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Analyse de l'effet de l'aide publique au développement et des investissements directs étrangers sur le bien-être au Bénin


par Azantchégbé Grace Esquil & Gildas Mekpoe & Sagbo Edoh
Université d'Abomey Calavi - Diplôme de Technicien supérieur 2023
  

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Paragraphe 2 : Revue de littérature

A. Définition de concept Aide Publique au Développement

L'aide publique au développement (APD) est l'aide fournie par les États dans le but exprès de promouvoir le développement économique et d'améliorer les conditions de vie dans les pays en développement. L'APD comprend l'ensemble des apports financiers des organismes publics aux pays bénéficiaires listés par l'OCDE. Seuls les pays et territoires en développement figurant sur la liste de l'OCDE sont éligibles à l'APD.

Les Investissements Directs Etrangers

Les investissements directs étrangers (IDE) sont les investissements réalisés par une entité résidente d'un pays (l'investisseur direct) dans le but d'établir une relation durable et d'exercer un contrôle significatif sur une entité résidente d'un autre pays (l'entreprise d'accueil). Les IDE peuvent assurer la stabilité financière et promouvoir le développement durable et le bien-être des sociétés. Ils peuvent créer de l'emploi, développer des technologies et de nouvelles capacités de production, et aider les entreprises locales à accéder à de nouveaux marchés internationaux. Les IDE sont mesurés en termes de flux (entrants ou sortants) ou de stocks (actifs ou passifs) selon la balance des paiements ou la position extérieure globale.

B. Synthèse des travaux empiriques sur l'effet des IDE sur la croissance économique En essayant, de tester l'effet des IDE sur la croissance économique, Borensztein, De Gregorio et Lee (1998) ont utilisé des données de panel en utilisant les flux d'IDE des pays industriels vers 69 pays en développement sur les deux dernières décennies. Ils ont utilisé un modèle de croissance endogène à la Römer (1990), où le progrès technique est le résultat de l'accumulation de connaissances. Ils ont utilisé comme variables le taux de croissance du PIB réel par habitant, le ratio des IDE au PIB, le ratio du capital humain au PIB, le taux d'investissement domestique, le taux d'ouverture commerciale et le taux de croissance de la population. Ils ont trouvé que les IDE avaient un effet positif et significatif sur la croissance économique des pays en développement, mais que cet effet dépendait du niveau de capital humain du pays d'accueil. Ils ont donc suggéré que les IDE étaient un important vecteur de transfert de technologie, contribuant relativement plus à la croissance que l'investissement domestique.

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Balasubramanyam, Salisu et Sapsford (1996) ont examiné le rôle que l'investissement direct étranger (IDE) joue dans le processus de croissance et dans le contexte des pays en développement caractérisés par des régimes commerciaux différents. Ils ont aussi utilisé comme modèle un modèle de croissance endogène à la Römer (1990). Ils ont utilisé comme variables le taux de croissance du PIB réel par habitant, le ratio des IDE au PIB, le ratio du capital humain au PIB, le taux d'investissement domestique, le taux d'ouverture commerciale et le taux de croissance de la population. Ils ont également introduit une variable muette pour distinguer les pays qui suivent une stratégie commerciale orientée vers la promotion des exportations (EP) de ceux qui suivent une stratégie commerciale de substitution aux importations (IS). Ils ont utilisé des données en coupe instantanée relatives à un échantillon de 46 pays en développement pour la période 1970-1985. Cette étude montre que les IDE avaient un effet positif et significatif sur la croissance économique des pays EP, mais pas sur celle des pays IS. Ils ont donc confirmé l'hypothèse de Bhagwati selon laquelle l'effet bénéfique des IDE, en termes de croissance accrue, est plus fort dans les pays qui poursuivent une politique commerciale extérieure qu'il ne l'est dans les pays qui adoptent une politique commerciale intérieure.

En Afrique, Aka B. & Ndiaye A. S. (2018) ont utilisé un modèle de données de panel dynamiques pour analyser l'effet des IDE sur la croissance économique dans un échantillon de 45 pays d'Afrique subsaharienne, dont le Bénin, sur la période 1996-2015. Ils ont utilisé comme variables le taux de croissance du PIB réel par habitant, le ratio des IDE au PIB, le ratio du capital humain au PIB, le taux d'investissement domestique et le taux d'inflation. Ils ont trouvé que les IDE avaient un effet positif et significatif sur la croissance économique en Afrique subsaharienne, mais que cet effet était plus faible que celui de l'investissement domestique. Ils ont donc suggéré que les pays d'Afrique subsaharienne devaient diversifier leurs sources de financement pour soutenir leur croissance économique.

