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La persistance des discriminations religieuses: quels effets sur les discriminés


par Sofiane MAOUCHE
Université de Lorraine - Maitrise 2018
  

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III-3-La technique :

Maurice Angers considère la technique comme :

« La technique représente un ensemble de procédés et d'instruments d'investigation utilisés méthodologiquement »25

Les techniques de recherche sont les outils qui permettent de recueillir des informations dans la réalité. Elles indiquent comment accéder aux informations de l'objet d'étude. Ces techniques représentent les principaux moyens d'investigation de la réalité sociale auprès de la population visée.

Dans la mesure où ma recherche s'articule autour de la discrimination religieuse et pour mieux déterminer les données des personnes questionnées ainsi que leurs attitudes et opinions, j'ai opté pour la technique de l'entretien.

Cette approche qualitative offre une liberté et facilite aux interlocuteurs de mieux s'exprimer afin de nous fournir plus d'informations, ce que le questionnaire et la méthode qualitative ne peuvent offrir.

Cet outil m'a permis d'accéder à un maximum d'authenticité des discours, selon Raymond Quivy : « L'entretien est une technique de collecte d'information orale, un événement de parole qui se produit dans une situation d'interaction sociale entre un enquêteur et un enquêté (sauf l'entretien collectif).

24 Raphael DESANTI, Phillipe CARDON, L'enquête qualitative en sociologie, Edition ASH, Paris 2007, p.p.46-47.

25 Angers Maurice, Initiation pratique à la méthodologie des sciences humaines, Edition Casbah, Alger, page 66.

28

C'est la raison pour laquelle il ne saurait être réduit à une simple démarche de prélèvement d'informations : le discours de l'acteur interrogé est prononcé in situ. Et de ce fait, la situation d'enquête conditionne à la fois la réalisation de l'entretien et l'interprétation du matériau recueilli »26. Ces raisons m'amènent à utiliser la technique d'entretien dans ma recherche afin de cerner et connaitre au mieux mon objet d'étude.

III-4-Le Guide d'entretien :

Le guide d'entretien est défini selon Alain Blanchet comme : « Un ensemble organisé de fonctions, d'opérateurs et d'indicateurs qui structurent l'activité d'écoute et d'intervention de l'interviewer. Le degré de formalisation du guide est fonction de l'objet d'étude (multi dimensionnalité), de l'usage de l'enquête (exploratoire) et du type d'analyse que l'on projette de faire

».27

L'approche qualitative s'est imposée comme étant la plus à même de nous aider à répondre à notre problématique. Car cette approche utilise une forme de recherche qui utilise des techniques spécialisées pour obtenir des réponses approfondies.

Elle s'appuie généralement sur des entretiens peu nombreux auprès des personnes généralement choisies pour leurs particularités.

Par ailleurs l'étude de ce programme d'action qu'est la discrimination religieuse et du vécue quotidien de ces personnes femmes ou hommes qui ne peut être visible à l'aide de questionnaires. Nous avons dans un premier temps jugé utile de rencontrer un échantillon de ces personnes en vue de recueillir leurs propos, les entendre dire leurs histoires personnelles, au-delà de la simple mesure de quelques critères, qui comme le souligne Jean-Claude Kaufmann, « fixe le cadre mais n'explique pas, alors que l'histoire des individus l'explique ». Mais d'une manière rapide à cause du temps l'un il doit travailler l'autre n'a pas le temps.

L'entretien est donc la principale méthode d'enquête que nous avions utilisée. Toutes fois il paraît très important de souligner les conditions de réalisation de ces entretiens. Très rapidement, nous avons été intéressés par le thème de discrimination religieuse (musulmane) tous secteurs confondus.

26 Raymon, Quivy et al, Manuel de recherche en sciences sociales, Edition Dunod, paris, 1995, p.184.

27 Alain Blanchet et al, (sous la direction de François de singly), l'enquête et ses méthodes d'entretiens, NATHAN, paris, 1992, p.61

29

Il a fallu s'adapter à la disponibilité des enquêtés et les rencontrer pour pouvoir obtenir des informations susceptibles de nous aider à élaborer ou à rédiger un travail scientifique. Ce fut difficile d'obtenir la confiance des individus et de les rencontrer à la fois à cause de l'emploi du temps de notre côté et du coté de l'enquêté.

