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L'action des ong internationales dans les camps de refugies de Gore au Tchad


par Auriol DJEKODOUM NADJI
Institut des relations internationales du Cameroun/Université de Padoue - Master II en Relations Internationales Option« Coopération Internationale et Action Humanitaire  2019
  

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IV- REVUE DE LA LITTERATURE

La revue de la littérature permet de consigner le condensé des lectures sur les travaux qui traitent notre thème ou des sujets similaires. Elle permet d'avoir une vision plus large et intellectuellement consistante sur le thème de l'étude ainsi que des thèmes connexes. Selon Olivier LAWRENCE, « la revue de la littérature consiste à identifier les auteurs, les ouvrages et les articles scientifiques qui ont façonné la connaissance dans la discipline donnée sur ce

13 Convention de Genève du 24 juillet 1951 relative au statut des réfugiés et son protocole additionnel de 1967.

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sujet précis »14. La revue de la littérature consiste à saisir l'état des connaissances sur un sujet dans un espace cognitif donné, (la science politique, l'histoire, la psychologie, la sociologie, le travail social, etc.). Il faut évidemment connaître les fondements théoriques des problèmes qui ont déjà fait l'objet de recherche et ceux qui restent à résoudre.

De ce fait, un certain nombre de travaux traitent d'une manière ou d'une autre notre thème. Compte tenu du champ vaste et varié de la notion d'ONG ainsi que leurs actions, nous aborderons les travaux précédemment effectués par différents auteurs et qui traitent de la littérature relative à l'action humanitaire des ONG.

? Littérature relative aux ONG en général.

Bon nombre de chercheurs ont abordé les pistes de réflexion sur les ONG. Parmi eux, nous avons François RUBIO dans son ouvrage Les ONG acteurs de la mondialisation15, souligne l'existence officielle et la consécration universelle des ONG par la Charte des Nations Unies. Il mentionne l'intérêt porté par les Nations-Unies (UNHCR, UNICEF, PNUD), et d'autres institutions internationales (Conseil de l'Europe, Organisation des Etats américains, Union Africaine) pour les ONG. Les ONG vont devenir des acteurs ou des partenaires incontournables du paysage politique contemporain dans le domaine du développement, de l'humanitaire, de la défense des droits de l'homme. Elles sont devenues des interlocuteurs des institutions internationales et des gouvernements, des populations et territoires en guerre, drainant à leur compte un portefeuille financier colossal. Cet ouvrage aborde la consécration et le rôle des ONG sur les terrains d'intervention ainsi que leur contribution en tant que partenaires des Etats dans le processus de développement, mais l'on mentionne que l'auteur ne touche que l'aspect lissant des ONG tout en omettant leurs dérives qui souvent font couler beaucoup d'encre notamment sur la question des détournements des fonds et des vivres destinés aux réfugiés sans oublier l'enrichissement abusif des dirigeants de ces ONG. Mais plus précisément en ce qui concerne ce travail, l'auteur n'a pas abordé succinctement la question des réfugiés. Ainsi, le travail se veut un complément à ces manquements énumérés plus particulièrement sur l'aspect de leurs actions dans les camps des réfugiés.

Philippe RYFMAN dans son ouvrage intitulé Les ONG 16 nous fait comprendre que les ONG font quotidiennement l'objet d'une certaine médiatisation en fonction des diverses causes

14 Olivier LAWRENCE, Ferron JULIE, Bedard GUY, L'élaboration d'une problématique de recherche, sources, outils et méthodes, Paris, L'Harmattan, 2005, p.10

15 François RUBIOT, Les ONG, acteurs de la mondialisation, Paris, Scientifique, 2002, p.135

16 Philippe RYFMAN, Les ONG, Paris, La Découverte, 2009, p.128

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qui sont par exemple le domaine humanitaire, le développement, les droits humains, l'environnement, la santé, le commerce équitable, ainsi que l'éducation. Malgré cette médiatisation et cet activisme quotidien suscitant une large littérature, les ONG restent mal connues. Cet ouvrage met préalablement en exergue l'ancrage historique de ces dernières avant de traiter de l'amalgame que peut causer ce terme pour son appréhension en dépit d'une présence continuelle dans des champs divers et nouveaux. Cependant, il s'efforce à apporter des éléments de réponse à quelques questions primordiales et récurrentes à savoir leur définition, les domaines de compétence, leur financement, la sociologie, leur gestion, leur gouvernance, la concurrence à leur égard, la professionnalisation, les ressources humaines, leur légitimité, la transparence, leur place dans la « société civile », la transnationalisation et les réseaux internationaux. Enfin, il martèle que, si la croissance exponentielle des ONG des pays du (sud) et des pays émergents redessine le paysage non gouvernemental, ces organisations sont désormais en butte à l'hostilité d'un nombre significatif d'Etats, tout en étant plus que jamais partenaires d'autres Etats, d'organisations internationales, de l'Union européenne, de fondations ou d`entreprises17. L'auteur traite des ONG sous tous les angles néanmoins, il souffre d'un regard critique sur ces dernières car il n'aborde pas de l'influence qu'elles peuvent avoir sur le fonctionnement d'un Etat étant donné leur rôle incontesté dans le processus de développement des Etats notamment ceux du sud. S'inscrivant sur la même lancée que l'auteur ce travail a pour but de contextualiser cet ouvrage tout en l'adaptant à la question de recherche qui est la nôtre et concerne particulièrement les camps de réfugié de Goré. Dans un contexte plus restreint le présent travail traitera de la question des ONG allant de leur historique à la délimitation de leur champ d'action tout en énumérant leurs limites et faire des suggestions pour une amélioration de leur assistance aux réfugiés.

Michel DOUCIN dans son ouvrage intitulé, Les ONG : le contre-pouvoir ?18 propose une réflexion approfondie en ce qui concerne leur rôle dans le jeu des acteurs multiples, qu'il s'agisse du rôle qu'elles jouent dans la construction des Etats, de leur légitimité face aux droits de l'homme, ou de bien d'autres aspects de leurs relations avec les autres acteurs de la vie internationale comme dans la vie intérieure des Etats. L'essentiel des témoignages et réflexions porte ainsi sur leur légitimité, notamment en rapport avec les droits de l'homme, et sur leur place dans un jeu à plusieurs acteurs. En ce qui concerne les Etats en développement, l'auteur retient par exemple que la gestion des politiques de développement est souvent devenue un

17 Www.amozon.fr

18 Michel DOUCIN, Les ONG : Le contre-pouvoir ?, Paris, Toogezer, 2007, p360

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ménage à quatre : Etats, donateurs, multinationaux et bilatéraux, société civile locale et ONG internationale. La masse foisonnante de faits et de réflexions puisée à la source d'une expérience assez unique, confère de fait à l'ouvrage un caractère et une qualité de somme qui le rendent pratiquement incontournable pour celui qui s'intéresse de près aux ONG, et pour le militant, qui entend porter chaque jour un peu plus loin son action. Si cet ouvrage peut être un guide pour quelqu'un qui s'intéresse aux ONG, l'on peut déplorer cependant un manque de concision et de précision qui peut engendrer tout une confusion notamment dans le domaine de leurs actions. Même si l'ouvrage évoque le rôle des ONG dans le développement des pays, il l'évoque d'une manière générale alors le souci de ce travail est de l'aborder dans un cadre succinct à savoir le cas du Tchad très particulièrement.

Henri ROUILLE D'ORFEUIL, dans son ouvrage La Diplomatie Non Gouvernementale, les ONG peuvent-elles changer le monde ?19, s'interroge sur les questions relatives à la survie de la planète et une vie habitable pour tous en son sein. Ensuite prolonge cette interrogation comme suit : Comment atteindre les objectifs du millénaire pour le développement qui visent à réduire de moitié la pauvreté et la malnutrition qui minent les sociétés ? Dans cet ouvrage, il évoque un bon nombre de points allant des questions environnementales aux guerres, il touche du doigt les problèmes qui mettent à mal le bon fonctionnement de notre planète notamment la pauvreté. S'il recouvre un intérêt particulier pour nous en ce qui concerne la réflexion sur le bon fonctionnement de notre monde par l'entremise des ONG, ce livre ne se penche pas véritablement sur la question des réfugiés qui constitue la mamelle nourricière de notre étude ainsi nous nous servirons des quelques réponses apportées aux questions énumérées par R. O. HENRI pour les adapter à notre étude qui concerne les camps de réfugiés, et ceci constituerait une complémentarité entre ces travaux.

