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Recrudescence et gestion endogène des inondations dans le 9e arrondissement de N'Djamena: contribution à  l'anthropologie écologique


par Adoum Oumar MOUKHTAR
Université Yaoundé 1 - Master 2 en anthropologie 2021
  

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4.2.3- Impacts sur les infrastructures

La vulnérabilité infrastructurelle désigne la fragilité des équipements urbains qui constituent les premiers services contribuant tant au développement économique par l'amélioration des facteurs de croissances que l'amélioration des conditions de vies de la population (Kenlack, 2019). Les inondations surviennent chaque fois à N'Djamena pour complexifier l'existence des populations tant urbaines que rurales. Ces inondations subites emportent sur leur passage des champs, des habitations. En effet, la stagnation des eaux dans les rues accélère non seulement leur dégradation mais également la détérioration des moyens de transport (automobiles, motocycles, motos, etc.). Le fonctionnement des infrastructures sociocommunautaires installées le long des voies se trouve perturbé retardant ainsi les activités. Cette situation a pour corollaire le retard au service, la morbidité, etc. Les infrastructures scolaires se retrouvent complètement sous l'eau empêchant ainsi le bon déroulement des activités éducatives.

Lors des inondations, plusieurs activités sociales cessent ou tournent au ralenti. De nombreuses infrastructures communautaires telles que les écoles, les églises, les hôpitaux ainsi que et les cimetières ont été détruit pendant les inondations. Le lycée de Walia par exemple était complètement dans l'eau, de même, les églises situées à Walia comme paroisse Sainte Espérance de Walia et Saint Bernard ont été entièrement endommagés. L'hôpital le bon samaritain et le cimetière de Ngonba ne sont pas épargnés par les dégâts liés aux inondations. Aussi les réseaux d'eau et d'électricité ont été sérieusement affectés. Les églises, les écoles, mosquées, les marchés, le cimetière ont tous été touché par l'inondation surtout la récente inondation de 2020. Cette situation est celle qui permet à Paul de dire :

Les populations de notre commune sont abandonnées à leur triste sort par le gouvernement c'est comme si nous ne sommes pas de tchadiens. Nous vivons chaque année presque le même calvaire lié aux inondations. Sur le plan infrastructurel, les routes sont impraticables surtout les grands axes, il faut faire le marathon ou gymnase pour avoir moins de difficulté pour traverser. Les écoles alors n'en parlons plus, elles sont complètement sous l'eau. Pas loin, même la mairie était sous l'eau pendant un bon moment. Le cimetière de Ngonba, les sites A et B de Toukra sont aussi ravagé par l'eau. (Entretien avec Paul, 59 ans, enseignant de l'université, à Gardolé: septembre 2021).

Sur l'image 7 ci-dessus on peut observer 8 personnes dont 2 enfants et 2 femmes montées dans une pirogue traversant le quartier due aux difficultés de traverser à pied ou aux

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De ces propos nous pouvons retenir que les infrastructures socio-collectives telles que : les rues, les hôpitaux, les écoles, maisons des cultes, bâtiments administratifs, le cimetière et bien d'autres sont en perpétuelles menaces par l'inondation dans la commune du 9eme arrondissement de la ville de N'Djamena.

Les infrastructures sociocommunautaires se dégradent (écoles, centres de santé, routes) exposant les usagers aux risques d'infections et d'électrocutions. Sur les grands axes de la commune, les eaux stagnantes constituent de véritables obstacles pour les conducteurs d'engins à deux roues. Pendant les inondations, on constate l'impraticabilité des grands axes comme l'axe principal qui mène vers le marché de Ngoumna. En outre, pour aller de Walia ou pour en revenir, inutile d'utiliser une motocyclette ou une voiture, l'eau barre les axes qui relient le 9eme arrondissement au reste de la ville. Les habitants, du moins ceux qui y vivent encore sont obligés d'apprendre à monter en pirogue, le seul moyen de déplacement. L'école Nelson Mandela de Walia est fermée pendant trois semaines, l'accès à la cour étant gardée par les eaux. L'axe bitumé qui traverse le marché de Walia est complètement inondé suite à la pluie qui s'est abattue dans la ville de N'Djamena en septembre 2020. Des boutiques situées aux abords de la route sont touchées par les eaux, tandis que le déchargement des marchandises et la circulation des personnes est ralentie. Pour traverser, les citoyens doivent retrousser leurs vêtements et s'empêtrer dans l'eau.

Photo 8 : Pirogue, un moyen de transport

Source : MOUKHTAR Adoum, Août 2021

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engins à deux ou quatre roues. Notons que traverser à pirogue aux quartiers pendant la période pluvieuse est un moyen de déplacement efficace pour les populations.

Photo 9 : Axe principal entrant dans le 9eme arrondissement

Source : MOUKHTAR Adoum, 21 Août 2021

L'image 8, sur l'axe Walia, nous pouvons observer la présence des engins à deux roues bloqués par impraticabilité de route due aux eaux stagnées sur cet axe causant de l'embouteillage.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams