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Les enjeux de la conservation de la biodiversité pour les pays du bassin du Congo: cas du parc national de Lobéké au Cameroun


par Jean Marie Bakeleki Bohin
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) - Master en Relations Internationales 2023
  

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B. Leur mode de vie

1. L'organisation familiale

Les pygmées vivent généralement en clan, c'est-à-dire qu'ils appartiennent à un même ancêtre. C'est la raison pour laquelle, lorsqu'un membre du clan veut épouser une femme, il doit aller la chercher dans une autre communauté, pour éviter de tomber sous le coup de l'inceste. Avant de se marier, tout homme doit passer par le rite de la circoncision encore appelé le beka'a en langue locale. Chez les pygmées, chaque membre du clan a un rôle bien défini. Tout membre quelqu'il soit doit se soumettre aux règles du clan de peur d'être sanctionné.

Les anciens représentent la sagesse et l'expérience. Ils conseillent les jeunes et leurs transmettent leurs savoirs. L'enfant c'est l'héritage familial. Celui-ci doit se montrer obéissant et disponible. Les femmes sont les garantes de la tradition. Elles prennent les décisions importantes dans la gestion de la famille. Elles sont chargées de construire les huttes. Un savoir-faire qu'elles transmettent aux enfants. Les hommes assurent la protection de la famille. Ils sont chargés de veiller aux besoins alimentaires de la famille. Dès que les garçons ne sont plus sous la responsabilité de leurs mères, ils sont à la charge des hommes pour poursuivre leur éducation196.

Les pygmées croient en un dieu tout puissant qu'ils appellent Komba. Ils le considèrent comme celui qui a créé le ciel et la terre, donc le créateur de l'univers. À côté, il y a Ed-jengui, le dieu de la forêt qui les protège dans la forêt, leur offre du gibier, les plantes médicinales ou encore d'autres denrées alimentaires. Les pygmées croient en la réincarnation. C'est la raison pour laquelle lorsqu'un membre du clan décède, ils savent qu'il va continuer sa vie dans celle d'un animal ou d'un arbre. Une croyance qui les emmène à s'abstenir de chasser certains animaux ou de couper certains arbres. En désobéissant à cela, ils s'exposent à la colère des « més », d'autres esprits de la forêt197.

2. La sédentarisation

L'année 1960 qui marque un grand tournant historique dans le jeune État Cameroun, pousse les autorités à lancer un vaste programme d'insertion des pygmées. L'initiative avait pour but d'en faire des citoyens camerounais à part entière. C'est ainsi que les premiers pygmées à bénéficier de cette mesure sont ceux de la région de l'Est dans l'arrondissement de Moloundou. Puis suivront les pygmées du département de l'Océan dans la localité de Bipindi. En 1968, le gouvernement lance l'opération mille pieds inscrit dans le deuxième plan quinquennal pour accélérer la sédentarisation des pygmées. Mais le projet n'ira pas jusqu'au bout.

Les pygmées sont certes les premiers habitants du Cameroun mais leur représentativité est presque inexistante au sein de la société. Très peu ont la chance d'aller à l'école ou encore d'avoir accès à certains besoins primaires. Une marginalisation qui les oblige à fuir la modernité. La forêt qui est leur espace de vie, est menacée de déforestation par des entreprises qui viennent couper du bois. Envahis dans leur environnement, certains sont obligés de se

196 Ibid., p. 5.

197 Ibid., p. 6.

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déplacer dans les zones plus reculées ou encore de troquer malgré eux leur mode de vie de nomade à celui de sédentaire198.

Un changement de mode de vie qui a une conséquence sur le nouveau regard qu'on porte sur certains pygmées. Ils ne vivent plus dans la forêt, leur savoir-faire sur le plan de la médecine traditionnelle disparaît peu à peu. Une aliénation qui nous pousse à nous demander si dans quelques années, on aura encore des pygmées authentiques ?

PARAGRAPHE II : DEUX AVANCEES SCIENTIFIQUES DANS LA CONSERVATION DE LA BIODIVERSITE

D'après Mr. Sali Ballo,199« Face aux graves enjeux liés à la vulnérabilité sanitaire actuelle dans le monde, la communauté internationale se questionne sur le nouvel ordre de sécurité sanitaire à adopter, en vue d'anticiper la prochaine pandémie et limiter les évènements de santé publique. Pour y répondre, l'approche One health apparait comme la solution idoine. »200

L'approche One heath (A) et l'internet des objets (B) apportent des solutions aux pressions anthropiques et favoriseraient des innovations en termes de développement durable en périphérie du Parc national de Lobéké. À la fin, c'est « l'association des objets connectés avec d'autres technologies, d'autres approches culturelles, d'autres politiques environnementales et d'autres modèles économiques innovants qui vont donner toute la valeur » au process201.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore