la France réalise 2390 millions d'euros,
soit un accroissement de plus de 1000%.
Estimation du nombre de cyberconsommateurs par
pays
Pays
|
2001
|
2003
|
% Evolution
|
Allemagne
|
9.8%
|
18%
|
84%
|
Royaume Uni
|
13.1%
|
25%
|
91%
|
France
|
3.7%
|
12%
|
224%
|
Europe
|
NC
|
16%
|
NC
|
(Sources : Eurobarometer, 2003 et Proactive International,
2001)
En comparaison avec des pays
identiques, la France connaît le plus grand taux d'accroissement du
nombre d'acheteurs en ligne, malgré un retard toujours certain.
La principale observation à souligner est le
retard de la France en 2003-2004 dans chacun des domaines (Internautes,
cyberconsommateurs, haut débit...), par rapport à d'autres pays
dits « similaires » (Allemagne, Royaune-Uni) cela,
malgré une évolution importante, ces dernières
années, par rapport aux autre pays.
1.3 Bilan et origine du retard de la France
Au niveau de l'équipement et du nombre
d'internautes, la France a dès le début de cette
révolution technologique, pris du retard par rapport aux autres pays. Au
cours des années, certes le nombre d'ordinateurs et d'internautes a
fortement augmenté, mais l'augmentation n'a pas été assez
forte pour rattraper le retard.
Aujourd'hui, les taux d'accroissement de la France sont
supérieurs aux autres pays, mais ces taux ne sont plus
« spectaculaires » ; la France ne rattrapera donc pas
son retard immédiatement, mais dans plusieurs années.
Il en est de même au niveau du commerce
électronique.
Selon
Claude
Binette (1999), le retard de la France dans cette nouvelle technologie de
l'Internet est due au Minitel.
En effet, la version française du commerce
électronique s'est longtemps nommé le Minitel. Le chiffre
d'affaires généré se comptait en milliards de dollars,
tandis que le chiffre d'affaire de l'Internet se limitait à tout juste
un milliard. A titre de comparaison, le commerce électronique sur le
Minitel représentait en 1998, 6 milliards de francs contre 1.6 pour
l'e-commerce (BtoB et BtoC).
Sur le plan technique, l'Internet est plus performant que le
Minitel, car celui-ci propose beaucoup plus de possibilités. Cependant,
le Minitel contient peut-être les clés de la réussite du
commerce sur Internet. En effet, le matériel (investissements) et les
connaissances informatiques requis pour utiliser le Minitel sont nuls ; au
niveau des systèmes de paiement, le Minitel a su également,
rassurer les consommateurs.
B to C : évolution du marché
français -Comparatif Internet / Minitel (en milliards de
francs)
|
Source
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
CA commerce sur Internet
|
4,7
|
10,4
|
17,0
|
24,9
|
34,7
|
45,2
|
58,3
|
CA commerce sur Minitel
|
5,4
|
4,6
|
3,9
|
3,3
|
2,9
|
2,5
|
2,2
|
(Benchmark, 2001)
2. Les facettes du risque dans le commerce
électronique
|
Si le minitel est l'une des explications du retard que
connaît la France en matière de commerce électronique,
l'importance des risques perçus, sur Internet, est également un
facteur négatif. Etudions quels sont ces risques...
2.1 Expérience avec Internet
Dans le domaine du comportement du consommateur,
l'innovativité est la tendance d'un individu à l'innovation
(Filser, 1994) ou la prédisposition à s'informer sur les nouveaux
produits et à les adopter (Goldsmith et Hofacker, 1991).
L'adoption d'une innovation par un individu dépend,
entre autres, de son degré d'aversion à l'égard du risque.
Les individus averses aux risques doivent multiplier les
répétitions d'expérience afin de diminuer les
émotions négatives. Ces expériences demandent parfois des
connaissances qui peuvent être difficiles à transférer
selon les secteurs ; le secteur du commerce électronique fait
partie de ces domaines qui nécessitent un savoir. Ainsi, la
capacité du consommateur à maîtriser la nouvelle
technologie est un élément fondamental qui influence l'adoption
d'Internet comme mode de commerce (Le Leyzour, 1996).
Les freins perçus, par l'individu, à
l'utilisation d'Internet sont de 2 types : psychocognitifs et
comportementaux.
Les aspects psychocognitifs sont l' innovativité dans
le shopping, la confiance en soi dans l'acte d'achat, l'implication
vis-à-vis de l'informatique et de l'Internet, le niveau de connaissance
estimé et le niveau de familiarité ressenti.
Les aspects comportementaux sont l'utilisation de
l'ordinateur et d'Internet, et l'expérience d'achat sur Internet.
Certaines études ont apporté des
typologies d'internautes en fonction de leur comportement ou de leur attitude
vis-à-vis du médium Internet et de ses applications commerciales.
Ainsi, la SOFRES classe les internautes en trois groupes différents.
Parmi ces groupes, le groupe des
« méfiants ». Ce sont des individus qui
n'ont pas encore acheté sur Internet et qui n'auraient pas l'intention
de le faire dans le futur. Leur comportement s'expliquerait par le fait qu'ils
considèrent Internet comme « un espace
éloigné d'eux et peu sûr » et aussi parce
qu'ils éprouveraient « plus de difficulté à
utiliser l'ordinateur et Internet que la moyenne ».
Cette étude peut-être complétée par
Médiamétrie, novembre 2003, qui a mesuré, auprès de
9 000 foyers français, les raisons des non internautes de ne pas
s'intéresser à l'Internet. 1/3 de ces non-internautes
évoquent le prix du matériel et des conditions d'accès
trop élevé et ¼ évoquent le manque de
compétences techniques.
Cette innovativité et manque de connaissances est
cependant en baisse, puisque 1/3 des réticents déclarent avoir
l'intention d'utiliser Internet prochainement. De plus, le noyau de
réfractaires qui ne voient aucune utilité à utiliser le
média en ligne s'amoindrit au fil du temps puisqu'ils étaient 24
% à le penser il y six mois et sont 18 % aujourd'hui. Ces 18% justifient
leur position par le fait qu'ils ne pensent pas trouver d'informations
intéressantes sur Internet.
Nous retiendrons qu'il existe donc bien une différence
de risque perçu entre les niveaux d'implication durable des individus
vis-à-vis de l'informatique et d'Internet : les individus non
familiarisés avec ces outils éprouvent un risque perçu
plus important. Les individus ayant de l'expérience dans l'achat sur
Internet ont une sensibilité de risque perçu moindre. Ainsi, il
est courant de lire, dans les études publiées sur le sujet, que
l'expérience avec le médium « joue un rôle
déterminant dans le passage à l'acte d'achat »,
l'expérience avec l'informatique et Internet empêcherait certains
freins.
2.2 Les différents risques
Ernest et Young (1999) ont défini 13 facteurs qui
influencent l'achat sur Internet : le vol des informations
rapportées à la CB, la vente d'informations concernant l'acheteur
par le vendeur, la difficulté de trouver le produit recherché,
les difficultés de chercher sur le site du vendeur, la confiance dans la
marque du site, le manque de tangibilité des produits, la nature du
produit, le prix du produit, les frais de ports, la possibilité de
visualiser le produit sur le site, la présence de l'information
relevante pour l'achat sur le site du vendeur, le nombre et la
variété des produits sur le site, la mauvaise description des
produits et de leur utilisation sur le site.
Se basant sur ces treize facteurs, Paraschiv et Zaharia (2000)
ont classé les risques qui influencent le comportement du consommateur
sur Internet en sept classes : risque de sécurité, risque
intimité, risque de perte de temps, risque de marque du site, risque
lié au produit, risque de prix et risque lié au contenu du
site.
Facteurs qui influencent le comportement d'achat
sur Internet
Security risk perception : risque de
sécurité
- le vol des informations rapportées à la CB
Privacy risk perception : risque
d'intimité
- la vente d'informations concernant l'acheteur par le
vendeur
Time risk perception : risque de perte de
temps
- la difficulté de trouver le produit
recherché
- les difficultés de chercher sur le site du vendeur
Brand risk perception : risque de marque du
site
- la confiance dans la marque du site
Product risk perception : risque lié au
produit
- le manque de tangibilité des produits
- la nature du produit
Price risk perception : risque de
prix
- le prix du produit
- les frais de ports
Site risk perception : risque lié au
contenu du site
- la possibilité de visualiser le produit sur le
site
- la présence de l'information relevante pour l'achat
sur le site du vendeur
- le nombre et variété des produits sur le
site
- la mauvaise description des produits et de leur utilisation
sur le site
2.3 Risque principal : risque de
sécurité
L'étude de Paraschiv et Zaharia (2000) montre que le
premier risque perçu par les consommateurs est le risque financier. Il
s'agit d'une des principales dimensions du risque sur Internet, avec un effet
fortement négatif sur la décision d'achat. Elle représente
la principale crainte des internautes, mais aussi des commerçants :
interception des données, transmission de faux numéros de Cartes
bleues...
Malgré la crainte que certains internautes nourrissent
toujours à l'égard du paiement électronique par carte
bancaire, celui-ci représente aujourd'hui la majorité des
transactions en ligne avec 65 à 85 % des volumes.
Cependant, le paiement par chèque persiste, deux tiers
des vingt-huit principaux marchands du Web français proposent ce type de
paiement afin de rassurer les internautes. Malgré la familiarité
croissante des français avec Internet ou les efforts fournis par les
marchands pour sécuriser le paiement par carte bancaire, le paiement par
chèque reste relativement stable avec environ 15% des flux.
Cette relative stabilité varie selon le type de sites
et s'explique donc par différents facteurs.
Pour Télémarket, supermarché sur
Internet, il s'agit essentiellement d'une question d'habitude,
« les clients payant par chèque restent fidèles
à ce mode de paiement malgré un site
sécurisé » (Olivier Le Gargean, D.G.).
Pour des sites de bonnes affaires, ce mode de paiement est
directement lié à la crainte de payer en ligne par carte bancaire
et est le fait de personnes, en général peu
expérimentées. Une fois familiarisés avec Internet, les
internautes délaissent le chèque, pour la carte bancaire plus
souple et moins contraignante.
Pour les marchands de produits high-tech lorsqu'il s'agit de
montant élevé, l'utilisation du chéquier est une question
de sécurité ou de limite de dépenses hebdomadaires
fixés par les banques sur les cartes bancaires (Journaldunet, 2003).
3. Les réducteurs de risque dans le commerce
électronique
|
Aujourd'hui, 39,5% des internautes se déclarent
confiant dans l'achat en ligne (Juin 2003) ; à cela, s'ajoute les
perspectives encourageantes, puisque 1,2 millions d'internautes n'ayant jamais
effectué d'achats en ligne déclarent avoir l'intention de
franchir le pas dans les six prochains mois (vnunnet.fr). Etudions donc les
actions qui ont permis ou permettront, plus encore, la réduction de ces
risques perçus.
Facteurs influençant l'achat sur Internet (Frini et
Limayem, 2000)
Situation sociale
Conditions facilitatrices (disponibilité de
l'équipement informatique)
Facteurs sociaux
Innovativité
Conséquences perçues
Attitudes
INTENTION D'ACHAT SUR INTERNET
3.1 Promotion d' Internet
Afin de réduire « la fracture
numérique » et séduire les derniers
réticents, le gouvernement a décidé de mettre en place une
campagne visant à promouvoir Internet (12/03). Cette campagne
intitulée « Internet déclaré
d'utilité tout public » a pour objet de
« promouvoir l'intérêt et les usages de la
micro-informatique et de l'Internet, auprès des Français peu ou
pas équipés, principalement, les seniors, les femmes, les
ménages à revenus modestes et les moins
diplômés ».
Cette campagne aura sûrement pour conséquence une
plus grande utilisation d'Internet dans la navigation, mais pas dans l'achat.
En effet, contrairement aux propos de Nantel et Tellier (1992), qui affirmait
que l'expérience informatique diminuait le niveau de risque envers
l'achat électronique que perçoit l'individu, Salkin
(1999) indique que la familiarité avec Internet ne diminue pas
la peur du consommateur, car les expérimentés sont plus
conscients, que les novices, des risques et des limites de ce type de
commerce.
3.2 Les investissements réalisés
Plusieurs recherches (Placer et Delquie, 1997) ont
prouvé que la relation entre perception de risque et demande de
réduction de risque n'est pas toujours conforme. Paraschiv-Zaharia
(2000) ont démontré que ce postulat ne s'applique pas pour
Internet. Pour ce médium, il existe bien une relation entre la demande
de réduction de risque et la perception de risque ; plus le risque
perçu est grand, plus la demande de réduction du risque est
élevée. Une forte corrélation existe entre la perception
de risque sur Internet et la demande de réduction de ce risque.
L'étude de Jacques Nantel (2001) présente des
méthodes de réduction de risque sur Internet (Seybold et Marshak
1998, Forrester Research 1998).
Tout d'abord, afin de diminuer le risque de perte de temps et
psychologique, le site doit développer 3 caractéristiques :
identification du site (raison sociale, adresse...), identification de la
clientèle visée (consommateurs, entreprises,...) et la
distinction entre les usagers (clients, employés, actionnaires...). Il
s'agit donc de faciliter la recherche d'information caractérisant le
site et le vendeur.
Par la suite, la recherche d'information et
l'évaluation des différents choix (moteurs de recherches,
catalogue électronique, interactions entre clients...) permet de
réduire le risque de perte de temps et de performance.
Au moment de la transaction, le risque de
sécurité peut être réduit grâce à une
procédure de guichet unique (regroupement des achats sur une
transaction), simple et complète, offrant au client toute la
confidentialité nécessaire.
Enfin, le site doit proposer un service client adéquat
(foire aux questions, répertoire d'aide...) pour aider le client et
répondre au comportement post-achat.
Des services annexes doivent être proposés aux
clients, comme la possibilité de configurer certains aspects du site,
afin de faciliter leur processus décisionnel, de modifier leurs
informations personnelles pour des achats ultérieures, et enfin, de
proposer le concept de communauté permettant aux clients
d `échanger sur les produits ou services. Ces atouts peuvent
augmenter l'implication du consommateur et donc sa fidélité.
Van der Poel et Leunis (1999) ont également
démontré que les stratégies de réduction de risque
de type satisfait ou remboursé et la réputation de la marque ont
plus d'impact sur les intentions d'achat des consommateurs que la
stratégie de prix réduit.
Enfin, l'e-customization permet de « cibler la
communication pour aider le consommateur dans ses décisions d'achat en
réduisant la surcharge d'information et rendant l'information hautement
appropriée pour le client » (Ansari et Mela, 2003).
Depuis quelques mois, la diffusion du haut débit (ADSL,
câble...) a permis la diminution du risque de perte de temps et
l'augmentation du confort d'utilisation. Selon Point-Topic, le nombre
d'abonnés haut débit en France a connu une croissance de 50% en
2003.
Enfin, la labellisation des sites permet de renforcer l'aspect
sécuritaire d'Internet, tout en offrant la garantie d'une certaine
qualité. Le label atteste de la conformité d'un site, des
services ou produits qu'il propose à des exigences
prédéfinies correspondant aux attentes des internautes.
L'objectif poursuivi est de donner une meilleure visibilité à un
site et aux pratiques que ce dernier applique dans ses relations avec ses
clients. De ce fait, la labellisation représente un argument commercial
(Bernat, 2001). Depuis quelques mois, on observe une multitude de sceaux,
logos, signes distinctifs et autres codes de bonne conduite.
La labellisation peut se faire par une réglementation
française ou par un tiers indépendant, mettant en place des
moyens relativement pertinents pour s'assurer de la fiabilité des sites
labellisés. La commission européenne réfléchit
actuellement à un label européen.
Caractéristiques des 5 principales « marques
de qualité » sur Internet :
|
|
|
|
Label Initiateur
|
Coût
|
Sites labellisés en 2002
|
Conditions d'attribution
|
Webcert Afaq
|
4.600 à 7.600 € par an
|
2
|
Déclaratif, audit en ligne et dans l'entreprise, sur la
sécurité des achats et les transactions commerciales,
contrôle annuel, attribué pour 3 ans.
|
Webvalue Bureau Véritas
|
15.000 à 20.000 €
|
1
|
2 audits en entreprise, sur la transparence de l'offre, la
logistique, la qualité de la relation client, la confidentialité
des données, la sécurité des paiements, contrôle
annuel, attribué pour 3 ans.
|
L@belsite Fevad et FCD
|
1.000 € la 1ère année et
375€/an
|
21
|
Déclaratif, audit en ligne, 2 audits jusqu'à
conformité aux 29 règles, sur l'identité du marchand,
respect des règles de vente à distance et la protection des
données personnelles, contrôle annuel, attribué pour 1
an.
|
Webtrust Association Webtrust France
|
7.600 €
|
nc
|
2 audits en entreprise sur 7 points que l'audité peut
choisir en fonction de ses objectifs (pratiques commerciales, protection des
données personnelles, disponibilité du service...),
contrôle trimestriel.
|
Fia-Net Fia et Axa
|
de 01 à 08% du CA
|
1 200
|
Déclaratif, contrôle en cas de plainte, sur la
sécurité des paiements, les pratiques commerciales et
l'identité du marchand
|
(Source JournalDuNet, 2002)
3.3 Les investissements relatifs au risque principal
Afin de limiter le principal risque perçu, le
risque financier, les entreprises ont travaillé sur la garantie de la
transaction, la garantie de sécurité vis à vis de la carte
de crédit (applications contre la fraude) et l'option de paiement
alternative.
Les outils de sécurité sont principalement
« le cadenas » dans la barre d'état du navigateur et
l'adresse de la page avec https:// au lieu de http://. Ces indicateurs sont
fiables, puisque affichés par le navigateur, à la
différence des affirmations sur les pages du site web.
D'autres sites, toujours dans un souci de solutionner ces
risques, proposent huit types de paiement différents : carte
bancaire, chèque, prélèvement et des outils plus
sophistiqués (compte achat, crédit virtuel, ...).
L'Etat, quant à lui, a récemment ouvert le premier
« Centre de surveillance du commerce électronique »,
unité décentralisée de la Direction Générale
de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes
(DGCCRF). Cette unité est chargée de surveiller la
légalité des transactions marchandes par Internet, de
gérer le courrier envoyé par les consommateurs et les entreprises
et de recevoir les plaintes.
Avec l'utilisation de ces différents outils et
pratiques, le rapport de la
Commission Nationale Informatique et
Libertés (07/03) félicite les sites de commerce
électronique pour la sécurité des transactions et la
protection des données personnelles. Les entreprises et l'Etat ont donc
bien pris conscience de la nécessité d'investir dans des
solutions sécuritaires afin d'accroître le domaine de l'achat en
ligne. Cependant, contrairement à des pays où le débat
public a fait rage, en France, ces outils de sécurité mis en
place, existent, mais passent relativement inaperçus dans les esprits ou
sur le site lui-même... (Bernat, 2001).
Cette 1ère partie nous a permis d'éclaircir
l'aspect théorique concernant le risque
perçu et de le comparer au commerce
électronique.
Ainsi, nous aurons souligner la complexité du risque
avec le risque perçu, le risque objectif et l'attitude envers le risque,
son importance dans le comportement d'achat. ; ses différents
déterminants selon le consommateur, le produit et la situation ;
les conséquences au niveau de ses principales dimensions :
temporelle, financière, performance, physique, psychologique et
sociale ; et les attitudes envers le risque selon les individus, avec les
mesures et les outils de réduction.
Au niveau du commerce électronique,
malgré un taux d'accroissement important et le développement des
sites, du haut débit..., la France marque un retard, en proportion de la
population, par rapport à des pays identiques depuis 1998. Le minitel
joue un rôle important dans ce retard. Les risques perçus, avec
principalement le risque financier, et la persistance des non-internautes sont
également des freins auxquels les sites web doivent faire face et
proposer des solutions afin de développer l'expérience de
l'internaute.
Dans le but d'analyser la pertinence des
différents risques perçus en 2004, nous allons nous attarder,
dans cette 2ième partie, à la présentation de
l'étude empirique.
2ième partie :
|
Description de l'étude empirique
|
Dans cette deuxième partie,
nous allons présenter la recherche terrain menée autour de notre
problématique de l'évolution du comportement d'achat sur
Internet. Nous allons tout d'abord abordé l'aspect méthodologique
avec le choix de la mise en place d'un questionnaire, puis nous exposerons
l'objet de ces recherches, avec la présentation des
hypothèses.
Une deuxième phase, à cette première
partie, traitera du questionnaire avec l'aspect distribution, son contenu et
les outils de mesure utilisés afin de vérifier les
hypothèses.
Chap.1
|
Exposer la démarche méthodologique
adoptée
|
Quels sont les grands axes de notre
étude ? Que cherche t'on à vérifier ? Tels sont
quelques questions basiques mais nécessaire afin de clarifier nos
recherches et de concevoir un outil d'étude pertinent. Ainsi, nous
expliquerons notre choix portant pour une étude quantitative, puis nous
détaillerons nos volontés de recherche en présentant nos
hypothèses.
1. Pourquoi une étude empirique et sous quelle
forme ?
|
1.1 Objet de l'étude
L'objet de cette étude est de constituer un
état des lieux du commerce électronique vis à vis du
comportement de l'internaute, en 2004, avec leur comportement et
ressenti ; cela en mesurant l'importance des risques perçus que
nous comparerons à 1999.
Des théories existent pour parler de la théorie
du risque perçu, mais aucune théorie ne reprend une
évolution du risque perçu dans l'Internet. En effet, vu la
nouveauté du domaine abordé, le recul est nécessaire sur
plusieurs années et n'apparaît que maintenant.
Pour mener à bien ces recherches et regrouper de
nombreuses informations, une étude terrain, de grande envergure est
nécessaire.
Mon étude sera donc inductive et quantitative avec une
détermination du modèle à partir de nombreuses
observations. Mon objectif est de déceler les propriétés
essentielles d'un terrain d'étude, qui est le risque perçu sur
Internet, et d'observer l'évolution de ce ressenti. Ces observations
terrains me permettront d'établir une théorie sur les risques
perçus et leurs évolutions.
Pour observer ces évolutions, je me baserai donc sur
une étude archivée (questionnaire et analyse 1999) et un
questionnaire sur le terrain (2004).
1.2 Présentation de l'étude archivée
(1999)
Cette étude de 1999 a été
réalisée sur 120 étudiants, utilisateurs d'Internet. A 38%
quotidiennement, 52% régulièrement et 10% rarement. Sur ces
interrogés, 9% ont déjà achetés en ligne.
La perception des risques se classe en quatre classes, selon
leur taux d'importance. La première classe est constituée du
risque de sécurité, la seconde classe du risque de prix, la
troisième classe du risque de marque du site et du risque produit puis
la quatrième classe regroupe le risque de contenu du site,
d'intimité et de perte de temps.
La demande de réduction de ces risques reprend les
mêmes priorités : au plus le risque perçu est fort, au
plus la demande de réduction de ce risque sera forte.
Au niveau des cas réels d'achats, nous observons
différentes caractéristiques. Le prix a une grande influence vis
à vis de la sécurité. En effet, le bas prix est plus
important que le risque de sécurité. Les questionnés
préfèrent acheter en magasin que de payer moins cher mais en
passant un temps de recherche important sur Internet. Les personnes qui
préfèrent acheter sur Internet perçoivent un risque de
perte de temps moins important que les autres. Les interrogés
préfèrent acheter dans le magasin physique d'un « click
and mortar » plutôt que d'acheter chez ce « click and
mortar » sur Internet et devoir payer des frais
d'expédition.
Au niveau de l'attitude envers le risque, au plus la personne
se dit averse au risque, au plus elle percevra de risques dans l'achat en
ligne.
Pour les sexes, les femmes éprouvent une perception de
risque beaucoup plus importante que les hommes pour tous les risques, sauf le
risque de sécurité où il n'y a pas de différence
entre les sexes et pour le risque de marque du site où les hommes
éprouvent un plus grand risque.
Les femmes sont également plus sensibles aux variations
de prix entre commerce classique et commerce en ligne pour fournir leur
numéro de CB et pour acheter sur un site inconnu.
2. Détailler l'étude empirique menée
|
2.1 Etapes de l'étude
Cette étude empirique se divise en 2 étapes,
selon la population étudiée.
La première étape de l'étude est
d'observer le comportement d'une population internaute vis à vis du
commerce électronique en 2004.
La deuxième étape est de comparer
l'évolution des comportements des internautes par rapport à
1999.
2.2 Expliquer les conclusions recherchées : les
hypothèses
HYP.1 (PART C-F)
Quels sont les risques perçus les plus importants,
qui font que l'internaute est réfractaire au e-commerce ?
1.1 - La répartition des risques est identique
à 1999, avec une distribution en 4 classes :
le risque de sécurité, le risque de prix, le
risque de marque du site et du risque produit et enfin le risque de contenu du
site, d'intimité et de perte de temps. Le risque de service
ajouté dans cette étude doit se situer dans la troisième
classe. (PART C)
Il me semble intéressant d'attirer l'attention sur un
8ième risque perçu. En effet, lors de l'achat d'un
produit, des individus vont se concentrer sur les risques qui touchent l'achat
en lui même (informations, comparaisons, confiance, marque, choix...),
puis la transaction et enfin les coûts annexes (connexion,
ordinateur...). A ces risques perçus, le risque post-achat me semble
également très présent et oublié dans les analyses
précédentes. Celui-ci reprend tous les risques possibles
après la transaction : livraison (erreurs, délai...) et
services clients (aide, conseils, garanties, remboursement...). Il est
différent du risque du site, de marque ou de produit, car il s'agit d'un
risque que l'on ne vérifie pas directement lors de la décision
d'achat à l'instant t mais à l'instant t+1 (expérience
avec le site ou le produit). (PART F)
1.2 - Chaque risque est représenté par
plusieurs critères. Pour chacun de ces risques, le critère le
plus important, dans l'importance du risque, est celui qui compare le plus
commerce électronique et commerce physique.
HYP.2 (PART C-G)
Cette série d'hypothèses se base sur les
caractéristiques physiques des internautes. En effet, il est
intéressant pour les entreprises du net de s'intéresser à
se qui caractérise leurs réfractaires au niveau du sexe,
âge et activité.
Les différences hommes-femmes sont tout d'abord
à observer :
2.1 - Pour chaque critère de risque, comme 1999,
les femmes éprouvent une perception de
risque beaucoup plus importante que les hommes pour tous
les risques, sauf le risque de sécurité où il n'y a pas de
différence entre les sexes et pour le risque de marque du site où
les hommes éprouvent un plus grand risque.
2.2 - Pour chaque critère de risque, au plus
l'âge est important, au plus le niveau de risque
est élevé.
2.3 - Il en est de même pour l'activité,
l'individu qui n'exécute aucune activité salariale
percevra moins de risque que les salariés,
peut-être à l'exception du risque de prix
HYP.3 (PART A-B-C-D)
Après avoir étudié la perception du
risque sur Internet selon les caractéristiques physiques de l'individu,
il est pertinent de corréler chaque facteur avec les
caractéristiques mentales de l'internaute : réaction face au
risque, expérimentation et demande d'investissements.
3.1 - Une forte relation existe entre l'attitude face au
risque (averses ou chercheurs) et la
perception du risque sur Internet (somme des facteurs).
Les individus qui se disent averses aux risques ont des facteurs de mesure du
risque sur Internet moins importants que les individus preneurs de risques.
(PART B-C)
3.2 - Une forte relation existe entre la perception des
risques sur Internet et l'expérience d'utilisation et d'achat sur
Internet (catégorie d'individu).(PART A-C)
En regroupant les facteurs qui mesurent l'expérience de
l'individu avec Internet et en les comparant avec l'expérience d'achat
en ligne, nous obtenons plusieurs catégories d'individus. Ces
catégories sont comparées à chaque risque afin de
déterminer l'influence de l'expérience d'Internet ou de l'achat
dans la détermination de l'importance des risques.
3.3 - La relation entre le risque perçu par un
individu et la demande pour réduire ce risque perçu n'est
pas logique. (PART C-D)
Avant 2000, lorsque le commerce électronique
n'était pas encore très développé, le coefficient
de corrélation entre le risque perçu par un individu et la
demande pour réduire ce risque perçu était fort
(Zaharia et Paraschiv, 2000). Ce coefficient de corrélation
démontre que plus le risque perçu est grand plus la demande de
réduction de risque est élevée. Cela n'est pas toujours
conforme, en effet, ils peuvent croire à l'impossibilité de
réduction du risque et préfère donc voir investir les
entreprises dans un risque plus faible mais dont le résultat sera
probant ou exprimer leurs propres risques et prendre en compte les risques
généraux pour définir les investissements
nécessaires.
Cette relation risque perçu-demande de réduction
est différente en 2004. En effet, les entreprises ont beaucoup investi
et la vision de l'e-commerce, par les individus, a changé.
HYP.4 (PART E)
Après avoir étudié les types de risques
ressentis par l'internaute, il est pertinent de voir si ces risques
perçus sont inhérents au produit ou non, acheté sur
Internet.
4.1- Le ressentiment de risque perçu est fortement
différent selon le type de produit acheté sur Internet.
Le questionnaire permet de mesurer de façon
simple et efficace les préférences des individus.
Nous allons donc présenter la méthode de
distribution et le contenu du questionnaire. Ensuite, nous présenterons
les outils statistiques nécessaires à l'analyse et la somme des
résultats tels qu'obtenus grâce à un traitement sur le
logiciel statistique SPSS.
Dans une première phase, le questionnaire a
été testé auprès d'une dizaine de personnes. Ce
pré-test nous a permis de modifier la formulation de quelques questions
ou affirmations. Par la suite, 2 modes de distributions ont été
réalisés.
Ce questionnaire a tout d'abord été
distribué à 100 étudiants, puis distribué à
100 clients d'un cinéma, avec une préférence pour les
utilisateurs d'Internet et pour une clientèle adulte. Ce deuxième
mode de distribution nous a permis de récolter des données avec
un échantillon très large (niveau d'éducation, âge,
activité professionnelle...).
Ce choix de 2 groupes bien distincts se justifie par le fait
que ces 2 groupes bénéficient d'une expérience
différente avec Internet. Les premiers ont été, tout au
long de leurs études, formés à Internet qui pour eux n'est
pas une nouvelle chose. La seconde population a dû se former à
l'informatique et à Internet en dehors du système
éducatif, il s'agit bien de quelque chose de nouveau pour eux.
Notre échantillon sondé se compose donc
de :
Sexe :
Age :
Catégories socioprofessionnelles:
Expérience d'achats sur
Internet :
Expérience de
navigation :
La conception du questionnaire est basée sur
le questionnaire réalisé par Paraschiv et Zaharia en 1999. La
même structure a été mise en place afin de faciliter les
comparaisons d'évolutions. Des questions/affirmations ont
été ajoutées ou supprimées, afin de correspondre
avec l'Internet de 2004.
Le questionnaire est organisé en sept parties
de A à G.
Les parties A-B-G sont des parties à choix multiples
regroupant des informations sur l'interrogé. La partie A identifie son
expérience avec Internet : premiers contacts,
fréquence et achats ou non sur le web. La partie B permet de
connaître son niveau de risque; est-il averse au risque
(gagner 50€) ou preneur de risque (gagner 0 ou 100€). La partie G
comprend des informations générales sur l'individu: sexe,
âge, habitation, activité et revenu.
PARTIE A. Expérience avec l'Internet
1. À quand remonte votre premier contact avec
Internet?
Entre 0 et un an
Entre un an et deux ans
Entre deux ans et trois ans
Trois ans ou plus
2. À quelle fréquence utilisez-vous Internet?
Rarement ou occasionnellement [moins d'une fois par semaine]
Régulièrement [au moins une fois par
semaine]
Tous les jours ou presque
3. Avez-vous déjà acheté quelque chose sur
Internet?
Non, jamais
Oui
En regroupant les facteurs qui mesurent l'expérience de
l'individu avec Internet (questions 1 et 2), nous obtenons 2 catégories
d'individus :
- Les inexpérimentés avec le médium Internet
2 à 4
- Les expérimentés avec le médium Internet 5
à 7
PARTIE B. Loteries
Vous avez le choix entre les deux situations suivantes, laquelle
préférez-vous ?
(Nous vous rappelons qu'il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises
réponses)
Situation A. On vous offre un billet de loterie
où vous avez 50% de chance de gagner
100€ et 50% de chance de ne rien gagner.
50% 100 €
50% 0 €
Situation B. On vous offre 50€.
Je suis indifférent entre les deux situations
PARTIE G. Informations générales
1. Êtes-vous :
une femme un homme
2. Quel est votre âge ? ______
3. Dans quel environnement vivez-vous ?
Ville ou banlieue
Village ou milieu rural
4. Quelle est votre activité principale ?
Salarié Profession libérale
Demandeur d'emploi
Etudiant Inactif
Autre ____________________
5. Quel est votre revenu net mensuel ?
500€ 500<X1000€
1000<X1500€
1500<X2000€
2000<X2500€ >2500€
Pour le traitement, l'activité sera regroupée en
2 classes : les travailleurs (salarié, profession libérale
et autre) et les non travailleurs (étudiant, demandeur d'emploi et
inactif).
Les parties C-D-E-F sont des parties à choix
multiples sur une échelle sémantique de 1 à 7 : de
« insignifiant » à
« déterminant ».
La partie C interroge sur les facteurs qui influencent le plus
la décision d'achat sur Internet. Les facteurs présentés
sont basés sur la littérature existante présentée
en partie théorique, excepté pour les facteurs 14 et 15. En
effet, 2 facteurs ont été rajoutés aux 13 existants, il
s'agit de facteurs post-achats qui mesurent le risque du client par rapport
à des événements post-paiement, comme le délai, le
service client, garanties...
PARTIE C. Facteurs d'influence de l'achat sur Internet
|
Facteur d'influence d'achat produit-site
quelconque
|
Concernant mes décisions d'achat sur
Internet
|
1
|
Le risque d'utilisation ultérieure par autrui de votre
numéro de carte bancaire
|
Insignifiant Déterminant
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
2
|
La confiance dans le site Web du vendeur
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
3
|
Le risque que, dans l'avenir, le vendeur pourrait vendre
les informations vous concernant à d'autres sites
vendeurs
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
4
|
La nature du produit
(le produit est périssable, fragile et/ou
nécessite un transport périlleux)
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
5
|
La perte de temps avant de trouver le produit recherché
sur Internet
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
6
|
L'absence de tangibilité avec les produits avant de
prendre la décision d'achat (possibilité de toucher...)
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
7
|
La bonne description des produits et de leur utilisation sur le
site vendeur
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
8
|
La possibilité de visualiser le produit sur le site
(photo, animation)
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
9
|
La facilité de trouver de l'information
recherchée sur le site
(bonne organisation du site)
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
10
|
La présence d'informations pertinentes pour l'achat
(en termes de prix comparatifs) sur le site vendeur
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
11
|
Le nombre et la variété des produits disponibles
sur le site vendeur
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
12
|
Le prix du produit
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
13
|
Le montant des frais de livraison
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
14
|
Proposer un service de livraison rapide
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
15
|
Proposer un service client
(conseils, garantie, remboursement...)
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
Le traitement de cette partie est réalisé en
associant, selon le classement de Paraschiv-Zaharia (2000) les affirmations
avec le risque auquel elles se rapportent.
Nr.
|
Risques
|
Taux du risque
|
1
|
Risque de sécurité
|
= Affirmation 1
|
2
|
Risque d'intimité
|
= Affirmation 3
|
3
|
Risque de perte de temps
|
= Affirmations (5+9)/2
|
4
|
Risque de marque du site
|
= Affirmation 2
|
5
|
Risque lié au produit
|
= Affirmations (4+6)/2
|
6
|
Risque lié au contenu du site
|
= Affirmations (7+8+10+11)/2
|
7
|
Risque de prix
|
= Affirmations (12+13)/2
|
8
|
Risque post-achat
|
= Affirmations (14+15)/2
|
La partie D reprend une liste de stratégies
d'entreprise qui reprend les 8 risques perçus. Il s'agit pour le
questionné de noter le taux d'efforts que les entreprises devraient
mettre en place pour favoriser les ventes sur Internet.
PARTIE D. Stratégies
Stratégies d'entreprise
|
Degrés de priorité des entreprises
Insignifiant Déterminant
|
Améliorer la facilité d'accès aux
informations recherchées sur Internet (pertinences des recherches,
comparateurs...)
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
Prendre des mesures pour augmenter la confiance des
consommateurs dans la marque du site marchand
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
Améliorer la sécurité de paiement sur
Internet
(cryptage, diversité de paiement...)
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
S'engager à ne pas utiliser, par la suite, les
informations concernant les préférences d'achat
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
Améliorer la présentation du produit
(description, images... )
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
Proposer des prix Internet plus compétitifs que ceux
pratiqués
sur le marché traditionnel
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
Améliorer le service par rapport au produit
commandé
(fragile, périssable, tangibilité...)
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
Améliorer le service après-vente
(livraison, garantie, conseils...)
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
La partie E compare la réaction des questionnés
face aux risques perçus entre l'achat d'un livre et d'un ordinateur
portable.
PARTIE E. Situations
Voici 2 produits :
Un livre acheté sur
www.amazon.com
Un ordinateur portable acheté sur www.marcopoly.com
Veuillez préciser, pour chaque facteur, le
degré de risque que vous ressentez, lors de
l'achat de chacun de ces 2 produits.
Interception de votre numéro de carte bancaire
par un tiers :
Livre Ordinateur
portable
Faible Fort Faible Fort
+-+-+-+-+-+- +-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7 1 2 3 4
5 6 7
Utilisation de vos données personnelles par
rapport à vos préférences d'achat :
Livre Ordinateur
portable
Faible Fort Faible Fort
+-+-+-+-+-+- +-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7 1 2 3 4
5 6 7
Longue recherche du produit désiré
:
Livre Ordinateur
portable
Faible Fort Faible Fort
+-+-+-+-+-+- +-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7 1 2 3 4
5 6 7
Incertitudes par rapport au
site :
Livre Ordinateur
portable
Faible Fort Faible Fort
+-+-+-+-+-+- +-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7 1 2 3 4
5 6 7
Incertitudes dans le choix du produit que vous
achetez :
Livre Ordinateur
portable
Faible Fort Faible Fort
+-+-+-+-+-+- +-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7 1 2 3 4
5 6 7
Réflexion sur le prix du
produit :
Livre Ordinateur
portable
Faible Fort Faible Fort
+-+-+-+-+-+- +-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7 1 2 3 4
5 6 7
Incertitudes dans la description du produit
proposé par le site :
Livre
Ordinateur portable
Faible Fort Faible Fort
+-+-+-+-+-+- +-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7 1 2 3 4
5 6 7
Incertitudes concernant les étapes après
la vente (livraisons, contacts, aide, ...) :
Livre Ordinateur
portable
Faible Fort Faible Fort
+-+-+-+-+-+- +-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7 1 2 3 4
5 6 7
La partie F regroupe 35 affirmations concernant l'achat sur
Internet. Tout comme la partie C, ces affirmations sont regroupés en 8
risques perçus.
PARTIE F. Affirmations
|
L'ACHAT SUR INTERNET...
QUAND J'ACHETE SUR INTERNET...
|
1 = Tout à fait en désaccord
7 = Tout à fait d'accord
|
1
|
Quand on achète sur Internet, on s'expose
à plus de mauvaises surprises que de bonnes surprises.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
2
|
Quand on achète sur Internet, il y a le
risque de se faire voler et détourner son numéro de carte
bancaire.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
3
|
Quand on achète sur Internet, on prend
plus de risques qu'en magasin.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
4
|
Je crois qu'il est encore plus sûr de donner son
numéro de carte bancaire par téléphone ou fax que sur
Internet.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
5
|
Avec tout ce qu'on entend autour du commerce électronique,
j'ai confiance en ce secteur.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
6
|
La fragilité de certains produits rend leur livraison
difficile et par conséquent leur achat très risqué sur
Internet.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
7
|
Le caractère périssable des produits est un frein
majeur à leur achat sur Internet.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
L'impossibilité de toucher, de palper, est un frein majeur
à l'achat de certains produits sur Internet.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
9
|
Quand on achète sur Internet, il faut
acheter des marques connues sinon on s'expose à de mauvaises
surprises.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
10
|
Quand on achète sur Internet, il est
important d'avoir déjà une bonne expérience d'achat du
produit qui nous intéresse.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
11
|
Sur Internet, il y a beaucoup de sites
frauduleux (encaissements sans livraison, aucune adresse postale, ...)
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
12
|
Les sites Internet "sécurisés" ne m'inspirent pas
vraiment confiance.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
13
|
Sur Internet, il est préférable d'acheter sur un
site connu à un prix plus élevé que d'acheter sur un site
inconnu à un prix plus faible.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
14
|
Quand on achète sur Internet, on s'expose
à ce que le produit qu'on va recevoir ne corresponde pas à nos
attentes.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
15
|
Quand on achète sur Internet, les
problèmes de livraison sont importants (délais, coûts,
erreurs, ...)
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
16
|
Il est préférable d'acheter sur un site Internet
proposant un service après-vente, à un prix plus
élevé, que d'acheter sur un site Internet sans service client,
à un prix plus faible.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
17
|
Quand on achète sur Internet, les garanties offertes pour
les produits achetés sont comparables aux garanties des mêmes
produits achetés en magasin.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
18
|
Quand on achète sur Internet, on ne
bénéficie d'aucun service client après son achat.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
19
|
Quand j'achète sur Internet, j'ai la
crainte de ne pas savoir à qui me renseigner en cas de
problème.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
20
|
Les transactions réalisées sur Internet peuvent
facilement être observées par un tiers.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
21
|
Il est très agréable de faire ses achats sur un
site Internet personnalisé qui tient compte de ses
préférences.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
22
|
Je n'aime pas l'idée que quelqu'un puisse peut-être
enregistrer tous les achats que je fais via Internet et ainsi apprenne à
me connaître sans que je le connaisse.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
23
|
Après un achat sur Internet, on s'expose à recevoir
beaucoup d'annonces publicitaires non désirées.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
24
|
On gagne du temps en faisant ses achats sur Internet.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
25
|
Pour la recherche d'informations, le contact avec un vendeur est
plus efficace que de regarder sur Internet.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
26
|
Sur Internet, on perd souvent beaucoup de temps avant de trouver
le produit recherché.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
27
|
Je perds beaucoup de temps à naviguer sur les sites de
vente.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
28
|
Je trouve souvent de l'information pertinente (en terme de prix
comparatifs) sur le site Internet du vendeur.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
29
|
En général, sur Internet, les descriptions de
produits à vendre laissent à désirer.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
30
|
En général, sur Internet, les produits sont
clairement visibles par des images et/ou vidéos.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
31
|
On a davantage de choix de produits sur Internet que dans les
magasins.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
32
|
Le prix des produits sur Internet (hors coûts
annexes : livraison...), sont plus bas que dans le commerce
traditionnel.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
33
|
Les écarts de prix entre les sites Internet sont plus
grands que pour le commerce traditionnel.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
34
|
Tout compris, quand j'achète sur Internet, les prix sont,
en général, plus élevés que dans le commerce
traditionnel.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
35
|
Avant d'acheter sur Internet, je comparerais beaucoup les prix
avec le commerce traditionnel.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
La mesure de cette partie F s'effectue ainsi :
Nr.
|
Risques
|
Taux du risque
|
1
|
Risque de sécurité
|
= Affirmations (1+2+3+4+5)/5
|
2
|
Risque d'intimité
|
= Affirmations (20+21+22+23)/4
|
3
|
Risque de perte de temps
|
= Affirmations (24+25+26+27)/4
|
4
|
Risque de marque du site
|
= Affirmations (11+12+13)/3
|
5
|
Risque lié au produit
|
= Affirmations (6+7+8+9+10+14)/6
|
6
|
Risque lié au contenu du site
|
= Affirmations (28+29+30+31)/4
|
7
|
Risque de prix
|
= Affirmations (32+33+34+35)/4
|
8
|
Risque post-achat
|
= Affirmations (15+16+17+18+19)/5
|
Somme du risque sur Internet = Somme des
affirmations/35
Les questions 5, 7, 21, 24, 28, 30, 31, 32 ont
été recodées afin d'obtenir toujours les critères
7= craintif d'Internet, 1= confiant en Internet.
3. Mesures : Utilisation des outils statistiques
|
Selon les hypothèses testées, les outils
statistiques sont différents.
HYP.1 (PART C+F)
1.1 - La répartition des risques est identique
à 1999, avec une distribution en 4 classes :
le risque de sécurité, le risque de prix, le
risque de marque du site et du risque produit et enfin le risque de contenu du
site, d'intimité et de perte de temps. Le risque de service
ajouté dans cette étude doit se situer dans la troisième
classe. (PART C)
Pour vérifier cela, après avoir classé
les risques par ordre de moyenne, il s'agit d'une analyse bivariée,
puisque une relation est mesurée entre 2 variables quantitatives. Le
test de Wilcoxon est réalisé pour ces échantillons
appariés. Une comparaison avec les résultats de l'étude de
1999 sera réalisée.
1.2 - Chaque risque est représenté par
plusieurs critères. Pour chacun de ces risques, le critère qui
compare le plus commerce électronique et commerce physique
prédomine. (PART F)
Suite au regroupement des facteurs par risque de la partie F
du questionnaire, l'outil de régression nous permet d'obtenir un
classement des affirmations qui déterminent le plus le risque
déterminé.
HYP.2 (PART C-G)
2.1 - Pour chaque critère de risque, comme 1999,
les femmes éprouvent une perception de
risque beaucoup plus importante que les hommes pour tous
les risques, sauf le risque de sécurité où il n'y a pas de
différence entre les sexes et pour le risque de marque du site où
les hommes éprouvent un plus grand risque.
Pour vérifier cela, il s'agit d'une analyse
bi-variée entre une variable qualitative avec à chaque fois une
moyenne de variables quantitatives. Les échantillons étant
indépendants, les tests de Wilcoxon et de Mann-Whitney sont
réalisés. Une comparaison avec les résultats de
l'étude de 1999 sera réalisée.
2.2 - Pour chaque critère de risque, au plus
l'âge est important, au plus le niveau de risque
est élevé.
Pour l'âge, il s'agit d'analyser une variable
quantitative avec à chaque fois une moyenne de variables quantitatives.
Il s'agit donc d'une analyse de Corrélation linéaire de
Pearson.
2.3 Pour l'activité, l'individu qui
n'exécute aucune activité salariale percevra moins de
risque que les salariés peut-être à
l'exception du risque de prix.
Il s'agit de regrouper les activités en 2 classes
(activité et non-activité), puis d'une analyse bi-variée
entre une variable qualitative avec à chaque fois une moyenne de
variables quantitatives. Les échantillons étant
indépendants, les tests de Wilcoxon et de Mann-Whitney sont
réalisés.
HYP.3 (PART A-B-C-D)
3.1 - Une forte relation existe entre l'attitude face au
risque (averses ou chercheurs) et la
perception du risque sur Internet (somme des facteurs).
Les individus qui se disent averse aux risques ont des facteurs de mesure du
risque sur Internet moins important que les individus preneurs de risques.
(PART B-C)
Il s'agit d'une analyse bi-variée entre une variable
qualitative avec à chaque fois une moyenne de variables quantitatives.
Les échantillons étant indépendants, les tests de Wilcoxon
et de Mann-Whitney sont réalisés.
3.2 - Une forte relation existe entre la perception des
risques sur Internet et l'expérience d'utilisation et d'achat sur
Internet (catégorie d'individu). (PART A-C)
Après avoir regroupé les individus en 2 groupes
selon leur expérimentation du médium, il s'agit d'une analyse
bi-variée entre une moyenne de variables quantitatives et une moyenne de
variables qualitatives Les échantillons étant
indépendants, les tests de Wilcoxon et de Mann-Whitney sont
réalisés.
3.3 - La relation entre le risque perçu par un
individu et la demande pour réduire ce risque perçu n'est
pas logique. (PART C-D)
Nous avons ici à faire à 2 moyennes de variables
quantitatives. Cette hypothèse sera donc vérifiée avec une
Corrélation linéaire de Pearson.
HYP.4 (PART E)
4.1- Le ressentiment de risque perçu est fortement
différent selon le type de produit acheté sur Internet.
Il s'agit d'une analyse bi-variée de 2 variables
quantitatives, à analyser avec le test de Wilcoxon pour ces
échantillons appariés.
En comparaison des moyennes, pour répondre à
l'hypothèse 1.1,
le classement des risques perçus est le suivant :
En comparant les risques un à un, nous obtenons une
perception des risques qui se groupe en six classes.
La première classe est constituée du risque de
prix et du risque de sécurité. En effet, il n'y a pas de
différence significative entre ces 2 risques (Test de Wilcoxon ; Z=
-0.9 ; P=0.928).
La deuxième classe est constituée du risque de
marque du site. En effet, il y a une différence significative entre le
risque de sécurité et le risque de marque du site (Test de
Wilcoxon ; Z= -4.285; P=0).
La troisième classe est constituée du risque
après achat. En effet, il y a une différence significative entre
le risque de marque du site et le risque après achat (Test de
Wilcoxon ; Z= -1.704; P=0,088).
La quatrième classe est constituée du risque de
contenu du site. En effet, il y a une différence significative entre le
risque après achat et le risque de contenu du site (Test de
Wilcoxon ; Z= -1.892; P=0,058).
La cinquième classe est constituée des risques
de produits et d'intimité. En effet, il y a une différence
significative entre le risque de contenu du site et le risque de produit (Test
de Wilcoxon ; Z= -2.733 ; P=0.006) ; mais il n'y a pas de
différence significative entre les risques de produit et
d'intimité (Test de Wilcoxon ; Z= -0.362 ; P=0.717).
La sixième classe est constituée du risque de
perte de temps. En effet, il y a une différence significative entre le
risque d'intimité et le risque de perte de temps (Test de
Wilcoxon ; Z= -2.733; P=0.006).
L'hypothèse 1.2 a été testée
grâce à un regroupement des facteurs, par risque, de la partie F
du questionnaire et à l'outil de régression. Nous avons donc pu
voir, par risque, quelles affirmations caractérisées le plus, le
risque déterminé.
Risque de sécurité
Risque produit
Risque prix
Risque de marque
Risque après l'achat
Risque de contenu du site
Risque de perte de temps
Risque d'intimité
La solution à l'hypothèse 2.1 est
apportée en observant que les femmes perçoivent uniquement le
risque de sécurité à un niveau significativement
supérieur aux hommes (échantillons indépendants et
appariés).
(Test de Mann-Whitney et Wilcoxon ; Z= -3.331 ;
P=0.001).
L'hypothèse 2.2 est testée en observant la
corrélation bi-variée qui est significativement pertinente avec
le fait que plus l'âge augmente, plus l'individu perçoit le risque
de :
- Intimité (Corrélation de
Pearson =0.148 ; P=0.035)
- Perte de temps (Corrélation de Pearson =0.167 ;
P=0.018)
- Produit (Corrélation de Pearson =0.152 ;
P=0.031)
Cette corrélation est également testée pour
l'hypothèse 3.2 en observant que l'expérience avec
Internet ne semble pas avoir d'influence sur la perception des risques.
Cependant, l'expérience d'achat sur Internet a une
influence significativement inférieure pour les risques de
sécurité (Test de Mann-Whitney et Wilcoxon ; Z=
-2.994 ; P=0.003), de marque du site (Test de Mann-Whitney et
Wilcoxon ; Z= -3.751 ; P=0.000) et de contenu du site (Test de
Mann-Whitney et Wilcoxon ; Z= -1.672 ; P=0.095).
L'hypothèse 2.3 est solutionnée en
s'apercevant que les travailleurs perçoivent ces risques de
manière significativement supérieur aux non
travailleurs (échantillon indépendant et apparié)
:
- Intimité (Test de Mann-Whitney et Wilcoxon ; Z=
-2.524 ; P=0.012).
- Perte de temps (Test de Mann-Whitney et Wilcoxon ; Z=
-2.339 ; P=0.019).
- Marque du site (Test de Mann-Whitney et Wilcoxon ; Z=
-1.728 ; P=0.084).
L'hypothèse 3.1 n'est pas confirmée,
puisque aucune différence significative de risques perçus
n'apparaît entre les individus qui se disent preneurs de risque et les
autres.
Les résultats de l'hypothèse 3.3 montre
que, en analysant les moyennes, la perception des risques et la demande de
réduction de ces risques sont significativement
corrélées ; avec, Corrélation de Pearson=
0.87 ; P= 0.005.
Les demandes d'améliorations respectent le classement des
moyennes suivantes :
Les résultats de l'hypothèse 4 montre,
significativement, que le niveau de risque, pour chaque risque, est toujours
supérieur pour l'achat de l'ordinateur que pour l'achat du livre.
Risque de sécurité (Test de Wilcoxon ; Z=
-6.745; P=0.000)
Risque d'intimité (Test de Wilcoxon ; Z= -3.494;
P=0.000)
Risque de perte de temps (Test de Wilcoxon ; Z= -6.858;
P=0.000)
Risque de marque du site (Test de Wilcoxon ; Z= -8.838;
P=0.000)
Risque de produit (Test de Wilcoxon ; Z= -9.899; P=0.000)
Risque de prix (Test de Wilcoxon ; Z= -10.599; P=0.000)
Risque de contenu du site (Test de Wilcoxon ; Z= -10.479;
P=0.000)
Risque post achat (Test de Wilcoxon ; Z= -10.703;
P=0.000)
3ième partie :
|
Analyses et critiques des résultats selon la
perception des risques
|
Est-il intéressant d'acheter sur Internet ? Sans
aucun doute, oui. On trouve dans les boutiques virtuelles des produits
difficiles à dénicher ailleurs, des prix souvent moins
élevés... Pourtant, la peur du risque reste un frein à
l'achat en ligne. Selon un récent sondage pour le site lastminute.com,
1/3 des français ayant voyagé ont utilisé Internet pour
leur voyage, avec 70% qui ont préparé leur voyage en ligne et 30%
qui ont acheté en ligne. Il y a donc bien un chiffre certain
d'utilisateurs d'Internet qui ne reste plus qu'à convertir en
consommateurs on-line ; se trouve bien là le problème
principal...
Notre partie théorique définissait 3
déterminants du risque perçu : le consommateur (sexe,
activité...), le produit (prix, marque...) et la situation (lieu
d'achat, temps disponible...).
Inspirons-nous de ces déterminants pour classer et
analyser nos observations. Ainsi, nous allons dans un premier temps,
étudier la perception générale des risques perçus.
Par la suite, étudions ces déterminants, plus
particulièrement, selon le consommateur avec ses caractéristiques
physiques et mentales, et selon la situation (avec l'activité synonyme
de disponibilité). Enfin, observons la perception des risques selon les
caractéristiques du produit.
1.1 Classement
|
Time Risk
|
Privacy Risk
|
Product Risk
|
Site Risk
|
Post Risk
|
Brand Risk
|
Security Risk
|
Price Risk
|
Risques perçus 2004
|
4,3
|
4,7
|
4,7
|
5,2
|
5,4
|
5,6
|
6,1
|
6,2
|
Classement 1999
|
3
|
3
|
2
|
3
|
Nouveau risque
|
2
|
1
|
1
|
L'hypothèse 1.1 nous permettait de nous attarder sur le
classement des risques perçus, tels que distingués par les
questionnés. Nous supposions que le classement était
inchangé à 1999, malgré la somme des investissements
réalisés en faveur du développement d'Internet et du
commerce électronique. Cela s'avère approximativement exact. En
effet, le classement est quasiment identique à 1999. Seul l'interversion
des risques de site et de produit et le nombre de classes, qui signifie donc la
différence significative entre les risques, changent. Néanmoins,
ces changements ne sont pas pertinents puisqu'ils peuvent s'expliquer par le
fait que la population interrogée est élargie par rapport
à 1999, avec des salariés et des étudiants.
Nous retiendrons donc, de manière
générale, le classement identique entre 1999 et 2004.
Notre analyse a distingué 6 classes de
risques :
- Risque de sécurité et de prix
- Risque de marque
- Risque post-achat
- Risque de contenu du site
- Risque de produit et d'intimité
- Risque de perte de temps
Notons l'importance du nouveau risque instauré, le
risque post-achat, signifiant l'importance à part entière des
délais de livraison, erreurs, services après-vente, service
clientèle, garanties...
En général, les risques sont donc toujours
identiques dans leur mise en avant par les internautes. Cela peut
paraître étonnant, au regard des investissements et de la
progression de l'Internet. Ainsi, les sites Internet proposent aujourd'hui des
prix attractifs (sites discount), aux moyens de paiement
sécurisés ou aux certificats justifiant de leur fiabilité.
Or, ces 3 idées regroupent les 3 premiers risques cités.
Avant de se poser la question de savoir si les investissements
des entreprises ont été inutiles au niveau opérationnel,
analysons la pertinence de ces risques, voyons si ils sont bien réels ou
juste perçus...
1.2 Risques objectifs ou réels
Dans la partie théorique, nous citions Dandouau (2001)
pour définir le risque objectif en insistant sur sa différence
avec la subjectivité du risque perçu ; analysons si cette
différence se retrouve dans notre étude. En effet, les 8 risques
perçus sur Internet sont un vrai problème tant les craintes
qu'ils inspirent sont un des facteurs inhibant au développement du
commerce électronique. Ainsi, nombreux sont encore ceux qui
hésitent à faire leurs achats sur Internet du fait de risques
perçus... perçus puisque souvent évoqués à
mauvais escient...
En Juin 2002, EOS Gallup Europe a réalisé une
étude sur les problèmes dans l'achat en ligne. En France,
les résultats montrent que, 41 % des acheteurs en ligne n'ont jamais
rencontré de problème à l'occasion de leurs transactions
sur l'Internet.
Parmi les internautes ayant rencontré des
problèmes, la navigation sur le site marchand arrive en première
position avec 24% des causes de problèmes. Le deuxième
problème, 22%, est relatif à l'utilisation non autorisée
des données personnelles. S'agissant de la livraison, 16% des acheteurs
en ligne ont reçu avec retard le produit commandé. Les
problèmes de communication avec le service après-vente concernent
13 % des sondés. La publicité (ou l'offre) mensongère
vient en cinquième position et ne concerne que 12 % des acheteurs en
ligne. Le thème voisin du manque de clarté dans le prix est
problématique pour 6 % des sondés. Seulement 4% n'ont jamais
été livrés. En revanche, contrairement aux
appréhensions importantes sur ce thème, les difficultés de
paiement apparaissent plutôt mineures (2% des sondés), enfin,
seulement 1% des acheteurs n'ont pu retourner des produits défectueux ou
non désirés.
Le tableau chiffré d'Eurobaromètre (2002) reprend
plus ou moins les mêmes résultats :
Récapitulatif risques perçus/risques
réels :
|
Time Risk
|
Privacy Risk
|
Product Risk
|
Site Risk
|
Post Risk
|
Brand Risk
|
Security Risk
|
Price Risk
|
Moyenne des risques perçus 2004
|
4,3
|
4,7
|
4,7
|
5,2
|
5,4
|
5,6
|
6,1
|
6,2
|
Classement des risques réels 2002
|
1er
|
2ième
|
8 ième
|
4 ième
|
3 ième
|
6 ième
|
7 ième
|
5 ième
|
Ainsi, on observe une énorme différence entre
les risques perçus et les risques réels. Les classements sont
quasiment inversés...
La première raison invoquée par les internautes
est donc la peur du paiement en ligne (risque de sécurité).
Cependant, comme le présente les chiffres et le rapport 2003 de Yolin,
le fait de détourner des informations sur Internet est un risque
existant, mais tout à fait infime du fait de la cryptologie.
Il est infiniment plus facile d'utiliser d'autres astuces pour
détourner des comptes bancaires : lecteurs de cartes de
crédit qui permettent de récupérer les données
d'une carte dans les magasins physiques, achats de listes de numéros de
carte dérobés avec leur date de validité sur Internet,
génération de numéros de cartes grâce à un
logiciel, piratage de fichiers de commerçants et accès aux
numéros de cartes saisis par fax, poste, téléphone ou lors
d'achat dans la boutique physique...
Il arrive souvent que des titulaires de CB se voient
débités d'une somme inconnue, or, la plupart de ces personnes
n'ont jamais acheté en ligne. Le véritable risque est donc de
posséder une carte de paiement, et non de l'utiliser sur Internet.
Même si le titulaire d'une CB se voit débiter d'une somme
inconnue, sur Internet, par vol de son numéro de CB, les banques doivent
rembourser le montant débité.
Enfin, nous parlons beaucoup du risque Carte Bleue, mais la
mise en numéro un du risque financier peut également être
réduit par le paiement par chèque, comme présenté
dans les déterminants du risque perçu de la première
partie.
Il est donc évident que ce risque perçu est
injustifié ; cela, tout comme les autres risques, tout aussi
injustifiés...
Ainsi, le risque de marque de site fut une
réalité à surveiller il y a quelques années avec
certains sites peu scrupuleux. Cependant, ces petits sites n'ont aujourd'hui
pas survécu face aux contrôles et aux autres sites plus
structurés. Pour exemple, le centre de surveillance du commerce
électronique, qui émane de la DGCCRF (Direction
générale de la concurrence, de la consommation et de la
répression des fraudes, ministère de l'Economie), a relevé
en 2001, sur 1000 sites « à risque », uniquement 30%
de légères anomalies et très peu d'escroqueries. Cet a
priori, d'importance de la marque du site, est dû à des sites
comme
www.perenoel.fr qui a longtemps fourni les
médias (délais fantaisistes voir réception nulle, erreurs
de livraison...), laissant une image négative aux individus qui n'ont
jamais testé ce moyen d'achat par Internet.
D'autres risques comme la non-fiabilité de l'information
(risque de contenu du site), le risque produit ou le risque d'intimité
sont réglementés par la loi.
Ainsi, un site marchand qui fournirait des informations
inexactes, obsolètes ou désynchronisées (produits,
conditions de ventes...) pourrait subir des poursuites et le consommateur
bénéficierait du problème d'informations (prix,
conditions...) toujours en sa faveur. De même, tout comme une vente
à distance, la loi donne 7 jours à l'internaute au moment de la
réception de son achat pour se rétracter et renvoyer le produit.
Enfin, le risque d'intimité est protégé par la Commission
Nationale Informatique et Libertés qui réglemente les
informations détenues par l'entreprise (droit de regard, de
rectification...).
Les sites marchands doivent travailler pour améliorer
l'image des prestations de services au niveau sécurité, prix,
marque, post achat... et donc faire basculer ces problèmes
psychologiques. Un investissement continu de la part des commerçants en
ligne, non pas au niveau opérationnel, mais au niveau de la psychologie
du consommateur est donc nécessaire en l'informant et en
l'éduquant. Cela se confirme avec l'étude de la
commission européenne, 2003, au niveau de l'indice de
confiance vis à vis du commerce en ligne, la France ne se classe qu'en
9e position européenne.
Cela peut s'expliquer par le fait du retard fastidieux pris en
matière de confiance des internautes ; en effet, il est infiniment
plus facile de semer le trouble dans les esprits que de créer un climat
de confiance. Les internautes ont donc plus facilement gardé à
l'esprit les déboires d'Internet, d'erreurs ou de fraudes de sites, des
années de prémisse du commerce en ligne. La corrélation
boursière de 2001, a provoqué une vague importante de fermetures
de ces start-up peu solides et peu sérieuses. Cependant, ces sites ont
laissé cette image d'insécurité sur Internet. Certains se
demandent même, si la sur-médiation de ces problèmes n'est
pas à mettre à l'actif de ceux qui ont souhaité freiner le
développement d'Internet pour défendre la vache à lait du
minitel. Cette sur-médiation peut également être
attribuée aux créateurs des systèmes de paiement, qui ont
réussi à faire porter à Internet la responsabilité
de leurs propres carences en matière de sécurité (Yolin,
2003).
Malgré que 77% des sites français offrent une
information claire en matière de sécurité, 47% ne
proposent pas cette information de manière suffisamment accessible. La
France est néanmoins leader en Europe par ces chiffres.
Si la France est 9e en matière de confiance
et leader en matière d'information sécuritaire, c'est bien que
malgré cette information, le retard de la France, au niveau de la
perception des risques, est énorme. Il s'agit donc bien de revoir
l'ergonomie des sites pour mettre d'abord en avant cette sécurité
et non les produits, cela beaucoup plus que les autres pays. Seule cette
solution peut permettre à la France de rattraper son retard en
matière de confiance dans l'achat en ligne.
1.3 Comparaisons internes des classes
Pour continuer dans cette analyse de risque perçus, il
est intéressant d'analyser, dans la liste des facteurs qui amène
à chiffrer un risque, on l'a vu, souvent de manière inexacte, le
facteur le plus important pour déterminer le coefficient de
détermination du risque. Nos observations peuvent être
scindées en 2, avec tout d'abord un changement de comportement de
navigation sur la toile, regroupant 4 facteurs et les investissements à
réaliser pour les 4 autres facteurs.
Tout d'abord, au niveau du risque de prix, celui-ci est mis en
avant avec des écarts de prix importants entre les sites Internet. Le
risque de prix entre Internet et le commerce traditionnel est moindre. Ainsi,
la multitude des sites de commerce, notamment la nouveauté des sites
discount, qui se trouvent peu dans le commerce traditionnel, a permis aux
internautes de gagner en confiance prix, dans l'achat sur Internet.
Dorénavant, le principal critère de ce risque est le doute
d'acheter sur le site proposant le meilleur rapport qualité prix. Ce
doute est dû à cette multitude de sites. Ainsi, le risque de prix
important dans notre classement des risques, l'est plus par le fait que les
internautes comparent beaucoup sur Internet, plutôt qu'ils estiment que
les prix soient plus importants que dans le commerce traditionnel.
Le risque de contenu du site est principalement mis en avant
par les facteurs positifs de choix et de visibilité des produits. Le
manque de descriptions et d'informations vient après. Ainsi, les
internautes apprécient la somme des produits présents sur
Internet et leur présentation visuelle. Ces facteurs positifs sont plus
cités que le manque de présentation textuelle des produits. En
effet, les lignes hauts débits permettent de plus en plus de
possibilités visuelles (photos, vidéos...).
Au niveau du risque de produit, les individus jugent en
1er le risque lié à la spécificité du
produit, puis jugent le risque de choix. Vient d'abord le risque produit selon
sa caractéristique (périssable, important de toucher...) puis
vient le risque d'expérience négative du fait d'un mauvais choix
(différent de nos attentes, acheter un produit de marque...). Ainsi, les
internautes éprouvent plus de risques à commander un bien
spécifique comme de la nourriture (périssable) ou un fauteuil
(à essayer) qu'un bien pour lequel ils risquent d'être
déçus dans l'utilisation (micro-ondes pas assez puissant). Cette
description, s'explique par l'habitude de consommation
« physique », mais aussi par le fait que les internautes
s'informent plus sur leurs achats du fait de la maîtrise de l'outil
Internet et ont donc moins de doutes sur leurs achats.
Il est enfin pertinent d'observer que le risque de perte de
temps vécu par les internautes, l'est plus dans la recherche d'un
produit particulier entre plusieurs sites, que dans la navigation sur un site
spécifique. Ainsi, dorénavant, l'internaute compare
énormément les produits entre plusieurs sites et passe donc plus
de temps dans ce type de recherche que sur un seul site.
La première partie, de ces analyses internes des
classes, s'explique par le fait que, de manière générale,
les internautes se sentent mieux formés qu'auparavant à Internet
(enquête journalDuNet, 2003). Cette plus grande connaissance de
l'Internet, leur permet d'avoir plus confiance dans le fait que peu de sites
frauduleux existent (risque de marque) et d'optimiser leurs achats
(comparaison des caractéristiques produits, des prix, veille des
opérations promotionnelles) avec des sites plus attractifs. Cela
explique le risque de prix perçus entre les sites. Cette plus grande
aisance de navigation les amène à comparer une somme de produits,
photos... (risque de contenu du site), qui leur permet d'être plus
sûr de leur achat (risque produit) et qui les amène à plus
naviguer entre les sites et donc à passer plus de temps.
Pour le risque de sécurité, les individus
soulignent le plus, la différence de sécurité avec un
magasin physique qu'ils éprouvent. Ainsi, au niveau de la
sécurité, ils préfèrent acheter en magasin et
donner leur numéro de CB par téléphone ou par fax que sur
Internet. Les expériences et témoignages qu'ils ont pu entendre
affectent moins leur détermination pour ce risque. Cela explique
l'importance persistante du risque de sécurité. Les individus
restent persuadés de leurs craintes pour ce risque, malgré la
communication réalisée pour réduire ce risque et les
expériences positives de leur entourage.
Le risque de marque est chiffré surtout à cause
du manque de psychologie concernant les sites sécurisés. En
effet, le fait que les sites sécurisés « n'inspirent
pas vraiment confiance » aux utilisateurs est important. Par contre
le fait que qu'il existe encore beaucoup de sites frauduleux est moindre.
Ainsi, une 1ère étape dans
« l'éducation » du consommateur a été
réalisée par les sites et les médias en démontrant
que les sites frauduleux étaient infimes et en se donnant les moyens de
se différencier de ces sites (labels, certificats...). Cependant, un
doute existe, maintenant, sur la confiance totale à apporter à
ces sites dits sécurisés. Une 2nde étape est
donc à apporter sur la confiance des internautes en rendant plus claire
ces outils de sécurité (visibilité, explication...).
Le risque après-vente est mis en avant avec le fait
qu'après la vente, aucune aide n'est apportée pour l'utilisation
du produit. Les problèmes liés à la garantie et la
livraison sont secondaires. Un investissement des entreprises est donc bien
à réaliser sur cette liaison avec le client : service
client...
Dans le risque d'intimité, les internautes jugent plus
l'aspect négatif que quelqu'un les connaisse sans que eux le
connaissent, et la somme des annonces publicitaires non désirées,
plutôt que l'aspect positif qui est de se voir enregistrer ses
préférences et donc de bénéficier d'un site
personnalisé. Comme nous le verrons plus tard, dans l'analyse des
risques selon l'âge, il s'agit bien là d'un problème de non
connaissance de la personne qui connaît leurs préférences,
puisque le consommateur aime toujours que le commerçant physique
connaisse ses préférences.
Les 4 derniers risques représentés
démontrent l'importance des convictions des internautes face aux
témoignages et communication, leur non confiance dans les sites
sécurisés, le manque de liaison avec le client après
l'achat et l'aspect d'intimité vécu comme une surveillance et non
une facilité de navigation. Ces facteurs sont donc bien des caps que le
e-commerce peut franchir en investissant dans une meilleure présentation
des outils de sécurisation et une meilleure relation
(présentation de l'identité de l'entreprise,
coordonnées...).
2. Perception selon les caractéristiques physiques
|
2.1 Rapport hommes/femmes
L'hypothèse 2.1 se basait sur les résultats de
l'étude de 1999 et affirmait que pour 5 des 7 risques
présentés, les femmes éprouvaient un risque plus important
que les hommes. Seuls les risques de marque, supérieurs pour les femmes,
et de sécurité, identiques aux hommes, se distinguaient de cette
observation.
En 2004, une stabilisation des risques entre hommes et femmes
existe réellement. En effet, 7 des 8 risques ne présentent pas de
distinctions significatives entre hommes et femmes. Seul le risque de
sécurité élevé est propre aux femmes.
Deux points se distinguent donc de cette analyse, le fait que
nous assistons à une chute des inégalités des risques
perçus entre les sexes et le fait que l'écart de risque de
sécurité s'est accru pour les femmes.
En 1999, l'inégalité des risques perçus
au niveau des sexes, bénéficiait d'une explication
d'utilisation : 30% des utilisateurs d'Internet étaient des femmes
(Source Novatris). En 2004, ce chiffre est passait à 45% (Source FEVAD).
Cette réduction d'inégalité d'utilisation
hommes/femmes a donc directement une influence sur un équilibrage des
risques perçus.
Cet écart d'utilisation s'expliquait par la
complexité d'Internet et la faible présence d'Internet dans les
foyers. Tout d'abord, au niveau comportemental, les hommes
bénéficient d'un aspect spontané pour les nouvelles
technologies, or Internet n'était pas présenté de
manière assez attractive pour les femmes mais bien de manière
trop technique. De plus, la formation à ce médium fut
réalisé dans les entreprises, mais cet accès à
l'apprentissage d'Internet était moindre pour les femmes au regard du
niveau d'activité professionnelle des 2 sexes : 50% pour les femmes
et 63% pour les hommes. Enfin, le goût plus certain des hommes pour
l'inconnu et le risque, fut également un facteur déterminant dans
leur attrait pour l'utilisation d'Internet (Ministère de la recherche et
des nouvelles technologies, 2003).
Très vite, comme le souligne Cloutier (1999), les
entreprises ont souhaité réduire cette fracture et séduire
cette clientèle, pour des raisons économiques, puisque
principales dans le commerce traditionnel. Ainsi, Internet a été
submergé par une
vague de
création de
sites
dédiés à la
femme depuis 1999. L'Internet
à domicile et le développement de l'utilisation par les enfants
de ce médium ont également été des facteurs
accélérateurs de l'utilisation d'Internet par les femmes, et donc
d'une plus grande confiance en ce médium.
Le deuxième point de cette analyse des sexes, porte
sur un taux de risque perçu, au niveau de la sécurité sur
Internet, significativement supérieur chez les femmes que chez les
hommes. Cette surexposition du risque de sécurité féminine
peut s'expliquer par une psychologie féminine de « moindre
confiance en soi ». Ainsi, l'étude du ministère site
« un sentiment de confiance en soi et de sécurité
économique plus faible » chez les femmes que chez les hommes.
A cela s'ajoute, la méconnaissance des aspects techniques de
sécurité employés pour crypter et sécurisé
les transactions, 41% des femmes interrogées se disent
complètement dépassées par les nouvelles technologies
contre 33% pour les hommes. Ce pourcentage est significatif de la
méconnaissance d'Internet et de ses sécurités
utilisés.
2.2 Rapport selon l'âge
L'hypothèse 2.2 affirmait que pour tous les risques,
l'âge était un facteur de distinction important ; ainsi au
plus l'âge est élevé, au plus le risque perçu est
fort.
