4.2.5- Submersion du marché de Walia-Ngoumna
Les boutiques et les hangars des commerçants du petit
marché de Walia-Ngoumna, situé dans la commune du 9eme
arrondissement de N'Djamena, ce sont retrouvés inonder par l'eau
débordante du fleuve Chari. D'après les données de terrain
(2021), l'eau du fleuve Chari aurait cassé le barrage construit pour
protéger ledit marché, aux environs de trois (3) heures du matin.
Certains commerçants accusent les bandits d'être à
l'origine de cette inondation. D'autres pensent plutôt que c'est le
débordement du fleuve Chari en cette période de crue. Signalons
que pendant plusieurs années, voire chaque année, ce petit
marché qui ravitaille la population du 9eme arrondissement et ses
environs, ne manque pas de connaître l'inondation. En Octobre 2019, suite
au débordement des eaux du fleuve Chari-Logone, des tôles
rouillées, des hangars presque inutilisables et sol humide, voilà
ce qui reste de ce marché situé dans le 9eme
arrondissement de la capitale tchadienne. Allim, A dira à cet effet :
Je vends un peu de tout ici les légumes, tomates,
salades, ognons et bien d'autres. Je suis vendeuse depuis 8 ans
déjà, j'ai 5 enfants, ils partent tous à l'école et
c'est moi qui fait tout pour eux parce qu'ils sont des orphelins. Les autres
saisons on se plaint pas le marché ça va dans son ensemble
à part la tracasserie de la mairie mais, pendant la saison pluvieuse, le
marché tourne
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d'abord au ralenti. L'inondation de cette année a
cassé ma boutique j'ai perdu tout parce que il avait plu la nuit et les
bandits ont profité pour voler. Il m'a fallu 3 mois avant de recommencer
un peu le commerce. Maintenant j'étale seulement mes marchandises comme
ça, parce que je n'avais pas assez d'argent pour louer une boutique
comme avant. (Entretien avec Allim, A, 42 ans, commerçante,
à Ngoumna, 26 août 2021).
Selon les propos, nous pouvons retenir que dans cette commune,
le marché de Ngoumna est constamment menacé par les inondations
surtout aux débordements du fleuve Chari. Les commerçants sont
les grands perdants.
En effet, les inondations ont souvent une incidence directe
sur les marchés des quartiers, pour sa situation dans un bas-fond le
plus proche du fleuve Chari. Le marché de Ngoumna est sous les eaux
dès les premières heures des inondations dispersant à
chaque fois une part de commerçants vers l'intérieur des
quartiers. D'autres s'arrangent à occuper l'espace restreint sur les
berges servant à étaler leurs marchandises. Déplorant un
abandon de l'État et une négligence, les commerçants
demandent aux autorités d'effectuer des descentes sur le terrain pour
constater la situation et intervenir le plutôt sera possible.
Nous avons des enfants à le nourrir à la
maison, de payer leur scolarité, et tout ça, c'est avec notre
petite activité pour couvrir les besoins familiale mais voilà
depuis quelque temps l'inondation nous privé de notre espace habituel,
nous obligé d'étaler nos marchandises au bord du goudron et sous
le soleil. Nous prions au gouvernement et la mairie de nous secourir si non on
risque de tout perdre. (Entretien avec, Allim, 42 ans,
commerçante, à Ngoumna, 26 août 2021).
Dans ses propos, nous pouvons dire qu'en saison pluvieuse les
petit commerçants surtout les (bayam selam27) vivent
de moment insupportable. Allim lance un appel au secours pour améliorer
leurs conditions de vies.
27 Terme utilisé désignant les
commerçant(e)s qui vendent les légumes, fruits... les bayams
sellam sont en majorité femmes.
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Photo 11 : Marché de Ngonba envahit par
débordement d'eau
Source : MOUKHTAR Adoum, Août 2021
Sur cette photo nous pouvons percevoir la submersion à
mi-hauteur du marché du quartier Walia Ngoumna dû au
débordement du Chari. Nous pouvons observer des boutiques
fabriquées en tôles submergées par les eaux stagnantes,
nous observons également les commerçants ce sont
déplacés des eaux pour étaler leurs marchandises a l'air
libre. Notons que la submersion n'est pas arrêtée que dans le
marché et les voies de circulation mais aussi attaquée les
concessions environnantes. D'après l'estimation, les pertes de biens
matériels remonte à 4 milliards FCFA.
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