Tous ces auteurs ont montré que les IDE ont un effet positif et sont des facteurs déterminants de la croissance économique. Cependant, des études supplémentaires ont été menées et infirment l'idée selon laquelle les IDE améliorent la croissance économique.

Parmi les antagonistes se trouvent Brian J. Aitken et Ann E. Harrison (1999). Ils ont utilisé un modèle de régression linéaire multiple pour estimer l'effet des IDE sur la productivité des

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entreprises locales au Venezuela sur la période 1976-1989. Ils ont utilisé comme variables le taux de croissance de la productivité totale des facteurs, le ratio des IDE au capital total, le ratio du capital humain au capital total, le ratio du capital physique au capital total et le taux d'ouverture commerciale. Ils ont trouvé que les IDE avaient un effet négatif et significatif sur la productivité des entreprises locales, en particulier dans les secteurs où la part des IDE était élevée. Ils ont donc suggéré que les IDE entraînaient une concurrence accrue et une perte de parts de marché pour les entreprises locales, sans générer de transferts de technologie ou d'effets d'entraînement positifs. Mais, l'étude de Brian J. Aitken et Ann E. Harrison comporte quelques limites. Notamment, ils se sont basés sur un échantillon de données qui est limitées aux entreprises manufacturières du Venezuela, qui peuvent ne pas être représentatives des autres pays ou des autres secteurs. D'autre part, leur mesure de la productivité est basée sur la valeur ajoutée par travailleur, qui peut être biaisée par les différences de prix entre les secteurs et les entreprises.

De même, Alaya, M., Ben Hamida, L., et Ben Ali (2009) ont utilisé un modèle de données de panel à effets fixes et aléatoires pour analyser l'effet des IDE sur la croissance économique dans un échantillon de 40 pays en développement sur la période 1980-2004. Ils ont utilisé comme variables le taux de croissance du PIB réel par habitant, le ratio des IDE au PIB, le ratio du capital humain au PIB, le taux d'investissement domestique, le taux d'ouverture commerciale et le taux d'inflation. Ils ont également trouvé que les IDE avaient un effet négatif et significatif sur la croissance économique dans les pays en développement, mais que cet effet était atténué par le niveau de capital humain et d'ouverture commerciale du pays d'accueil. Ces auteurs ont alors recommandé que les pays en développement doivent s'ouvrir au commerce international et renforcer leur capital humain.

C. Synthèse des travaux empiriques sur l'effet de l'APD sur la croissance économique Plusieurs études ont été menées sur l'efficacité de l'aide publique au développement sur la croissance économique.

Le premier courant de recherche sur l'efficacité de l'Aide Publique au Développement regroupe les économistes Papanek, Chenery, Strout, Burnside, Dollar, etc.

En 1966, les économistes Hollis Chenery et Alan Strout ont analysé l'effet de l'« aide étrangère» sur la croissance économique. Ces auteurs ont émis l'hypothèse selon laquelle il

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existe une relation positive entre l'investissement et la croissance économique. On peut s'attendre à ce que l'APD destinée aux investissements dans les pays en voie de développement stimule la croissance économique. Ils justifient l'octroi de l'APD aux pays en voie de développement à partir des années 1960 par le déficit de devises.

En 1997, l'étude menée par les économistes Burnside et Dollar a significativement marqué les chercheurs dans le domaine de l'aide publique au développement. Les résultats de recherche de ces auteurs montrent que l'aide publique au développement a un effet positif sur la croissance économique dans les pays qui ont une bonne politique économique. Selon Burnside et Dollar, l'impact de l'aide publique au développement dépend de la manière dont cette dernière est utilisée et des distorsions en matière de politiques économiques. Ils ont réalisé une étude en utilisant des données de 56 pays sur six (6) périodes de 4 ans. Quatre (4) variables ont été utilisées pour mener cette étude à savoir : « le revenu initial du pays », « les politiques économiques mises en oeuvre », « l'aide publique au développement» et « l'interaction entre l'APD et les politiques économiques ». La relation est la suivante :

Ä = -0,60 (log PIB/hab) + 0,71 x POL - 0,021 (Aide/PIB) + 0,19 (Aide/PIB x POL) + ãX + ågit

Pour estimer la qualité des politiques économiques mises en oeuvre, ils ont décidé de prendre en compte 3 politiques à savoir : « le surplus budgétaire », le « taux d'inflation» et « l'ouverture économique ». Selon cette étude, les pays bénéficiaires de l'APD qui ont de meilleures politiques économiques ont de meilleurs résultats en matière de croissance. Mais ces résultats sont toutefois uniquement valables pour l'aide multilatérale, car, contrairement à cette dernière, l'aide bilatérale est souvent dépendante des intérêts des pays donateurs. D'après leurs estimations, une augmentation de 10 milliards de dollars de l'aide publique au développement pourrait faire passer 25 millions de personnes au-dessus du seuil de la pauvreté. On peut donc conclure que l'APD peut avoir une influence positive sur le PIB par habitant si de bonnes politiques économiques sont mises en oeuvre. Mais ceci serait réalisable si de bonnes politiques économiques sont mises en place par les pays bénéficiaires.

Les travaux de Burnside et Dollar ont connu un grand succès notamment par l'augmentation des montants d'APD alloués aux pays en voie de développement et ayant de bonnes politiques économiques.

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Collier et Dollar (2001) ont aussi montré que l'APD avait un impact positif sur la croissance économique. Ils ont présenté un modèle pour déterminer l'allocation optimale de l'aide en fonction de son impact sur la réduction de la pauvreté. Ils ont utilisé un modèle de croissance endogène à la Römer (1990). Pour leur étude, ils ont utilisé le taux de croissance du PIB réel par habitant, le ratio de l'aide au PIB, le ratio du capital humain au PIB, le taux d'investissement domestique, le taux d'ouverture commerciale et l'Indice de Qualité des Politiques et des Institutions. Ils ont utilisé des données en coupe instantanée relatives à un échantillon de 56 pays en développement pour la période 1992-1997. Ils ont trouvé que l'aide avait un effet positif et significatif sur la croissance économique des pays en développement, mais que cet effet dépendait du niveau de qualité des politiques et des institutions du pays bénéficiaire.

Cependant, d'autres auteurs ont relevé les insuffisances de la thèse de Collier et Dollar en montrant que l'octroi de l'aide publique au développement ne doit pas se reposer sur les critères de politiques économiques. En 2004, EASTERLY W., LEVINE R., ROODMAN D. ont conclu qu'en intégrant de nouvelles informations dans le modèle de Collier et Dollar, les bonnes politiques économiques n'améliorent plus l'effet de l'APD sur la croissance. Ainsi, on ne trouve plus une relation entre l'APD et la croissance.

Contrairement à ces auteurs pour qui l'aide publique au développement aurait un effet sur la croissance, certains antagonistes montrent qu'il n'y a aucune relation entre APD et la croissance économique.

Dans son ouvrage intitulé Aid as imperialism, Teresa Hayter (1971) dénonce une instrumentalisation de l'aide pour maintenir les pays bénéficiaires sous domination. Selon l'auteur, les aides de la Banque Mondiale et des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques servent à priori les intérêts de ces organisations et de leurs entreprises multinationales.

De même, Peter Bauer (1971) et William Easterly (2006) soutiennent qu'il n'y a aucune relation significative entre l'APD et la croissance économique. Selon eux, l'APD a conduit à une expansion de bureaucratie étatique, une mauvaise gouvernance, la corruption, et l'enrichissement de l'élite des pays pauvres. Ces auteurs soulignent l'inefficacité de l'aide et l'ampleur de la pauvreté dans les pays africains et asiatiques en dépit de 30 ans d'aide et le cas

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des pays qui ont reçu de gros apports d'aide et qui ont pourtant affiché un bilan désastreux comme la RDC, la Somalie, l'Haïti. Selon eux, l'APD devrait être réduit, voire abolis.

Quant aux défenseurs de l'APD, ils contestent (infirment) ces arguments. Parmi eux, on peut citer Jeffrey Sachs (2004), Joseph Stgitz (2002) et Nicolas Stern (1990) qui ont souligné qu'en dépit de quelques échecs, l'APD a contribué au recul de la pauvreté et une légère croissance dans les pays africains.

Cependant, toutes ces études ont été menées dans un environnement de non-conflit et de sécurité qualifiée de situation normale. En situation de postconflit, les études sont portées sur le timing de l'aide. Parmi les auteurs qui ont mené ces études, on peut distinguer Collier et Hoeffler (2004), Suhrke et al (2005), Esso (2008).

Collier et Hoeffler (2004) ont analysé l'effet de l'APD sur la croissance économique en période postconflictuelle. Les analyses ont montré qu'il n'existe pas de fondements théoriques permettant de déterminer si l'aide est plus ou moins efficace dans les situations postconflictuelles. Ces auteurs montrent que l'APD devrait être moins important dans les pays ayant de mauvaises politiques économiques. Suhrke et al (2005) ont estimé que le timing nécessaire pour que l'APD impacte positivement la croissance soit de 4 à 7 années après la fin du conflit. Contrairement aux résultats de Collier et Hoeffler, Suhrke et al ont conclu que la variable politique économique est le mécanisme par lequel l'APD influence la croissance économique.

Il n'existe donc pas un consensus clair sur l'efficacité de l'aide publique au développement sur la croissance économique. Les études empiriques ont donné des résultats contradictoires et dépendent des méthodes, des données et les périodes de l'étude.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo