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Les déterminants de l'épargne en RDC, une analyse macroéconomique de 1960 en 2020


par Ashile Aganze masheka
Université de Lubumbashi  - Licence 2022
  

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1.2 L'APPROCHE NEOCLASSIQUE

L'analyse de l'épargne sous l'angle du patrimoine est celle de la théorie néoclassique. Dans cette optique, l'épargne s'apparente au patrimoine et se répartit entre les différents types d'actifs. Ainsi, le patrimoine d'un agent économique est l'ensemble de ses actifs susceptibles d'évaluation monétaire et constituant une source de revenu. Les ménages peuvent accumuler les actifs réels, les actifs financiers et les actifs monétaires.

Les actifs réels sont des « biens et actifs durables qui servent non seulement à la consommation de la période présente, mais également à celle des périodes futures. Au moment de leur mise en service, il n'y a donc pas consommation-destruction, mais accumulation-enrichissement32(*) ». Ces actifs générateurs de flux durables de service et de bien-être ont une capacité de réserve de valeur.

Les actifs monétaires (monnaie active ou circulante et monnaie oisive) sont définis par leur fonction de moyen de paiement et d'intermédiaire des échanges.

Les actifs financiers sont composés des placements à terme et des produits d'assurance-vie.

Dans cette approche néoclassique, nous allons examiner successivement la théorie du revenu permanent et la théorie du cycle de vie.

1. La Théorie Du Revenu Permanent

L'idée de départ de cette théorie est que la consommation d'une période donnée ne peut pas être entièrement déterminée par le revenu de cette période. Il dépend plus généralement du revenu de cette période et des revenus anticipés des périodes futures.

FRIEDMAN(1957) va s'inspirer des travaux de FISHER, de TINTNER, de HICKS et de BOULDING qui ont tous étudié le mode de répartition inter temporelle de la consommation dans le cas simple de deux périodes33(*).

Ses hypothèses sont les suivantes :

- Le revenu observé Y de chaque période se compose d'un revenu transitoire YT essentiellement aléatoire (gains de jeux, primes, bonus, ...) et du revenu permanent YP (revenu anticipé provenant à la fois du travail et de la richesse qu'ils ont accumulée). Celui-ci est également la somme qu'un consommateur peut consommer en maintenant constante la valeur de son capital, l'agent ayant la possibilité d'emprunter ou de prêter sur un marché financier parfait afin de mieux repartir sa consommation dans le temps. Il est obtenu par approximation de la moyenne pondérée des revenus observés de la période courante et des périodes passées. La consommation observée C est obtenue de la même façon que le revenu observé Y. Elle est la somme de la consommation permanente CP et de la consommation transitoire CT.

On a alors :

Et

D'après les analyses de FRIEDMAN, il n'existe pas de corrélation entre le revenu permanent et le revenu transitoire, ni entre la consommation permanente et la consommation transitoire, ni encore entre le revenu transitoire et la consommation transitoire.

A. La notion de revenu permanent :

Le revenu permanent est défini comme « la somme qu'un consommateur peut consommer en maintenant constante la valeur de son capital ».

Vu sous l'angle des avoirs d'un ménage, le revenu permanent sera considéré comme le reflet des revenus annuels stables sur une longue période dont la valeur présente actualisée est égale à la richesse de ce ménage. Quand un ménage épargne, il ajoute à sa richesse et accroît donc son revenu permanent. C'est pourquoi, nous pouvons dire que ce concept est intimement lié au concept de richesse (W).

Si la richesse s'écrit :

Mais cette définition théorique du revenu permanent ne permet pas de l'évaluer d'une manière empirique étant donné l'indétermination des revenus futurs et du taux d'intérêt futur. C'est pourquoi Friedman a proposé, pour surmonter cette difficulté, une définition empirique qui se base sur les revenus observés au présent et durant les périodes passées.

L'hypothèse de base est que les revenus courants subissent, d'année en année, des chocs temporaires aléatoires. Le revenu courant est donc formé par deux composantes: une composante permanente et une composante transitoire:

Le revenu permanent est la composante du revenu que les ménages s'attendent à conserver à l'avenir. Il représente donc la partie stable du revenu. Le revenu transitoire est la composante du revenu dont les agents ne prévoient pas le maintien à l'avenir. Il représente la différence à court terme entre le revenu courant et le revenu permanent à long terme.

Si le revenu permanent est le revenu moyen, le revenu transitoire apparaît comme l'écart aléatoire par rapport à cette moyenne. Cet écart peut être positif ou négatif selon que le revenu courant est supérieur ou inférieur au revenu permanent. Ce dernier est une notion continuellement ajustée dans le temps en fonction de l'évolution des revenus courants des ménages. Il peut être estimé à partir d'un processus d'anticipations adaptatives où le revenu permanent d'une période serait égal au revenu permanent de la période précédente qui sera ajusté à la hausse ou à la baisse selon que le revenu transitoire est positif ou négatif.

Supposons un coefficient d'ajustement y (0 < y< 1). Tout écart entre le revenu courant Yt et le revenu permanent de la période précédente sera ajouté ou retranché à l'évaluation du revenu permanent dans une proportion égale à y, c'est-à-dire que si nous considérons qu'est le revenu transitoire, alors le revenu permanent sera :

Le revenu permanent est donc la moyenne pondérée des revenus courants des périodes précédentes. Les coefficients de pondération sont de plus en plus faibles au fur et à mesure que l'on remonte dans le passé.

* 32 CHAINEAU André, Manuel de macroéconomie, Paris : Armand Colin, Coll. U p. 70

* 33 FRIEDMAN Milton, A theory of consumption function, New York, 1957

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