Notre analyse montre que cela n'est vrai que pour 3
risques : le risque de perte de temps, le risque de produit et le risque
d'intimité. Ces 3 risques regroupent donc les thèmes de
l'apprentissage de la navigation sur Internet (risque de temps) et d'habitude
de consommation (risque de produit et d'intimité). Aucun des 5 autres
risques n'appartient à ces thèmes.
2.2.1 Apprentissage de navigation
Ainsi, l'étude de Kaplan (2000) explique la
pré-dominance de maîtrise de ces 2 thèmes chez les plus
jeunes.
Les jeunes ont toujours vécu avec Internet. C'est tout
d'abord à l'école que la plupart des jeunes ont découvert
Internet.
Par la suite, les étudiants ont inconsciemment
intériorisé l'Internet qui influe sur l'ensemble de leurs
comportements d'achats. Ils sont devenus des consommateurs actifs, à la
recherche de commodité et de bonnes affaires, qui utilisent pleinement
les outils à leur disposition.
Les jeunes actifs adaptent l'Internet à leurs habitudes
d'achats préalables. En exemple, ces jeunes perçoivent la
publicité en ligne et hors ligne qui concernent des sites web comme une
publicité à part entière de consommation ; 86% des
jeunes internautes ont déjà cliqué sur un bandeau
publicitaire alors que seuls 43% des adultes.
Cette partie de la population, très sensible aux
nouvelles technologies et innovations, aurait ainsi acquis de
l'expérience en ligne et se sentirait à l'aise pour effectuer des
achats en ligne, ce qui est pour eux naturel. Ils n'éprouvent donc pas
de perte de temps et acheter sur la toile fait partie de leur habitude de
consommation, sans risque de tangibilité ou d'aspect négatif de
ne pas mieux connaître le site, qui lui nous connaît
parfaitement.
Pour les personnes salariés, leur activité fait
qu'ils n'ont pas autant de temps que les jeunes pour naviguer sur Internet. La
somme des sites, des mails reçus... pousse cette catégorie
à mettre en avant ce risque. Ce risque est également perçu
par les seniors du fait qu'ils ne maîtrisent pas l'outil Internet. Les
personnes âgées ont du apprendre l'utilisation d'Internet par
eux-mêmes ou par leur famille, mais en aucun cas par des professionnels
à l'école ou en entreprise, cela peut donc expliquer les
difficultés de navigation et la perte de temps rencontré.
2.2.2 Habitude de consommation
Les risques d'intimité et de produit font partis des
habitudes de consommation et de relation avec le vendeur des personnes plus
âgées ; ils aiment se rendre chez leur marchand. Ces
personnes sont les premiers à aimer que leurs commerçants
habituels connaissent leurs habitudes, cependant, le fait qu'il n'y ai pas de
contact humain avec la personne qui connaît leur préférence
est la cause de ce facteur d'intimité. Se rendre chez leur marchand pour
bénéficier d'informations personnelles, d'un contact humain,
toucher le produit... est également primordial pour eux. Il s'agirait
même d'une habitude de consommation synonyme de plaisir dont n'ont pas
besoin les jeunes.
Aujourd'hui, l'appropriation d'Internet reste majoritairement
le fait d'individus de moins de 49 ans (82,1 % des internautes) et surtout des
jeunes de moins de 35 ans. Selon Médiamétrie, les 11-34 ans
représentaient, fin 2002, près de 57 % de la population
internaute, alors que leur poids dans la population française n'est que
de 36,3 %. Les internautes âgés de 50 et plus sont, en revanche,
sous représentés, ce phénomène
s'accélérant à partir de 65 ans. Ces derniers ne
représentent que 3,2 % des internautes, alors que leur poids dans la
population française est de 18,9 %. Cependant, tout comme pour les
femmes, il y a quelques années, avec les pressions familiales, le
développement de la facilité d'accès et des sites pour
les actifs ou les seniors, un accroissement de cette population commence
à se faire sentir. Ainsi, une plus grande navigation et acquisition
d'expérience sera acquise par les personnes à l'âge plus
avancée. Il ne serait pas étonnant que dans quelques
années, les risques entre jeunes, adultes et plus de 50 ans soient
équilibrés.
2.3 Rapport selon l'activité salariale ou non
L'hypothèse 2.3 affirmait que pour tous les
critères de risque, ceux-ci étaient plus importants pour les
personnes ayant une activité salariale par rapport aux individus n'ayant
pas d'activités salariales, à l'exception du risque de prix du
fait de leur revenu.
Nos résultats démontrent que notre
hypothèse était fausse avec un équilibre pour les risques,
sauf pour les risques d'intimité, de perte de temps et de marque du
site où un écart important existe entre nos 2 populations.
Nous allons analyser chaque risque jugé comme
supérieur, en les classant en 2 catégories, la surexposition des
risques d'intimité et de perte de temps du fait de leur travail, et la
présence du risque de marque, lié avec la non présence du
risque de prix, du fait de leur revenu.
2.3.1 L'activité
Le fait d'exercer une activité, au niveau de la
surveillance et du temps des salariés explique le risque
d'intimité et de perte de temps.
Le risque d'intimité reprend le fait que le vendeur peut
vendre à d'autres sites les informations qu'il a enregistré
concernant l'individu, grâce à des questionnaires ou plus
techniquement grâce aux mouchards (cookies, spyware...) installés
automatiquement sur le PC. 2 axes se dégagent donc de cette
définition de risque, être observé et traqué sur
Internet et recevoir une somme d'informations non désirées par
des tiers.
Ce fait d'être observé et traqué est
très présent sur les lieux de travail. Comme le rappel le site
www.droitdunet.com, il est normal que
l'employeur ait un droit de surveillance sur l'employé, dans le but de
garantir l'intégrité du système informatique de son
entreprise, d'éviter une utilisation illicite ou fautive d'Internet et
de veiller à la productivité de ses équipes, enfin, il
peut s'informer des mails ou fichiers professionnels reçus par ses
salariés. Ainsi, l'employeur a le droit d'installer une surveillance
informatique afin de contrôler l'activité du salarié et de
réglementer l'utilisation de la messagerie électronique.
L'entreprise doit simplement en informer le salarié. Il lui est
cependant interdit de contrôler tout mail ou fichier personnel.
Ainsi, l'utilisation du poste de travail à des fins
personnelles peut-être une cause de licenciement reconnue légitime
par les tribunaux. Selon une enquête de KLegal-Personnel Today Magazine
(2002), dans les entreprises britanniques, il y a plus de sanctions
liées à l'utilisation abusive d'Internet que de sanctions
classiques (violence, malhonnêteté, non-respect des règles
de sécurité...). L'étude britannique montre ainsi que
40 % des entreprises interrogées surveillent au moins une fois par
mois l'utilisation de la connexion Internet de leurs salariés.
En France, Benchmark Group (2002), publie une étude qui
démontre l'ampleur de l'usage personnel de la connexion Internet sur le
lieu de travail. Près d'un salarié français sur quatre,
disposant d'une connexion Internet au bureau, passe plus d'une heure par jour
à utiliser cet accès pour un usage personnel. Ils sont un sur
deux à l'utiliser plus d'une demi-heure.
Ainsi, la crainte d'observation sur le lieu de travail peut
expliquer le lien réalisé entre intimité au travail et
intimité sur les sites. Le salarié, même à son
domicile, peut craindre le fait de se sentir observer, comme à son
travail ; le non-salarié, lui, ne connaît pas ce sentiment de
surveillance au travail et y pense donc moins lors de sa connexion. Le fait que
le droit du travail ne réglemente pas les conditions d'utilisation de
l'informatique au travail entraîne un flou sur cette cyber-surveillance
pour l'employé et le salarié qui ne connaît pas ses droits.
Le même flou existe pour l'internaute qui ne connaît pas ses droits
(CNIL...).
En plus de ce risque d'intimité, il est
évident que, du fait de leur activité, les personnes
salariées ont moins de temps à consacrer aux activités
Internet que les autres (étudiants, inactifs...). Cette observation est
également mesurée du fait qu'une majorité de
questionnés sont étudiants et donc maîtrisent plus l'outil
Internet.
2.3.2 Le revenu
Cette prédominance du risque de marque est certainement
la plus intéressante à constater. En effet, avec leur haut revenu
par rapport aux individus ne bénéficiant pas d'un salaire, ces
internautes préfèrent acheter sur un site connu que sur un site
méconnu mais certainement moins cher, et donc de
bénéficier d'une sûreté du site et de réduire
le risque perçu.
Il est intéressant de voir que le risque de prix n'a
cependant pas été cité de manière supérieure
par les non-salariés. Ainsi, les individus sont rationnels et le prix
n'est pas jugé plus ou moins important quel que soit le revenu ; le
consommateur cherche à payer moins cher pour 2 produits identiques,
quelque soit son revenu. Par contre, les individus à hauts revenus
seront tentés de payer plus cher pour un meilleur service.
3. Perception selon les caractéristiques mentales
|
3.1 Caractère de l'individu
Dans l'hypothèse 3.1, nous supposions que l'attitude
face au risque et la perception du risque sur Internet étaient
liées, au plus la personne se disait averse au risque, au plus elle
percevait de risques dans l'achat en ligne. Si cela s'avère
effectivement démontré, cette conclusion apporterait une
explication aux différences d'utilisation d'Internet et une
classification des individus pourrait être réalisée par les
entreprises dans le but de segmenter la population.
Nous avons donc interrogé la population sur un mode
binaire de choix risqué, comme le propose l'échelle de Woodside
(1972), développée dans la partie théorique.
Dans notre enquête, environ 70% des exprimés
se disent averses au risque, 20% preneurs et 10% indifférents au risque.
Cependant, cette répartition de la population ne se retrouve pas dans la
perception des risques sur Internet. C'est à dire que, contrairement
à 1999, aucun lien n'existe entre le fait de percevoir des risques dans
l'utilisation d'Internet et le fait d'être classé de
manière générale comme averse ou chercheur de risque.
Cette affirmation est à modérée. En
effet, si nous nous appuyons sur une binarisation du risque (risqué ou
non risqué), cette règle peut être considérée
comme exact et donc que l'aspect psychologique de l'individu ne rentre pas en
compte dans l'achat sur Internet.
Cependant, la prise de risque sur Internet n'est pas
jugée par l'individu comme risquée ou non risquée, comme
peut l'être une loterie a 2 possibilités. En effet, un trop grand
nombres de facteurs entrent en compte. Ainsi, il peut juger risqué son
choix de site mais être sûr du bas prix qu'il va payer et de la
sécurité de paiement... Une classification simpliste de ce type
des individus ne peut donc pas être réalisée par les
entreprises d'Internet. L'aspect psychologique de l'individu rentre donc bien
en compte, mais à des niveaux très différents que,
contrairement à l'étude de Costin et Zaharia (1999), notre
étude ne montre pas...
Une étude plus approfondie, comme celle de
1999, aurait pu détailler les affirmations de mesures du
risque selon plusieurs étapes, en liaison avec à chaque
fois, les réponses précédente des individus:
- Pour mesurer les
preneurs de risques : gagner 0 ou 100€ ou gagner 75€, gagner 0
ou 100€ ou gagner 87.5€...
- Inversement pour
mesurer les averses au risque : gagner 0 ou 100€ ou gagner 25€,
gagner 0 ou 100€ ou gagner 12.5€...
Cette étude nous aurait permis de répartir
les individus en plusieurs classes : « très preneurs de
risques », « plutôt preneurs de risques »,
« plutôt averses aux risques »,
« très averses aux risques » et donc d'observer une
tendance plus fine par rapport aux risques perçus. Ces
différentes classes auraient certainement démontrées une
corrélation significative pour certains risques.
3.2 Expérience de l'individu
Dans notre échantillon de population, 80% des
interrogés sont qualifiés
d'expérimentés avec Internet et 38% ont
déjà une expérience d'achat sur ce médium. Notre
hypothèse 3.2 affirmait qu'une forte relation existait entre la
perception du risque sur Internet et l'expérience d'utilisation, et la
perception du risque sur Internet et l'expérience d'achat sur ce
médium.
Cela s'avère faux pour l'expérience avec
Internet, mais vrai pour l'expérience d'achat avec les risques de
sécurité et de marque du site.
En effet, l'expérience avec Internet et les risques
perçus ne sont pas liés. Ainsi, un individu peu
expérimenté avec Internet percevra un niveau de risque identique
du commerce électronique qu'un individu expérimenté avec
Internet. Cela peut être jugé étonnant puisque lors des
prémices avec Internet, on éprouve souvent des difficultés
dans la navigation, recherche d'informations ou de produits, la
compréhension des fonctionnements des certificats... et donc un risque
de perte de temps, de sécurité ou de marque plus important. Cette
non corrélation entre le niveau d'expérience et chaque facteur
nous permet donc 2 grandes critiques.
Tout d'abord, les entreprises Internet ont beaucoup investi
pour faciliter l'Internet et le rendre facilement utilisable pour tous. Ainsi,
les peu expérimentés arrivent à naviguer facilement entre
les sites et à trouver les informations ou produits nécessaires.
Cela a été complété par une communication externe
à Internet : marketing viral, témoignages,
présentation des chiffres presse/TV... qui leur a donné une
confiance, comparable aux expérimentés d'Internet, sur des sujets
plus pointus comme les risques de sécurité.
Cependant, vu l'égalité de perception entre
expérimenté et peu expérimenté, cela signifie que
les sites n'ont pas su persuader les chevronnés d'Internet à
passer le cap de l'achat en ligne. Ainsi, que les informations sur la
sécurité, les services, certificats... disponibles en ligne, n'
ont pas convaincu les expérimentés d'acheter en ligne, du fait de
leur absence, complexité...
Au niveau de la non expérience d'achat cette fois-ci, 2
risques prédominent, il s'agit des risques de sécurité et
de marque. Nous constatons qu'il s'agit non pas de risques
« basiques » comme la navigation ou de risques
« subjectifs » comme les risques produits, mais bien de
risques complexes, liés à des problèmes de confiance.
Il est naturel que le risque lié à l'utilisation
de la Carte Bleue, tant que inexpérimenté, soit toujours
cité. De même pour le risque de marque, où les non
expérimentés dans l'achat manquent de confiance dans leur
marchand.
Cela confirme un problème de communication des sites,
comme cité précédemment. En effet, ces 2 risques sont
liés aux certificats que peut avoir le site : certificat de
transactions sécurisées et/ou certificat de validité du
site.
Un travail est à réaliser sur les
expérimentés d'Internet qui redoute encore l'achat en ligne. Il
n'est pas normal de se rendre compte que leur crainte de l'achat en ligne est
identique aux peu expérimentés d'Internet. Cela signifie donc
bien que les entreprises ont investi sur des choses basiques comme la
facilité de navigation et dans des outils sécuritaires, mais une
communication plus pointue sur ces outils doit être adressée
à ces exercés d'Internet. Après l'étape confiance
et utilité d'Internet, les entreprises doivent communiquer sur une
2e étape qui est confiance dans l'achat en ligne avec
l'explication des outils, certificats...
Cela est d'autant plus vrai que, comme signalé dans la
partie théorique, la familiarité avec Internet peut
entraîner une conscience, plus importantes des risques et des limites de
ce type de commerce (Salkin, 1999).
Il aurait été intéressant d'effectuer une
étude plus approfondie selon l'ancienneté de l'usage de
l'Internet, de la fréquence d'usage et de la connexion à haut
débit. En effet, une étude de Nielsen/NetRatings affirme que 45%
des habitués de plus de 3 ans, de l'Internet achètent en ligne
contre 15% pour les expérimentés de moins d'1 an, de même
pour 51% des connectés quotidiennement, contre 15% se connectant 1
à 3 fois par mois et enfin pour 44% des titulaires du haut débit
contre 31% pour les non connectés au haut débit. Cette
différenciation plus pointue que notre système utilisé,
regroupant l'ancienneté et la fréquence, aurait certainement
révélé des disparités significatives dans les
risques.
3.3 Relation entre perception et demande
L'hypothèse 3.3 affirmait que la relation entre le
risque perçu par un individu et la demande pour réduire ce risque
n'était pas liée. En effet, s'inspirant de Placer et Delquie
(1997), présenté dans la partie théorique, nous
considérions que, suite aux investissements réalisés par
les entreprises du net depuis quelques années, certains risques
étaient encore perçus, mais les internautes ne pensaient pas
qu'il était encore possible de les réduire, et donc ne mettaient
pas en avant la nécessité de l'investissement qu'il
préférait voir dans d'autres risques, perçus comme
moindre.
Cela ne s'avère pas être le cas. En effet, comme
en 1999, une corrélation existe entre le risque perçu et
l'investissement associé. Les classes et leur classement,
présentés en début d'analyse sont respectés. Cela
signifie bien que les internautes estiment que des investissements, et donc le
développement d'outils, peuvent encore être réalisés
pour chacun des risques. Ce résultat est cependant lié au manque
d'informations dont disposent les internautes sur les investissements
déjà réalisés pour limiter les risques.
Une seule exception est liée à la demande
d'investissement attachée au contenu du site. En effet, les individus
ont encore des doutes sur la description des produits, leur
présentation... mais estiment que d'autres investissements sont
prioritaires. Cependant, cette particularité n'est pas clairement
significative.
|
Time Risk
|
Privacy Risk
|
Product Risk
|
Site Risk
|
Post Risk
|
Brand Risk
|
Security Risk
|
Price Risk
|
Risques perçus
|
4,3
|
4,7
|
4,7
|
5,2
|
5,4
|
5,6
|
6,1
|
6,2
|
Demandes de réductions
|
5,1
|
5,2
|
5,3
|
5
|
5,8
|
5,8
|
6,7
|
6,2
|
4. Perception selon les caractéristiques du produit
|
L'hypothèse 4 permettait de voir la distinction des
risques perçus que réalisait l'individu face au produit. Nous
affirmions que le ressentiment de risque perçu était fortement
différent selon le type de produit. Ainsi, les risques de perte de
temps, prix, contenu du site, produit, post-achat et marque du site devaient
être supérieurs pour un achat important, les risques de
sécurité et d'intimité égaux. Cette
hypothèse s'avère vérifiée dans le même sens
pour tous les risques. Ainsi, chaque situation de risque révèle
que l'achat d'un ordinateur portable sur Marcopoly.com est significativement
supérieur que l'achat d'un livre sur amazon.fr.
Il est évident que pour les risques de
sécurité et d'intimité, ce chiffre est très
surprenant. Cela signifierait que au plus la transaction est d'un montant
élevé, au plus l'individu craint de se faire détourner son
numéro de Carte Bleue et de se faire enregistrer ses données
personnelles.
Ce résultat est d'autant plus surprenant que Amazon.com
est l'un des sites les plus réputés pour conserver les
préférences personnelles, en proposant à chaque visite,
une 1ère page personnelle, selon ses
préférences observées grâce aux cookies, et donc
où le risque d'intimité est fort. De même, marcopoly.com
est une filiale de wanadoo, proposant des outils performants de recherche, de
tri et de comparaison, et multipliant les certificats de sécurité
(Fevad, Fianet...).
Ce résultat a peut-être été
amplifié du fait du manque de popularité du site Marcopoly.com.
Ce choix de site a été fait car il s'agit de l'un des seuls pure
player français d'électroménager. Un click and Mortar
comme fnac.com ou darty.com aurait faussé le test.
Il serait enrichissant de développer cette
hypothèse en comparant, plus encore, les risques perçus selon une
somme de produits, mais aussi selon différents types de sites :
Pure player, click and mortar de distribution, click and mortar de
service...
Nouus pourrions ainsi observer les types de risques mis en avant
si il s'agit d'un produit complexe, cher... ou d'un site très connu sur
Internet, très connu physiquement...
Une étude approfondie de la littérature nous
a permis de cerner le thème de risque perçu marketing,
déterminé par l'individu, le produit et la situation, et de le
rapprocher au commerce électronique avec l'étude de Parachiv et
Zaharia (1999). L'élaboration de nos hypothèses et de notre
étude par questionnaire, tournées autour de 8 risques
perçus dans le commerce électronique, ont été
révélateurs d'une évolution dans l'utilisation d'Internet,
de perceptions différentes ou non selon les caractéristiques
individuelles et d'un manque d'éducation des entreprises face aux
internautes.
Au regard de la partie théorique et de notre
analyse, nous observons que les entreprises de la toile ont
réalisé nombre d'investissements dans la promotion d'Internet et
dans la navigation, qu'ils soient internes avec l'ergonomie, la
présentation... ou externes avec le développement du haut
débit et la baisse des prix. L'apprentissage d'Internet s'est donc fait
plus facilement par une simplification de la navigation. Les individus ont
gagné en confiance dans l'Internet et ont acquis de nouvelles habitudes
dans leur navigation (comparaisons des prix, des produits...). Cette
simplification d'accès et l'attractivité d'Internet, ont permis
de réduire la différence de risques perçus entre hommes et
femmes et de récupérer une source économique importante de
la famille. Ainsi, entre 1999 et 2004, la perception des risques s'est
resserrée ; aujourd'hui, seul le risque de sécurité
est supérieur pour les femmes. Cette stratégie s'appliquera
également pour l'âge. En effet, en 2004, les risques relatifs
à l' apprentissage (perte de temps) et habitudes de consommations
(risque de produit et d'intimité) sont fonction de l'importance de
l'âge, mais, tout comme pour les sexes, avec le temps, l'équilibre
va se fixer. Toujours dans ce type de classification, nous observons une
différence importante entre les personnes exerçant une
activité rémunérée et les autres. Ce qui ressort,
principalement, est le fait que ces individus soient prêts à payer
plus cher pour un meilleur service.
Les entreprises pensaient peut-être que cette étape
d'un Internet « plus accessible » serait suffisante dans la
suppression des risques perçus...
Une deuxième étape est nécessaire pour
éliminer les a priori partagés par les individus sur le commerce
électronique en leur faisant expérimenter l'achat. En effet,
notre étude a montré qu'une différence significative de
perception de risques existait entre les non expérimentés et les
expérimentés de l'achat en ligne.
Certes, depuis quelques années, les entreprises du net ont
beaucoup investi afin de réduire fortement les risques ; mais
l'étude montre que les internautes demandent encore des investissements
en relation avec leurs risques perçus.
Le problème principal de l'e-commerce, aujourd'hui, est
que suite au retard des commerçants dans son lancement et à la
sur-médiation des risques, pour conserver la vache à lait du
minitel, aujourd'hui, les risques perçus ne correspondent pas du tout
aux risques réels ou objectifs. Au regard de l'étude, risques
perçus et risques réels sont totalement opposés.
L'obstacle au commerce électronique se trouve donc plus dans la
psychologie des internautes que dans les investissements à
réaliser. Ce facteur de confiance est d'autant plus important qu'il est
nécessaire pour passer à l'acte. Le point de rencontre entre
l'offre et la demande ne suffit pas pour générer la vente, le
facteur psychologique de la confiance doit être présent chez
chacune des deux parties (Bernat, 2001).
Il est nécessaire, pour les sites, d'investir dans la
communication de ces outils sécuritaires, afin de changer les a priori
des internautes. Certes, de nombreux sites proposent une information claire en
matière de sécurité, mais plus de la moitié ne
proposent pas cette information de manière suffisamment accessible.
Preuve que cette « éducation » du consommateur n'est
pas optimum, nous avons pu observer que le fait que l'on soit
expérimenté ou non avec Internet fait percevoir les mêmes
risques. Il s'agit donc de revoir l'ergonomie des sites pour mettre d'abord en
avant cette sécurité et ainsi rendre plus visible la
signification des labels et certifications, les engagements du site, les
systèmes de sécurité utilisés... et non de
réaliser le site dans un sens unique de promotion des produits. Ainsi,
l'explication des sécurités et labels permettrait la diminution
des premiers risques perçus de sécurité et de marque. Une
présentation claire de l' identité du site permettrait une
liaison plus grande et une confiance plus importante puisque le lien serait
réel ; nous pensons notamment au risque d'intimité et
après-vente.
Ce problème de confiance est encore plus vrai pour la
France que pour les autres pays, puisque elle ne se retrouve qu'à la
9e place européenne (Europe des 15) au niveau de la confiance
dans le commerce électronique. A cela s'ajoute le fait que malgré
une grande évolution française, un retard, en nombre et en
proportion, est toujours présent pour le nombre d'internautes, de
consommateurs, de haut débit... par rapport à des pays
économiquement identiques. Vu le retard important de la France dans
cette perception du risque perçu, il s'agit maintenant de communiquer
sur ce thème, plus que nos voisins mondiaux.
Ce problème est lié aux sites, mais aussi à
l'Etat ; après les campagnes pour promouvoir l'utilisation
d'Internet et l'instauration d'outils performants, l'Etat doit,
dorénavant, lancer de grands débats et campagnes publics pour
créer des signes reconnus de tous et promouvoir la sûreté
du net.
Malgré toutes ces observations, analyses et critiques,
deux grandes limites sont à apporter à cette étude.
Tout d'abord, une étude plus complète devrait
analyser les risques perçus en détail. En effet, nous avons
obtenu un classement des risques perçus, qui nous servi de trame pour
notre étude et nous rendre compte d'une différence entre risques
perçus et risques réels. Cependant, la perception d'un risque
peut être mise en avant par l'Internet lui même et non par le lien
Internet/commerce physique. Ainsi, nous nous sommes rendus compte que ce qui
caractérise le plus le risque de prix n'est pas le risque d'acheter sur
Internet à un prix plus élevé que dans le commerce
classique, mais le risque d'acheter trop cher par rapport à un autre
site. Il serait donc intéressant d'analyser, plus en détail,
chaque risque comme cela et d'effectuer, ainsi, deux classements des risques
perçus ; le premier selon les risques perçus sur Internet
par rapport aux magasins physiques et le second selon les risques perçus
par rapport aux problèmes « spécifiques »
à Internet.
Enfin, une limite à la mise en avant de la
sécurité des sites est que, dans une relation de type
« one to one », type boutique physique, le client peut
poser les questions qu'il souhaite et le vendeur peut adapter ses
réponses aux attentes du client ; Il n'a pas besoin de lui
débiter l'intégralité de ses argumentaires. Dans une
relation de type « many to many » (un internaute parmi
d'autres sur un site parmi d'autres), le discours ne peut pas être
adapté à chaque visiteur. Les contenus doivent donc
prévoir tous les cas de figure, toutes les questions de tous les
internautes, sans que cela prenne le dessus sur les produits, pour rester
attractif vis à vis des autres sites ; ce qui représente un
vrai casse tête pour les web masters.
Une étude peut ainsi être mise en place avec la
problématique entre efficacité commerciale et efficacité
sécuritaire, quel est le juste milieu ?
DEVOIRS DE RECHERCHES
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le contexte de l'achat électronique sur Internet »,
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- Attitude envers le risque : Il s'agit de la
prédisposition générale du consommateur au risque avec son
interprétation et son degré d'appréciation.
- Commerce électronique : Le commerce
électronique regroupe tous les échanges et toutes les
transactions qu'une entreprise ou individu peut être amené
à faire au travers d'un média électronique ou d'un
réseau.
- Dimensions du risque : Il s'agit de
l'ensemble des différents aspects du risque.
- Incertitudes
perçues : L'incertitude est basée sur la
subjectivité dans la probabilité d'effectuer un mauvais choix.
- Innovativité : Dans le domaine
du comportement du consommateur, l'innovativité est la tendance d'un
individu à l'innovation ou la prédisposition à s'informer
sur les nouveaux produits et à les adopter.
- Ergonomie : L'ergonomie d'un site Internet
est la commodité de ce site Internet au travers de la navigation,
recherche d'informations...
- Labels : Le label atteste de la
conformité d'un site Internet, des services ou produits qu'il propose,
à des exigences prédéfinies correspondant aux attentes des
internautes. L'objectif est de donner une meilleure visibilité à
un site et aux pratiques que ce dernier applique dans ses relations avec ses
clients.
- Perte : Cette notion de
conséquences négatives est la différence entre un point de
référence et un résultat inférieur à ce
point de référence ; les pertes sont importantes par leur
diversité.
- Réducteurs de risque : Il
s'agit de toute action, à l'initiative de l'acheteur ou du vendeur,
utilisée en tant que stratégie de résolution de risque.
- Risque : Etat où le nombre
d'événements possibles est supérieur au nombre
d'événements qui vont survenir réellement et pour lequel
quelques mesures de probabilités peuvent y être
rattachées.
- Risque global : Incertitude
subjectivement perçue par un individu quant à l'ensemble des
pertes potentielles relatives aux attributs déterminants du choix d'un
produit dans une situation d'achat ou de consommation donnée.
- Risque perçu : En marketing, le
risque perçu est une composante, non mesurable, du comportement d'achat,
dont l'amplitude est définie par l'individu, la situation et le produit.
Ce facteur subjectif est basé sur les incertitudes de pertes, leur
importance et leurs conséquences multidimensionnelles.
- Risque objectif ou réel : Nombre
d'états qu'une situation peut prendre, selon la probabilité
objective d'apparition de chaque état et la perte ou le gain qui y est
associé
- Risque lié au contenu du site (Site
risk perception) : manque ou mauvaise description de produits sur le site
(visualisation du produit, présence d'information relevante pour l'achat
sur, nombre et variété des produits, mauvaise description des
produits et de leur utilisation...).
- Risque d'intimité (Privacy risk
perception) : observation ou enregistrement des informations concernant
les habitudes de consommation de l'acheteur ou du visiteur (vente
d'informations concernant l'acheteur par le vendeur...).
- Risque lié au produit (Product risk
perception) : problèmes liés au produit (manque de
tangibilité, nature...).
- Risque de marque du site
(Brand risk perception) : Absence de confiance dans l'enseigne du site
Internet.
