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Les déterminants de l'épargne en RDC, une analyse macroéconomique de 1960 en 2020


par Ashile Aganze masheka
Université de Lubumbashi  - Licence 2022
  

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2.1.4.4. Degré de liberté financière

Le degré de liberté financière évalue le niveau d'intervention des autorités publiques au niveau du système bancaire et financier. Il est une mesure d'efficacité d'opérations bancaires aussi bien qu'une mesure d'indépendance et d'interférence du gouvernement dans le secteur financier19(*).

Il y a cinq facteurs qui permettent le calcul du degré de liberté financière. Il s'agit de l'ampleur du règlement des services financiers par le gouvernement, le degré d'intervention de l'Etat aux banques et autres sociétés financières, l'ampleur du développement du marché financier, l'influence du gouvernement sur l'affectation du crédit et la franchise à la concurrence étrangère.

Un degré proche de 100% signifie que le gouvernement intervient peu dans le domaine financier. L'indépendance de la Banque Centrale est donc étendue. Le gouvernement se limite alors à assurer le respect des contrats ou à prévenir la fraude. Cette indépendance ne se décrète pas, ou plus précisément, l'indépendance et la crédibilité d'une Banque Centrale ne sont pas uniquement une affaire des statuts, elles se construisent et sont largement déterminées par l'existence d'un environnement favorable20(*).

Pour l'ensemble de la période 1995-2020, on enregistre une moyenne annuelle de 22%. En d'autres termes, la Banque Centrale du Congo n'est pas indépendante du pouvoir public. C'est en 1998 qu'on enregistre le plus haut niveau, 30% ; et c'est en 2000 qu'on enregistre le plus bas niveau 10%. Le changement enregistré entre la première et la dernière année est de 33%.

2.1.3. TAUX D'INFLATION

La lecture du graphique ci-dessous nous renseigne que les années 90 ont été caractérisées par l'hyperinflation. L'inflation est faible seulement en 1998. L'hyperinflation a atteint quatre chiffres en 1994 avec un taux annuel de l'ordre de 9797%. Cette situation provient du financement de déficits budgétaires par la planche à billets. En effet, à la fin des années 80, on assiste à une chute drastique de la production du cuivre suite à la vétusté des équipements. Celle-ci a occasionné une baisse importante des recettes de l'Etat puisque la Gécamines contribuait à près de 70% au budget de l'Etat congolais. En conséquence, le budget de l'Etat a accusé d'importants déficits qui furent financés par la planche à billets étant donné que le gouvernement avait peu de possibilités pour s'endetter aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur du pays. Ce n'est qu'à partir de la décennie 2000, qu'on assiste à une baisse du taux d'inflation.

Le graphique ci-dessous montre l'évolution du taux d'inflation de 1964 à 2020

Graphique N°6 : Evolution du taux d'inflation

Source : données tiré dans le rapport de la banque mondiale

L'hyperinflation avait entraîné une forte instabilité macroéconomique entrainant la faillite de plusieurs entreprises notamment celles du secteur privé. D'abord les entreprises avaient réalisé d'énormes pertes du fait que toutes n'avaient pas pu intégrer la dépréciation monétaire dans leurs coûts de revient, notamment les anticipations d'inflation future, ce qui entraîna une érosion monétaire.

Ensuite, l'hyperinflation avait eu pour conséquence d'exacerber les contraintes de financement des entreprises, car ces entreprises ont eu du mal à constituer des ressources pour s'autofinancer puisque la valeur monétaire s'érode au jour le jour. Cette érosion monétaire a entraîné la dollarisation de l'économie car les agents économiques n'avaient plus confiance en la monnaie nationale.

A l'amorce de la période de 2002 à fin décembre 2019, période pendant laquelle l'inflation a été maintenue suite à une politique monétaire voire budgétaire orthodoxe. En effet en l'absence des chocs extérieurs importants, le cadre macroéconomique est demeuré stable. L'évolution du taux d'inflation se présente comme suit : 15,8% ; 4,4% 21,3% ;18,2% ;27,6% ;53,4% ;9,8% ;2,7% ;1,1% ;0,5% ;0,8% ;26% ;53% ;7,2% et 4,4%. Le marché de change était également caractérisé par une stabilité structurelle. Il sied de souligner qu'à la suite de l'avènement de la crise sanitaire mondiale causée par la pandémie de Covid-19, l'économie congolaise est affectée à l'instar d'autres pays de la planète et des mesures conjoncturelles sont en train d'être prises progressivement pour juguler les méfaits de ladite crise et permettre aux entreprises de se maintenir21(*).

En définitive, l'environnement économique dans lequel évoluent les agents économiques en RDC n'est pas stable. Un tel environnement n'est pas favorable à l'épargne car les épargnants ont besoin d'être rassurés que leurs épargnes sont protégées. Dans ces conditions on ne peut pas booster l'économie nationale. Il faudra donc l'assainir en vue d'espérer une forte mobilisation de l'épargne intérieure et donc trouver de quoi financer l'économie congolaise.

* 19 Rapport annuel de la Fondation héritage, 2012

* 20 Monnaie, banque et marchés financiers FredericMishkin 2010

* 21 Présentation par l'agence nationale pour la promotion des investissements de la Situation économique et sociale de la RDC, Rapport publié en 2020

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