Dans son analyse, l'auteur suggère d'inclure l'action des citoyens dans la gestion gouvernementale pour la rendre plus efficace, et l'intervention des ONG dans l'espace publique mondial. L'auteur jette les bases d'une participation plus active des citoyens aux gouvernements du monde, et décrit l'étonnant pouvoir d'influence des ONG au regard de leurs modestes moyens. Cependant, il est vrai qu'il serait envisageable d'inclure les populations dans la gestion gouvernementale mais l'auteur n'a pas élucidé comment faire participer plus précisément un réfugié dans ce processus. Cet ouvrage met en exergue une participation plus

19Henri ROUILLE-D'ORFEUIL, La Diplomatie Non Gouvernementale, Les ONG peuvent-elles changer le monde, Paris, édition de l'atelier, 2006. p. 38

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globale or, contextuellement l'on doit prendre en compte les réfugiés qui généralement font l'objet de la principale préoccupation des ONG. L'objectif visé par ce travail est de trouver les réponses adéquates à une participation active des réfugiés dans le processus de développement par le biais des ONG internationales.

Laetitia ATLANI-DUAULT et Vidal LAURENT dans le livre Anthropologie de l'aide humanitaire et du développement. Des pratiques aux savoirs, des savoirs aux pratiques20, placent au centre de leurs préoccupations, les hommes et les femmes en action qui font au quotidien leurs sociétés, culture et développement. Ces auteurs relèvent le défi de mettre en relation, les mondes souvent divergents, conflictuels et leur donner un sens, une forme sur lesquels il est possible d'agir. Ainsi, en s'appuyant sur les anthropologues de nationalités diverses penchés, chacun sur un domaine d'intervention : les réfugiés, le monde rural, l'environnement, l'assainissement urbain, la santé, l'alimentation ou le genre, les auteurs nous aident à découvrir comment se déploie l'aide humanitaire et les interventions de développement sur le terrain. L'on déplore dans ce livre l'aspect lissant des ONG sans invoquer une fois encore les dérives de ces ONG qui prennent aujourd'hui de plus en plus de l'ampleur dans les territoires en état de guerre faisant de ces territoires des points stratégiques dans le jeu des puissances.

Laetitia ATLANI-DUAULT dans son ouvrage Les ONG à l'heure de la bonne gouvernance 21a bien démontré cet aspect peu glorieux des ONG dans les Etats où elles interviennent et servant de tremplin aux grandes puissances comme moyen de pression sur les pays pauvres. L'auteure soutient qu'au nom de la « Gouvernance », les pays du Nord et les ONG internationales maintiennent les pays du sud dans un état de dépendance par le canal de l'Aide Publique au Développement (APD). Pour mieux comprendre ce phénomène, elle procède par un ensemble d'interrogations. La première interrogation est de savoir « dans quel sens le terme gouvernance est-il porteur dans les politiques d'Aide Publique au Développement ? »22. Pour mieux satisfaire cette préoccupation, l'auteure procède par l'historique de la notion de « Gouvernance », après l'historique L. ATLANI-DUAULT passe au décryptage du concept avant de le contextualiser dans le domaine des APD. Mais, pour finir, elle pose une question très importante qui constitue le point focal de notre recherche à savoir, la

20 Laetitia ATLANI-DUAULT et Vidal LAURENT, Anthropologie de l'aide humanitaire et du développement, des pratiques aux savoirs, des savoirs aux pratiques. Paris, Armand colin, 2009, p.311.

