CONCLUSION DE LA SECONDE PARTIE
Dans la région de l'Est du Cameroun, et
particulièrement dans l'arrondissement de Dimako, dans le village de
Mayos, les droits des peuples autochtones sont partiellement mis en oeuvre, et
le fait que les pygmées Baka en jouissent de manière
corrélative pose problème pour la garantie de leurs droits. Cette
relativité est perceptible avec la matérialisation des droits des
peuples autochtones sur le plan social. L'on observe une certaine
négligence quant à la prise en compte des pygmées Baka
comme acteurs de leur propre développement à travers la
santé, l'éducation, le droit à un environnement sain. Il
existe cependant une infinie implication des personnes, mais elle demeure
timide. Or, la faible prise en compte des pygmées en tant qu'acteur de
leur développement inclus des conséquences liées d'une
part à la dépendance des Baka vis-à-vis des donateurs,
entraînant la paresse et le maintien dans la pauvreté au sein des
communautés ; et d'autre part à l'acculturation forcée
dont sont victimes les peuples autochtones, lesquels abandonnent leurs cultures
et modes de vie anciens pour adopter de nouveaux.
Cette situation vient du fait que la mise en oeuvre des droits
des peuples autochtones s'avère être limitée à cause
des difficultés qui sont les leurs. Elles sont liées tout d'abord
à la nécessaire redéfinition de la notion d'autochtone et
l'importance des valeurs sociales. Elles sont également liées
à la faible capacité des politiques et l'absence de valorisation
de leur culture. Ainsi, des aspects tels que l'absence de loi ou de politique
propres au peuple autochtone, la conception erronée des besoins Baka par
les acteurs du développement, le manque de moyens financiers et
matériels, ainsi que le difficile accès à la justice
constituent des difficultés réelles à l'effectivité
des droits des peuples autochtones au Cameroun dans la nécessaire
conservation de l'environnement.
Comme solution l'on peut envisager la nécessaire
réorganisation juridico-politique des droits des peuples autochtones
avec la participation politique et sociale de ce peuple. Mais aussi la reforme
forestière à travers le renforcement de la coopération
entre les exploitants forestiers et les peuples autochtones. Pour y arriver une
reforme conceptuelle de la notion de « peuple autochtone », est
requise en passant par l'établissement des collectivités
territoriales décentralisées des peuples autochtones. Les
solutions sociales ne sont pas en reste car elles mettent en avant des
résolutions possibles sur la santé l'éducation et le droit
du travail des peuples autochtones.
Rédigé par NGO NGUE TEGUE Marthe Page 113
Droits de l'homme et conservation de l'environnement
: cas des droits des peuples autochtones de la
forêt
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