Ci-dessus le tableau qui indique les personnes questionnées, leurs positions, ainsi que les lieux et la durée de l'entretien :

Tableau N° 01 : caractéristiques principales des enquêté(e)s :

Durée

Détails sur l'entretien

Infos sur l'interviewé

01

45 min

Lieu : Algrange

A1, femme au foyer,33 ans

02

48 min

Lieu : Thionville

A2, taxieur, 28 ans.

03

40 min

Lieu : Borny

A3 (Couples musulman)

04

42 min

Lieu : Metz

A4, 29 ans, études comptable

05

40 min

Lieu : Nancy

A5 42 ans, marié ADS

06

43 min

Lieu : Metz

A6, 28 ans, célibataire, salarié

Aperçu des entretiens réalisés :

La première personne interviewée est une femme sous le pseudonyme A1 qui après sa reconversion a changé de prénom, âgée de 33 ans, avec 03 enfants à sa charge seule.

Elle n'est pas mariée mais a été avant sa reconversion vivait en couple avec un homme dans les environs d'Algrange il y'avait 02 ans mais se sont séparées maintenant ; elle n'a jamais été assujettis à un problème discriminatoire avant qu'elle ne se reconvertisse, mais d'autres éléments seront rapportés durant notre entretien avec elle.

Ensuite nous avons interviewé A2 originaire de l'ile de la réunion, âgé de 28 ans et vit maintenant à Thionville, il travaille comme taxieur séparé de sa compagne avec 02 enfants à charge ; de confession musulmane depuis sa naissance.

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Après nous avons rencontré un couple à Borny A3 la femme âgée de 34 ans et le marie de 41 ans, à la recherche de l'emploi avec un enfant à leurs charges, des éléments à propos de leur recherche de travail au quotidien seront rapportées durant notre conversation.

On a aussi rencontré une libanaise âgé de 29 ans qui a fait des études de comptable, elle est à la recherche d'un emploi et elle n'arrête pas de passer des entretiens d'embauche A4.

L'autre bénévole A5 est interviewé dans un café à Nancy un père de de deux enfants, français d'origine de Congo et il travaille dans la sécurité privée.

Et enfin, une autre connaissance A6 en congé venu passer quelques jours en France et vient de passage à Metz, de confession chrétienne du Maghreb, célibataire et salarié il va nous confier comment il pratique sa religion au quotidien et comment son entourage le prennent et acceptent-ils sa reconversion.

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Deuxième Partie :

Analyse et interprétations des résultats

-Chapitre IV : La persistance de la discrimination entre ls individus basé sur la confession religieuse.

-Chapitre V : Domaines de la discrimination religieuse.

-Chapitre VI : Discrimination religieuse et effets sur les discriminés.

Chapitre IV : La persistance de la discrimination entre individus basé sur la confession religieuse.

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Nous consacrons ce chapitre à l'analyse des données collectées, nous nous appuyons sur les résultats des entretiens dédiés aux. Nous allons donc, dans cette partie de notre travail, coordonner personnes de confessions religieuses musulmane et un cas chrétien et organiser les différentes informations récoltées par le biais des entretiens qu'on a pu réaliser avec un nombre de six (06) interviewés.

Durant la vie quotidienne, les personnes ayant des convictions religieuses peuvent être soumis à des cas de comportements d'exclusion vis-à-vis de la population avec une confession différente, personne n'est à l'abri de cette situation surtout dans ce monde actuel ou la politique a pu entrer dans la vie intime religieuse des gens.

