Paragraphe I : Aperçu général sur
les camps de réfugiés de Goré
Aujourd'hui, dans les camps de Goré on dénombre
42.975 réfugiés84. Sur la base des multiples rapports
du HCR et autres organisations internationales, l'on peut, sans risque de se
tromper, affirmer que la crise des réfugiés centrafricains n'est
pas une abstraction mais une réalité quotidienne. La question des
réfugiés étant un problème mondial, la situation du
Tchad, plus précisément celle de Goré ne saurait
être abordée de façon isolée. Ainsi nous
étudierons le dénombrement des réfugiés dans les
camps de Goré (A) avant d'aborder la question de la
pluralité des ONG intervenant dans les camps de Goré
(B).
A- Le dénombrement et organisation des
réfugiés dans camps de Goré
Les effectifs totaux des réfugiés centrafricains
ont diminué après la vérification biométrique
conduite entre juin et Aout 2018, malgré les afflux observés
suite aux conflits intercommunautaires. Les réfugiés
centrafricains appartiennent principalement aux ethnies Kaba, Peul, Arabes,
Mbaye, Runga et Baya. Les peuls sont majoritaires dans le camp de Dosseye. On
dénombre 16.188 dans le camp de Dosseye, 10.964 à Amboko, 9.168
à Gondjé et 6.655 à Doholo pour un total estimé
à 42.975 réfugiés à Goré85.
Chaque camp est subdivisé en blocs ou en zone à
la tête duquel les réfugiés élisent un Chef qui les
représente au niveau du comité central. Le comité central
est dirigé par un président et des membres issus des
différents comités dans lesquels les femmes sont
représentées. Des comités de relais sont également
mis en place pour gérer les différentes activités du camp
: comité des sages, comité mixte population
réfugiée et hôte ; comité de vigiles, comité
de femmes, comité de distribution, comité de jeunes,
comité pour la gestion de l'eau, comité des éleveurs,
comité des agriculteurs, comité de gestion des plaintes du
ciblage, comité de gestion des conflits, etc.) En outre, des points
focaux sectoriels et des groupes sont établis pour suivre les aspects
relatifs à la violence sexuelle basée sur le genre. La
responsabilité principale de la protection, de l'enregistrement et de
l'administration des refugiés revient à la CNARR et au HCR. Le
Détachement pour la Protection des Humanitaires et des
84Chiffre des personnes relevant de la
compétence du HCR au Tchad à la date du 31/10/2018
85Idem
50
Réfugiés (DPHR) a la responsabilité
d'assurer la sécurité des réfugiés dans les camps
et dans les environs, de même que celle des acteurs humanitaires. Les ONG
présentes dans ces zones couvrent divers domaines notamment :
l'assistance juridique, les services communautaires (assistance aux personnes
à besoin spécifique et le développement communautaire),les
activités génératrices de revenus (AGR), la gestion et la
mobilisation communautaire, la distribution de vivres, les secteurs de
l'éducation, de la santé, du WASH, des abris, de l'agriculture,
de l'élevage et de l'environnement.
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