- Risque de perte de temps (Time risk
perception) : Perte de temps dans la navigation sur Internet ou le site du
vendeur (difficulté de trouver le produit recherché,
difficultés de chercher sur le site du vendeur...).
- Risque de prix (Price risk
perception) : Absence de confiance sur le prix total du produit par
rapport au fait de trouver moins cher ailleurs.
- Risque de
sécurité (Security risk perception) : Craintes
concernant le paiement en ligne (vol des informations rapportées
à la CB...).
Dans le cadre d'un travail de recherche, nous conduisons une
enquête sur le comportement des consommateurs sur Internet.
Notre questionnaire vous demandera une vingtaine de minutes.
Toutes vos réponses demeureront strictement confidentielles. Il n'y a
pas de bonnes ou de mauvaises réponses. Ce sont uniquement vos
préférences qui nous intéressent, et ce à des fins
statistiques.
PARTIE A. Expérience avec
l'Internet
1. À quand remonte votre premier contact avec
Internet?
Entre 0 et un an
Entre un an et deux ans
Plus de deux ans Trois ans ou plus
2. À quelle fréquence utilisez-vous Internet?
Rarement ou occasionnellement [moins d'une fois par semaine]
Régulièrement [au moins une fois par
semaine]
Tous les jours ou presque
3. Avez-vous déjà acheté quelque chose sur
Internet?
Non, jamais
Oui
PARTIE B. Loteries
Vous avez le choix entre les deux situations suivantes, laquelle
préférez-vous ?
(Nous vous rappelons qu'il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises
réponses)
Situation A. On vous offre un billet de loterie
où vous avez 50% de chance de gagner
100€ et 50% de chance de ne rien gagner.
50% 100 €
50% 0 €
Situation B. On vous offre 50€.
Je suis indifférent entre les deux situations
PARTIE C. Facteurs d'influence de l'achat sur Internet
Nous allons vous poser quelques questions concernant les
facteurs susceptibles d'influencer votre comportement d'achat
d'un produit quelconque, sur un site Internet
quelconque.
Nous vous demandons de donner votre réponse sur une
échelle de 1 à 7 où :
1 = facteur insignifiant (il n'influence pas mes décisions
d'achat sur Internet)
4 = facteur d'importance moyenne (il influence
modérément mes décisions d'achat)
7 = facteur très important (il influence de façon
déterminante mes décisions d'achat)
|
Facteur d'influence d'achat produit-site
quelconque
|
Concernant mes décisions d'achat sur
Internet
|
1
|
Le risque d'utilisation ultérieure par autrui de votre
numéro de carte bancaire
|
Insignifiant Déterminant
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
2
|
La confiance dans le site Web du vendeur
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
3
|
Le risque que, dans l'avenir, le vendeur pourrait vendre
les informations vous concernant à d'autres sites
vendeurs
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
4
|
La nature du produit
(le produit est périssable, fragile et/ou
nécessite un transport périlleux)
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
5
|
La perte de temps avant de trouver le produit recherché
sur Internet
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
6
|
L'absence de tangibilité avec les produits avant de
prendre la décision d'achat (possibilité de toucher...)
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
7
|
La bonne description des produits et de leur utilisation sur le
site vendeur
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
8
|
La possibilité de visualiser le produit sur le site
(photo, animation)
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
9
|
La facilité de trouver de l'information
recherchée sur le site
(bonne organisation du site)
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
10
|
La présence d'informations pertinentes pour l'achat
(en termes de prix comparatifs) sur le site vendeur
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
11
|
Le nombre et la variété des produits disponibles
sur le site vendeur
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
12
|
Le prix du produit
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
13
|
Le montant des frais de livraison
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
14
|
Proposer un service de livraison rapide
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
15
|
Proposer un service client
(conseils, garantie, remboursement...)
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
PARTIE D. Stratégies
Voici une liste de stratégies que les entreprises
pourraient adopter pour convaincre plus de consommateurs de faire leurs achats
sur Internet. Quel est, à votre avis, le degré de
priorité des efforts que les entreprises
devraient déployer pour atteindre cet objectif ?
Nous vous demandons de donner votre réponse sur une
échelle de 1 à 7.
Stratégies d'entreprise
|
Degrés de priorité des entreprises
Insignifiant Déterminant
|
Améliorer la facilité d'accès aux
informations recherchées sur Internet (pertinences des recherches,
comparateurs...)
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
Prendre des mesures pour augmenter la confiance des
consommateurs dans la marque du site marchand
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
Améliorer la sécurité de paiement sur
Internet
(cryptage, diversité de paiement...)
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
S'engager à ne pas utiliser, par la suite, les
informations concernant les préférences d'achat
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
Améliorer la présentation du produit
(description, images... )
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
Proposer des prix Internet plus compétitifs que ceux
pratiqués
sur le marché traditionnel
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
Améliorer le service par rapport au produit
commandé
(fragile, périssable, tangibilité...)
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
Améliorer le service après-vente
(livraison, garantie, conseils...)
|
+-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7
|
PARTIE E. Situations
Voici 2 produits :
Un livre acheté sur
www.amazon.com
Un ordinateur portable acheté sur www.marcopoly.com
Veuillez préciser, pour chaque facteur, le
degré de risque que vous ressentez, lors de
l'achat de chacun de ces 2 produits.
Interception de votre numéro de carte bancaire
par un tiers :
Livre Ordinateur
portable
Faible Fort Faible Fort
+-+-+-+-+-+- +-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7 1 2 3 4
5 6 7
Utilisation de vos données personnelles par
rapport à vos préférences d'achat :
Livre Ordinateur
portable
Faible Fort Faible Fort
+-+-+-+-+-+- +-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7 1 2 3 4
5 6 7
Longue recherche du produit désiré
:
Livre
Ordinateur portable
Faible Fort Faible Fort
+-+-+-+-+-+- +-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7 1 2 3 4
5 6 7
Incertitudes par rapport au
site :
Livre Ordinateur
portable
Faible Fort Faible Fort
+-+-+-+-+-+- +-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7 1 2 3 4
5 6 7
Incertitudes dans le choix du produit que vous
achetez :
Livre Ordinateur
portable
Faible Fort Faible Fort
+-+-+-+-+-+- +-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7 1 2 3 4
5 6 7
Réflexion sur le prix du
produit :
Livre Ordinateur
portable
Faible Fort Faible Fort
+-+-+-+-+-+- +-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7 1 2 3 4
5 6 7
Incertitudes dans la description du produit
proposé par le site :
Livre Ordinateur
portable
Faible Fort Faible Fort
+-+-+-+-+-+- +-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7 1 2 3 4
5 6 7
Incertitudes concernant les étapes après
la vente (livraisons, contacts, aide, ...) :
Livre Ordinateur
portable
Faible Fort Faible Fort
+-+-+-+-+-+- +-+-+-+-+-+-
1 2 3 4 5 6 7 1 2 3 4
5 6 7
PARTIE F. Affirmations
|
L'ACHAT SUR INTERNET...
QUAND J'ACHETE SUR INTERNET...
|
1 = Tout à fait en désaccord
7 = Tout à fait d'accord
|
1
|
Quand on achète sur Internet, on s'expose
à plus de mauvaises surprises que de bonnes surprises.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
2
|
Quand on achète sur Internet, il y a le
risque de se faire voler et détourner son numéro de carte
bancaire.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
3
|
Quand on achète sur Internet, on prend
plus de risques qu'en magasin.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
4
|
Je crois qu'il est encore plus sûr de donner son
numéro de carte bancaire par téléphone ou fax que sur
Internet.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
5
|
Avec tout ce qu'on entend autour du commerce électronique,
j'ai confiance en ce secteur.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
6
|
La fragilité de certains produits rend leur livraison
difficile et par conséquent leur achat très risqué sur
Internet.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
7
|
Le caractère périssable des produits est un frein
majeur à leur achat sur Internet.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
L'impossibilité de toucher, de palper, est un frein majeur
à l'achat de certains produits sur Internet.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
9
|
Quand on achète sur Internet, il faut
acheter des marques connues sinon on s'expose à de mauvaises
surprises.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
10
|
Quand on achète sur Internet, il est
important d'avoir déjà une bonne expérience d'achat du
produit qui nous intéresse.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
11
|
Sur Internet, il y a beaucoup de sites
frauduleux (encaissements sans livraison, aucune adresse postale, ...)
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
12
|
Les sites Internet "sécurisés" ne m'inspirent pas
vraiment confiance.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
13
|
Sur Internet, il est préférable d'acheter sur un
site connu à un prix plus élevé que d'acheter sur un site
inconnu à un prix plus faible.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
14
|
Quand on achète sur Internet, on s'expose
à ce que le produit qu'on va recevoir ne corresponde pas à nos
attentes.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
15
|
Quand on achète sur Internet, les
problèmes de livraison sont importants (délais, coûts,
erreurs, ...)
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
16
|
Il est préférable d'acheter sur un site Internet
proposant un service après-vente, à un prix plus
élevé, que d'acheter sur un site Internet sans service client,
à un prix plus faible.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
17
|
Quand on achète sur Internet, les garanties offertes pour
les produits achetés sont comparables aux garanties des mêmes
produits achetés en magasin.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
18
|
Quand on achète sur Internet, on ne
bénéficie d'aucun service client après son achat.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
19
|
Quand j'achète sur Internet, j'ai la
crainte de ne pas savoir à qui me renseigner en cas de
problème.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
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Les transactions réalisées sur Internet peuvent
facilement être observées par un tiers.
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Il est très agréable de faire ses achats sur un
site Internet personnalisé qui tient compte de ses
préférences.
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Je n'aime pas l'idée que quelqu'un puisse peut-être
enregistrer tous les achats que je fais via Internet et ainsi apprenne à
me connaître sans que je le connaisse.
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Après un achat sur Internet, on s'expose à recevoir
beaucoup d'annonces publicitaires non désirées.
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On gagne du temps en faisant ses achats sur Internet.
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Pour la recherche d'informations, le contact avec un vendeur est
plus efficace que de regarder sur Internet.
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Sur Internet, on perd souvent beaucoup de temps avant de trouver
le produit recherché.
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Je perds beaucoup de temps à naviguer sur les sites de
vente.
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Je trouve souvent de l'information pertinente (en terme de prix
comparatifs) sur le site Internet du vendeur.
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En général, sur Internet, les descriptions de
produits à vendre laissent à désirer.
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En général, sur Internet, les produits sont
clairement visibles par des images et/ou vidéos.
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On a davantage de choix de produits sur Internet que dans les
magasins.
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Le prix des produits sur Internet (hors coûts
annexes : livraison...), sont plus bas que dans le commerce
traditionnel.
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Les écarts de prix entre les sites Internet sont plus
grands que pour le commerce traditionnel.
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Tout compris, quand j'achète sur Internet, les prix sont,
en général, plus élevés que dans le commerce
traditionnel.
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Avant d'acheter sur Internet, je comparerais beaucoup les prix
avec le commerce traditionnel.
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PARTIE G. Informations
générales
1. Êtes-vous :
une femme un homme
2. Quel est votre âge ? ______
3. Dans quel environnement vivez-vous ?
Ville ou banlieue Village ou milieu
rural
4. Quelle est votre activité principale ?
Salarié Profession libérale
Demandeur d'emploi
Etudiant Inactif Autre
____________________
5. Quel est votre revenu net
mensuel ?
500€ 500<X1000€
1000<X1500€
1500<X2000€ 2000<X2500€
>2500€
* 1 Jean-Pierre Raffarin,
extrait du discours sur la société d'information , 11 novembre
2002
* 2 Dictionary of
Economics
* 3 Définition de
l'AFCEE (Association Française du commerce et des échanges
électroniques)
* 4 Bauer, Raymond A. (1960),
« Consumer Behavior as Risk Taking», in Dynamic Marketing for a
Changing World », R.S. Hancock ed., Chicago, IL: American Marketing
Association, p.389-398
* 5 Cunningham S.M.(1967),
« The majors dimensions of Perceived Risk», Risk taking and
Information handling in Consumer Behaviour, D.F. Cox ed, Boston, Harvard
University Press p.82-108.
* 5 Volle P. (1995),
« Le concept de risqué perçu en psychologie du
consommateur : antécédents et statut théorique »
Recherche et Applications en Marketing, vol.10, n° 1, p.40-56
* 6 Dandouau J.C. (2001),
« Risque, Inférence et Biais Décisionnels dans les
choix de consommation alimentaire », Revue Française du
Marketing, p.183-184, 133-148.
* 7 Cunningham S.M.(1967),
« The majors dimensions of Perceived Risk», Risk taking and
Information handling in Consumer Behaviour, D.F. Cox ed, Boston, Harvard
University Press p.82-108.
* 8 Havlena W.J. et DeSarbo
W.S. (1991), « On The Measurement of Perceived Consumer Risk »,
Decision Sciences, vol.22, n°4, p.927-939.
* 9 Stone R.N. et Gronhaug
K.(1993), « Perceived Risk : further considerations for the
marketing discipline », European journal of marketing vol.27, n°3,
p.39-50.
* 10 Strazzieri A.(1994),
« Mesurer l'implication durable d'un produit indépendamment du
risque perçu » , Recherche et applications en marketing,
vol.9, n°1, p.73-92.
* 11 Mallet Stéphane
(2002), « Déterminants et conséquences du risque
perçu en comportement du consommateur », Thèse de
Doctorat de 3ieme cycle, Université de Paris I, Panthéon
Sorbonne.
* 12 Cox D.F. (1967), «
Risk Handling in Consumer Behavior : An Intensive Study of Two Cases »,
Risk Handling in Consumer Behavior, Cox éd., Boston, Harvard University
Press, p.34-81.
* 13 Volle P. (1995),
« Le concept de risqué perçu en psychologie du
consommateur : antécédents et statut théorique »
Recherche et Applications en Marketing, vol.10, n° 1, p.40-56.
* 14 Roselius T. (1971),
« Consumer Rankings of Risk Reduction Methods », Journal of
Marketing, vol.36, N°1, avril, 1, p.56-61.
* 15 Cases A-S (2003),
« Le risque perçu, une variable médiatrice dans le
processus de réduction du risque sur Internet », Publication AFM,
« Percevoir, identifier et gérer les risques en marketing
», p.137-153.
* * Il s'agit par ordre de Alapage
(Produits culturels), Allociné (Billeterie), Degriftour (Voyages), Dell
(Informatique), Fnac (Produits culturels), Gateway (Informatique), Le Printemps
(Généraliste), La Redoute (Généraliste), Nouvelles
frontières (Voyages) et SNCF (Voyages).
* * Aquarelle, Chapitre.com,
Chateauonline, La Redoute, Mistergooddeal, Nomatica, Ooshop, Paniers.com,
Pixmania, Priceminister, Surcouf, 3 Suisses.com, Voyages-sncf.com,
Welcomeoffice
* ** Alapage, Aquarelle,
Chapitre.com, Chateauonline, e-Bay, Fnac.com, La Redoute, Mistergooddeal,
Nomatica, Ooshop, Paniers.com, Pixmania, Priceminister, Surcouf, 3 Suisses.com,
Voyages-sncf.com, Welcomeoffice