Nos enquêtées nous ont apportés quelques réponses sur leurs vies de tous les jours comment l'entourage agis quand ils savent qu'une personne a une religion donnée, c'est le cas d'une certaine femme A1, mère célibataire, sans emploi reconvertie à la religion musulmane récemment, elle nous a révélé que les voisins n'ont pas toujours compris pourquoi elle a pu se reconvertir à une religion et ça se ressens par leurs discours et par leurs comportements :

« Euh...avant ma reconversion dans ma nouvelle religion découverte avec une amie, j'avais aucun problèmes avec mes voisins, notamment avec ma voisine d'en face une mamie qui était sympas avec

moi (un bref moment de silence) ; mais après qu'elle avait su que je m'étais mise à la religion
musulmane et que leur père était de même origine, ses réflexions avaient changés vis-à-vis de moi et de mes enfants... ils ou vous mangez du porc ?...comment vont les petits AKBAR » et franchement ces petites phrases me plaisent pas du tout....mais du tout.

Elle nous a dit aussi que les attitudes ont changées et qu'il y'a une certaine gêne :

« Euh ben, peut-être parce que j'avais plus les mêmes habitudes que j'avais avec elle avant et les mêmes sujets de conversation et le fait que quelques de mes habitudes ont changés comme la nourriture par exemple... cela la gênait »

(A1, femme au foyer, 33 ans, Algrange)

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Le deuxième enquêté qui porte un nom musulman A2 avec des enfants, taxieur, nous rapporté qu'après que la police l'arrête à plusieurs reprises et lui demandent ses papiers, ils l'embarquent et le laissent en garde à vue après ils le relâchent sans vraiment lui dire les raisons valables :

« Mon histoire est que je me suis fait suivis et embarqué par la police plusieurs fois et le motif est bidon, et pourtant je suis clean je n'aime pas les embrouilles tout ça parce que je suis peut-être noir et mon nom est Karim et automatiquement musulman « nuisant » ?

Je ne sais pas, en tout cas c'est mon impression quand je suis embarqué, quand je leur dis pourquoi cette habitude à m'arrêter, ils me disent fouille de routine !» ;

Il ajoute : « Je ne sais pas exactement, peut-être qu'ils me confondent avec un autre mais ce n'est pas une seule fois c'est presque à chaque occasion, et ils vérifient mes papiers à chaque fois me garde quelques heures et me relâchent, je ne comprends pas ! » (A2 taxieur, 28 ans, Thionville).

Le troisième interviewé qui est une femme de 34 ans à la recherche d'emploi, mariée, avec des enfants (voilée), pour elle il est difficile de décrocher un emploi et le voile est mal vu par les employeurs :

« Je ne peux savoir car c'est une impression qui est enfouie à l'intérieure des personnes, mais ce que j'ai comme impression c'est le fait que dans la recherche d'un emploi c'est un peu gênant d'être voilée surtout dans une société ou les femmes sont civilisées, dans un entretien d'embauche pour intégrer un atelier de couture le gérant m'avait demandé carrément d'enlever le voile il y'a de ça trois mois environs ».

Elle nous a confiée aussi quelquefois elle se sentait différente à cause de regard de certaines personnes :

« En général rien de particuliers surtout quand c'est des personnes que je connais, peut être des fois je remarque des regards un peu ...comment dire ...euh...fuyants, un petit peu interrogatif je ne sais pas quel mot exact utiliser comme si je suis un peu je dis bien un peu différente ».

(A3, (Couple musulman), Borny)

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A4, âgée de 29 ans, comptable à la recherche d'un emploi, d'origine libanaise, pour elle a l'impression de ne pas être à la hauteur de ces collègues de confession différente, car elle a remarqué que ces collègues décrochent dans pas longtemps du travail, tandis qu'elle n'arrive pas encore et pourtant elle affirme que l'entretien s'est bien déroulé :

« Intimidante non ce que je trouve curieux cet dans ma recherche de l'emploi ça fait 08 mois que je cherche du travail sur le net et directement avec entretien d'embauche que sur le coup j'ai l'impression d'avoir bien répondu aux questionnements mais des réponses y'en a pas, alors que j'ai des amies non musulmanes ils ont bien commencé le travail deux semaines après leurs entretiens...je ne sais pas peut être que le problème vient de moi ! (Avec un air interrogatif) ».

Elle ajoute aussi qu'elle ressent du louche dans le processus de sélection quelque part « Avec mes relations tout est OK mais je sens un peu du louche pour décrocher un poste ». (A4, 29 ans, études comptable, Metz)

L'autre enquêté A5 marié deux avec enfants âgés de 42 ans mon origine est de Congo, travaille comme agent de sécurité privée.

L'enquêté nous a confié que son employeur ne veut pas le laisser se reposer le dimanche et laisser faire sa prière le vendredi et ne comprenait pas les raisons et pourtant c'est une liberté d'exercer sa religion :

« ...Mais je demande à mon employeur de ne pas travailler le dimanche mais de le faire le samedi et toute la semaine en raison de ma et je pars prier à la mosquée les Vendredis, mais il me donne du travail même ce jour toute la journée ce qui fait je suis obligé d'assurer mon gardiennage et laisser la prière pour la nuit ».

A cause de son travail qui lui prends tout son temps il n'a plus le temps de faire ses prières :

« Eh ben non, je m'habille à l'européenne et mes pratiques religieuses je ne les exprime pas face à l'autre, mes prières je les fais que chez moi ou les vendredis à la mosquée ».

(A5, 42 ans, marié ADS, Nancy)

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La dernière personne à être interviewé sur la question de discrimination est de confession chrétienne de 28 ans du Maghreb de passage en France,

Il nous a dit que contrairement aux pays laïcs les pays ou la religion est prioritaire ou intégrée dans la constitution il est très difficile d'exercer ses rituels religieux car la population le prend mal vu comme un mécréant :

« Vous savez ici la question de différence religieuse est pas la même car c'est un pays laïc, au Maghreb être d'une confession autre que musulmane est un peu vu d'une manière particulière ils me posent pourquoi ta choisie d'être chrétien si quelqu'un le découvre par exemple ».

Il affirme aussi que la liberté religieuse est absente dans l'environnement maghrébin, il faut s'intégrer au groupe et suivre la collectivité :

« Non, je ne les exprime difficilement pas comme mon séjour ici, déjà au Maghreb il y'a plus de mosquées que d'église, et franchement pratiquer ma religion est mal vu par mon entourage comme mes amis surtout s'ils sont différés de moi religieusement ».

L'absence des églises dans le village contrairement à la présence des mosquées et quelquefois il cache même son orientation religieuse pour certains :

« Il y'a pas d'église dans mon village par exemple et je pratique mes prières chez moi à l'abri des regards des autres certains de mes connaissances ne savent même pas que je suis chrétien ». Aussi il nous confie qu'il est gêné d'afficher son orientation dans une majorité musulmane :

« Contrairement à l'Europe être autre que musulman est très difficile, on vous voit

comme ...comment dire comme un mécréant comme quelqu'un qui ne suis pas le groupe qui n'est pas dans les normes et les mêmes valeurs, je suis très gêné de parler de ma religion chez moi soit au travail ou avec mes amis ». (A6, 28 ans, célibataire, salarié, Metz)

Il parait donc que notre hypothèse d'où la minorité musulmane est confronté quotidiennement à la discrimination à cause de leurs appartenance religieuse.

(Souvent indirect) dans tous les secteurs surtout au travail ou à l'embauche est vérifiée et confirme qu'il y'a encore la présence de discriminations basé sur l'orientation religieuse.

Chapitre V : Domaines de discriminations religieuse.

Les endroits ou peut surgir les discriminations sont nombreuses, personne n'est à labri de tels pratiques surtout quand il s'agit de minorités ou de libertés religieuses, pour notre première enquêtée A1 a évoqué que son voisinage tient des propos diffèrent et gênant depuis qu'ils ont su qu'elle a changée de religion elle affirme que la voisine qui est une grande mère qui l'agace :

« Ben ...non je suis mère au foyer je ne peux pas travailler je consacre la plupart de mon temps pour eux, à part mon voisinage qui parfois... », elle nous a dit aussi que son entourage a développé certains clichés énervant sur sa nouvelle confession, comme des commentaires sur la nourriture, elle l'affirme ainsi :

« Je n'ai pas subi de discrimination vis-à-vis de ma reconversion dans les lieux publics, hormis mon voisinage qui me lance des clichés parfois énervants à propos de la nourriture ou du ramadhan j'espère que tu n'y laisseras pas ta vie par exemple c'est tout et je n'apprécie pas ». (A1, femme au foyer, 33 ans, Algrange)

Le deuxième interviewé nous a confié qu'en général elle ne subit pas de discrimination sauf par les forces de l'ordre durant son trajet avec son véhicule, il ne sait pas pourquoi à chaque fois ils lui demandent ses papiers à chaque fois alors qu'il est en règle :

« J'étais en train de conduire tranquillement quant d'une seconde à l'autre j'ai vu une voiture de police avec ses trucks là de lumières bleues j'allais juste arriver chez ma belle-soeur ils m'ont embarqué devant sa maison et les deux autres fois aussi une fois dans un parc avec ma copine et l'autre seul et à chaque fois ils me demandent ma carte d'identité et après deux à trois heures en garde à vue ils me relâchent comme ça... (avec un air surpris) ». (A2, taxieur, 28 ans, Thionville).

Le vêtement et la façon de se vêtir peut-être un moyen de discrimination pour les hommes comme pour les femmes surtout le voile, qui souvent on demande à celles qui le porte de l'enlever, surtout pour un entretien d'embauche,

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A3 nous a révélé qu'on lui a demandé à ôter son voile pour le travail :

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« À part les employeurs qui me demandent que ce soit préférable d'enlever le voile pour des raisons de travaille et pourtant je ne vois pas en quoi c'est dérangeant mais bon...y'a aucune discrimination notable ».

(A3, (Couple musulman), Borny)

Quant à A4 à la recherche d'emploi, nous a confié que là où elle a l'impression qu'il y'a une sorte de « sélectivité » l'expression qu'elle a utilisée c'est dans le milieu de travail et plus exactement à l'entretien d'embauche, selon elle il y'a comme une incompréhension car il y avait longtemps qu'elle a pu passer son entretien en même temps que ses collègues , mais jusqu'à présent y'a pas de réponse et certains on eu un avis favorable dès les premières semaines, c'est comme si il y'a une liste de personnes à sélectionner selon l'origine établie d'avance :

« Euh..., victime de discrimination je n'irai pas à dire cela mais je trouve qu'en domaine professionnelle j'ai l'impression d'une cératine sélectivité est quand même présente, c'est comme s'il y'a une liste à respecter en fonction d'origine ou de couleur ou même de prénom, quand on s'appelle FATIMA évoque un peu l'orientation religieuse par rapport à quelqu'un qui s'appelle CHRISTINE par exemple, à mon avis c'a joué un peu ».

(A4, 29 ans, études comptable, Metz)

Un autre enquêté A5 salarié dans une société privée de sécurité nous a dit que dans son lieu de travail manque de compréhension vis-à-vis de ses pratiques religieuses car pour lui il est impossible de faire ses prières quotidiennes surtout les deux heures de vendredi et à ne pas travailler le dimanche et le remplacer par le samedi, car le patron ne lui accorde aucun accord :

« Ce que je trouve un peu étrange c'est que je demande à ne pas travailler le dimanche et le récupérer par exemple le samedi et aller prier à la mosquée le vendredi (ça ne dure même pas Cinque minutes) puis reprendre il y'a pas de réponse jusqu'à maintenant malgré plusieurs tentatives ».

Selon lui, les responsables de travail ne considèrent pas sa liberté de culte et sont pas compréhensifs car c'est difficile de tout cumuler dès son entrée à la maison :

« Non, c'est un peu dur avec mon boulot je dois tout cumuler pour rattraper la nuit quand je finis le travail, et je suis très fatigué quelquefois je laisse même tomber pour le lendemain, mon patron ne me comprends pas sur ce côté-là ».

(A5, 42 ans, marié ADS, Nancy)

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Le dernier interviewé qui est de confession Chrétienne maghrébin, A6 âgé de 28 ans, de passage en France pour un court séjour, pour lui que ce soit dans les lieux publiques ou au travail la question de manifester sa religion et sa confession est presque un tabou car la majorité étant musulmans et quitter cette dernière pour se reconvertir dans une autre est très mal vu et évoquer sa conversion durant les conversations c'est quasi impossible :

« Oui, je travaille comme en enseignant en sciences humaines, en générale elles sont bonnes car ce sont des amis mais quand le sujet de religion fait surface ou quand j'essaie de manifester ma confession chrétienne je sens un certain gène et pourtant il y'a une communauté chrétienne mais qui n'ose pas montrer et exprimer en liberté en termes de religion tout ça par ce que l'islam est majoritaire au Maghreb... ».A6 ne peut pas dire à n'importe qui qu'il a embrassé la religion chrétienne il y'a que ses amis les plus intimes qui ont pu accepter et voient sa reconversion comme normal, et les autres peuvent le considérer comme non croyant :

« Je n'affiche pas mon orientation religieuse, il y'a que des amis les plus intimes qui sont en courant ils sont en nombre de 5 environs, ce n'est pas facile de pratiquer sa religion dans une société ou les autres religions sont considérées comme non croyants tu es directement mal vu ». Il nous a dit qu'un maghrébin d'une autre confession que musulmane est mal vue, surtout les anciennes générations :

« ...les gens prennent du mauvais côté le fait d'être d'une autre religion que la leurs et d'autant plus un maghrébin chrétien c'est mal vu, ils commencent à commenter : ta vue le monsieur ou ta vue le mec il est chrétien ! comme si être comme tel est un crime ! »

Aussi, de peur de subir une discrimination le jeune homme préfère pratiquer ses rituels quotidiens chez lui par ce que y'a pas d'églises comme le sont les mosquées : « Mes rituels quotidiens je les pratique chez moi à l'abri des regards caché, en plus il y'a presque pas d'église et je préfère faire ça en cachette c'est une société un peu pas encore ouverte pour les autres religions, mais les jeunes générations sont très compréhensives ils s'en foutent eux ».

(A6, 28 ans, célibataire, salarié, Metz)

39

De ces réponses, nous estimons que la présence de discrimination religieuse est présente surtout dans les lieux de travail et à l'embauche en se basant sur la confession religieuse avec des degrés plus au moins différents, l'hypothèse selon laquelle la discrimination religieuse est présente dans presque tous les secteurs de la société.

Est vérifiée.

Partie VI : discrimination religieuse et effets sur les discriminées.

40

Être la cible de discrimination n'est toujours pas agréable cela provoque des émotions et des uns sentiments difficiles ou qu'elle soit exercée, au milieu professionnel, lieux publics ou même entre amis, cela donne un sentiment de différence et de ne pas être accepté et rejeté, pour A1 française reconvertie à l'islam ressent un sentiment énervant et pas agréable à cause de son entourage qui parfois elle a l'impression qu'elle fait l'objet de moqueries de la part de ces derniers ; elle dit :

« Vous savez...Boff...avoir à subir des réflexions clichées et des comportements presque moqueurs quand on sait que on est un peu diffèrent de son entourage (du moins religieusement) c'est pas toujours agréable, ça me met en colère et m'énerve normalement chacun est libre de ce qu'il fait de sa vie et de ses opinions tant que se na touche pas aux libertés des autres » ; elle nous raconte aussi que ses voisins ont changé de comportement car ils venaient et ne discutaient plus comme ils le faisaient avant, c'est comme si avant sa reconversion elle était une personne et après, c'est plus la même :

« Pour être franche .... Pas tellement, j'ai remarqué que mes voisins ne venaient pas aussi régulièrement qu'avant chez moi, peut être que c'est moi qui m'imagine des choses mais au moins j'ai remarqué un peu ça depuis que je me suis reconvertie, quand on se croisait avant on discutaient beaucoup plus près de la maison maintenant rien qu'un bonjour avec un geste de la main...c'est hallucinant quand même hein... ?! » ; quand elle sort elle évite le maximum d'évoquer les sujets en relation avec la religion car elle sent une sorte de changement d'atmosphère de discussion qui devient un peu gênante :

« ...j'évite d'aborder des sujets sur la religion car j'ai comme l'impression que l'atmosphère change un peu, quand je sors et avec des amies j'aime m'interagir avec les autres mais sans évoquer la religion ou la politique ».

Et en dernier lieu, l'enquêtée A1 nous a fait savoir que même si les gens n'aiment pas ses préférences et sa liberté elle reste libre et elle fera ce que sa tête lui dicte :

41

« Alors là jamais je fais ce que mon libre arbitre me dit de faire je sors quand je veux et je vais à la rencontre des autres quand je veux et celui ou celle qui est gênée ...ben. Qu'il/elle reste à carreau, je suis libre et ma foi est individuelle ».

(A1, femme au foyer, 33 ans, Algrange)

Notre deuxième enquêté A2 nous a affirmé qu'il se sent humilié à chaque fois que la police l'interpelle à bord de sa voiture, malgré qu'il n'ait pas d'antécédents judiciaires :

« Quand j'ai été embarqué par la police je me suis senti comme humilié parce qu'ils ne m'ont pas donné de raisons valables juste une vérification de routine et pourtant je ne suis pas un dileur ou un truck comme ça ».

Il nous a dit aussi malgré qu'il soit accepté et entretien de bonnes relations avec ses amies et les gens mais il ne peut pas parler librement de sa religion il se sent gêné :

« Bien sûr m'sieur, je suis français d'origine de confession musulmane, je suis parfaitement intègre dans mes relations avec mes potes et même ceux que je ne connais pas, je me sens accepté mais il faut savoir que je n'affiche jamais mes convictions ou ma foi publiquement ».

(A2, taxieur, 28 ans, Thionville).

Une autre enquêté A3, 34 ans, mariée, partage avec nous qu'elle sent une sorte d'incompréhension quand ils lui demandent qu'il soit préférable d'ôter son voile dans la plupart des entretiens d'embauche ou des ateliers de travail, elle ressent une sorte de rejet :

« Je n'aime pas quand on mélange la façon de se vêtir avec le domaine professionnel si par exemple je mets des tissus qui dissimule mon corps et mon visage là j'aurai compris pour des questions de sécurité, mais mon voile couvre uniquement mes cheveux...donc je ne comprends pas pourquoi ils me demandaient de l'enlever de préférence, je me sens un peu presque rejetée à cause de mon voile ».

Mais en général, les relations qu'elle entretiens avec son entourage est assez bien, les mentalités ont changées quand même selon elle :

« Non y'a pas d'intimidations à mon égard jusqu'à maintenant je m'entends avec tout le monde quand j'y vais à Action par exemple j'entretiens de très bons rapports avec les caissières et les vendeuses pourtant d'une culture totalement opposée ;

42

La société occidentale est une société qui n'est plus celle des années 70 ou 80, à mon avis la France a fini par accepter les différentes cultures » ; elle a ajoutée aussi :

« Non je me sens très à l'aise et n'a nullement besoin de rester chez moi à cause de ma différence au contraire je devrais essayer de montrer le meilleur de ma culture afin de nouer des liens de fraternité bien que la société soit un peu difficile et a un peu peur ». (A3 (Couple Musulman), Borny)

Pour A4, 29 ans à la recherche d'emploi se confie à nous qu'elle sent comme incomplète et différente des autres collègues, pour elle plusieurs tentatives d'entretiens d'embauche sont effectuées et avec sucées mais y'a pas de suite et pourtant un nombre de ces collègues ont pu décrocher un poste :

« Si je prends le cas de l'entretien d'embauche (qui se déroule en général bien) mais après il y'a rien, j'ai comme l'impression d'être pas comme les autres ou comme il y'a quelque chose qui me manque ou pas complète par rapport à mes collègues Français...mais bref faut pas perdre espoir il faut positiver ».

En ce qui concerne ses relations et son vécu avec son entourage elle nous a affirmée qu'elle n'a aucun problème de ce côté-là, car elle entretien d'excellents rapports avec les gens et n'est pas la cible de discrimination direct :

« Non je ne trouve aucune difficulté à lier des liens avec les autres, bien sûr il y'a des personnes avec qui le courant ça ne passe pas comme on dis : on ne peut pas plaire à tout le monde mais les relations sont bonnes » ; elle dit aussi :

« Je suis satisfaite de ma vie et mes liens avec les autres sont vraiment bien mon vécu n'est pas difficile » ;

Et ajoute :

« Vous savez j'ai beaucoup d'amis de différentes origines, donc le fait d'aller à la rencontre vers les étrangers ou les autres me cause aucun problème malgré ma différence et j'ai beaucoup d'amis de même confession aussi je tiens à le préciser ». (A4, 29 ans, études comptable, Metz)

Un autre enquêté nous a rapporté aussi que durant son travail il sent une sorte de rejet de sa religion cela en lui refusant d'avoir le vendredi comme jour de repos et de le récupérer un autre jour et aussi pratiquer ses rites quotidiens parce que son employeur ne répond pas à sa demande, pour lui c'est comme si on lui dit tu te débrouille avec tes pratiques religieuses :

43

« J'ai une drôle impression dans mon travail c'est comme si mes pratiques religieuses sont pas les bienvenues ou quelque chose comme ça...c'est comme si on me dit indirectement `débrouille toi avec ta religion' » ; cependant notre enquêté ne comprends pas pourquoi la police l'interpelle à chaque fois et le relâche après sans lui donner de raisons valables.

En ce qui concerne ses relations avec son entourage, elle parait assez bien comme il l'a mentionné :

« J'ai aucune difficulté à lier des relations avec les autres et mon entourage, mes voisins et mes amis même athées je m'entends bien avec eux » ; il affirme que la vie a changée maintenant, les gens ne se préoccupe pas trop des gens les mentalités ont changées :

« Vous voulez dire fuir les autres c'est ça ? non, je fais comme bon me semble malgré ma différence, et cette question je crois que ça ne pose même pas car la question d'islam ou religion tout est accepté maintenant c'est connu maintenant ou presque les gens sont préoccupés par autres chose comment faire entrer de l'argent et tout ça en général ...à mon avis », il dit aussi :

« Oui, je suis totalement en très bonne relation avec les autres, les gens sont bien avec moi et m'acceptent malgré la différence religieuse, il faut aussi savoir être ouvert et montrer le meilleur de soi-même ».

(A5, 42 ans, marié ADS, Nancy)

Tandis que le dernier interviewé chrétien maghrébin A6, 28 ans, célibataire, nous a apporté que la vie d'un non musulman dans une société islamique est difficile et ne peut pas pratiquer librement ses pratiques religieuses sereinement :

« La communauté chrétienne même les autres confessions ont une vie religieuse difficile et n'ont pas l'avantage d'exercer leurs rituels quotidiens d'une façon libre, je ne me sens pas très à l'aise quand il s'agit de religion dans mon pays ».

Quand il s'agit de parler ou d'évoquer la religion entre amis ou voisins il y'a un certain malaise dans le groupe comme si évoquer sa confession relève du tabou :

44

« Euh...comment dire...quand on est dans une sphère festive ou entre amis loin de sujets religieux je me sens très bien, on discute, parle, papote, mais dès qu'il s'agit de préférence religieuse là, je sens un certain malaise dans le groupe, c'est comme si je suis quelqu'un de diffèrent ou un alien, ou je ne sais pas... ».

Mais ce qui est de ses relations quotidiennes avec les autres sont aussi bonnes et n'a aucun incident a signalé :

« Non je ne trouve pas de difficultés à lier des liens avec mon entourage je ne parle pas sur ma préférence religieuse c'est personnel et en plus les gens ne sont pas prêts à ça » ; il ajoute aussi :

« Non je ne suis pas victime d'intimidations et mon vécu quotidien est tout à fait normal il y'a aucun problème mais je veux insister sur le fait que ce sont les générations anciennes (vieux) qui ne sont pas compréhensifs mais la nouvelle génération est plus ouverte, vous savez les réseaux sociaux et compagnie... » et aussi : « Pour pratiquer mes rituels je reste chez moi, pour aller rencontrer autrui ou des choses comme ça, je ne trouve aucun problème mes relations sont bonnes ».

(A6, 28 ans, célibataire, salarié, Metz)

Après avoir écouté ces réponses, il parait que la vie quotidienne des religieux se passe plus au moins sans problèmes et ne sont pas sujets à des discriminations direct qui peut rendre leurs vécue difficiles, l'hypothèse selon laquelle la discrimination a un impact négatif sur la vie quotidienne des discriminés est vérifiée.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci