VI.3 EFFETS DES ENGRAIS MINERAUX SUR LES PROPRIETES DU
SOL
Le traitement T6 (NPK+UREE) entraine une
détérioration des propriétés du sol. En effet on
observe une baisse du pH traduisant une acidification du sol, la diminution de
l'indice de stabilité et une diminution de la population microbienne.
Tous ces effets ont été constatés après seulement
un cycle de culture. L'acidification du sol proviendrait de l'absorption des
cations par la culture et la lixiviation des nitrates emportant des cations
basiques provoquant une désaturation accélérée du
complexe d'échange. Les cations basiques seraient alors progressivement
remplacés par l'aluminium et le processus serait accentué avec la
fertilisation minérale parce que l'azote non utilisé augmente la
lixiviation des bases (Boubié et al., 1997). La diminution de
l'indice de stabilité traduit la déstructuration du sol. Cela
pourrait être due à une réduction du carbone organique
causée par la fertilisation exclusivement minérale (Boubié
et al., 1997). Cette réduction s'expliquerait par la
minéralisation progressive de la matière organique.
VI.4 EFFETS DES FUMURES SUR LES PARAMETRES
AGROMORPHOLOGIQUES
Les paramètres végétatifs sont des
indicateurs de la vitalité et de la croissance de la plante. A cet
effet, ils permettent la prévision de la récolte. Durant cette
expérimentation, l'examen de la hauteur moyenne n'a montré aucune
différence significative selon les types et le doses de fumures, on est
tenté de croire que les teneurs du sol en N ont été dans
le même ordre de grandeur sous l'effet des deux types et des
différentes doses de fumures. Cependant on a observé les plus
grandes valeurs du nombre de talles comptées par m2 dans les
traitements avec les engrais NPK (12-11-18) et l'urée à 46 % de
N. Ces données constituants les paramètres de rendements
(Lacharme, 2001), on pourrait
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envisager une meilleure production en grains et en paille du
riz sous l'engrais NPK (12-11-18) et l'urée à 46 % de N par
rapport au biofertilisant. Les résultats obtenus trouvent une
explication dans les caractéristiques des différents fertilisants
utilisés durant cette expérimentation : les engrais
minéraux peuvent être assimilable directement après
désorption ou non par des plantes (Bodoharisoa et al., 2007).
Ce qui favorise la disponibilité des éléments nutritifs et
du coup, la croissance rapide du riz (hauteur et nombre de talles) dans les
micros parcelles ayant reçu les engrais minéraux comme
fertilisant.
VI.5 EFFETS DES FUMURES SUR LES RENDEMENTS
L'étude réalisée a globalement
démontré pour les paramètres de rendement du riz les
performances des engrais minéraux. Toutefois l'étude
économique révèle qu'avec le biofertilisant l'on
réalise plus de bénéfice qu'avec l'utilisation des engrais
minéraux. Ce résultat souligne la capacité du
biofertilisant à être utilisé comme une bonne alternative
aux engrais minéraux. De nombreux effets bénéfiques de
l'utilisation des biostimulant et biofertilisant ont été
observés et décrits portant aussi bien sur l'amélioration
de la qualité des sols, des plantes, des produits de récoltes
ainsi que sur l'amélioration des rendements ou de la protection des
cultures (Faessel et al., 2014). Ce constat rejoint les observations
rapportées dans les travaux de Desfontaines et al (2018) sur
l'utilisation des biostimulants dans les exploitations de Guyane. Dans cette
même veine, on pourrait citer l'éventuelle correction de
l'acidité du sol par le Polifol (mestrado plus) qui agit en tant
qu'amendement calco-magnesien et améliorer ainsi la disponibilité
des éléments nutritifs dans le sol. Cela vient soutenir les
ambitions d'une agriculture bio (IFOAM, 2012) facilement maitrisable par les
agriculteurs. Le résultat le plus saillant induit par le biofertilisant
est de 1.5 t/ha au niveau du RDG et reste inférieur au RDG obtenu par
les travaux de Koné (2021) à la même dose du
biofertilisant. Cela est sans doute dû au fait que nous avons
considéré une superficie plus grande donc plus de
variabilité pour le calcul des rendements soit 8 m2. Alors
que Koné (2021) n'a considéré que 1 m2 pour le
calcul de ses rendements. A la lumière de ces analyses, l'exploitation
de l'extrait aqueux du Costus afer fermenté peut être
recommandée non seulement comme fertilisant en riziculture sur tourbe,
mais aussi comme solution pour la préservation des
agroécosystèmes tourbeux d'où de l'environnement.
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