D- Santé et nutrition
La situation sanitaire et nutritionnelle dans les camps de
réfugiés de Goré est caractérisée par la
prévalence des maladies transmissibles, du paludisme, des infections
respiratoires, de la rougeole, de la diarrhée ainsi que par une
situation nutritionnelle instable et précaire. Les taux de malnutrition
sont en hausse sur l'ensemble des camps et une urgence nutritionnelle avait
été déclarée en 2018.
Cependant, il convient de noter que la situation est devenue
meilleure ces six derniers mois avec le concours des acteurs humanitaires qui
ont mis en place davantage de structures de santé. Ces acteurs sont
entre autre l'ADES, CARE International, The Johns Hopkins University (Jhpiego),
Mentor Initiative (MI), Médecin Sans Frontière France (MSF-F) en
partenariat avec le PNUD, l'UNFPA, l'UNICEF, le PAM. Ainsi, avec l'augmentation
de la population de réfugiés, les établissements de soins
de santé primaires sont constamment débordés. Les
centres
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de santé existants fonctionnent souvent au-delà
de leur capacité en raison des ressources limitées. En moyenne,
24% des patients qui se rendent dans des centres de santé des camps de
réfugiés sont de la population hôte.
Le secteur santé nutrition s'est concentré sur
le renforcement des services de santé et l'appui au transfert progressif
des réfugiés dans le système de santé national. Une
attention particulière est accordée au renforcement des
capacités en termes de ressources humaines et techniques. Le secteur de
la santé passe de la fourniture gratuite de services de santé
dans les camps à une intégration dans le système national.
Un système de recouvrement des coûts est mis en place et les
réfugiés payent déjà une petite contribution (100
XAF soit 0,2 USD) pour avoir accès aux services de santé. Les
contributions sont gérées par un comité et permettent de
couvrir les petits travaux d'entretiens et de réparations. Cela permet
aux réfugiés d'avoir accès aux services de santé au
même titre que les communautés d'accueil.
Une attention particulière est accordée à
la santé maternelle et reproductive, à la santé mentale
ainsi qu'au programme de lutte contre le VIH / SIDA pour les communautés
en général et pour les femmes enceintes et les enfants de moins
de 5 ans en particulier. En termes de réponse nutritionnelle, le secteur
continue à soutenir le traitement de la malnutrition tout en mettant
l'accent sur une réponse multisectorielle afin de s'attaquer à
ses causes profondes de la malnutrition (accès limité à la
terre et à l'eau potable, précipitations imprévisibles,
absence d'habitudes alimentaires diversifiées et d'allaitement au sein
non exclusif des nourrissons). Cela se fait en étroite collaboration
avec les activités liées aux moyens de subsistance, la
sensibilisation de la communauté aux questions de santé et WASH
ainsi que l'autonomisation des femmes. La production alimentaire dans tous les
camps de réfugiés de Goré, est entravée par des
terres agricoles limitées, des régimes de précipitations
peu fiables, un accès limité aux semences, aux outils agricoles
et aux moyens de subsistance.
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