ABSTRACT
In the current context of climate change, the preservation of
natural resources has become a necessity. It is in this perspective that
agriculture is moving towards a more sustainable system such as agroecology.
The objective of our study is to adopt a regenerative organic agriculture of
Histosols (peat soils) with fermented extract of Costus afer as a
nutrient source. Thus, a Fisher block trial was set up in Songon to compare the
effects of Costus afer liquid biofertilizer and mineral fertilizer
(150 kg/ha N-P-K (12-11-18) and 80 kg urea at 46 % N) on soil and
agromorphological parameters and yields of the rice variety VA6 that was
transplanted at a density of 20 cm X 20 cm. In addition to the blank control,
four doses of Costus afer (T1-250, T2-500, T3-750, T4-1000 and T5-1000
cc/15m2) and the mineral fertiliser treatment were applied. The
different doses of Costus afer were applied at ploughing except for
the T4 treatment (4 fractions (250 cc) of 1000 cc). The results obtained
confirm the regenerative action of the aqueous extract of costus afer.
Although the effect of the treatments on soil pH was not significant, T1
induced the best pH (6.4). In terms of soil structural stability, the
Costus afer treatments gave better results than the use of mineral
fertiliser. Treatment T2 gave the best structural stability of 99.82 %.
Microorganism counts revealed an abundance of microorganisms under the
Costus afer treatments. Regarding grain yields, we have a significant
effect of the different treatments. The highest yield was obtained with the
mineral fertiliser (2.3 t/ha). However, the economic study reveals that the T5
treatment gives a profit of more than one hundred and twenty thousand francs
CFA (120 000 FCFA) than the T6 treatment.
Key words : organic agriculture, biofertiliser,
Costus afer, rice cultivation, peat, Côte d'Ivoire.
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INTRODUCTION GENERALE
La dégradation des ressources naturelles apparait comme
étant l'un des problèmes les plus graves pour l'humanité
(Millenium Ecosystem Assessment, 2005). Parmi ces ressources, les sols sont les
plus affectés notamment, en raison de l'impact de l'activité
humaine (Lal et al., 1989).
Les sols hydromorphes classés comme tourbes, sont
caractérisés par plus de 50 % de Carbone organique en poids avec
presque pas de matière minérale. Ces sols ont un grand pouvoir de
fixation du carbone atmosphérique dans la pédosphère.
Représentant un peu plus de 3 millions de km2 à
travers le monde (3 %), ils peuvent séquestrer 0,37 Gt de CO2
annuellement (IUCN, 2016).
Ces sols sont beaucoup sollicités en agriculture
à cause de leur forte teneur en matière organique, favorable
à une restitution de nutriments en plus d'une forte capacité
à garder l'humidité (Koné, 2021). Etant donné que
leur mise en valeur agricole exige un drainage causant la destruction de sa
stabilité structurale, ils perdent partiellement la fonction de
piéger le carbone pour émettre 6 % de CO2 anthropique (Cris
et al., 2014). Toute chose justifiant la nécessité d'une
nouvelle méthode agricole pouvant stabiliser les tourbes dans leur
fonction écologique. A cet effet, les cultures en milieu inondable comme
la riziculture peuvent satisfaire à ce besoin.
Par conséquent, l'agriculture biologique (Alabouvette
et Cordier, 2018) pourrait s'inscrire parmi les solutions dans un contexte
d'agriculture régénérative (Rhodes, 2017). Dans cette
veine, l'extrait aqueux de Costus afer a fait l'objet de test de
fertilisation pour le riz pluvial en pots de culture avec l'effet
escompté des fortes concentrations en N, P et K (Meïté,
2018) révélant un effet similaire à l'usage d'engrais.
Cela a été confirmé par Yobouet (2020) en riziculture de
bas-fond sans pourtant tester son pouvoir de régénération
du sol. D'où les travaux de Koné (2021) prouvant un effet
significatif de ce biofertilisant sur la stabilité structurale des sols
tourbeux. Mais ces travaux n'ont pas explorés une comparaison avec les
engrais utilisés en agriculture conventionnelle.
C'est pour parer à cette insuffisance que
l'étude courante a été initiée pour justifier
l'adoption de Costus afer comme alternative pour une agriculture
régénératrice des sols, notamment, les Hystosols (sols
tourbeux) en riziculture. A cet effet, l'objectif visé est de confirmer
une agriculture biologique régénératrice des
agroécosystèmes tourbeux. Cet objectif général se
décline en trois objectifs spécifiques :
V' déterminer une abondance en microorganisme
sous traitements avec Costus afer qu'avec l'engrais minéral
;
V' montrer une acidité du sol plus importante
sous engrais minéral ;
V' démontrer une faible stabilité
structurale du sol sous traitement avec l'engrais minéral.
Pour atteindre ces objectifs, les hypothèses suivantes
ont été soumises à vérification durant
l'expérimentation :
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? au regard des relations symbiotiques entre les
micro-organismes et les racines des plantes (Vincent, 2010), l'extrait aqueux
de Costus afer pourrait induire un rendement similaire à celui
des engrais ;
? à cause de l'effet acidifiant du sol de la fumure
minérale (Boubié et al., 1997), l'occurrence des
micro-organismes serait plus faible sous le traitement avec l'engrais
minéral ;
? la composition de l'extrait aqueux de Costus afer en
carbohydrates issus de photosynthèse (Han et al., 2005) serait
plus favorable à la stabilité structurale du sol que l'engrais
minéral. A terme, cette étude devra documenter
l'opportunité d'adoption d'extrait aqueux de Costus afer en
lieu et place de la fumure minérale en riziculture. Elle s'inscrit dans
le cadre des travaux de Master II de pédologie et agriculture durable
à l'UFR-STRM de l'université Felix Houphouët-Boigny. Le
présent mémoire qui rend compte des travaux
réalisés et des résultats obtenus est structuré en
trois parties : la première partie traite des
généralités, basées sur une revue de
littérature, qui renseigne sur les éléments utiles
à la compréhension de l'étude. La deuxième partie
présente le matériel et la méthodologie utilisés
suivie d'une troisième partie rendant compte des résultats
obtenus ainsi que leur discussion. Une conclusion comprenant quelques
perspectives ont précédé la liste de
références bibliographiques à la fin du document.
PREMIERE PARTIE :
GENERALITES
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