4.2.3- Impacts sur les infrastructures
La vulnérabilité infrastructurelle
désigne la fragilité des équipements urbains qui
constituent les premiers services contribuant tant au développement
économique par l'amélioration des facteurs de croissances que
l'amélioration des conditions de vies de la population (Kenlack, 2019).
Les inondations surviennent chaque fois à N'Djamena pour complexifier
l'existence des populations tant urbaines que rurales. Ces inondations subites
emportent sur leur passage des champs, des habitations. En effet, la stagnation
des eaux dans les rues accélère non seulement leur
dégradation mais également la détérioration des
moyens de transport (automobiles, motocycles, motos, etc.). Le fonctionnement
des infrastructures sociocommunautaires installées le long des voies se
trouve perturbé retardant ainsi les activités. Cette situation a
pour corollaire le retard au service, la morbidité, etc. Les
infrastructures scolaires se retrouvent complètement sous l'eau
empêchant ainsi le bon déroulement des activités
éducatives.
Lors des inondations, plusieurs activités sociales
cessent ou tournent au ralenti. De nombreuses infrastructures communautaires
telles que les écoles, les églises, les hôpitaux ainsi que
et les cimetières ont été détruit pendant les
inondations. Le lycée de Walia par exemple était
complètement dans l'eau, de même, les églises
situées à Walia comme paroisse Sainte Espérance de Walia
et Saint Bernard ont été entièrement endommagés.
L'hôpital le bon samaritain et le cimetière de Ngonba ne sont pas
épargnés par les dégâts liés aux inondations.
Aussi les réseaux d'eau et d'électricité ont
été sérieusement affectés. Les églises, les
écoles, mosquées, les marchés, le cimetière ont
tous été touché par l'inondation surtout la récente
inondation de 2020. Cette situation est celle qui permet à Paul de dire
:
Les populations de notre commune sont abandonnées
à leur triste sort par le gouvernement c'est comme si nous ne sommes pas
de tchadiens. Nous vivons chaque année presque le même calvaire
lié aux inondations. Sur le plan infrastructurel, les routes sont
impraticables surtout les grands axes, il faut faire le marathon ou gymnase
pour avoir moins de difficulté pour traverser. Les écoles alors
n'en parlons plus, elles sont complètement sous l'eau. Pas loin,
même la mairie était sous l'eau pendant un bon moment. Le
cimetière de Ngonba, les sites A et B de Toukra sont aussi ravagé
par l'eau. (Entretien avec Paul, 59 ans, enseignant de
l'université, à Gardolé: septembre 2021).
Sur l'image 7 ci-dessus on peut observer 8 personnes dont 2
enfants et 2 femmes montées dans une pirogue traversant le quartier due
aux difficultés de traverser à pied ou aux
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De ces propos nous pouvons retenir que les infrastructures
socio-collectives telles que : les rues, les hôpitaux, les écoles,
maisons des cultes, bâtiments administratifs, le cimetière et bien
d'autres sont en perpétuelles menaces par l'inondation dans la commune
du 9eme arrondissement de la ville de N'Djamena.
Les infrastructures sociocommunautaires se dégradent
(écoles, centres de santé, routes) exposant les usagers aux
risques d'infections et d'électrocutions. Sur les grands axes de la
commune, les eaux stagnantes constituent de véritables obstacles pour
les conducteurs d'engins à deux roues. Pendant les inondations, on
constate l'impraticabilité des grands axes comme l'axe principal qui
mène vers le marché de Ngoumna. En outre, pour aller de Walia ou
pour en revenir, inutile d'utiliser une motocyclette ou une voiture, l'eau
barre les axes qui relient le 9eme arrondissement au reste de la ville. Les
habitants, du moins ceux qui y vivent encore sont obligés d'apprendre
à monter en pirogue, le seul moyen de déplacement. L'école
Nelson Mandela de Walia est fermée pendant trois semaines,
l'accès à la cour étant gardée par les eaux. L'axe
bitumé qui traverse le marché de Walia est complètement
inondé suite à la pluie qui s'est abattue dans la ville de
N'Djamena en septembre 2020. Des boutiques situées aux abords de la
route sont touchées par les eaux, tandis que le déchargement des
marchandises et la circulation des personnes est ralentie. Pour traverser, les
citoyens doivent retrousser leurs vêtements et s'empêtrer dans
l'eau.
Photo 8 : Pirogue, un moyen de transport
Source : MOUKHTAR Adoum, Août 2021
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engins à deux ou quatre roues. Notons que traverser
à pirogue aux quartiers pendant la période pluvieuse est un moyen
de déplacement efficace pour les populations.
Photo 9 : Axe principal entrant dans le 9eme
arrondissement
Source : MOUKHTAR Adoum, 21 Août 2021
L'image 8, sur l'axe Walia, nous pouvons observer la
présence des engins à deux roues bloqués par
impraticabilité de route due aux eaux stagnées sur cet axe
causant de l'embouteillage.
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