Chapitre 1 : Une intégration matérielle
approfondie du Kosovo à l'Union
Le commerce est pour l'Union le moyen le plus efficace de
faire pénétrer ses normes dans le système juridique de ses
partenaires. En effet, pour les opérateurs économiques
étrangers, le marché intérieur représente
d'énormes nouveaux débouchés commerciaux, et la
possibilité de faire des économies d'échelle. Dans le cas
du Kosovo, qui dispose d'un marché domestique assez limité, le
potentiel d'exportation est donc très important, à condition que
les opérateurs économiques s'alignent aux normes en vigueur sur
ce marché. Dès lors, pour les autorités du Kosovo, il est
avantageux de reprendre les normes de l'Union, afin de se conformer aux
exigences de l'ASA, mais aussi pour pouvoir profiter de toutes les
potentialités offertes par le marché unique. Ainsi, en
libéralisant son commerce avec le Kosovo, l'UE procède en fait
à une intégration du Kosovo au marché intérieur
(Section 1), qui passera notamment par une reprise de l'acquis, commercial
certes, mais aussi plus politique (Section 2).
Section 1 : la mise en place d'une intégration
du Kosovo au marché intérieur
A la sortie de la guerre, la situation économique des
Balkans occidentaux est catastrophique. Les systèmes économiques
des différents nouveaux États sont faibles, l'appareil industriel
est dépassé, les investissements étrangers se font rares
et la transition vers l'économie de marché est très lente.
L'activité économique stoppée lors des conflits souffre
également de l'inflation économique et de la mafia. L'UE est
consciente que la stabilité de la région va pour beaucoup
dépendre de l'amélioration de la vie économique dans les
Balkans occidentaux. Il faut ici rappeler que la crise économique qu'a
connu la Yougoslavie à la fin des années 1980 a eu un rôle
dans le
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