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Recrudescence et gestion endogène des inondations dans le 9e arrondissement de N'Djamena: contribution à  l'anthropologie écologique


par Adoum Oumar MOUKHTAR
Université Yaoundé 1 - Master 2 en anthropologie 2021
  

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4-2-8-1.2. Site de Toukra

Le site de Toukra situé également dans le 9e arrondissement de N'Djamena a accueilli 1.498 ménages (7.968 individus). La totalité des ménages accueillis sur le site de Toukra, la grande partie résidaient au sein du quartier Toukra (86%) et (13%) provenaient du Walia.

4-2-8-1.3. Site de Tradex

A N'Djamena, la DTM a identifié 7.112 ménages (31.853 individus) qui ont été contraints de quitter leurs résidences. Sur le site de Tradex, situé dans la commune du 9e arrondissement a accueilli (98) ménages (562 individus).

La totalité des ménages accueillis sur le site Tradex provenaient du 9e arrondissement de N'Djamena. La vaste majorité (95%) résidaient au sein du quartier Gardolé Djedit, (3%) venaient du Walia et (2%) de Toukra. La vaste (94%) des ménages ont été déplacés en août 2020 ;

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4.2.9- Vécus des sinistrés

A Walia dans le 9eme arrondissement, un grand nombre de ménage a trouvé refuge dans le lycée de Walia. Ces victimes des inondations vivent dans ce lycée depuis plus de deux semaines dans des conditions pitoyables et alarmantes. Exposés aux intempéries et aux moustiques, ces déplacés vivent sous des tentes faites à base des pagnes, des sacs de ciments et les morceaux de tôles usées. Contraints à la promiscuité, ils craignent et ont peur des maladies telles que le paludisme ou le choléra qui peuvent à tout moment se déclencher. Plusieurs sinistrés que nous avons approchés déplorent leurs conditions de vie et, ils se voient abandonner par les autorités. À ce propos, un informateur nous décrit la situation qu'ils vivent dans ce site, il affirme :

Depuis que nous sommes arrivés dans ce site, nous ne sommes pas encore satisfaits, les conditions de vie sont très difficiles, nous n'avons ni eau, ni nourriture, ni couvertures, moins encore de moustiquaires. Cela fait déjà presque dix(10) jours que nous sommes là avec des femmes et des enfants et nous n'avons pas de quoi manger, nous souffrons énormément. C'est difficile de dormir dans un endroit pareil, nos tentes suintent. Pour certains, le vent a arraché les morceaux de tissus et tôles qui nous servent d'abris. On est obligé d'envoyer les enfants dans les quartiers chez des parents lorsqu'il menace de pleuvoir de peur d'être tous mouillés. (Entretien avec Elis, 62 ans, ancien délégué et responsable de sinistré de Toukra, à Toukra le 27 août 2021).

Selon les propos de notre informateur, les sinistrés du site de Toukra vivent dans des conditions alarmantes, ils sont laissés à leur triste sort sans l'eau et ni subvention alimentaire, ni l'Etat ni les ONG ne viennent à leurs secours. Ils sont exposés à la chaleur et au froid. Pour l'informateur, les sinistrés sont dans l'obligation de se séparer de leurs enfants pour éviter que ces derniers subissent les conditions alarmantes.

La situation des sinistrés de site du lycée de Walia préoccupe les autorités étatiques et ses partenaires. Sur ce site, on constate l'utilisation abusive des matérielles scolaires au sein du lycée. Le comportement de certains sinistrés qui à défaut du gaz butane, se rivent sur les tables-bancs pour la cuisson. Cette situation laissant parler le responsable de la croix rouge départementale du 9eme arrondissement. Il exprime ainsi :

Nous assistons depuis l'installation de ce site au sein de ce lycée à un acte de vandalisme. Les sinistrés cassent des tables bancs pour les transformer en fagot afin de préparer à manger. Nous avons tenté de les raisonner mais hélas, ils nous ont fait comprendre que ces tables bancs appartiennent à l'État donc, ils vont utiliser comme bon leur semble. (Entretien avec Yeri, 36 ans, responsable de croix rouge de site de Toukra, à Toukra, 18 Juillet 2021)

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De ces propos, Yeri affirme que certains sinistrés cassent les bancs et autres matériels en bois et les pour leurs besoins ménagers. D'après notre informateur, les sinistrés utilisent les bancs pour leur usage ménager parce que l'Etat les a abandonnés et donc, ils utilisent pour faire payer le gouvernement.

Des sinistrés ne cessent de se plaindre de la distribution des vivres sur leur site à Walia. Ils accusent les responsables de la commune du 9eme arrondissement d'enregistrer dans les quartiers des gens qui ne sont pas touchés par des inondations pour leur donner des vivres, couvertures et moustiquaires alors que les vrais bénéficiaires ne trouvent rien. C'est dans ce contexte que notre informateur Roland29 affirme :

Dans les distributions, la mairie distribuent les vivres et moustiquaires aux personnes qui sont même pas avec dans le site, c'est-à-dire, qui ne sont pas des sinistrés. C'est quand les gens de dehors sont servi, après de venir vers nous et une fois vers nous, c'est seulement 10% de nous qui bénéfices. (Entretien fait avec Roland, sinistré, a Toukra le 27 août 2021

Dans ces propos, nous pouvons retenir qu'au sein du site de sinistré, on constate le détournement de bien matériel. Le gouvernement et ses partenaires sont censés améliorer les conditions de vies de sinistrés mais c'est le contraire que ces derniers vivent. Les personnes qui ne sont pas touchées par les inondations profitent bien des matériels de premières nécessités que les victimes elles-mêmes.

Les déplacés se plaignent aussi des conditions d'hygiène parce qu'il n'existe pas de latrines dans le site. Sur le plan sanitaire, le site B n'a pas de dispensaire. En cas d'urgence, il faut envoyer les patients au dispensaire du site A. ils déplorent également le manque de suivi par les ONG.

29 Nom d'emprunt

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Photo 14 : Des tentes en pagnes des sinistrés au site de Toukra.

Source : MOUKHTAR Adoum, Mai 2021

Dans la photo ci-dessus nous pouvons observer de plus près, des tentes faites à base des pagnes des foulards, et des bâches et un peu plus loin, nous observons des tentes faites à base des bâches solide spéciales aux réfugiés. Il faut préciser que les premières tentes faites par les sinistrés eux même tant disque les seconde sont faites par le HCR. Notons que dans ce site, des femmes, des hommes et des enfants vivent sous le froid et le soleil ardent, ils sont aussi exposés aux diverses maladies et aux morsures de serpents, aux piqures des scorpions et autres insectes

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