21 Laetitia ATLANI-DUAULT, Les ONG à l'heure de la bonne gouvernance, Paris, Presses de Sciences Po , 2005, p.3-17

22Ibid, p.04

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« gouvernance constitue-t-elle une réelle opportunité de changement des pratiques et de la culture politique, ou se réduit-elle à une simple légitimation d'un système mondial voué à la préservation des intérêts du secteur privé des pays du Nord ? ». Cette interrogation, comme susmentionnée porte un intérêt capital pour ce travail. Ainsi, l'on ne se contentera pas de s'interroger mais aussi de proposer des éléments de réponses tout en proposant des pistes de solution.

Jean-Daniel MULLER, dans son livre Les ONG ambiguës, aide aux Etats, aides aux populations,23 mentionne le caractère hétérogène de l'aide non gouvernementale qui suscite bien des déconvenues sur le terrain, à partir des recherches effectuées au Mali et en Mauritanie. Il propose comme solution à l'aide des ONG, des actions coordonnées. Pour lui, la coordination est bon révélateur de la nature paradoxale des relations entre les ONG du Nord et les sociétés du Sud. Cet ouvrage, contrairement aux autres aborde les dérives des ONG mais ne fait pas mention explicitement du cas du Tchad. Pour ce faire notre travail ne consistera pas à aborder les ONG sur leurs aspects pervers mais plutôt de parler de leurs réalisations dans les camps de réfugiés, d'en déceler leurs limites et proposer des idées nouvelles en vue du peaufinage de leurs taches.

Alain PIVETEAU dans son livre Evaluer les ONG 24démontre qu'à partir des années 1980, il y'a eu un déclin institutionnel et économique des Etats, cette situation a renforcé la mise en place de politiques d'inspirations libérales, qui ont mis en lumière une série de projets alternatifs portés par les nombreuses ONG. Mais, étonnamment, la question de l'évaluation reste surprenante en comparaison de la réputation que les ONG ont par ailleurs acquise, tant auprès d'un large public que des acteurs traditionnels de la coopération. Pourquoi procèderait-on à leur évaluation et comment ? Sous quelles conditions les petites opérations de développement des ONG peuvent-elles se prêter à cet exercice critique ? Sont-elles justiciables d'une approche économique, même si elles y sont irréductibles et appellent une pluralité de regards disciplinaires ? En définitive, est-ce qu'une évaluation économique peut contribuer à améliorer les projets des ONG ? L'Ouvrage traite des enjeux d'une évaluation organisationnelle. L'évaluation peut difficilement se réduire à un calcul économique dès lors qu'est reconnu le caractère conflictuel et les effets de cette décision restent soumis à l'incertitude. L'ouvrage conclut aux liens étroits qui existent au sein des organisations, telles

23 Jean-Daniel MULLER, Les ONG ambiguës, aide aux Etats, aides aux populations, Paris, l'Harmattan, 1989. p.250

24 Alain PIVETEAU, Evaluer les ONG, Paris, Kartala, 2004, p.384

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que les ONG et leurs projets, entre l'évaluation, les dynamiques d'apprentissage et la performance socio-économique. Si l'ouvrage soulève quelques interrogations qui se résument à comment procéder à l'évaluation des ONG pour que leurs actions soient adaptées aux besoins des bénéficiaires, ce travail quant à lui se veut un complément car il envisage proposer des solutions pour un agencement de l'action des ONG plus précisément dans les camps de réfugiés de Goré. Cela pourrait être un parangon pour les actions des ONG en général et dans d'autres camps de réfugiés en particulier.

? Littérature sur l'action des ONG dans les Etats.

Richard BATLEY et Pauline ROSE25, évoquent la collaboration entre les Etats et les prestataires non publics de services de base à savoir les ONG qui retiennent l'attention croissante des agences internationales et des décideurs nationaux. Elle vise à soutenir des objectifs communs pour parvenir à une prestation de service universelle. En se basant sur des recherches menées au Bangladesh, en Inde et au Pakistan. Cet article montre que la collaboration peut porter ses fruits lorsque les ONG ne dépendent pas des sources limitées pour leur financement, et investissement du temps dans la construction d'une relation informelle avec les gouvernements. Non seulement la collaboration peut renforcer la prestation de service par les ONG, mais elle donne également l'occasion à celles-ci de s'engager dans des activités de plaidoyer plus large. L'article donne l'impression que les auteurs parlent des entreprises privées à buts lucratifs, or il serait judicieux de préciser le caractère onéreux de ces prestations notamment en fonction des nécessités des domaines d'intervention de ces ONG. Dans notre contexte, les ONG internationales qui s'installent au Tchad ont pour mission de l'accompagner étroitement dans le processus de développement. Pour ce faire, l'assistance aux réfugiés faisant partie de ce processus et que le Tchad ne disposant pas de moyens nécessaires pour assister les réfugiés de manière efficace compte tenu de sa pauvreté, le concours des ONG est incontournable pour une assistance adéquate. Le présent travail s'inscrit dans le cadre de réflexion sur la question de l'intervention des ONG internationales dans les camps de Goré afin de servir d'exemple sur tout le territoire national et dans divers domaines.

Dans l'ouvrage d'Inger ULLEBERG26, l'auteur scrute le cas des ONG qui sont devenues l'un des principaux prestataires de service public dans les pays où l'Etat n'est pas en mesure de fournir les services nécessaires. Désormais le discours international de

25 Richard BATLEY et Pauline ROSE, « Collaboration in delivering education : relations between governements and NGOs in South Asia », Birmingham, Developpement and practice, p. 579-585

26 www.iiep.unesco.org

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développement est dirigé de plus en plus vers l'amélioration de compétence et de moyen pour renforcer la société, de ce fait les ONG sont contraintes de s'adapter à cette nouvelle donne. Ce travail fait un examen sur le rôle des ONG dans le développement international à travers l'amélioration des capacités, domaine où les ONG sont de plus en plus impliquées. Les activités de développement des capacités complètent les fonctions principales des ONG. La nouvelle interprétation du développement des capacités peut affaiblir l'Etat central, mais peut également le renforcer sur le long terme. Les ONG pouvant apporter des changements s'adaptent plus aisément que les Etats ; elles peuvent parfois faire obstacle aux efforts de l'Etat. Si les ONG ont un impact non négligeable sur le processus de développement des capacités, elles continuent de souffrir du manque de ressources et de l'éloignement de l'Etat. Dans tous les cas, les activités des ONG sont de plus en plus diverses. Dans ce travail, l'on constate que les ONG se substituent à l'Etat, ce qui leur accorde plus de force qui leur permettra de le maintenir dans une situation de dépendance et si l'auteur évoque les avantages de l'Etat à long terme dans cette situation, il ne faut pas oublier que cela peut être un couteau à double tranchants et donc la dépendance risquerait d'être pérenne.

? Littérature relative à l'action des ONG en Afrique.

Mikako NISHIMUKO dans son article intitulé « The role of non-governemental organisations in achieving education for all : the case of Sierra Leone »27, aborde le cas de la Sierra Leone qui est l'un des pays les plus pauvres du monde, qui a connu la guerre civile de 1991 à 2002. Les efforts de ce gouvernement à améliorer le secteur de l'éducation restent faibles et 30% des enfants n'ont pas accès à l'enseignement primaire. Ce document traite du rôle des ONG et des organisations confessionnelles dans ce secteur et notamment de leur appui au gouvernement. L'auteur conclut que le travail mené en collaboration entre le gouvernement, les ONG et les organisations confessionnelles a permis des progrès vers la réalisation de l'éducation pour tous. Dans un premier temps, ce document n'est que descriptif comme si c'était un rapport d'activité, l'auteur n'a pas lui-même préconisé des pistes de solutions ou proposé des idées afin d'améliorer davantage ce travail conjoint entre l'Etat et les ONG. Et dans un second temps, il n'a malheureusement évoqué que le domaine éducatif pourtant après la guerre, il y'a eu l'intervention des ONG dans plusieurs secteurs que l'auteur pourrait aborder, surtout les besoins fondamentaux des réfugiés qui sont entre autre la question de

27Mikako NISHIMUKO, « The role of non-governemental organisations in achieving education for all : the case of Sierra Leone », journal de comparaison et de l'éducation internationale, 2009, p.281-285

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l'alimentation, d'abris, de sécurité. Alors, ces manquements recouvrant un intérêt particulier, feront l'objet de notre étude.

Brehima TOUNKARA dans son travail intitulé, « le rôle des ONG dans l'éducation de base au Mali »28, indique qu'au Mali, souvent cité en exemple pour l'implication des ONG dans le développement de l'éducation, le rôle des ONG est apprécié de diverses manières. La nature des relations entre les bailleurs de fonds, les représentants de l'Etat et les ONG fluctue selon l'envergure nationale ou internationale de ces dernières. La problématique de l'intervention des ONG dans le secteur de l'éducation, essentiellement axée sur le développement des écoles communautaires, aboutit à un certain nombre de constats souvent controversés. Les ONG sont en mesure de s'implanter dans le secteur quand une politique de tolérance est mise en oeuvre tôt. L'auteur préconise de légiférer et de définir les cadres et les modalités d'intervention dans le développement de l'éducation. Ce travail nous permet effectivement de comprendre l'un des secteurs d'intervention des ONG en Afrique mais l'on déplore son caractère restreint car le secteur de l'éducation n'est qu'une infime partie d'intervention et d'action des ONG internationales en Afrique.

? Littérature relative à l'action des ONG au Tchad

Dans son article, « Darfour : Des réfugiés indésirables au Sud comme au Nord ? »29, Marc-André LAGRANGE explique qu'en 2003 le conflit du Darfour a regagné en intensité et en retentissement sur la scène internationale. Ce regain de violence a provoqué l'exode de 200 000 Soudanais, principalement issus des ethnies Massalite et For, dans l'Est du Tchad. Ces réfugiés sont accueillis dans 12 camps où ils sont sous la protection des Nations unies. Cette opération humanitaire sous l'égide du Haut-commissariat aux Réfugiés (HCR) et financée par la communauté internationale est mise en oeuvre par des ONG nationales et internationales. Dans un premier temps, les autorités administratives locales firent face à une intrusion d'acteurs étrangers (le HCR et les ONG internationales, qui interviennent dans son sillage) dans leur espace de pouvoir, avec bienveillance malgré la perte de contrôle (théoriquement temporaire) que cette intrusion induisait. À cette restriction officielle d'autorité s'ajoute l'apport dans la région d'une population allogène qui, malgré sa nationalité tchadienne, ne fut pas forcément la bienvenue. Les ONG internationales amenèrent, en effet, du

28Brehima TOUNKARA, « Le rôle des ONG dans l'éducation de base au Mali », USAID, ROCARE, Bamako, 2001, p.40

29Marc-André LAGRANGE, « Darfour : Des réfugiés indésirables au Sud comme au Nord ? », Paris, Afrique contemporaine, 2006, P.151 à 161.

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personnel tchadien et en partie originaire du sud, donc non musulman. Ne pouvant trouver du personnel qualifié sur le lieu d'intervention, les ONG internationales font appel à du personnel recruté dans les capitales, sur la base de leurs compétences et ce sans tenir compte des particularismes locaux. Or au Tchad le clivage Nord/Sud étant très affirmé, ce personnel fit souvent figure d'« étrangers de l'intérieur » pour les autorités locales

L'arrivée massive de réfugiés a bien évidemment déséquilibré l'économie précaire des populations hôtes en accroissant la concurrence pour l'accès à la terre et à l'eau. Dans cet environnement de pauvreté, les tensions entre hôtes et réfugiés ne tardèrent pas à se manifester en dépit des liens ethniques. Cette cohabitation tendue et forcée engendre une interrogation à savoir le retour ou le rejet des réfugiés ? Mais dans son plan d'action pour 2006, le HCR prévoit le retour d'au moins 20 000 réfugiés soudanais au Darfour. Pour l'administration tchadienne, au-delà des considérations de sécurité, l'objectif est le même.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle